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User17706
Bon génie

Que faire quand un établissement part à la dérive ? Laisser-aller et insolence grandissante... - Page 9 Empty Re: Que faire quand un établissement part à la dérive ? Laisser-aller et insolence grandissante...

par User17706 Mer 26 Fév 2014 - 21:07
Soyons justes: «les CPE» s'en sont pris quelques-unes aussi, en des formules qui n'étaient pas toujours prudentes et qui pouvaient laisser penser à une tendance à généraliser Smile

Sur le caractère ancillaire, j'ai le sentiment que c'est la nature des choses qui l'impose. Qu'on le veuille ou non, l'École se justifie dans la mesure précisément où l'on y trouve ce que l'on ne trouve pas, ou très difficilement, ailleurs. Et notamment des types prêts à faire faire des maths à des gamins toute la sainte journée. Nous sommes assez d'accord: il n'y a besoin de personnels de direction que dans la mesure où il y a des enseignants. Comme l'exemple du primaire le montre, il est même possible que ce soit à un enseignant que soient dévolues les tâches afférentes de coordination. Mais tout cela est de l'ordre de la tâche afférente et ancillaire (même le contrôle: on contrôle que les enseignants remplissent leur fonction, c'est-à-dire l'enseignement). Même si la hiérarchie (probablement indispensable) masque cette réalité, une direction est au service non des enseignants mais de la fonction d'enseignement. Ce que tu appelles l'éducatif relève d'une autre analyse, le bon vieux vaste débat, que je ne relance pas ici Smile
Ergo
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Devin

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par Ergo Mer 26 Fév 2014 - 21:14
the educator a écrit:
J'ai aussi vu l'adjointe surveillant des heures de permanence par manque d'effectif, le principal et l'adjointe à la grille lors des sorties massives des élèves, sur la cour pour les ranger etc. On peut arguer que ce n'est pas leur travail.
Je vois beaucoup de personnels de direction le faire, en fait, la "nouvelle ecole" tend même à aller "à la rencontre du public". Au prix ou ils sont payés, on peut même arguer que c'est de l'argent jeté par les fenêtres et que je pourrais avoir deux surveillants à la place... Bien sur qu'on (je me mets dedans cette fois) supplée aux carences du système (qui parmi vous professeur s'est déjà proposé pour surveillé une perm?? vous trouveriez ça scandaleux, de la pure exploitation madame. mais le cpe, lui, il peut? ah oué?) mais ce n'est pas parce que l'usage nous force à boucher les trous que c'est dans nos missions...
Je ne vais pas répondre à la question de ta 1e parenthèse, tu préjuges, on ne se connaît pas.
Par contre, je vais répondre sur ce que tu dis de "l'usage". La précision "par manque d'effectif" de mon message tendait à indiquer que c'était exceptionnel, au sens premier et j'aurais sans doute dû ajouter que cela devait le rester. Pour moi, surveiller une permanence ne fait pas partie des missions des perdir, des CPE ou des profs.

Cela étant dit, c'était un détail de mon message. Surveiller des heures de colles ne fait pas partie de mes missions et je le fais quand même. Ranger les élèves dans la cour ne fait pas partie de mes missions et je le fais quand même. Evacuer les élèves du hall ne fait pas partie de mes missions etc.

Ce que je soulignais, par ce détail que tu as repris mais également et surtout par le reste, c'est que si nous travaillons ensemble, sans se tirer dans les pattes, sans se mépriser les uns les autres, sans sans arrêt s'arrêter à "mes missions disent que...", un établissement tourne et fonctionne. Dès lors que l'on s'attache strictement à ce que disent nos missions et qu'on se rejette la faute ("ah non, ça, c'est le rôle d'untel"), les grains de sable s'accumulent. Quand les efforts sont attendus d'une seule tête de la triade (les profs / la vie sco / la direction), les grains de sable s'accumulent.

Mon ancienne direction avait coutume de répéter qu'en y mettant chacun du nôtre et en travaillant en dialoguant et en coopérant, l'établissement tournerait mieux. Ca heurtait profondément mes convictions personnelles de principe sur la direction mais j'avais cessé de voir les fonctions pour voir les personnes et effectivement, ça fonctionnait. Je réitère mon constat: maintenant que les choses sont différentes, ça ne fonctionne plus. Je n'intervenais pas sur le débat qui vous oppose depuis des pages, j'intervenais sur le problème de base du fil.

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par mathmax Mer 26 Fév 2014 - 21:34
the educator a écrit:les collègues profs ne sont pas formés à recevoir courtoisement un parent, ni à tenir une discussion sans que ça ne devienne un combat du bien contre le mal. Et ils sont mauvais en manipulation aussi...

Je vois trois possibilités :

       . Les CPE, eux, sont formés au mépris envers leurs collègues
       . ou alors c'est un critère de sélection (une épreuve du type "s'exprimer en fonctionnaire  condescendant et suffisant")
       . ou bien, ce que j'espère, il s'agit juste d'un trait de personnalité de the educator.

     Je pense que c'est plutôt la troisième solution, ayant moi-même eu la chance de côtoyer des CPE efficaces et dotés de bonnes capacités relationnelles.

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par Lefteris Mer 26 Fév 2014 - 21:41

Attention au triangle quand même. Je suis l'interface pour les problèmes de scolarité générale. SI madame machin prof d'espagnole n'arrive pas a se depatouiller avec tel élève, mais que ça ne dépasse pas ce cadre, je lui donne un coup de main par solidarité, ou corporatisme, mais je n'ai pas a me mettre entre elle et les parents (bon je le fais, parce que les collègues profs ne sont pas formés à recevoir courtoisement un parent, ni à tenir une discussion sans que ça ne devienne un combat du bien contre le mal. Et ils sont mauvais en manipulation aussi...). Je m'assure que les élèves sont assidus, pas "scolarisé", ça c'est du ressort du service social et de la municipalité, et ça n'est pas obligatoire en France je le rapelle... Je ne suis pas d'accord par contre pour le "bon comportement", parce que c'est bourré de préjugés, et qu'aux dernières nouvelles la loi ou le règlement n’empêche personne d'etre un *** qui se moque ouvertement de son prof.
Non, les élèves ne doivent ni parler en classe, ni être insolents. S'ils veulent se moquer, c'est dehors. Dans un cours, ils n'ont rien à dire. Des jeunes gens qui ne savent pas sont devant quelqu'un qui sait, et que la République a délégué dans leur intérêt. Ils se plient donc à l'intérêt collectif, qui n'est pas celui du "moi je, moi moi " qui les envahit tant. Je viens au boulot pour gagner ma vie en transmettant un savoir. Je n'ai pas à subir l'auto-centrage insolent de morveux, et j'entends être suvi. Mes collègues aussi, il se trouve, et nous faisons bloc.

Les cours doivent pourvoir se dérouler danbs le cadre de la liberté collective d'apprendre, qui est un droit , et la responsabilité de tous est de faire en sorte que ce devoir/droit absolu soit mis en oeuvre.
et hop le bouquet final. D'abord l'instruction n'est pas un droit, c'est un devoir pour les parents, ensuite le système est fait de telle manière que si le parent estime qu'il ne peut y parvenir seul, il peut se décharger sur un service gratuit qui a obligation de résultat. C'est dans ce sens là que ça se passe, dans la réalité. Donc notre patron nous demande de parvenir aux résultats escomptés en nous demerdant bien comme il faut, parce que c'est notre boulot.
[/quote]
C'est un devoir pour les parents, parce que c'est un droit collectif qui dépasse le vouloir particulier.De plus, nous avons une obligation de moyens, pas de résultats. Nous devons mettre en oeuvre des programmes nationaux, et faire en sorte de les faire passer. Mais comme des entraîneurs sportifs, nous savons fort bien que nious en ferons pas des champions de tout le monde, ni même des gens intéressés par le savoir. D'ailleurs, personne n'a jamais réussi, et personne ne réussira jamais.
Et le système scolaire a un rôle d'orientation, de tri, pour trouver au mieux, selon les moyens existants, une place à ceux qui ont vécu comme une torture l'enseignement général (pourtant minimal) , et doit aussi permettre de dénicher des talents.
Après

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par philann Mer 26 Fév 2014 - 21:59
Je ne rentrerai pas dans le détail de cette discussion, sauf pour dire que:
- au terme d'une dizaine de pages, je n'ai plus aucune idée sur ce à quoi sert un CPE.
- En conséquence, je me demande si on ne peut pas s'en passer comme en Allemagne?
- Pour avoir eu des collègues CPE TRES efficaces et recrutant des AEDs dans le même genre, je pense que la fonction est utile mais qu'elle mérite d'être redéfinie clairement.
- On ne m'ôtera pas de l'esprit que dans toute situation éducative (parentale ou scolaire) c'est le soutien indéfectible entre adultes et la cohérence qui sont les meilleurs garants d'une situation stable et apaisée.

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par the educator Mer 26 Fév 2014 - 22:04
Ce que je soulignais, par ce détail que tu as repris mais également et surtout par le reste, c'est que si nous travaillons ensemble, sans se tirer dans les pattes, sans se mépriser les uns les autres, sans sans arrêt s'arrêter à "mes missions disent que...", un établissement tourne et fonctionne. Dès lors que l'on s'attache strictement à ce que disent nos missions et qu'on se rejette la faute ("ah non, ça, c'est le rôle d'untel"), les grains de sable s'accumulent. Quand les efforts sont attendus d'une seule tête de la triade (les profs / la vie sco / la direction), les grains de sable s'accumulent.
je suis fondamentalement d'accord avec ça, en fait. Et c'est aussi comme ça que je bosse quand je dis que je fais parfois des entretiens avec des collègues, ou que parfois j'accueille sans chouiner (ni même réclamer du boulot ou faire écrire des rapports) des exclusions un peu limites. Ce que je regrette, c'est que parfois des fonctionnements se créent par usage, pour pallier à des carences: lorsque j'entends dire "lorsque j'envoie un élève chez le cpe, j'attends un remontage de bretelles", c'est une dérive. "Le cpe s'occupe de la relation avec les parents", c'est une dérive.

Non, les élèves ne doivent ni parler en classe, ni être insolents. S'ils veulent se moquer, c'est dehors. Dans un cours, ils n'ont rien à dire. Des jeunes gens qui ne savent pas sont devant quelqu'un qui sait, et que la République a délégué dans leur intérêt. Ils se plient donc à l'intérêt collectif, qui n'est pas celui du "moi je, moi moi " qui les envahit tant. Je viens au boulot pour gagner ma vie en transmettant un savoir. Je n'ai pas à subir l'auto-centrage insolent de morveux, et j'entends être suvi. Mes collègues aussi, il se trouve, et nous faisons bloc.
C'est déjà ça d'y croire. Mais dans un système comme le notre, tu dois te sentir inutile, non? raaaaah, la sécurité de l'emploi... dommage!

De plus, nous avons une obligation de moyens, pas de résultats.
Nous avons obligation de mettre à disposition de chaque élève les moyens d'acquérir les compétences du socle. Autant dire que ton one man show a pris du plomb dans l'aile.
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par the educator Mer 26 Fév 2014 - 22:06
- En conséquence, je me demande si on ne peut pas s'en passer comme en Allemagne?
En fait, ça n'existe qu'en France, et que dans le secondaire. j'adorerais que ça disparaisse, j'en ai déjà parlé ailleurs.

- On ne m'ôtera pas de l'esprit que dans toute situation éducative (parentale ou scolaire) c'est le soutien indéfectible entre adultes et la cohérence qui sont les meilleurs garants d'une situation stable et apaisée.
D'accord pour la cohérence, pas pour le soutien indéfectible: si on est cohérents, pas besoin de se soutenir.

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par *Fifi* Mer 26 Fév 2014 - 22:14
the educator a écrit:
Ce que je soulignais, par ce détail que tu as repris mais également et surtout par le reste, c'est que si nous travaillons ensemble, sans se tirer dans les pattes, sans se mépriser les uns les autres, sans sans arrêt s'arrêter à "mes missions disent que...", un établissement tourne et fonctionne. Dès lors que l'on s'attache strictement à ce que disent nos missions et qu'on se rejette la faute ("ah non, ça, c'est le rôle d'untel"), les grains de sable s'accumulent. Quand les efforts sont attendus d'une seule tête de la triade (les profs / la vie sco / la direction), les grains de sable s'accumulent.
je suis fondamentalement d'accord avec ça, en fait. Et c'est aussi comme ça que je bosse quand je dis que je fais parfois des entretiens avec des collègues, ou que parfois j'accueille sans chouiner (ni même réclamer du boulot ou faire écrire des rapports) des exclusions un peu limites. Ce que je regrette, c'est que parfois des fonctionnements se créent par usage, pour pallier à des carences: lorsque j'entends dire "lorsque j'envoie un élève chez le cpe, j'attends un remontage de bretelles", c'est une dérive. "

Mais si un eleve est exclu de cours, c'est qu'il a fait un truc très grave et qu'il arrive a la vie sco avec un mot de l'enseignant. Donc, oui j'attends que la personne chez qui je l'envoie prenne au moins le temps de lui rappeler les règles à respecter en fonction de la faute (insulte, violence, geste dangereux). Et je l'ai un peu amère quand j'apprends ensuite qu'il a en fait passé son heure à côté d'un autre zozo à discuter tranquillement en étude jusqu'à la fin de l'heure et le cours suivant. (alors qu'ensuite je prends le temps d'écrire un rapport au propre et de discuter de la suite et de la sanction).

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par Lefteris Mer 26 Fév 2014 - 22:19


Non, les élèves ne doivent ni parler en classe, ni être insolents. S'ils veulent se moquer, c'est dehors. Dans un cours, ils n'ont rien à dire. Des jeunes gens qui ne savent pas sont devant quelqu'un qui sait, et que la République a délégué dans leur intérêt. Ils se plient donc à l'intérêt collectif, qui n'est pas celui du "moi je, moi moi " qui les envahit tant. Je viens au boulot pour gagner ma vie en transmettant un savoir. Je n'ai pas à subir l'auto-centrage insolent de morveux, et j'entends être suvi. Mes collègues aussi, il se trouve, et nous faisons bloc.
C'est déjà ça d'y croire. Mais dans un système comme le notre, tu dois te sentir inutile, non? raaaaah, la sécurité de l'emploi... dommage!

Non, je continue comme ça, et mes collègues aussi . Un élève qui stoppe le cours par ses bavardages, est puni. Un insolent aussi ... Sa libnerté s'arrête commence où s'arrête celle d'autrui . Nous sommes suivis, et dans le cas contraire nous demandons des comptes, en délégation. Ca s'appelle la solidarité .... Quant à la sécurité de l'emploi, heureusement qu'on l'a , sinon je ne vois pas trop l'intérêt de venir supporter des chiards mal élevés. D'ailleurs, ceux qui n'ont pas la sécurité de l'emploi les supportent entre 1 et 15 jours dans mon établissement (pas le pays des Bisounours, je le rappelle, un nid de "nouveaux publics"  Razz )

De plus, nous avons une obligation de moyens, pas de résultats.
Nous avons obligation de mettre à disposition de chaque élève les moyens d'acquérir les compétences du socle. Autant dire que ton one man show a pris du plomb dans l'aile.
Et bien  c'est ce qu'on fait à partir des programmes, et on permet aussi à d'autre de s'élever au-delà du socle de compétence. Et un élève n'acquerra jamais rien sans un professeur , socle ou vrais savoirs . Donc j'exerce et exercerai mon rôle de passeur , et dans les meilleures conditions possibles. Le socle, c'est juste une grille que l'on coche en fin d'année, le savoir (qui est une valeur en soi, intemporelle  ) est autre chose qu'un machin administratif (qui est conjoncturel, et ne sera peut-être plus en usage demain).

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par Ronin Jeu 27 Fév 2014 - 9:24
Je dois dire que la position de Lefteris me semble être non seulement logique mais également la seule qui soit tenable quant à la finalité de l'école. Ou alors l'école n'est qu'une garderie, dans ce cas the educator a raison. Mais, que ce soit en tant qu'enseignant ou en tant que citoyen, je ne veux pas que l'école soit juste une garderie sociale. Et je suis sûr que les futurs employeurs ne le veulent pas non plus.

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par philann Jeu 27 Fév 2014 - 9:37
Ronin a écrit:Je dois dire que la position de Lefteris me semble être non seulement logique mais également la seule qui soit tenable quant à la finalité de l'école. Ou alors l'école n'est qu'une garderie, dans ce cas the educator a raison. Mais, que ce soit en tant qu'enseignant ou en tant que citoyen, je ne veux pas que l'école soit juste une garderie sociale. Et je suis sûr que les futurs employeurs ne le veulent pas non plus.

+1000 !

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par atrium Jeu 27 Fév 2014 - 9:50
the educator a écrit: SI madame machin prof d'espagnole n'arrive pas a se depatouiller avec tel élève, mais que ça ne dépasse pas ce cadre, je lui donne un coup de main par solidarité, ou corporatisme, mais je n'ai pas a me mettre entre elle et les parents (bon je le fais, parce que les collègues profs ne sont pas formés à recevoir courtoisement un parent, ni à tenir une discussion sans que ça ne devienne un combat du bien contre le mal. Et ils sont mauvais en manipulation aussi...).


 :Gné:  Les CPE sont formés à la courtoisie et à la manipulation?

Paratge
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par Paratge Jeu 27 Fév 2014 - 10:11
atrium a écrit:
 :Gné:  Les CPE sont formés à la courtoisie et à la manipulation?

Et à la spychologie voyons !  Very Happy 
dandelion
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par dandelion Jeu 27 Fév 2014 - 11:26
Paratge a écrit:
atrium a écrit:
 :Gné:  Les CPE sont formés à la courtoisie et à la manipulation?

Et à la spychologie voyons !  Very Happy 
Courtoisie et psychologie, c'est en effet ce qui ressort des commentaire de The Educator concernant les propos de Lefteris  Razz 
Evidemment, les profs sont tous des gros bourrins incapables de s'adresser aux parents avec courtoisie et bienveillance.
Cela dit, pour faire travailler certains élèves, il faut parfois aller au conflit. Ne pas aller au conflit est plus simple et reposant, aussi pour les CPE (qui en plus de la sécurité de l'emploi ont les 35 heures). J'ai travaillé dans deux collèges ayant un recrutement à peu près similaire, dans des lieux fortement touchés par le chômage, dans le premier on pouvait travailler, dans l'autre non. Dans le premier PA, adjoint et CPE étaient très bien, dans le deuxième, ils discutaient beaucoup avec les élèves dans leur bureau (où les élèves étaient charmants paraît-il). Evidemment, tout le monde était prêt à en faire 'un peu plus' dans le premier établissement, quand dans le second le taux de personnes voulant quitter l'enseignement était surprenant.
grandesvacances
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par grandesvacances Jeu 27 Fév 2014 - 11:29
Paratge a écrit:
atrium a écrit:
 :Gné:  Les CPE sont formés à la courtoisie et à la manipulation?

Et à la spychologie voyons !  Very Happy 

Et à l'humilité.  mdr 
Lefteris
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par Lefteris Jeu 27 Fév 2014 - 11:58
Ronin a écrit:Je dois dire que la position de Lefteris me semble être non seulement logique mais également la seule qui soit tenable quant à la finalité de l'école. Ou alors l'école n'est qu'une garderie, dans ce cas the educator a raison. Mais, que ce soit en tant qu'enseignant ou en tant que citoyen, je ne veux pas que l'école soit juste une garderie sociale. Et je suis sûr que les futurs employeurs ne le veulent pas non plus.
On peut les laisser bavarder entre eux pendant une heure en se déplaçant dans la classe, sans enlever le manteau, sans sortir ses affaires (la plupart des miens en sont parfaitement capables , pour ceux qui vivraient sur une autre planète  Very Happy ) , pour qu'ils acquièrent par la magie du verbe d'une circulaire et de l'injonction de cases à cocher le sacro-saint "socle de compétences" .

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par dandelion Jeu 27 Fév 2014 - 13:48
grandesvacances a écrit:
Paratge a écrit:
atrium a écrit:
 :Gné:  Les CPE sont formés à la courtoisie et à la manipulation?

Et à la spychologie voyons !  Very Happy 

Et à l'humilité.   mdr 
C'est des Jésuites tendance hippie!
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par the educator Jeu 27 Fév 2014 - 22:36
Mais si un eleve est exclu de cours, c'est qu'il a fait un truc très grave et qu'il arrive a la vie sco avec un mot de l'enseignant.
moué, plus ou moins, selon les situations. Chez moi, je considère qu'il s'agit soit d'un geste d'urgence, soit d'un levier pratique pour rattraper une situation. Dans l'un ou l'autre des cas je n'emmerde pas mes collègues avec la nécessité de me faire un mot, je leur fais confiance, s'ils ont exclu, ils en avaient besoin. par contre, je ne travaille pas sur du sable, et je ne m'appuierai JAMAIS sur les seuls propos griffonnés d'un collègue qui plus est dans un moment de gestion de crise, pour faire de la reprise avec l'élève. Parce que des exclusions borderline, j'en vois aussi, et faut pas me demander non plus d'en faire le service après vente. En fait, les collègues dont je sais que je peux compter sur le jugement pour rentrer allégrement dans la bidoche du gamin, il y en a peu. et étrangement ils excluent peu. Ce qui m'arrange en fin de compte.

Les CPE sont formés à la courtoisie et à la manipulation?
pas assez, mais oui, un peu, en effet dans notre formation initiale. Et ça me parait un minimum quand tu fais un boulot en relation avec le public, et que tu vas être amené à faire de la médiation.

Et à la spychologie voyons !


Et à l'humilité. mdr

C'est des Jésuites tendance hippie!
ça va les gars, vous rigolez bien?
En tout état de cause, je n'ai pas les mêmes états d'âmes quand je m'adresse aux collègues.
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par the educator Jeu 27 Fév 2014 - 22:46
Je dois dire que la position de Lefteris me semble être non seulement logique mais également la seule qui soit tenable quant à la finalité de l'école.
il me semble avoir écrit plus haut que la seule légitimité de l'école résidait dans les apprentissages (j'ouvre largement le sens, et je ne suis pas stupide au point de réduire le socle à un acte administratif, ce qui, j'en conviens, serait pénible.). Ce qui n’empêche pas d'être un vrai lieu de vie, avec tout ce qui en découle, d'être aussi une porte d'entrée pour pas mal de services de l'état (police, services sociaux, médicaux...). Et des règles à respecter, aussi bien pour les professionnels, que les usagers.
C'est un peu comme une boîte qui fabriquerait des manches de pelle, on peut quand même y causer médecine du travail, syndicalisme, comité d'entreprise, formation et ressources humaines (et j'y ajoute toutes les transactions informelles qui s'y établissent).
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par Kimberlite Jeu 27 Fév 2014 - 23:56
the educator a écrit:moué, plus ou moins, selon les situations. Chez moi, je considère qu'il s'agit soit d'un geste d'urgence, soit d'un levier pratique pour rattraper une situation. Dans l'un ou l'autre des cas je n'emmerde pas mes collègues avec la nécessité de me faire un mot, je leur fais confiance, s'ils ont exclu, ils en avaient besoin. par contre, je ne travaille pas sur du sable, et je ne m'appuierai JAMAIS sur les seuls propos griffonnés d'un collègue qui plus est dans un moment de gestion de crise, pour faire de la reprise avec l'élève. Parce que des exclusions borderline, j'en vois aussi, et faut pas me demander non plus d'en faire le service après vente. En fait, les collègues dont je sais que je peux compter sur le jugement pour rentrer allégrement dans la bidoche du gamin, il y en a peu. et étrangement ils excluent peu. Ce qui m'arrange en fin de compte..
Un geste d'urgence c'est quoi pour toi?
Quand on a un couteau sous la gorge?
La gamine à qui on demande de travailler et qui ne le fait pas, qui s'amuse à faire des bruits de bouche, et qui répond une grossièreté quand on insiste, elle doit rester en cours, alors qu'elle a déjà pourri l'ambiance et nuit au travail de ses camarade (1/4 d'heure d'agitation et de perturbation)?
Le gamin qui s'agite dans tous les sens et qui part une seconde fois à l'autre bout de ta classe alors que tu l'as déjà engueulé, tu le gardes en cours pour qu'il continue son cinéma?
Evidemment, tu vas nous sortir que c'est un manque d'autorité, qu'il faut comprendre le gamin, dialoguer avec lui ou je ne sais quelle foutaise pédagogico-diafoiresque...
Et quand les fameux "affreux" sont exclus du collège, c'est certainement abusif aussi: ben oui, ta "minorité d'enseignants qui n'excluent pas" arrivaient à les conserver dans la classe (on ne sait pas trop dans quelles conditions, mais tant que ça ne fait pas de vagues, au final on s'en fout).

Désolée, mais j'ai moins d'une heure pour mener un cours complet avec mes "petits". C'est court pour arriver à leur faire suivre une démarche complète. Je peux "réguler" les agitateurs dans une certaine mesure, et je ne m'en prive pas. Mais si ça déborde trop, je pense à la classe, aux élèves qui ont besoin d'avancer, et qui en ont envie.
J'ai exclus peu de gamins, mais je l'ai fait, et j'ai souvent senti un certain soulagement parmi les élèves.

Sinon, je ne comprends toujours pas: un coup tu nous dis que tu ne t'occupes pas des relations avec les parents, l'autre coup, tu nous expliques que tu es formé à la médiation... et tu n'as pas répondu à mon cas concret: une gamine qui se fait tabasser dans la cour (élève identifié par les surveillants) c'est ton boulot de faire quelque chose ou pas? Sinon, qui doit s'en occuper? Et on fait quoi si la CPE ne fait pas son boulot? (Parce que, moi, j'ai une gamine dont les résultats sont catastrophiques, dont on voit qu'elle n'est pas heureuse... et une maman désemparée qui m'a confié ça, mais je me sens impuissante).

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par the educator Ven 28 Fév 2014 - 6:40
et tu n'as pas répondu à mon cas concret: une gamine qui se fait tabasser dans la cour (élève identifié par les surveillants) c'est ton boulot de faire quelque chose ou pas?
Je t'ai dis de relire ce que j'ai écrit plus haut. ça vaut aussi pour les motifs d'exclusion, il me semble que j'ai été clair. Et pour les rencontres avec les parents aussi d'ailleurs.
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par the educator Ven 28 Fév 2014 - 6:50
Et on fait quoi si la CPE ne fait pas son boulot?
La même chose que si le prof ne fait pas son boulot.

Parce que, moi, j'ai une gamine dont les résultats sont catastrophiques, dont on voit qu'elle n'est pas heureuse... et une maman désemparée qui m'a confié ça, mais je me sens impuissante
A lire comme ça, je dirais que c'est pour l'ASE, mais il faudrait détricoter un peu. Et ne pas s'attendre à un coup de baguette magique non plus (à près tout, vous non plus en classe vous ne transformez pas les mauvais élèves en bons élèves ^^)
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par lalilou Ven 28 Fév 2014 - 10:33
C'est la même chose dans mon établissement.
L'équipe de direction s'est renouvelée l'an dernier et la discipline n'est plus la même, ni le respect vis à vis des professeurs (de la part de l'administration), le taux d'absence des profs a grimpé en flèche.
Face à tout cela, nous nous sommes réunis entre collègues et avons rédigé un courrier pour notre principal afin de lui expliquer notre malaise et les points que nous voulions voir évoluer.
Nous la lui avons transmise et il a donc organisé une réunion en présence de tous pour en parler.
Cette personne que l'on trouvait très sûr d'elle, irrespectueuse et fermée s'est remise en question, nous a écoutés, présenté des excuses et vient de commencer à essayer de changer les choses.

Parfois, passer par l'écrit, ça permet de faire avancer les choses loin des affects très présents dans ce genre de situation.
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par dandelion Ven 28 Fév 2014 - 16:36
the educator a écrit:
Et on fait quoi si la CPE ne fait pas son boulot?
La même chose que si le prof ne fait pas son boulot.

Parce que, moi, j'ai une gamine dont les résultats sont catastrophiques, dont on voit qu'elle n'est pas heureuse... et une maman désemparée qui m'a confié ça, mais je me sens impuissante
A lire comme ça, je dirais que c'est pour l'ASE, mais il faudrait détricoter un peu. Et ne pas s'attendre à un coup de baguette magique non plus (à près tout, vous non plus en classe vous ne transformez pas les mauvais élèves en bons élèves ^^)
C'est quand même un peu notre boulot. La remise à niveau c'est un peu ma spécialité, donc je crois très fermement qu'on peut (et que j'arrive, pas toujours mais assez souvent quand même) à changer les choses (en bien), et je connais pas mal d'enseignants qui font de même.
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