Agression d'un enseignant au lycée technique Corot de Beauvais

Dhaiphi a écrit:
Vous ne croyez pas si bien dire : mon IEN m'en avait fait la remarque en me disant que je ne pourrais pas faire classe de la même manière en REP, ce à quoi je lui ai répondu que je n'avais pas l'intention d'y mettre les pieds.

Alors effectivement, les écoles diffèrent, et quand on parle du collège, du lycée technique ou du lycée professionnel, on est encore dans des univers très différents. Je comprends que si on projette les codes de certaines écoles où un bonnet non retiré signifie un danger imminent (je n'en connais pas mais mon expérience s'est limitée au secondaire), on se retrouve un peu en décalage.

En fait, habituellement, un bonnet non retiré peut signifier une volonté de contester l'autorité juste pour se faire sortir, une coupe ratée qui gêne, un crâne rasé de force par des parents violents... c'est à peu près tout.

pogonophile a écrit:Je comprends que si on projette les codes de certaines écoles où un bonnet non retiré signifie un danger imminent

Il est vrai que le terme de "danger imminent" est bien moindre venant d'un enfant de dix ans que d'un adulte de dix-huit mais le signe reste annonciateur d'un problème éventuel.

Dhaiphi a écrit:

Il me semble que l'élève concerné portait son bonnet en classe, alors qu'il aurait dû le retirer dès la porte de la classe franchie. Si ce n'est pas un signe annonciateur que l'affaire va partir en sucette, que vous faut-il ?

Je suis d'accord. Au mieux vu le profil il aurait contesté vivement, ce qui aurait causé du trouble en classe avec peut-être la nécessité de le renvoyer du cours avec une feuille d'exclusion.

pogonophile a écrit:En fait, habituellement, un bonnet non retiré peut signifier une volonté de contester l'autorité juste pour se faire sortir, une coupe ratée qui gêne, un crâne rasé de force par des parents violents... c'est à peu près tout.

...ou tout simplement un oubli. :lol:

Sinon je souscris à l'ensemble de tes propos !

Pensées pour l'équipe éducative de ce lycée.

A Tuin a écrit:
Je suis d'accord. Au mieux vu le profil il aurait contesté vivement, ce qui aurait causé du trouble en classe avec peut-être la nécessité de le renvoyer du cours avec une feuille d'exclusion.

Quel profil ?

V.Sullivan a écrit:...ou tout simplement un oubli. :lol:

Chouette, un enseignant "bienveillant" !

Dhaiphi a écrit:

V.Sullivan a écrit:...ou tout simplement un oubli. :lol:

Chouette, un enseignant "bienveillant" !

Euh...non. Et puis ce n'est pas l'objet de la discussion. Je vous prierais de bien vouloir garder vos jugements à l'emporte-pièce, merci.

V.Sullivan a écrit:

Dhaiphi a écrit:

V.Sullivan a écrit:...ou tout simplement un oubli. :lol:

Chouette, un enseignant "bienveillant" !

Euh...non. Et puis ce n'est pas l'objet de la discussion. Je vous prierais de bien vouloir garder vos jugements à l'emporte-pièce, merci.

La quasi-totalité des élèves qui oublient de retirer leur couvre-chef dans mes classes le font par simple oubli. Je ne comprends pas non plus le sens de cette remarque.

Je suis bien d'accord avec toi, Tamerlan, nous disons la même chose !

J'avais ajouté le smiley ":lol: ", parce-que ça me paraissait être l'explication la plus évidente (ou du moins la plus fréquente), que je m'étonnais qu'elle soit oubliée. Mais si penser un seul instant qu'un bonnet non retiré peut trouver son explication dans un simple oubli fait de moi quelqu'un de bienveillant, qu'à cela ne tienne !

Moi aussi je suis fier d'être bienveillant

Chez nous aussi, le réglement intérieur interdisant le port de bonnet/casquette n'est jamais respecté par une minorité d'élèves. Le matin à 8H, à chaque sonnerie (9H, 10H, 11H...) dans les couloirs, au self entre midi et deux...
Et il ne sagit jamais de simple oubli en pleine journée.
Bien entendu je ne suis jamais bienveillant en faisant respecter ledit réglement intérieur.

V.Sullivan a écrit:Je vous prierais de bien vouloir garder vos jugements à l'emporte-pièce, merci.

Effectivement, vous n'êtes guère bienveillant...

Tamerlan a écrit:La quasi-totalité des élèves qui oublient de retirer leur couvre-chef dans mes classes le font par simple oubli.

Il est curieux que mes tout petiots CM2 ne pratiquent jamais ce genre d'oublis alors que vous grands gaillards apparemment en sont coutumiers.

Il y a un vrai souci avec ce terme de bienveillance. Être bienveillant ce n'est pas se faire prendre pour une bille ou ne pas faire respecter un règlement intérieur. C'est simplement porter sur l'autre un regard qui n'est pas a priori négatif à moins qu'on ait de solides raisons préalablement étayées.

Dhaiphi a écrit:
Il est curieux que mes tout petiots CM2 ne pratiquent jamais ce genre d'oublis alors que vous grands gaillards apparemment en sont coutumiers.

Vous êtes sans doute un super dresseur de petiots. Pour les miens il ne s'agit que d'oublis très occasionnels.

Tamerlan a écrit:C'est simplement porter sur l'autre un regard qui n'est pas a priori négatif à moins qu'on ait de solides raisons préalablement étayées.

Croyez bien que je pratiquais la "bienveillance", comme monsieur Jourdain la prose, bien avant que Blanquer ne la mette à la mode.

Dhaiphi a écrit:

Tamerlan a écrit:C'est simplement porter sur l'autre un regard qui n'est pas a priori négatif à moins qu'on ait de solides raisons préalablement étayées.

Croyez bien que je pratiquais la "bienveillance", comme monsieur Jourdain la prose, bien avant que Blanquer ne la mette à la mode.

Je m'en doute. Les enseignants qui ne le sont pas me semblent heureusement très minoritaires. Après on peut l'être et être aussi gonflé par le discours de l'institution...

Tamerlan a écrit: Pour les miens il ne s'agit que d'oublis très occasionnels.

Bien dans ce cas vous êtes un super dresseur de grands gaillards.

V.Sullivan a écrit:J'avais ajouté le smiley   ":lol: ", parce-que ça me paraissait être l'explication la plus évidente (ou du moins la plus fréquente), que je m'étonnais qu'elle soit oubliée.

Je pense que ça dépend des bahuts. Et des élèves. Si tous les élèves de la classe sont réglo et qu'on n'a jamais à faire la morale, le couvre-chef n'est pas un sujet fréquent, et l'un ou l'autre élève peut très bien oublier, très sporadiquement, de l'ôter.

Si le couvre-chef fait l'objet de tensions, rappels et velléités de désobéissances multiples, et que c'est un sujet qui nécessite d'être tout le temps remis sur le tapis, l'oubli n'est pas crédible.

Pas étonnant vu le lycée...

Dhaiphi a écrit:

Tamerlan a écrit: Pour les miens il ne s'agit que d'oublis très occasionnels.

Bien dans ce cas vous êtes un super dresseur de grands gaillards.

On fait ce qu'on peut. Je suis dans un bahut d'un patelin très populaire mais l'essentiel des élèves a un rapport pas trop mauvais à l'établissement et à ses règles. La provocation pure et dure peut arriver mais c'est quand même assez rare. C'est plus compliqué au LP industriel d'à côté. C'est sûr.

Tamerlan a écrit:
On fait ce qu'on peut. Je suis dans un bahut d'un patelin très populaire mais l'essentiel des élèves a un rapport pas trop mauvais à l'établissement et à ses règles. La provocation pure et dure peut arriver mais c'est quand même assez rare. C'est plus compliqué au LP industriel d'à côté. C'est sûr.

La comparaison entre un LP indus et un cm2 hors REP (et la capacité à y faire ôter des bonnets ou le sens de signe annonciateur qu'on leur donne) étant en définitive à peu près aussi pertinente qu'entre un chou à la crème et une table de jardin.

Et dans les deux cas, mais à quel moment le mot "bienveillant" est-il devenu une espèce d'insulte ou de moquerie au juste ?! Sachant que ce n'est pas Blanquer qui a associé le mot à l'école, ce n'est pas son mantra à lui. Tout sauf ça en fait (mais c'est un autre débat).

@pseudo-intello
Le fond du refus, c'est contester la règle pour la contester. Selon l'âge et la difficulté, ans un établissement on bataillera sur les bonnets ou les casquettes, dans un autre sur les téléphones, un troisième les machins spinners... il faut bien que la contestation s'exprime. Chacun bute plus ou moins sur le cadre, et c'est particulièrement marqué à tel âge et dans tel milieu.
Quand on en est à fracturer des mâchoires, c'est tout autre chose qui est exprimé.
Ainsi, considérer qu'une contestation telle qu'un bête bonnet comme le signal immanquable d'un danger qui se profile... comment dire ?

pseudo-intello a écrit:

Si le couvre-chef fait l'objet de tensions, rappels et velléités de désobéissances multiples, et que c'est un sujet qui nécessite d'être tout le temps remis sur le tapis, l'oubli n'est pas crédible.

Dans un établissements difficile il y a tellement de choses qui ont besoin d'être rappelé que c'est sans doute une parmi d'autres... Moi ce qui me questionne c'est cette tranquille capacité à affirmer quelque chose sur une situation dont on ne connait rien dans le détail.

pogonophile a écrit:
Et dans les deux cas, mais à quel moment le mot "bienveillant" est-il devenu une espèce d'insulte ou de moquerie au juste ?! Sachant que ce n'est pas Blanquer qui a associé le mot à l'école, ce n'est pas son mantra à lui. Tout sauf ça en fait (mais c'est un autre débat).

C'est un passé qui ne passe pas.

Tamerlan a écrit:

pogonophile a écrit:
Et dans les deux cas, mais à quel moment le mot "bienveillant" est-il devenu une espèce d'insulte ou de moquerie au juste ?! Sachant que ce n'est pas Blanquer qui a associé le mot à l'école, ce n'est pas son mantra à lui. Tout sauf ça en fait (mais c'est un autre débat).

C'est un passé qui ne passe pas.

Et il faut réviser ses classiques avant d'employer le terme à tort et à travers

Blague à part, il est temps que chacun se réapproprie le mot. On peut être bienveillant envers les élèves, ses collègues, les gens en général, sans passer pour je ne sais quoi.

Dhaiphi a écrit:

V.Sullivan a écrit:Je vous prierais de bien vouloir garder vos jugements à l'emporte-pièce, merci.

Effectivement, vous n'êtes guère bienveillant...

Tamerlan a écrit:La quasi-totalité des élèves qui oublient de retirer leur couvre-chef dans mes classes le font par simple oubli.

Il est curieux que mes tout petiots CM2 ne pratiquent jamais ce genre d'oublis alors que vous grands gaillards apparemment en sont coutumiers.

C'est vrai, quand même, comment des enfants qui se déshabillent chacun devant leur patère, tous ensemble, accrochant là leur manteau, leur bonnet, laissant tous ensemble sous l'œil du maître leurs chaussures pour enfiler leurs chaussons, peuvent-ils d'un coup d'un seul se mettre à oublier d'enlever leur bonnet lorsqu'ils passent au collège, alors qu'ils n'ont que ça à penser puisqu'ils n'ont plus ni patère, ni chaussons à enfiler, et alors qu'ils doivent ôter et remettre ce bonnet environ dix fois par jours en passant par la cour pour aller de maths en français, de français en récréation, de techno en histoire, d'histoire à la cantine, etc. ?
Franchement, on se demande comment il peut leur arriver d'oublier un geste qui est pourtant ancré depuis la maternelle....

Un autre truc étonnant : alors qu'il n'arrive quasiment jamais à un élève de primaire d'oublier son cartable en classe, et que cela peut donc paraître acquis, ils se mettent à les essaimer dans toutes les salles par lesquelles ils passent au collège. Ce doit être l'adolescence qui les travaille.


Ceci dit, je ne comprends toujours pas le rapport entre le bonnet et ce que le DASEN aurait dû faire. Ai-je mal lié les messages les uns aux autres et le reproche de n'avoir pas tenu compte du bonnet est-il en fait adressé au professeur lui-même ?

Première remarque (n'ayant encore tout lu) : il s'agit d'un lycée professionnel et non pas d'un lycée technologique.

Dalva a écrit:C'est vrai, quand même, comment des enfants qui se déshabillent chacun devant leur patère, tous ensemble, accrochant là leur manteau, leur bonnet, laissant tous ensemble sous l'œil du maître leurs chaussures pour enfiler leurs chaussons, peuvent-ils d'un coup d'un seul se mettre à oublier d'enlever leur bonnet lorsqu'ils passent au collège, alors qu'ils n'ont que ça à penser puisqu'ils n'ont plus ni patère, ni chaussons à enfiler, et alors qu'ils doivent ôter et remettre ce bonnet environ dix fois par jours en passant par la cour pour aller de maths en français, de français en récréation, de techno en histoire, d'histoire à la cantine, etc. ? Franchement, on se demande comment il peut leur arriver d'oublier un geste qui est pourtant ancré depuis la maternelle....

Un autre truc étonnant : alors qu'il n'arrive quasiment jamais à un élève de primaire d'oublier son cartable en classe, et que cela peut donc paraître acquis, ils se mettent à les essaimer dans toutes les salles par lesquelles ils passent au collège. Ce doit être l'adolescence qui les travaille.

Je ne vois que ça... à moins que l'organisation du collège soit à revoir.