Bac 2021 : programme de mathématiques

Ils sont là :

Enseignement de spécialité :
https://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/68/5/Tle_Maths_Specialite_Voie_G_1134685.pdf

Maths expertes :
https://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/68/7/Tle_Maths_expertes_Optionnel_Voie_G_1134687.pdf

Maths complémentaires :
https://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/68/9/Tle_Maths_complementaires_Optionnel_Voie_G_1134689.pdf

On note, entre autres,  le grand retour du dénombrement, des produits cartésiens, de l'intégration par parties, des barycentres (proposés comme approfondissement), des équations-différentielles (ordre 1), et la fin des probabilités continues et de l'échantillonnage, mais une remusculation des probas discrètes (Bienaymé-Tchebychev). Ah … la disparition des nombres complexes, relégués en math expertes.

Tout ça me semble partir d'une bonne intention, mais si je l'avais proposé à mes élèves, ils auraient mourru

À vos commentaires …

Je trouve plutôt pas mal le programme de spécialité : fini les lois continues, retour du dénombrement, convexité.
Mais je suis perplexe sur les approfondissements : les barycentres, ce n'est pas une petite notion. Pas terrible de mettre ça en option.

Les complexes passent en maths expertes, ainsi que les graphes de spé TES.
C'est donc quasi obligatoire pour une CPGE.

Ca confirme l'impression que j'ai : beaucoup d'élèves qui font la spé prendront maths expertes. Aucun intérêt de faire 6h quand on peut en faire 9, sachant qu'il n'y a pas concurrence d'une autre spé. Surtout pour les dossiers ParcourSup.

Par contre, le programme de maths complémentaires me semble très ambitieux, surtout en 3h avec des élèves pas forcément les meilleurs.
Et je n'aime pas beaucoup le découpage en thèmes fourre-tout.

Merci pour les liens!

Enseignement de spécialité : je trouve le programme très intéressant. Adieu les pseudo stats. Aucun regret! C'était trop des recettes de cuisine sans queue ni tête. Plusieurs grands retours qui font plaisir. Il y a quelques regrets par ci par là. Le cours me semble dense pour 6h.

Maths expertes : intéressant. Je me demande si 3h ce n'est pas trop? Il y a, certes, toujours des choses à faire. Mais peut-être il sera intéressant de partager ces 9h en 7h enseignement de spécialité et 2h maths experts.

Maths complémentaires : cela a l'aire d'être un cours d’animation plus que le cours de maths. Tout est en vrac. La partie stats/probas saute les prérequis et va plus loin que que l'enseignement de spécialité. J'ai l'impression que toutes les bonnes choses ont été rassemblées dans l’enseignent de spécialité et le reste jeté aux maths complémentaires. J'ai du mal à voir à qui s'adresse ce cours... Le grand problème de cette "animation" mathématique est que les élèves risquent de sortir du cours sans réelles connaissances. C'est-à-dire ils ne pourront pas appliquer, même avec calculatrice. Un autre risque possible : les professeurs vont s'adapter au profil des élèves et à leur orientation désirée... Comment classer ces gens-là dans parcoursup?

L'utilité de ces cours pour l'enseignement supérieur. Je ne peux parler que de l'économie et les prépa ECE/ECS. A mon avis, il faut absolument prendre l'enseignement de spécialité. Les maths complémentaires sont très insuffisantes. Toute la partie sur les probas est inutile. Ils vont apprendre tout à partir de zéro en prépa ou Licence. Quant aux maths experts - c'est intéressant et utile... mais à partir de 2ième année d'étude. Ils vont tout oublié. Ou il faut repenser complétement les maquettes en éco-gestion.

Merci infiniment, VinZT.

Eh beh... Le cours de math complémentaires, 3h au lieu de 4h pour faire du plus dense que les TES actuelles : il nous faut une salle près de l'infirmerie là.
Sinon, voilà, c'est ça, ça part d'une bonne intention, je connais quelques élèves pour qui math+math expertes, ça va être un vrai kif, mais il y a tous les autres. Notez que ça a le mérite de la cohérence : on voulait des spécialistes, pas du light.

Premier survol, c'est pas mal. Je sens que Moonchild va nous chanter Manon. Il faut dire que vu les gonzes qu'on a eus en seconde...ça va donner.

Pour faire plaisir à Anaxagore, je vais donner un peu de la voix avec quelques premières impressions après un survol rapide de l'ensemble ; je n'ai pas du tout lu les lignes sur les approfondissements qui, de toute façon, ne concerneront pas les élèves de mon lycée.

Le programme de l'enseignement de spécialité me semble constituer un progrès en terme de cohérence mathématique par rapport aux programmes actuels, en particulier sur la partie proba qui ne met plus la charrue du continu avant les boeufs du discret. Il reste cependant quelques séquelles de la version actuelle (je pense à la définition des intégrales d'abord comme une aire pour les fonctions positives puis ensuite avec les primitives dans le cas général : dans le programme 2012-2021, cela avait paraît-il pour objectif de pouvoir définir très vite les intégrales des fonctions positives en début d'année sans trop creuser le sujet afin de pouvoir aborder les probas continues dès le premier trimestre tout en "spiralant" l'intégration - deux choses que je n'ai jamais faites - mais, dans ce futur programme, je ne vois pas l'intérêt de cette définition en deux temps).
Globalement, la difficulté soulevée par ce programme sera de devoir combler au pas de charge des vides remontant aux années antérieures. Par exemple, la partie sur la géométrie dans l'espace posera exactement les mêmes problèmes qu'aujourd'hui : il va être difficile de construire en si peu de temps des représentations mentales solides susceptibles d’être réinvesties lors de la poursuite d’études en algèbre linéaire en se basant sur un domaine qui n'aura été que très superficiellement étudié au collège et rarement remobilisé en seconde et en première. D'autres détails plus marginaux me semblent illustrer ce travers comme la définition de la composition vou qui se retrouve balancée au moment de la formule de dérivation en cumulant deux difficultés là où les anciens programmes d'avant 2012 étaient plus progressifs avec la définition en première et la dérivation en terminale. Sinon, autre exemple anecdotique, la mention de la bijection dans la partie "vocabulaire ensembliste et logique" relève presque de la poésie : "La  notion  de  bijection  est  rencontrée  naturellement  en  analyse,  en géométrie (notamment bijection entre le plan et R², l’espace et R²), en dénombrement"... bref, les élèves sont censés comprendre ce qu'est une bijection sans qu'on ait défini ce qu'est une application avec son ensemble de départ et son ensemble d'arrivée ; ça va être aussi foireux que la notion de fonction au collège.
Après une lecture superficielle, je ne saurai pas vraiment dire si ce programme est vraiment faisable en une année (ma première impression est que c'est à peu près équivalent en quantité à ce qui ce fait actuellement, peut-être un peu plus lourd mais tout dépend du degré d'approfondissement) mais je suis en revanche sûr que ça ne pourra pas tenir si on doit tout boucler pour une épreuve en mars-avril ou même début mai.

Pour l'option maths expertes, je trouve que ça ressemble à une compilation de la spé maths actuelle des S, de la partie sur les graphes de la spé des ES et de la partie sur les nombres complexes actuelle en plus poussée (formules d'Euler et de Moivre avec applications, partie sur les polynômes et factorisation) ; ça me semble quand même chargé pour 3h hebdomadaires mais il paraît que ça s'adresse à des pointures qui adorent les maths...

Pour l'option maths complémentaires, je déteste la présentation avec les thèmes d'études ; c'est la porte ouverte au brassage d'air pédago et, jusqu'à preuve du contraire, je vais donc considérer que cette option est bidon et que les formations sérieuses du supérieur ayant vraiment besoin des maths ne vont pas s'en contenter et vont exiger la spécialité comme prérequis - parfois officieusement.

Comme Moonchild je continue de penser qu’on nage en plein délire. Entre un système permissif qui permet aux élèves de passer de classes en classes sans acquis et des contenus toujours plus denses à volume horaire réduit (tout en recommandant de faire écrire le cours!), on est en pleine contradiction à tous les niveaux. Ceux qui écrivent ça savent-ils que la moitié de mes élèves du 93 ne savent pas opérer sur les relatifs de tête en début de seconde et que l’immense majorité des enseignants des trois collèges du secteur a systématiquement autorisé la calculatrice en évaluation depuis la sixième?!

Je suis le seul à trouver intéressant l'approche du programme de mathématiques complémentaires ? Bon après comme d'habitude on a clairement pas assez de temps.

Ce n’est pas inintéressant comme approche. Il y aurait eu 5 thèmes d’étude et moins de contenu j’aurais approuvé. A 9 thèmes et autant de contenu nouveau en trois heures c’est peine perdue!

Vous imaginez ce programme de Maths Complémentaires avec les élèves qui n'ont pas fait la spécialité en 1re ?!
Parce qu'il va y en avoir quelques uns...

Ce n’est pas ça qui m’inquiète. Au pire, il y en aura un par classe. Tu vois souvent des 1ES se réorienter en 1S? Ce n’est pas parce que juridiquement c’est possible qu’en pratique c’est monnaie courante.

Badiste75 a écrit:Ce n’est pas ça qui m’inquiète. Au pire, il y en aura un par classe. Tu vois souvent des 1ES se réorienter en 1S? Ce n’est pas parce que juridiquement c’est possible qu’en pratique c’est monnaie courante.

Non, mais j'ai dans ma 2de plusieurs élèves ayant pris PC - SVT sans maths et voulant faire médecine (ou assimilé).
Il va bien falloir qu'ils prennent maths complémentaires en Term, comme recommandé par les doyens de médecine.
Plus tout ceux qui finalement se rendent compte qu'ils ont besoin de maths (ParcourSup, parents, prise de conscience, stratégie d'évitement en 1re).
Il va y en avoir bien plus de 1 par classe.

Chez nous, les IPR ont été clairs : l'enseignement de maths complémentaires est réservé à ceux ayant suivi l'enseignement de spécialité en 1ère. Bon, entre la théorie et la pratique...
Pour moi, ça ressemble un peu à l'enseignement scientifique : applications directes de formules, sans démonstration.

kioupsPBT a écrit:Chez nous, les IPR ont été clairs : l'enseignement de maths complémentaires est réservé à ceux ayant suivi l'enseignement de spécialité en 1ère. Bon, entre la théorie et la pratique...
Pour moi, ça ressemble un peu à l'enseignement scientifique : applications directes de formules, sans démonstration.

Les IPR ne sont pas au dessus des lois. C'est facile de tenir ce discours. Ce sont les premiers à se réfugier dans le fait que c'est le CdE qui est décide lorsqu'on leur dit qu'il n'y a pas de dédoublement pour faire de l'info, par exemple.

Le décret dit que maths complémentaires est destiné PRIORITAIREMENT à ceux ayant fait la spécialité en 1re, pas exclusivement.
Le lycée se devra de proposer une remise à niveau à ces élèves.

C'est bien connu que 2h sur les dérivées ou 2h sur les suites permettent de rattraper son retard.

Oui bien sûr, leur parole ne les engage pas beaucoup... on verra bien à la rentrée 2020 ce qu'on aura...

Matheod a écrit:Je suis le seul à trouver intéressant l'approche du programme de mathématiques complémentaires ? Bon après comme d'habitude on a clairement pas assez de temps.

L'approche des maths complémentaires est de ne faire que les ateliers d'introduction. Est-ce que c'est suffisant? Que les élèves peuvent-ils retenir?
Pour moi, les maths est une matière structurée et rigoureuse. Quand c'est ni l'un ni l'autre, ce ne sont plus les maths.
Le programme dit, que c'est 2-4 semaines par thème, c'est-à-dire 6h à 12h. Ok, prenons à titre d'exemple le premier thème "Modèles définis par une fonction d’une variable" : résolutions d'équation, continuité (et donc les limites), TVI, dérivée, sens de variation, extremums, fonctions de référence, convexité, statistiques à deux variables, études de variations, optimisation, algorithme. Bref 13 thèmes en 6h-12h, c'est-à-dire 28-55 minutes par thème.

Question pour les Néos profs de maths.
Math complémentaires, après avoir pris l’option maths en 1re L... ça le fait ou pas ?

Cette question n'a aucun sens, l'option maths complémentaires n'existe pas dans le système des filières S/L/ES.

Ben, il n'y a plus de 1L.

Euh … il n'y a plus de première L dans le lycée blanquérisé.
En première générale, soit tu prends la spécialité maths, soit tu n'en fais pas (je mets de côté la farce de l'enseignement scientifique).

Ajupouet a peut-être en tête une situation qui concerne un futur redoublant.

Les complexes en maths expertes... Je suis agacé.

« L'accès à l'enseignement "mathématiques complémentaires" sera possible pour des élèves n'ayant pas suivi l'enseignement de spécialité en première. Cependant, les deux programmes étant en partie liés, une remise à niveau des élèves concernés sera nécessaire. »

Nos IPR ont dit que comme il n'y avait pas financement pour une remise à niveau, celle-ci devra être à la charge des familles.

Perso si jamais un élève veut être dans ce cas, il a intérêt à rebosser pendant toutes ses vacances le programme de première (à la rigueur je lui dirais quels points exactement), mais que si ils ne le fait pas ce sera son problème et que je ne perdrais pas de temps avec lui.

Faut pas oublier que maths complémentaires est une option, comptera pour 1% de la note finale (enfin j'ai pas fait le calcul mais ça ne doit pas dépasser 1%) et ne sera même pas évalué par une épreuve finale ou de contrôle continu ...
M'est d'avis que ce cours va être inégalitaire selon le lycée. Tout comme math expertes.

Le programme maths complémentaires est intéressant. Une sorte de ES plus cohérent et plus approfondi.

Très bonne nouvelle le retour du dénombrement et des équations diff. Par contre ... ce programme est à faire en 2 trimestres ? Sachant que le bac est en avril quelque chose comme ça ?