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Robin
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par Robin Ven 31 Aoû 2012, 07:48
"Il (Philippe Meirieu) pointe la contradiction entre « l’injonction à l’autorité », abondamment pratiquée par la droite sur l’éducation alors que toute la société, avec la bénédiction de la même droite, place l’enfant en position de « cœur de cible » publicitaire, flatte ses élans pulsionnels et exalte la revendication du « tout, tout de suite ».

En cela, la position de Meirieu est conforme à l’héritage des grands pédagogues, qui ont tous travaillé sans angélisme la question du « rapport à la loi ». Mais elle est totalement à l’opposé du mythe véhiculé par une brochette de polémistes – parmi lesquels Brighelli – présentant « l’enfant roi » comme la conséquence directe des pédagogies modernes en général et des propositions de Meirieu en particulier."

(Luc Cédelle)

Philippe Meirieu n'est pas un "grand pédagogue", mais un théoricien de la pédagogie.

Meirieu a voulu ériger la pédagogie en discipline universitaire, au même titre que la linguistique, l'Histoire ou la sociologie en lui donnant un objet introuvable (alors qu'elle n'est qu'un moyen et relève du bricolage au sens que Claude Lévi-Strauss donne à ce mot), mais en minimisant la dimension du savoir et en privilégiant la dimension "métacognitive", il sapait les bases mêmes de son entreprise en produisant un discours autoréférentiel.

On ne peut ignorer par ailleurs la volonté de puissance idéologique notamment l'influence de P. Meirieu auprès de Lionel Jospin et sa contribution à la Loi d'orientation de 89, volonté de puissance que l'on ne retrouve chez aucun des "grands pédagogues" dont il se réclame.

On ne peut ignorer non plus la dimension dogmatique et quasiment catéchétique, voire terroriste, qu'a eue cette pensée dans la formation des enseignants au sein des IUFM.

Il ne me semble pas, par ailleurs, que la question du "rapport à la Loi" soit chez lui une question centrale.

Meirieu a été l'inspirateur - il l'a reconnu lui-même pour le regretter récemment - de la formule : "l'élève au centre du système éducatif" de la Loi d'Orientation de 89, formule qui pervertit la notion même d'autorité et de rapport à la Loi.

Ce ne sont ni les élèves, ni les professeurs, ni les parents, ni l'administration, ni quoi que ce soit d'autre que les savoirs qui sont au centre, et ce n'est qu'à cette condition que l'autorité peut être acceptée, sauf à verser dans l'autoritarisme.

L’École est le lieu de l'effacement et de la décentration au profit du vrai et non un lieu d'expression des opinions et d'épanouissement du désir. Son rôle au contraire, est d'aider les élèves à sortir de "l'immersion autosatisfaite dans la totalité substantielle du sens" pour cheminer vers un horizon de vérité.

Le fond de scepticisme (et de sophistique) qui caractérise sa pensée explique pourquoi Philippe Meirieu se refuse à mettre les savoirs au centre du système éducatif.

L'Académie de Platon a duré près de mille ans, parce que Platon n'était pas un Pyrrhonien, Platon croyait à un horizon de vérité.

Mais la pensée de Platon n'est pas "dogmatique" et beaucoup de dialogues sont "aporétiques" (ils restent ouverts et sans conclusion) ; On retrouve cette tension entre doute et savoir chez les Humanistes de la Renaissance, en particulier dans les conception éducatives de Rabelais et de Montaigne. Si Rabelais privilégie le savoir dans l'éducation du jeune Gargantua, Montaigne complète cette visée "encyclopédique" sans la contredire en affirmant l'importance de l'appropriation personnelle et du jugement critique : "Les abeilles "pillotent" (butinent) de-cà de-là les fleurs, mais, après, elles en font le miel qui est entièrement leur ; ce n'est plus du thym ni de la marjolaine : de même les emprunts faits à autrui, il les transformera et fondra ensemble pour en faire un ouvrage entièrement sien, à savoir son jugement (Montaigne, Les Essais, Livre I, chap. 26, "Sur l'éducation des enfants", 1595, trad. d'André Lanly, Editions Champion, Paris 1989/Gallimard, Quarto,, 2009)

Cette vision humaniste somme toute équilibrée entre savoir et jugement critique est demeurée, avant d'être considérée comme bourgeoise et dépassée au cœur du système éducatif français jusque dans les années 60, au moins à partir de la classe de seconde et la mise en place de la maîtrise de l'argumentation.

Il a une école stoïcienne (le Portique), une école aristotélicienne (l'école péripatéticienne), une école épicurienne (le Jardin), il y a des sceptiques, mais il n'y a pas d'école sceptique ; le doute, bien qu'indispensable à la pensée philosophique et scientifique, ne saurait constituer le fondement d'un visée éducative parce qu'on ne peut demander à des êtres qui découvrent le monde (perçu à travers la parole et la culture) de refaire (et de critiquer) en permanence les démarches qui ont contribué à le "construire".

Comme le dit Hannah Arendt dans La crise de l’Éducation, le professeur doit avoir le courage de dire : "Voici notre monde." C'est à ce prix, ajoute-t-elle que le sujet humain pourra construire sa liberté : on ne peut remettre en question ce que l'on ne connaît pas.

Toute démarche pédagogique qui n'insiste pas sur la nécessité absolue de transmettre des savoirs explicites et qui voit dans la "pédagogie" autre chose qu'un art au service de la transmission de savoirs explicites est proche parente du constructivisme et du refus d'enseigner.

Toute démarche qui n'insiste pas sur la nécessité absolue de transmettre des savoirs explicites est une démarche foncièrement réactionnaire.

C'est faire beaucoup d'honneur à P. Meirieu que de le comparer à Zénon, l'un des plus éminents mathématiciens et logiciens de l'Antiquité, mais je vois un lien entre les deux.

Zénon soutenait l'impossibilité théorique du mouvement dans l'espace géométrique, Meirieu met en évidence l'impossibilité réelle de l'acte d'enseigner dans l'espace social. Or le mouvement existe et il se prouve en marchant, comme la possibilité (et le bonheur) d'enseigner se prouve en enseignant.

Il est paradoxal que la pensée de Meirieu se soit imposée dans les IUFM, puisqu'il s'est agi de persuader les futurs professeurs qu'ils s'engageaient dans une mission à la fois impossible et illégitime.

C'est une autre différence qui sépare Meirieu des autres "grands pédagogues" comme dit Luc Cédelle. Aucun "grand pédagogue" (Pestallozi, Montessori, Freinet...) n'a remis en question la légitimité de l'enseignement et la nécessité de transmettre des savoirs, aucun "grand pédagogue" n'a imposé ses conceptions théoriques comme modèles dans la formation des professeurs de France et de Navarre.

Chez Philippe Meirieu, l'enseignement est une tâche à la fois impossible et illégitime.

C'est une tâche impossible en raison du poids des conflits socio-cognitifs des obstacles socio-culturels, épistémologiques et psychologiques... si bien qu'on n'en finit jamais "d'innover", "d'enseigner autrement" pour n'arriver nulle part, de "partir des représentations des élèves", de "faciliter l'émergence des savoirs" dans le travail de groupe, de favoriser des situations de "conflit cognitif", de pratiquer la "pédagogie différenciée au sein de groupes hétérogènes", d'essayer de "donner du sens" et de chercher le salut dans le dernier gadget pédagogique ou technologique à la mode, pour s'en prendre, en désespoir de cause, à la société de consommation.

La pensée pédagogique de P. Meirieu est essentiellement fondée sur le ressentiment envers la pédagogie traditionnelle et la volonté de "faire table rase" : apprentissage "global" de la lecture, dissociation de la lecture et de l'écriture, refus de la mémorisation, opposition entre mémoire et intelligence, remise en cause de la grammaire au profit de l'ORL (observation "raisonnée" de la langue), ainsi que du vocabulaire et de l'orthographe, critique des devoirs et des leçons "à la maison", dénonciation de l'enseignement explicite qualifié de "frontal" ou de "magistral", remise en question de la notation, valorisation du travail en groupe au détriment du travail individuel, dévalorisation de notions telles que l'effort, l'attention, le progrès et le travail...

L'enseignement est aussi pour lui une tâche illégitime, et c'est en cela que Philippe Meirieu se montre le digne héritier de Pierre Bourdieu, par sa conviction que l'acte d'enseigner est fondamentalement vicié par des rapports de domination si bien que le professeur n'enseigne pas "la vérité", mais impose des savoirs "bourgeois" et arbitraires aux "apprenants".

Les conséquences de ces prémisses ont amené P. Meirieu à préconiser un enseignement à deux vitesses, en fonction des milieux sociaux, seuls les enfants des classes "favorisées" ont la capacité, selon lui, d'accéder aux "belles œuvres" et il convient de réserver aux autres des textes uniquement pratiques, par exemple "les notices de machines à laver" (sic !)

On retrouve la même vision "de classe" et la même logique "égalitariste" dans l'insistance récurrente pour faire appliquer strictement l'interdiction des devoirs à la maison, au lieu de préconiser la généralisation de l'aide aux devoirs et des études dirigées : il faut interdire les devoirs à la maison car certains enfants peuvent bénéficier de l'aide des parents et pas d'autres.

Ces idées, déjà vivement critiquées par Antonio Gramsci à propos de l'inutilité de l'apprentissage de la grammaire (une conviction du ministre de l'Education nationale de Mussolini, Giovanni Gentile), sont aux antipodes de la notion marxiste d'appropriation de la culture de la classe dominante par les classes dominées, conception qui suppose qu'il n'existe pas, ou de façon marginale, de "culture spécifiquement prolétarienne".

La prise en main totalitaire va toujours de pair avec une volonté d'appauvrir la parole en appauvrissant la langue. On s'attaque d'abord au squelette, à la grammaire, fondement de la logique, y compris chez Hegel : principe d'identité, de non contradiction et de tiers-exclu dont on paye très cher le mépris en politique : voir Orwell, "la paix c'est la guerre, l'amour c'est la haine"..., puis à la chair et aux muscles : le vocabulaire, la littérature, la philosophie, la poésie...

L'opposition entre les apprentissages "mécaniques" et les apprentissages "intelligents" est une dichotomie spécieuse, typique du pédagogisme.

Une chose est de dire que "la grammaire n'est pas un but en soi" et qu'il faut comprendre ce que l'on apprend, une autre qu'il est inutile d'apprendre les règles de grammaire ; nous sommes passés de la première idée (juste) à la seconde...

Dans le cas d'espèce, ce sont Marx et Gramsci les plus "progressistes" et non les "gauchistes" qui ont fait alliance avec les "libéraux", comme en témoigne la nouvelle réforme des lycées.

La bourgeoisie dominante s'accommode parfaitement d'une école à deux vitesses : l'une où l'on apprend à aimer La recherche du temps perdu et l'autre à déchiffrer des notices de machines à laver.
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par egomet Ven 31 Aoû 2012, 09:09
Chez Meirieu, pour autant que j'aie pu m'en rendre compte (je n'ai lu qu'un seul livre), la référence à "l'héritage des grands pédagogues" est quasiment incantatoire. C'est curieux que la dénonciation des "savoirs bourgeois" aboutisse à cet usage immodéré de l'argument d'autorité.
On pourrait s'amuser d'ailleurs à compter les occurrences de l'expression "grands pédagogues" dans ses bouquins. Amusant de mettre tout le monde dans le même sac et de tous les enrôler sous sa propre bannière.

Tu as parfaitement raison de parler de discours auto-référentiel. Ça saute aux yeux. J'ai été surpris de voir, le nombre de notes de bas de page qui renvoient à ses propres ouvrages. C'est pour le moins immodeste.

Rien que ces méthodes, c'est le signe d'une grande malhonnêteté intellectuelle.

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Marcassin
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par Marcassin Ven 31 Aoû 2012, 09:46
Encore une belle synthèse, à laquelle je souscris entièrement. Merci Robin.


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par adelaideaugusta Ven 31 Aoû 2012, 09:51
egomet a écrit:Chez Meirieu, pour autant que j'aie pu m'en rendre compte (je n'ai lu qu'un seul livre), la référence à "l'héritage des grands pédagogues" est quasiment incantatoire. C'est curieux que la dénonciation des "savoirs bourgeois" aboutisse à cet usage immodéré de l'argument d'autorité.
On pourrait s'amuser d'ailleurs à compter les occurrences de l'expression "grands pédagogues" dans ses bouquins. Amusant de mettre tout le monde dans le même sac et de tous les enrôler sous sa propre bannière.

Tu as parfaitement raison de parler de discours auto-référentiel. Ça saute aux yeux. J'ai été surpris de voir, le nombre de notes de bas de page qui renvoient à ses propres ouvrages. C'est pour le moins immodeste.

Rien que ces méthodes, c'est le signe d'une grande malhonnêteté intellectuelle.

Petit exemple du discours de Meirieu.

« Un acte, un geste, une certaine modalité de notre prise sur le monde et les choses, une opération mentale par laquelle nous tentons de nous relier au savoir, une structuration fugace et qui disparaît sans doute avec le mouvement qui l'institue, mais qui, un instant, nous met en correspondance avec les choses et nous permet de les comprendre. »

(Philippe Meirieu, Apprendre...oui, mais comment ? )
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par Ronin Ven 31 Aoû 2012, 10:36
Le fait que cet esprit faux ait eu une telle influence au sein de l'EN montre bien à quel point la crise de l'Ecole est grave et profonde, le nombre de suiveurs prouvant le nombre de médiocres et de carriéristes au sein du ministère.

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par egomet Ven 31 Aoû 2012, 11:01
Oh! C'est humain.

Nous nous trompons souvent à coups de bonnes intentions. "L'enfant au centre du système" est une formule qui est séduisante après tout. Qui niera que l'enfant est la raison d'être du système et que toutes nos actions éducatives sont faites dans son intérêt?
Le problème, c'est que ce n'est qu'une formule. Les professeurs traditionnels aussi se soucient du bien des enfants.
Là où ça devient malhonnête, c'est que les prétendues "sciences de l'éducation" ont annexé la morale et les bonnes intentions. Par ces formules creuses, ils ont tendance à faire croire que ceux qui ne pensent pas comme eux ont de mauvaises intention. La culpabilisation est une méthode très efficace pour prendre le pouvoir.
Les marxistes et les partis de gauche ont souvent été tentés de l'employer dans le domaine économique, le fameux "monopole du cœur".

On peut ajouter à ça l'autorité hiérarchique, que les professeurs respectent par culture, car ils ne seraient pas arrivés là autrement.
Avec le pouvoir bien réel sur les carrières, pouvoir d'autant plus redoutable qu'il n'existe rien en dehors de l'EN, il n'est pas étonnant que beaucoup de gens l'aient suivi.

Je reste persuadé que la plupart des suiveurs ne sont pas carriéristes et qu'ils croient bien faire.

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par Lefteris Ven 31 Aoû 2012, 11:21
Excellente réponse. J'espère qu'elle est passée dans un canard....

J'ai beaucoup entendu parler de Meirieu, bien avant d'être enseignant, et j'ai suivi indirectement son ascension. Pourtant , jamais je n'aurais pensé qu'il fasse à ce point autorité dans les IUFM , où il était obligatoire de le citer ad nauseam dans tout mémoire, tout en faisant semblant d'y adhérer intimement.
Plus "off", j'ai entendu sur Meirieu des propos peu flatteurs, de professeurs aujourd'hui retraités pour certains : le type qui ayant échoué aux concours "classiques" a créé avec l'aide d'amis sa propre "science", favorisant son parcours personnel, tout en gardant une aigreur le poussant au dénigrement permanent.

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par egomet Ven 31 Aoû 2012, 12:11
Mouais, peut-être mais comme il ne s'agit que de rumeurs, on va peut-être se passer des attaques ad hominem. Il y a bien assez à faire à critiquer son œuvre.

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par JPhMM Ven 31 Aoû 2012, 13:38
Une pensée consistante riche d'une architecture conceptuelle solide, un très structuré mouvement induction/déduction nourri d'une part d'une observation fine et respectueuse et d'autre part d'une très pertinente synthèse critique des meilleurs apports scientifiques de ses prédécesseurs et contemporains, une qualité humaniste exigeante toujours sincèrement bienveillante et perfectionniste : Piaget était un grand monsieur, quoiqu'on pense de son école de pensée et de ses apports, il forçait le respect et l'admiration.

N'est pas Piaget qui veut.

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par adelaideaugusta Ven 31 Aoû 2012, 14:05
egomet a écrit:Mouais, peut-être mais comme il ne s'agit que de rumeurs, on va peut-être se passer des attaques ad hominem. Il y a bien assez à faire à critiquer son œuvre.

Voici un texte sur lequel se trouve la quintessence de la pensée meirieutique.



http://www.polemia.com/pdf_v2/Lyssenko2011Mapport.pdf
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par Anaxagore Ven 31 Aoû 2012, 14:26
Le discours de Piaget est un malentendu total avec ce que disait Dieudonné.

Il y a un vieux bouquin collectif qui s'appelle "L'enseignement des mathématiques" de Gattegno, Piaget, Beth, Dieudonné, Lichnerowicz et Choquet. Chacun a écrit "son" texte (1965)

Un petit livre édifiant.

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par JPhMM Ven 31 Aoû 2012, 15:53
D'où mon "quoiqu'on pense de son école de pensée et de ses apports" Wink

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par Lefteris Ven 31 Aoû 2012, 16:01
egomet a écrit:Mouais, peut-être mais comme il ne s'agit que de rumeurs, on va peut-être se passer des attaques ad hominem. Il y a bien assez à faire à critiquer son œuvre.

Certes, mais les rancoeurs expliquent peut-être beaucoup de choses, notamment la hargne destructrice. Admettons qu'il ait d'autres mobiles, mais une chose n'est pas une rumeur, c'est qu'il a assez peu enseigné en fait (hormis les sienséduc....)

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par egomet Ven 31 Aoû 2012, 16:08
En partant du principe qu'il a de bonnes intentions, je me trompe peut-être. Je ne suis pas dans son cœur pour le dire. Je prends le risque de me tromper sur ce point pour ne pas disqualifier le reste de mon raisonnement par de basses attaques.
C'est important en particulier pour ne pas insulter ceux qui l'ont suivi de bonne foi. En accusant les promoteurs d'une doctrine de vouloir casser l'école, on ne peut que les braquer, pas les convaincre. Car s'ils avaient vraiment ces mauvaises intentions, ils n'iraient pas l'avouer. Et s'ils ne les ont pas, je suis injuste en les accusant.

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par Anaxagore Ven 31 Aoû 2012, 16:10
JPhMM a écrit:D'où mon "quoiqu'on pense de son école de pensée et de ses apports" Wink

Réponse à Luc Cédelle au sujet de Philippe Meirieu 2252222100
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par Lefteris Ven 31 Aoû 2012, 16:19
egomet a écrit:En partant du principe qu'il a de bonnes intentions, je me trompe peut-être. Je ne suis pas dans son cœur pour le dire. Je prends le risque de me tromper sur ce point pour ne pas disqualifier le reste de mon raisonnement par de basses attaques.
C'est important en particulier pour ne pas insulter ceux qui l'ont suivi de bonne foi. En accusant les promoteurs d'une doctrine de vouloir casser l'école, on ne peut que les braquer, pas les convaincre. Car s'ils avaient vraiment ces mauvaises intentions, ils n'iraient pas l'avouer. Et s'ils ne les ont pas, je suis injuste en les accusant.

Eux par contre, pour te braquer, ils se posent là... A l'IUFM , une des premières choses que j'ai entendues, c'est : "Les savoirs disciplinaires ne sont pas importants" (Et beaucoup du reste à l'avenant, ensuite, rabaissant systématiquement les savoirs, et l'enseignant, et même des propos comme : "apprenez à parler dans le bruit" ).
Or c'est notre matière qui fonde notre présence dans le métier, pas l'inverse. Et quand je suis entré, j'étais plus âgé que toi aujourd'hui, donc plus du tout "formatable" . Il a pourtant fallu faire semblant , comme beaucoup d'autres. Je ne peux m'empêcher de douter de l'honnêteté de la plupart de ces gens , qui eux n'ont pas fait du "ludique", ont passé des concours, et de plus ne sont pas présumés aveugles sur ce qui se passe dans les établissements.

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par egomet Ven 31 Aoû 2012, 16:27
C'est vrai et je suis bien placé pour savoir ce qu'on risque à les contredire.
J'en ai perdu mon emploi. Ce n'était pas à l'IUFM, c'était avec l'IPR.

Mais je dénoncerai plutôt la tendance totalitaire de leur discours que leurs parcours personnels, dont je ne sais rien.

Je reconnais cependant, qu'il peut être utile de faire tomber une autorité fallacieuse de son piédestal. Mais je ne m'y risquerais qu'à coup sûr.

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