France 3 - Virginie Saclier sur le harcèlement : "L'enfer, il est dans ma classe".

Le rôle de l’éducation est central dans le problème du harcèlement. Il faut leur dire :

"Ce que tu fais, ça peut faire du mal."

C’est aux adultes de prendre les devants,d’expliquer comment fonctionne un groupe, avec des prises de pouvoir, ce qu’est un leader, comment vivre ensemble.

Et les adultes, ce sont les professeurs et les parents, mais aussi les passants. Lorsqu’on voit des jeunes s’agresser dans la rue, il est de notre devoir à nous, adultes, d’intervenir pour leur signaler que leur comportement n’est pas acceptable. Mais le plus souvent, nous baissons les bras.

Avant de réaliser le film, j’étais un peu amère vis-à-vis des professeurs, que je tenais pour un peu responsables de cette situation. Mon frère le dit dans le reportage : les parents ne sont pas présents pendant les journées de cours et c’est au personnel enseignant d’identifier les problèmes. Bien entendu, la réalité est différente.

La première personne qui m’a fait réaliser ça, c’est un professeur qui m’a dit :

"On voit dès les premières semaines de l’année qui sera victime, qui sera bourreau. Mais ça ne se passe pas pendant les cours."

Alors oui, il m’a dit que les victimes étaient souvent plus surveillées, de loin, mais qu’il ne fallait pas non plus les surprotéger, au risque d’aggraver leur mal-être en les mettant en position de "chouchou".

C’est compliqué, mais finalement, les dynamiques de groupes restent difficiles à appréhender toute la vie. Et le collège en est le premier apprentissage.