À la rentrée 2017, les élèves suivront des "cours d'attention" grâce au programme Atole

Annabel Benhaiem a écrit:

Les écoliers vont être gâtés à la rentrée. De la grande section de maternelle à la 5e, ils auront droit à des "cours d'attention". Parlons plutôt de moments dédiés pendant lesquels leurs professeurs raconteront ce qu'est l'attention et surtout, comment la garder.

Le programme s'appelle Atole pour "Attentif à l'école". Il a été mis en place par Jean-Philippe Lachaux, chercheur en neurosciences de l'attention au Centre de recherche de Lyon, rencontré à l'édition 2017 de l'Échappée volée.

"On amène d'abord les enfants à comprendre comment leur attention fonctionne de l'intérieur, explique le scientifique au HuffPost. C'est un phénomène biologique soumis à des lois. On leur apprend à reconnaître ce qui les distrait et à réagir pour se concentrer à nouveau."

http://m.huffingtonpost.fr/2017/06/21/a-la-rentree-2017-les-eleves-suivront-des-cours-dattention-g_a_22095068/?ncid=tweetlnkfrhpmg00000001

Je travaille aussi sur ce sujet avec mes élèves.

Nos capacités d'attention ont beaucoup diminué, la première étape est d'en prendre conscience.
C'est en effet salutaire dans un monde où l'attention dirigée et prolongée n'est plus la norme.

Ensuite l'attention et la concentration se travaillent et peuvent être améliorées, c'est une gymnastique du cerveau.
Cela demande de la volonté.

Je conseille de regarder à ce sujet les vidéos du programme neurosup (en bas de page) neurosup clic

J'utilise ces courtes vidéos avec mes élèves et c'est top.

C'est l'exposition aux écrans qui diminuent nos capacités d'attention et de concentration, comme l'a très bien montré Michel Desmurget.
J'ai un peu travaillé sur l'attention et la concentration avec ma classe de Troisième cette année, me servant des techniques utilisées en méditation.
Pour la plupart se tenir assis droit sur une chaise (sans appui du dos), mains sur les cuisses, pieds à plat au sol, immobile pendant une minute demandait un effort très important. Et 6 élèves sur 24 n'y arrivaient pas.
Je prolongerai l'expérience l'année prochaine en les alertant sur les conséquences de l'exposition aux écrans.

D'après l'article, et contrairement à ce que son titre peut laisser croire, Atole ne sera pas généralisé à toutes les académies, si je comprends bien ?

Il faut savoir que la question des neurosciences appliquées à l'éducation partage la communauté des sciences de l'éducation.

Les réseaux du CRAP, Cahiers péda., Meirieu,... sont plutôt opposés à l'utilisation de cette science à l'école.

Ils se sentent dépossédés de certains sujets qui sont centraux pour eux.

De plus ils pensent que nous en faisons une utilisation pour la recherche de performance, alors qu'ils préféreraient qu'on étudie d'abord les applications pour ceux qui sont en échec.

Il y a un lobbying contre les neuro-sciences à l'école.

En gros les neurosciences pour les dys ça va, par contre la neuro pour aider tous les élèves (y compris les bons), on sort de la doxa.

Le problème c'est que les mêmes recherches sur le cerveau servent parfois dans les deux camps à aboutir à des interprétations opposées :
Par exemple la plasticité cérébrale est une chance pour les uns, et une impossibilité de fixer les informations pour les dys...

Pour l'attention c'est surement pareil :
D'un côté on pense que l'on peut améliorer son attention avec un programme de formation.
De l'autre côté on va utiliser les recherches surtout pour comprendre (et à mon sens dédouaner) les enfants aux comportements instables/hyperactifs.

pailleauquebec a écrit:Il faut savoir que la question des neurosciences appliquées à l'éducation partage la communauté des sciences de l'éducation.

Les réseaux du CRAP, Cahiers péda., Meirieu,... sont plutôt opposés à l'utilisation de cette science à l'école.

Ils se sentent dépossédés de certains sujets qui sont centraux pour eux.

De plus ils pensent que nous en faisons une utilisation pour la recherche de performance, alors qu'ils préféreraient qu'on étudie d'abord les applications pour ceux qui sont en échec.

Il y a un lobbying contre les neuro-sciences à l'école.

En gros les neurosciences pour les dys ça va, par contre la neuro pour aider  tous les élèves (y compris les bons), on sort de la doxa.

Le problème c'est que les mêmes recherches sur le cerveau servent parfois dans les deux camps à aboutir à des interprétations opposées :
Par exemple la plasticité cérébrale est une chance pour les uns, et une impossibilité de fixer les informations pour les dys...

Pour l'attention c'est surement pareil :
D'un côté on pense que l'on peut améliorer son attention avec un programme de formation.
De l'autre côté on va utiliser les recherches surtout pour comprendre (et à mon sens dédouaner) les enfants aux comportements instables/hyperactifs.

Tu vas sans doute pouvoir me répondre est-ce que ce courant des neurosciences est parallèle au courant des sciences cognitives, j'ai parfois du mal à tout comprendre.
http://sciences-cognitives.fr/
Merci.

L'initiative que tu cites (que je ne connaissais pas) est à mon avis en dehors des cercles des "science de l'éducation".

Il y a de plus en plus d'initiatives de ce genre car les applications de la connaissance du fonctionnement du cerveau à l'éducation seront à mon avis incontournables dans les prochaines décennies. Elles sont sous exploitées par manque de connaissance des enseignants et par obstruction des décideurs de l'EN.

Les sciences de l'éduc. tournent beaucoup autour de la psychologie et de la sociologie, du coup ils ne peuvent pas voir venir la lame de fond.

pailleauquebec a écrit:L'initiative que tu cites (que je ne connaissais pas)  est à mon avis en dehors des cercles des "science de l'éducation".

Il y a de plus en plus d'initiatives de ce genre car les applications de la connaissance du fonctionnement du cerveau à l'éducation seront à mon avis incontournables dans les prochaines décennies. Elles sont sous exploitées par manque de connaissance des enseignants et par obstruction des décideurs de l'EN.

Les sciences de l'éduc. tournent beaucoup autour de la psychologie et de la sociologie, du coup ils ne peuvent pas voir venir la lame de fond.

Merci.
Sur ce site, il y a aussi des diaporamas à utiliser avec les élèves
http://sciences-cognitives.fr/outils/

Article a écrit:Si l'élève la qualifie de large et courte, c'est qu'il perçoit que la tâche sera facile. S'il la voit comme longue et étroite, ce sera une autre paire de manches.

Ça a l'air sympa ces exercices dites.

Les neurosciences étudient le fonctionnement du système nerveux (cerveau, moelle épinière et nerfs) de l'échelle moleculaire (neurotransmetteurs par ex) à l'échelle du système (perception, motricité, mémoire etc...). C'est un domaine de la biologie.
Les sciences cognitives regroupent un ensemble de discipline qui s'intéressent à la cognition (les connaissances à comprendre dans le sens d'informations traitées par un système). Dans les sciences cognitives, il y a une approche psychologique, biologique, informatique etc....

pailleauquebec a écrit:Les réseaux du CRAP, Cahiers péda., Meirieu,... sont plutôt opposés à l'utilisation de cette science à l'école.

Voilà un argument très convainquant sur le sérieux des neurosciences appliquées dans un cadre scolaire.

J'ai mes enfants à deux mètres de moi devant un dessin animé, maintenant je culpabilise.

Finrod a écrit:

pailleauquebec a écrit:Les réseaux du CRAP, Cahiers péda., Meirieu,... sont plutôt opposés à l'utilisation de cette science à l'école.

Voilà un argument très convainquant sur le sérieux des neurosciences appliquées dans un cadre scolaire.

J'ai mes enfants à deux mètres de moi devant un dessin animé, maintenant je culpabilise.

Une remarque ex abrupto : se sentir personnellement culpabilisé par un argument n'a rien a voir avec la validité de celui-ci. La raison d'un sentiment de culpabilité est à chercher en nous et pas hors de nous. Ceci étant, je ne cherche pas à défendre les neurosciences.

Bonjour,

Je remonte ce sujet parce que je viens de découvrir le projet Atole lors d'une formation sur les neurosciences.

Quelqu'un a-t-il mené le projet à son terme et pourrait-il témoigner des apports pour la classe ?

C'est une bonne idée ce nom Atole, déjà, ça les fait progresser en orthographe. Surtout s'ils ont aussi des lunettes

Les élèves sont-ils attentifs durant leurs cours d'attention?

en fouillant un peu, j'ai vu qu'il y avait un mooc sur Fun l'attention...si ça intéresse