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Lefteris
Esprit sacré

Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique - Page 4 Empty Re: Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique

par Lefteris Lun 16 Oct 2017 - 23:03
gauvain31 a écrit:

Merci Lefteris de confirmer avec des mots pertinents ce que je ressens depuis la réforme de 2010 des lycées. Les masques étaient déjà en grande partie tombés et avec la réforme de 2016 c'est tous les collègues du collège qui ont pu s'en rendre compte. Les IPR sont désormais hors jeu, ils ont été décrédibilisés . Je n'ai plus envie d'écouter leur baratin , et j'ai de plus en plus de mal à cacher mon mépris envers tous ces gens. Quelques-uns d'entre eux, en plus de ne pas avoir une once de savoir-vivre, se sont fourvoyés. Je suis triste pour les quelques IPR (d'Allemand, de Lettres classiques) qui ont du se sentir trahis par l’institution.  Ce n'est même plus de la colère que j'ai, mais de l'indifférence.
Rassure-toi, il n'y en a plus guère pour racheter les autres. Certains se sont empressés de dire qu'avec la baisse des horaires de français, on éviterait les "surcharges cognitives", que ça permettrait de mieux diluer la grammaire dans les autres matières etc. etc. D'autres ont affirmé que 5 heures de latin, c'était aussi bien que 8 en enseignant "autrement". Et de pondre "de cycle" puisque personne n'est plus assuré de ses horaires. Viandards, carpettes... et je me contenterai de ces mots inoffensifs avant de zorcharter.
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PHLA
Niveau 9

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par PHLA Lun 16 Oct 2017 - 23:06
VicomteDeValmont a écrit:
Esméralda a écrit:Ah mais je suis sûre qu'il y aurait des gens, chez moi !
Bon, pas tout compris :  comment ça se passe pour les gens qui ont leur rdv de carrière cette année ? C'est quoi cette histoire de blocage de PPCR ?

Ca n'a rien à voir.

Ce qui est gelé ce sont les mesures qui n'ont pas encore eu lieu donc:
- le transfert prime-point prévu pour le 1er janvier 2018
- la revalorisation indiciaire prévue au 1er janvier 2019
- la création d'un 7eme échelon de la HC prévue au 1er janvier 2020
Merci pour cette précision. C'est désormais très clair.
Et Quid de la classe exceptionnelle ? Elle a été créée en septembre comme prévu ou non ? Car elle se fait bien discrète !
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archeboc
Esprit éclairé

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par archeboc Lun 16 Oct 2017 - 23:53
Whypee a écrit:
gp20 a écrit:La seule solution, c'est d'en faire le minimum... On nous prend pour des sans-dents, payés au lance-pierres, rendons-leur en ne s'investissant qu'au minimum. Par exemple, demain a lieu la remise du DNB dans mon bahut (18h30 alors que je me tape 8h de cours depuis 8h du matin) et bien je n'irai pas. Marre d'être pris pour un c** sur lequel on peut allègrement marcher dessus...
Demain j'ai oublié d'aller à une réunion ultra importante pour le porte feuille de mon CdE :
Spoiler:

Arrivé à 18h00, tu as tes 10 heures d'amplitude quotidienne, tu rentres chez toi, c'est obligatoire, non ?
JPhMM
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Demi-dieu

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par JPhMM Mar 17 Oct 2017 - 0:06
Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique
Ça a marché.

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_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
Kimberlite
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Expert

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par Kimberlite Mar 17 Oct 2017 - 1:03
Rendash a écrit:
gauvain31 a écrit:
gp20 a écrit:La seule solution, c'est d'en faire le minimum... On nous prend pour des sans-dents, payés au lance-pierres, rendons-leur en ne s'investissant qu'au minimum. Par exemple, demain a lieu la remise du DNB dans mon bahut (18h30 alors que je me tape 8h de cours depuis 8h du matin) et bien je n'irai pas. Marre d'être pris pour un c** sur lequel on peut allègrement marcher dessus...

Non mais franchement, quel intérêt de se déplacer pour un diplôme en pacotille qui leur donne une fausse perception de ce que doivent être le vrai travail et les véritables efforts ? Je ne comprends pas.

Y'a même une version de la blague dans laquelle la remise a lieu vendredi soir :lol:
Tu ne crois pas si bien dire... pour une amie c'est le samedi en fin de journée (après réquisition de tout le collège pour les portes ouvertes). Youpi!
K

_________________
Spoiler:
Isis39
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Enchanteur

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par Isis39 Mar 17 Oct 2017 - 6:59
gauvain31 a écrit:
Rendash a écrit:
gauvain31 a écrit:
gp20 a écrit:La seule solution, c'est d'en faire le minimum... On nous prend pour des sans-dents, payés au lance-pierres, rendons-leur en ne s'investissant qu'au minimum. Par exemple, demain a lieu la remise du DNB dans mon bahut (18h30 alors que je me tape 8h de cours depuis 8h du matin) et bien je n'irai pas. Marre d'être pris pour un c** sur lequel on peut allègrement marcher dessus...

Non mais franchement, quel intérêt de se déplacer pour un diplôme en pacotille qui leur donne une fausse perception de ce que doivent être le vrai travail et les véritables efforts ? Je ne comprends pas.

Y'a même une version de la blague dans laquelle la remise a lieu vendredi soir :lol:

à 19h j'espère ?

C'est dans mon collège !
Mais à 18h.
Isis39
Isis39
Enchanteur

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par Isis39 Mar 17 Oct 2017 - 7:04
JPhMM a écrit:
Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique
Ça a marché.

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Et bien vu le nombre de personnes qui ont cru bon de ne pas faire grève...
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amethyste
Doyen

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par amethyste Mar 17 Oct 2017 - 7:39
Isis39 a écrit:
gauvain31 a écrit:
Rendash a écrit:
gauvain31 a écrit:

Non mais franchement, quel intérêt de se déplacer pour un diplôme en pacotille qui leur donne une fausse perception de ce que doivent être le vrai travail et les véritables efforts ? Je ne comprends pas.

Y'a même une version de la blague dans laquelle la remise a lieu vendredi soir :lol:

à 19h j'espère ?

C'est dans mon collège !
Mais à 18h.
Ils ont du se passer le mot, 18h30 dans mon établissement.
Guermantes729
Guermantes729
Neoprof expérimenté

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par Guermantes729 Mar 17 Oct 2017 - 9:05
18h vendredi soir dans le mien et samedi matin à 9h30 dans l'ancien lycée du gamin.

Je n'irais ni à l'une ni à l'autre. Mais d'autres collègues y seront. Pour le biendesélèves
Daphné
Daphné
Demi-dieu

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par Daphné Mar 17 Oct 2017 - 11:04
gauvain31 a écrit:
Rendash a écrit:
gauvain31 a écrit:
Rendash a écrit:

Probablement : les cours s'achèvent à 17h30, et il faut le temps de mettre le bazar en place. Je miserais sur 18h30, connaissant les habitudes du théâtre bahut.
Nafout', j'irai pas. J'ai poney.

Ben pourquoi mentir? Tu peux dire la vérité au CDE sur ce que l'on pense de ce brevet là, on n'est plus à ça près Very Happy

Ils le savent déjà, va.

Oh je suis sûr qu'il y a encore quelques CDE qui y croient encore.... ou qui sont alors de très bon comédiens
Ils n'y croient pas une seconde mais jouent leur rôle devant les parents et remplissent des statistiques mirobolantes pour le MEN et les journalistes. C'est tout.
Pas plus que les IPR qui en tant que fonctionnaires, fonctionnent. Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique - Page 4 1482308650
Daphné
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par Daphné Mar 17 Oct 2017 - 11:08
Les échos a écrit:En outre, Gérald Darmanin a annoncé que les agents à temps partiel décidant de revenir à temps plein et les futurs embauchés bénéficieront aussi de la compensation de la hausse de la CSG, qui sera revalorisée en 2018 et 2019.


Moi ce qui me gonfle c'est toujours ces prévisions pour dans xxxx années, 2018/2019/2022.... quand de toute façon ils ne seront même plus au pouvoir humhum
On recule on recule et ensuite on nous dira : bon la situation s'est dégradée...on ne peut pas....allez donc vous faire....ailleurs furieux
GaliNéo
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par GaliNéo Mar 17 Oct 2017 - 11:13
Tiens ? La manif du 10 octobre n'a servi à rien ? Comme c'est étonnant.

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Balthazaard
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par Balthazaard Mar 17 Oct 2017 - 11:46
Daphné a écrit:
Les échos a écrit:En outre, Gérald Darmanin a annoncé que les agents à temps partiel décidant de revenir à temps plein et les futurs embauchés bénéficieront aussi de la compensation de la hausse de la CSG, qui sera revalorisée en 2018 et 2019.


Moi ce qui me gonfle c'est toujours ces prévisions pour dans xxxx années, 2018/2019/2022.... quand de toute façon ils ne seront même plus au pouvoir humhum
On recule on recule et ensuite on nous dira : bon la situation s'est dégradée...on ne peut pas....allez donc vous faire....ailleurs furieux

bénéficieront....c'est gonflé comme mot
Halybel
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par Halybel Mar 17 Oct 2017 - 11:53
Lefteris a écrit:
Supatard33 a écrit:PPCR reporté confirmé... Pour le reste je ne sais pas trop: très peu d'articles relatant ce rendez-vous et pas de rapport des syndicats. Après tout c'est vrai on s'en fiche des fonctionnaires. C'est super on va pouvoir continuer à se faire marcher dessus. woohoo
Ce qui était prévu. "On ne cèdera pas à la rue, les fonctionnaires seront des variables d'ajustement,les fonctionnaires doivent participer à l'effort,  etc.".

Le programme du MEDEF  pour lequel ont voté 18% de Français  , par peur des poignards bolcheviques et des bruits de bottes fascistes, ou par goût des gens bien peignés et à belle cravate, est en train de s'appliquer. A défaut de lutte, il n'y a plus qu'à serrer les dents,  d'autant plus que bientôt, adieu le statut. C'est la loi de la politique. Dura lex, sed lex...

J'ai hâte de voir ça tiens... Quand on voit que c'est la seule "laisse" qui tient les professeurs à leurs métiers (outre évidemment : la vocation, le biendezenfants qui ont leurs limites)... Quand la corde sera rompue...

Parce que bon tu compares à France Télécom, la DDE etc... Mais ce n'est absolument pas la même masse salariale, ni même la même "importance" symbolique...
Calypso64
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par Calypso64 Mar 17 Oct 2017 - 11:54
Nous on y échappe à la remise du diplôme du Brevet à notre grand bonheur mais pour combien de temps ? Notre chef d'établissement part à la retraite à la fin de l'année..... On avait appliqué la réforme à minima en conservant nos classes de latin, on fait 2-3 compétences sur le bulletin pour la forme si on ne veut pas en faire plus etc. L'arrivée d'un nouveau principal risque de faire très, très mal l'an prochain.....
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par Daphné Mar 17 Oct 2017 - 12:07
Balthazaard a écrit:
Daphné a écrit:
Les échos a écrit:En outre, Gérald Darmanin a annoncé que les agents à temps partiel décidant de revenir à temps plein et les futurs embauchés bénéficieront aussi de la compensation de la hausse de la CSG, qui sera revalorisée en 2018 et 2019.


Moi ce qui me gonfle c'est toujours ces prévisions pour dans xxxx années, 2018/2019/2022.... quand de toute façon ils ne seront même plus au pouvoir humhum
On recule on recule et ensuite on nous dira : bon la situation s'est dégradée...on ne peut pas....allez donc vous faire....ailleurs furieux

bénéficieront....c'est gonflé comme mot

Il n'est pas de moi Very Happy
Lefteris
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par Lefteris Mar 17 Oct 2017 - 13:42
Halybel a écrit:

J'ai hâte de voir ça tiens... Quand on voit que c'est la seule "laisse" qui tient les professeurs à leurs métiers (outre évidemment : la vocation, le biendezenfants qui ont leurs limites)... Quand la corde sera rompue...

Parce que bon tu compares à France Télécom, la DDE etc... Mais ce n'est absolument pas la même masse salariale, ni même la même "importance" symbolique...
Ils vont y aller peu à peu...
L'évaluation managériale est déjà un coup dans le statut, elle signe la fin de la fonction publique de carrière, tout pourra être remis en cause chaque année. Le système des compétences et de l'évaluation locale prépare la régionalisation. Le système des doubles statuts (des obligations différentes pur les entrants) commence à être évoqué ça et là, par exemple par la Cour des comptes.
C'est le système dit "du cliquet" : à chaque cran, on ne peut revenir en arrière, et au bout d'un certain temps, tout est changé.
Le problème des recrutements, parfois critique, ne fait nullement reculer les mesures défavorables, ni les annonces anxiogènes comme on le voit tous les jours, ni les licenciements de stagiaires.  Le fait est que ça n'intéresse pas nos dirigeants, qui sont dans le court terme. Il leur suffit de nier le fait (gouvernement précédent) ou de l'ignorer (gouvernement actuel). Vu que chaque mesure n'a pas de répercussion immédiate, il est facile de critiquer les prédécesseurs, comme les successeurs qui casseraient toutes les belles choses mises en place.
On va donc vers une crise pire, on recrutera de plus en plus bas et difficilement, et dans une période de crise on ouvrira la porte à une contractualisation régionalisée. Des chômeurs trouveront un emploi près de chez eux. Il y aura toujours des déserts éducatifs, évidemment, mais on accusera la fatalité, on cherchera des fausses causes, on essaiera de pallier avec des mesures sparadrap, au coup par coup, quand ça deviendra trop scandaleux et trop visible. Mais là, il en faut vraiment beaucoup, quand je vois des établissements où l'on enchaîne des contractuels avec des vacances béantes entre deux remplacements.
En attendant, on dégrade un peu plus la situation de ceux qui sont en place et qui ne peuvent pas partir du jour au lendemain, et ça passe...

_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
JPhMM
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par JPhMM Mar 17 Oct 2017 - 14:13
Isis39 a écrit:
JPhMM a écrit:
Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique
Ça a marché.

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Et bien vu le nombre de personnes qui ont cru bon de ne pas faire grève...
Je sais que tu n'as pas la naïveté de croire que si la manifestation avait mobilisé deux fois de personnes, les choses se seraient passées différemment.

_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
Halybel
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Érudit

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par Halybel Mar 17 Oct 2017 - 14:21
Lefteris a écrit:
Halybel a écrit:

J'ai hâte de voir ça tiens... Quand on voit que c'est la seule "laisse" qui tient les professeurs à leurs métiers (outre évidemment : la vocation, le biendezenfants qui ont leurs limites)... Quand la corde sera rompue...

Parce que bon tu compares à France Télécom, la DDE etc... Mais ce n'est absolument pas la même masse salariale, ni même la même "importance" symbolique...
Ils vont y aller peu à peu...
L'évaluation managériale est déjà un coup dans le statut, elle signe la fin de la fonction publique de carrière, tout pourra être remis en cause chaque année. Le système des compétences et de l'évaluation locale prépare la régionalisation. Le système des doubles statuts (des obligations différentes pur les entrants) commence à être évoqué ça et là, par exemple par la Cour des comptes.
C'est le système dit "du cliquet" : à chaque cran, on ne peut revenir en arrière, et au bout d'un certain temps, tout est changé.
Le problème des recrutements, parfois critique, ne fait nullement reculer les mesures défavorables, ni les annonces anxiogènes comme on le voit tous les jours, ni les licenciements de stagiaires.  Le fait est que ça n'intéresse pas nos dirigeants, qui sont dans le court terme. Il leur suffit de nier le fait (gouvernement précédent) ou de l'ignorer (gouvernement actuel). Vu que chaque mesure n'a pas de répercussion immédiate, il est facile de critiquer les prédécesseurs, comme les successeurs qui casseraient toutes les belles choses mises en place.
On va donc vers une crise pire, on recrutera de plus en plus bas et difficilement, et dans une période de crise on ouvrira la porte à une contractualisation régionalisée. Des chômeurs trouveront un emploi près de chez eux. Il y aura toujours des déserts éducatifs, évidemment, mais on accusera la fatalité, on cherchera des fausses causes, on essaiera de pallier avec des mesures sparadrap, au coup par coup, quand ça deviendra trop scandaleux et trop visible. Mais là, il en faut vraiment beaucoup, quand je vois des établissements où l'on enchaîne des contractuels avec des vacances béantes entre deux remplacements.
En attendant, on dégrade un peu plus la situation de ceux qui sont en place et qui ne peuvent pas partir du jour au lendemain, et ça passe...

Je vois la logique dans ton discours mais pour moi ça manque de "réalisme" et va finalement à l'encontre aussi des mesures "cliquets" que tu évoques : passage à bac+5, Masterisation, durcissement de l'année de stage etc. On voit bien une volonté d'améliorer la "formation" certes pour en faire des chantres du systeme MEN (compétences, usine à gaz etc). Pour le moment, on ne va pas dans le sens d'un nivellement par le bas des diplômes et il me semble que même la cour des comptes n'en a pas parlé. Et puis si on se dit d'un coup, on recrute à BAC +0 ou même 3 ne réglera pas un problème essentiel : l'image qu'a le métier et son attractivité. Dans les conditions actuelles, il y a déjà une crise du secteur et qui est déjà visible : réaction des fédés de parents sur le doublement rep+ dans le 93. Le manque d'attractivité a lui même, était perçu par la cour des comptes.
Dans une population qui augmente la nécessité de services publics se fait plus pressante. Alors certes, on jouera à la rustine du contractuel encore longtemps, on n'augmentera pas le salaire ou alors par "cliquet" par-ci, par-là, on augmentera la charge de travail, on cassera des acquis mais casser la seule chose qui retiens une partie des professeurs dans ce métier, je n'y crois pas...
Pour ces gains, ça sera de toute manière,, la faute à tous ces professeurs complaisants qui subissent en silence : suffit de voir le nombre de collègues qui ont été docilement à la remise des bulletins... Dorénavant quand je les entends se plaindre de leur salaire etc... Je leur demande si ils ont fait grève? Non? Alors qu'ils assument point.

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Lefteris
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par Lefteris Mar 17 Oct 2017 - 14:49
Halybel a écrit:
Lefteris a écrit:
Halybel a écrit:

J'ai hâte de voir ça tiens... Quand on voit que c'est la seule "laisse" qui tient les professeurs à leurs métiers (outre évidemment : la vocation, le biendezenfants qui ont leurs limites)... Quand la corde sera rompue...

Parce que bon tu compares à France Télécom, la DDE etc... Mais ce n'est absolument pas la même masse salariale, ni même la même "importance" symbolique...
Ils vont y aller peu à peu...
L'évaluation managériale est déjà un coup dans le statut, elle signe la fin de la fonction publique de carrière, tout pourra être remis en cause chaque année. Le système des compétences et de l'évaluation locale prépare la régionalisation. Le système des doubles statuts (des obligations différentes pur les entrants) commence à être évoqué ça et là, par exemple par la Cour des comptes.
C'est le système dit "du cliquet" : à chaque cran, on ne peut revenir en arrière, et au bout d'un certain temps, tout est changé.
Le problème des recrutements, parfois critique, ne fait nullement reculer les mesures défavorables, ni les annonces anxiogènes comme on le voit tous les jours, ni les licenciements de stagiaires.  Le fait est que ça n'intéresse pas nos dirigeants, qui sont dans le court terme. Il leur suffit de nier le fait (gouvernement précédent) ou de l'ignorer (gouvernement actuel). Vu que chaque mesure n'a pas de répercussion immédiate, il est facile de critiquer les prédécesseurs, comme les successeurs qui casseraient toutes les belles choses mises en place.
On va donc vers une crise pire, on recrutera de plus en plus bas et difficilement, et dans une période de crise on ouvrira la porte à une contractualisation régionalisée. Des chômeurs trouveront un emploi près de chez eux. Il y aura toujours des déserts éducatifs, évidemment, mais on accusera la fatalité, on cherchera des fausses causes, on essaiera de pallier avec des mesures sparadrap, au coup par coup, quand ça deviendra trop scandaleux et trop visible. Mais là, il en faut vraiment beaucoup, quand je vois des établissements où l'on enchaîne des contractuels avec des vacances béantes entre deux remplacements.
En attendant, on dégrade un peu plus la situation de ceux qui sont en place et qui ne peuvent pas partir du jour au lendemain, et ça passe...

Je vois la logique dans ton discours mais pour moi ça manque de "réalisme" et va finalement à l'encontre aussi des mesures "cliquets" que tu évoques : passage à bac+5, Masterisation, durcissement de l'année de stage etc. On voit bien une volonté d'améliorer la "formation" certes pour en faire des chantres du systeme MEN (compétences, usine à gaz etc). Pour le moment, on ne va pas dans le sens d'un nivellement par le bas des diplômes et il me semble que même la cour des comptes n'en a pas parlé. Et puis si on se dit d'un coup, on recrute à BAC +0 ou même 3 ne réglera pas un problème essentiel : l'image qu'a le métier et son attractivité. Dans les conditions actuelles, il y a déjà une crise du secteur et qui est déjà visible : réaction des fédés de parents sur le doublement rep+ dans le 93. Le manque d'attractivité a lui même, était perçu par la cour des comptes.
Dans une population qui augmente la nécessité de services publics se fait plus pressante. Alors certes, on jouera à la rustine du contractuel encore longtemps, on n'augmentera pas le salaire ou alors par "cliquet" par-ci, par-là, on augmentera la charge de travail, on cassera des acquis mais casser la seule chose qui retiens une partie des professeurs dans ce métier, je n'y crois pas...
Pour ces gains, ça sera de toute manière,, la faute à tous ces professeurs complaisants qui subissent en silence : suffit de voir le nombre de collègues qui ont été docilement à la remise des bulletins... Dorénavant quand je les entends se plaindre de leur salaire etc... Je leur demande si ils ont fait grève? Non? Alors qu'ils assument point.
Il y a bien un nivellement par le bas malgré le paradoxe. Les enseignants sont recrutés licence acquise en cours de MEEF, comme autrefois (d'où le maintien de la grille indiciaire des recrutés Bac+ 3), mais, outre la baise fulgurante du niveau dans certaines disciplines, le concours a été fortement raboté, sans compter une sélectivité en baisse constante, au point que le jurys sont souvent contraints de ne pas pourvoir tous les postes.
Après, il y a le MEEF, "diplôme" qui se passe de commentaires supplémentaires,les lauréats eux-mêmes s'en chargent ...
Les étudiants qui se lancent dans un vrai master, de recherche, visent l'agrégation, et encore dans l'espoir (légitime mais souvent chimérique) de continuer et d'obtenir un poste dans le supérieur. Même là, il commence à y avoir de la déperdition. Quant aux normaliens, 50 % ou plus (mes chiffres datent de deux ou trois ans) boudent tout simplement les concours. Enfin, les filières de matières condamnant à l'enseignement se vident peu à peu, pour éviter cette voie. On va avoir de sacrées surprises, en lettres par exemple, très bientôt.

Les gens en place resteront fonctionnaires, mais au fil des ans leur statut sera très écorné, avec moins de garanties quant à leur poste, à leurs carrières, leurs obligations de service. Beaucoup seront obligés de rester faute d'autre chose (âge trop avancé, famille, engagements financier...). Les nouveaux entrants ne seront peut-être plus fonctionnaires, ou alors sous contrat, ou sous un autre statut, et les contractuels se multiplieront par la force des choses car l'attrait du métier continuera d'aller décroissant. Je crois que ça ne gênera nullement nos dirigeants, qui comme d'habitude nieront, transfèreront la faute sur d'autres, d'avoir une éducation à plusieurs vitesses. Le modèle de certains pays anglo-saxons s'imposera peu à peu.

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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

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par JPhMM Mar 17 Oct 2017 - 14:55
Pardon, mais je ne me sens professionnellement pas du tout dirigé par une équipe de managers. Ils se comportent toujours comme personnes politiques, jamais comme "patrons".
Quand le ministre de la fonction publique prend une mesure, elle vise toujours à convaincre son électorat, jamais à gérer la masse des fonctionnaires comme un "manager" le ferait. Ce n'est jamais nous qu'il regarde, c'est toujours un acte en direction de l'opinion publique.

_________________
Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke

Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
Valerian21
Valerian21
Niveau 3

Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique - Page 4 Empty Re: Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique

par Valerian21 Mar 17 Oct 2017 - 15:20
Lefteris a écrit:
Mais là, il en faut vraiment beaucoup, quand je vois des établissements où l'on enchaîne des contractuels avec des vacances béantes entre deux remplacements.
En attendant, on dégrade un peu plus la situation de ceux qui sont en place et qui ne peuvent pas partir du jour au lendemain, et ça passe...

J'ai peut être une réponse à la raison de ces longues durées entre deux remplacements :
Il y a une loi européenne qui oblige la France à donner un CDI à une personne ayant été en CDD de manière "continue" depuis 5 ans
(C'est-à-dire, qu'il ne doit pas avoir eu de coupure trop importante, donc de les académies finissent un contrat par exemple début juin, pour commencer le suivant début octobre. 4 mois de coupure qui leur permette d'esquiver la loi. Sauf qu'il y a eu un précédent et que le tribunal à donner raison dans le gars d'une personne de l'a poste (cela remonte) dont le CDD était sans cesse renouveler.)


Halybel
Je suis d'accord avec le nivellement des diplômes vers le bas. On s'est battu pour nos diplômes soient reconnus au niveau européen voir à l'internationale. Et on risque de perdre cela (d'anciens professeurs se plaignent depuis qu'à leur arrivée à l'université, les lycéens ne savent plus faire de physique --)

Après, je ne sais pas si il y a une vraie volonté d'améliorer la formation. Pour avoir discuter avec beaucoup de stagiaire, beaucoup disent que l'ESPE ne sert pas à grand chose, sauf du point du vue du tuteur, et encore, on impose à certain professeur ce tutorat qui te le font bien sentir; entre eux, ceux qui ne savent pas encadré et ceux qui l'ont demandé juste pour l'argent et donc se fiche clairement de toi....

Il ne faut pas oublier que notre boulot, c'est en grande partie un boulot de terrain. L'expérience, on peut en avoir avant et arriver du premier coup; mais la plupart des profs, ils apprennent avec les années. En attendant qu'ils aient l'expérience, on croise surtout les doigts pour qu'il n'y ait rien de grave, ce qui malheureusement, arrive parfois.

Ensuite, ce système de master n'est pas viable. Après certification, entre les stages non renouvelés dès la première année, ceux qui font deux années mais ne sont pas confirmés, ceux qui abandonnent durant le master (certaines 2ème année de master comme en physique-chimie, sont très lourdes...), et surtout, ceux qui abandonnent la première voir la deuxième année d'enseignement, je pense qu'on va dans le mur.

Comme dis par certain, notre métier est sous-évalué et ce n'est pas en augmentant le niveau de diplôme nécessaire qu'on va spécialement augmenter le niveau. Car plusieurs personnes n'ayant pas ou ne pouvant pas obtenir un master peuvent être de bons professeur.
Par contre, il ne faut pas non plus baissé le niveau, surtout au vu des programmes actuels. Car avant d'être professeur, il faut aussi bien se connaître. Et des études, cela aide, sachant que l'université est un lieu plus responsabilisant qu'un lycée.

Une licence est donc adéquat.
Reste la question du concours.
Et là, je dirais juste, beaucoup de contractuel font très bien leur boulot. Au CDE de surveiller ceux qui inadapté, mais le faire dans une optique bienveillante et humaine, pas juste de chiffre, de gestion, de parents qui se plaignent ou etc. Les CDEs public devraient peut être prendre exemple sur ceux du privé.[/quote]


Dernière édition par Valerian21 le Mar 17 Oct 2017 - 17:26, édité 1 fois

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"Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient." piqué à Cincinnata abi
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wilfried12
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Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique - Page 4 Empty Re: Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique

par wilfried12 Mar 17 Oct 2017 - 16:07
archeboc a écrit:
Whypee a écrit:
gp20 a écrit:La seule solution, c'est d'en faire le minimum... On nous prend pour des sans-dents, payés au lance-pierres, rendons-leur en ne s'investissant qu'au minimum. Par exemple, demain a lieu la remise du DNB dans mon bahut (18h30 alors que je me tape 8h de cours depuis 8h du matin) et bien je n'irai pas. Marre d'être pris pour un c** sur lequel on peut allègrement marcher dessus...
Demain j'ai oublié d'aller à une réunion ultra importante pour le porte feuille de mon CdE :
Spoiler:

Arrivé à 18h00, tu as tes 10 heures d'amplitude quotidienne, tu rentres chez toi, c'est obligatoire, non ?  

Tu as des textes sur ça?
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amethyste
Doyen

Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique - Page 4 Empty Re: Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique

par amethyste Mar 17 Oct 2017 - 16:15
wilfried12 a écrit:
archeboc a écrit:
Whypee a écrit:
gp20 a écrit:La seule solution, c'est d'en faire le minimum... On nous prend pour des sans-dents, payés au lance-pierres, rendons-leur en ne s'investissant qu'au minimum. Par exemple, demain a lieu la remise du DNB dans mon bahut (18h30 alors que je me tape 8h de cours depuis 8h du matin) et bien je n'irai pas. Marre d'être pris pour un c** sur lequel on peut allègrement marcher dessus...
Demain j'ai oublié d'aller à une réunion ultra importante pour le porte feuille de mon CdE :
Spoiler:

Arrivé à 18h00, tu as tes 10 heures d'amplitude quotidienne, tu rentres chez toi, c'est obligatoire, non ?  

Tu as des textes sur ça?
ici
Mais :
La durée quotidienne de travail ne peut pas excéder 10 heures.

Le repos minimum quotidien ne peut pas être inférieur à 11 heures.

L'amplitude maximale de la journée de travail est de 12 heures.

Aucun temps de travail quotidien ne peut atteindre 6 heures sans qu'un agent bénéficie d'un temps de pause d'une durée minimale de 20 minutes.
Halybel
Halybel
Érudit

Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique - Page 4 Empty Re: Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique

par Halybel Mar 17 Oct 2017 - 16:23
Lefteris a écrit:
Halybel a écrit:
Lefteris a écrit:
Halybel a écrit:

J'ai hâte de voir ça tiens... Quand on voit que c'est la seule "laisse" qui tient les professeurs à leurs métiers (outre évidemment : la vocation, le biendezenfants qui ont leurs limites)... Quand la corde sera rompue...

Parce que bon tu compares à France Télécom, la DDE etc... Mais ce n'est absolument pas la même masse salariale, ni même la même "importance" symbolique...
Ils vont y aller peu à peu...
L'évaluation managériale est déjà un coup dans le statut, elle signe la fin de la fonction publique de carrière, tout pourra être remis en cause chaque année. Le système des compétences et de l'évaluation locale prépare la régionalisation. Le système des doubles statuts (des obligations différentes pur les entrants) commence à être évoqué ça et là, par exemple par la Cour des comptes.
C'est le système dit "du cliquet" : à chaque cran, on ne peut revenir en arrière, et au bout d'un certain temps, tout est changé.
Le problème des recrutements, parfois critique, ne fait nullement reculer les mesures défavorables, ni les annonces anxiogènes comme on le voit tous les jours, ni les licenciements de stagiaires.  Le fait est que ça n'intéresse pas nos dirigeants, qui sont dans le court terme. Il leur suffit de nier le fait (gouvernement précédent) ou de l'ignorer (gouvernement actuel). Vu que chaque mesure n'a pas de répercussion immédiate, il est facile de critiquer les prédécesseurs, comme les successeurs qui casseraient toutes les belles choses mises en place.
On va donc vers une crise pire, on recrutera de plus en plus bas et difficilement, et dans une période de crise on ouvrira la porte à une contractualisation régionalisée. Des chômeurs trouveront un emploi près de chez eux. Il y aura toujours des déserts éducatifs, évidemment, mais on accusera la fatalité, on cherchera des fausses causes, on essaiera de pallier avec des mesures sparadrap, au coup par coup, quand ça deviendra trop scandaleux et trop visible. Mais là, il en faut vraiment beaucoup, quand je vois des établissements où l'on enchaîne des contractuels avec des vacances béantes entre deux remplacements.
En attendant, on dégrade un peu plus la situation de ceux qui sont en place et qui ne peuvent pas partir du jour au lendemain, et ça passe...

Je vois la logique dans ton discours mais pour moi ça manque de "réalisme" et va finalement à l'encontre aussi des mesures "cliquets" que tu évoques : passage à bac+5, Masterisation, durcissement de l'année de stage etc. On voit bien une volonté d'améliorer la "formation" certes pour en faire des chantres du systeme MEN (compétences, usine à gaz etc). Pour le moment, on ne va pas dans le sens d'un nivellement par le bas des diplômes et il me semble que même la cour des comptes n'en a pas parlé. Et puis si on se dit d'un coup, on recrute à BAC +0 ou même 3 ne réglera pas un problème essentiel : l'image qu'a le métier et son attractivité. Dans les conditions actuelles, il y a déjà une crise du secteur et qui est déjà visible : réaction des fédés de parents sur le doublement rep+ dans le 93. Le manque d'attractivité a lui même, était perçu par la cour des comptes.
Dans une population qui augmente la nécessité de services publics se fait plus pressante. Alors certes, on jouera à la rustine du contractuel encore longtemps, on n'augmentera pas le salaire ou alors par "cliquet" par-ci, par-là, on augmentera la charge de travail, on cassera des acquis mais casser la seule chose qui retiens une partie des professeurs dans ce métier, je n'y crois pas...
Pour ces gains, ça sera de toute manière,, la faute à tous ces professeurs complaisants qui subissent en silence : suffit de voir le nombre de collègues qui ont été docilement à la remise des bulletins... Dorénavant quand je les entends se plaindre de leur salaire etc... Je leur demande si ils ont fait grève? Non? Alors qu'ils assument point.
Il y a bien un nivellement par le bas malgré le paradoxe. Les enseignants sont recrutés licence acquise en cours de MEEF, comme autrefois (d'où le maintien de la grille indiciaire des recrutés Bac+ 3), mais, outre la baise fulgurante du niveau dans certaines disciplines,  le concours a été fortement raboté, sans compter une sélectivité en baisse constante, au point que le jurys sont souvent contraints de ne pas pourvoir tous les postes.
Après, il y a le MEEF,  "diplôme" qui se passe de commentaires supplémentaires,les lauréats eux-mêmes s'en chargent ...
Les  étudiants qui se lancent dans un vrai master, de recherche, visent l'agrégation, et encore dans l'espoir (légitime mais souvent chimérique) de continuer et d'obtenir un poste dans le supérieur. Même là, il commence à y avoir de la déperdition. Quant aux normaliens, 50 % ou plus (mes chiffres datent de deux ou trois ans)  boudent tout simplement les concours. Enfin, les filières de matières  condamnant à l'enseignement se vident peu à peu, pour éviter cette voie. On va avoir de sacrées surprises, en lettres par exemple,  très bientôt.

Les gens en place resteront fonctionnaires, mais au fil des ans leur statut sera très écorné, avec moins de garanties  quant à leur poste, à leurs carrières, leurs obligations de service. Beaucoup seront obligés de rester faute d'autre chose (âge trop avancé, famille, engagements financier...). Les nouveaux entrants ne seront peut-être plus fonctionnaires, ou alors sous  contrat, ou sous un autre statut, et les contractuels se multiplieront par la force des choses car l'attrait du métier continuera d'aller décroissant. Je crois que ça ne gênera nullement nos dirigeants, qui comme d'habitude nieront, transfèreront la faute sur d'autres, d'avoir une éducation à plusieurs vitesses. Le modèle de certains pays anglo-saxons s'imposera peu à peu.

Tu vois y a déjà un désamour flagrant pour ce métier, tu ne peux pas enlever le seul point qui peut attirer : le statut.
Après passer au "privé" n'est pas forcement une mauvaise chose, ça veut dire des avantages qu'on peut négocier ! Le problème du statut va dans les deux sens : il est restrictif pour eux mais aussi pour nous! Le privé ça veut dire pouvoir faire pression sur le CDE pour modifier ou avoir des avantages (selon la motivation de ton équipe pédagogique). Prenons les salariés Orange, me semble avoir lu, qu'ils sont bien mieux payés maintenant et ont plus d'avantages que du temps de FT. Moi ça ne me gène pas de faire plus d'heures (comme en Allemagne) si la paye suit... Le modèle allemand m'irait, pour le coup, à la perfection. Ensuite, pour l'avoir étudié, le système scolaire est basé sur une histoire. La valeur principale étant l'égalité, à ne pas confondre avec la justice, tandis que le modèle anglo-saxons est basé sur la liberté. Du coup, le passage serait, à mon avis, trop âpre et renierait bien trop la "culture" républicaine typique de la France.

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Je soigne ma dyslexie pardon si elle ressort trop parfois.
Le téléphone ne m’aide pas.
Daphné
Daphné
Demi-dieu

Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique - Page 4 Empty Re: Grève intersyndicale du 10 octobre : contre la casse de la fonction publique

par Daphné Mar 17 Oct 2017 - 16:40
Lefteris a écrit:
Halybel a écrit:
Lefteris a écrit:
Halybel a écrit:

J'ai hâte de voir ça tiens... Quand on voit que c'est la seule "laisse" qui tient les professeurs à leurs métiers (outre évidemment : la vocation, le biendezenfants qui ont leurs limites)... Quand la corde sera rompue...

Parce que bon tu compares à France Télécom, la DDE etc... Mais ce n'est absolument pas la même masse salariale, ni même la même "importance" symbolique...
Ils vont y aller peu à peu...
L'évaluation managériale est déjà un coup dans le statut, elle signe la fin de la fonction publique de carrière, tout pourra être remis en cause chaque année. Le système des compétences et de l'évaluation locale prépare la régionalisation. Le système des doubles statuts (des obligations différentes pur les entrants) commence à être évoqué ça et là, par exemple par la Cour des comptes.
C'est le système dit "du cliquet" : à chaque cran, on ne peut revenir en arrière, et au bout d'un certain temps, tout est changé.
Le problème des recrutements, parfois critique, ne fait nullement reculer les mesures défavorables, ni les annonces anxiogènes comme on le voit tous les jours, ni les licenciements de stagiaires.  Le fait est que ça n'intéresse pas nos dirigeants, qui sont dans le court terme. Il leur suffit de nier le fait (gouvernement précédent) ou de l'ignorer (gouvernement actuel). Vu que chaque mesure n'a pas de répercussion immédiate, il est facile de critiquer les prédécesseurs, comme les successeurs qui casseraient toutes les belles choses mises en place.
On va donc vers une crise pire, on recrutera de plus en plus bas et difficilement, et dans une période de crise on ouvrira la porte à une contractualisation régionalisée. Des chômeurs trouveront un emploi près de chez eux. Il y aura toujours des déserts éducatifs, évidemment, mais on accusera la fatalité, on cherchera des fausses causes, on essaiera de pallier avec des mesures sparadrap, au coup par coup, quand ça deviendra trop scandaleux et trop visible. Mais là, il en faut vraiment beaucoup, quand je vois des établissements où l'on enchaîne des contractuels avec des vacances béantes entre deux remplacements.
En attendant, on dégrade un peu plus la situation de ceux qui sont en place et qui ne peuvent pas partir du jour au lendemain, et ça passe...

Je vois la logique dans ton discours mais pour moi ça manque de "réalisme" et va finalement à l'encontre aussi des mesures "cliquets" que tu évoques : passage à bac+5, Masterisation, durcissement de l'année de stage etc. On voit bien une volonté d'améliorer la "formation" certes pour en faire des chantres du systeme MEN (compétences, usine à gaz etc). Pour le moment, on ne va pas dans le sens d'un nivellement par le bas des diplômes et il me semble que même la cour des comptes n'en a pas parlé. Et puis si on se dit d'un coup, on recrute à BAC +0 ou même 3 ne réglera pas un problème essentiel : l'image qu'a le métier et son attractivité. Dans les conditions actuelles, il y a déjà une crise du secteur et qui est déjà visible : réaction des fédés de parents sur le doublement rep+ dans le 93. Le manque d'attractivité a lui même, était perçu par la cour des comptes.
Dans une population qui augmente la nécessité de services publics se fait plus pressante. Alors certes, on jouera à la rustine du contractuel encore longtemps, on n'augmentera pas le salaire ou alors par "cliquet" par-ci, par-là, on augmentera la charge de travail, on cassera des acquis mais casser la seule chose qui retiens une partie des professeurs dans ce métier, je n'y crois pas...
Pour ces gains, ça sera de toute manière,, la faute à tous ces professeurs complaisants qui subissent en silence : suffit de voir le nombre de collègues qui ont été docilement à la remise des bulletins... Dorénavant quand je les entends se plaindre de leur salaire etc... Je leur demande si ils ont fait grève? Non? Alors qu'ils assument point.
Il y a bien un nivellement par le bas malgré le paradoxe. Les enseignants sont recrutés licence acquise en cours de MEEF, comme autrefois (d'où le maintien de la grille indiciaire des recrutés Bac+ 3), mais, outre la baise fulgurante du niveau dans certaines disciplines,  le concours a été fortement raboté, sans compter une sélectivité en baisse constante, au point que le jurys sont souvent contraints de ne pas pourvoir tous les postes.
Après, il y a le MEEF,  "diplôme" qui se passe de commentaires supplémentaires,les lauréats eux-mêmes s'en chargent ...
Les  étudiants qui se lancent dans un vrai master, de recherche, visent l'agrégation, et encore dans l'espoir (légitime mais souvent chimérique) de continuer et d'obtenir un poste dans le supérieur. Même là, il commence à y avoir de la déperdition. Quant aux normaliens, 50 % ou plus (mes chiffres datent de deux ou trois ans)  boudent tout simplement les concours. Enfin, les filières de matières  condamnant à l'enseignement se vident peu à peu, pour éviter cette voie. On va avoir de sacrées surprises, en lettres par exemple,  très bientôt.

Les gens en place resteront fonctionnaires, mais au fil des ans leur statut sera très écorné, avec moins de garanties  quant à leur poste, à leurs carrières, leurs obligations de service. Beaucoup seront obligés de rester faute d'autre chose (âge trop avancé, famille, engagements financier...). Les nouveaux entrants ne seront peut-être plus fonctionnaires, ou alors sous  contrat, ou sous un autre statut, et les contractuels se multiplieront par la force des choses car l'attrait du métier continuera d'aller décroissant. Je crois que ça ne gênera nullement nos dirigeants, qui comme d'habitude nieront, transfèreront la faute sur d'autres, d'avoir une éducation à plusieurs vitesses. Le modèle de certains pays anglo-saxons s'imposera peu à peu.
C'est triste à dire mais je suis certaine que tu as 100% raison...
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