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Lysimaque
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Habitué du forum

Comment travailler en double niveau sans tout sectoriser ? Empty Comment travailler en double niveau sans tout sectoriser ?

par Lysimaque Mer 22 Juin - 7:01
Bonjour,

Je ne connais pas encore exactement le niveau de classe que j'aurai l'an prochain. La seule chose dont je suis sûre, c'est que ce sera un double niveau avec des CP.

Jusqu'à présent, quand j'avais un double niveau en primaire, en français et en mathématiques, je partageais les temps d'activités. Par exemple j'étais en leçon avec un niveau, pendant que l'autre niveau était en autonomie. Cela donnait une classe fractionnée, un peu comme si on avait deux classes dans le même local avec toutes les difficultés que cela peut entraîner : élèves qui ne savent pas toujours travailler en autonomie, pas de temps pour corriger sur le vif les exercices, pas de cohésion de classe, ...

Je voudrais changer cette organisation.
En lisant les différents messages que Doublecasquette/Akwabon sur les différents forums où elle intervient, j'ai découvert qu'elle avait une gestion totalement différente de la classe en cours multiples. J'aimerai, comme elle réussir à travailler d'avantage en classe entière en différenciant uniquement l'écrit. Jusqu'où est-ce possible ?

Prenons l'exemple d'une GS/CP. En GS je suivrais la méthode de Thierry Venot. En CP, probablement Borel Maisonny. Comment articuler le travaille entre ces deux méthodes avec les deux niveaux, sans tout séparer ?
doublecasquette
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Enchanteur

Comment travailler en double niveau sans tout sectoriser ? Empty Re: Comment travailler en double niveau sans tout sectoriser ?

par doublecasquette Mer 22 Juin - 7:59
On ne peut pas procéder comme ça et, en utilisant BM et Venot, on est obligé de "sectoriser" par niveau... sauf que... on peut faire un départ commun, avec les deux méthodes, au moins en début d'année.

Par exemple, avec Venot, tu peux faire les exercices d'écoute et d'organisation de l'espace et du temps, pendant l'horaire de musique : il suffit de mettre quinze minutes de musique tous les jours, en rituel, en début d'après-midi par exemple.
Cela te permet de faire participer aussi tes CP qui réviseront.
Tu peux mener parallèlement, dès le début d'année, le deuxième chapitre, "La phrase et les mots", pendant l'horaire de langage oral, étude de la langue, et faire cela, en début de matinée : il te suffira ensuite de continuer en suivant le programme de grammaire de CP tranquillou avec les deux niveaux pour que la plupart des gamins de CP (et de GS) sachent en fin d'année désigner un nom, un article ou un verbe, employer à bon escient singulier et pluriel, masculin et féminin, repérer le verbe et son sujet dans une phrase très simple et connaître les terminaisons du présent des verbes du premier groupe, d'avoir et d'être.
La partie intitulée "Les syllabes" pourra être traitée pendant les moments de lecture des CP, avec BM, si tu en vois l'utilité. C'est une partie qui doit être sans doute très utile dans une GS pure, mais qui est un peu redondante quand les élèves de GS côtoient à longueur de journée des élèves qui apprennent à lire : ils ont vite fait de prendre conscience de ce qu'est une syllabe, "de l'intérieur"...

Enfin, quand tu en arriveras aux derniers chapitres "Les voyelles", "Les consonnes", "Écrire et lire des syllabes", l'année scolaire sera déjà bien entamée, tes CP, sauf "cas pathologique", n'auront vraiment pas besoin de travailler avec les plus petits sur des choses qu'ils maîtrisent déjà parfaitement et il te faudra vraiment profiter d'un moment où les grands sont sur un travail en autonomie (écriture, exercices écrits) pour mener tes séances.
Maintenant, rassure-toi, si tu as bien engagé le processus en début d'année avec BM, ces séances sont tellement simples et répétitives que tu pourras très bien, après les premières fiches qu'il faudra décortiquer avec eux plus soigneusement, donner occasionnellement la fiche à faire seuls à tes petits les jours où tu es un peu à la bourre avec les plus grands (les fiches d'écoute, je les leur décortique très vite d'un coup, en syllabant les mots, puis je les envoie à leur place les faire seuls, ensuite, je prends cinq à dix minutes pour une correction individuelle en les aidant à conscientiser ce qu'ils entendent et en les faisant corriger avec moi éventuellement... jusqu'à ce qu'ils aient tous "feu vert").
En fin d'année, ça devient la formalité et toi, tu te retrouves un peu désœuvrée entre tes GS, qui font leur fiche tout seuls, et les CP qui te lisent leurs pages de lecture en moins de temps qu'il ne faut pour le dire... Du coup, il te reste du temps pour la DDM !

Pour BM, en début d'année, je fais un départ commun :
- présentation des lettres au tableau (les voyelles sont présentées deux par deux pour qu'il y ait quelque chose à faire et à dire)
- recherche orale de mots où on entend les deux sons
- repérage de ces deux lettres en script et en cursive
- lien lettre, son, geste
La seule différence est que je n'impose pas aux GS de trouver forcément quelque chose, en revanche, ils répètent obligatoirement, comme leurs camarades de CP "cinémaaaaa --- aaa --- aaa", "moooo ---- ooo- oooo-- toooo-- oooo -oooo", etc.
- Il arrive qu'ils assistent aussi à la présentation de l'écriture cursive, sans y participer néanmoins, juste pour qu'ils prennent l'habitude de suivre une procédure. Si je fais faire des gestes en grand, dans l'air, les GS participent et j'en prends souvent un avec moi pour servir de modèle aux autres.
Ensuite, ils ont leur propre progression de "graphisme préparatoire à l'écriture cursive" (j'assume parfaitement et de mieux en mieux mes différences avec DD, depuis que j'ai quitté EDP... même pas honte !) où ils avancent à leur rythme du "dessin de formes liées" (ponts à l'endroit puis à l'envers, vagues, boucles, ronds, demi-ronds) aux lettres qu'ils retrouvent ensuite chez Venot, dans la partie Voyelles sans difficultés notables ni mauvaises habitudes, tout en évitant à leur maîtresse le traumatisme de toujours mal faire, ne jamais comprendre, sans arrêt relire la Bible pour s'en imprégner en ne comprenant rien ou presque parmi toutes les formules ampoulées et les différents Évangiles apocryphes à aller lire et relire sur le net, naviguer entre les dernières rééditions toujours indispensables, sans aucun espoir de s'amender vraiment...

Ensuite, les autres séances d'écriture-lecture de la journée (écriture et dictée sur le cahier du jour, fiche du tome 3 et lecture dans le livre) sont réservées aux CP, les GS étant attelés sur un autre travail (ou dans les coins-jeux, mais silencieux).

À partir de la mi-octobre (parfois un peu plus tôt ou un peu plus tard), lorsque les quantités de lecture deviennent plus importantes à lire dans BM (vers la page du c), les GS ralentissent trop les CP, surtout lorsqu'ils ont très envie de participer eux aussi. Alors, je ne les fais participer qu'au tout début de la séance d'introduction d'une nouvelle lettre (donc une séance du début de matinée tous les deux jours) et je leur trouve un autre travail pour le reste du temps.
Comme j'utilise aussi les Alphas, c'est le moment où j'introduis les fiches du cahier d'activités de l'ancienne version de la méthode. Ils colorient avec application leurs petits personnages et moi, j'ai du temps pour les CP !

Tu n'as pas parlé des mathématiques, mais là, il y a aussi matière à départ commun, surtout si on suit Compter Calculer qui reste très longtemps sur les nombres de 1 à 10.
Je fais toutes les activités collectives en groupe-classe et, quand les CP se retrouvent sur leur page de fichier, je prends les GS avec moi pour des exercices collectifs supplémentaires concernant leur programme à eux (qui ne comporte aucun nombre jusqu'à la rentrée de novembre - sevrage file numérique oblige...), avant de les lancer sur leur fiche pendant que je corrige celle des CP.
Du coup, lorsqu'en novembre, nous commençons avec 1, 2 et 3 et les quatre opérations (enfin, que deux au début, parce que multiplier et diviser lorsqu'on n'a que une, deux ou trois unités et qu'on n'envisage pas d'étudier déjà les fractions décimales, c'est difficile...), les GS ont déjà l'habitude de raisonner sur des quantités concrètes, de les manipuler et commencent même à utiliser le vocabulaire (plus, moins, égal, de plus, de moins...) spontanément.

[Je présente mes excuses au DDphiles de m'être ainsi lâchée... Mais je vous jure que ça fait du bien !]

midjie
midjie
Niveau 8

Comment travailler en double niveau sans tout sectoriser ? Empty Re: Comment travailler en double niveau sans tout sectoriser ?

par midjie Mer 22 Juin - 9:27
doublecasquette a écrit:
Ensuite, ils ont leur propre progression de "graphisme préparatoire à l'écriture cursive" (j'assume parfaitement et de mieux en mieux mes différences avec DD, depuis que j'ai quitté EDP... même pas honte !) où ils avancent à leur rythme du "dessin de formes liées" (ponts à l'endroit puis à l'envers, vagues, boucles, ronds, demi-ronds) aux lettres qu'ils retrouvent ensuite chez Venot, dans la partie Voyelles sans difficultés notables ni mauvaises habitudes, tout en évitant à leur maîtresse le traumatisme de toujours mal faire, ne jamais comprendre, sans arrêt relire la Bible pour s'en imprégner en ne comprenant rien ou presque parmi toutes les formules ampoulées et les différents Évangiles apocryphes à aller lire et relire sur le net, naviguer entre les dernières rééditions toujours indispensables, sans aucun espoir de s'amender vraiment...

pompom
Merci!! Qu'est-ce que ça fait du bien de lire ça!!! Je fais partie de celles qui n'ont jamais rien compris à ce qu'il fallait faire exactement.... Mais ça semblait si évident pour les autres que je n'osais rien dire... Very Happy
Lysimaque
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Habitué du forum

Comment travailler en double niveau sans tout sectoriser ? Empty Re: Comment travailler en double niveau sans tout sectoriser ?

par Lysimaque Mer 22 Juin - 10:23
Merci pour tous ces conseils, Doublecasquette.
Moi aussi je laisse tombé le bouquin de DD.
J'ai toujours pas compris son histoire de dessin opposé au graphisme opposé à l'écriture.

L'idée du rituel de musique me plait bien. Je la met de côté pour mon emploi du temps.
Il faut que je demande à ma collègue de GS ce qu'elle a vraiment fait dans ce domaine.
Avant que je n'arrive sur l'école, elle suivait phono. Mais je lui a passé de l'écoute des sons à la lecture. Elle l'avait trouvé très bien fait et a gardé mon manuel toute l'année.
De mon côté, les MS ont suivi "entraînement auditif". Ils sont déjà assez bien entraînés.
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