Les 280 élèves du collège Gabriel Séailles de Vic Fezensac (Gers) n'ont plus aucune note.

C’est la partie visible de l’iceberg. Au collège Gabriel-Séailles de Vic-Fezensac, la sacro-sainte note sur 20 a disparu. L’expérience, débutée il y a quatre ans par les seules classes de 6e, s’est lentement étendue pour toucher aujourd’hui l’ensemble des 280 élèves que compte l’établissement.

Surtout, elle a occasionné de nombreuses ramifications que le personnel enseignant et le principal, Benjamin Paul, n’auraient pu soupçonner au lancement du projet : « Envie d’apprendre ».

La suite : http://www.sudouest.fr/2013/09/24/et-toi-tu-as-eu-combien-1178113-2644.php

Plus de copies à corriger ?  

Ah si  

Concrètement, l’évaluation de chaque compétence s’opère sur trois niveaux : la connaissance, la capacité et l’attitude. Sur leurs copies, les collégiens vicois reçoivent points verts ou points rouges : « Si un élève connaît sa leçon par cœur, mais qu’il a du mal dans l’expression écrite, il saura exactement où le bât blesse », poursuit le proviseur. [...]

Avec ce projet, nous sommes devenus encore plus exigeants. Par exemple, le nombre de contrôles de mathématiques a été multiplié par deux. Il n’est pas rare que les connaissances étudiées durant un cours, soient évaluées en un quart d’heure dès la fin de celui-ci. Ainsi, la pratique des professeurs change aussi. »

Terreau fertile le Gers: des chauffeurs de bus scolaires roulent bourrés!
Plus sérieusement,c'est bien joli mais pour le brevet il y a bien des notes? Je suis pour le retrait des notes s'il s'applique aussi aux examens. Soyons cohérent!

yogi a écrit:Terreau fertile le Gers: des chauffeurs de bus scolaires roulent bourrés!

J'aurais dit que même les chauffeurs de bus y sont bourrés, y'a pas que le principal de ce collège
Le progrès, c'est de faire une interro par cours ?
Mais c'est quoi, ces gens ?

Cripure a écrit:

yogi a écrit:Terreau fertile le Gers: des chauffeurs de bus scolaires roulent bourrés!

J'aurais dit que même  les chauffeurs de bus y sont bourrés, y'a pas que le principal de ce collège
Le progrès, c'est de faire une interro par cours ?
Mais c'est quoi, ces gens ?

 
Le changement c'est maintenant!
Je me contenterai de continuer à admirer le Gers pour le foie gras et l'Armagnac,pour l'instant.

...
Nous testons cette année cette magnifique expérimentation sur nos classes (2nde) et uniquement dans la partie technologique.
Les proviseurs ont demandé aux équipes de "découper" le référentiel en compétences (c'était déjà le cas mais ça a demandé un travail monstre).
Les compétences seront évaluées sur le schéma suivant:
1er trimestre : notes
2ème trimestre : notes + codes pour les compétences (A B C D)
3ème trimestre : plus de notes

Bien sûr, ce découpage est un découpage "local" chaque établissement fixant les modalités d'évaluation comme bon lui semble. Quid des élèves en 1er issus d'un autre établissement ? Quid de l'examen ? Un lien avec le livret de compétences ?
Autant vous dire que les collègues en fin de carrière sont heureux de pouvoir quitter le navire !

yogi a écrit:pour le brevet il y a bien des notes?

+ 1.

Comment font-ils pour le contrôle continu du DNB et pour l'épreuve anticipée d'HDA ?

John a écrit:

Concrètement, l’évaluation de chaque compétence s’opère sur trois niveaux : la connaissance, la capacité et l’attitude. Sur leurs copies, les collégiens vicois reçoivent points verts ou points rouges : « Si un élève connaît sa leçon par cœur, mais qu’il a du mal dans l’expression écrite, il saura exactement où le bât blesse », poursuit le proviseur. [...]

Avec ce projet, nous sommes devenus encore plus exigeants. Par exemple, le nombre de contrôles de mathématiques a été multiplié par deux. Il n’est pas rare que les connaissances étudiées durant un cours, soient évaluées en un quart d’heure dès la fin de celui-ci. Ainsi, la pratique des professeurs change aussi. »

Au secours, pauvres gosses !

Avec ce projet, nous sommes devenus encore plus exigeants. Par exemple, le nombre de contrôles de mathématiques a été multiplié par deux. Il n’est pas rare que les connaissances étudiées durant un cours, soient évaluées en un quart d’heure dès la fin de celui-ci. Ainsi, la pratique des professeurs change aussi. »

C'est pas un peu étrange ça? Et pour le coup, on tombe dans l'évaluation continue, non?

ça me ne fait pour moi que confirmer le fait que l'APC est juste là pour déréglementer un cadre national. Chacun fait ce qu'il veut - et souvent des conneries - dans son coin, sous couvert d'innovation et d'expérimentation...

Mon passage préféré :
"Ce qui n’est pas sans conséquence dans le rapport entre élèves et professeurs, professeurs et parents, enfants et parents : « On se fait moins gronder à la maison », acquiesce Hugo, en 3e, pourtant assez retord devant ce système. À les écouter, les collégiens regretteraient même la pression engendrée par la note, ainsi que la compétition : « Une mauvaise note, ça donne plus de motivation pour se rattraper à la prochaine », explique Élodie, également en 3e. « Ils ne se rendent pas forcément compte que la compétition existe encore, rétorque Benjamin Paul. Ils comparent toujours"

La vérité sortirait-elle de la bouche même de nos élèves, plus lucides que les adultes qui les entourent ? A voir...

Avec ce projet, nous sommes devenus encore plus exigeants. Par exemple, le nombre de contrôles de mathématiques a été multiplié par deux. Il n’est pas rare que les connaissances étudiées durant un cours, soient évaluées en un quart d’heure dès la fin de celui-ci. Ainsi, la pratique des professeurs change aussi. »

Et euuuh, ils prolongent le cours d'1/4 d'heure du coup ?

Plus de notes, plus de cours, mais on remplit des grilles de compétences acquises hic et nunc que l'on publie très fièrement sur facebook  et qu'on tweete à toute sa famille, sans oublier de publier une photo du groupe ravi et content d'être à l'école sur instagram !

J'ai bon, là ?

C'est la vie moderne...Luigi, au secours !!!!!!!!!!!!!!

Chocolat a écrit:Plus de notes, plus de cours, mais on remplit des grilles de compétences acquises hic et nunc que l'on publie très fièrement sur facebook  et qu'on tweete à toute sa famille, sans oublier de publier une photo du groupe ravi et content d'être à l'école sur instagram !

J'ai bon, là ?

C'est bien connu, le bonheur est dans le Gers !

Encore un bel article sur l'évaluation sans notes, un article comme on les aime, sans voix discordante, sans début de prémices de critique, sans parole laissée aux parents, élèves, enseignants... du bon, quoi (surtout quand l'on sait les difficultés de mise en place de tels dispositifs, le casse-tête de référentiels par établissements qui seront obsolètes avec la réécriture du socle, la multiplication des items à évaluer, le problème tout bête de l'édition des bulletins, l'algorithme abscons et mystérieux qui se charge à votre place de décider de la validation d'un pilier, les pages et les pages de feuillets envoyés aux parents pour 'synthétiser' les compétences acquises ou non...) :
http://www.vousnousils.fr/2013/10/22/un-college-sans-notes-dans-le-gers-pour-donner-lenvie-dapprendre-550818

"Un collège sans notes dans le Gers pour donner l'"envie d'apprendre"
22.10.2013 ,
Le col­lège Gabriel-Séailles de Vic-Fezensac dans le Gers a mis en place un pro­jet péda­go­gique ori­gi­nal : "Envie d'apprendre". Plus de notes, mais des pas­tilles rouges et vertes. Présentation.

La Dépêche du Midi consacre aujourd'hui un article à l'initiative péda­go­gique du col­lège Gabriel-Séailles de Vic-Fezensac, inti­tu­lée "Envie d'apprendre".

Afin de ne pas perdre les élèves en cours de route, et de les décou­ra­ger dès la 6ème, l'établissement, rural, comp­tant une majo­rité d'élèves de milieux défa­vo­ri­sées, a opté pour une méthode radi­cale : la sup­pres­sion des notes.

Mais atten­tion, sup­pres­sion des notes tra­di­tion­nelles ne veut pas dire sup­pres­sion de l'évaluation. Au lieu d'une évalua­tion chif­frée, les élèves sont évalués "par compétence".

Christelle Thiriet, pro­fes­seur d'histoire-géographie, explique ainsi que "Les com­pé­tences que l'on évalue per­mettent au col­lé­gien de voir où il en est". Il ne s'agit donc plus d'interroger les élèves lors de contrôles dont le but est d'obtenir une bonne note, mais de " recen­trer tous les élèves sur l'apprentissage et non le résul­tat".

Car les notes ne sont pas for­cé­ment signi­fi­ca­tives : "Un élève qui ramène un 10 ou un 12 à la mai­son alors qu'il connais­sait sa leçon par coeur se verra repro­cher son manque de tra­vail. Pourtant, on se trompe de diag­nos­tic. Il ne lui man­quait peut-être que les capa­ci­tés en fran­çais pour expri­mer ses connais­sances", décla­rait en décembre der­nier à L'Express le direc­teur de l'établissement.
Envie d'apprendre demain dans Question d'éducation, sur France Info

Emmanuel Davidenkoff reçoit mer­credi 23 octobre à 11h45 dans son émis­sion "Question d'éducation" sur France Info, Christelle Thirier qui parle d'"Envie d'apprendre".

"Pas de com­pé­ti­tion écrasante"

Le pro­jet Envie d'apprendre, mis en place depuis 2010, stimule donc les élèves dans leurs appren­tis­sages et leur per­met de tou­jours amé­lio­rer leurs résul­tats en retra­vaillant la com­pé­tence pas encore bien acquise. "L'élève qui a échoué à la pre­mière évalua­tion n'est pas péna­lisé par une 'mau­vaise note' dans la moyenne, ce qui compte c'est ce qu'il sait faire à la fin du cha­pitre" lit-on ainsi sur le site du projet.

Ainsi, "les inci­dences [sont] nom­breuses et posi­tives pour les élèves en dif­fi­culté : pas de com­pé­ti­tion 'écra­sante' avec les autres mais une com­pé­ti­tion avec soi, ses acquis et ses manques".

Cette façon d'évaluer a égale­ment des réper­cus­sions posi­tives sur les ensei­gnants, car "l'évaluation se fait au-delà de sa dis­ci­pline (l'histoire-géographie évalue aussi la maî­trise de la langue), l'ensemble des ensei­gnants valide –au-delà de leur matière — les com­pé­tences sociales et civiques et évaluent l'autonomie des élèves." Un véri­table tra­vail de groupe et en inter­dis­ci­pli­na­rité est ainsi mis en oeuvre au quotidien.

Alors les notes, abo­lies défi­ni­ti­ve­ment ? Non, car en 3e, elles font leur réap­pa­ri­tion dans les bul­le­tins tri­mes­triels peut-on lire sur le site de l'établissement... La note, fina­le­ment, seule à pou­voir don­ner le la ?

Sandra Ktourza"

Il y avait cette semaine un article sur le site du Figaro consacré au "bilan mitigé des classes sans notes". Apparemment suite à un rapport de l'Inspection générale.
Je ne peux pas en dire plus, l'article était réservé aux abonnés et je n'ai pas trouvé d'autres informations sur ce rapport.

J'aimerais savoir (et surtout qu'on m'explique) comment arrive-t-on dans un établissement à décider que l'on ne donnera plus de notes chiffrées.
Cela se vote-t-il en C.A. ? Le CDE décide seul ? Un enseignant peut-il refuser de se laisser happer par ce système inepte ?

Seule la note pousse les élèves à apprendre...

Quand ce n'est pas noté, ils ne s'appliquent nullement !

Roumégueur Ier a écrit:
.... leur per­met de tou­jours amé­lio­rer leurs résul­tats en retra­vaillant la com­pé­tence pas encore bien acquise. "L'élève qui a échoué à la pre­mière évalua­tion n'est pas péna­lisé par une 'mau­vaise note' dans la moyenne, ce qui compte c'est ce qu'il sait faire à la fin du cha­pitre" lit-on ainsi sur le site du projet.
"l'évaluation se fait au-delà de sa dis­ci­pline (l'histoire-géographie évalue aussi la maî­trise de la langue), ....

Alors je résume :
1) les notes, ça empêchent les enseignants de revenir sur les chapitres précédents. Surtout ne jamais retravailler une compétence censée être acquise. Exemple : en mathématiques, première apparition de la proportionnalité en CM2 (ou CM1 ?), jamais, jamais plus on en reparle...même pas en première ES avec le chapitre sur les pourcentages...
2) l'enseignant est taquin de nature. Pour lui ce qui compte, ce n'est pas ce que l'élève sait en fin de chapitre, mais en début de chapitre. D'ailleurs, il ne fait surtout pas d'évaluation en fin de chapitre, il préfère n'en faire qu'une au début (ou au milieu si il a le coeur tendre), et paf, l'élève a une mauvaise note qui plombe sa moyenne.
3) ah mais alors je fais dans la modernité quand je réserve deux points à la correction de la langue en math ? Moi qui croyais être un peu réac sur ce coup.

Paddy a écrit:J'aimerais savoir (et surtout qu'on m'explique) comment arrive-t-on dans un établissement à décider que l'on ne donnera plus de notes chiffrées.
Cela se vote-t-il en C.A. ? Le CDE décide seul ? Un enseignant peut-il refuser de se laisser happer par ce système inepte ?

Cela commence insidieusement par une expérimentation sur quelques classes d'un niveau, si l'on ne trouve pas assez de profs volontaires, on impose à certains cette manière d'évaluer (cela tombe d'ailleurs souvent sur les nouveaux arrivants qui l'apprennent le jour de la pré-rentrée), on prévoit d'étaler à tout un niveau (et plus si affinités) sans trop se soucier de l'évaluation de l'expérimentation en cours, on ne prévient surtout pas les parents (ils l'apprennent eux aussi le jour de la rentrée) et on espère que personne ne bouge.
Dans certains établissements, des motions ont été lues en CA stipulant que les enseignants refusent cette approche pédagogique, juste pour faire comprendre à la hiérarchie que cela sera sans eux... mais bon, c'est dans l'air du temps, des collègues se disent que de toute façon on n'y échappera pas et se lancent, beaucoup le regrettent amèrement (temps de concertation, de préparation et d'amendement de référentiels à monter de A à Z, temps de correction et de préparation des évaluations démultiplié, tension programmes/socle permanente...).
Bref, c'est vous qui voyez. (Moi c'est tout vu)

Que ce soient des chiffres, des lettres ou des pastilles de couleurs, c'est pareil, ce sont des évaluations. La différence est le degré de "précision" mais les gamins ne sont pas dupes et le pseudo classement "traumatisant et stigmatisant" opère toujours :
Je vois bien comment réagissent mes enfants (primaire) quand ils reçoivent les tableaux de compétences avec les fameuses pastilles, "machin a eu 3 pastilles orange de plus que moi, bidule en a 26/34..."  

Moi aussi c'est tout vu, je demandais juste si il y avait un moyen légal d'échapper à toute cette "CRAP" ?

Oui, faire appliquer l'article L401 du code de l'éducation.
A savoir, d'abord demande d'expérimentation du CDE auprès du Rectorat.
Présentation pour information en conseil pédagogique.
Vote en CA et inscription dans le projet d'établissement.

Roumégueur Ier a écrit:

Paddy a écrit:J'aimerais savoir (et surtout qu'on m'explique) comment arrive-t-on dans un établissement à décider que l'on ne donnera plus de notes chiffrées.
Cela se vote-t-il en C.A. ? Le CDE décide seul ? Un enseignant peut-il refuser de se laisser happer par ce système inepte ?

Cela commence insidieusement par une expérimentation sur quelques classes d'un niveau, si l'on ne trouve pas assez de profs volontaires, on impose à certains cette manière d'évaluer (cela tombe d'ailleurs souvent sur les nouveaux arrivants qui l'apprennent le jour de la pré-rentrée), on prévoit d'étaler à tout un niveau (et plus si affinités) sans trop se soucier de l'évaluation de l'expérimentation en cours, on ne prévient surtout pas les parents (ils l'apprennent eux aussi le jour de la rentrée) et on espère que personne ne bouge.
Dans certains établissements, des motions ont été lues en CA stipulant que les enseignants refusent cette approche pédagogique, juste pour faire comprendre à la hiérarchie que cela sera sans eux... mais bon, c'est dans l'air du temps, des collègues se disent que de toute façon on n'y échappera pas et se lancent, beaucoup le regrettent amèrement (temps de concertation, de préparation et d'amendement de référentiels à monter de A à Z, temps de correction et de préparation des évaluations démultiplié, tension programmes/socle permanente...).
Bref, c'est vous qui voyez. (Moi c'est tout vu)

Notre CDE a mis l'an passé à l'ordre du jour du CA : "expérimentation d'une 6è sans notes" (après discussion avec le DASEN semble-t-il..)
Ce n'était pas une proposition des enseignants (et seuls 3 ou 4 étaient volontaires).
Nous avons réussi (de justesse... ) à convaincre les parents de voter contre : proposition rejetée à 2 voix près (ouf!). 
Il l'a remis au CA suivant  ! Ce fut dur (rencontre avec les parents, demande de vote à bulletin secret, argumentaire et résultats d'études, ...) mais finalement la proposition a été à nouveau rejetée.
Depuis, on n'en entend plus parler.