Réforme du bac : le gouvernement envisage la suppression des séries S, L et ES

Mathador a écrit:

Kilmeny a écrit:Les LCA sont les grandes perdantes de cette réforme. La configuration annoncée va empêcher de très nombreux élèves de faire des Langues anciennes, car certaines options nécessaires à leur orientation prendront la place de la seule option possible. Et même pire ! Prendre latin ou grec  sera moins avantageux qu'à l'heure actuelle pour bac. C'est quand même paradoxal quand le ministre clame sa volonté de relancer l'enseignement du latin et du grec.

Cela me donne l'impression de quelqu'un qui clame vouloir protéger des oiseaux en voie d'extinction, dit à tout le monde qu'il faut les soigner, leur donner une nourriture abondante et saine et qui casse volontairement tous les œufs que cette espèce aurait pondus !

La plupart du temps cette option nécessaire sera celle de mathématiques, qui ne se prend qu'en Terminale. Le document ministériel dit bien que l'option unique c'est seulement en première et qu'on peut ajouter une deuxième en Terminale (vraisemblablement maths ou droit, puisque ce sont celles qui commencent à ce niveau).
Cela ne résout cependant pas le problème de la prise en compte au bac ou celui des élèves qui voudraient charger leur emploi du temps avec latin+grec ou latin+LV3.
(on remarquera au passage que la LV3 a un horaire plus important que l'anglais LV1…)

C'est logique car les élèves la débutent en seconde. Cependant, de toute façon, les horaires de langues sont scandaleux.

JPhMM a écrit:Dans le genre "je découvre l'existence secrète et cachée de l'eau tiède et je m'en félicite" :

https://www.alternatives-economiques.fr/enjeux-caches-de-reforme-bac/00083206

Par ailleurs, l’enjeu caché de la réforme du bac pourrait bien être budgétaire : quand on pourra faire les comptes (le plus tard possible, bien sûr), on s’apercevra sans doute que cette réforme est aussi porteuse de baisse du nombre d’heures enseignées, avec des effets directs sur le nombre de postes au concours de recrutement d’enseignants.

Les gens, ils comprennent vite, mais il faut leur expliquer longtemps.

Extasions-nous tout de même face au miracle de la lueur de lucidité qui frappe parfois certains professeurs de sociologie.

Beaud s'adresse à un large public (pas forcément averti comme nous le sommes). Je trouve au contraire salvateur que des universitaires dénoncent la réforme et ses effets cachés. Si on commence à les critiquer pour cela, ils arrêteront mais je ne suis pas certaine que nous soyons mieux entendus.

Que va-t-on faire des redoublants du bac 2020 ?

On leur donne...

Le ministre parle bien de codage dans les "humanités scientifiques et numériques"
Cette nouvelle discipline pourrait être enseignée par les professeurs de mathématiques, de sciences et vie de la terre (SVT) ou de physique-chimie.
http://www.lcp.fr/la-politique-en-video/nouveau-bac-le-grand-oral-de-jean-michel-blanquer-devant-les-deputes

Encore deux rédacteurs incultes donc sur le site de LCP qui écrivent "Sciences et vie de la terre" (Blanquer dit juste "SVT" dans l'extrait vidéo juste au dessus de cette citation dans le lien donné ci-dessus).

Tu sera un·e scientifique mon·a fils·lle, car tu apprendras le CODAGE !

En tout cas la bogdanovisation des sciences  humanités scientifiques et numériques semble se confirmer.

VinZT a écrit:Tu sera un·e scientifique mon·a fils·lle, car tu apprendras le CODAGE !

En tout cas la bogdanovisation des sciences  humanités scientifiques et numériques semble se confirmer.

VinZT a écrit:Tu seras un·e scientifique mon·a fils·lle, car tu apprendras le CODAGE !

En tout cas la bogdanovisation des sciences  humanités scientifiques et numériques semble se confirmer.

Rappelons, aux collègues qui n'auraient suivi que d'un œil distrait les récentes évolutions des programmes de collège, que le Saint-Code Informatique nous a été présenté comme une alternative au latin et au grec dans la formation des esprits des élèves à la rigueur du raisonnement et de l'écriture (sic).

La présence du Saint-Code dans les Humanités Scientifiques (en abrégé H.S., comme Hors Service, Hors Sujet ou Head Shot) est donc naturellement naturelle.

Ramen !

Précisons, pour être complets, que le Saint-Code se décline sous la forme d'une binité (comme une trinité mais en binaire) dont les incarnations sont le chaton orange et le serpent.

William Foster a écrit:Rappelons, aux collègues qui n'auraient suivi que d'un œil distrait les récentes évolutions des programmes de collège, que le Saint-Code Informatique nous a été présenté comme une alternative au latin et au grec dans la formation des esprits des élèves à la rigueur du raisonnement et de l'écriture (sic).

Sachant que la programmation est censée se faire par blocs et sur ordi, l'équivalent en rigueur côté lettres classiques serait un thème latin avec un dictionnaire intelligent qui renseignerait en permanence sur l'exactitude de la traduction qu'il voit.
Si on faisait l'algo papier (syntaxe du bac) dès la 5^ème, cet argument se défendrait (et à ce niveau ils sont tout à fait capables de comprendre la syntaxe).

Des précisions ici : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/02/21022018Article636547976855751321.aspx

Sur les humanités numériques :

"Cette culture scientifique commune suppose des compétences numérique notamment en codage et algorithmique", a précisé JM Blanquer "pour ceux qui s'inquiètent des compétences dans cette discipline".

Sur le grand oral et l'orientation :

"Un député de la majorité s'est inquiété de l'introduction de responsables d'entreprises pour enseigner dans les établissements. Et il apparait que le ministre y a effectivement pensé. D'une part l'heure et demi d'orientation sera confiée aux régions et elles pourront faire appel à des professionnels. D'autre part le ministre veut introduire dans le jury du grand oral des non enseignants. Le jury sera composé de deux professeurs et d'une troisième personne qui pourrait être un professionnel, ce n'est aps encore fixé. A quel titre un cadre d'entreprise pourrait évaluer une recherche sur une oeuvre littéraire ou une expérimentation scientifique sans dévaloriser l'épreuve ?"

Laotzi a écrit:Encore deux rédacteurs incultes donc sur le site de LCP qui écrivent "Sciences et vie de la terre" (Blanquer dit juste "SVT" dans l'extrait vidéo juste au dessus de cette citation dans le lien donné ci-dessus).

Insupportable en effet, mais j'ai déjà vu cette erreur sur le site de mon académie, c'est à désespérer.

Entre ça et les fautes d'orthographe sur les sites qui causent éducation...

Ruthven a écrit:Des précisions ici : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/02/21022018Article636547976855751321.aspx

Sur les humanités numériques :

"Cette culture scientifique commune suppose des compétences numérique notamment en codage et algorithmique", a précisé JM Blanquer "pour ceux qui s'inquiètent des compétences dans cette discipline".

Sur le grand oral et l'orientation :

"Un député de la majorité s'est inquiété de l'introduction de responsables d'entreprises pour enseigner dans les établissements. Et il apparait que le ministre y a effectivement pensé. D'une part l'heure et demi d'orientation sera confiée aux régions et elles pourront faire appel à des professionnels. D'autre part le ministre veut introduire dans le jury du grand oral des non enseignants. Le jury sera composé de deux professeurs et d'une troisième personne qui pourrait être un professionnel, ce n'est aps encore fixé. A quel titre un cadre d'entreprise  pourrait évaluer une recherche sur une oeuvre littéraire ou une expérimentation scientifique sans dévaloriser l'épreuve ?"

L'usine à gaz dans toute sa splendeur ! Et qui va s'occuper de contacter des professionnels intéressants, qui va définir ce qu'est un professionnel intéressant, comment on va s'y prendre pour faire coïncider les heures où les professionnels seront disponibles et nos heures de cours... ? On n'a pas fini de s'arracher les cheveux avec ce type d'idée grotesque !

Nous noterons au passage que les professeurs ne sont pas des "professionnels".

Et surtout qu'est-ce qu'un professionnel en a à foutre d'un oral du bac ou de l'orientation à un niveau aussi éloigné de l'entrée sur le marché du travail ?

Et puis j'aimerais bien qu'on arrête deux secondes avec le codage : savoir coder n'est utile que dans une situation : quand on a besoin de coder quelque chose. L'algorithmique peut elle être utile en dehors de ça puisque c'est plus une manière de réfléchir qu'une recette de cuisine. M'enfin, à part certains professeurs de sciences qui s'y sont formés par intérêt personnel, je suis curieuse de voir qui parmi les professeurs a une réelle capacité à enseigner l'algorithmique. Et puis à quoi sert l'option informatique si l'algorithmique est dans les HNS ?

Si on met l'algorithmique dans la "discipline" humanités numériques, alors les profs de maths ont peut-être une chance d'être débarrassé de ce truc dans leurs cours ...

Caspar a écrit:Nous noterons au passage que les professeurs ne sont pas des "professionnels".

Un prof, c'est juste un ancien élève qui n'a pas réussi à quitter l'école. Franchement, tu nous imagines parler d'un vrai travail à nos élèves ?

Laotzi a écrit:Encore deux rédacteurs incultes donc sur le site de LCP qui écrivent "Sciences et vie de la terre" (Blanquer dit juste "SVT" dans l'extrait vidéo juste au dessus de cette citation dans le lien donné ci-dessus).

Blanquer a dit "Sciences et vie de la terre" sur France 2 jeudi.

Caspar a écrit:Nous noterons au passage que les professeurs ne sont pas des "professionnels".

Pour l'oral de nos élèves de LP nous avons toujours un professionnel, mais un professionnel lié au secteur professionnel du candidat. C'est la même chose lorsque nous faisons passer des VAE, toujours un professionnel qui en général préside le jury. Mais là un "professionnel" lié à quoi ? Un professionnel de quoi ? Si un premier élève passe son "grand oral" sur l'Edda (on peut toujours rêver ) et le suivant sur la "sécurité numérique"... quel professionnel ? Ou alors un professionnel qui ne jugera que l'éloquence et l'argumentation ?

Ruthven a écrit:Des précisions ici : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/02/21022018Article636547976855751321.aspx

Sur les humanités numériques :

"Cette culture scientifique commune suppose des compétences numérique notamment en codage et algorithmique", a précisé JM Blanquer "pour ceux qui s'inquiètent des compétences dans cette discipline".

Bon, cela suppose des compétences numériques, admettons. "Notamment", admettons.
Mais ça ne dit toujours pas ce que sont les humanités numériques concrètement.

Ses explications sont pourtant claires :

http://www.lcp.fr/la-politique-en-video/nouveau-bac-le-grand-oral-de-jean-michel-blanquer-devant-les-deputes

En tout cas, le révérend Mathiot opine gravement, donc ça doit être vachement bien.

JPhMM a écrit:
Mais ça ne dit toujours pas ce que sont les humanités numériques concrètement.

Tu peux t'inscrire là et ainsi tu découvriras la lumière : http://ehn.ens-lyon.fr/masters/master-hn (J'ai lu ce matin une annonce de poste à l'ENS pour ce master. Ils veulent un philosophe ou quelqu'un en langues anciennes, mais pour enseigner les humanités numériques )

JPhMM a écrit:

Ruthven a écrit:Des précisions ici : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/02/21022018Article636547976855751321.aspx

Sur les humanités numériques :

"Cette culture scientifique commune suppose des compétences numérique notamment en codage et algorithmique", a précisé JM Blanquer "pour ceux qui s'inquiètent des compétences dans cette discipline".

Bon, cela suppose des compétences numériques, admettons. "Notamment", admettons.
Mais ça ne dit toujours pas ce que sont les humanités numériques concrètement.

Un exemple en histoire, https://www.ish-lyon.cnrs.fr/sites/www.ish-lyon.cnrs.fr/files/page/fichier/Zighed_2013_HumanitesNumeriquesSHS.pdf
Exemple qui illustre la totale inutilité de cet enseignement au lycée....

Merci.

J'ai trouvé cela aussi, pour répondre à ma question : http://tcp.hypotheses.org/