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Azad
Azad
Habitué du forum

[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Azad Jeu 12 Jan 2012 - 17:11
Bonjour,
Après bien des hésitations, je me lance dans l'étude de ce roman... même si pour le coup, je pars de rien.
Je pense faire lire Le Parfum en LC, j'ai plus ou moins délimité des passages qu'il me semble important de traiter en lecures analytiques, mais pour tout ce qui est entre ces séances, études d'ensemble, histoire de l'art (dans l'art contemporain, il existe sûrement des peintres qui posent la question "qu'est-ce que l'art ?", mais je n'ai ni exemple ni capacité à analyser de telles oeuvres...), je sèche complètement. titanic
Bref, si quelqu'un a déjà travaillé là-dessus ou a des idées, je suis preneur... veneration
Merci d'avance.
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User5899
Demi-dieu

[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par User5899 Jeu 12 Jan 2012 - 19:04
Mais, pour le roman, c'est plutôt autour de la notion de personnage, et plutôt sur la problématique du personnage servant à expliquer le monde ou l'homme, non ? Je suis toujours surpris, n'y voyez pas une critique acerbe Smile, de voir des choix d'ouvrages quand même un peu légers, quand on songe combien les élèves connaissent peu de livres plus denses. Enfin, bon, ce que j'en dis...
Celeborn
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Celeborn Jeu 12 Jan 2012 - 19:09
Schmitt en OI, c'est sérieux ??? En LC, bon, pourquoi pas, mais de là à l'étudier, je suis dubitatif.

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Sicrette
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Sicrette Jeu 12 Jan 2012 - 19:40
Cripure c'est l'éternel débat et moi j'y vois un grand intérêt. Marre de ces discours...

Pour te répondre je l'ai étudiée en œuvre intégrale avec des premières générales et des premières technologiques. Je ne m'étends pas sur ce forum car je ne tiens pas à exposer ma vision et mon approche. Aucune envie d'être la cible d'une polémique.
Tu peux me contacter en MP Wink
Angua
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Angua Jeu 12 Jan 2012 - 19:48
Je ne me verrais pas non plus étudier ce roman en OI, mais je l'ai lu il y a un bon moment et en ai reparlé récemment avec des amis. Spontanément, en matière d'art contemporain, je songe à tout ce qui est body art, entre autre à quelqu'un comme Rick Genest (Zombie Boy, ce canadien entièrement tatoué en cadavre) et au lien qui s'instaure entre un tel support et l'artiste qui recrée ainsi son corps. Par contre, comment l'aborder en classe... aucune idée !

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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par lebrudu84 Jeu 12 Jan 2012 - 20:47
Si j'avais eu les Premières Arts appliquées de mon lycée, j'aurais fait sans conteste Shmitt en lecture cursive, relu cet été, et que je trouve très intéressant comme apologue moderne. Donc humble suggestion: repartir de l'idée de fable, en travaillant sur -justement- le personnage et sur le cadre fantaisiste (à mi-chemin entre utopie et contre utopie); l'art contemporain dans le livre est bien entendu parodié, et la cible à peine travestie est la célèbre Orlan: http://www.orlan.net/
Seul petit problème, si tu travailles avec les élèves dessus, tu es prévenu, c'est assez "gore",car certaines photos sont limite... humhum

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cheers Bravo, tu as saisi la différence entre l'auxiliaire "être" et l'auxiliaire "avoir"! veneration
A Tuin
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par A Tuin Jeu 12 Jan 2012 - 21:05
Tu peux faire de l'histoire de l'art par rapport au mythe de Faust notamment.
Azad
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Azad Jeu 12 Jan 2012 - 22:04
Je n'entrerai pas dans le débat en effet... je dirais juste que je suis à court d'idées pour motiver des élèves pas du tout portés sur la littérature, et pour le coup, je trouve que cette oeuvre de Schmitt est très riche, (j'avais oublié l'intertextualité avec Faust, quel boulet !), qui par ailleurs peut interpeller les jeunes (différence, mal-être, place vis à vis des autres), sans parler de la réflexion sur l'art.
Merci pour les pistes artisitiques, que je ne connaissais pas Embarassed
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User5899
Demi-dieu

[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par User5899 Jeu 12 Jan 2012 - 22:17
Sicrette a écrit:Cripure c'est l'éternel débat et moi j'y vois un grand intérêt. Marre de ces discours...

Pour te répondre je l'ai étudiée en œuvre intégrale avec des premières générales et des premières technologiques. Je ne m'étends pas sur ce forum car je ne tiens pas à exposer ma vision et mon approche. Aucune envie d'être la cible d'une polémique.
Tu peux me contacter en MP Wink
Y'a pas en avoir marre ou pas des discours. Vous comme moi avons une responsabilité vis à vis de nos élèves. Qu'on prenne des oeuvrettes style Réza ou Schmidt ou Süskind en cursive, bon, à la rigueur ( :Descartes: ). Mais comme l'unique texte d'étude, désolé, mais non. Et je pense avoir énoncé cela sur un ton suffisamment poli. Si vous ne voulez pas de polémiques, soit vous ne dites rien, soit vous évitez d'alimenter le sujet à polémiques. Et tout ira pour le mieux sur le meilleur forum au monde. Moi, je souffre quand des parents me disent que leur fils étudient "ce machin, là, un truc de Schmidt, tu connais ça, toi ? Putain, de mon temps, on lisait quand même des livres au lycée !". Voilà. Moi, en tant que prof, dans ma petite ville, je souffre d'être interpellé sur ça, parce que l'ado devenu prof a décidé que le bouquin qu'il a bien aimé est, ipso facto, une oeuvre qu'il faut étudier. Marre des crises de "moi j'aime, donc c'est bien".

EDIT Et ce n'est pas un débat. Là encore, débattre de ça, c'est admettre qu'il puisse y avoir débat. Schmidt est un auteur de quinzième zone qui n'a pas sa place au lycée et c'est une honte que de laisser des gens qu'on paye pour instruire consacrer des heures si rares à ce genre de choses.
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thrasybule
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par thrasybule Jeu 12 Jan 2012 - 22:21
Cripure a écrit:
Sicrette a écrit:Cripure c'est l'éternel débat et moi j'y vois un grand intérêt. Marre de ces discours...

Pour te répondre je l'ai étudiée en œuvre intégrale avec des premières générales et des premières technologiques. Je ne m'étends pas sur ce forum car je ne tiens pas à exposer ma vision et mon approche. Aucune envie d'être la cible d'une polémique.
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Y'a pas en avoir marre ou pas des discours. Vous comme moi avons une responsabilité vis à vis de nos élèves. Qu'on prenne des oeuvrettes style Réza ou Schmidt ou Süskind en cursive, bon, à la rigueur ( :Descartes: ). Mais comme l'unique texte d'étude, désolé, mais non. Et je pense avoir énoncé cela sur un ton suffisamment poli. Si vous ne voulez pas de polémiques, soit vous ne dites rien, soit vous évitez d'alimenter le sujet à polémiques. Et tout ira pour le mieux sur le meilleur forum au monde. Moi, je souffre quand des parents me disent que leur fils étudient "ce machin, là, un truc de Schmidt, tu connais ça, toi ? Putain, de mon temps, on lisait quand même des livres au lycée !". Voilà. Moi, en tant que prof, dans ma petite ville, je souffre d'être interpellé sur ça, parce que l'ado devenu prof a décidé que le bouquin qu'il a bien aimé est, ipso facto, une oeuvre qu'il faut étudier. Marre des crises de "moi j'aime, donc c'est bien".

EDIT Et ce n'est pas un débat. Là encore, débattre de ça, c'est admettre qu'il puisse y avoir débat. Schmidt est un auteur de quinzième zone qui n'a pas sa place au lycée et c'est une honte que de laisser des gens qu'on paye pour instruire consacrer des heures si rares à ce genre de choses.
je suis fatigué de polémiquer donc je n'interviens pas à ce sujet mais je dis +1, ou, pour être plus précis + 36373762527,897373
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Sicrette Ven 13 Jan 2012 - 6:53
thrasybule a écrit:
Cripure a écrit:
Sicrette a écrit:Cripure c'est l'éternel débat et moi j'y vois un grand intérêt. Marre de ces discours...

Pour te répondre je l'ai étudiée en œuvre intégrale avec des premières générales et des premières technologiques. Je ne m'étends pas sur ce forum car je ne tiens pas à exposer ma vision et mon approche. Aucune envie d'être la cible d'une polémique.
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Y'a pas en avoir marre ou pas des discours. Vous comme moi avons une responsabilité vis à vis de nos élèves. Qu'on prenne des oeuvrettes style Réza ou Schmidt ou Süskind en cursive, bon, à la rigueur ( :Descartes: ). Mais comme l'unique texte d'étude, désolé, mais non. Et je pense avoir énoncé cela sur un ton suffisamment poli. Si vous ne voulez pas de polémiques, soit vous ne dites rien, soit vous évitez d'alimenter le sujet à polémiques. Et tout ira pour le mieux sur le meilleur forum au monde. Moi, je souffre quand des parents me disent que leur fils étudient "ce machin, là, un truc de Schmidt, tu connais ça, toi ? Putain, de mon temps, on lisait quand même des livres au lycée !". Voilà. Moi, en tant que prof, dans ma petite ville, je souffre d'être interpellé sur ça, parce que l'ado devenu prof a décidé que le bouquin qu'il a bien aimé est, ipso facto, une oeuvre qu'il faut étudier. Marre des crises de "moi j'aime, donc c'est bien".

EDIT Et ce n'est pas un débat. Là encore, débattre de ça, c'est admettre qu'il puisse y avoir débat. Schmidt est un auteur de quinzième zone qui n'a pas sa place au lycée et c'est une honte que de laisser des gens qu'on paye pour instruire consacrer des heures si rares à ce genre de choses.
je suis fatigué de polémiquer donc je n'interviens pas à ce sujet mais je dis +1, ou, pour être plus précis + 36373762527,897373

Merci les bons penseurs. Ce n'est pas la première fois qu'un membre se fait agresser de manière très adroite et fine sur ce sujet. Cela fait plus de dix ans que je suis sur neoprofs et j'ai de plus en plus l'impression de ne plus avoir droit de parole. Notre collègue ne vous demandeait pas de juger son choix mais des conseils pour traiter l’œuvre. Il vous paraît pourtant légitime de le juger, et de juger par ailleurs tous ceux qui choisissent de travailler la littérature de seconde zone. Sans doute des profs de seconde zone qui ont abandonné la noble étude de la grande littérature.

Azad j'ai traité cette œuvre en tant qu'apologue contemporain et les élèves ont bien aimé et en ont surtout tiré des enseignements sur le genre de l'apologue. Je te réponds ce we en MP pour plus de précisions.
La même année j'ai étudié une œuvre de Reza sur laquelle j'ai d'ailleurs été inspectée et on m'a félicitée pour la richesse culturelle de ce programme. Finalement nos inspecteurs ne rejettent pas tant que ça les auteurs de seconde zone.
Celeborn
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Celeborn Ven 13 Jan 2012 - 10:00
Sicrette a écrit:
Merci les bons penseurs. Ce n'est pas la première fois qu'un membre se fait agresser de manière très adroite et fine sur ce sujet. Cela fait plus de dix ans que je suis sur neoprofs et j'ai de plus en plus l'impression de ne plus avoir droit de parole. Notre collègue ne vous demandeait pas de juger son choix mais des conseils pour traiter l’œuvre. Il vous paraît pourtant légitime de le juger, et de juger par ailleurs tous ceux qui choisissent de travailler la littérature de seconde zone. Sans doute des profs de seconde zone qui ont abandonné la noble étude de la grande littérature.

Il ne me semble pas que quelqu'un vous ait privé du droit à la parole. Il ne me semble pas que quiconque ait traité quelqu'un de « prof de seconde zone » La seule personne agressive pour le moment, c'est vous, à prêter aux autres des idées, à les appeler « les bons penseurs », etc.

Si un collègue venait poster un message sur la façon d'enseigner la situation d'énonciation et les déictiques en 6e, oui, je me permettrais de lui signaler que ce n'est peut-être pas une bonne idée.

Il est évident que des collègues sont dans des établissements où c'est compliqué, dans des classes où rien ne semble fonctionner et où l'on a envie d'étudier quelque chose, qui, pense-t-on, à tout le moins plaira/motivera (car ça nous a plu à nous, car ça a l'air très « accessible », car il y a des thèmes qui doivent « leur parler », etc.). On peut d'ailleurs avoir raison : ça peut effectivement plaire (on peut aussi avoir tort).

La seule chose ici est qu'un professeur (quel que soit le numéro de la zone dans laquelle il se trouve) n'est pas une instance de légitimation artistique (un inspecteur non plus, d'ailleurs, même mis au pluriel pour donner l'impression qu'il est nombreux). Et donc nos goûts ne doivent rentrer en ligne de compte que dans un second temps. Alors bien sûr que parfois c'est difficile de trouver une œuvre légitime et qui puisse intéresser la classe (en même temps, j'ai étudié des œuvres qui ne m'ont pas intéressées quand j'étais élève, et je n'en suis pas mort, loin de là. Ça m'a même apporté de la culture générale et littéraire), bien sûr qu'on peut avoir envie de baisser les bras et de succomber à la facilité (je fais suer en 5e mes élèves sur Tristan et Iseut alors que je pourrais très bien leur coller entre les mains une réécriture contemporaine plus ou moins vaguement proche du texte originel et « adaptée » au public d'aujourd'hui… oui mais ce n'est pas de la littérature du Moyen Âge, ça). Mais on ne peut à mon sens pas se poser en instance de légitimation littéraire, faisant étudier dans l'école de la République des auteurs qui ont toutes les chances de s'évanouir dans la nature d'ici 20 ans (notre histoire littéraire est remplie d'écrivains de ce genre, bien vendus en leur temps, bien oubliés depuis) sur la simple idée que ça pourrait motiver les élèves. Il me semble que c'est notre boulot d'aller chercher au contraire le mouton à 5 pattes, à savoir le roman légitime qui par ailleurs aurait des chances d'être apprécié. Alors ce ne peut-être probablement pas Madame Bovary ou La Princesse de Clèves (mais après tout, pourquoi pas ?), mais je suis certain qu'en cherchant bien , on trouve dans la littérature des œuvres à la fois classiques et davantage accessibles.

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Azad
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Azad Ven 13 Jan 2012 - 11:32
alatienne

On range les couteaux tout le monde ! :lol: Bon, je suis complètement d'accord sur le fait de chercher le mouton à 5 pattes, mais personnellement, je ne l'ai pas encore trouvé...
L'an dernier, j'ai fait Madame Bovary avec mes 1èrs S : environ 20 élèves sur 37 ont fini par m'avouer qu'ils n'avaient pas lu le roman, et parmi ceux qui restaient, seuls 5 ou 6 se souvenaient de l'histoire 1 mois après la fin de la séquence...
L'an dernier toujours avec mes 2nde, c'était le Colonel Chabert : même constat, en un peu moins dramatique.
C'est peut-être dû aux élèves, ou à moi. (sans vouloir faire de l'auto-flagellation, j'ai conscience que je ne suis pas assez bon prof pour "faire passer" les grandes oeuvres classiques, en montrer le génie).
Peut-être qu'utiliser des oeuvres plus accessibles est surtout un vecteur pour leur faire toucher du doigt la culture universelle : dans mon exemple, le mythe de Faust, la mythologie grecque (réécriture de Pygmalion, etc), biblique... Je ne suis pas absolument fan de Schmitt, mais je trouve ce roman en particulier très riche.

Pour terminer, je pense que le narratif est encore ce qu'il y a de plus difficile à faire passer : une pièce de théâtre, c'est court, et puis il y en a plein qui plaisent aux élèves, c'est un genre qu'ils apprécient naturellement. La poésie, même difficile, c'est surtout des petites pièces à expliquer. Un roman, c'est tout de suite plus indigeste. En tout cas c'est mon point de vue.

Merci encore pour les pistes données. S'il y en a d'autres, n'hésitez pas... veneration
ysabel
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par ysabel Ven 13 Jan 2012 - 13:13
Des romans comme Le Diable au corps, Le Grand Meaulnes... passent très bien auprès des élèves, même faibles et peu lecteurs.

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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Carabas Ven 13 Jan 2012 - 13:42
ysabel a écrit:, Le Grand Meaulnes... passent très bien auprès des élèves, même faibles et peu lecteurs.
Ah bon?

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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Celeborn Ven 13 Jan 2012 - 13:52
Azad a écrit: alatienne

On range les couteaux tout le monde ! :lol: Bon, je suis complètement d'accord sur le fait de chercher le mouton à 5 pattes, mais personnellement, je ne l'ai pas encore trouvé...

Pourquoi ne pas chercher ensemble ? [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art 2252222100

Là, comme ça, d'emblée, je dirais Queneau. Un roman de Queneau, ce n'est pas du Flaubert, certes, mais ce n'est pas du Schmitt non plus. Les Fleurs bleues, et pourquoi pas même Zazie dans le métro ?
Sinon, Boris Vian. L'Écume des jours. Ça n'a rien de sûr, mais si ça ne plaît pas au moins à certains, c'est à désespérer de l'adolescence actuelle.
S'ils ne s'en sont pas trop mangé l'année dernière, Maupassant reste accessible et de bon ton.
Je connais moins, mais Colette serait peut-être une direction vers laquelle creuser.

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Provence
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Provence Ven 13 Jan 2012 - 13:58
Celeborn a écrit:
Je connais moins, mais Colette serait peut-être une direction vers laquelle creuser.

Avec mes 3e, l'an passé, ça a été une catastrophe...
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User5899
Demi-dieu

[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par User5899 Ven 13 Jan 2012 - 14:00
Sicrette a écrit:
thrasybule a écrit:
Cripure a écrit:
Sicrette a écrit:Cripure c'est l'éternel débat et moi j'y vois un grand intérêt. Marre de ces discours...

Pour te répondre je l'ai étudiée en œuvre intégrale avec des premières générales et des premières technologiques. Je ne m'étends pas sur ce forum car je ne tiens pas à exposer ma vision et mon approche. Aucune envie d'être la cible d'une polémique.
Tu peux me contacter en MP Wink
Y'a pas en avoir marre ou pas des discours. Vous comme moi avons une responsabilité vis à vis de nos élèves. Qu'on prenne des oeuvrettes style Réza ou Schmidt ou Süskind en cursive, bon, à la rigueur ( :Descartes: ). Mais comme l'unique texte d'étude, désolé, mais non. Et je pense avoir énoncé cela sur un ton suffisamment poli. Si vous ne voulez pas de polémiques, soit vous ne dites rien, soit vous évitez d'alimenter le sujet à polémiques. Et tout ira pour le mieux sur le meilleur forum au monde. Moi, je souffre quand des parents me disent que leur fils étudient "ce machin, là, un truc de Schmidt, tu connais ça, toi ? Putain, de mon temps, on lisait quand même des livres au lycée !". Voilà. Moi, en tant que prof, dans ma petite ville, je souffre d'être interpellé sur ça, parce que l'ado devenu prof a décidé que le bouquin qu'il a bien aimé est, ipso facto, une oeuvre qu'il faut étudier. Marre des crises de "moi j'aime, donc c'est bien".

EDIT Et ce n'est pas un débat. Là encore, débattre de ça, c'est admettre qu'il puisse y avoir débat. Schmidt est un auteur de quinzième zone qui n'a pas sa place au lycée et c'est une honte que de laisser des gens qu'on paye pour instruire consacrer des heures si rares à ce genre de choses.
je suis fatigué de polémiquer donc je n'interviens pas à ce sujet mais je dis +1, ou, pour être plus précis + 36373762527,897373

Merci les bons penseurs. Ce n'est pas la première fois qu'un membre se fait agresser de manière très adroite et fine sur ce sujet. Cela fait plus de dix ans que je suis sur neoprofs et j'ai de plus en plus l'impression de ne plus avoir droit de parole. Notre collègue ne vous demandeait pas de juger son choix mais des conseils pour traiter l’œuvre. Il vous paraît pourtant légitime de le juger, et de juger par ailleurs tous ceux qui choisissent de travailler la littérature de seconde zone. Sans doute des profs de seconde zone qui ont abandonné la noble étude de la grande littérature.

Azad j'ai traité cette œuvre en tant qu'apologue contemporain et les élèves ont bien aimé et en ont surtout tiré des enseignements sur le genre de l'apologue. Je te réponds ce we en MP pour plus de précisions.
La même année j'ai étudié une œuvre de Reza sur laquelle j'ai d'ailleurs été inspectée et on m'a félicitée pour la richesse culturelle de ce programme. Finalement nos inspecteurs ne rejettent pas tant que ça les auteurs de seconde zone.
Sicrette, vous êtes peut-être de la génération "tout se vaut". Moi je n'ai pas agressé Azad. Vous, dans les passages en gras, vous m'agressez. Vous confondez agression et jugement. Va falloir vous y faire.
Passage en bleu : Tu m'étonnes ! mdr Libre à vous de vous trouver des motifs de satisfaction. Un IPR me dirait ça, je mourrais de honte.
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User5899
Demi-dieu

[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par User5899 Ven 13 Jan 2012 - 14:09
Celeborn a écrit:
Azad a écrit: alatienne

On range les couteaux tout le monde ! :lol: Bon, je suis complètement d'accord sur le fait de chercher le mouton à 5 pattes, mais personnellement, je ne l'ai pas encore trouvé...

Pourquoi ne pas chercher ensemble ? [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art 2252222100

Là, comme ça, d'emblée, je dirais Queneau. Un roman de Queneau, ce n'est pas du Flaubert, certes, mais ce n'est pas du Schmitt non plus. Les Fleurs bleues, et pourquoi pas même Zazie dans le métro ?
Sinon, Boris Vian. L'Écume des jours. Ça n'a rien de sûr, mais si ça ne plaît pas au moins à certains, c'est à désespérer de l'adolescence actuelle.
S'ils ne s'en sont pas trop mangé l'année dernière, Maupassant reste accessible et de bon ton.
Je connais moins, mais Colette serait peut-être une direction vers laquelle creuser.
Queneau a passé les années (en plus, ça colle bien au programme pour les personnages) : ceux que vous avez dits, plus Le Chiendent. Perec : Les Choses. Vian : L'Arrache-coeur. Giono : Un roi sans divertissement, Le Hussard sur le toit, Le Moulin de Pologne. Ou Furetière, Le Roman bourgeois, ou Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, en effet, pourquoi pas ? Même les tartes à la crème façon La Peste ou L'Etranger, ou encore de malraux, La Condition humaine. Ca vaut quand même un peu mieux que ce Schmidt. Ca plait aux élèves au premier abord ? Danger, c'est suspect. Quant à Réza... Quand on songe à tout le tintoin fait sur Art... Poujadisme à la petite semaine. C'est pathétique.
Azad
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Azad Ven 13 Jan 2012 - 14:48
Celeborn a écrit:Là, comme ça, d'emblée, je dirais Queneau. Un roman de Queneau, ce n'est pas du Flaubert, certes, mais ce n'est pas du Schmitt non plus. Les Fleurs bleues, et pourquoi pas même Zazie dans le métro ?
Sinon, Boris Vian. L'Écume des jours. Ça n'a rien de sûr, mais si ça ne plaît pas au moins à certains, c'est à désespérer de l'adolescence actuelle.
S'ils ne s'en sont pas trop mangé l'année dernière, Maupassant reste accessible et de bon ton.
Je connais moins, mais Colette serait peut-être une direction vers laquelle creuser.

Oui, je voulais faire Vian, j'ai été refroidi quand une collègue qui a fait l'Ecume des jours m'a dit que la plupart n'avait rien compris... humhum où va-t-on ? Il faut quand même que je précise que dans mon lycée, le français est à peine plus considéré que le personnel d'entretien. (pas de filière L, une grosse part de voies technologiques)... Les élèves arrivent vraiment braqués. Bref, je fais avec les munitions qu'on me donne... Rolling Eyes
Maupassant reste en effet une valeur sûre, mais on s'est dit avec les collègues qu'on le gardait pour la seconde...!
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User5899
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par User5899 Ven 13 Jan 2012 - 15:06
Clarinette a écrit:Tu m'ôtes le :shock: de la souris ! [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art 2252222100
Cripure, que signifiâtes-vous par cette métaphore pâtissière ? Rolling Eyes
M'enfin ! Les oeuvres qu'on trouve sur 9 listes de Bac sur 10, enfin. Connaissez pas cette image ?
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Clarinette Ven 13 Jan 2012 - 15:18
Il m'avait semblé percevoir un léger sous-entendu dépréciatif... Wink
Celeborn
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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Celeborn Ven 13 Jan 2012 - 16:43
Azad a écrit:
Maupassant reste en effet une valeur sûre, mais on s'est dit avec les collègues qu'on le gardait pour la seconde...!

Eh beh si ça marche en seconde, ça marchera aussi en première. On change juste l'œuvre et puis voilà, ou on fait la nouvelle en seconde et le roman en première.

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[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par Sicrette Ven 13 Jan 2012 - 16:49
Cripure a écrit:
Sicrette a écrit:
thrasybule a écrit:
Cripure a écrit:
Sicrette a écrit:Cripure c'est l'éternel débat et moi j'y vois un grand intérêt. Marre de ces discours...

Pour te répondre je l'ai étudiée en œuvre intégrale avec des premières générales et des premières technologiques. Je ne m'étends pas sur ce forum car je ne tiens pas à exposer ma vision et mon approche. Aucune envie d'être la cible d'une polémique.
Tu peux me contacter en MP Wink
Y'a pas en avoir marre ou pas des discours. Vous comme moi avons une responsabilité vis à vis de nos élèves. Qu'on prenne des oeuvrettes style Réza ou Schmidt ou Süskind en cursive, bon, à la rigueur ( :Descartes: ). Mais comme l'unique texte d'étude, désolé, mais non. Et je pense avoir énoncé cela sur un ton suffisamment poli. Si vous ne voulez pas de polémiques, soit vous ne dites rien, soit vous évitez d'alimenter le sujet à polémiques. Et tout ira pour le mieux sur le meilleur forum au monde. Moi, je souffre quand des parents me disent que leur fils étudient "ce machin, là, un truc de Schmidt, tu connais ça, toi ? Putain, de mon temps, on lisait quand même des livres au lycée !". Voilà. Moi, en tant que prof, dans ma petite ville, je souffre d'être interpellé sur ça, parce que l'ado devenu prof a décidé que le bouquin qu'il a bien aimé est, ipso facto, une oeuvre qu'il faut étudier. Marre des crises de "moi j'aime, donc c'est bien".

EDIT Et ce n'est pas un débat. Là encore, débattre de ça, c'est admettre qu'il puisse y avoir débat. Schmidt est un auteur de quinzième zone qui n'a pas sa place au lycée et c'est une honte que de laisser des gens qu'on paye pour instruire consacrer des heures si rares à ce genre de choses.
je suis fatigué de polémiquer donc je n'interviens pas à ce sujet mais je dis +1, ou, pour être plus précis + 36373762527,897373

Merci les bons penseurs. Ce n'est pas la première fois qu'un membre se fait agresser de manière très adroite et fine sur ce sujet. Cela fait plus de dix ans que je suis sur neoprofs et j'ai de plus en plus l'impression de ne plus avoir droit de parole. Notre collègue ne vous demandeait pas de juger son choix mais des conseils pour traiter l’œuvre. Il vous paraît pourtant légitime de le juger, et de juger par ailleurs tous ceux qui choisissent de travailler la littérature de seconde zone. Sans doute des profs de seconde zone qui ont abandonné la noble étude de la grande littérature.

Azad j'ai traité cette œuvre en tant qu'apologue contemporain et les élèves ont bien aimé et en ont surtout tiré des enseignements sur le genre de l'apologue. Je te réponds ce we en MP pour plus de précisions.
La même année j'ai étudié une œuvre de Reza sur laquelle j'ai d'ailleurs été inspectée et on m'a félicitée pour la richesse culturelle de ce programme. Finalement nos inspecteurs ne rejettent pas tant que ça les auteurs de seconde zone.
Sicrette, vous êtes peut-être de la génération "tout se vaut". Moi je n'ai pas agressé Azad. Vous, dans les passages en gras, vous m'agressez. Vous confondez agression et jugement. Va falloir vous y faire.
Passage en bleu : Tu m'étonnes ! mdr Libre à vous de vous trouver des motifs de satisfaction. Un IPR me dirait ça, je mourrais de honte.

Merci... c'est bien ce que je disais beaucoup de finesse et d'adresse dans l'agression. J'en reste là pour ce topic, et pou les topics liés aux questions professionnelles.
illizia
illizia
Esprit éclairé

[1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art Empty Re: [1ère] Schmitt, Lorsque j'étais une oeuvre d'art

par illizia Ven 13 Jan 2012 - 18:11
Sicrette a écrit: Finalement nos inspecteurs ne rejettent pas tant que ça les auteurs de seconde zone.
Euh, ça te rassure vraiment ça...? :shock:
Quand je vois que les inspecteurs sont prêts à n'importe quelles contorsions verbales (lors d'une mémorable formation à laquelle je fus convoquée l'an dernier pour me préparer au nouveau programme)pour éviter de répondre aux vraies questions sur le grand écart ridicule entre des programmes exigeants (et stimulants dans l'ensemble, si l'on excepte les intitulés ronflants que j'oublie aussitôt: "la question de l'hom...de qui, de quoi Suspect ah, zut! oublié! Very Happy ") et les horaires alloués au français: "oh, mais nous vous faisons confiance pour trouver des biais/améliorer la rapidité de travail de vos élèves/..." Suspect
Les inspecteurs, tant qu'on tient les classes (dixit le proviseur), qu'on remplit le cahier de texte (dixit l'ordinateur) et qu'on parle en termes de compétences des élèves, d'interaction avec la classe (ça, je fais nettement moins bien, mais quand ils voient les cas que j'ai devant moi me parler comme des agneaux, ça les bluffe tellement qu'ils pardonnent semble-t-il Rolling Eyes ), ils ne vont pas nous dire de faire de la littérature, hein! Ce qui compte c'est l'élève et ses apprentissages, son être-élève au coeur du groupe-classe,et bal bla bla, la ...Littérature? "Plaît-il?...Oh, mme la proviseur vient à notre rencontre, nous allons donc découvrir votre célèbre cantine bio, excusez-moi mme Illizia, nous reprendrons cela après, mais je suis sûr que vous faites au mieux, n'est-ce pas"...et passez muscade!

Azad a écrit: alatienne
On range les couteaux tout le monde ! :lol: Bon, je suis complètement d'accord sur le fait de chercher le mouton à 5 pattes, mais personnellement, je ne l'ai pas encore trouvé...
L'an dernier, j'ai fait Madame Bovary avec mes 1èrs S : environ 20 élèves sur 37 ont fini par m'avouer qu'ils n'avaient pas lu le roman, et parmi ceux qui restaient, seuls 5 ou 6 se souvenaient de l'histoire 1 mois après la fin de la séquence...
L'an dernier toujours avec mes 2nde, c'était le Colonel Chabert : même constat, en un peu moins dramatique.
Je ne vais certainement pas te jeter la pierre,(e préfère alatienne et santeverre ) me débattant depuis des années avec ces questions... humhum
Mes élèves de lycée techno, dont la moitié intègre la 1ère en sortant d'un CAP ou BEP ne sont pas de grands lecteurs, c'est un euphémisme (certains ont du mal à écrire une phrase avec des mots qui se suivent dans un ordre intelligible, d'autres ne lisent pas couramment, soyons clairs!).

En arrivant dans ce lycée, j'ai abdiqué en partie: le compromis futL'Ile des esclaves pour le théâtre (c'est classique mais court, je "traduis" chaque scène oralement pour éviter de me pendre en lisant que Cléanthis est un serviteur amoureux de son maître, qui est un ancien esclave d'une île déserte...bref, et ça roule et même leur plaît souvent finalement) et...hem, Cripure! fermez les yeux je vous prie Embarassed , La mort du roi Tsongor (L.Gaudé) pour le roman (avec lecture cursive d'Une Vie ou de L'étranger au choix: là, ceux qui les lisent le travaillaient un peu à l'oral avec moi avant le bac, les autres de toute façon, ne lisaient ni le Gaudé, ni Marivaux, ni le "classique" et s'en sortent avec les notes de spécialité techno Suspect , mais je ne passais pas dix semaines dessus)...

Eh, bien cette année, je craque: je ne peux plus supporter mes propres analyses de ce roman. Et n'ai aucune motivation à chercher désespérément un truc court, au style accessible, français et qui soit susceptible de "plaire" :shock: aux élèves Evil or Very Mad
Je ne trouve pas ce roman indigne,si je l'ai choisi, (on en a déjà parlé sur ce forum je crois) mais ce n'est pas assez consistant pour un travail intéressant: je m'ennuie mortellement, ils doivent le sentir, et de toute façon, j'obtiens à peu près la même proportion de râleries sur "ces trucs trop nuls" qu'on leur fait lire et de sursauts d'enthousiasme inespérés que pour Marivaux ou des poèmes de Baudelaire... Suspect
Alors autant me faire plaisir et faire correctement mon boulot: cette année je reprends Thérèse Raquin (parce que c'est court: je me prépare déjà à la traduction, hein!) et je vais de nouveau me régaler (et du coup finir par en entraîner quelques uns avec ma jubilation dans l'analyse stylistique tellement visible que souvent cela les amuse puis finit par en décider certains à s'y amuser eux-mêmes): je vous tiendrai au courant des suites de cette expérience risquée! Very Happy

Azad a écrit:Pour terminer, je pense que le narratif est encore ce qu'il y a de plus difficile à faire passer : une pièce de théâtre, c'est court, et puis il y en a plein qui plaisent aux élèves, c'est un genre qu'ils apprécient naturellement. La poésie, même difficile, c'est surtout des petites pièces à expliquer.
C'est certain: je le constate aussi et je reste beaucoup plus à l'aise pour imposer mes choix classiques avec ces genres (Le Cid en seconde, ils comprennet trois vers sur vingt, mais ils aiment l'histoire Rolling Eyes , "Le Dormeur du val", quand ils ont saisi, ils adoooorent..!)
C'est pourquoi L'écume des jours par exemple, je m'en méfie: si la fantaisie, l'humour ne passent pas, c'est un fiasco, et c'est très frustrant quand même (Je l'ai donné à lire à ma fille par contre, mais là, je ne prends guère de risque): les récits sombres sont plus faciles à faire apprécier en fait, même si je regrette un peu de ne faire lire à ces jeunes gens que de sinistres histoires...

Pour conclure, je comprends très bien que l'on tâtonne et cherche tous les moyens de se faire entendre,moins que l'on soit si arc-bouté contre les arguments donnés ici en faveur de la découverte des classiques au lycée, car c'est tout de même notre mission, mais finalement, plus j'avance (et je répète que je travaille avec des élèves du 93, en "zone/affectation purée que c'est violent", avec des peu-francophones, des quasi illettrés..etc), plus je confirme que l'exigence en matière de qualité des textes est payante.
C'est parfois rude, mais pas tellement plus qu'avec d'autres oeuvres, et je me sens plus légitime que si je leur sers des textes "sympas" et "trop faciles", "adaptés" en somme: ça, ça me désole(ça me paraît insupportablement condescendant en fait), ça m'ennuie, et eux-mêmes comprennent assez bien il me semble que je les estime plus quand je les tiens pour capable d'accéder à une véritable culture littéraire (et artistique: je joue au même jeu pour le cinéma, les expos...), même s'il faut les fouetter un peu pour que ça avance.


Dernière édition par illizia le Ven 13 Jan 2012 - 18:36, édité 2 fois
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