Pour papoter en Histoire-Géographie tous ensemble

Isis39 a écrit:J'espère que le ministre va réagir face à cette calomnie !

UNE ENQUÊTE DU "MONDE": L'ANTISÉMITISME AU QUOTIDIEN. Le dessin de la Une de ce jeudi 2 novembre. pic.twitter.com/cisslUyAcl

— PLANTU (@plantu) 2 novembre 2017

Bah, prendra-t-on vraiment au 1er degré cette caricature, d'un humour il est vrai modéré ?
Pour ma part, je ne me souviens pas avoir eu à gérer de problème à propos de la Shoah, par contre je dois souvent ferrailler à propos du génocide arménien avec les élèves dont la famille est arrivée récemment de Turquie. Une élève extrêmement sérieuse, pas du tout du genre à provoquer pour perturber le cours, est même revenue quelque temps après le cours sur la Première Guerre mondiale pour me dire que finalement -après en avoir discuté avec sa mémé   -, il s'avérait que je racontais des bêtises...

boris vassiliev a écrit:

Isis39 a écrit:J'espère que le ministre va réagir face à cette calomnie !

UNE ENQUÊTE DU "MONDE": L'ANTISÉMITISME AU QUOTIDIEN. Le dessin de la Une de ce jeudi 2 novembre. pic.twitter.com/cisslUyAcl

— PLANTU (@plantu) 2 novembre 2017

Bah, prendra-t-on vraiment au 1er degré cette caricature, d'un humour il est vrai modéré ?
Pour ma part, je ne me souviens pas avoir eu à gérer de problème à propos de la Shoah, par contre je dois souvent ferrailler à propos du génocide arménien avec les élèves dont la famille est arrivée récemment de Turquie. Une élève extrêmement sérieuse, pas du tout du genre à provoquer pour perturber le cours, est même revenue quelque temps après le cours sur la Première Guerre mondiale pour me dire que finalement -après en avoir discuté avec sa mémé   -, il s'avérait que je racontais des bêtises...

Quel second degré y vois-tu ?

Grand moment de solitude : les cours juste après les attentats de 2015.
Quand chaque phrase a du mal à être pensée et chaque mot du mal à sortir. La hantise de se dire que, à cet instant, on pourrait dire quelque chose de mal compris à des enfants sur un événement traumatique, ou avoir une réaction inappropriée à leurs questions parfois trash... C'était horrible.

Zagara a écrit:Grand moment de solitude : les cours juste après les attentats de 2015.
Quand chaque phrase a du mal à être pensée et chaque mot du mal à sortir. La hantise de se dire que, à cet instant, on pourrait dire quelque chose de mal compris à des enfants sur un événement traumatique, ou avoir une réaction inappropriée à leurs questions parfois trash... C'était horrible.

Je n'étais déjà plus dans l'Educ Nat en novembre 2015 mais j'y étais au moment de l'attentat contre Charlie Hebdo et j'avais particulièrement peu apprécié l'attitude d'une bonne partie de l'équipe enseignante qui considérait que les questions politiques, géopolitiques, ... devaient être traitées par les profs d'histoire et donc j'avais passé une bonne partie de ma journée du jeudi (l'attentat ayant eu lieu un mercredi matin) à parler de ça avec toutes mes classes beaucoup de collègues refusant de s'en charger.

Petite question historiographique que je vous soumets car j'en ai parlé avec quelques collègues pendant une séance de travail. Savez-vous qui est l'auteur du terme "révolution française" et à partir de quand on en parle ?

Merci

Peut-être sur ce site (réalisé par des universitaires spécialistes de la question) : https://revolution-francaise.net/

historien14 a écrit:Petite question historiographique que je vous soumets car j'en ai parlé avec quelques collègues pendant une séance de travail. Savez-vous qui est l'auteur du terme "révolution française" et à partir de quand on en parle ?

Merci

Il me semble qu'on en parle dès la Révolution même, par les acteurs (révolutionnaires ou contre) et témoins. En 1790 par exemple, est publié le livre de Burke, Reflections on the Revolution in France, qui critique la Révolution française en la comparant à la Glorieuse révolution  anglaise.. Plus tard (c'est à dire après la Révolution), Madame de Staël publiera ses Considérations sur la Révolution Française. Et Chateaubriand dans ses mémoires d'outre-tombe parle également de la Révolution (avec majuscule) - notamment dans ce fameux passage sur la journée des bricoles à Rennes : "Lecteur, je t'arrête : regarde couler les premières gouttes de sang que la Révolution devait répandre".

Isis39 a écrit:J'espère que le ministre va réagir face à cette calomnie !

UNE ENQUÊTE DU "MONDE": L'ANTISÉMITISME AU QUOTIDIEN. Le dessin de la Une de ce jeudi 2 novembre. pic.twitter.com/cisslUyAcl

— PLANTU (@plantu) 2 novembre 2017

Cela fait longtemps maintenant que Plantu inflige aux lecteurs du Monde ses réflexions pour les moins confuses sur la société d'aujourd'hui, que ce soit sur le politique, le social... et donc l'éducation !

Le dessin de Plantu annonce et accompagne une enquête en pleine page :

En France, l’antisémitisme « du quotidien » s’est ancré et se propage
Cécile Chambraud Le Monde rubrique « société »  02.11.2017
http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/11/02/en-france-l-antisemitisme-au-quotidien_5208984_3224.html
« Insultes, intimidations, violences physiques, tags… Des juifs racontent des agressions devenues banales et qui se multiplient depuis 2000 ».

2 facteurs évoqués par l'article :
« Les actes enregistrés par le SPCJ (Service de protection de la communauté juive) ont explosé à partir de 2000 et le début de la deuxième intifada »
« Internet charrie des horreurs » (un combat au quotidien contre les médias sociaux d'origine américaine)


En février 2015, dans la rubrique « religions »
Juif, d’Auschwitz à « Charlie », Marion Van Renterghem Le Monde, 16.02.2015
« Rose, la grand-mère, fille de déporté, ne veut plus entendre parler de « ça ».
Valérie, sa fille, revendique une judéité laïque. Ses petites-filles n’osent pas dire qu’elles sont juives ».
http://www.lemonde.fr/religions/article/2015/02/16/juif-d-auschwitz-a-charlie_4577081_1653130.html

.

Rouletabille a écrit:

Isis39 a écrit:J'espère que le ministre va réagir face à cette calomnie !

UNE ENQUÊTE DU "MONDE": L'ANTISÉMITISME AU QUOTIDIEN. Le dessin de la Une de ce jeudi 2 novembre. pic.twitter.com/cisslUyAcl

— PLANTU (@plantu) 2 novembre 2017

Cela fait longtemps maintenant que Plantu inflige aux lecteurs du Monde ses réflexions pour les moins confuses sur la société d'aujourd'hui, que ce soit sur le politique, le social... et donc l'éducation !

Un dessin de presse n'est pas une réflexion (au sens plein du terme) en soi. Il est censé provoquer une réflexion chez celui qui le voit. Et pas une réflexion nécessairement attendue par le dessinateur, d'ailleurs.

JPhMM a écrit:

Rouletabille a écrit:

Isis39 a écrit:J'espère que le ministre va réagir face à cette calomnie !

UNE ENQUÊTE DU "MONDE": L'ANTISÉMITISME AU QUOTIDIEN. Le dessin de la Une de ce jeudi 2 novembre. pic.twitter.com/cisslUyAcl

— PLANTU (@plantu) 2 novembre 2017

Cela fait longtemps maintenant que Plantu inflige aux lecteurs du Monde ses réflexions pour les moins confuses sur la société d'aujourd'hui, que ce soit sur le politique, le social... et donc l'éducation !

Un dessin de presse n'est pas une réflexion (au sens plein du terme) en soi. Il est censé provoquer une réflexion chez celui qui le voit. Et pas une réflexion nécessairement attendue par le dessinateur, d'ailleurs.

Sauf que là ça se base sur une erreur.

C'est un autre problème.

Communiqué APHG
https://www.aphg.fr/Oui-les-professeurs-enseignent-la-Shoah-dans-leurs-classes

Après, il y a un progrès : Le Monde découvre enfin qu'il y a encore de l'antisémitisme en 2017.

Je ne crois pas que Le Monde le découvre vu le nombre de papiers et de sujets sur cette thématique... On ne comparera pas avec un autre isme ou phobe...

JPhMM a écrit:

Rendash a écrit:
Et on se rend très vite compte à quel point l'horizon des élèves est parfois restreint, en particulier quand ils vivent dans le trou du lulu du monde et n'en sont quasiment jamais sortis. Certains ne savent pas ce qu'est un métro, par exemple.

Quand d'autres ne savent pas ce qu'est une vache.

Ce sont les mêmes, chez moi

Les mêmes élèves, hein. Je ne dis pas que métro/vaches, la Grande Equalogie n'y survivrait pas :lol:

Olympias a écrit:Communiqué APHG
https://www.aphg.fr/Oui-les-professeurs-enseignent-la-Shoah-dans-leurs-classes

Merci pour ce communiqué.

Zagara a écrit:Grand moment de solitude : les cours juste après les attentats de 2015.
Quand chaque phrase a du mal à être pensée et chaque mot du mal à sortir. La hantise de se dire que, à cet instant, on pourrait dire quelque chose de mal compris à des enfants sur un événement traumatique, ou avoir une réaction inappropriée à leurs questions parfois trash... C'était horrible.

Tiens, j'ai eu un sentiment assez différent. J'ai eu des cours extrêmement intéressants la semaine suivant les attentats du 13 novembre. Je me souviens en particulier d'une classe de 4e assez compliquée à gérer ; ils m'ont posé mille questions sur ces attentats, sur Charlie Hebdo, sur Daesh... J'ai rarement eu une telle qualité d'écoute que lors de ces heures et les élèves ont pu dialoguer, poser des questions, débattre de manière sereine.
Après, j'enseigne dans un établissement où les idées islamistes n'existent pas (ou de manière très marginale) ; ce que l'on doit plutôt combattre, c'est le manque d'ouverture d'esprit (chez nous, le FN fait de très bons scores...).

Oui, merci à l'APHG. Il n'est pas impossible que Plantu n'y voit qu'un trait d'humour (on sait à quel point ce concept lui est très personnel). Le problème, c'est que cette affirmation n'est pas nouvelle et gratuite: c'est un truc qu'on entend de plus en plus ici ou là, à la radio, à la télé, dans les commentaires pourris d'un article sur internet ou dans un repas de famille. Je ne sais pas d'où c'est parti (je soupçonne Zemmour mais c'est tout aussi arbitraire que la formule du dessinateur).

Une affaire qu'on pourra ajouter au dossier "Médias et enseignement de l'histoire".
En ce qui me concerne, je regrette de n'avoir que 2h à consacrer à cette question, je regrette que 2016 n'ai pas été l'occasion d'un vrai "resserrement" des thèmes étudiés au collège.

L'avis du site du Figaro. En commentaire, pas de prof-bashing, mais des éléments peut-être encore plus inquiétants: le lectorat du Figaro a tendance à penser que l'affirmation de Plantu est vraie, mais qu'il ne faut pas nous le reprocher, mais nous soutenir.

http://etudiant.lefigaro.fr/article/une-dessin-de-presse-sur-l-enseignement-de-la-shoah-cree-l-emoi-chez-les-profs_a12aae58-c0a6-11e7-958b-f112d7d03f16/?page=2#comments

Malaga a écrit:

Zagara a écrit:Grand moment de solitude : les cours juste après les attentats de 2015.
Quand chaque phrase a du mal à être pensée et chaque mot du mal à sortir. La hantise de se dire que, à cet instant, on pourrait dire quelque chose de mal compris à des enfants sur un événement traumatique, ou avoir une réaction inappropriée à leurs questions parfois trash... C'était horrible.

Tiens, j'ai eu un sentiment assez différent. J'ai eu des cours extrêmement intéressants la semaine suivant les attentats du 13 novembre. Je me souviens en particulier d'une classe de 4e assez compliquée à gérer ; ils m'ont posé mille questions sur ces attentats, sur Charlie Hebdo, sur Daesh... J'ai rarement eu une telle qualité d'écoute que lors de ces heures et les élèves ont pu dialoguer, poser des questions, débattre de manière sereine.
Après, j'enseigne dans un établissement où les idées islamistes n'existent pas (ou de manière très marginale) ; ce que l'on doit plutôt combattre, c'est le manque d'ouverture d'esprit (chez nous, le FN fait de très bons scores...).

Dans l'établissement où j'étais, ce n'était pas que les idées islamistes existaient, mais plutôt que les lieux du crime étaient à quelques kilomètres et que certains connaissaient des familles, ou des amis, ayant perdu des gens. J'ai la chance de n'avoir personne de ma connaissance qui soit mort, mais un ami voulait aller au petit cambodge le 13 novembre et a changé son plan avec ses potes à la dernière minute pour aller ailleurs... ça pose l'ambiance. J'ai trouvé un peu inhumain de ne pas donner quelques jours, ou une semaine, sans cours, tant pour les élèves que pour les enseignants.

Zagara a écrit:

Malaga a écrit:

Zagara a écrit:Grand moment de solitude : les cours juste après les attentats de 2015.
Quand chaque phrase a du mal à être pensée et chaque mot du mal à sortir. La hantise de se dire que, à cet instant, on pourrait dire quelque chose de mal compris à des enfants sur un événement traumatique, ou avoir une réaction inappropriée à leurs questions parfois trash... C'était horrible.

Tiens, j'ai eu un sentiment assez différent. J'ai eu des cours extrêmement intéressants la semaine suivant les attentats du 13 novembre. Je me souviens en particulier d'une classe de 4e assez compliquée à gérer ; ils m'ont posé mille questions sur ces attentats, sur Charlie Hebdo, sur Daesh... J'ai rarement eu une telle qualité d'écoute que lors de ces heures et les élèves ont pu dialoguer, poser des questions, débattre de manière sereine.
Après, j'enseigne dans un établissement où les idées islamistes n'existent pas (ou de manière très marginale) ; ce que l'on doit plutôt combattre, c'est le manque d'ouverture d'esprit (chez nous, le FN fait de très bons scores...).

Dans l'établissement où j'étais, ce n'était pas que les idées islamistes existaient, mais plutôt que les lieux du crime étaient à quelques kilomètres et que certains connaissaient des familles, ou des amis, ayant perdu des gens. J'ai la chance de n'avoir personne de ma connaissance qui soit mort, mais un ami voulait aller au petit cambodge le 13 novembre et a changé son plan avec ses potes à la dernière minute pour aller ailleurs... ça pose l'ambiance. J'ai trouvé un peu inhumain de ne pas donner quelques jours, ou une semaine, sans cours, tant pour les élèves que pour les enseignants.

Evidemment, la proximité avec les lieux de l'attentat a dû rendre les choses beaucoup plus difficile.

Je le comprends d'autant plus que j'aurai pu être présente à 100 mètres de la Belle équipe, rue de Charonne. Nous devions fêter l'anniversaire de mon mari dans un café rue Faidherbe. Et comme la sortie scolaire que j'organisais (et qui se terminait un peu tard) s'est décalée au 13 novembre (elle devait avoir lieu la semaine d'après normalement), on a changé la date de la fête d'anniversaire et nous l'avons fêté le 10 novembre. Nous étions dans le café, en terrasse...
Quand j'ai appris que les attentats ont eu lieu, j'ai été prise d'une véritable crise d'angoisse, d'autant plus que les médias parlaient, par erreur, de la rue Faidherbe ce vendredi soir, que mon mari connaissait très bien les différents restos et cafés de la rue (pour travailler avec, pour y avoir souvent bu un verre...).

Bref, j'imagine sans peine que lorsque ce que j'ai ressenti est partagé par tout un établissement, cela rend les cours après les attentats très compliqués.

Pour en revenir au dessin de Plantu ou plutôt au dossier du Monde sur "En France, un antisémitisme du quotidien", il est quand même cruel de constater que le jour de la publication de cette enquête, le 2 novembre 2017, correspond à une date importante pour le sionisme, celle du 2 novembre 2017 qui correspond à la "déclaration Balfour".

A ce sujet :

politis a écrit:Denis Sieffert "Cent ans d'injustice", éditorial de l'hebdomadaire Politis, jeudi 2 novembre 2017.
Lire : https://www.politis.fr/articles/2017/11/palestine-cent-ans-dinjustice-37849/

Plantu persiste et signe en ce moment-même sur CNews.

15 secondes à peine, défilé de punchline:

La présentatrice: "Les enseignants vous reproche de les traiter de lâches parce qu'ils n'arrivent pas à le faire" (enseigner la Shoah)
Plantu: "La minorité qui fait semblant de s'offusquer sait très bien que c'est vrai"
La présentatrice: "Parlons d'un autre dessin dont les enseignants ne sont pas encore contents" (sic)

#FakeNews pas d'autres mots

KrilinXV3 a écrit:Plantu persiste et signe en ce moment-même sur CNews.

15 secondes à peine, défilé de punchline:

La présentatrice: "Les enseignants vous reproche de les traiter de lâches parce qu'ils n'arrivent pas à le faire" (enseigner la Shoah)
Plantu: "La minorité qui fait semblant de s'offusquer sait très bien que c'est vrai"
La présentatrice: "Parlons d'un autre dessin dont les enseignants ne sont pas encore contents" (sic)

#FakeNews pas d'autres mots

: :enrage: les questions comme les réponses !

Plantu a répondu par un dessin.

UN DESSIN C'EST FAIT POUR FAIRE RÉAGIR.
Amitiés à tous. pic.twitter.com/Vl9MOOAMEv

— PLANTU (@plantu) November 7, 2017

Et sur sa page facebook voici le genre de commentaire que l'on peut lire.

Réponse HS. Personne ne nie que "c'est compliqué dans certains quartiers". Il est question de degré ici. Aussi bien de degré dans la "complication" que du degré avec lequel la population va interpréter le dessin.

Comme quoi, avec les "meilleurs intentions du monde", on finit par arroser les graines que les pontes de la Fachosphère ont planté.

KrilinXV3 a écrit:Réponse HS.

Voilà.