Nouveau rapport "Gérer les enseignants autrement" de la Cour des comptes

Rendash a écrit: mais la hausse de la CSG non compensée, le énième gel du point d'indice, les suppressions massives de postes, le rétablissement du jour de carence, ne peuvent réjouir aucun enseignant, quelles que puissent être par ailleurs ses opinions.

Tu te trompes : il y a dans ma salle des professeurs de jeunes collègues (et je le précise parce que je n'ai entendu cela que de jeunes collègues qui enseignent depuis un ou deux ans ) qui trouvent cela normal parce que "tout le monde doit participer à l'effort collectif pour redresser l'économie du pays" et qui se réjouissent qu'enfin un président ose prendre les choses en mains.

La prochaine étape de soumission, ce sont mes secondes qui me disent que "finalement, une dictature, c'est pas si mal, on n'a plus à s'en faire et un dirigeant réfléchit pour nous". Eux, c'est dans trois ans qu'ils votent.

stench a écrit:

Rendash a écrit: mais la hausse de la CSG non compensée, le énième gel du point d'indice, les suppressions massives de postes, le rétablissement du jour de carence, ne peuvent réjouir aucun enseignant, quelles que puissent être par ailleurs ses opinions.

Tu te trompes : il y a dans ma salle des professeurs de jeunes collègues (et je le précise parce que je n'ai entendu cela que de jeunes collègues qui enseignent depuis un ou deux ans ) qui trouvent cela normal parce que "tout le monde doit participer à l'effort collectif pour redresser l'économie du pays" et qui se réjouissent qu'enfin un président ose prendre les choses en mains.

La prochaine étape de soumission, ce sont mes secondes qui me disent que "finalement, une dictature, c'est pas si mal, on n'a plus à s'en faire et un dirigeant réfléchit pour nous". Eux, c'est dans trois ans qu'ils votent.

Je suis d'accord que l'état d'esprit change. Ceci dit, je l'entends de beaucoup de fonctionnaires (pas forcément enseignants) de la génération de mes parents.
Je pense que toutes les générations ont été contaminées par ce discours "TINA", matraqué dans les médias à longueur de journée.

On ne tient jamais assez compte du paramètre connerie humaine :|

Le syndrome du larbin.
https://m.youtube.com/watch?v=h_krFtUbRns

Elyas a écrit:

Harnache a écrit:

the educator a écrit:

Harnache a écrit:Et puis mince, j'en ai assez de ces collègues "légumes" qui se plaignent sans arrêt, quand tu les mets face à une grève ils te répondent " ça sert à rien" ou alors "j'ai un crédit à payer" honte à eux

Leur avis, aux dernières nouvelles, vaut autant que le tien.

Leur avis est inutile, râler à la machine à café ne sert à rien. Des actes, et rien de plus. Tout ne se vaut pas, l'avis d'un "jaune " n'intéressent personne et nuit à notre profession.

Apparemment, le "jaune" est légion

Ya kom mem un s a avis. (paroles d'élève pas plus tard qu'hier)

henriette a écrit:

JPhMM a écrit:

gregwb a écrit:

gregwb a écrit:
des journaleux gauchistes incapables de vérifier une information et à la solde des multinationales libérales et du lobby bobo-gay .

Oups, j'avais oublié que Pierre Bergé était mort, donc c'est juste lobby bobo à la fin. Merci

Voilà voilà voilà...

Je suppose que ça se veut humoristique, mais franchement, écrire un truc pateil, c'est au minimum d'un mauvais goût achevé.

Non c'est une référence aux saillies d'Eric Zemmour qui voyait en Bergé le maître du lobby gay et même plus récemment au député Nicolas Dhuicq qui avait eu sensiblement les mêmes propos
http://www.lci.fr/elections/video-emmanuel-macron-est-soutenu-par-un-tres-riche-lobby-gay-le-depute-nicolas-dhuicq-refute-ses-propos-avant-de-les-reaffirmer-2025351.html

https://www.ndf.fr/poing-de-vue/14-01-2013/eric-zemmour-denonce-le-lobby-gay-et-son-maitre-pierre-berge/

Je n'ai pas de telles références, pardon de ne pas l'avoir identifiée.

Je devrais être dans un reportage du 13h de France 2 sur le sujet.

Celeborn a écrit:Je devais être dans un reportage du 13h de France 2 sur le sujet.

Et que s'est-il passé ?

Figurez-vous qu'on a un ministre qui prend plus ou moins notre défense en filigrane. Ou alors j'ai mal interprété la dernière phrase du communiqué, ce qui est possible également.

http://www.education.gouv.fr/cid120929/reponse-au-rapport-de-la-cour-des-comptes.html

Le Ministre du MEN a écrit:
Réponse au rapport public thématique de la Cour des comptes "Gérer les enseignants autrement – Une réforme qui reste à faire"

Communiqué de presse - Jean-Michel Blanquer - 04/10/2017

[...]

L'ensemble de ces évolutions s'inscrira dans une approche davantage qualitative de la gestion des ressources humaines, au bénéficie des enseignants et au service du progrès des élèves, en portant une attention particulière aux attentes exprimées par les personnels et à la qualité du dialogue social.

... Et non pas en appliquant une feuille de route quelles qu'en soient les conséquences ?

Ils en parlent là au JT de France 2

EDIT:...et ils n'ont rien dit, si ce n'est "rapporter" le rapport et dire qu'une réflexion était entamée au ministère sur "le temps de travail des enseignants"

Si le ministère réfléchit au temps de travail des enseignants, ça sent mauvais.

Bonjour les 40h en établissement.

ça, c'est sûr que ça pue

Zagara a écrit:Bonjour les 40h en établissement.

Oui mais où ? Sur les marches de l'escalier ? On n'a pas les bureaux nécessaires.

C'est fascinant l'incapacite des médias à  entendre autre chose que l'antienne qu'ils attendent: le problème  de l'école, c'est que les profs ne travaillent pas assez.
Pas la peine de leur expliquer que si à  huit heures il manque un prof de maths, on ne va pas trouver dans l'instant un prof de math et  avec le cours prêt pour le remplacer.
Pire que le prof qui ajoute en partie  le service de l'absent au sien fera obligagoirement moins avec sa classe, comme l'aide soignante à  qui on demande d'habiller quinze personnes invalides au lieu de 10: dura lex humana sed lex.

Pas de bureau, pas de connexion internet fiable, pas d'imprimante (ou une pour tous les profs, donc autant dire rien), pas de scanner, pas de livres dignes de ce nom - on les fait où nos recherches ???

Gryphe a écrit:

Zagara a écrit:Bonjour les 40h en établissement.

Oui mais où ? Sur les marches de l'escalier ? On n'a pas les bureaux nécessaires.

C'est un détail ça : ça n'apparaît pas dans le tableau comptable du MEN.
Et y'a bien quelques placards et la cour de récré. Avoir un balai et 2 ou 3 bâtons ou feuilles d'arbre, ça remplace bien Internet et une bibliothèque.

Faudra un jour qu'on m'explique pourquoi pour avoir des grands patrons de qualité et qu'ils ne se barrent pas ailleurs, il faut de fortes rémunérations et pourquoi pour  une école de qualite il faut rendre les profs corvéables à merci et bloquer leurs salaires: y a un truc faux quelque part dans le raisonnement, je me demande bien quoi.

Le rapport de force. Si tous les enseignants avaient la capacité de se barrer à l'étranger et d'ainsi vider le pays, tout comme les patrons font du chantage à l'évasion fiscale et à la délocalisation, on aurait un levier plus important sur les politiques.
C'est aussi une question de culture : le super-héros de l'époque est l'Entweupweuneuw, pas l'enseignant.

Zagara a écrit:Bonjour les 40h en établissement.

Et....?
Si on y pense un peu, les 40h on les fait largement, il y a certainement des gens pas très sérieux, comme dans toutes les professions, mais franchement, je n'en voit pas beaucoup. Perso je suis prêt non pas pour les 40h mais pour les 35H sur place, avec, bien entendu, la mise en place de bureaux équipés. Si chacun mesure les heures qu'il fait actuellement, y-compris le week-end et les vacances scolaire, on va immédiatement se rendre compte que ce ne serrait pas si terrible que ça et que cela nous conduirait à travailler moins, à avoir des week-end "normaux". En "prime", l'argument principal qui justifie notre déclassement social réside précisément en ce point. Par contre, le gros risque, c'est de voir nos heures devant élève augmenter et que les 35h ne suffisent plus. Dans ce cas, on perd tout : nous sommes sur place ET nous avons plein de boulo à la maison...si nous avons des garanties sur le maintient du nombre d'heures de cours, je signe. Bon, ok, pure théorie : on voit bien ce que valent les "garanties" avec le report du PPmachin...Mr le ministre fait bien de parler de restaurer la confiance...il devrait comprendre que nous, on veut bien bosser, et même beaucoup. C'est juste qu'il faut un peu nous respecter et arrêter de favoriser la dégradation de notre image pour mieux surfer dessus.

Immense fatigue de devoir toujours craindre le pire. Immense lassitude d'entendre toujours et encore des gens parler de nous et "réfléchir "à quoi changer chez nous.

Graisse-Boulons a écrit:

Zagara a écrit:Bonjour les 40h en établissement.

Et....?
Si on y pense un peu, les 40h on les fait largement, il y a certainement des gens pas très sérieux, comme dans toutes les professions, mais franchement, je n'en voit pas beaucoup. Perso je suis prêt non pas pour les 40h mais  pour les 35H sur place, avec, bien entendu, la mise en place de bureaux équipés. Si chacun mesure les heures qu'il fait actuellement, y-compris le week-end et les vacances scolaire, on va immédiatement se rendre compte que ce ne serrait pas si terrible que ça et que cela nous conduirait à travailler moins, à avoir des week-end "normaux". En "prime", l'argument principal qui justifie notre déclassement social réside précisément en ce point.

Tu parles... Si au bout de nos 35h, les cours ne sont pas terminés, combien d'entre nous se risquera à aller en classe les mains dans les poches ? On fera comme toujours mais en ayant perdu la fléxibilité de nos horaires, le fait de pouvoir choisir quand et où on veut travailler, l'un des derniers avantages de ce job.

Graisse-Boulons a écrit:

Zagara a écrit:Bonjour les 40h en établissement.

Et....?
Si on y pense un peu, les 40h on les fait largement, il y a certainement des gens pas très sérieux, comme dans toutes les professions, mais franchement, je n'en voit pas beaucoup. Perso je suis prêt non pas pour les 40h mais  pour les 35H sur place, avec, bien entendu, la mise en place de bureaux équipés. Si chacun mesure les heures qu'il fait actuellement, y-compris le week-end et les vacances scolaire, on va immédiatement se rendre compte que ce ne serrait pas si terrible que ça et que cela nous conduirait à travailler moins, à avoir des week-end "normaux". En "prime", l'argument principal qui justifie notre déclassement social réside précisément en ce point. Par contre, le gros risque, c'est de voir nos heures devant élève augmenter et que les 35h ne suffisent plus. Dans ce cas, on perd tout : nous sommes sur place ET nous avons plein de boulo à la maison...si nous avons des garanties sur le maintient du nombre d'heures de cours, je signe. Bon, ok, pure théorie : on voit bien ce que valent les "garanties" avec le report du PPmachin...Mr le ministre fait bien de parler de restaurer la confiance...il devrait comprendre que nous, on veut bien bosser, et même beaucoup. C'est juste qu'il faut un peu nous respecter et arrêter de favoriser la dégradation de notre image pour mieux surfer dessus.

40h c'est une chose, oui on les fait chez nous.
40 dans l'établissement c'en est une autre. C'est impossible, dans les conditions actuelles, de travailler 40h sur place.
Le jour où on nous forcera à faire 35h dans l'établissement, alors le ministère perdra les derniers cours bien construits que nous faisions chez nous, à force de lectures. Et ce sera bien fait.
Mais bon, il y aura toujours des jaunes pour bosser en plus chez eux.

stench a écrit:

Graisse-Boulons a écrit:

Zagara a écrit:Bonjour les 40h en établissement.

Et....?
Si on y pense un peu, les 40h on les fait largement, il y a certainement des gens pas très sérieux, comme dans toutes les professions, mais franchement, je n'en voit pas beaucoup. Perso je suis prêt non pas pour les 40h mais  pour les 35H sur place, avec, bien entendu, la mise en place de bureaux équipés. Si chacun mesure les heures qu'il fait actuellement, y-compris le week-end et les vacances scolaire, on va immédiatement se rendre compte que ce ne serrait pas si terrible que ça et que cela nous conduirait à travailler moins, à avoir des week-end "normaux". En "prime", l'argument principal qui justifie notre déclassement social réside précisément en ce point.

Tu parles... Si au bout de nos 35h, les cours ne sont pas terminés, combien d'entre nous se risquera à aller en classe les mains dans les poches ? On fera comme toujours mais en ayant perdu la fléxibilité de nos horaires, le fait de pouvoir choisir quand et où on veut travailler, l'un des derniers avantages de ce job.

Et "on" aura tort. Il faudra à un moment mettre le ministère devant ses responsabilités. Et qu'on ne me parle pas des "élèves pris en otage", c'est du flan et de la lâcheté (je pèse mes mots).

40h en établissement c'est 40h perdues, du fait des infrastructures inadaptées.
Si on avait des centres scolaires avec antenne semi-universitaire réservée aux enseignants incorporant une bibliothèque universitaire, des lieux de travail et de repos et des modules de formation continue, je signerais des deux mains. Sauf que ce genre d'établissement hybride n'existe pas en France.
Si on veut que ces heures de présence soient utiles et fonctionnelles, et non un artifice comptable pour que la Cour des Comptes soit satisfaite, il y aurait d'abord des investissements énormes à faire. Ce qui ne sera pas fait évidemment. Donc ce sera l'enfer et ça baissera drastiquement la qualité des cours.