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Baromètre Unef : les étudiants fustigent un "manque d’encadrement" et "des méthodes d’enseignement inadaptées" à l'université. Empty Baromètre Unef : les étudiants fustigent un "manque d’encadrement" et "des méthodes d’enseignement inadaptées" à l'université.

par John Jeu 5 Juin 2014 - 6:35
Alors que l’université semble gagnée par un malaise lié, entre autres, à la politique de regroupement des établissements engagée par le gouvernement, le principal syndicat étudiant, l’Unef, a présenté, mercredi 4 juin, un nouvel outil conçu pour mieux cerner les conditions d’études. Ce « baromètre » [ http://unef.fr/wp-content/uploads/2014/06/Livre-DP-BAROMETRE-Light.pdf ], élaboré sur la base d’un questionnaire rempli par 6 500 étudiants, livre une image largement négative de l’enseignement supérieur, et plus particulièrement de la « fac ».[...] près de deux tiers des sondés (62 %) considèrent que la réussite des étudiants n’est pas la priorité de l’université. [...]

L’étude conduite par l’Unef vient conforter l’idée selon laquelle, à l’université, les étudiants sont trop souvent livrés à eux-mêmes. [...] hors IUT, 46 % des personnes interrogées se sentent insuffisamment encadrées. Un sentiment particulièrement fort (56 %) chez les jeunes dont au moins un des deux parents est ouvrier. Un quart des étudiants de première année disent suivre des cours dans des amphithéâtres comptant plus de 600 personnes. Un tiers assure que les séances de travaux dirigés rassemblent plus de 40 participants…

« Alors que c’est en première année que se joue principalement la reproduction sociale, c’est aussi l’année où les universités investissent le moins de moyens pour encadrer les étudiants », note l’Unef. « Le résultat, c’est une première année qui sert de filtre, avec une très forte sélection par l’échec, dont les jeunes des catégories populaires sont les premières victimes », poursuit le syndicat.

À en croire son baromètre, ce manque d’encadrement va de pair avec des méthodes d’enseignement jugées inadaptées. Ainsi, 57 % des étudiants jugent leurs enseignants « insuffisamment formés à la pédagogie ». De même, beaucoup sont convaincus (77 %) que les évaluations servent à sélectionner plutôt qu’à faire progresser. [...] Pour compléter ce tableau, déjà très sombre, les étudiants pensent, à 68 %, que l’université ne prépare pas suffisamment à l’insertion professionnelle.

Denis Peiron

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par Bizardouille Jeu 5 Juin 2014 - 9:18
Bientot l'évaluation par compétences à la fac *humour de jeune prof blasée*
C'est bien de dire ça, les étudiants sont mal encadrés... ils ont besoin de l'être pour les chouilles ?

Etant encore très proche de mes amis étudiants et des associations étudiantes, on peut faire le lien entre chouilles et échec....

Et puis, horreur, en fac il faut apprendre pour réussir..

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par barèges Jeu 5 Juin 2014 - 9:21
la réussite des étudiants n’est pas la priorité de l’université.
Là, la priorité de certaines universités, c'est de survivre. Difficile d'assurer un encadrement correct en perdant les postes l'un après l'autre.
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par Ronin Jeu 5 Juin 2014 - 9:49
C'est surtout que les politiques se sont déchargés sur les facs de toutes les questions de formation, orientation, insertion. Pour pouvoir mieux ensuite les accuser de na pas y arriver. Finalement, de la maternelle au supérieur on retrouve les mêmes conneries.

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par Kimberlite Jeu 5 Juin 2014 - 10:49
Ah ah ah...
Ils me font marrer avec cette histoire de "manque d'encadrement". Bienvenue dans le monde réel.
Quand ils bosseront, s'ils ne sont pas indépendants (combien en ont les capacités?) leur supérieur n'aura pas tout son temps pour les chouchouter.
Ce qui me fait marrer, c'est que dès le collège, on nous baratine comme quoi il faut les rendre plus autonomes. Sauf que, dans les faits, on voit qu'on est plutôt dans la tendance inverse...


Un tiers des étudiants n’assistent pas à l’ensemble des cours. Une situation qu’ils justifient pour 68,1% par le fait que la présence de l’enseignant n’a pas d’apports supplémentaires par rapport à des cours qu’ils peuvent se procurer autrement.

J'aimerais bien voir la corrélation entre cet absentéisme et la réussite aux examens...
Parce qu'elle est bien bonne de prétendre qu'on ne va pas aux cours car ils n'apportent rien. Bizarrement, j'ai vu autour de moi que les étudiants qui séchaient semblaient rapidement disparaître du circuit.


Les cours magistraux sont les plus critiqués par les étudiants. 52% les considèrent « pas assez interactifs », 40% « trop théoriques », 40% « ennuyeux », 20% « difficiles à comprendre ». Des critiques beaucoup plus fortes que pour les travaux dirigés ou  pratiques, qui placent les cours magistraux en bon derniers quand les étudiants doivent
classer les cours en fonction de leur intérêt pour la réussite.
J'ai entendu un de leurs responsables à la radio... ça fait peur. Ils veulent de l'interactif, du ludique...
J'imagine plus tard ce genre de zigoto en entreprise: "Mais, chef, non, je ne peux pas travailler sur ce projet. C'est trop barbant, ça manque de ludique et d'interactivité...".
Le pire est que la tendance a commencé il y a une bonne dizaine d'années: une prof de biologie moléculaire m'expliquait que même au sein de la fac, elle subissait des pressions pour faire des cours "ludiques". Or, le programme à couvrir n'avait vraiment rien de ludique, mais comportait des notions essentielles (connaître les acides aminés et leurs propriétés, c'est difficilement ludique par exemple).


Cette pédagogie suggère des prérequis dont les jeunes des catégories populaires disposent rarement

Les étudiants arrivant en fac n'ont souvent pas les bases pour suivre... qu'à cela ne tienne, ce n'est pas la faute des étudiants, mais les enseignants de fac qui ne sont pas pédagogues...
Je pense que les personnes qui ont rédigé  ce rapport ont déjà un gros problème avec la maîtrise de la logique.


Sans réforme de ses méthodes pédagogiques, l’université restera fermée à tous ceux qui ne profitent pas d’un fort capital culturel.
C'est quand même bizarre... que l'on m'explique pourquoi les générations précédentes s'en sortaient bien (même en venant de milieu "ouvrier"), avec des cours encore moins "ludiques", et pourquoi maintenant ça coince...



Les pauvres petits, ils pleurent qu'ils n'y a pas ou peu de contrôle continu... Ben voyons, s'ils passent des concours ou des tests d'embauche, ils pourront toujours réclamer un contrôle continu aussi...


La sélection, ou les capacités d’accueil imposées par les établissements à l’entrée des formations, sont les principales causes (68,7%) de l’orientation subie devant les raisons financières (20,9%). Une orientation subie qui concerne 30% des étudiants en première année. Or, une formation qui ne s’intègre pas dans un projet personnel et professionnel de l’étudiant favorise l’échec universitaire. La moitié des étudiants expliquent également que leur formation ne correspond pas à l’image qu’ils en avaient au lycée. Preuve qu’il ne suffit de donner aux étudiants la liberté de leur orientation, mais qu’il faut également leur permettre de s’orienter progressivement dans leur cursus. Ce n’est qu’au moment où ils sont confrontés aux formations universitaires que les étudiants peuvent faire un choix d’orientation en connaissance de cause.

Je trouve ce texte assez étonnant: la constatation qu'ils font qu'une bonne part des étudiants qui se trouvent à la fac n'ont rien à y faire car ils y vont car ils n'ont rien pu faire d'autre (ils ne parlent pas d'ailleurs du fait que beaucoup n'ont tout bonnement pas de projet professionnel) les amène à dire que la fac doit rester ouverte à ses étudiants et doit leur permettre de "s'orienter progressivement'. J'aimerais que l'on m'explique concrètement comment l'uni pourrait faire ça avec des étudiants qui n'ont tout bonnement pas le niveau pour faire des études, et ne sont motivés pour rien. On doit leur proposer quoi? Des ateliers coloriages avec un boulot de peintre en bâtiment à la sortie?

Quelle horreur, certains veulent de la sélection en fac!!!

De la même façon,quelques universitaires ont proposé d’instaurer la sélection à l’université. Une sélection que seulement 5% des étudiants considèrent comme le moyen d’améliorer la valeur de leur diplôme. Un pourcentage d’ailleurs plus faible chez les étudiants qui subissent la sélection(en IUT ou en master).


L’UNEF demande que le nombre de création de postes dans l’enseignement supérieur soit doublé jusqu’à la fin du quinquennat, en passant de 1000 à 2000 par an.


Ils croient au père Noël...


L’UNEF demande que les créations de postes soient financées et fléchées pour améliorer concrètement l’encadrement des étudiants en premier cycle, en supprimant lescours magistraux en première année et en favorisant les travaux dirigés et pratiques.
[size]

Ils ont chiffré le coût de cette demande?
Et il faudra que l'on m'explique pourquoi les cours magistraux seraient un problème en fac... apparemment ça ne pose pas de problème aux allemands, américains, anglais, etc...
[/size]


L’UNEF demande la mise en place de centres pédagogiques dans chaque université,adossés aux Ecoles Supérieures du Professorat et de l’Education (ESPE), qui soutiennent les équipes pédagogiques dans leurs initiatives pour la réussite des étudiants

J'avoue ne pas bien comprendre... que viennent faire les ESPE dans le schmilblik? Ils veulent que les ESPE viennent contrôler les formations dispensées dans les universités?  :shock: 
Ils vont en trouver beaucoup, des vacataires et thésards-moniteurs pour les TD, si en plus les enseignants doivent subir des  formations de l'ESPE...
Mais peut-être devrait-on laisser les ESPE prendre entièrement en charge les enseignements de première année. Je pense que ce serait un succès éclatant en ce qui concerne le niveau pédagogique.  Twisted Evil 


K.


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par InviteeF Jeu 5 Juin 2014 - 10:59
J'ai brillamment réussi mes études universitaires et pourtant je partage une partie du constat de ces étudiants.  Ce n'est pas par amertume ni parce que je ne travaillais pas assez :lol: mais parce que certains pratiques étaient scandaleuses et certains dysfonctionnements vraiment énormes.


Dernière édition par Fafnir le Jeu 5 Juin 2014 - 11:10, édité 1 fois
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Baromètre Unef : les étudiants fustigent un "manque d’encadrement" et "des méthodes d’enseignement inadaptées" à l'université. Empty Re: Baromètre Unef : les étudiants fustigent un "manque d’encadrement" et "des méthodes d’enseignement inadaptées" à l'université.

par InviteeF Jeu 5 Juin 2014 - 11:09
près de deux tiers des sondés (62 %) considèrent que la réussite des étudiants n’est pas la priorité de l’université.

Je suis d'accord. En  L1 j'ai vu des cours sans méthodologie aucune, des examens sans savoir quel serait le type d'épreuves... Résultat,  les plus faibles se sont plantés, alors qu'ils auraient eu un minimum de chances si on leur avait donné les clefs. J'avais d'ailleurs interpellé le directeur du département à ce sujet.

57 % des étudiants jugent leurs enseignants « insuffisamment formés à la pédagogie ».
D'accord pour certains, excellents chercheurs mais médiocres enseignants, ayant fait leur année de stage dans le supérieur, n'ayant jamais eu une classe de secondaire devant eux et ne s' étant jamais questionné à propos de l'apprentissage.

De même, beaucoup sont convaincus (77 %) que les évaluations servent à sélectionner plutôt qu’à faire progresser.
D'accord aussi, mais ça ne me choque pas : il y a tant d'étudiants qu'il faut bien sélectionner.  En revanche je suis choquée qu'on laisse volontairement se planter ceux qui se contentent d'apprendre ce qui a été vu en cours, sans approfondir, sans avoir pour autant indiqué que le travail personnel était l'objet principal de l'évaluation. C'est selon moi parfaitement criminel, surtout quand on voit d'où sortent les bacheliers, absolument pas habitués pour la plupart à se prendre en main.
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par Kimberlite Jeu 5 Juin 2014 - 11:25
Fafnir a écrit:
57 % des étudiants jugent leurs enseignants « insuffisamment formés à la pédagogie ».
D'accord pour certains, excellents chercheurs mais médiocres enseignants, ayant fait leur année de stage dans le supérieur, n'ayant jamais eu une classe de secondaire devant eux et ne s' étant jamais questionné à propos de l'apprentissage.
Euh... je ne vois pas pourquoi les enseignants de fac devraient aller dans le secondaire. Pour enseigner en lycée il faut aller en collège? Pour enseigner en collège, il faut aller dans le primaire? Pour enseigner en primaire, il faut d'abord aller en maternelle? Et pour enseigner en maternelle, il faut faire gynéco?

Quand au questionnement sur l'apprentissage, c'est certain qu'envoyer des maîtres de conf. faire des stages en ESPE va brillamment régler le problème.  yesyes


A la fac, les étudiants sont des adultes (enfin en théorie)...

Qu'il y ait des enseignants de fac peu pédagogues, c'est une vérité... mais ça n'a pas grand chose à voir avec leur formation (parce que sinon, dans le secondaire, on n'aurait que de bons profs... est-ce vraiment le cas?). C'est surtout un problème de sélection, lié au statut de maître de conférence, assurant à la fois une tâche de recherche et d'enseignement, avec une sélection se faisant surtout sur la recherche. Il y aurait bien des choses à changer, mais pas dans le sens proposé par l'UNEF.

Je trouve aussi très marrant qu'on nous sorte que les TP-TD posent moins de problème: c'est justement là que l'on a le plus de vacataires et de thésards... Les enseignants y sont plus jeunes, encore moins formés à l'enseignement (beaucoup moins d'expérience). Le type d'enseignement est différent, c'est tout. Et la notation est souvent bien plus sympa: ceci joue aussi beaucoup dans l'appréciation des étudiants (mais ça ne rend pas les étudiants meilleurs...).

Il faut aussi être réaliste: c'est parfois longtemps après que j'ai pu reconnaître la valeur de certains enseignements reçus en fac, qui m'avaient paru poussiéreux, pénibles, ou compliqués (il faut être réaliste, tout ne peut pas être simple, clair et limpide: à partir d'un certain niveau, il faut aussi fournir plus d'efforts pour comprendre. Par exemple, les statistiques ou la modélisation, c'est difficilement une partie de plaisir).


En  L1 j'ai vu des cours sans méthodologie aucune, des examens sans savoir quel serait le type d'épreuves... Résultat,  les plus faibles se sont plantés, alors qu'ils auraient eu un minimum de chances si on leur avait donné les clefs.

Ne pas savoir à quelle sauce on sera mangé, ce n'est pas génial...
Après, que les plus faibles se plantent... n'est-ce pas dans l'ordre des choses (je sais, c'est cynique, mais où doit-on s'arrêter de soutenir les plus faibles?)?

Bizarrement, j'ai vu pas mal d'élèves qui s'en sortaient moyennement au lycée s'épanouir en fac. Je connais même des chercheurs brillants qui étaient de médiocres élèves. Il me semble du coup étrange de dire que la fac ne laisse pas leur chance aux élèves les plus faibles (mais évidemment il faut qu'ils travaillent un minimum... et n'aient pas trop de lacunes, mais ce n'est pas à la fac de combler les lacunes des étudiants).

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par InviteeF Jeu 5 Juin 2014 - 11:35
Je n'ai pas dit qu'ils devaient aller dans le secondaire. Certains n'en ont pas eu besoin pour enseigner plus que convenablement. Mais pour d'autres, partant du principe que l'étudiant est adulte et responsable à 100% de l'échec, lisant un papier, n'autorisant aucune question et ne parlant jamais méthode, ne se remettant jamais en question, cela aurait été salvateur. Peu pédagogue, euphémisme. 

Vécu : l'enseignant qui met la note plancher de 3/20 en TD si pas de problématique dans l'étude du document mais incapable d'expliquer aux moins dégourdis comment la dégager et surtout incapable de me donner la problématique pour le doc suivant de son fascicule quand je la lui demande en guise d'exemple Rolling Eyes 

En revanche, d'accord avec toi, la solution ne passe pas forcément par l'ESPE ni le secondaire. Je n'en ai pas à proposer mais j'applaudirais des deux mains si on en trouvait une.
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par InviteeF Jeu 5 Juin 2014 - 11:41
Quant à ta remarque sur la sélection naturelle... poussons-la à son paroxysme et donnons directement la L1 (voire la licence complète) au tiers le plus haut des bacheliers ? :lol: Si cela te semble naturel...

Je me cite pour préciser ma pensée : Ce n'est pas l'échec d'une part des étudiants qui me choque car il y a tant de gens qui se trouvent dans une filière qui n'est pas pour eux (je serais pour une sélection comme en Espagne à l'entrée de la fac), ce qui me choque c'est :

je suis choquée qu'on laisse volontairement se planter ceux qui se contentent d'apprendre ce qui a été vu en cours, sans approfondir, sans avoir pour autant indiqué que le travail personnel était l'objet principal de l'évaluation. C'est selon moi parfaitement criminel, surtout quand on voit d'où sortent les bacheliers, absolument pas habitués pour la plupart à se prendre en main.

Induire en erreur, entraîner davantage de gens à se planter pour un meilleur écrémage, se moquer éperdument de tirer vers le haut.

Oh je comprends bien le ras - le - bol des enseignants du supérieur, je ne leur jette pas la pierre. Mais qu'ils assument le fait de cultiver l'échec, consciemment.
Primura
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par Primura Jeu 5 Juin 2014 - 13:59
Fafnir a écrit:ce qui me choque c'est :

je suis choquée qu'on laisse volontairement se planter ceux qui se contentent d'apprendre ce qui a été vu en cours, sans approfondir, sans avoir pour autant indiqué que le travail personnel était l'objet principal de l'évaluation. C'est selon moi parfaitement criminel, surtout quand on voit d'où sortent les bacheliers, absolument pas habitués pour la plupart à se prendre en main.
Le problème c'est surtout qu'il y a quelques années, il était d'une évidence commune que pour réussir à l'université, il fallait bosser par soi-même. Maintenant, les étudiants de L1 s'étonnent que sans bosser, ils n'ont plus 12 ou 13 de moyenne ! Il faut que les étudiants - particulièrement en 1ère année, là où il y a le plus d'échec - se mettent à
1. aller en cours (pour la petite histoire, L1 Psycho, Poitiers, cette année, 3 amphis pleins pour la rentrée, 2 amphis à moitié vides en fin d'année... Et toujours autant de monde aux examens !)
2. travailler (oui, je sais, c'est incroyable, mais là, le problème vient malheureusement du secondaire)
3. arrêter de s'orienter dans telle filière parce que "ici on a pas besoin de bosser et il y a que 15h/semaine".

Ah, et pendant que j'y suis : il faut mettre en place un émargement systématique des présents aux CM et TD avec retour systématique au CROUS pour ceux qui viennent 10% du temps. Ca fera faire des économies et il y aura davantage de présence  Rolling Eyes 

Enfin après, l'UNEF... Je crois qu'ils militent presque pour que même ceux qui foutent rien aient leur diplôme.
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par InviteeF Jeu 5 Juin 2014 - 14:06
C'est l'un des problèmes, en effet  mais pas LE seul problème. Une partie du discours ambiant aggrave la situation. J'ai bossé comme une acharnée et obtenu mes semestres en tournant autour de 18 de moyenne parce que c'était une évidence pour moi qu'il fallait travailler dur. Des chargés de TD disaient pourtant "oh, pas besoin de prétendre tout savoir, connaître le cours suffit", des professeurs donnant des cours magistraux demandaient d'apprendre le cours à la lettre près et rien de plus mais ne mettaient pas plus de 10 à ceux qui le  recrachaient sans ajout de connaissances personnelles... constaté dans deux universités différentes. Mais je veux bien accorder le bénéfice du doute aux autres Wink
Caspar
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Prophète

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par Caspar Jeu 5 Juin 2014 - 14:07
@Primura:Amen!

Et si on pouvait passer une journée sans parler d'élitisme et de reproduction sociale ce serait le paradis.
Paratge
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Neoprof expérimenté

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par Paratge Jeu 5 Juin 2014 - 14:09
Pauvres étudiants qui viennent dormir en cours ou écouter de la zikmu ou s'amuser !

Et puis il y a ceux qu'on ne voit qu'aux examens signer pour toucher la bourse !

Mais célafotoprofs !
Dimka
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par Dimka Jeu 5 Juin 2014 - 14:18
Bonjour,
Je pense que je suis en partie d’accord avec ce qu’ils disent… J’ai eu des amphis pleins (avec des gens sur les marches), c’est du délire. Même si tout le monde se tait, c’est bruyant, et c’est crevant (pour le prof aussi, j’imagine). Quand on doit subir tout cela pour un prof qui lit son livre, on pense rapidement que c’est plus utile d’aller lire le livre en question à la BU.

Surtout, je ne vois pas l’intérêt de défendre les cours magistraux. Ce n’est pas un truc pour les durs, pour les forts, qui forge le caractère, ou « moi de mon temps ça marchait », c’est juste de l’enseignement industriel, une façon de faire des économies. Un pis-aller. Les types de l’UNEF ont raison de demander des moyens supplémentaires (même si je crains qu’ils ne rêvent…).

Pour l’encadrement… Les cours magistraux, c’est bien joli, mais dans les disciplines que j’ai étudiées, il y a un moment où il faut pratiquer (dissert’, commentaires, oraux, langues vivantes…), et pour que ça soit efficace, il faut un retour sur la pratique, donc un prof. Or un TD à 40 ne permet pas cela, ou pas beaucoup, un CM encore moins. Sans parler de la L1 où l’on pratique parfois l’exercice pour la première fois le jour du partiel. L’encadrement n’est pas forcément opposé à l’autonomie : c’est en préparation à l’agrégation que j’ai été le plus encadré (tous les profs à disposition, des cours avec peu d’élèves et pas mal d’interaction, plus d’entraînements et surtout plus de retours sur ceux-ci) alors qu’on considère rarement les agrégatifs comme des assistés. De même, en master, on est presque livré à soi-même, mais on a un prof pour soi.

Bon, par contre, pour l’ESPE…  (kill it with fire !)

Et je suis étonné qu’ils ne parlent pas des problèmes de ressources. La grande galère étudiante, c’est de devoir bosser à côté.

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par Zakalwe Jeu 5 Juin 2014 - 16:36
Dimka a écrit:Bonjour,
Je pense que je suis en partie d’accord avec ce qu’ils disent… J’ai eu des amphis pleins (avec des gens sur les marches), c’est du délire. Même si tout le monde se tait, c’est bruyant, et c’est crevant (pour le prof aussi, j’imagine). Quand on doit subir tout cela pour un prof qui lit son livre, on pense rapidement que c’est plus utile d’aller lire le livre en question à la BU.
Surtout, je ne vois pas l’intérêt de défendre les cours magistraux. Ce n’est pas un truc pour les durs, pour les forts, qui forge le caractère, ou « moi de mon temps ça marchait », c’est juste de l’enseignement industriel, une façon de faire des économies

Tout dépend je suppose de la taille de l'amphi je suppose, ou de la matière concernée : dans ma fac d'histoire (pour les très rares CM où j'ai mis les pieds, c'est un fait, mais j'avais mes excuses  Razz ), le nombre n'a jamais été tel que cela devienne une quelconque gêne. Et comme j'ai eu l'occasion d'expérimenter les CM de première année de médecine l'an dernier, autant dire là que même avec 3 amphi blindés et cours en video conf, ( affraid ), ça ne mouftait pas (bon, fac de province + présence d'appariteurs chargés de faire régner l'ordre, ça joue peut-être).

Quant au CM, je ne peux pas être d'accord : les cours les plus utiles que j'ai reçu en fac relevaient du CM (mais étant passé par la case prépa, j'avoue que les bases méthodo avaient été acquises autrement), à condition évidemment que le prof ne lise pas son bouquin (mais j'ai rarement connu ça en histoire... plus en géographie si je voulais jouer la mouche du coche...) : quand un prof maîtrise à fond son sujet, tient deux heures de show sans note le tout avec structure érudition et passion, c'est sacrément plus efficace que de lire ses livres à la BU... Le problème n'est pas tant le CM que ceux qui abusent en ne se donnant même pas la peine de vraiment donner un cours (mais là, CM ou TD, le problème restera le même m'est avis)...

Réclamer plus de TD et de méthodo, je veux bien, mais je crains de fait qu'il ne s'agisse que de souhaiter continuer à être maternés et encadrés, dans un cadre où les notes sont souvent meilleures qu'aux partiels classiques (effet contrôle continu + exo méthodologique + peut-être vacataires plus "coulants"). Mais ça ne changera rien au fait que c'est le manque de travail et d'investissement qui pèche (je l'ai ô combien revu cette année avec mes L1 certes gentils, mais incapable d'appliquer une consigne précise ou même de faire attention à ce qui leur est dit en cours pour les aider...).

Dimka a écrit:Sans parler de la L1 où l’on pratique parfois l’exercice pour la première fois le jour du partiel.  

Oui pour les problèmes de la L1 : mais l'évolution actuelle vers une première année "gloubiboulga" où on peut (ah, non, doit en fait maintenant...) toucher à tout et n'importe quoi pour que les étudiants puissent se réorienter n'arrange rien... Comme en plus il faut pallier aux lacunes venues de la scolarité précédente (aucune critique là contre personne, plutôt contre le système), le temps manque (je pense au MTU, l'année où j'en ai donné en L1 d'histoire, c'était moitié cours d'orthographe ( la différence entre "a" et "à"...  affraid ) et moitié comment organiser son agenda pour la semaine et le semestre et comment on tient un livre dans le bon sens...  titanic 



Mais je crains quand même que le principal souci reste et demeure l'inadéquation entre la scolarité suivie jusqu'en terminale et ce qui est encore exigé à la fac : puisque écrire, raisonner, rédiger, structurer une pensée ne sont plus des bases à acquérir pour le bac, il va de soi que les étudiants peuvent légitimement s'estimer trompés en arrivant à la fac, où la majorité des profs continue de faire comme si rien n'avait changé. Et, dans ma matière; l'incurie en termes de culture générale aggrave les choses (et l'absence de prise de conscience que s'ils n'ont que peu d'heures de cours, ce n'est pas QUE pour se remettre des cuites des fêtes) aggrave le phénomène : il plaisantait à moitié, mais un de mes L2 de cette année m'a quand même sorti que Dagobert, c'est...

...:

En ce sens, effectivement, une refonte totale du concept de première année pourrait s'avérer nécessaire (ou, qui sait, une remise en question de ce qui se passe avant, on peut toujours rêver) - mais à 18 ans, il est bien tard pour prendre de nouvelles habitudes...

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INJUSTE Terme utilisé pour désigner les avantages dont on a essayé de spolier d'autres gens, mais sans y arriver. Voir aussi MALHONNETETE, DISSIMULATION, et TIENS J'AI DU POT
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par retraitée Jeu 5 Juin 2014 - 16:58
Quand j'avais cours, en 1964, dans "l'amphi 500" (places), il n'y avait pas de bruit, ou si peu qu'on entendait le cours des derniers rangs; Ceux que le cours n'intéressait pas ne venaient pas, ceux qui étaient présents venaient pour bosser. Quand je suis retournée suivre des cours à la fac pour préparer l'agrégation, en 1996, la salle de cours était peu remplie. Une vingtaine de personnes. Eh bien, mes collègues de l'interne et moi même avons dû à plusieurs reprises demander à certains étudiants de se taire ou d'aller discuter dehors ! J'imagine ce que cela peut donner en L1 en 2014 !
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par User17706 Jeu 5 Juin 2014 - 17:21
retraitée a écrit: J'imagine ce que cela peut donner en L1  en 2014 !
Ça dépend des filières. Mais ça peut être dramatique par endroits.
Clarianz
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par Clarianz Jeu 5 Juin 2014 - 17:23
Caspar Goodwood a écrit:@Primura:Amen!

Et si on pouvait passer une journée sans parler d'élitisme et de reproduction sociale ce serait le paradis.


dans mes bras!! je formule le même voeu (pieux)

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par Marie Laetitia Jeu 5 Juin 2014 - 17:49
KinetteKinette, tu es délicieusement méchante

Spoiler:

KinetteKinette a écrit:Et pour enseigner en maternelle, il faut faire gynéco?
 veneration  yesyes 

Cela dit, je vais me répéter mais il faudrait effectivement quelque chose de l'ordre des inspecteurs à l'université... Parce que le collègue qui lit un livre en lieu et place d'un CM j'ai connu...  :| Et sur le coup je me suis sentie bien tarte de me faire suer à faire de vrais cours, alors que j'avais une thèse à faire...
Pour le reste l'essentiel de ces revendications est un tissu d'âneries...

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 Baromètre Unef : les étudiants fustigent un "manque d’encadrement" et "des méthodes d’enseignement inadaptées" à l'université. Dlb10
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
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par Hermione0908 Jeu 5 Juin 2014 - 18:09
KinetteKinette a écrit:
Les cours magistraux sont les plus critiqués par les étudiants. 52% les considèrent « pas assez interactifs », 40% « trop théoriques », 40% « ennuyeux », 20% « difficiles à comprendre ». Des critiques beaucoup plus fortes que pour les travaux dirigés ou  pratiques, qui placent les cours magistraux en bon derniers quand les étudiants doivent
classer les cours en fonction de leur intérêt pour la réussite.

Une simple question : qu'est-ce qui n'est pas claire pour eux dans "cours magistral" ? J'ai souvenir de cours qui étaient certes un peu de l'abattage, en terme de densité et de contenu, pour lesquels il était indispensable de se replonger dedans ensuite pour en tirer la substantifique moelle. Mais justement, c'est cette somme de connaissances qui étaient apportées en un temps relativement court finalement, et que nous devions retravailler par la suite qui était enrichissante.

Cette pédagogie suggère des prérequis dont les jeunes des catégories populaires disposent rarement
On retrouve ici presque le même discours que celui concernant les devoirs à la maison... Rolling Eyes
J'ai une sainte horreur du déterminisme social et culturel érigé en excuse. Je suis la deuxième de ma famille en trois générations à avoir eu le bac et fait des études supérieures, je suis fille d'employés, jamais je n'ai considéré que c'était une excuse à quoi que ce soit.


retraitée a écrit:Quand j'avais cours, en 1964, dans "l'amphi 500" (places), il n'y avait pas de bruit, ou si peu qu'on entendait le cours des derniers rangs; Ceux que le cours n'intéressait pas ne venaient pas, ceux qui étaient présents venaient pour bosser. Quand je suis retournée suivre des cours à la fac pour préparer l'agrégation, en 1996, la salle de cours était peu remplie. Une vingtaine de personnes. Eh bien, mes collègues de l'interne et moi même avons dû à plusieurs reprises demander à certains étudiants de se taire ou d'aller discuter dehors ! J'imagine ce que cela peut donner en L1  en 2014 !

LE amphi 500 auquel je pense, au milieu de la coursive du RDC du bâtiment A ? Wink (c'est le Déléage maintenant, c'était encore le 500 quand j'étais à la fac)
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par InviteeF Jeu 5 Juin 2014 - 18:25
Marie Laetitia a écrit:
Cela dit, je vais me répéter mais il faudrait effectivement quelque chose de l'ordre des inspecteurs à l'université... Parce que le collègue qui lit un livre en lieu et place d'un CM j'ai connu...  :| Et sur le coup je me suis sentie bien tarte de me faire suer à faire de vrais cours, alors que j'avais une thèse à faire...

Non, c'est lui qui devrait se sentir tarte, pas toi parce que tu fais ton job !
Marie Laetitia
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par Marie Laetitia Jeu 5 Juin 2014 - 18:27
Fafnir a écrit:
Marie Laetitia a écrit:
Cela dit, je vais me répéter mais il faudrait effectivement quelque chose de l'ordre des inspecteurs à l'université... Parce que le collègue qui lit un livre en lieu et place d'un CM j'ai connu...  :| Et sur le coup je me suis sentie bien tarte de me faire suer à faire de vrais cours, alors que j'avais une thèse à faire...

Non, c'est lui qui devrait se sentir tarte, pas toi parce que tu fais ton job !

Hélas le résultat est là: il a passé son HDR et moi, ma thèse n'est pas terminée, je suis retournée dans le secondaire

Spoiler:

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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
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retraitée
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par retraitée Jeu 5 Juin 2014 - 18:30
Il est certain que j'ai connu pas mal de bra..leurs à la fac, quand je faisais mes études, et surtout, quand j'y suis retournée, comme je l'ai dit. J'aurais eu honte de faire en seconde le cours sur Musset que j'ai eu pour la préparation de l'agrégation. La collègue n'avait pas un seul cours d'avance ! Elle ne se donnait même pas la peine de "reprendre" les leçons et explications, et, pire, elle lisait la poésie comme un pied !
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par Dimka Jeu 5 Juin 2014 - 19:07
Zakalwe a écrit:Quant au CM, je ne peux pas être d'accord : les cours les plus utiles que j'ai reçu en fac relevaient du CM (mais étant passé par la case prépa, j'avoue que les bases méthodo avaient été acquises autrement), à condition évidemment que le prof ne lise pas son bouquin (mais j'ai rarement connu ça en histoire... plus en géographie si je voulais jouer la mouche du coche...) : quand un prof maîtrise à fond son sujet, tient deux heures de show sans note le tout avec structure érudition et passion, c'est sacrément plus efficace que de lire ses livres à la BU... Le problème n'est pas tant le CM que ceux qui abusent en ne se donnant même pas la peine de vraiment donner un cours (mais là, CM ou TD, le problème restera le même m'est avis)...
Oui, moi aussi j’ai eu de bons CM. Mais ce n’est pas l’aspect magistral (dans le sens : le prof fait son show, les étudiants écoutent et notent) en soi que je remets en cause, juste le fait qu’il se fasse devant plusieurs centaines de personnes dans des conditions médiocres (amphi mal insonorisé, avec des chaises branlantes, sans micro ou encore pire : avec un micro de mauvaise qualité, avec des profs qui n’aiment pas parler à une foule anonyme…). J’ai eu des cours de langue vivante, en CM, évalués par… un oral. Je me souviens aussi en lettres de cours de linguistiques, avec des concepts à aller se pendre, la prof présentait des applications au tableau, personne n’y comprenait rien, sauf ceux de spé linguistique qui avaient… des TD en plus. Il fallait juste comprendre le « truc », et ceci demandait une attention individuelle d’au moins quelques minutes, un moment où l’étudiant explique son raisonnement afin que le prof lui montre où ça bloque, où il se trompe. Que l’étudiant puisse lever la main pour dire que là, stop, il ne comprend pas comment on passe de ceci à cela.

Il me semble que ton point de vue n’est pas forcément incompatible avec celui de l’unef: tu dis être passée en prépa où tu as acquis autrement les bases méthodologiques, pourquoi les L1 n’auraient pas droit à un encadrement similaire à celui des prépas ? Je ne sais pas en quelles années tu as suivi les cours de fac, mais les CM de L1 et de L3 n’ont pas forcément les mêmes problèmes. Il me semble que l’unef s’intéresse surtout à la L1.

Zakalwe a écrit:Réclamer plus de TD et de méthodo, je veux bien, mais je crains de fait qu'il ne s'agisse que de souhaiter continuer à être maternés et encadrés, dans un cadre où les notes sont souvent meilleures qu'aux partiels classiques (effet contrôle continu + exo méthodologique + peut-être vacataires plus "coulants").
Je trouve le terme materner un peu péjoratif : est-ce que les étudiants de prépa ou des grandes écoles sont « maternés » ? La fac n’encadre pas parce qu’elle voudrait rendre les étudiants autonomes, mais parce qu’elle n’a pas de moyens. Il ne s’agit pas d’être derrière chaque étudiant dans une volonté de les contrôler ou de leur donner le biberon tous les soirs, mais simplement de revenir à un cadre humain. Il y a des gens (dont moi, d’ailleurs) qui ont besoin de manipuler un savoir pour se l’approprier, qui ont besoin de discuter le cours, et il se trouve qu’à plusieurs centaines, ce n’est pas possible. La plupart du temps, je me la ferme et j’écoute, mais j’aime bien avoir la possibilité de lever la main.

J’ai adoré le master où on était trois ou quatre pendant les cours (vive la médiévale…) et où j’avais un directeur de mémoire rien que pour moi, j’ai adoré les années d’agrégation où il y avait moyen de discuter avec les profs, de ne pas être d’accord. Par contre, j’ai un souvenir de la L1 comme une longue année, pénible, anonyme, crevante, industrielle, dans des amphis pourris, et de gens qui se sont fait larguer parce qu’ils étaient seuls, paumés, et souvent en galère, parce qu’ils bossaient beaucoup mais mal : peut-être que s’ils avaient été « maternés », ils auraient pu devenir autonomes.

Pour apprendre la technique de la dissert’, il n’y a qu’une seule solution, c’est en faire plein, or ce n’est pas en CM qu’on en fait plein. Et en plus, personne ne fait de dissert’ « gratuitement », j’ai eu des profs qui proposaient de corriger des devoirs’ supplémentaires non notés, on ne peut pas dire que ça avait un succès fou. Donc après, ils pouvaient bien avoir bonne conscience en se disant qu’ils avaient proposé. Par contre, imposer des dissert’ notées à la pelle… c’est comme cela que l’on progresse. Mais pour faire cela, il faut qu’il y ait plus de profs pour moins d’étudiants (personne n’aime corriger des dissert’ à la pelle). C’est bien ce qu’il y a en prépa, non ?

Par ailleurs, l’idée que les TD et le contrôle continu soient mauvais… je ne sais pas, d’autant que ça dépend des expériences individuelles. Les notes sont-elles meilleures parce que les profs sont plus coulants et parce que c’est plus facile, ou parce que c’est plus efficace ? Il y a peut-être un peu des deux. En TD, j’ai eu des profs à moitié psychopathes qui ne notaient pas au-dessus de huit et qui cassaient les étudiants à l’oral au point d’en faire pleurer la moitié. Pourtant, malgré cela (on pourrait à mon avis s’en passer), ça offrait la possibilité de progresser parce que le cassage était individualisé et offrait un retour sur nos propres défauts.

Zakalwe a écrit:En ce sens, effectivement, une refonte totale du concept de première année pourrait s'avérer nécessaire (ou, qui sait, une remise en question de ce qui se passe avant, on peut toujours rêver) - mais à 18 ans, il est bien tard pour prendre de nouvelles habitudes...
Une année propédeutique ? Ça serait bien, mais… ça va râler chez les étudiants, si on leur ajoute une année supplémentaire. S’il y avait quelque chose à refondre, je pencherai plutôt pour les dernières années du secondaire, mais je crains de rêver autant que l’unef qui veut plus de moyens.

Puis je ne crois pas qu’on soit définitivement perdu à 18 ans.

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