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syrinxx
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Niveau 7

texte pour sujet de devoir Mme Bovary Empty texte pour sujet de devoir Mme Bovary

par syrinxx Jeu 26 Nov 2009 - 21:19
Je dois faire un sujet de devoir pour des 2ndes, nous avons étudié Mme Bovary ( notamment la critique des clichés romantiques) et j'hésite entre deux textes
Lequel des deux vous semble le plus abordable pour des 2ndes? (ce sont de bons 2ndes mais j'ai eu du mal à leur faire comprendre le fonctionnement de l'ironie chez Flaubert, et c'est vrai que ce n'est vraiment pas évident) Dans quel texte l'ironie vous semble-t-elle la plus apparente et la plus facile à expliquer. sachant qu'ils auront des questions pour les guider...
Le 1er raconte les rêves romantiques d'Emma alors qu'elle est couchée auprès de Charles

Emma ne dormait pas, elle faisait semblant d’être endormie ; et, tandis qu’il s’assoupissait à ses côtés, elle se réveillait en d’autres rêves.

Au galop de quatre chevaux, elle était emportée depuis huit jours vers un pays nouveau, d’où ils ne reviendraient plus. Ils allaient, ils allaient, les bras enlacés, sans parler. Souvent, du haut d’une montagne, ils apercevaient tout à coup quelque cité splendide avec des dômes, des ponts, des navires, des forêts de citronniers et des cathédrales de marbre blanc, dont les clochers aigus portaient des nids de cigogne. On marchait au pas, à cause des grandes dalles, et il y avait par terre des bouquets de fleurs que vous offraient des femmes habillées en corset rouge. On entendait sonner des cloches, hennir les mulets, avec le murmure des guitares et le bruit des fontaines, dont la vapeur s’envolant rafraîchissait des tas de fruits, disposés en pyramide au pied des statues pâles, qui souriaient sous les jets d’eau. Et puis ils arrivaient, un soir, dans un village de pêcheurs, où des filets bruns séchaient au vent, le long de la falaise et des cabanes. C’est là qu’ils s’arrêteraient pour vivre ; ils habiteraient une maison basse, à toit plat, ombragée d’un palmier, au fond d’un golfe, au bord de la mer. Ils se promèneraient en gondole, ils se balanceraient en hamac ; et leur existence serait facile et large comme leurs vêtements de soie, toute chaude et étoilée comme les nuits douces qu’ils contempleraient. Cependant, sur l’immensité de cet avenir qu’elle se faisait apparaître, rien de particulier ne surgissait ; les jours, tous magnifiques, se ressemblaient comme des flots ; et cela se balançait à l’horizon, infini, harmonieux, bleuâtre et couvert de soleil. Mais l’enfant se mettait à tousser dans son berceau, ou bien Bovary ronflait plus fort, et Emma ne s’endormait que le matin, quand l’aube blanchissait les carreaux et que déjà le petit Justin, sur la place, ouvrait les auvents de la pharmacie.


Le 2nd c'est le célèbre texte ou Emma lis en cachette au couvent.

Il y avait au couvent une vieille fille qui venait tous les mois, pendant huit jours, travailler à la lingerie. Protégée par l’archevêché comme appartenant à une ancienne famille de gentilshommes ruinés sous la Révolution, elle mangeait au réfectoire à la table des bonnes sœurs, et faisait avec elles, après le repas, un petit bout de causette avant de remonter à son ouvrage. Souvent les pensionnaires s’échappaient de l’étude pour l’aller voir. Elle savait par cœur des chansons galantes du siècle passé, qu’elle chantait à demi-voix, tout en poussant son aiguille. Elle contait des histoires, vous apprenait des nouvelles, faisait en ville vos commissions, et prêtait aux grandes, en cachette, quelque roman qu’elle avait toujours dans les poches de son tablier, et dont la bonne demoiselle elle-même avalait de longs chapitres, dans les intervalles de sa besogne. Ce n’étaient qu’amours, amants, amantes,  ] dames persécutées s’évanouissant dans des pavillons solitaires, postillons qu’on tue à tous les relais, chevaux qu’on crève à toutes les pages, forêts sombres, troubles du cœur, serments, sanglots, larmes et baisers, nacelles au clair de lune, rossignols dans les bosquets, messieurs braves comme des lions, doux comme des agneaux, vertueux comme on ne l’est pas, toujours bien mis, et qui pleurent comme des urnes. Pendant six mois, à quinze ans, Emma se graissa donc les mains à cette poussière des vieux cabinets de lecture. Avec Walter Scott, plus tard, elle s’éprit de choses historiques, rêva bahuts, salle des gardes et ménestrels. Elle aurait voulu vivre dans quelque vieux manoir, comme ces châtelaines au long corsage, qui, sous le trèfle des ogives, passaient leurs jours, le coude sur la pierre et le menton dans la main, à regarder venir du fond de la campagne un cavalier à plume blanche qui galope sur un cheval noir. Elle eut dans ce temps-là le culte de Marie Stuart, et des vénérations enthousiastes à l’endroit des femmes illustres ou infortunées. Jeanne d’Arc, Héloïse, Agnès Sorel, la belle Ferronnière et Clémence Isaure, pour elle, se détachaient comme des comètes sur l’immensité ténébreuse de l’histoire, où saillissaient encore çà et là, mais plus perdus dans l’ombre et sans aucun rapport entre eux, saint Louis avec son chêne, Bayard mourant, quelques férocités de Louis XI, un peu de Saint-Barthélemy, le panache du Béarnais, et toujours le souvenir des assiettes peintes où Louis XIV était vanté.

J'hésite vraiment, sachant que j'ai lu rapidement le 2e texte en classe et que l'on fait qq remarques au début de la séquence (mais ils n'ont rien noté)
Circé
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Expert

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par Circé Jeu 26 Nov 2009 - 21:30
J'opterai pour le texte 1. C'est celui qui me semble le plus évident.

Mais dis-moi, tu traites ce sujet dans quelle séquence? une séquence sur le romantisme ou sur le roman?
Juste de la curiosité de ma part, ne pas y voir une critique.
syrinxx
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par syrinxx Jeu 26 Nov 2009 - 22:02
En fait c'est une séquence sur le travail de l'écrivain, on a analysé chaque étape du travail de l'écrivain à travers ce roman (le choix du sujet, analyse des scénarios, et plans successifs, analyse des brouillons avec à chaque fois le texte correspondant, les doutes et difficultés de Flaubert à travers les lettres à Louise Colet, les relations de Flaubert avec son éditeur, le procès de Flaubert)
Les élèves devaient lire le livre au préalable. Le problème c'est que les élèves étant déçus qu'on ne voit le roman que sous l'angle du travail des brouillons et de la publication (ce qui ne les a pas forcément passionnés), on regretté qu'on n'étudie pas qq textes. Du coup j'ai fait 3 textes et je me suis embarquée dans un truc pas possible parce que Flaubert c'est super difficile à expliquer à des élèves qui débarquent en seconde, même s'ils sont bons. Il a fallu que je leur explique l'ironie et tous n'ont pas compris.... en tout cas ils ont compris la critique du romantisme et les clichés romantiques dégoulinants, c'est déjà pas mal. Mais le comble c'est que je fais le romantisme après, c'est le monde à l'envers!!!!

Moralité : il faut toujours réfléchir soigneusement à sa progression annuelle.
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