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Palombella Rossa
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Prix littéraires 2011.  Empty Prix littéraires 2011.

par Palombella Rossa Mer 2 Nov 2011 - 13:03
Prix Renaudot à Emmanuel Carrere pour Limonov, -- un très bon livre, effectivement.
:succes:
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Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par Palombella Rossa Ven 4 Nov 2011 - 12:57

http://livres.fluctuat.net/blog/50913-le-dissident-edouard-limonov-reagit-au-prix-renaudot-2011--j-eprouve-une-joie-mechante-.html
Palombella Rossa
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Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par Palombella Rossa Ven 4 Nov 2011 - 13:09
Le Médicis à Mathieu Lindon

Pour son roman "Ce qu'aimer veut dire" (éditions P.O.L.)

Une affreuse daube.
J'ai à peine honte de le dire, mais j'ai trouvé ce livre absolument insupportable.
Le pauvre rejeton du grand éditeur de Beckett Robbe-Grillet etc. qui traîne son spleen et sa nullitude dans un 100m2 rue de Vaugirard en se gavant de LSD ...
Y'a bien de la misère, même chez les riches (Aïe ! pas sur la tête, siouplaît)
Ah oui, on voit un peu passer Michel Foucault, et, en coup de vent, Barthes (pour en dire une saloperie, d'ailleurs).
Bref : mérite un large détour -- pour fuir.
lulucastagnette
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Empereur

Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par lulucastagnette Ven 4 Nov 2011 - 13:10
N'aie pas honte de dire que c'est une daube, c'en est une, et une belle !!
Palombella Rossa
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Prix littéraires 2011.  Empty ...et le Médicis étranger à David Grossman

par Palombella Rossa Ven 4 Nov 2011 - 13:36


David Grossman est couronné par le Médicis étranger pour Une femme fuyant l'annonce (Seuil).
Un vrai écrivain, LUI.
Thalie
Thalie
Grand sage

Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par Thalie Ven 4 Nov 2011 - 14:12
J'adore Emmanuel Carrère depuis La Moustache. Un Roman russe était génial. Je vais vite me procurer celui-ci.
Merci Palombella pour les articles.
lulucastagnette
lulucastagnette
Empereur

Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par lulucastagnette Ven 4 Nov 2011 - 16:56
J'ai bien aimé "Limonov" mais je ne lui aurais pas attribué de prix, personnellement.
Palombella Rossa
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Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par Palombella Rossa Lun 7 Nov 2011 - 11:29


Limonov, suite :
http://www.slate.fr/story/45887/edouard-limonov-litterature-russie
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Abraxas
Doyen

Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par Abraxas Lun 7 Nov 2011 - 15:03
Et Liberati pour le Femina — j'en suis ravi, c'est un bouquin intéressant…
marininha
marininha
Habitué du forum

Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par marininha Mar 8 Nov 2011 - 21:58
Le Goncourt des lycéens à Carole Martinez pour Du Domaine des Murmures.

J'ai beaucoup aimé une fois de plus.
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Rosam31
Niveau 3

Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par Rosam31 Mar 8 Nov 2011 - 22:52
Coucou!

Pour quelques nouvelles ou essais:

sabineaussenac.co, ou rosam31 dans Le Post.

Pour des poésies:

poesie-sabine-aussenac.co

Et peut-être, mais seulement peut-être bientôt mon roman, si je remporte le prix Nouveau Talent 2012-mon "British Kiss" était dans les 5 finalistes l'an passé...Et un jour, quand je serai grande, peut-être sera-t-il édité, lui aussi...

Amitiés à tous. Sinon, last but not least, ma "page"(toute neuve, l'autre est morte) pseudo "écrivain" sur Facebook, ou simplement mes articles en lecture publique.

La femme qui se prenait pour un écrivain.

_________________
Ma tête ce n'est pas après une manif pour tous, non, c'est juste après mon AT (accident de trajet) du 18 avril. Après 4 h de trajets, chute, double trauma facial-crânien, double fracture du nez, éclatement labial, écrasement du trijumeau, et j'en passe. Mes lunettes? En ce 7 juin, pas remboursées encore? Mon dossier médical déjà en cours? Pas validé, non, pensez, je ne suis pas COTOREP, alors je n'existe pas.
Sabine, 20 ans TZR.
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Rosam31
Niveau 3

Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par Rosam31 Mar 8 Nov 2011 - 22:53
L’HYMNE A LA JOIE





« Plus de tenailles

Plus d'ombres noires

Plus de craintes

Il n'y en a plus trace

Il n'y a plus à en avoir

Où était peine, est ouate

Où était éparpillement, est soudure

Où était infection, est sang nouveau

Où étaient les verrous est l'océan ouvert

L'océan porteur et la plénitude de toi

Intacte, comme un œuf d'ivoire.



J'ai lavé le visage de ton avenir. »



Henri Michaux





Les murs, d’abord, s’étaient vidés. Et puis le reste de l’appartement avait suivi. Elle avait vendu d’abord sur Ebay, et puis, lorsque sa carte bleue avait été bloquée, dans Le Bon Coin.

Somme toute, cette assiette en Bleu de Delft, souvenir de ses années de belgitude, n’était pas indispensable à sa survie. Le vélo d’appartement non plus, puisqu’elle n’avait plus du tout le temps ni l’envie de pédaler ou d’aller courir.

Peu à peu, les menus objets, souvenirs d’une vie, avaient disparu. Ce tapis, un Kilim hérité de sa grand-tante, et puis le samovar rapporté de Russie.

Au fur et à mesure que l’espace s’agrandissait autour d’elle, il lui semblait pourtant que son univers rapetissait.

Et puis ce silence…Cet assourdissant silence. C’était comme si le monde se taisait. Peu à peu, elle en oubliait les clameurs et les chants. Cela avait commencé au sein même de son foyer, lorsqu’elle avait vendu successivement le lave-vaisselle, puis la machine à laver, et enfin la stéréo.

Bien sûr, il lui restait cette étagère de CD, et elle rêvait, parfois, devant U2 ou La Traviata. Bien sûr, elle chantonnait, encore, sous la douche ou en rangeant. Mais plus question de hurler à tue-tête Se bastasse une bella canzone en s’imaginant à la Nouvelle Star. Une Susan Boyle aphone, voilà ce qu’elle était devenue.

Elle avait aussi cessé de fréquenter les grandes surfaces. Terminées, les annonces vantant les rudesses d’un fromage de pays ou les douceurs gouleyantes d’un vin ; ne demeurait que le cliquetis saccadé de la caisse du discount. Voire même, de plus en plus souvent, cette torpeur fatiguée de la salle d’attente emplie de tristesse et de surpoids, lorsqu’elle se mêlait, ombre timide et nauséeuse, aux nécessiteux faisant la queue au Secours Populaire.

Lui manquaient, en fait, les bruits de la vie, les clameurs du monde, tous ces flonflons de la normalité.

Depuis combien de temps n’avait-elle pas pris un café en ville ? Elle ne savait plus. Mais elle se souvenait de tout. Le bruit de la porte que l’on pousse, cet imperceptible glissement d’un brouhaha citadin vers un kaléidoscope de voix croisées et de tintements de verres ; ce n’était pas l’œuf de Prévert, mais ça y ressemblait…

Et les brasseries…Comme elle les avait aimées, les brasseries parisiennes, avec leurs chaleurs et leurs excès. Les cliquetis affairés des couverts gourmands, les « chaud devant ! » souriants, les pressions et les machines à expresso.

Elle passait devant les vitrines et regardait manger les gens, et elle se sentait comme au spectacle, souriant parfois comme une enfant en se souvenant des Profiteroles ou du Sauternes, cent madeleines en bouche, en mémoire de goût.

L’été, elle allait dans les parcs. Cela au moins, on ne le lui prendrait pas. Oui, il lui restait cette liberté là, d’arpenter encore et encore les jardins de sa ville, et elle regrettait d’avoir quitté la ville rose pour cette petite cité gasconne. Car en dehors des bords de rivière et d’un square étroit, la ville embourgeoisée manquait cruellement d’allées et de marronniers.

Elle regardait courir les petits Hollandais en vacances, et se souvenait des plages languedociennes et des déferlantes de Biarritz. Elle n’avait qu’à fermer les yeux pour s’étourdir de cigales ; au parfum de l’ambre solaire de l’enfance se mêlaient les cris des mouettes, au souvenir brûlant du sable que l’on foulait au midi s’ajoutait le mugissement du vapeur partant vers les îles.

Orpheline. Elle était orpheline du monde. Elle avait peu à peu glissé vers une surdité sociale, lorsque les ennuis familiaux, potentialisés par des soucis financiers majeurs, lui avaient retiré ses marqueurs environnementaux. Comme un détenu privé de ses droits civiques, elle avait fait le deuil de toutes ces petites habitudes sociales qui cimentent le quotidien et vous amarrent à la normalité.

Elle n’était pas pauvre, loin de la. Elle travaillait, même. Mieux : elle était fonctionnaire. Mais comment expliquer à des collègues déjà tellement enferrés dans leur ronronnement qu’elle mangeait grâce à des colis alimentaires ? Alors elle se taisait, observant de loin les rituels banalisés de leurs soucis ridicules – allait-on avoir un lecteur de DVD dans la salle 14 ?-, quand elle ne savait pas si les huissiers lui laisseraient sa télévision…

Parfois, elle volait, d’ailleurs. Le papier toilette dans le train qu’elle ne payait pas ; des barquettes à la fraise dans le placard de la salle des profs ; un magazine dans une salle d’attente. Elle ne parlait plus de sa situation, même au dentiste, étonné par l’état de sa bouche. Non, elle n’avait pas les moyens de se payer des couronnes. Non, elle n’avait pas droit à la CMU.

Car elle l’avait déjà tellement racontée, son histoire. Dans les cabinets des avocats et dans les prétoires, aux assistantes sociales et aux juges, au rectorat et à ses amis, à des inconnus dans des squares, en riant, en plaisantant, en accusant, en s’énervant, en s’obstinant.

Et puis elle s’était tue.

Personne ne la croyait, de toutes façons. Son horizon se rétrécissait de mois en mois, le responsable de ses maux coulait des jours heureux à l’étranger, on allait sans doute l’obliger à payer pour un autre jusqu’à la fin de ses jours. Son chant du cygne avait été de passer LE concours, mais elle n’était pas arrivée au grand oral. Silencieuse, elle feuilletait les brochures des collectivités territoriales comme on parcourt des catalogues de voyages.

Ce qui lui manquait le plus, c’était la joie. Rien qui vaille la joie, lui avait répété Sophocle dans son adolescence. Le calme carcéral de son quotidien ricochait sur les souvenirs des jours heureux ; et ce silence dont l’opacité redoublait au fil du temps projetait en sa mémoire les ombres chinoises des bonheurs d’autrefois.

C’était ce rire absolu des grandes cousinades, quand au soir on jetait les nappes sur les tables au jardin, quand s’allumaient les lampions et les yeux des jeunes gens, et que les mains disaient que l’été était bon. Et puis tous les pétards et les accordéons, et tous les festivals et encore les flonflons, et les feux d’artifice et les bals de quartier, quand on court vers la Seine, mais pas pour s’y jeter.

Comme ces aveugles qui gardent en mémoire les couleurs, elle se souvenait. De la liesse joyeuse des tablées familiales, de l’hystérie des concerts de ses groupes préférés, du chuchotis qui précède les trois coups au théâtre, du bruit des réacteurs avant l’atterrissage ; et certains bruits, en synesthésie de vie, l’accompagnaient plus que d’autres.

Il y avait l’appel aux marrons chauds qui précédait la brûlure douce et l’éclat mordoré des châtaignes en bouche. Quand elle passait des après-midi entières à gâter ses princesses dans les grands magasins, et qu’elles s’arrêtaient pour partager ce trésor, les bras chargés de colifichets de chez Claire’s, les sacs pleins d’échantillons Yves Rocher, avant de renter faire de joyeux essayages en écoutant ensemble le dernier CD de Céline Dion.

Elle en avait lu, depuis, des pages rassurantes de magazines de vulgarisation psy, où de savants thérapeutes expliquaient que l’amour passe simplement par l’écoute et la joie, mais on ne lui ôterait pas de l’idée que sa décroissance involontaire, l’empêchant d’assurer la poursuite des études de ses amours et de jouer pleinement son rôle de maman, était aussi partiellement responsable du silence qui s’était instauré entre elles…

Ce qui lui manquait le plus, c’était ce crépitement des bûches accompagnant le chant régulier du balancier de la vieille comtoise, dans la maison de famille. Car il était le marqueur affectif de tant d’autres joies tribales, des rires sous la cascade, des voitures d’amis lointains klaxonnant à la montée du chemin, des longues discussions jusqu’aux étoiles, lorsqu’on refait le monde à grands coups de rosé. C’est qu’elle l’avait fatiguée, sa famille, avec ses histoires et ses ennuis, tant et tant que la cellule rassurante avait fini par faire place à des sourires de courtoisie, inutiles et glacés.

Et puis les surprises, elle aimait tant les surprises…Son téléphone ne sonnait plus pour annoncer un bouquet de fleurs. Ses nuits ne bruissaient plus de caresses impromptues. Au contraire, elle en était venue à redouter certains bruits, comme celui de la sonnette, quand s’invitaient les huissiers.

Calfeutrée dans ses souvenirs, elle glissait ainsi peu à peu vers une surdité affective, comme si un mal mystérieux, à l’instar de quelque inexorable atteinte virale, l’avait irrémédiablement coupée des sons et du sens de la vie.

C’est plus par habitude que par enthousiasme pédagogique qu’elle proposa aux élèves d’écouter Beethoven, par un doux matin de janvier. Il fallait préparer la semaine franco allemande, et certains réciteraient quelques lignes du texte de Schiller, pour ponctuer le traditionnel happening culturel qu’elle organisait dans son collège. Elle n’allait pas en plus tenter de didactiser quelque chanson de Tokio Hotel, elle n’avait pas vraiment la tête à ça.

Comme toujours, dans son établissement de banlieue, elle s’apprêtait à jouer les Super Nanny, avant de réussir à faire établir le calme dans sa petite classe bigarrée et agitée. Mais le silence se fit, comme par miracle. Dès les premières notes de l’Hymne à la joie, les réponds des cordes et des cuivres semblèrent faire miracle sur le brouhaha habituel ; Farid la regarda et sourit, posant le cutter qu’il avait déjà sorti de sa trousse. Bien sûr, la classe avait déjà travaillé le sujet, ils avaient regardé ensemble des vidéos, où fanfares présidentielles et classe de primaire se disputaient l’âme européenne. Mais aujourd’hui, c’était leur tour. Ils allaient chanter.

Et au fil de l’heure, le silence se fit, au rythme de la musique. Elle emportait tout, elle dissolvait les rancœurs des quartiers, elle éteignait les feux de voitures, elle soulevait les voiles et les niqabs. A ce moment là, en regardant Abdelaziz sourire à David, en voyant la petite larme couler sur la joue de son grand baraqué d’Omar, la jeune femme eut soudain l’impression d’entendre à nouveau le chant du monde.

Et lorsque les voix aux accents bariolés entonnèrent les paroles de l’hymne, lorsque la porte s’ouvrit doucement et que les élèves des classes voisines vinrent, bouche bée, écouter Zohra et Abdelkader chanter la paix, devant les grandes affiches de Berlin tentant de cacher la misère des murs de leur petit collège de ZEP, elle eut soudain l’impression que la surdité de Beethoven avait été la sienne, mais que la joie était revenue. Enfin.

Le silence était rompu.

Elle se souvint du compositeur, à moitié fou, vagabondant devant ses pianos sans pieds, chassant ses amis pour mieux sentir les soubresauts de sa propre création ; elle vit tomber le Mur de Berlin, elle regarda cet étudiant arrêter les chars à Tienanmen, elle entendit se construire l’Europe, au son même des cordes et des hautbois faisant écho aux merveilleuses paroles de Friedrich Schiller ; et elle se rappela que c’est en surdité quasi-totale que le Maître avait dirigé la première représentation de sa symphonie, continuant à battre la mesure alors même qu’un tonnerre d’applaudissements s’élevait à sa gloire.

Dès les jours suivants, ils revinrent. Tous les petits sons qu’elle avait oubliés. Un à un, comme si une fée les reposait nuit après nuit dans son berceau, ils reprirent possession de sa vie. Lentement, elle recouvra la mémoire du quotidien et des bonheurs. L’amnésie auditive dont elle avait été si longtemps frappée fit peu à peu place à la légèreté retrouvée. Elle osa répondre au marchand qui la hélait et acheter un cornet de marrons chauds au coin de la place du Capitole. Elle promit à ses filles qu’elle irait les voir, on se débrouillerait. Elle appela une nouvelle avocate. Elle réserva une location à Arcachon, d’ici l’été, on verrait ; il lui sembla entendre déjà le bruit des vagues et voir miroiter l’océan du haut de la dune du Pyla.

Cela avait commencé par le crissement de la plume sur le papier, soir après soir. Et par le bruit régulier des touches de son ordinateur. Elle avait réussi à le garder, négociant cette survie avec l’âpreté d’un détenu quémandant la dernière cigarette. Il ronronnait à présent toutes les nuits, tel un chaudron magique concoctant potion.

Et puis les feuilles rejetées une à une par le ventre de son imprimante qui cliquetait frénétiquement, et la voix de la postière, demandant si elle désirait un recommandé.

Le bruit. Le bruit était là, dans sa tête. Tous ces mots qui s’entrechoquaient, comme des galets au fil d’un ressac. Ils se bousculaient, joyeux, insouciants, heureux. Elle les entendait rire et s’interpeller, et il lui suffisait de s’asseoir à son bureau pour qu’ils lui arrivent. Les mots. Les mots étaient de retour.

Car elle savait désormais qu’elle devait dire le monde pour en entendre à nouveau les sons. Et chaque poème qui naissait dans son âme était comme un écho aux joies de l’antan, chaque nouvelle qu’elle couchait sur le papier comme une pastorale nouvelle.

Là où auparavant elle était couchée, elle marchait, debout, vers l’inconnu. Là où était la nuit, se tenait cette lumière, qu’elle croyait avoir perdue. Le chant du monde était revenu : et elle en deviendrait la soliste. Sa pauvreté se ferait hymne à la joie, et du silence, de l’assourdissant silence des tristesses, elle composerait une symphonie. Elle deviendrait écrivain.


„Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!
Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Brüder,
Wo dein sanfter Flügel weilt.“

« Joie ! Joie ! Belle étincelle divine,
Fille de l’Elysée,
Nous entrons l'âme enivrée
Dans ton temple glorieux.
Ton magique attrait resserre
Ce que la mode en vain détruit ;
Tous les hommes deviennent frères
Où ton aile nous conduit. »

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Ma tête ce n'est pas après une manif pour tous, non, c'est juste après mon AT (accident de trajet) du 18 avril. Après 4 h de trajets, chute, double trauma facial-crânien, double fracture du nez, éclatement labial, écrasement du trijumeau, et j'en passe. Mes lunettes? En ce 7 juin, pas remboursées encore? Mon dossier médical déjà en cours? Pas validé, non, pensez, je ne suis pas COTOREP, alors je n'existe pas.
Sabine, 20 ans TZR.
Palombella Rossa
Palombella Rossa
Neoprof expérimenté

Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par Palombella Rossa Mer 16 Nov 2011 - 13:28
Et l'Interallié à Morgan Sportès, un bon écrivain -- je n'ai pas lu son livre, qui s'inspire, je crois, de l'affaire Ilan Halimi.
Sera-t-il possible de faire mieux que le roman du regretté Thierry Jonquet Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ?


http://www.livreshebdo.fr/prix/actualites/le-prix-interallie-2011-couronne-morgan-sportes/7639.aspx
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Invité31
Sage

Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par Invité31 Mer 16 Nov 2011 - 21:05
Avez-vous vu ça ? http://www.livreshebdo.fr/prix/actualites/demissions-en-cascade-au-prix-du-savoir-et-de-la-recherche/7635.aspx
Angua
Angua
Grand sage

Prix littéraires 2011.  Empty Re: Prix littéraires 2011.

par Angua Mer 16 Nov 2011 - 22:48
Prix souvent trop peu médiatisé (pour cause de "mauvais genre", sans doute): le prix Européen Utopiales Pays de la Loire (oui, l'intitulé est pompeux) pour Rêves de Gloire de Roland C.Wagner.
Je ne l'ai pas encore lu, c'est bien la première fois que je crois autant en un bouquin simplement suite aux échos (bruyants) qu'il a eu dans mon entourage directe et indirect. Pour tous ceux qui s'intéressent à la guerre d'Algérie, qui se demandent ce qu'est l'uchronie ou qui sont passionnés de musique, je pense que vous pouvez y aller sans hésitations!
Une critique ici: http://www.noosfere.org/icarus/livres/niourf.asp?numlivre=2146578769 ... et foultitude ailleurs!

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