Envie de changement pour intégrer un ministère lié à l'économie ou à la finance

Quand tu sors de Noisiel, tu as toujours eu ton rang de classement déterminant (bon à part les postes spécifiques à profil sur entretien).

JEMS a écrit:Quand tu sors de Noisiel, tu as toujours eu ton rang de classement déterminant (bon à part les postes spécifiques à profil sur entretien).

Non, ce n'est plus le cas depuis un moment. J'ai fait partie d'une promo à Noisiel, avec Littlejulie notamment, où nos affectations se jouaient à l'ancienneté administrative. Mais cette année, ils ont introduit la mutation au rang de concours. Dans tous les cas le rang de classement n'existe plus depuis 2012.

Il fut même un temps où ça se jouait au rang de sortie d'école.
En tout cas, maintenant tout est au rang de concours (la phase "locale" aussi), et pas de bonification pour enfant à charge.
En revanche, il y a les priorités pour rapprochement.

Bonjour,

J'ai suivi le fil et je le trouve très intéressant. J'ai une question assez naïve sur ce qu'on fait concrètement en tant que contrôleur ou inspecteur des finances. Vous l'avez tous dit, les fonctions sont variées mais ma question est plutôt celle-ci : ce que l'on contrôle est que l'argent public soit bien utilisé ou finalement on est la matrice du gouvernement et s'il faut faire fermer des postes trop "coûteux" par exemple, c'est ce personnel là qui en à la charge ? En gros, est-ce qu'il est possible de faire ces métiers en ayant une conviction morale et politique personnelle ou finalement le gain n'est que pécuniaire ? Je ne suis que néo-titulaire et le fait d'être un agent actif et décisif de la reproduction des inégalités me rend malade. Pas suffisamment pour démissionner, mais comme beaucoup d'entre vous, faire semblant, faire de l'animation sans contenu, récupérer des élèves en terminales incapables de réfléchir sur des textes car les bases de français ne sont pas acquises me gêne profondément. Le salaire n'aide pas à supporter ça. Je pense à une reconversion et celle-ci semble très avantageuse mais si c'est pour appliquer bien comme il faut les décisions fiscales du gouvernement Macron ... ça ne me conviendrait pas non plus.

J'avais aussi pensé à une reconversion vers la fonction publique(contrôleur ou Inspecteur) . J'ai hésité....Mais je n'avais pas envie de quitter ma région et surtout de partir vers un métier inconnu.
Par envie de prendre le risque de passer un concours pour que je me rende compte que cela ne me plait pas.
Quitte à se reconvertir, autant le faire pour un métier "passion".

On peut tout à fait avoir des convictions politiques et morales, mais à un moment on se heurte à la réalité.
Je m'explique. En tant qu'inspectrice verificatrice je vais vérifier les entreprises et je participe à la lutte contre la fraude fiscale. Ce sont de belles valeurs et le métier est intéressant : j'apprends des choses très différentes, je comprends mieux le tissu économique de ma région, il y a un côté stimulant / défi face à chaque nouveau dossier...
MAIS c'est comme le dopage : il y a ceux  qui se font prendre, et ceux qui ont un coup d'avance sur nous : on sent qu'il y a de la fraude mais pas moyen de le prouver, ou pas entièrement... Et ensuite il y a le recouvrement : si la société s'organise pour être insolvable, tout ton travail n'aura pas servi à grand chose... 
Il faut simplement être réaliste et faire de son mieux. Personne ne peut se poser en chevalier blanc, quelque soit le métier.

Par contre ce ne sont pas les contrôleurs inspecteurs qui décident des suppressions de postes.  La décision vient de bien.plus haut.

Et quant à tout quitter pour un "métier passion", il faut savoir qu'on ne claque pas la porte de l'EN comme ça : après la réussite au concours de la DGFIP, on est détaché de l'EN pendant un an, le temps du stage. Ce n'est qu'à l'issue du stage, à la titularisation donc, qu'on est radié de l'EN.

Ce qui signifie que durant le stage, tu peux tout à fait décider  que la grande diversité des métiers DGFIP ne te convient pas et redevenir enseignant. Tu auras perdu ton poste, mais pour peu que tu sois jeune titulaire et / ou TZR, ça ne changera pas grand chose. 

Au pire, tu auras perdu quelques mois à préparer un concours, quelques mois de formation à Noisiel ou Clermont Ferrand, enrichi ta culture personnelle sur le monde économique et le fonctionnement de l'Etat et des collectivités et gagné quelques mois à +50 % (pour moi en tout cas, il paraît qu'il y a un problème avec le pouvoir  d'achat des enseignants...) avant de revenir devant une classe.

C'est un filet de sécurité non négligeable !

Tout en gardant en tête l'engagement à servir l'État pendant 5 ou 8 ans si l'on reste plus de 3 ou 4 mois à l'ENFiP.

Mathador a écrit:Tout en gardant en tête l'engagement à servir l'État pendant 5 ou 8 ans si l'on reste plus de 3 ou 4 mois à l'ENFiP.

Servir l'État n'est pas servir la DGFIP ! Ce service peut être fait lors d'un éventuel retour à l'EN.

littleJulie a écrit:Et quant à tout quitter pour un "métier passion", il faut savoir qu'on ne claque pas la porte de l'EN comme ça : après la réussite au concours de la DGFIP, on est détaché de l'EN pendant un an, le temps du stage. Ce n'est qu'à l'issue du stage, à la titularisation donc, qu'on est radié de l'EN.

Ce qui signifie que durant le stage, tu peux tout à fait décider  que la grande diversité des métiers DGFIP ne te convient pas et redevenir enseignant. Tu auras perdu ton poste, mais pour peu que tu sois jeune titulaire et / ou TZR, ça ne changera pas grand chose. 

Au pire, tu auras perdu quelques mois à préparer un concours, quelques mois de formation à Noisiel ou Clermont Ferrand, enrichi ta culture personnelle sur le monde économique et le fonctionnement de l'Etat et des collectivités et gagné quelques mois à +50 % (pour moi en tout cas, il paraît qu'il y a un problème avec le pouvoir  d'achat des enseignants...) avant de revenir devant une classe.

C'est un filet de sécurité non négligeable !

je vis ça au quotidien

Ananké a écrit:Bonjour,

J'ai suivi le fil et je le trouve très intéressant. J'ai une question assez naïve sur ce qu'on fait concrètement en tant que contrôleur ou inspecteur des finances. Vous l'avez tous dit, les fonctions sont variées mais ma question est plutôt celle-ci : ce que l'on contrôle est que l'argent public soit bien utilisé ou finalement on est la matrice du gouvernement et s'il faut faire fermer des postes trop "coûteux" par exemple, c'est ce personnel là qui en à la charge ? En gros, est-ce qu'il est possible de faire ces métiers en ayant une conviction morale et politique personnelle ou finalement le gain n'est que pécuniaire ? Je ne suis que néo-titulaire et le fait d'être un agent actif et décisif de la reproduction des inégalités me rend malade. Pas suffisamment pour démissionner, mais comme beaucoup d'entre vous, faire semblant, faire de l'animation sans contenu, récupérer des élèves en terminales incapables de réfléchir sur des textes car les bases de français ne sont pas acquises me gêne profondément. Le salaire n'aide pas à supporter ça. Je pense à une reconversion et celle-ci semble très avantageuse mais si c'est pour appliquer bien comme il faut les décisions fiscales du gouvernement Macron ... ça ne me conviendrait pas non plus.

Les contrôleurs, inspecteurs des finances publiques  subissent comme tout le monde des décisions politiques (priorités du moment pour la gestion des effectifs, organisations, fermetures de services...) mais avant tout, ils font  appliquer la loi, comme les douaniers, les magistrats, les policiers des services d'enquête. Un certain nombre  fait d'ailleurs des enquêtes, d'autres ont un rôle de gestion des services , d'infrastructure. Je les ai beaucoup côtoyés dans mon précédent métier, et certains sont vraiment passionnés par ce qu'ils font. J'en connais aussi maintenant issus de l'EN, ils ne s'en plaignent pas.  Tu ne seras pas plus un "agent actif" de la reproduction ds inégalités que maintenant, si ça peut  rassurer ta conscience. Tant qu'on ne te tord pas le bras  pour t'obliger à enseigner ds contre-vérités, tu n'es pour rien dans ce qu'on nous impose. A chaque niveau, nous recevons des élèves  dont le parcours a été saccagé par les réductions d'heures, les programmes, le laxisme ; "on" les fait passer en force dans le niveau supérieur : "on" sabote nos matières en les diminuant, en les raillant en prime, surtout les matières "inutiles". Nous n'y sommes pour rien. Tu peux garder le même amour pour ta discipline en faisant autre chose, qui au moins te permet de vivre mieux.  J'ai connu  ça dans l'autre sens (mais je n'ai pas pu faire marche arrière). En outre, il n'y a pas un métier à la DGFIP, mais des métiers, ce qui permet d'y trouver sa voie sans être bloqué dans un poste, une filière.

littleJulie a écrit:

Mathador a écrit:Tout en gardant en tête l'engagement à servir l'État pendant 5 ou 8 ans si l'on reste plus de 3 ou 4 mois à l'ENFiP.

Servir l'État n'est pas servir la DGFIP ! Ce service peut être fait lors d'un éventuel retour à l'EN.

Tout à fait, mais c'est tout de même important pour ceux qui sont actuellement contractuels ou encore ceux qui envisagent également une reconversion vers le secteur privé.

Vers le privé? Alors si on est dans l'EN depuis moins de dix ans, parce que même avec une expérience antérieure dans le privé, il va y avoir surement des habitudes à changer!

Lorsque je parle du secteur privé cela ne se limite pas au travail salarié.
(et je n'ai pas dit que j'étais concerné)

Bonjour

Pouvez-vous m'indiquer de quelle manière avez-vous préparer (ou préparez-vous) le concours d'inspecteur des finances publiques ?
J'ai vu qu'il y avait une formation par le CNED (donc payante), est ce que certains l'ont fait ? En êtes-vous satisfait ?
Existe-t-il d'autres organismes ?
Est ce qu'une préparation avec des livres de concours peut suffire ?
Merci d'avance pour vos réponses.

line49 a écrit:Bonjour

Pouvez-vous m'indiquer de quelle manière avez-vous préparer (ou préparez-vous) le concours d'inspecteur des finances publiques ?
J'ai vu qu'il y avait une formation par le CNED (donc payante), est ce que certains l'ont fait ? En êtes-vous satisfait ?
Existe-t-il d'autres organismes ?
Est ce qu'une préparation avec des livres de concours peut suffire ?
Merci d'avance pour vos réponses.

Pour ma part, je m'étais entraîné à la Note de synthèse (et de propositions !) en passant par un organisme spécifique. Franchement, je le recommande pour le sérieux de ses corrections et les conseils qu'ils donnent pour s'améliorer.

Par contre, pour l'épreuve d'option, tout dépend de ce que tu comptes choisir ^^

Modulo a écrit:

Pour ma part, je m'étais entraîné à la Note de synthèse (et de propositions !) en passant par un organisme spécifique. Franchement, je le recommande pour le sérieux de ses corrections et les conseils qu'ils donnent pour s'améliorer.

Par contre, pour l'épreuve d'option, tout dépend de ce que tu comptes choisir ^^

Quel organisme recommandez-vous ?

@Modulo a déjà répondu sur la première page de ce sujet (accessible via le petit carré « 1 »).

Mathador a écrit:@Modulo a déjà répondu sur la première page de ce sujet (accessible via le petit carré « 1 »).

Exactement sur cette réponse : https://www.neoprofs.org/t113570-envie-de-changement-pour-devenir-controleur-ou-inspecteur-des-finances-publiques#4204363

Modulo a écrit:

Mathador a écrit:@Modulo a déjà répondu sur la première page de ce sujet (accessible via le petit carré « 1 »).

Exactement sur cette réponse : https://www.neoprofs.org/t113570-envie-de-changement-pour-devenir-controleur-ou-inspecteur-des-finances-publiques#4204363

Merci à tous les deux.

Merci à tous les reconvertis aux finances, ou en cours de, pour vos infos.
Je peux vous demander comment vous est venue cette idée? Peut-être votre formation plutôt scientifique à la base?
Auriez-vous un tout premier livre à me conseiller pour me familiariser avec le droit, la gestion ou les finances? Un truc qui donnerait envie d'aller plus loin? (pour ma part, j'ai une formation plutôt littéraire et sciences humaines, mais l'idée d'aborder des choses complètement nouvelles est assez intéressante!)

Lalla23 a écrit:Merci à tous les reconvertis aux finances, ou en cours de, pour vos infos.
Je peux vous demander comment vous est venue cette idée? Peut-être votre formation plutôt scientifique à la base?
Auriez-vous un tout premier livre à me conseiller pour me familiariser avec le droit, la gestion ou les finances? Un truc qui donnerait envie d'aller plus loin? (pour ma part, j'ai une formation plutôt littéraire et sciences humaines, mais l'idée d'aborder des choses complètement nouvelles est assez intéressante!)

Pour ma part, j'ai une formation en maths. Mais j'ai croisé en formation d'anciens collègues d'histoire, d'anglais, de lettres... Quand l'idée de passer d'autres concours est venue, j'ai regardé ceux pour lesquels il y avait une épreuve de mathématiques. Il y en a plusieurs, mais ceux de contrôleur et inspecteur des finances publiques me semblaient les plus certains pour partir vite de l'EN. Plus tous les autres aspects déjà évoqués sur ce fil (rémunération,travail, conditions, formation,...). Pari réussi.

Sinon, je n'ai pas d'idée de bouquins, tant la formation a été générale par la suite. Mon poste est plutôt à dominante de fiscalité des professionnels, mais d'autres sont autour du management, de la gestion des deniers publics, de juriste, voire de rédacteur à Bercy. Bref, ça fait un sacré panel pour te proposer UN bouquin qui réunirait tout ^^

J'ai eu cette année le concours de contrôleur alors que je suis actuellement prof de lettres modernes. J'ai fait (il y a plus de 20 ans) un bac ES, et j'ai toujours eu un intérêt pour l'économie, ce qui m'a aidée pour l'épreuve d'éco. Si tu n'as vraiment aucune notion d'économie, tu peux lire la BD economix, c'est pas mal comme vulgarisation, sinon, ce qui me semble vraiment dans l'esprit du concours, c'est de lire l'actualité économique : jette un œil régulièrement au supplément et aux pages économie du Monde, lire Les Échos de temps à autres, alternative économique pour une vision moins orthodoxe des choses.

Merci Mel, c'est un bon point de départ. J'ai aussi un bac ES, enfin non, B... comme le temps passe!

Modulo, tu as trouvé la formation post-concours intéressante? Une bonne ambiance? Des formateurs compétents?

Aux collègues de lettres surtout, mais les autres sont bien-sûr les bienvenus s'ils souhaient me répondre: quel a été votre principal motif pour passer ces concours du Minefi?
J'ai un besoin terrible de changement et je voudrais me sentir moins piégée que dans l'EN, mais on ne se refait pas si facilement: ces métiers me paraissent à priori dénués de tout ce qui pouvait me passionner dans le domaine des lettres. Mais j'ai toujours un rapport quasi mystique à la littérature, sans doute à tort, vu là où cela m'a finalement menée...

Mais après tout, j'ai décroché il y a 13 ans un très bon bac S, et j'ai fait un HK B/L, donc il doit me rester quelques cours et notions d'économie quelque part. On méjuge souvent ce que l'on ne connaît pas.

Malgré mon parcours scientifique, je n'ai pas voulu rester dans ce domaine : quitte à se reconvertir, autant faire quelque chose de totalement différent ! 

Les finances publiques avaient beaucoup d'avantages sur le papier : une grande diversité de métiers, des possibilités d'évolution de carrière réelles, un important maillage territorial synonyme de postes dans toute la France  (même s'il a tendance à se réduire à cause des suppressions de poste), un recrutement important, un salaire bien meilleur...

J'ai vaguement travaillé la note de synthèse avec un bouquin, j'ai intensivement travaillé l'anglais et la compta / les maths pour contrôleur (les concours interne et externes avaient quelques semaines d'écart) puis l'économétrie et statistiques pour inspecteur,  uniquement avec des livres. En compta je partais de 0 (il y a une certaine logique), en maths j'ai dû me remettre à niveau, en econométrie je partais presque de 0.

J'étais abonnée à Alternatives Économiques.

La formation était bien mieux que ce que j'avais pu subir à l'IUFM, l'ambiance était liée aux personnes du groupe. Quant aux formateurs... Certains étaient vraiment exceptionnels, d'autres étaient franchement incompétents.
Au pire, le fascicule étant le même dans tous les groupes, les cours étant aussi en ligne, il y a moyen de travailler en autonomie !