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Nita
Empereur

 - Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 5 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Nita Sam 1 Avr 2017 - 16:14
Rosanette a écrit:
Fires of Pompeii a écrit:

Non, pas qu'il s'explique par cela, mais que les gens incapables de faire un boulot qu'on leur demande ne sont pas embauchés. On n'est quand même pas loin de la vérité, dans le monde moyen (pas celui des élites où tout semble renversé parfois). C'est un premier pas, déjà, de se secouer, pas suffisant mais c'est le minimum à demander en classe...

Je trouve ce chantage à la réussite sociale parfaitement insupportable pour ma part, car non cela ne reflète pas la réalité de l'emploi aujourd'hui. Des thésards et des avocats qui rament, il ne faut pas aller loin pour en trouver.

Ca n'empêche pas de maintenir les exigences de la licence, avec les évaluations à la clef, voire de prendre certains à part pour leur causer de réorientation urgente et nécessaire (ce que j'ai pu faire dans dans mes TD après avoir collé des 01/20 en L1).

Je suis pour tenir un discours de vérité à la fac, où de fait énormément de gens se réorientent à l'issue de la L1, mais certainement pas sur le terrain Pôle Emploi, terrain sur lequel l'université n'a aucune leçon à donner.

EDIT Thalia : je ne crois pas raccourcir, et je ne vois pas en quoi enseigner dans le sup' autorise davantage à faire une sorte de chantage à l'emploi alors que ce n'est absolument pas le problème ici.

Dire en revanche qu'on ne fait aucun cours magistral en anglais au lycée jusqu'à la terminale, indépendamment de la filière, et qu'on ne voit du coup pas trop comment des STMG pourraient suivre l'affaire sitôt arrivés en L1 me semble davantage intéressant au passage.

Il est certain qu'on peut facilement rencontrer des diplômés qui ne trouvent pas de boulot.
Je suis tout à fait certaine qu'on rencontre encore davantage de gens complètement déqualifiés, incapables de se soumettre à une exigence quelconque ! Est-ce du chantage à l'emploi que de faire remarquer que tous les emplois qui étaient autrefois occupés par des gens peu qualifiés ou pas du tout disparaissent ?

Je trouve parfaitement insupportable cette forme d'aveuglement qui consiste à ne jamais mettre les gens en difficulté en face de leurs propres responsabilités. Ils ne trouveront pas de boulot, et tu crois que c'est une remarque faite par un prof en fac qui sera le plus dur à supporter ?
miss sophie
miss sophie
Expert spécialisé

 - Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 5 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par miss sophie Sam 1 Avr 2017 - 16:30
Hirondelle n'a pas dit à ses étudiants que tous ceux qui bosseraient en fac auraient l'assurance de ne pas passer par Pôle Emploi. Elle a dit que les feignasses pipelettes étaient, eux, sûrs d'y aller. Ce qui est vrai.
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Rosanette
Esprit éclairé

 - Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 5 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Rosanette Sam 1 Avr 2017 - 16:38
miss sophie a écrit: Elle a dit que les feignasses pipelettes étaient, eux, sûrs d'y aller. Ce qui est vrai.


Absolument pas. Quelle drôle d'idée d'ailleurs.

Nita : fais-tu référence à la disparition d'emplois au profit des machines ? Qu'est-ce que ce discours viendrait faire en licence de droit ?

On a le droit d'être honnête avec les étudiants, de leur dire que s'ils rament en L1 ça ne sert à rien de s'acharner et que cette filière n'est pas pour eux (ce qui à mes yeux s'apparente à les mettre devant leurs responsabilités), mais ça n'a rien, mais alors rien à voir avec la question emploi/chômage.
Laverdure
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 - Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 5 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Laverdure Sam 1 Avr 2017 - 16:43
Les explications du chômage sont à la fois micro et macroéconomiques mais ce n'est pas la question ici, à mon sens. Hirondelle a simplement mis des étudiants devant le fait que si le diplôme ne garantit pas un emploi, il réduit largement le risque de chômage, que des feignasses pipelettes auraient peu de chances d'être diplômé-e-s et par conséquent bien davantage de risques de se retrouver au chômage et pour un durée malheureusement longue.

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ddalcatel
Niveau 9

 - Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 5 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par ddalcatel Sam 1 Avr 2017 - 16:45
Rosanette a écrit:
miss sophie a écrit: Elle a dit que les feignasses pipelettes étaient, eux, sûrs d'y aller. Ce qui est vrai.


Absolument pas. Quelle drôle d'idée d'ailleurs.

Nita : fais-tu référence à la disparition d'emplois au profit des machines ? Qu'est-ce que ce discours viendrait faire en licence de droit ?

On a le droit d'être honnête avec les étudiants, de leur dire que s'ils rament en L1 ça ne sert à rien de s'acharner et que cette filière n'est pas pour eux (ce qui à mes yeux s'apparente à les mettre devant leurs responsabilités), mais ça n'a rien, mais alors rien à voir avec la question emploi/chômage.

Ce qui est certain c'est que moins on a de diplômes, plus on est au chômage...
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Hirondelle78
Niveau 8

 - Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 5 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Hirondelle78 Sam 1 Avr 2017 - 16:46
Faire du chantage, ce serait leur garantir un emploi s'ils suivent bien le cours. 
Je ne leur garantis rien. 

Je les mets en face d'une réalité déplaisante mais aisément vérifiable: contrairement à ce qui avait cours il y a 30 ans, le bac aujourd'hui ne leur permettra rien en terme d'emploi. 

Ils se voient tous avocats d'affaires ? Parfait ! Pour 1 poste, il y a 50 candidats valables et, oui, une partie non négligeable de la sélection va se faire sur la maîtrise de l'anglais. 

Ils estiment avoir mieux à faire ? OK. Qu'ils assument. Mais qu'ils ne viennent pas dire qu'ils n'ont pas été prévenus. 

Car voyez-vous, ils ont tellement été biberonnés à la bienveillance, aux projets de groupe et à je ne sais quoi d'autre, qu'ils ne savent plus (l'ont-ils jamais su ?) prendre un cours, apprendre un cours, écrire trois lignes argumentées, être à l'heure, et j'en laisse. 
Et le plus dingue, avec tout ça est que, tant qu'il n'ont pas été confrontés, par le bourreau de service, à leur impéritie, ils se croient très forts. Ils ont eu le bac, quand même. 

Désolée, je suis peut-être un monstre, un bourreau d'étudiants, mais non, je ne vais pas continuer à chanter des berceuses. À un moment, il faut assumer. 

Soit dit en passant, qui peut m'expliquer pourquoi il n'y a plus de cours structuré en anglais ? Et qui peut me dire quelles sont les mises en garde / informations / conseils donnés aux élèves de Tle en général et aux STMG en particulier, sur l'adéquation entre leur profil et les attentes dans le supérieur ?
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Rosanette
Esprit éclairé

 - Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 5 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Rosanette Sam 1 Avr 2017 - 16:55
Laverdure a écrit:Les explications du chômage sont à la fois micro et macroéconomiques mais ce n'est pas la question ici, à mon sens. Hirondelle a simplement mis des étudiants devant le fait que si le diplôme ne garantit pas un emploi, il réduit largement le risque de chômage, que des feignasses pipelettes auraient peu de chances d'être diplômé-e-s et par conséquent bien davantage de risques de se retrouver au chômage et pour un durée malheureusement longue.

Et si lesdits étudiants se crashent à la fin du semestre (Hirondelle avait ouvert un poste sur la question, elle liait assez largement les problèmes de discipline des étudiants à leurs lacunes abyssales dont on peut supposer qu'elles ne résoudront pas en quelques semaines), quel sera le discours ? Qu'il faut se réjouir et avoir le sentiment du devoir accompli ?

Encore une fois, on parle davantage d'un souci d'orientation que de rapport entre attention en cours/obtention du diplôme/emploi à la clef.

Je ne comprends pas comment on peut dire que des bacheliers paumés en L1 sont des gens incapables de se soumettre à la moindre exigence de travail, comme si le degré d'attention à un CM était la mesure des capacités d'un étudiant en général.

Mais bon, j'ai toujours trouvé que le discours qui établissait une corrélation entre gens méritants et emploi était largement abusif. Beaucoup de cancres ont une très belle vie professionnelle, et dans un sens c'est heureux.
Nita
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Empereur

 - Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 5 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Nita Sam 1 Avr 2017 - 16:59
Rosanette a écrit:
miss sophie a écrit: Elle a dit que les feignasses pipelettes étaient, eux, sûrs d'y aller. Ce qui est vrai.


Absolument pas. Quelle drôle d'idée d'ailleurs.

Nita : fais-tu référence à la disparition d'emplois au profit des machines ? Qu'est-ce que ce discours viendrait faire en licence de droit ?

On a le droit d'être honnête avec les étudiants, de leur dire que s'ils rament en L1 ça ne sert à rien de s'acharner et que cette filière n'est pas pour eux (ce qui à mes yeux s'apparente à les mettre devant leurs responsabilités), mais ça n'a rien, mais alors rien à voir avec la question emploi/chômage.

Ce que je veux dire, c'est que tu es dans le vrai quand tu dis que le diplôme, de nos jours, est loin d'être une garantie d'emploi, mais que j'affirme que l'absence de diplôme, d'une quelconque qualification, est la garantie du chômage, ou d'une succession de petits boulots à temps partiel, mal payés et précaires.
Et le discours sur la disparition d'emplois au profit de machines (ou de changements sociétaux) peut avoir sa place en L1 si les étudiants s'y comportent comme des secondes attardés.
Quand j'étais en fac, ceux de mes camarades de fac qui ne foutaient rien - mais qui avaient cependant intégré des codes, comme savoir se taire à bon escient, être ponctuel, etc., ont trouvé du travail assez facilement avec qui un Bac +1, qui un Bac tout court. Parmi nos élèves - et je parle des bacheliers, pas de ceux qui sortent les mains vides du système scolaire - ceux qui ne se mettront pas au boulot, et n'auront aucun diplôme, combien auront du travail ?
Quand on regarde les CV de certaines caissières, on se rend bien compte que ceux qui n'ont pas de diplômes sont dans la mouise. Ça ne rend pas la tâche des diplômés forcément plus facile (certains se retrouvent hôte(sse) de caisse dans un des grands supermarchés de ma ville, dont le directeur se vante de ne pas recruter, pour des contrats en CDD de 25h/semaine, en dessous de bac +3.

J'ai vu que tu disais que beaucoup de cancres ont une belle vie professionnelle.

Ça dépend ce qu'on appelle "cancre".

Et je me demande quel âge ont tes "cancres". Dans la génération de mes parents, c'était vrai. Dans ma génération, c'était vrai, mais moins facile. Dans celle de mon fils, ce n'est pas ce que j'ai vu.

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A clean house is a sign of a broken computer.
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Rosanette
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par Rosanette Sam 1 Avr 2017 - 17:01
Hirondelle78 a écrit:Faire du chantage, ce serait leur garantir un emploi s'ils suivent bien le cours. 
Je ne leur garantis rien. 

Je les mets en face d'une réalité déplaisante mais aisément vérifiable: contrairement à ce qui avait cours il y a 30 ans, le bac aujourd'hui ne leur permettra rien en terme d'emploi. 

Ils se voient tous avocats d'affaires ? Parfait ! Pour 1 poste, il y a 50 candidats valables et, oui, une partie non négligeable de la sélection va se faire sur la maîtrise de l'anglais. 

Ils estiment avoir mieux à faire ? OK. Qu'ils assument. Mais qu'ils ne viennent pas dire qu'ils n'ont pas été prévenus. 

Car voyez-vous, ils ont tellement été biberonnés à la bienveillance, aux projets de groupe et à je ne sais quoi d'autre, qu'ils ne savent plus (l'ont-ils jamais su ?) prendre un cours, apprendre un cours, écrire trois lignes argumentées, être à l'heure, et j'en laisse. 
Et le plus dingue, avec tout ça est que, tant qu'il n'ont pas été confrontés, par le bourreau de service, à leur impéritie, ils se croient très forts. Ils ont eu le bac, quand même. 

Désolée, je suis peut-être un monstre, un bourreau d'étudiants, mais non, je ne vais pas continuer à chanter des berceuses. À un moment, il faut assumer. 

Soit dit en passant, qui peut m'expliquer pourquoi il n'y a plus de cours structuré en anglais ? Et qui peut me dire quelles sont les mises en garde / informations / conseils donnés aux élèves de Tle en général et aux STMG en particulier, sur l'adéquation entre leur profil et les attentes dans le supérieur ?

Personne n'a parlé de berceuse, certainement pas moi (mais bon je connais aussi de jeunes avocats qui se baladent en cabinet d'affaires et qui sont des billes finies en anglais. Ils n'en sont pas fiers mais c'est comme ça).

Et je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas de cours structuré en anglais, j'ai dit qu'il n'y avait pas de CM en anglais dans le secondaire.

Il y a quand même des choses qui me font tiquer dans votre message. Vous semblez presque oublier que la L1 fait souffler un vent de liberté chez beaucoup de néo-bacheliers, et que cela en perd effectivement beaucoup. Les établissements du secondaire ont une politique sur la ponctualité, par contre si la fac n'en a aucune et que les profs laissent rentrer les élèves au compte-goutte, il est évident que certains sont tentés de traîner. Et ne faites pas croire qu'il s'agit d'un phénomène nouveau.
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Rosanette
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par Rosanette Sam 1 Avr 2017 - 17:05
Nita a écrit:

Et je me demande quel âge ont tes "cancres". Dans la génération de mes parents, c'était vrai. Dans ma génération, c'était vrai, mais moins facile. Dans celle de mon fils, ce n'est pas ce que j'ai vu.

Parce que dans la génération de ton fils, même les très diplômés en bavent, pour autant il est faux de dire qu'aujourd'hui quelqu'un n'arrivera à rien sans diplôme supérieur ou sans bac+3. Les chemins de l'emploi et de la réussite personnelle sont encore très variés.
Laverdure
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par Laverdure Sam 1 Avr 2017 - 17:30
Oui ils sont très variés mais les chiffres du chômage montrent, en gros, que sans diplôme ou qualification, on a 5 fois plus de risques de se retrouver au chômage. On ne peut pas affirmer avec certitude qu'ils vont se retrouver au chômage mais qu'il y a des risques élevés pour que ce soit le cas.
Tenir un discours de ce type à des étudiants de L1 qui n'ont pas le sens des réalités me semble être un mal nécessaire pour le leur rappeler.  Tout le monde ne sera pas un cancre qui réussit. Mais c'est un discours qui doit s'accompagner de réflexion sur l'orientation ou la réorientation.

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Rosanette
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par Rosanette Sam 1 Avr 2017 - 17:36
Je rappelle que le bac est un diplôme, même s'il n'a pas de valeur professionnelle, les bacheliers sont comptés à part dans les chiffres du chômage.

J'ai déjà tenu des discours très terre-à-terre à des L1, je me souviens en particulier d'une jeune fille réorientée de sciences sociales à L1 d'anglais qui n'arrivait pas à orthographier une phrase correcte en version, ne comprenait rien des textes et n'apprenait pas le vocabulaire.

Certes, c'était un TD, certes elle écoutait bien sagement au premier rang, mais enfin il ne me serait jamais venu à l'esprit de lui parler de Pôle Emploi et de feignasse. Encore une fois la fac n'a aucune leçon à donner en matière de chômage (et si j'étais méchante j'ajouterais "ni de feignasse").

Laverdure
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par Laverdure Sam 1 Avr 2017 - 17:43
Rosanette a écrit:Je rappelle que le bac est un diplôme, même s'il n'a pas de valeur professionnelle, les bacheliers sont comptés à part dans les chiffres du chômage.
Merci pour ce rappel, j'en avais besoin Rolling Eyes . Mais ça ne change rien : les chiffres du chômage sont aussi donnés par catégorie de diplôme (du bac-CAP-BEP au diplôme supérieur à bac+3) et taux de chômage et niveau de diplôme sont négativement corrélés et il y a un lien de cause à effet.

Rosanette a écrit:J'ai déjà tenu des discours très terre-à-terre à des L1, je me souviens en particulier d'une jeune fille réorientée de sciences sociales à L1 d'anglais qui n'arrivait pas à orthographier une phrase correcte en version, ne comprenait rien des textes et n'apprenait pas le vocabulaire.

Certes, c'était un TD, certes elle écoutait bien sagement au premier rang, mais enfin il ne me serait jamais venu à l'esprit de lui parler de Pôle Emploi et de feignasse. Encore une fois la fac n'a aucune leçon à donner en matière de chômage (et si j'étais méchante j'ajouterais "ni de feignasse").
Ça te regardes mais il me semble que lui laisser croire qu'elle arrivera certainement à quelque chose avec cette attitude est mensonger : ce n'est pas en ne fichant rien qu'elle arrivera à décrocher un diplôme (et justement, là, on ne parle pas que du bac). Cela dit, elle était visiblement plus calme que les excités mentionnés par Hirondelle.

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Rosanette
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par Rosanette Sam 1 Avr 2017 - 17:57
Je ne lui ai pas dit "qu'elle arriverait à quelque chose avec cette attitude", je l'ai prise à part pour lui dire que visiblement sa place n'était pas dans ce genre de cursus et qu'il fallait impérativement pallier les lacunes en français. De fait ce genre d'étudiants finit assez souvent par disparaître de lui-même ; même les bordéliques ont une patience limitée, et ne vont pas indéfiniment s'élimer les fonds de culotte à écouter des cours auxquels ils n'entravent rien.

Maintenant, elle peut dégoter un emploi, c'est pas les annonces qui manquent ; ce ne sera peut-être pas l'emploi de ses rêves, mais si on tient absolument au cynisme et au discours Pôle emploi, on peut toujours mentionner que des boulots ne trouvent pas preneurs dans notre pays.
Eliza-Jane
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Niveau 2

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par Eliza-Jane Sam 1 Avr 2017 - 18:02
Hirondelle78 a écrit:

Car voyez-vous, ils ont tellement été biberonnés à la bienveillance, aux projets de groupe et à je ne sais quoi d'autre, qu'ils ne savent plus (l'ont-ils jamais su ?) prendre un cours, apprendre un cours, écrire trois lignes argumentées, être à l'heure, et j'en laisse. 
Et le plus dingue, avec tout ça est que, tant qu'il n'ont pas été confrontés, par le bourreau de service, à leur impéritie, ils se croient très forts. Ils ont eu le bac, quand même. 

Désolée, je suis peut-être un monstre, un bourreau d'étudiants, mais non, je ne vais pas continuer à chanter des berceuses. À un moment, il faut assumer. 


Ce que vous dites est malheureusement vrai - et bien avant la L1. Cela n'amuse personne de faire partie des "bourreaux de service" et de susciter l'indignation d'élèves, de parents, et même de collègues bien-pensants ? naïfs ? mal-voyants ? adeptes de la politique de l'autruche ? (cochez la ou les bonne(s) réponse(s)). Mais quand on voit arriver face à soi des élèves qui, manifestement, ne maîtrisent aucun des prérequis nécessaires au cours dans lequel ils sont inscrits, n'en ont aucune conscience, sont à mille lieues d'anticiper leur échec parce que, jusqu'ici, des bienveillants se sont escrimés à leur masquer leurs échecs successifs et à transformer comme par magie leurs faiblesses et leurs manques en "compétences", je trouve on ne peut plus salutaire que des personnes comme vous osent rappeler quelques réalités.
Je vous en remercie.

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Fais ce que dois, advienne que pourra.
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Naiad3
Niveau 1

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par Naiad3 Sam 1 Avr 2017 - 18:52
Waho. Je pensais qu'on était sur un forum d'entraide et bienveillant. Je me suis lourdement trompée.

C'est grave de dire que ce que je propose n'est qu'un emballage brillant et creux. Vraiment.
Vous n'avez pas idée du temps que je passe à préparer mes cours.
Dernièrement avec mes troisièmes nous avons commencé La Ferme des Animaux. Voici ma séance 1:

Séance 1 : Vers la fin d’un système tyrannique
Objectif : Analyser la force du discours de Sage l’Ancien ainsi que les procédés pour y parvenir

• Résumé du chapitre 1 et écriture de celui-ci
• Lecture du discours : réactions (ce qu’ils pensent, ce que c’est etc.)
• Analyse : CDI


L’analyse du discours de Sage l’Ancien de « Camarades » p.11 à « […] camarades » p. 15
Construisons ensemble le sens…
Groupe :

• Une fable satirique traitant en réalité du régime communiste  (Faire une réponse reprenant le titre et justifiant à partir de recherches internet et notamment ici de l’emploi du terme « camarades »)

• Un discours argumentatif dans : l’utilisation des pronoms et des apostrophes
• Un discours argumentatif dans : Les questions rhétoriques
• Un discours argumentatif dans : l’utilisation de l’impératif
• Un discours argumentatif dans : l’emploi d’exemples argumentatifs
• Le vocabulaire : labeur, astreindre, accabler, servitude, digne, propice, aisance, débile, suzerain pitance, hargne prévaloir
Explication de l’expression : Prendre des vessies pour des lanternes

• Le champ lexical de la mort et la souffrance

• Les points communs entre le chant de Sage et L’internationale (très brève présentation de la nature de ce chant)


Chaque groupe a, au CDI travaillé sur son thème. J'ai choisi les thèmes en fonction des groupes et de leur niveau. J'en ai niveau SEGPA et d'autres d'une excellence rare. Ils ont tapé leur synthèse à l'ordinateur. Fait un bilan à la classe qui a pris la réponse apportée par chaque groupe (corrigée au préalable par moi, si erreurs)

Ensuite bilan de ce qui a été vu par les élèves puis mon bilan à prendre sous forme de prise de notes et malgré tout une synthèse en toute fin que j'ai écrite pour être sûre que tout a bien été pris:

Voilà, là je n'ai pas fait de questionnaire. Je n'ai pas dit NON PLUS qu'il ne fallait jamais en faire. J'ai JUSTE lancé des idées pour AIDER (j'aurais dû m'abstenir).

Vous jugez pour certains d'une façon presque irrespectueuse sans même chercher à vous intéresser. Je ne crois pas avoir été ainsi dans ma réponse apportée.

Je viens tenter de donner des idées et des pistes qui ont bien fonctionnées. Point barre. J'arrête là le débat visiblement stérile.[/i]
Izambard
Izambard
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par Izambard Sam 1 Avr 2017 - 19:11
Tu n'as pas à te justifier Naiad.

On parle de dispositifs, nous n'avons pas à préjuger de ton contenu.
Fires of Pompeii
Fires of Pompeii
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par Fires of Pompeii Sam 1 Avr 2017 - 19:25
Voilà, exactement, on parle de dispositifs et de vision du métier, pour le contenu c'est une autre question.

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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
capucine42
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Érudit

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par capucine42 Sam 1 Avr 2017 - 19:37
J' imagine que ce que propose notre collègue ici est un exemple de ce qu' il est de bon ton de mettre en place dans ses classes si l' on veut suivre les directives de l' Espe.
Personnellement je ne comprends rien à cette séquence qui me semble par ailleurs remplie de bonnes intentions. Mais à un moment donné, multiplier le travail de groupe ou au CDI pour éviter à tout prix de transmettre des connaissances de manière frontale me semble être une perte de temps affreusement nuisible...
Sinon, je souscris complètement aux propos d' Hirondelle.
Izambard
Izambard
Fidèle du forum

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par Izambard Sam 1 Avr 2017 - 19:56
Dieu qu'il est difficile de parler de tout ça sans caricaturer les pratiques des uns et des autres. 


L'expérience m'a appris un peu de cette sagesse: il y a mille façons de bien faire. Encore une fois, tant que le professeur ne sombre pas dans la démagogie de contenu, il est maître du dispositif qu'il juge le plus conforme à son objectif, à sa classe, à la progression des savoirs dans sa classe ( et je ne parle pas de compétences), à son humeur, son style, à la période de l'année, à ce qu'il compte traiter ensuite.... 

Liberté pédagogique dans les deux sens. Pas de tyrannie du pédago, pas de tyrannie du magistral. Que chacun situe sa pratique où il se sent le meilleur pour instruire.
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Yolatengo
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 - Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 5 Empty Re: Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ?

par Yolatengo Sam 1 Avr 2017 - 19:59
Fires of Pompeii a écrit:Voilà, exactement, on parle de dispositifs et de vision du métier, pour le contenu c'est une autre question.

À mon sens le dispositif est étroitement lié au au contenu qu'on souhaite faire passer.
Rejeter un dispositif alors même qu'on ignore le contenu qui y est lié c'est aller un peu vite en besogne. La réforme nous vend des dispositifs à la pelle sans se soucier du contenu voire même comme un moyen de l'évacuer. Le dispositif pour le dispositif c'est du vide. Mais ce n'est pas ce que j'ai lu dans le message de Naiad qui cherchait des pistes pour varier les approches.
Anaxagore
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par Anaxagore Sam 1 Avr 2017 - 20:10
Une fois que l'on a dit "magistral", on n'a pas dit grand chose. C'est un épouvantail. Il y a mille façon de faire un cours.

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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne

"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."

"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
capucine42
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Érudit

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par capucine42 Sam 1 Avr 2017 - 20:10
Izambard a écrit:Dieu qu'il est difficile de parler de tout ça sans caricaturer les pratiques des uns et des autres. 


L'expérience m'a appris un peu de cette sagesse: il y a mille façons de bien faire. Encore une fois, tant que le professeur ne sombre pas dans la démagogie de contenu, il est maître du dispositif qu'il juge le plus conforme à son objectif, à sa classe, à la progression des savoirs dans sa classe ( et je ne parle pas de compétences), à son humeur, son style, à la période de l'année, à ce qu'il compte traiter ensuite.... 

Liberté pédagogique dans les deux sens. Pas de tyrannie du pédago, pas de tyrannie du magistral. Que chacun situe sa pratique où il se sent le meilleur pour instruire.
En même temps on doit pouvoir aussi émettre ici une opinion quand on en a une je pense. Chacun fait ce qu'il veut, c' est une évidence. Néanmoins, d' après mon expérience, je pense que multiplier les travaux de groupe et avoir peur de transmettre des savoirs de manière frontale sous le prétexte que les élèves pourraient s' ennuyer est une erreur qui nous coûte cher, à nous tous, professeurs, parents d' élèves et élèves. Je ne prétends pas détenir une vérité bien sûr.
Anaxagore
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Guide spirituel

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par Anaxagore Sam 1 Avr 2017 - 20:19
En 4e en français, il me semble que j'avais 1h de grammaire, 1h30 de littérature, 1h de rédaction/vocabulaire, 1h d'orthographe ou quelque chose dans cet esprit. C'est un excellent souvenir. On lisait Bel Ami, on se marrait bien c'était grinçant à souhait.


Dernière édition par Anaxagore le Sam 1 Avr 2017 - 20:21, édité 1 fois

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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne

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"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
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par Izambard Sam 1 Avr 2017 - 20:20
Mais bien sûr ! 

Tout est dans l'équilibre. 
Et en effet,  la peur de la transmission frontale est une erreur. Je trouve aussi qu'elle s'avère nécessaire. 
Comme m'apparaissent nécessaires aussi des temps où les gamins s'essaient à d'autres fonctionnements. 
Tout est bon dans le cochon.
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Félicité75
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par Félicité75 Sam 1 Avr 2017 - 21:15
MUTIS a écrit:

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Ce qui est aussi génial surtout pour ceux qui n'aiment pas lire c'est de leur faire acheter un cahier de lecture et de leur faire écrire, pour chaque livre, tout ce qu'ils ressentent, tout ce qu'ils ont compris comme cela le plaisir de la lecture sera accompagné du plaisir d'écrire et ils vont trouver l'activité beaucoup plus riche et drôle. La lecture leur paraîtra ainsi beaucoup moins scolaire et plus ludique...

Merci pour ce moment.  - Me suis-je trompée dans ma façon d'enseigner le français ? - Page 5 437980826
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