poésie contemporaine de qualité pour enfants ?

denisdenis a écrit:Je suis toujours enfant, je dessine avec soin de longs chemins
de fer, et des bateaux dansant
(J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans)
Mon beau navire ô ma mémoire
Il y a aussi un coucou en bois
Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches
(Mais l'espérance est une toute petite fille ... )

Valérie Rouzeau
Récipients d'air

denisdenis a écrit:En effet, la poésie contemporaine ne saurait se résumer à Maurice Carème. Il ne devrait pas y avoir de poésie pour enfant. C'est un peu les abêtir que de les cantonner aux comptines avec des animaux. Il y a en ce moment beaucoup de poètes français vivants qui méritent de s'attarder sur leurs écrits. Le style contemporain peut mieux inciter les enfants à s'intéresser à la poésie. Leur faire réciter du Victor Hugo revient à leur faire avaler de l'huile de foie de morue.

Pour lire beaucoup de poésie, contemporaine et plus ancienne, je trouve au contraire que la contemporaine pèche souvent par son excès d'abstraction et son abandon d'une certaine rythmique (à chercher certes dans la syntaxe libre et heurtée mais elle fait rarement sens pour les enfants, plus sensibles encore que les adultes au rythme et aux sons que les adultes --et c'est d'une certaine oralité que vient la littérature, ce qu'on a trop oublié). Comme vous je n'aime pas non plus l'idée qu'il y aurait une poésie à destination des enfants mais je ne pense pas non plus qu'il faille leur refuser les Hugo, Verlaine (très bon conseil donné plus haut), Apollinaire, Corbière, Max Jacob, Larbaud, Cendrars, Follain... ou Colette pour la "prose" (ses Dialogues de bêtes plairaient aux enfants déjà mûrs). Il y a quelque chose dans ces textes qui résiste à tout lecteur et c'est aussi ce qui plaît aux enfants, cette rythmique et ce chant qui leur paraissent mystérieux et qu'ils ne sont pas encore en âge de comprendre. Tout le monde n'est pas Proust, Sartre ou Vallès mais ils disaient bien dans leurs textes à teneur autobiographique tout le plaisir pris pendant l'enfance à la découverte de la littérature ainsi qu'à la récitation de ces poèmes, devenus parfois bribes de vers restés dans la mémoire adulte.

Ah et puisque vous citez des blogs de poésie, à Poezibao, excellent en effet, j'ajouterai Terres de femmes, Litteraturedepartout, Enjambées fauves, Remue.net.

Rikki a écrit:Ma fille de 8 ans récitait du Victor Hugo avec délectation. Enfin, le petit peu qu'on lui donnait à l'école. Maintenant, elle a 19 ans et s'amuse à apprendre Ruy Blas par cœur. Je crois qu'elle connaît déjà les deux premiers actes.

Nadejda a écrit:

denisdenis a écrit:En effet, la poésie contemporaine ne saurait se résumer à Maurice Carème. Il ne devrait pas y avoir de poésie pour enfant. C'est un peu les abêtir que de les cantonner aux comptines avec des animaux. Il y a en ce moment beaucoup de poètes français vivants qui méritent de s'attarder sur leurs écrits. Le style contemporain peut mieux inciter les enfants à s'intéresser à la poésie. Leur faire réciter du Victor Hugo revient à leur faire avaler de l'huile de foie de morue.

Pour lire beaucoup de poésie, contemporaine et plus ancienne, je trouve au contraire que la contemporaine pèche souvent par son excès d'abstraction et son abandon d'une certaine rythmique (à chercher certes dans la syntaxe libre et heurtée mais elle fait rarement sens pour les enfants, plus sensibles encore que les adultes au rythme et aux sons que les adultes --et c'est d'une certaine oralité que vient la littérature, ce qu'on a trop oublié). Comme vous je n'aime pas non plus l'idée qu'il y aurait une poésie à destination des enfants mais je ne pense pas non plus qu'il faille leur refuser les Hugo, Verlaine (très bon conseil donné plus haut), Apollinaire, Corbière, Max Jacob, Larbaud, Cendrars, Follain... ou Colette pour la "prose" (ses Dialogues de bêtes plairaient aux enfants déjà mûrs). Il y a quelque chose dans ces textes qui résiste à tout lecteur et c'est aussi ce qui plaît aux enfants, cette rythmique et ce chant qui leur paraissent mystérieux et qu'ils ne sont pas encore en âge de comprendre. Tout le monde n'est pas Proust, Sartre ou Vallès mais ils disaient bien dans leurs textes à teneur autobiographique tout le plaisir pris pendant l'enfance à la découverte de la littérature ainsi qu'à la récitation de ces poèmes, devenus parfois bribes de vers restés dans la mémoire adulte.

Ah et puisque vous citez des blogs de poésie, à Poezibao, excellent en effet, j'ajouterai Terres de femmes,
Litteraturedepartout, Enjambées fauves, Remue.net.

Merci à tous (toutes ?) pour vos contributions intéressantes. On verra ça de plus près a tête reposée, mais l idée laisse commencer avec une anthologie nous plaît bien.

Oudemia a écrit:

Rikki a écrit:Ma fille de 8 ans récitait du Victor Hugo avec délectation. Enfin, le petit peu qu'on lui donnait à l'école. Maintenant, elle a 19 ans et s'amuse à apprendre Ruy Blas par cœur. Je crois qu'elle connaît déjà les deux premiers actes.

Comme quoi, elle ne fait pas QUE se teindre les cheveux, dans la vie !

Him, en anglais tu connais peut-être les potty poets (Gez Walsh par exemple) et Shel Silverstein...

http://www.shelsilverstein.com/play.asp
http://www.pottypoets.com/websitegwhp.html

Ah, non, je ne connaissais pas. Mais l anglais, pour l instant, de toutes façons, ce n est qu à l oral (et uniquement avec son grand-père et sa mère, qui ont toujours parlé anglais, et pour qui c est donc naturel). Bon, sauf qu ils ont une p....n d évaluation en anglais à la rentrée, et que je trouve ça nul d associer si vite sons et graphie pour une langue étrangère, mais c est un autre débat...

Je suis d'accord, la poésie est orale... puisque je viens de le lire ce soir j'ajoute l'excellent A Visit to William Blake's Inn: Poems for Innocent and Experienced Travelers, Nancy Willard. 0-15-293823-0

Bonjour

Lisez cela aussi "la poésie contemporaine expliquée à mon fils" : http://www.fibrillations.net/La-poesie-contemporaine-expliquee

Et puis de toute façon, le Printemps des Poètes a du plomb dans l'aile. Vincent Peillon refuse de verser une partie de la subvention de son Ministère au Printemps des Poètes. Cela fait un manque de 60 000 euros. Cela semble dérisoire à l'échelle d'un Ministère mais toute la mobilisation des poètes et enseignants ne change rien pour l'instant.

Une pétition est en ligne ici http://www.petitions24.net/le_printemps_des_poetes_en_danger. Elle a déjà recueilli plus de 2400 signatures.

Le SNUIPP a transmis un courrier à Vincent Peillon (voir ici http://www.snuipp.fr/IMG/pdf/Courrier_Ministre_Printemps_des_Poetes.pdf).

Faudra-t-il faire grève pour obtenir le rétablissement de cette subvention?