- AscagneGrand sage
J'ai l'impression que de plus en plus d'élèves minorent l'importance du français au lycée, notamment depuis la réforme du lycée. Je vois davantage de profils de "bons élèves" (en général), dans ma seconde, qui commencent à tenir le français comme quantité négligeable. Malgré la surprise initiale de ce genre d'élèves en vie de classe/orientation, quand je leur explique qu'il y a du français et des langues en prépa scientifique par exemple (et qu'ils seront classés, s'ils demandent des formations sélectives, sur les matières ne correspondant pas à leurs spécialités), j'ai l'impression qu'ils se "reposent" excessivement par rapport à leur potentiel durant mes cours et les évaluations. Ne parlons même pas d'autres élèves, qui consentent à des efforts ailleurs, mais négligent le français.
Avec l'évolution des usages médiatiques en général et chez les jeunes, je note aussi qu'il m'est de plus en plus difficile de pousser les élèves vers l'utilisation d'un français vraiment correct à l'oral : je sens de plus en plus de réticence et d'incompréhension sur ce point.
Qu'en pensez-vous ?
Avec l'évolution des usages médiatiques en général et chez les jeunes, je note aussi qu'il m'est de plus en plus difficile de pousser les élèves vers l'utilisation d'un français vraiment correct à l'oral : je sens de plus en plus de réticence et d'incompréhension sur ce point.
Qu'en pensez-vous ?
- JennyMédiateur
Tu peux leur dire que les notes de bac français sont en général scrutées par les formations sélectives. Ce sont les seules notes d'épreuves terminales rentrées dans Parcoursup.
- AustrucheerranteHabitué du forum
C'est ce que je leur dis aussi.
Sinon, je ne suis pas sûr que ce phénomène soit excessivement nouveau : quand j'étais moi-même élève de lycée, au début du siècle, dans une "bonne" première S (de surcroît dans un "bon" lycée), la majorité de mes condisciples prenait la matière par-dessus la jambe, comme la philo l'année suivante d'ailleurs. Et beaucoup de ces gens ont fait ensuite des prépas scientifiques.
Sinon, je ne suis pas sûr que ce phénomène soit excessivement nouveau : quand j'étais moi-même élève de lycée, au début du siècle, dans une "bonne" première S (de surcroît dans un "bon" lycée), la majorité de mes condisciples prenait la matière par-dessus la jambe, comme la philo l'année suivante d'ailleurs. Et beaucoup de ces gens ont fait ensuite des prépas scientifiques.
- AscagneGrand sage
Ce n'est pas nouveau, mais j'ai cette impression que ça progresse, d'autant plus que nous ne sommes pas aidés, enseignants de lettres, par l'évolution de la perception du français dans la société. Je pense en particulier au dernier point que j'ai évoqué plus haut.
- AsarteLilithEsprit sacré
Je partage également ce constat pour le collège. De plus en plus, des mots ou des structures qui me semblent "classiques" me valent soit une incompréhension des élèves, soit une remarque du style "vous parlez l'ancien français" ou une remarque sur une éventuelle erreur de ma part. Beaucoup d'élèves semblent penser que nous avons des attentes étranges et incompréhensibles en français.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
- AscagneGrand sage
Beaucoup de collégiens et lycéens sont abreuvés de contenus via Internet produits soit par des pairs d'âge soit, souvent, par des adultes encore assez jeunes ou adoptant des tournures langagières qui visent ce public et "ressemblent" à ceux-ci (mélange de complaisance et d'intérêt commercial puisque, rappelons-le, à partir d'une certaine audience, on monétise les contenus). La partie plus traditionnelle des médias accessible aux jeunes peut ne pas fournir de modèles de correction vu la tendance actuelle. Quand je vois passer grâce à l'algorithme de X (avec une certaine part de reprises de contenus issus de Tiktok) des vidéos ayant une audience massive, je remarque de plus en plus de complétives omettant tout à fait systématiquement le "que", par exemple.
- DesquestionsNiveau 5
J'ai toujours connu cela, mais en plus ou moins prononcé selon les établissements, et, à l'intérieur des établissements, plus ou moins prononcé selon l'attitude des parents.
Je ne connais pas de remède, s'il y en a un, je prends.
Je constate que ce n'est pas toujours un empêchement pour les prépas scientifiques, même si les mieux placés aux concours sont souvent ceux qui maîtrisent le mieux les matières scientifiques et les matières littéraires. Et c'est encore plus visible dans les carrières professionnelles.
En-dehors du milieu scolaire, moi aussi, je perçois un abaissement du niveau de langage. Je me surprends à changer de mot au moment où il va passer mes lèvres, parce que je sais qu'il ne sera pas compris en face, ou à corriger une tournure de phrase qui semblerait trop précieuse. Dernièrement, c'est avec un conseiller bancaire que cela m'est arrivé.
Je ne connais pas de remède, s'il y en a un, je prends.
Je constate que ce n'est pas toujours un empêchement pour les prépas scientifiques, même si les mieux placés aux concours sont souvent ceux qui maîtrisent le mieux les matières scientifiques et les matières littéraires. Et c'est encore plus visible dans les carrières professionnelles.
En-dehors du milieu scolaire, moi aussi, je perçois un abaissement du niveau de langage. Je me surprends à changer de mot au moment où il va passer mes lèvres, parce que je sais qu'il ne sera pas compris en face, ou à corriger une tournure de phrase qui semblerait trop précieuse. Dernièrement, c'est avec un conseiller bancaire que cela m'est arrivé.
- roxanneOracle
Pour ma part, je fais quasiment l'inverse. J'essaie de les détacher du côté utilitaire du bac où Parcourssupp les a plongés déjà beaucoup. En Première, oui, on prépare l'EAF certes et on le fait sérieusement. Comme c'est une épreuve isolée et que ça a encore l'"aura" du "bac de français" (ils ne calculent pas trop les coefficients en Première) tout en étant débarrassés du contrôle continu, ils le prennent quand même au sérieux même en techno. Par contre, je leur dis que je ne suis pas la "prof de lectures linéaires" et qu'aussi, on va essayer d'y prendre du plaisir. En tout cas, moi, je suis à fond. Bon, selon les années ça marche plus ou moins. Cette année, j'ai une PG avec une écoute polie mais peu active même si ça commence à bouger. L'année dernière, c'était plus actif notamment avec une classe de STI à fond sur Baudelaire. Au final, ils ont eu des notes correctes sans plus, mais je sais que plusieurs ont lu d'autres livres, ont aimé et appris des choses et c'est aussi important. Après ça me demande beaucoup d'énergie que je n'aurais peut-être plus longtemps.Jenny a écrit:Tu peux leur dire que les notes de bac français sont en général scrutées par les formations sélectives. Ce sont les seules notes d'épreuves terminales rentrées dans Parcoursup.
- uneodysséeFidèle du forum
Je suis d’accord avec toi, Roxanne, mais quelle énergie cela demande face à une classe non réceptive…
Je mets aussi l’accent sur la dimension critique et civique : savoir lire et comprendre, décrypter comment on s’y prend pour t’influencer… comment ne pas se laisser prendre aux sirènes de la pub ou de la com politique (devenez des électeurs avertis pour éviter de voter contre vos intérêts !)
Je mets aussi l’accent sur la dimension critique et civique : savoir lire et comprendre, décrypter comment on s’y prend pour t’influencer… comment ne pas se laisser prendre aux sirènes de la pub ou de la com politique (devenez des électeurs avertis pour éviter de voter contre vos intérêts !)
- Français - préparation des EAF à l'étranger pour des élèves Français Langue Seconde.
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