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par minnie Dim Fév 08 2009, 17:03
Je travaille sur un sujet de bac (juin 2004 série techno centres étrangers) qui propose un discours de Mirabeau publié dans l'ouvrage Sur la banqueroute. Je suppose qu'il s'agir de la banqueroute de Laws.... mais celle-ci date de 1720 je crois et le discours de 1789..... alors j'ai un doute. S'agit-il de cette banqueroute? Aurait-elle eu un impact sur la révolution?
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Invité23
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par Invité23 Dim Fév 08 2009, 18:48
Le système de Law, fondé sur la spéculation autour de la Compagnie des Indes (ou d'Occident), s'est effectivement effondré en 1720.
Il n'a pas eu d'impact direct sur la Révolution, mais a entraîné beaucoup de méfiance envers le papier monnaie, ce qui a entraîné un retard de la France en ce domaine.
De grandes fortunes se sont aussi trouvées anéanties : l'ordre social a été bouleversé par l'argent.

A la lecture du texte de Mirabeau, il ne semble pas qu'il ait un rapport direct avec l'effondrement du système de Law, essentiellement fondé sur la spéculation (même si sa banque était devenue une banque d'Etat, sa banqueroute n'a pas ruiné le Trésor). Mirabeau évoque plutôt la faillite de l'Etat comme danger pour tous les citoyens.
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par minnie Mer Fév 11 2009, 09:38
Merci lilyrose.
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par Leclochard Mer Fév 11 2009, 11:00
Lilyrose a écrit:Le système de Law, fondé sur la spéculation autour de la Compagnie des Indes (ou d'Occident), s'est effectivement effondré en 1720.
Il n'a pas eu d'impact direct sur la Révolution, mais a entraîné beaucoup de méfiance envers le papier monnaie, ce qui a entraîné un retard de la France en ce domaine.
De grandes fortunes se sont aussi trouvées anéanties : l'ordre social a été bouleversé par l'argent.

A la lecture du texte de Mirabeau, il ne semble pas qu'il ait un rapport direct avec l'effondrement du système de Law, essentiellement fondé sur la spéculation (même si sa banque était devenue une banque d'Etat, sa banqueroute n'a pas ruiné le Trésor). Mirabeau évoque plutôt la faillite de l'Etat comme danger pour tous les citoyens.

Déjà à l'époque... la spéculation financière, les faillites personnelles, la défiance pour la monnaie papier qui en a résulté, l'ordre social très agité... ça ne vous rappelle rien? Rolling Eyes
John
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par John Mer Fév 11 2009, 11:10
Par contre, la faillite du système de Law est très précisément évoquée dans les Lettres Persanes.

Il y a un sujet de bac original à faire, là, en joignant les deux textes argumentatifs !

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par minnie Mer Fév 11 2009, 11:13
Tu aurais le texte des lettres persannes?


Le Clochard, pourquoi tu crois que j'ai choisi ce texte??? Et pourquoi mon cours a foiré???? Parce qu'on a plus parlé de la crise que du texte. J'ai voulu jouer, j'ai perdu!!!!
Leclochard
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par Leclochard Mer Fév 11 2009, 12:24
minnie a écrit:Tu aurais le texte des lettres persannes?


Le Clochard, pourquoi tu crois que j'ai choisi ce texte??? Et pourquoi mon cours a foiré???? Parce qu'on a plus parlé de la crise que du texte. J'ai voulu jouer, j'ai perdu!!!!

Essayer de relier des textes littéraires avec l'actualité, c'est toujours risqué: car 1° on oublie le texte 2° on parle de l'actualité avec des élèves (regardez les connaissances économiques ou historiques des profs, alors celui des élèves...): autrement dit, on échange des discours niveau "café du commerce" dans 99% des cas. Si c'est pour entendre ce qu'ils ont cru comprendre ou entendre à la maison, l'intérêt est très, très limité.


Dernière édition par Leclochard le Mer Fév 11 2009, 12:35, édité 1 fois
John
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par John Mer Fév 11 2009, 12:28
regardez de connaissances économiques ou historiques des profs, alors celui des élèves

J'ai entendu hier à la radio : "Quand on pense qu'en France, Alain Minc est une référence en matière d'économie, vous imaginez le niveau des autres."

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par Leclochard Mer Fév 11 2009, 12:34
John a écrit:
regardez de connaissances économiques ou historiques des profs, alors celui des élèves

J'ai entendu hier à la radio : "Quand on pense qu'en France, Alain Minc est une référence en matière d'économie, vous imaginez le niveau des autres."

Elle est pas mal celle-là :lol:
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par minnie Mer Fév 11 2009, 13:01
Leclochard a écrit:
minnie a écrit:Tu aurais le texte des lettres persannes?


Le Clochard, pourquoi tu crois que j'ai choisi ce texte??? Et pourquoi mon cours a foiré???? Parce qu'on a plus parlé de la crise que du texte. J'ai voulu jouer, j'ai perdu!!!!

Essayer de relier des textes littéraires avec l'actualité, c'est toujours risqué: car 1° on oublie le texte 2° on parle de l'actualité avec des élèves (regardez les connaissances économiques ou historiques des profs, alors celui des élèves...): autrement dit, on échange des discours niveau "café du commerce" dans 99% des cas. Si c'est pour entendre ce qu'ils ont cru comprendre ou entendre à la maison, l'intérêt est très, très limité.

TU as raison, mais ma grande naïveté refait régulièrement surface.
Ce qui est terrible c'est que c'est ce que nous sommes censés faire en BTS et qu'invariablement ça finit café du commerce. Hier encore, un étudiant, que j'aime bien par ailleurs - sort "de toutes façons les psy c'est tous des cons"
OUahh!! ça a vachement fait avancer le débat.

Et le pire du pire c'est que côté café du commerce il m'arrive régulièrement d'avoir droit aux rot et/ou pets en prime, ça doit être pour l'ambiance. Manque plus que la bière à la main.
John
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par John Mer Fév 11 2009, 13:22
Tu aurais le texte des lettres persannes?

Usbek évoque l'Inde, mais il s'agit en fait de la France de la Régence :

LETTRE CXLVI
Usbek à Rhédi, à Venise

Il y a longtemps que l'on a dit que la bonne foi était l'âme d'un grand ministère.
Un particulier peut jouir de l'obscurité où il se trouve: il ne se décrédite que devant quelques gens; il se tient couvert devant les autres; mais un ministre qui manque à la probité a autant de témoins, autant de juges, qu'il y a de gens qu'il gouverne.
Oserai-je le dire? Le plus grand mal que fait un ministre sans probité n'est pas de desservir son prince et de ruiner son peuple; il y en a un autre, à mon avis, mille fois plus dangereux: c'est le mauvais exemple qu'il donne.
Tu sais que j'ai longtemps voyagé dans les Indes. J'y ai vu une nation, naturellement généreuse, pervertie en un instant, depuis le dernier de ses sujets jusqu'aux plus grands, par le mauvais exemple d'un ministre. J'y ai vu tout un peuple, chez qui la générosité, la probité, la candeur et la bonne foi ont passé de tous temps pour les qualités naturelles, devenir tout à coup le dernier des peuples; le mal se communiquer et n'épargner pas même les membres les plus sains; les hommes les plus vertueux faire des choses indignes et violer les premiers principes de la justice, sur ce vain prétexte qu'on la leur avait violée.
Ils appelaient des lois odieuses en garantie des actions les plus lâches, et nommaient nécessité l'injustice et la perfidie.
J'ai vu la foi des contrats bannie, les plus saintes conventions anéanties, toutes les lois des familles renversées. J'ai vu des débiteurs avares, fiers d'une insolente pauvreté, instruments indignes de la fureur des lois et de la rigueur des temps, feindre un paiement au lieu de le faire, et porter le couteau dans le sein de leurs bienfaiteurs.
J'en ai vu d'autres, plus indignes encore, acheter presque pour rien, ou plutôt ramasser de terre des feuilles de chêne, pour les mettre à la place de la substance des veuves et des orphelins.
J'ai vu naître soudain, dans tous les cœurs, une soif insatiable des richesses. J'ai vu se former en un moment une détestable conjuration de s'enrichir, non par un honnête travail et une généreuse industrie, mais par la ruine du prince, de l'État et des concitoyens.
J'ai vu un honnête citoyen, dans ces temps malheureux, ne se coucher qu'en disant : "J'ai ruiné une famille aujourd'hui; j'en ruinerai une autre demain."
« Je vais, disait un autre, avec un homme noir qui porte une écritoire à la main et un fer pointu à l'oreille, assassiner tous ceux à qui j'ai de l'obligation.»
Un autre disait : « Je vois que j'accommode mes affaires. Il est vrai que, lorsque j'allai, il y a trois jours, faire un certain paiement, je laissai toute une famille en larmes, que je dissipai la dot de deux honnêtes filles, que j'ôtai l'éducation à un petit garçon. Le père en mourra de douleur, la mère périt de tristesse; mais je n'ai fait que ce qui est permis par la loi.»
Quel plus grand crime que celui que commet un ministre lorsqu'il corrompt les mœurs de toute une nation, dégrade les âmes les plus généreuses, ternit l'éclat des dignités, obscurcit la vertu même, et confond la plus haute naissance dans le mépris universel ?
Que dira la postérité lorsqu'il lui faudra rougir de la honte de ses pères ? Que dira le peuple naissant lorsqu'il comparera le fer de ses aïeux avec l'or de ceux à qui il doit immédiatement le jour ? Je ne doute pas que les nobles ne retranchent de leurs quartiers un indigne degré de noblesse, qui les déshonore, et ne laissent la génération présente dans l'affreux néant où elle s'est mise.

De Paris, le 11 de la lune de Rhamazan 1720.

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