Je n'arrive pas à punir

Je pense aussi

Eleven a écrit:merci danska, je teste demain !

Heu, je viens à peine de dire qu'il devait y avoir des stratégies plus efficaces avec des collégiens

Honnêtement, avec des élèves aussi jeunes, je ne sais pas ce que ça peut donner, je n'en ai jamais eus. Après, le principe "les tenir trop occupés pour qu'ils aient le temps de bavarder" doit fonctionner à tous les niveaux, le tout étant de trouver le moyen de les tenir occupés sans les perdre en cours de route.

Quoiqu'il en soit, bon courage avec ces classes, c'est particulièrement pénible de faire cours avec des classes bruyantes à des heures difficiles !

Merci Danska, c'est une bonne classe (ils vont peut-être se prendre au jeu si je tente de dicter doucement) mais pour les bavardages c'est compliqué surtout que les mots/observations ou heures de retenue n'ont pas beaucoup d'effet.

Un truc qui a marché aussi l'année dernière avec la même classe difficile, c'est de leur mettre des cours en plus, pour toute la classe.

Plus précisément, à chaque début de chahut, je m'arrêtais et attendais qu'ils se taisent, en regardant ostensiblement ma montre. A chaque fois, je comptais les minutes perdues (en arrondissant souvent ^^) ; au bout d'une heure, j'ajoutais une heure de cours supplémentaire. Je l'ai fait une fois : les fois suivantes, dès que je commençais à pencher la tête pour voir ma montre, il y avait toujours un élève pour crier "Taisez-vous, on perd du temps !". Honnêtement, je ne l'aurais sans doute pas fait deux fois, c'était une sacrée punition pour moi aussi - ça, ils ne l'ont jamais su

Mais ça ne peut fonctionner que si la direction accepte d'accorder des HSE, ou si tu acceptes de faire des heures bénévoles (mais je ne le conseille sûrement pas !), et si les élèves sont assez malins pour comprendre que la sanction tombera inévitablement s'ils continuent à bavarder.

Eleven : je l'ai fait avec des 3e, mais je ne le tenterais pas avec des 5e.

Ils bavardent à quels moments ?
Il faut essayer d'éviter les moments de flottement.
J'essaie de donner une activité à faire quand je dois distribuer des feuilles, ramasser des papiers, vérifier des carnets, voire rendre des copies...

Eleven, as-tu essayé de te taire, toi? je veux dire d'interrompre ton cours?
C'est la seule méthode que je connaisse qui fonctionne pour moi. Collège, lycée, supérieur confondus.
Une fois, en classe de seconde, ça n'a pas fonctionné, et personne ne s'est tu. (les élèves les plus studieux m'ont même demandé s'ils pouvaient sortir leur calculatrice pour préparer l'interro du cours suivant, gros moment de solitude)
A la fin du cours j'ai dit OK: il y avait deux heures encore pour préparer l'évaluation, il n'y en a plus qu'une.

Ils bavardent dans les "moments de flottement" justement mais aussi quand ils recopient la leçon (quand c'est calme, il y en a toujours un ou une pour parler de tout et n'importe quoi..).

Souvent je donne des questions à faire par deux (notées). Certains binômes chuchotent mais d'autres continuent de bavarder ou parlent à voix haute tout en faisant le travail. J'enlève des points à ceux qui font du bruit ou se déplacent sans autorisation.

amour : Oui, j'ai déjà essayé de me taire. Mais cela reprend quelques temps après.

Eleven a écrit:amour : Oui, j'ai déjà essayé de me taire. Mais cela reprend quelques temps après.

Oui, dans ces cas là je m'arrête à nouveau. Et selon mon humeur, l'auditoire et son âge, je demande qu'on fasse tous une respiration abdominale profonde en alignant ses chakras pour le bien de Shiva, je rappelle la date de l'évaluation ou de l'examen, je fais ostensiblement autre chose pendant 5 minutes jusqu'à un "Qu'est ce qu'il se passe m'dame?". bref pas de solution miracle, mais plusieurs pauses de quelques minutes dans un cours, hors cas extrêmes finissent toujours par sembler incongrues à une classe, et à juste titre, ce n'est pas normal que le cours ait à être interrompu. Mais ce n'est pas normal non plus que j'ai à hausser la voix. Si je dois forcer ma voix, pas de cours.

Je suis d'accord avec toi amour. Je ne crie jamais et je reste toujours calme. Je vais essayé ces pauses de quelques minutes. Heureusement, toutes mes classes ne sont pas comme ça ....

J'ai une 5ème très pénible.  Compteur temps pour moi, je préviens une fois que si je m'arrête encore une fois ils me doivent 5 minutes auxquelles j'ajouterai le temps que cela me prendra pour me calmer. Arrivés à 55 ils me doivent une heure. Aux râleurs qui m'ont dit que leurs parents refuseraient une punition collective je réponds avec un grand sourire que je ne connaissais pas un seul parent qui s'opposerait au fait que son enfant rattrape le temps perdu avec son professeur, et que je verrais ces parents avec grand plaisir pour leur expliquer mes méthodes.  Je remets quand même les compteurs à zéro chaque trimestre. Pas encore d'heure à rattraper cette année mais flambée du chrono aujourd'hui avec 15 minutes d'interruption. On arrive à 25 mais j'ai pu finir le cours en entendant les mouches voler. Vacances demain, oufff!

Mouais...
Si j'étais élève, j'aurais l'impression d'avoir "gagné" si le prof s'arrête de faire cours.

Je préfère m'arrêter 10 minutes plutôt que parler 45 minutes dans le vide... et c'est très long 10 minutes de silence pour eux, ils râlent pour recommencer le cours. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour cette classe ou il faudrait en sortir plus de dix pour avoir la paix. Ah oui, suis en REP+, mes "recettes" ne sont sans doute pas applicables partout, mais je n'ai jamais eu le sentiment qu'ils pensaient avoir "gagné".

Fesseur Pro a écrit:Mouais...
Si j'étais élève, j'aurais l'impression d'avoir "gagné" si le prof s'arrête de faire cours.

C'est ce que semblent penser les plus turbulents, oui, jusqu'à ce qu'ils se rendent compte que l'évaluation aura lieu au jour prévu, ou, comme le décrit Maellerp, que le temps perdu sera rattrapé (méthode que j'admire mais à laquelle je me refuse pour ma part: je ne souhaite pas faire d'heures supplémentaires, éventuellement non rémunérées, pour lesquelles la moitié de l'effectif sera de toute façon absent, pour cause de bavardages). Ensuite soit ils sont inquiets pour leurs notes et leur temps libre, soit, dans les cas extrêmes de , leurs camarades les rappellent à l'ordre.

Chez nous ils ont "gagné" lorsqu'ils retrouvent leurs potes perturbateurs en permanence, cela les embête davantage de se faire engueuler par leurs camarades de classe qui n'ont aucune envie de venir rattraper. Ceci dit en plusieurs années de pratique j'ai rattrapé ainsi une seule heure et tout le monde était là bloqué par la vie scolaire au cours précédent. Ils n'ont plus tenté de savoir si c'était sérieux.

Maellerp a écrit:Chez nous ils ont "gagné" lorsqu'ils retrouvent leurs potes perturbateurs en permanence, cela les embête davantage de se faire engueuler par leurs camarades de classe qui n'ont aucune envie de venir rattraper. Ceci dit en plusieurs années de pratique j'ai rattrapé ainsi une seule heure et tout le monde était là bloqué par la vie scolaire au cours précédent. Ils n'ont plus tenté de savoir si c'était sérieux.

Ca c'est du travail d'équipe! Bravo! Ca dépend effectivement aussi des choix et de la contribution, ou pas, de la vie scolaire.

A la rentrée, je vais dire à mes élèves dès le début du cours que si je n'ai pas le temps de faire tout ce que j'ai prévu, ils auront du travail supplémentaire à faire chez eux, en plus de celui habituel, et qu'ils pourront remercier ceux qui auront fait perdre du temps à la classe par leur comportement. De plus, avec le travail à faire chez eux, je considère que tout ce qui devait être vu l'est, donc interrogerai dessus. Et pour les punitions, assomme dès le début: Conjuguer ts tps ts modes "je ne dois pas...", ou copier telle partie du carnet de liaison x fois, avec variantes consonnes en vert et voyelles en rouge etc. Il y a de quoi faire. Et si ça continue, retenue de 17 à 18h, par ex. Et rdv avec les parents...

Jenny a écrit:J'avais le même problème la première année, je pense que ça arrive à beaucoup de jeunes profs. Il faut donc dédramatiser.
Tu peux aussi leur demander de poser leurs carnets sur les tables à chaque cours. Un élève parle, tu ramasses le carnet et tu le poses sur le bureau. 2e remarque : une croix. 3e remarque ou contestation : tu ajoutes une punition. Comme ça, tu préviens puis tu punis.

Le plan de classe me semble une bonne idée, mais il ne suffira pas. Il faut que tu sois ferme et tu ne les menaces pas en l'air.

Tu peux aussi appeler les parents des plus pénibles. Je le ferais dans un second temps, une fois qu'une partie des 5e seront plus calmes.

Je suis totalement d'accord avec cette idée. J'étais sur le point de poster un truc similaire quand j'ai vu ton message, Jenny a parfaitement résumé ma pensée!

Bon courage!

On peut certes punir mieux, punir davantage, mais reste que le plus souvent la meilleure réponse à apporter aux problèmes de gestion de classe est d'ordre didactique.

Chacun d'entre nous a eu, souvent en début de carrière, des soucis, parfois gros, de gestion des élèves. En général cela s'arrange avec le temps.

Je rencontre aussi des problèmes (plein) de gestion de classe et c'est clair que j'aimerais trouver des réponses d'ordre didactique parce que je ne supporterai pas très longtemps d'être dans un perpétuel rapport de force avec les élèves, ce n'est tout simplement pas le métier que je veux faire.
Tutor, pourrais-tu nous donner des exemples de solutions de cet ordre qui t'ont aidé ?
Merci et bonne journée à tous

Je ne suis pas une grande adepte des sanctions mais j'ai deux, trois techniques qui fonctionnent assez régulièrement (ça + carnet sur la table etc.): je précise que j'ai travaillé en ZEP et que je suis dans un établissement type 3.

Sur une classe entière de bavards : Je rappelle que tel jour, j'ai été absente et que je peux facilement rattraper une heure de cours si on perd trop de temps en bavardages. Je précise la date et l'heure du rattrapage et je les note au tableau. Si la classe continue, je pointe du doigt l'horaire en disant : "une fois". A trois, je fais l'heure de remplacement, ce qui arrive en moyenne une ou deux fois dans l'année avec une classe très dure.

Sur un groupe de bavards : Je note au tableau "Punition" ou "Heure de colle" et j'ajoute le nom des bavards (3 en général) en précisant qu'à cinq noms, tout le monde plonge. Parfois je prends aussi les carnets en disant qu'à cinq, ils sont tous punis (en précisant la nature de la punition).

Pour les classes les plus dures : Je fais une liste progressive de punitions sur une page TNI : 1) un verbe à conjuguer 2) Un verbe avec signature des parents 3) Heure de colle 4) Convocation des parents (par exemple). Le premier qui dépasse les limites à le 1, le deuxième le 2 etc.

Le principe de l'épée de Damoclès visible au tableau m'a souvent épargné des montées de tension ! Une fois le rituel installé dans la classe, j'ai à peu près la paix. Par contre l'épée doit ponctuellement tomber pour être efficace.

Bien sûr ce ne sont que des conseils, chacun s'approprie, avec le temps, des techniques de gestion de classe qui lui sont propres et qui respectent sa nature.