Ce qui change au collège

J'avais posté un long message mais j'ai fait une fausse manip et je l'ai effacé !!

En gros je disais qu'il y avait un monde entre le collège et le lycée, il te faudra une petite période d'adaptation. Avec une classe de 6ème, tu peux passer une heure à corriger deux exercices. Nous sommes en milieu de 2è trimestre et les miens sont encore désespérément lents !

Sinon il y a plein de bonnes choses : la participation enthousiaste des élèves (surtout en 6è et 5è), leur spontanéité... Les programmes sont variés, tu peux te faire plaisir !
L'important est de mettre des cadres au début, d'installer une bonne ambiance de travail, sans être trop rigide (main de fer, gant de velours). Une fois que c'est fait, tu peux lâcher du lest et être plus cool tout en resserrant la vis dès que ça dérape.
Le collège, j'adore !

Merci à tous !

Ceci dit je mettrais un bémol sur le "maternage" que je trouve parfois un peu excessif de la part de certains collègues et qui fait qu'un grand dadais de 4° (oh ! classe merveilleuse) peut arriver sans ses affaires et vous dire benoîtement " ce n'est pas ma faute ! Vous n'avez pas une feuille? "

roxanne a écrit:Ceci dit je mettrais un bémol sur le "maternage" que je trouve parfois un peu excessif de la part de certains collègues et qui fait qu'un grand dadais de 4° (oh ! classe merveilleuse) peut arriver sans ses affaires et vous dire benoîtement " ce n'est pas ma faute ! Vous n'avez pas une feuille? "

Je sens que je vais prendre peur

Mouis, je suis assez de cet avis là aussi... mais c'est une réalité : certains sont tellement couvés à la maison que quand ils n'ont pas leur livre, ils osent te dire "c'est maman qu'a oublié de le mettre dans mon sac !" (oui, oui, en 4e...)

Dinaaa a écrit:Mouis, je suis assez de cet avis là aussi... mais c'est une réalité : certains sont tellement couvés à la maison que quand ils n'ont pas leur livre, ils osent te dire "c'est maman qu'a oublié de le mettre dans mon sac !" (oui, oui, en 4e...)

Je vais bien m'amuser, je le sens !

ET bien sûr il faut faire très attention à la terminologie que tu utilises. Il faut que tout soit clair, compréhensible et accessible, à commencer par les consignes. Et puis il faut des nerfs solides, très solides...

Je retiens. merci !

Il y a aussi la question de la LENTEUR, qui peut te surprendre au début. Le cours que tu auras préparé pour tes 6èmes, qui aurait dû prendre 1h environ, durera peut-être 3h. Parce que tu t'apervevras que pour eux (si tu as des élèves comme les miens), recopier 5 lignes que tu auras entièrement écrites au tableau (sans abréviation, avec la bonne couleur etc...) représente un réel effort.

En 6ème, il y a aussi tout ce qui est matériel et rangement: le premier mois certains ne savent pas comment mettre la feuille, avec la marge à gauche, les trous à gauche! Et si tu ne prends pas le temps de vérifier avec eux, pour chaque élève, tu cours le risque d'avoir un vrai foutoir dans le cartable au bout de 3 semaines.

Le tableau est très différent aussi du lycée (j'ai fait mon stage au lycée, puis ai été mutée en collège). Au lycée, on peut se permettre d'écrire n'importe où sur le tableau. Pas au collège. J4ai pris l'habitude d'avoir un tableau "brouillon" pour noter les idées des élèves, le tableau central me sert à noter le cours de manière plus ou moins complète selon le niveau (TOUT est noté en 6ème, juste le plan et les mots difficiles en 3ème), et un tableau pour noter les devoirs. Visuellement les 6èmes ont besoin que ce soit très très clair, avec les bonnes couleurs et tout et tout.

Pour les plus grands (les 3èmes) ce n'est évidemment pas pareil. Et là c'est vrai ça se rapproche un peu plus des secondes. Ils aiment qu'on les prenne pour des grands, avec prise de note etc. Ils seront juste un peu plus lents que les 2ndes.

Bref, il n'y a pas beaucoup de points communs avec le lycée...

J'ai assisté à quelque cours au collège et j'ai été surprise par le rapport de force qui s'installait. J'ai eu l'impression que le collègue fusillait les élèves pour prévenir tout dérapage.
A peine entrés, les élèves devaient mettre le carnet sur le bord de la table, ne devaient pas s'asseoir avant qu'ils en aient reçu l'ordre. Les collègues haussaient le ton tout de suite pour dire "on s'installe en silence".
Cela prouve que ce sont des classes difficiles? ou ce rapport de force est-il toujours nécessaire au collège?

Kilmeny a écrit:J'ai assisté à quelque cours au collège et j'ai été surprise par le rapport de force qui s'installait. J'ai eu l'impression que le collègue fusillait les élèves pour prévenir tout dérapage.
A peine entrés, les élèves devaient mettre le carnet sur le bord de la table, ne devaient pas s'asseoir avant qu'ils en aient reçu l'ordre. Les collègues haussaient le ton tout de suite pour dire "on s'installe en silence".
Cela prouve que ce sont des classes difficiles? ou ce rapport de force est-il toujours nécessaire au collège?

C'est absolument nécessaire, au moins les premières semaines. Au début, ils vont te tester pour voir jusqu'où ils peuvent aller avec toi. Si tu laisses passer la moindre chose, c'est très difficile de revenir en arrière. Bien sûr, il y a des classes plus difficiles que d'autres. Mais en début d'année, tu ne connais pas les élèves, tu ne sais pas ce que tu peux te permettre ou pas.Il faut donc être très claire dès le début sur les règles à suivre dans ta classe.

Et sans aller jusqu'aux classes difficiles, certains élèves sont vraiment petits et peu mûrs... j'aboie aussi dès l'entrée en classe de mes 6e, capables de rester debout des heures pour se dire des trucs aussi passionnants que "C'était quel livre à amener?/Celui-là, on l'a écrit!/ ah, je l'ai aps noté!/ Eh machin, tu me rends mon crayon rose!/...." et j'en passe!
Sur mes deux 6e de cette année, j'ai une classe vraiment douée pour ce genre de broutille. Ils se taisent quand on leur demande, mais ont une capacité de déconcentration... impressionnante.

Il faut donc aboyer dès le début? quand je vois comment agissaient les collègues que j'ai vus (aucun sourire, ton très dur, alors que les élèves n'avaient encore rien fait), je me dis que je n'y arriverai sans doute pas.

Mais je ne veux pas me faire avoir dès le début, ni les traumatiser. Il faudra donc trouver un juste milieu.

Kilmeny a écrit:Il faut donc aboyer dès le début? quand je vois comment agissaient les collègues que j'ai vus (aucun sourire, ton très dur, alors que les élèves n'avaient encore rien fait), je me dis que je n'y arriverai sans doute pas.

Mais je ne veux pas me faire avoir dès le début, ni les traumatiser. Il faudra donc trouver un juste milieu.

Comme le disait ma tutrice quand j'étais stagiaire, il faut être ferme sans être cassante. Pas besoin de crier ou de hurler mais il faut qu'ils comprennent dès le début qu'il ya des régles et que s'ils les enfreignent, la sanction tombe.

Kilmeny a écrit:A peine entrés, les élèves devaient mettre le carnet sur le bord de la table, ne devaient pas s'asseoir avant qu'ils en aient reçu l'ordre. Les collègues haussaient le ton tout de suite pour dire "on s'installe en silence".
Cela prouve que ce sont des classes difficiles? ou ce rapport de force est-il toujours nécessaire au collège?

C'est quelque chose que je je ne connaissais pas en tant qu'élève dans ma classe "allemand-grec", et que j'ai découvert au collège 20 ans plus tard.

Dans la pratique, il s'agit, non pas d'un flicage permanent, mais plutôt de l'instauration d'un cadre qui rassure les élèves et les met en condition de réussite.

1. On se range.
2. On entre en silence (théorique le silence, très théorique... ).
3. On s'approche de sa place : la place assignée par l'enseignant en fonction d'un plan de classe qui permet à tout le monde de bien voir le tableau, tout en séparant les bavards...
4. On sort ses affaires, et on met le carnet à l'angle de la table. "Vous avez vu Madame, j'ai eu un mot positif en anglais !"
Eh oui, le carnet ne sert pas qu'à mettre des heures de colle...
"J"suis prêt !".
"Tout le monde est prêt ?"
5. Bonjour à tous, veuillez vous asseoir.

Y'a pas de flicage là dedans... juste une petite mise en ordre, sinon effectivement... c'est vite le bazar.

Il faut une attention et une concentration de tous les instants.
Le rapport de force est plus rare.

Encore une fois, n'hésite pas à retourner voir plusieurs collègues, dans plusieurs établissements.

On s'y fait très vite.

Ne pas faire ce que je fais :
> faire des blagues dès que ça te vient,
> se vexer si le minimum d'obéissance attendu n'est pas accepté par les élèves, du coup en rajouter dans l'autoritarisme,
> ne pas pouvoir s'empêcher de parler de cul,
> avoir la flemme de mettre une punition, ou de la vérifier,
> avoir la flemme de vérifier si les devoirs sont faits,
> s'en foutre comlplètement si les 3, 4 demeurés de service qui ne font aucun effort ne comprennent rien à ton cours.

Voilà, si tu ne fais pas ça, ça va rouler comme sur des roulettes.

doctor who a écrit:Ne pas faire ce que je fais :
> faire des blagues dès que ça te vient,
> se vexer si le minimum d'obéissance attendu n'est pas accepté par les élèves, du coup en rajouter dans l'autoritarisme,
> ne pas pouvoir s'empêcher de parler de cul,
> avoir la flemme de mettre une punition, ou de la vérifier,
> avoir la flemme de vérifier si les devoirs sont faits,
> s'en foutre comlplètement si les 3, 4 demeurés de service qui ne font aucun effort ne comprennent rien à ton cours.

Voilà, si tu ne fais pas ça, ça va rouler comme sur des roulettes.

C'est une blague!!

doctor who a écrit:Ne pas faire ce que je fais :
> faire des blagues dès que ça te vient,
> se vexer si le minimum d'obéissance attendu n'est pas accepté par les élèves, du coup en rajouter dans l'autoritarisme,
> ne pas pouvoir s'empêcher de parler de cul

Dis, doctor who, tu n'aurais pas un frère jumeau appelé Celeborn qui aurait comme avatar le lapin d'Alice au pays des merveilles ?

doctor who a écrit:Ne pas faire ce que je fais :
> faire des blagues dès que ça te vient,
> se vexer si le minimum d'obéissance attendu n'est pas accepté par les élèves, du coup en rajouter dans l'autoritarisme,
> avoir la flemme de mettre une punition, ou de la vérifier,
> avoir la flemme de vérifier si les devoirs sont faits,
> s'en foutre comlplètement si les 3, 4 demeurés de service qui ne font aucun effort ne comprennent rien à ton cours.

Voilà, si tu ne fais pas ça, ça va rouler comme sur des roulettes.

Pareil pour moi. Malgré les indéniables avantages qui découlent des comportements inverses, je ne peux m'empêcher de faire ainsi. (Le naturel...). Vous noterez que j'ai enlevé une des précisions...

Mais en fait, ça marche pas si mal. Disons que ça passe ou ça casse. Généralement, environ 2 classes sur 3 m'adorent, et l'autre me déteste. Jamais eu de classes indifférentes, pour l'instant.

Mais j'ai des qualités, tout de même. Et ces défauts n'en sont pas tous, tout le temps.

Pour parler de cul, les derniers exemples en date :
> faire la fessée de Rousseau en troisième, en leur annonçant qu'aujourd'hui, on allait parler sexe,
> expliquer à ces mêmes troisièmes que je leur laisse le choix dans la date, puis leur expliquer ce qu'est une contrepèterie,
> leur expliquer la métaphore du moule au début des Confessions, en laissant entendre qu'un changement de genre n'entraînait pas forcément un changement de sens.

Voilà, voilà : je suis un grand malade.

j'ai un collègue qui fait ça tout le temps, avec les 3èmes, et j'ai surpris des conversations d'élèves : les plus aguerris trouvent ça malsain "c'est drôle, mais c'est un prof quand même...".
Perso j'en fait aussi, mais c'est tellement second degré qu'il n'y a que moi qui comprend je crois...
Pareil, certaines classes m'aiment bien, avec une ça passe pas du tout. Selon les périodes ça change...

Je pense ue ça fait un peu trop, franchement. Une fois de temps en temps, c'est bon pour l'éthos du prof. Mais là... Faut que je me calme.