Véronique Soulé consacre un article de blog à un neotit de lettres qui veut l'académie de Nantes

Thalia de G a écrit:

Tous deux prennent leur mal en patience, convaincus que ça ne va pas durer. En décembre 2011, Nicolas fait une demande de mutation en 2012 pour l'académie de Nantes:"Anne-Laure passait son concours dans cette académie, on pensait avoir des chances".

Je trouve ces deux jeunes gens d'une incroyable naïveté. Le CAPES est un concours national, assorti d'un mouvement national.

Naïveté ou intolérance à la frustration ?

"Elle avait demandé Nantes, Orléans-Tours, Rouen, Rennes et Caen" et pas l'académie de Versailles où son mari est en poste ? Si le fait de vivre ensemble était si important, elle n'avait qu'à demander à faire son stage à Versailles.

Ils ont privilégié le choix académique (en implanter un à Nantes pour que l'autre puisse rentrer), ils ont perdu ...

roxanne a écrit:

Blan6ine a écrit:

Thalia de G a écrit:Je trouve ces deux jeunes gens d'une incroyable naïveté. Le CAPES est un concours national, assorti d'un mouvement national.

C'est incroyable, oui!
.
Le titre, "le droit à l'amour" m'énerve un peu; personne ne leur interdit de s'aimer: ils veulent vivre ensemble mais ils n'ont pas mis en oeuvre les moyens déjà existants pour y parvenir.
Et comme l'un de nous le disait, la séparation géographiques est le lot de nombreux couples, du moins dans un premier temps: ils vont être éloignés cette année, ok; après peut-être vont-ils réfléchir, étudier le système et parvenir à un rapprochement. (Mais c'est sûr qu'un an, ça doit leur paraître infiniment long puisqu'ils se sont mariés un an après s'être rencontrés tout au plus...)

Moi, je ne les trouve pas naïfs mais gonflés et culottés.Déjà le TA, c'est limite, mais la "presse" et la médiatisation même à petite échelle de leur histoire avec le titre qui va avec, c'est limite indécent.

Nan mais eux, y sont VRAIMENT a-mou-reux !!

Je ne comprends pas ce qu'ils demandent au TA, ni sur quoi ils comptent se baser !

John a écrit:

Fernand Braudel a écrit:L'article est d'un niveau assez pitoyable... Il y a des règles pour les mutations, pas de quoi en faire un article...

"Pitoyable", je ne suis pas d'accord : il y a de vrais drames chaque année avec les mutations, des couples qui se séparent, des profs qui se mettent en dispo sans solde, un parent qui enseigne à 200km de son conjoint et de ses enfants, etc.
Mais je ne vois pas l'intérêt de l'article...
Soit on est juste amené à trouver que c'est triste pour ce couple, et dans ce cas on ne peut rien faire d'autre que dire "ben oui, c'est triste, mais c'est comme ça".
Soit on est censé en tirer des conclusions un peu plus générales, mais alors pourquoi se limiter à la seule histoire de ce couple, sans dire un mot des règles de mutation ?
Parce que, pour moi, si ce couple en est là, c'est parce qu'il était apparemment mal renseigné sur les règles de mutation...
D'autre part, le débat est surtout le suivant : faut-il conserver un recrutement national pour le secondaire, alors que le primaire fonctionne sur un recrutement académique ? Personnellement, je trouve que le recrutement académique serait une bonne solution, et éviterait ce genre de drames.
Celui qui veut être reçu à l'académie de Rennes passe le concours à Rennes, celui qui veut être reçu dans l'académie de Strasbourg postule à Strasbourg, etc. Si ça marche dans le primaire, pourquoi ça ne marcherait pas dans le secondaire ?
Mais là, pour moi, donner simplement l'histoire et regretter que les deux soient séparés, ça n'amène pas grand chose à personne, et ça donne l'impression de profs qui se plaignent indûment.

Je suis totalement d'accord. Je pense que le système est tout de même "moins pire" dans le primaire que dans le secondaire, et pourtant j'en ai fait les frais. J'ai d'ailleurs entendu bien souvent des "mais si vous étiez dans le secondaire, ce serait pire (alors ne vous plaignez pas)" mais justement j'avais choisi le primaire entre autres parce que je ne voulais pas être envoyée à l'autre bout de la France

Je trouve aussi ce système cruel et bien proche de celui de l’affectation des nonnes.

Bien d'accord pour le mouvement à un tour.
Est-ce une revendication syndicale, d'ailleurs ?
Il ne s'agit pas seulement de confort des mutés, mais aussi de simplification administrative, et si cela se trouve ce serait même un vecteur d'économies de l'Etat...

Will.T a écrit:Je ne comprends pas ce qu'ils demandent au TA, ni sur quoi ils comptent se baser !

Sur le pouvoir de l'amour ...





On ne comprend rien car ils sont faits pour être amoureux

Sinon +1 pour le mouvement en un tour qui évite de muter à l'aveugle !

barèges a écrit:
Est-ce une revendication syndicale, d'ailleurs ?

Nous le signalons dès que nous en avons l'occasion.

Je me souviens que Suecia, qui intervient depuis les brumes du nord, est horrifiée par ce système de mutation nationale.

Déconcentré ou pas, je ne sais pas dans quel mesure il est spécifiquement français. Encore un de nos privilèges de fonctionnaire.

Hors sujet : un ami nous a demandé combien percevait ma femme pendant son congé parental : il n'a pas voulu nous croire quand nous lui avons dit qu'elle ne touchait absolument rien de l'Education Nationale. Dans sa boîte, c'est 80% du salaire la première année, 60% la deuxième et 30% la troisième année...

Son problème, c'est pour moi moins qu'il est national que complètement ubuesque.
On fait des doubles, triples paris à l'aveuglette. il y a de quoi rendre nerveux n'importe qui.
Tandis qu'un système de points affecté à un type d'établissement, ou même à un établissement, permet à la diversité humaine des choix de s'exprimer dans un cadre juste : on peut vouloir être à la ville / à la campagne / au collège / au lycée / ensemble indépendamment du choix de l'académie, demander un établissement "pas cher" qu'il soit en Alsace ou en Paca, viser un établissement proche du lieu de travail du conjoint même si c'est dans l'académie limitrophe, etc.
Je ne comprends même pas pourquoi cela a été modifié.

Blan6ine a écrit:

Thalia de G a écrit:Je trouve ces deux jeunes gens d'une incroyable naïveté. Le CAPES est un concours national, assorti d'un mouvement national.

C'est incroyable, oui!
.
Le titre, "le droit à l'amour" m'énerve un peu

Ceci dit, nous savons enfin ce qu'est l'amour, et qu'il fonctionne selon un barème académique

Will.T a écrit:Je ne comprends pas ce qu'ils demandent au TA, ni sur quoi ils comptent se baser !

Ils ne savent probablement pas plus comment fonctionne le TA que le système des muts...
Mais après, oh les beaux glapissements de frustration que ça va être !

Je voudrais rappeler que c’est Allègre qui a changé les règles des mutations.
La mutation « poste double » a été supprimée. Les bonifications sont moins fortes qu’avant, d’où une plus grande difficulté à muter quand on est deux.

Le « choix » d’un poste particulier est aussi plus dur, quant à changer d’académie ou de département, Allègre a voulu que ça marche le plus possible « à l’aveugle ». Pour réduire le rôle des syndicats, surtout du SNES et pour punir ces salauds de profs. Je rappelle aussi qu’il avait, entre autres cadeaux, baissé de 17 % le tarif des heures sup’.
Ne parlons pas des TZR et leurs bonifs évaporées.

Petit souvenir de notre république bananière : quand Jospin était député-parachuté en Haute-Garonne et ministre, certains jeunes collègues proches du PS ne quittaient pas l’académie : ils passaient devant des gens qui avaient plus de points…

Quant au couple en question dans l’article, il ne faut pas les prendre pour plus idiots qu’ils ne le sont : faire de la pub grâce à la presse, ça peut marcher. J'ai un collègue qui a monté un mariage bidon à Toulouse pour faire ensuite un scandale devant le maire (Baudis). Il n'a pas été muté dans l'Indre, ce qu'il redoutait et qu'on peut comprendre.

Ben oui mais bon, puisqu'ils s'aiment tant, l'environnement importe peu. Donc ils peuvent s'aimer à Versailles, Créteil ou Amiens.
J'ai des connaissances qui ont fait une mutation-chais-plus-quoi pour ne pas se retrouver seules dans leur nouvelle académie. Elles ont demandé Rouen, qu'elles n'ont pas eu. Ben, elles ont eu Créteil toutes les deux. Comme quoi, c'est possible.

Les textes sont les textes, mais pour la touche humaine, on repassera...

Oui, ça c'est pas nouveau.

Lorsque j'ai dû formuler mes voeux, je voulais rester dans mon académie d'origine. Mon conjoint de l'époque (nous étions pacsés dans les temps) avait sa fille qui vivait dans la même ville que nous et nous l'avions donc en garde un week-end sur deux. Mais cette gosse n'étant pas celle de "l'agent" (moi), elle n'entrait pas en ligne de compte pour le calcule des points, même si cette petite était dans ma vie à moi depuis les 9 ans de vie commune avec son père.
Deuxièmement, je m'occupais alors de ma mère gravement malade, j'ai eu toutes les attestations médicales nécessaires pour certifier que ma présence auprès d'elle était impérative et que son état de santé nécessitait qu'elle demeure chez elle. Mais là encore, pas de possibilité de prendre en compte cette situation, seuls le conjoint ou les enfants peuvent être ainsi considérés, pas les ascendants : "sinon, tout le monde trouverait un parent malade à s'occuper pour rester dans l'académie" m'a-t-on dit à l'époque (smiley qui vomit nécessaire !!)

J'ai tout de même écrit au Ministère, je me doutais que rien ne se ferait mais au moins pour qu'ils comprennent que les familles actuelles sont parfois recomposées et que non, s'occuper de sa maman malade n'est pas juste fait pour rester dans l'académie !

Résultat, j'ai muté à 450 km de chez moi, mon conjoint voyait sa petites quelques rares vacances et j'ai emmené ma maman avec moi. Le voyage fût très difficile et elle est décédée deux semaines seulement après ma rentrée.

Alors tout cela pour dire que "réclamer le droit à s'aimer" cela me fait un peu rire jaune ! Justement, ils vont mettre leur amour à l'épreuve et puis leurs retrouvailles n'en seront que plus belles...

Ergo : rencontrés à Créteil 2 ans, ayant survécu à Versailles 5 ans et maintenant dans l'Est (2 ans)... nous en sommes la preuve vivante !

Je ne comprendrai jamais comment on peut entrer dans l'EN sans se renseigner un tout petit peu sur les mutations! Je me souviens m'être renseignée dès l'année du CAPES pour m'apercevoir avec soulagement que j'étais dans une académie très facile d'accès.
Et puis, même interrogation que d'autres: pourquoi ne pas avoir tout simplement demandé l'académie de Versailles dans laquelle est son conjoint?

Malaga a écrit:Je ne comprendrai jamais comment on peut entrer dans l'EN sans se renseigner un tout petit peu sur les mutations! Je me souviens m'être renseignée dès l'année du CAPES pour m'apercevoir avec soulagement que j'étais dans une académie très facile d'accès.
Et puis, même interrogation que d'autres: pourquoi ne pas avoir tout simplement demandé l'académie de Versailles dans laquelle est son conjoint?

Et puis, faire l'amour dans le parc du château, c'est quand même autre chose que dans le port de Nantes

olive-in-oil a écrit:

Les textes sont les textes, mais pour la touche humaine, on repassera...

Oui, ça c'est pas nouveau.

Lorsque j'ai dû formuler mes voeux, je voulais rester dans mon académie d'origine. Mon conjoint de l'époque (nous étions pacsés dans les temps) avait sa fille qui vivait dans la même ville que nous et nous l'avions donc en garde un week-end sur deux. Mais cette gosse n'étant pas celle de "l'agent" (moi), elle n'entrait pas en ligne de compte pour le calcule des points, même si cette petite était dans ma vie à moi depuis les 9 ans de vie commune avec son père.
Deuxièmement, je m'occupais alors de ma mère gravement malade, j'ai eu toutes les attestations médicales nécessaires pour certifier que ma présence auprès d'elle était impérative et que son état de santé nécessitait qu'elle demeure chez elle. Mais là encore, pas de possibilité de prendre en compte cette situation, seuls le conjoint ou les enfants peuvent être ainsi considérés, pas les ascendants : "sinon, tout le monde trouverait un parent malade à s'occuper pour rester dans l'académie" m'a-t-on dit à l'époque (smiley qui vomit nécessaire !!)

J'ai tout de même écrit au Ministère, je me doutais que rien ne se ferait mais au moins pour qu'ils comprennent que les familles actuelles sont parfois recomposées et que non, s'occuper de sa maman malade n'est pas juste fait pour rester dans l'académie !

Résultat, j'ai muté à 450 km de chez moi, mon conjoint voyait sa petites quelques rares vacances et j'ai emmené ma maman avec moi. Le voyage fût très difficile et elle est décédée deux semaines seulement après ma rentrée.

C'est intolérable que ce genre de situation existe

Cripure a écrit:

Malaga a écrit:Je ne comprendrai jamais comment on peut entrer dans l'EN sans se renseigner un tout petit peu sur les mutations! Je me souviens m'être renseignée dès l'année du CAPES pour m'apercevoir avec soulagement que j'étais dans une académie très facile d'accès.
Et puis, même interrogation que d'autres: pourquoi ne pas avoir tout simplement demandé l'académie de Versailles dans laquelle est son conjoint?

Et puis, faire l'amour dans le parc du château, c'est quand même autre chose que dans le port de Nantes

Ou dans les prisons...

olive-in-oil a écrit:ils vont mettre leur amour à l'épreuve et puis leurs retrouvailles n'en seront que plus belles...

Je songe à cette collègue de lettres qui, après des années en banlieue, avait enfin obtenu Paris. Mais qui, par amour, avait rejoint à quarante ans l'homme de sa vie en demandant une académie très déficitaire, avec un arrêt TGV perdu dans la campagne. L'année suivante, l'homme de sa vie la quittait...

Malaga a écrit:Je ne comprendrai jamais comment on peut entrer dans l'EN sans se renseigner un tout petit peu sur les mutations ! Je me souviens m'être renseignée dès l'année du CAPES pour m'apercevoir avec soulagement que j'étais dans une académie très facile d'accès.
Et puis, même interrogation que d'autres: pourquoi ne pas avoir tout simplement demandé l'académie de Versailles dans laquelle est son conjoint?

mais, moi j'ai une autre vision des choses. Ils savaient très bien qu'il y a des muts et qu'ils risquaient de ne pas avoir Nantes (sinon, effectivement autant demander ensemble une autre académie). Ils ont essayé, pas marché. Donc, ils font ce que font beaucoup de gens dans d'autres situations, le forcing. Là, c'est le TA et les "médias". La société est comme ça aujourd"'hui, on veut tout tout de suite et tant pis pour les ègles. Leur réaction est dans le mêmre esprit que celles des parents des gamins qui avaient raté leur eaf et qui avaient aussi alerté la télé. J'espère que le TA les enverra bouler et que surtout aucun syndicat ne les suivra. mais je doute..

olive-in-oil a écrit:

Les textes sont les textes, mais pour la touche humaine, on repassera...

Oui, ça c'est pas nouveau.

Lorsque j'ai dû formuler mes voeux, je voulais rester dans mon académie d'origine. Mon conjoint de l'époque (nous étions pacsés dans les temps) avait sa fille qui vivait dans la même ville que nous et nous l'avions donc en garde un week-end sur deux. Mais cette gosse n'étant pas celle de "l'agent" (moi), elle n'entrait pas en ligne de compte pour le calcule des points, même si cette petite était dans ma vie à moi depuis les 9 ans de vie commune avec son père.
Deuxièmement, je m'occupais alors de ma mère gravement malade, j'ai eu toutes les attestations médicales nécessaires pour certifier que ma présence auprès d'elle était impérative et que son état de santé nécessitait qu'elle demeure chez elle. Mais là encore, pas de possibilité de prendre en compte cette situation, seuls le conjoint ou les enfants peuvent être ainsi considérés, pas les ascendants : "sinon, tout le monde trouverait un parent malade à s'occuper pour rester dans l'académie" m'a-t-on dit à l'époque (smiley qui vomit nécessaire !!)

J'ai tout de même écrit au Ministère, je me doutais que rien ne se ferait mais au moins pour qu'ils comprennent que les familles actuelles sont parfois recomposées et que non, s'occuper de sa maman malade n'est pas juste fait pour rester dans l'académie !

Résultat, j'ai muté à 450 km de chez moi, mon conjoint voyait sa petites quelques rares vacances et j'ai emmené ma maman avec moi. Le voyage fût très difficile et elle est décédée deux semaines seulement après ma rentrée.

Alors tout cela pour dire que "réclamer le droit à s'aimer" cela me fait un peu rire jaune ! Justement, ils vont mettre leur amour à l'épreuve et puis leurs retrouvailles n'en seront que plus belles...

1) J'ai connu quelqu'un qui a fait un mariage blanc pour aller dans l'académie de son choix. Alors, oui les gens sont prêts à faire n'importe quoi et, oui :

seuls le conjoint ou les enfants peuvent être ainsi considérés, pas les ascendants : "sinon, tout le monde trouverait un parent malade à s'occuper pour rester dans l'académie"

et je trouve que c'est très bien comme ça. Parce que :
2) L'expérience m'a montré que les gens qui exigent que les règles soient bafouées pour arranger leur cas personnel sont les premières à hurler quand elles sont bafouées pour le cas personnel de quelqu'un d'autre.

seuls le conjoint ou les enfants peuvent être ainsi considérés, pas les ascendants : "sinon, tout le monde trouverait un parent malade à s'occuper pour rester dans l'académie"

Oui mais enfin bon, pour les ascendants directs, et en cas de maladie grave, ça pourrait tout de même être pris en compte :/

neomath a écrit:2) L'expérience m'a montré que les gens qui exigent que les règles soient bafouées pour arranger leur cas personnel sont les premières à hurler quand elles sont bafouées pour le cas personnel de quelqu'un d'autre.

C'est très vrai.
Mais je vois mal comment il serait possible de bafouer des règles relatives à l'ascendance directe, cette dernière étant définie de naissance.