Voir le sujet précédentAller en basVoir le sujet suivant
Zagara
Guide spirituel

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Zagara Jeu 10 Sep 2015 - 8:24
Déscolariser un enfant c'est lui faire du mal, oui.
justinette
justinette
Niveau 4

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par justinette Jeu 10 Sep 2015 - 9:01
Pourquoi penser cela ? N'est-ce pas parce que l'on confond scolarisation et socialisation ? Et qu'on pense qu'on se fait du mal en se désocialisant ? Ce ne serait donc pas se déscolariser qui pose véritablement problème. Si les enfants étaient libres d'aller à l'école ou de ne pas y aller, les enfants seraient potentiellement autant dans l'école qu'au dehors, ainsi, la socialisation entre enfants du même âge pourrait avoir lieu dedans et au dehors. Ensuite, beaucoup savent que même en l'état actuel des choses où la plupart des enfants vont à l'école, les déscolarisés ne souffrent pas du tout de désocialisation, ou bien seulement vis-à-vis des enfants de leur âge dans les temps scolaires (mais ils rencontrent de plus en plus d'autres "non-sco"), mais on revient à ce que je disais juste avant : si la situation était plus libre, y'aurait pas ce déséquilibre.

Ensuite, on est là face à la vieille question philosophique : société ou solitude. Est-ce qu'on se fait du mal avec la solitude ? Est-ce que ce n'est pas au contraire le plus grand défi donné à l'homme de réussir à accepter sa solitude ontologique (et matérielle), - et donc le plus grand, important et véritable des apprentissages -,  au lieu de toujours se précipiter vers les autres pour finalement ne jamais se rencontrer soi-même ; soi-même ou pire : affronter son vide intérieur ontologique (valable à tous les âges !!). Réussir à articuler l'autonomie individuelle et collective, n'est-ce pas notre chantier commun à tous depuis toujours ? Je pense qu'il est dans l'Homme de vouloir, et de chercher collectivement, cette liberté de l'homme, qui consister à décider à chaque nouvelle journée, voire à chaque nouvelle heure, si on la passera avec les autres ou avec soi-même. Au fond, nous voulons tout cela et cela ne fait pas de nous des tyrans en puissance.

Société ou solitude, question importante également, car les sociétés ont-elles toutes le même degré de santé ? Ça n'existe pas selon vous, les névroses collectives ? (J'avais écrit nécrose, c'est valable aussi), les folies collectives ? Les situations délétères collectives ? Les illusions collectives ? Le mur collectif qu'on se prend ? C'est même historiquement majoritairement le cas, c'est pour ça que Simone Weil écrivait : « La société c'est la caverne. La sortie c'est la solitude.» Oui, la société c'est bien souvent la caverne (allégorie de la caverne de Platon). Donc, est-ce vraiment se faire du mal que de vouloir en sortir ?


Dernière édition par justinette le Jeu 10 Sep 2015 - 9:20, édité 2 fois
Marcel Khrouchtchev
Marcel Khrouchtchev
Enchanteur

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Marcel Khrouchtchev Jeu 10 Sep 2015 - 9:12
L'école publique ne peut se concevoir que dans une perspective de vie en société, ce qui rend la plupart de tes interrogations inaudibles pour des enseignants qui croient en la pertinence et en l'utilité d'une école publique (et je reste poli en disant qu'elles ne sont inaudibles que pour eux).
DesolationRow
DesolationRow
Guide spirituel

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par DesolationRow Jeu 10 Sep 2015 - 9:31
justinette a écrit:Pourquoi penser cela ? N'est-ce pas parce que l'on confond scolarisation et socialisation ? Et qu'on pense qu'on se fait du mal en se désocialisant ? Ce ne serait donc pas se déscolariser qui pose véritablement problème. Si les enfants étaient libres d'aller à l'école ou de ne pas y aller, les enfants seraient potentiellement autant dans l'école qu'au dehors, ainsi, la socialisation entre enfants du même âge pourrait avoir lieu dedans et au dehors. Ensuite, beaucoup savent que même en l'état actuel des choses où la plupart des enfants vont à l'école, les déscolarisés ne souffrent pas du tout de désocialisation, ou bien seulement vis-à-vis des enfants de leur âge dans les temps scolaires (mais ils rencontrent de plus en plus d'autres "non-sco"), mais on revient à ce que je disais juste avant : si la situation était plus libre, y'aurait pas ce déséquilibre.

Ensuite, on est là face à la vieille question philosophique : société ou solitude. Est-ce qu'on se fait du mal avec la solitude ? Est-ce que ce n'est pas au contraire le plus grand défi donné à l'homme de réussir à accepter sa solitude ontologique (et matérielle), - et donc le plus grand, important et véritable des apprentissages -,  au lieu de toujours se précipiter vers les autres pour finalement ne jamais se rencontrer soi-même ; soi-même ou pire : affronter son vide intérieur ontologique (valable à tous les âges !!). Réussir à articuler l'autonomie individuelle et collective, n'est-ce pas notre chantier commun à tous depuis toujours ? Je pense qu'il est dans l'Homme de vouloir, et de chercher collectivement, cette liberté de l'homme, qui consister à décider à chaque nouvelle journée, voire à chaque nouvelle heure, si on la passera avec les autres ou avec soi-même. Au fond, nous voulons tout cela et cela ne fait pas de nous des tyrans en puissance.

Société ou solitude, question importante également, car les sociétés ont-elles toutes le même degré de santé ? Ça n'existe pas selon vous, les névroses collectives ? (J'avais écrit nécrose, c'est valable aussi), les folies collectives ? Les situations délétères collectives ? Les illusions collectives ? Le mur collectif qu'on se prend ? C'est même historiquement majoritairement le cas, c'est pour ça que Simone Weil écrivait : « La société c'est la caverne. La sortie c'est la solitude.» Oui, la société c'est bien souvent la caverne (allégorie de la caverne de Platon). Donc, est-ce vraiment se faire du mal que de vouloir en sortir ?

Parlez pour vous, hein. Mon intérieur ontologique n'est pas du tout vide, je ne vous permets pas.
DesolationRow
DesolationRow
Guide spirituel

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par DesolationRow Jeu 10 Sep 2015 - 9:34
D'autre part, je sais que c'est pas à la hauteur de Simone Weil et de Platon (qui, à mon avis, seraient soulagés de ne pas trop être mêlés à ce genre d'élucubrations, mais bon), mais mon fils d'un an et demi, je sais pas si c'est une question de difficulté à affronter son vide intérieur ontologique, mais il a l'air rudement plus heureux quand il joue aux petites voitures avec d'autres enfants que tout seul.

Peut-être qu'il a peur de se rencontrer soi-même.
BrindIf
BrindIf
Fidèle du forum

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par BrindIf Jeu 10 Sep 2015 - 9:53
Zagara a écrit:Déscolariser un enfant c'est lui faire du mal, oui.
:shock:
Peu importe le contexte ?
BrindIf
BrindIf
Fidèle du forum

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par BrindIf Jeu 10 Sep 2015 - 10:08
justinette a écrit:Quand vous allez dans un lycée, vous n'avez pas accès la diversité naturelle des savoirs et pratiques humaines, vous rejoignez bien une structure de l'État et des programmes bien précis conçus par l'État, donc une propagande dans l'intérêt de l'État. Idem si vous rejoignez une association ou un autre "groupe". L'inverse de la propagande c'est la diversité naturelle. Faut prendre ce terme, si possible, non comme une insulte mais de façon purement sociologique. Et le mieux est aussi de ne pas s'attarder dessus.
En quoi serait-ce négatif ?
L'État (c'est-à-dire, en démocratie, le peuple...) choisit d'imposer une structure et une base qui lui (lui, encore une fois, étant le peuple à qui ce programme va s'appliquer) semble le plus adapté.

En quoi la diversité naturelle est-elle préférable ?
La diversité naturelle, aujourd'hui, en France, c'est entre autre des cultures très différentes, qui ne se côtoient pas forcément, qui n'ont pas forcément accès ni envie de connaître des savoirs différents et pourtant si enrichissants. Est-ce tellement mieux de ne pas choisir pour tous une base de savoirs communs ?
La diversité naturelle, c'est également une sélection par la loi du plus fort. Souhaitons-nous que nos enfants grandissent dans une société où les savoirs mis en avant auront été choisi non pas par un programme (plus ou moins) démocratiquement établi mais en fonction des intérêts financiers des un ou des autres, par exemple par des jeux vidéos financés en partie par la publicité, des émissions télévisés faites par des groupes privés, etc. ?
Reine Margot
Reine Margot
Demi-dieu

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Reine Margot Jeu 10 Sep 2015 - 10:25
justinette a écrit:

Prenons un exemple que je connais bien. Une enfant de 8 ans, qui n'aime point l'école dans sa partie "scolaire" : "se lever tôt, faire le trajet, rester assise, écouter la maîtresse etc. etc. etc." mais qui manifeste le désire d'aller à l'école uniquement parce que c'est là qu'il y a des gens de son âge ("les copines"). En quelques jours, la partie "scolaire" l'emportant finalement en négatif sur le désir de socialisation, cette enfant veut beaucoup moins aller à l'école et commence à faire sauter bon nombre de journée ou demi-journée, car ses parents font le choix de respecter à 100% la volonté de l'enfant. Mais cette enfant souhaite garder la possibilité d'aller à l'école quand elle le voudra. Eh bien, vous le savez comme moi que cela n'est pas possible.

L'éducation, c'est aussi apprendre à vivre dans une société où on ne fait pas tout ce qu'on veut. Plus tard, cette enfant pourra-t-elle aller au travail quand elle le veut?

_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
Reine Margot
Reine Margot
Demi-dieu

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Reine Margot Jeu 10 Sep 2015 - 10:29
justinette a écrit:Manque toujours, toujours, semble-t-il, une troisième voie.... "Roi" ou "Esclave" ? Entre les deux ? Rien ? L'homme libre, qui sait faire bon usage de sa liberté et qui respecte celle des autres ? Car la liberté n'est pas la licence ! Oui, nous vivons en société, oui la liberté finit où... Mais la liberté quoi, ce n'est point être un despote que d'en disposer. Est-ce que ce n'est pas parce que chaque être finit par l'abandonner que nous la perdons tous, individuellement et collectivement ? Être libre d'aller à l'école ou de ne pas y aller. Ça serait avoir toute licence et être un roi ? Cela nous conduirait à vouloir ensuite toute licence en toute matière ? Non.

Pourquoi serait-ce être "esclave" que de considérer qu'on vit dans une société où il y a des règles auxquelles tout le monde se conforme ( travailler pour gagner sa vie, ne pas frapper mais régler ses problèmes par la parole, avoir besoin d'apprendre des choses pour faire partie de la société même si on n' pas envie...)? Si l'enfant dont vous parlez voulait en taper un autre, je suppose que vous ne la laisseriez pas faire?

Généralement pour ce que j'en ai vu les parents qui pratiquent l'école à la maison instaurent des règles: à tel moment on fait telle activité, les enfants sont quand même obligés de se lever le matin pour travailler. Comment fera une enfant qui a eu l'habitude de ne pas se plier à quelque règle que ce soit quand elle devra intégrer la société pour de bon, notamment dans le monde du travail?

_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
philopoussin
philopoussin
Niveau 8

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par philopoussin Jeu 10 Sep 2015 - 10:36
DesolationRow a écrit:
justinette a écrit:Pourquoi penser cela ? N'est-ce pas parce que l'on confond scolarisation et socialisation ? Et qu'on pense qu'on se fait du mal en se désocialisant ? Ce ne serait donc pas se déscolariser qui pose véritablement problème. Si les enfants étaient libres d'aller à l'école ou de ne pas y aller, les enfants seraient potentiellement autant dans l'école qu'au dehors, ainsi, la socialisation entre enfants du même âge pourrait avoir lieu dedans et au dehors. Ensuite, beaucoup savent que même en l'état actuel des choses où la plupart des enfants vont à l'école, les déscolarisés ne souffrent pas du tout de désocialisation, ou bien seulement vis-à-vis des enfants de leur âge dans les temps scolaires (mais ils rencontrent de plus en plus d'autres "non-sco"), mais on revient à ce que je disais juste avant : si la situation était plus libre, y'aurait pas ce déséquilibre.

Ensuite, on est là face à la vieille question philosophique : société ou solitude. Est-ce qu'on se fait du mal avec la solitude ? Est-ce que ce n'est pas au contraire le plus grand défi donné à l'homme de réussir à accepter sa solitude ontologique (et matérielle), - et donc le plus grand, important et véritable des apprentissages -,  au lieu de toujours se précipiter vers les autres pour finalement ne jamais se rencontrer soi-même ; soi-même ou pire : affronter son vide intérieur ontologique (valable à tous les âges !!). Réussir à articuler l'autonomie individuelle et collective, n'est-ce pas notre chantier commun à tous depuis toujours ? Je pense qu'il est dans l'Homme de vouloir, et de chercher collectivement, cette liberté de l'homme, qui consister à décider à chaque nouvelle journée, voire à chaque nouvelle heure, si on la passera avec les autres ou avec soi-même. Au fond, nous voulons tout cela et cela ne fait pas de nous des tyrans en puissance.

Société ou solitude, question importante également, car les sociétés ont-elles toutes le même degré de santé ? Ça n'existe pas selon vous, les névroses collectives ? (J'avais écrit nécrose, c'est valable aussi), les folies collectives ? Les situations délétères collectives ? Les illusions collectives ? Le mur collectif qu'on se prend ? C'est même historiquement majoritairement le cas, c'est pour ça que Simone Weil écrivait : « La société c'est la caverne. La sortie c'est la solitude.» Oui, la société c'est bien souvent la caverne (allégorie de la caverne de Platon). Donc, est-ce vraiment se faire du mal que de vouloir en sortir ?

Parlez pour vous, hein. Mon intérieur ontologique n'est pas du tout vide, je ne vous permets pas.

Pinaise, je ne pourrais vous dire s'il est vide, plein, GA-BU-ZO-MEUH, c'est quoi cet "intérieur ontologique"? Suspect
Fires of Pompeii
Fires of Pompeii
Guide spirituel

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Fires of Pompeii Jeu 10 Sep 2015 - 10:40
Reine Margot a écrit:
justinette a écrit:

Prenons un exemple que je connais bien. Une enfant de 8 ans, qui n'aime point l'école dans sa partie "scolaire" : "se lever tôt, faire le trajet, rester assise, écouter la maîtresse etc. etc. etc." mais qui manifeste le désire d'aller à l'école uniquement parce que c'est là qu'il y a des gens de son âge ("les copines"). En quelques jours, la partie "scolaire" l'emportant finalement en négatif sur le désir de socialisation, cette enfant veut beaucoup moins aller à l'école et commence à faire sauter bon nombre de journée ou demi-journée, car ses parents font le choix de respecter à 100% la volonté de l'enfant. Mais cette enfant souhaite garder la possibilité d'aller à l'école quand elle le voudra. Eh bien, vous le savez comme moi que cela n'est pas possible.

L'éducation, c'est aussi apprendre à vivre dans une société où on ne fait pas tout ce qu'on veut. Plus tard, cette enfant pourra-t-elle aller au travail quand elle le veut?


C'est ce que je pense aussi et je l'ai écrit, mais justinette ne semble pas vouloir répondre à cette question !
Carnyx
Carnyx
Neoprof expérimenté

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Carnyx Jeu 10 Sep 2015 - 11:23
La déscolarisation presque totale, je l'ai rencontrée en Afrique, avec des enfants que nulle maîtresse ne brimera jamais, que nul professeur n'endoctrinera jamais…

_________________
Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
avatar
the educator
Fidèle du forum

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par the educator Jeu 10 Sep 2015 - 11:39
L'éducation, c'est aussi apprendre à vivre dans une société où on ne fait pas tout ce qu'on veut. Plus tard, cette enfant pourra-t-elle aller au travail quand elle le veut?
C'est encore une vision très centrée: je découvre depuis quelques années des tas de gens qui se donnent beaucoup de liberté par rapport au travail. Moi qui considérait déjà le travail comme quelque chose de très extérieur à mon identité, ça m'a beaucoup rassuré.
Si vous acceptez un travail contraignant, c'est avant tout votre problème, et il est important de dire aux enfants que ce n'est pas du tout une fatalité.
Au delà de ça, la problématique du travail et de sa raréfaction va de toute manière se poser à l'heure ou des tas de boulots glissent vers l'automatisation, et ou la machine produit plus de richesse que l'homme. du coup, la valeur travail...
justinette
justinette
Niveau 4

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par justinette Jeu 10 Sep 2015 - 11:43
« cette enfant pourra-t-elle aller au travail quand elle le veut ? », eh bien, c'est tout ce que je lui souhaite (le "aller au" en moins qui sonne idéologique et pas du tout naturel).

Il y a deux sortes de travail : celui on est serf, le travail forcé, contraint, subordonné,... Et le travail libre, indépendant, qu'on fait à sa mesure, à son rythme (lire Alain dans Propos sur le bonheur sur ce sujet). Il y a dans cette société une idéologie du travail diffusée depuis des décennies, pour habituer et contraindre tout le monde par la propagande à accepter le premier type de travail que je décris (Lire aussi Jacques Ellul : pour quoi pour qui travaillons-nous ?). Donc, présenter : "travailler pour gagner sa vie" comme "une règle à laquelle tout le monde doit se conformer", j'y vois plus une idéologie, largement transmise par l'école d'ailleurs, donc voyez on boucle la boucle. Cette enfant pourra-t-elle travailler quand elle le veut ? (j'enlève le "aller au" qui est donc bizarre) : je lui souhaite. Je lui souhaite de s'organiser philosophiquement et matériellement pour cela, et je l'aiderai.

Mais donc, apparemment, CQFD, si elle va à l'école, elle l'apprendra donc l'inverse : qu'on ne peut pas librement travailler (faire un travail libre, des travaux libres) et qu'il faut "aller au travail" comme on va à l'école, ou comme on allait à l'école. D'ailleurs, c'est souvent donné comme justification aux enfants : Papa va au travail, et toi, ton travail, c'est d'aller à l'école ! (Sans penser à remettre en question le fait que Papa "aille au travail")
Vous justifiez étrangement donc que c'est bien à l'école qu'on apprend "le travail forcé" par opposition au "travail libre" (voir Alain), et c'est d'ailleurs peut-être ce qui est arrivé à la majorité des professeurs et qu'ils reproduisent (voir Alice Miller sur la reproduction des violences) au lieu d'enseigner les formes possibles du "travail libre". Quant à l'expression "se lever le matin" qui est souvent proche de ces considérations, elle est bien étrange également. Physiologiquement, n'importe quel être humain se réveille au bout de 6 à 10 heures de sommeil (c'est hormonal) et la majorité a tendance naturelle à respecter ses rythmes circadiens (si ceux-ci ne sont pas contrariés par des contraintes trop matinales ou trop tardives justement - liées à la vie forcée en société ou par la technologie). Ensuite, personne n'aime passer sa journée entière dans un hamac (une heure ou deux pourquoi pas cependant selon les goûts  Wink ). L'activité, tous azimuts, quand elle est libre, et la socialisation, quand elle est libre aussi, plaisent à chacun d'entre-nous.
Fires of Pompeii
Fires of Pompeii
Guide spirituel

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Fires of Pompeii Jeu 10 Sep 2015 - 11:49
Mais attendez d'où vous tirez que Reine Margot et moi-même parlions de travail forcé, ou de travail contraignant ???

Sans faire un travail contraignant, tout travail présente à un moment une ou des contraintes, que l'on accepte facilement ou pas, et qui, je l'espère, sont contrebalancées par le reste.

Même si on aime son travail, il y a des contraintes plus ou moins fréquentes, c'est ça que je veux dire. Et quand on s'est engagé à quelque chose,on ne dit pas "je reviens quand ce sera plus facile", on accepte la contrainte ponctuelle parce qu'elle fait partie du travail que l'on aime (je pense aux métiers créatifs par exemple).


_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
Thalia de G
Thalia de G
Médiateur

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Thalia de G Jeu 10 Sep 2015 - 11:55
justinette, il va falloir apprendre à faire des citations sur le forum, sinon il sera un peu compliqué de comprendre l'enchaînement des arguments et contre-arguments.
Pardon d'être psycho-rigide, mais je suis modo pour veiller aussi à la fluidité des échanges.

Parenthèse personnelle : j'ai deux nièces d'une même fratrie déscolarisées, tardivement, pour des raisons différentes de celles que tu évoques. Leur intégration à la société, leur possibilité de travailler ? Aucune, à moins d'un miracle.

_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
justinette
justinette
Niveau 4

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par justinette Jeu 10 Sep 2015 - 11:56
@Reine Margot et Fires of Pompeii.

Eh bien si on ne peut pas travailler quand on veut, c'est bien qu'il s'agit d'un travail forcé, non ?

En ce qui concerne mon travail, il n'y a pas une seule fois où je ne veux pas y aller. Si le fait de ne plus vouloir y aller apparaît, et si cela augmente et devient contradictoire avec la poursuite de ce travail, eh bien j'arrêterais. J'ai quand même l'impression de vivre dans une société où la majorité des gens se forcent à travailler et y vont contraints (surtout à cause de la dépendance à l'argent).


Dernière édition par justinette le Jeu 10 Sep 2015 - 12:02, édité 2 fois
Thalia de G
Thalia de G
Médiateur

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Thalia de G Jeu 10 Sep 2015 - 12:00
justinette a écrit:Eh bien si on ne peut pas travailler quand on veut, c'est bien qu'il s'agit d'un travail forcé, non ?

En ce qui concerne mon travail, il n'y a pas une seule fois où je ne veux pas y aller. Si le fait de ne plus vouloir y aller apparaît, et si cela augmente et devient contradictoire avec la poursuite de ce travail, eh bien j'arrêterais. J'ai quand même l'impression de vivre dans une société où la majorité des gens se forcent à travailler et y vont contraints (notamment à cause de la dépendance à l'argent).
À qui réponds-tu ?
Fires of Pompeii
Fires of Pompeii
Guide spirituel

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Fires of Pompeii Jeu 10 Sep 2015 - 12:03
justinette a écrit:Eh bien si on ne peut pas travailler quand on veut, c'est bien qu'il s'agit d'un travail forcé, non ?

En ce qui concerne mon travail, il n'y a pas une seule fois où je ne veux pas y aller. Si le fait de ne plus vouloir y aller apparaît, et si cela augmente et devient contradictoire avec la poursuite de ce travail, eh bien j'arrêterais. J'ai quand même l'impression de vivre dans une société où la majorité des gens se forcent à travailler et y vont contraints (notamment à cause de la dépendance à l'argent).

Tu ne m'as pas lue, je ne te parle pas de faire un travail que l'on déteste ou de ne pas vouloir y aller. Ce que je dis c'est que, dans ton travail, que tu adores globalement, tu es confrontée à diverses "tâches". Et, ponctuellement, une de ces tâches peut être pénible. Et je trouve malsain de faire croire à des enfants que plus tard ils pourront, dans leur travail, ne faire que des tâches agréables. Ce que je trouve plus honnête en revanche, c'est de tout faire pour qu'ils trouvent un travail qui leur plaît, tout en sachant qu'on peut parfois avoir des mauvais jours, ou des tâches pénibles, mais que ça n'en rend pas leur travail moins intéressant ou moins fait pour eux.

Je te donne un exemple. j'adore être prof (ah, désolée je participe à ce système maléfique...), instruire. Pour autant, m'occuper de questions administratives je trouve ça pénible. Je le fais quand même, et puis ensuite je reviens à des tâches que j'aime, parce que globalement mon métier je l'aime et que je ne vais pas sacrifier un bien être général pour deux ou trois moments pénibles! Quand on me demande de ramasser des papiers, je ne dis pas "ah non c'est nul je ne veux plus être prof" pour revenir ensuite le lendemain en disant "c'est bon maintenant que c'est fait je reviens"...

Ce dont tu parles toi, c'est de faire un travail que l'on n'aime pas globalement et qui nous rend plus malheureux qu'heureux,e t je crois que là tout le monde sera bien d'accord pour dire qu'il vaut mieux éviter.

_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
DesolationRow
DesolationRow
Guide spirituel

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par DesolationRow Jeu 10 Sep 2015 - 12:03
justinette a écrit:Eh bien si on ne peut pas travailler quand on veut, c'est bien qu'il s'agit d'un travail forcé, non ?

En ce qui concerne mon travail, il n'y a pas une seule fois où je ne veux pas y aller. Si le fait de ne plus vouloir y aller apparaît, et si cela augmente et devient contradictoire avec la poursuite de ce travail, eh bien j'arrêterais. J'ai quand même l'impression de vivre dans une société où la majorité des gens se forcent à travailler et y vont contraints (surtout à cause de la dépendance à l'argent).

Eh ben, si j'arrête immédiatement de faire tout ce que je ne veux pas faire, la vie va être commode.
Par exemple, je trouve insupportable de vivre dans une société dans laquelle la taille des éviers me contraint à faire la vaisselle régulièrement. C'est d'autant plus insupportable que le temps que je consacre à frotter des assiettes me confronte douloureusement à mon intérieur ontologique, et croyez-moi j'ai du mal à supporter la rencontre avec moi-même que cela implique.
Thalia de G
Thalia de G
Médiateur

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Thalia de G Jeu 10 Sep 2015 - 12:09
DesolationRow a écrit:
justinette a écrit:Eh bien si on ne peut pas travailler quand on veut, c'est bien qu'il s'agit d'un travail forcé, non ?

En ce qui concerne mon travail, il n'y a pas une seule fois où je ne veux pas y aller. Si le fait de ne plus vouloir y aller apparaît, et si cela augmente et devient contradictoire avec la poursuite de ce travail, eh bien j'arrêterais. J'ai quand même l'impression de vivre dans une société où la majorité des gens se forcent à travailler et y vont contraints (surtout à cause de la dépendance à l'argent).

Eh ben, si j'arrête immédiatement de faire tout ce que je ne veux pas faire, la vie va être commode.
Par exemple, je trouve insupportable de vivre dans une société dans laquelle la taille des éviers me contraint à faire la vaisselle régulièrement. C'est d'autant plus insupportable que le temps que je consacre à frotter des assiettes me confronte douloureusement à mon intérieur ontologique, et croyez-moi j'ai du mal à supporter la rencontre avec moi-même que cela implique.
Change d'évier et tu auras un rapport plus harmonieux avec ton moi ontologique. Avec un peu de chance, il sera assez grand pour que Mini Desolation y puisse jouer aux voitures avec son copain et ainsi ne pas trop se confronter avec son moi ontologique. Double bénef. Razz
Merci qui ?
DesolationRow
DesolationRow
Guide spirituel

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par DesolationRow Jeu 10 Sep 2015 - 12:16
Thalia de G a écrit:
DesolationRow a écrit:
justinette a écrit:Eh bien si on ne peut pas travailler quand on veut, c'est bien qu'il s'agit d'un travail forcé, non ?

En ce qui concerne mon travail, il n'y a pas une seule fois où je ne veux pas y aller. Si le fait de ne plus vouloir y aller apparaît, et si cela augmente et devient contradictoire avec la poursuite de ce travail, eh bien j'arrêterais. J'ai quand même l'impression de vivre dans une société où la majorité des gens se forcent à travailler et y vont contraints (surtout à cause de la dépendance à l'argent).

Eh ben, si j'arrête immédiatement de faire tout ce que je ne veux pas faire, la vie va être commode.
Par exemple, je trouve insupportable de vivre dans une société dans laquelle la taille des éviers me contraint à faire la vaisselle régulièrement. C'est d'autant plus insupportable que le temps que je consacre à frotter des assiettes me confronte douloureusement à mon intérieur ontologique, et croyez-moi j'ai du mal à supporter la rencontre avec moi-même que cela implique.
Change d'évier et tu auras un rapport plus harmonieux avec ton moi ontologique. Avec un peu de chance, il sera assez grand pour que Mini Desolation y puisse jouer aux voitures avec son copain et ainsi ne pas trop se confronter avec son moi ontologique. Double bénef. Razz
Merci qui ?

Merci Thalia ! Tous mes problèmes résolus en un tour de main !
Thalia de G
Thalia de G
Médiateur

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Thalia de G Jeu 10 Sep 2015 - 12:20
À votre service ! Wink

_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
Reine Margot
Reine Margot
Demi-dieu

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Reine Margot Jeu 10 Sep 2015 - 12:25
the educator a écrit:
L'éducation, c'est aussi apprendre à vivre dans une société où on ne fait pas tout ce qu'on veut. Plus tard, cette enfant pourra-t-elle aller au travail quand elle le veut?
C'est encore une vision très centrée: je découvre depuis quelques années des tas de gens qui se donnent beaucoup de liberté par rapport au travail. Moi qui considérait déjà le travail comme quelque chose de très extérieur à mon identité, ça m'a beaucoup rassuré.
Si vous acceptez un travail contraignant, c'est avant tout votre problème, et il est important de dire aux enfants que ce n'est pas du tout une fatalité.
Au delà de ça, la problématique du travail et de sa raréfaction va de toute manière se poser à l'heure ou des tas de boulots glissent vers l'automatisation, et ou la machine produit plus de richesse que l'homme. du coup, la valeur travail...

Oui mais en ce cas les nouvelles modalités de travail (télé-travail, travail à domicile...) supposent une acceptation d'autres contraintes et une certaine discipline personnelle.

_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
Reine Margot
Reine Margot
Demi-dieu

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Reine Margot Jeu 10 Sep 2015 - 12:30
justinette a écrit:@Reine Margot et Fires of Pompeii.

Eh bien si on ne peut pas travailler quand on veut, c'est bien qu'il s'agit d'un travail forcé, non ?

En ce qui concerne mon travail, il n'y a pas une seule fois où je ne veux pas y aller. Si le fait de ne plus vouloir y aller apparaît, et si cela augmente et devient contradictoire avec la poursuite de ce travail, eh bien j'arrêterais. J'ai quand même l'impression de vivre dans une société où la majorité des gens se forcent à travailler et y vont contraints (surtout à cause de la dépendance à l'argent).

Non (je réponds à l'ensemble de tes messages sur le "travail forcé" "qu'on fait quand on veut"), le travail suppose, comme toute vie en société, un contrat. Pour bénéficier des avantages de la vie en société, en échange on accepte certaines contraintes. C'est la base du travail: en rendant service et en acceptant de faire certaines choses, on reçoit de l'argent en échange pour vivre. Tout contrat peut se négocier, si certaines contraintes ne conviennent pas. Mais j'ai comme l'impression que c'est l'idée-même de contrat social que tu rejettes. Si tu ne veux accepter aucune contrainte, il va falloir apprendre à chasser pour survivre et se soigner sans médecin.

_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
Fires of Pompeii
Fires of Pompeii
Guide spirituel

La déscolarisation volontaire  - Page 21 Empty Re: La déscolarisation volontaire

par Fires of Pompeii Jeu 10 Sep 2015 - 12:34
Reine Margot a écrit:
justinette a écrit:@Reine Margot et Fires of Pompeii.

Eh bien si on ne peut pas travailler quand on veut, c'est bien qu'il s'agit d'un travail forcé, non ?

En ce qui concerne mon travail, il n'y a pas une seule fois où je ne veux pas y aller. Si le fait de ne plus vouloir y aller apparaît, et si cela augmente et devient contradictoire avec la poursuite de ce travail, eh bien j'arrêterais. J'ai quand même l'impression de vivre dans une société où la majorité des gens se forcent à travailler et y vont contraints (surtout à cause de la dépendance à l'argent).

Non (je réponds à l'ensemble de tes messages sur le "travail forcé" "qu'on fait quand on veut"), le travail suppose, comme toute vie en société, un contrat. Pour bénéficier des avantages de la vie en société, en échange on accepte certaines contraintes. C'est la base du travail: en rendant service et en acceptant de faire certaines choses, on reçoit de l'argent en échange pour vivre. Tout contrat peut se négocier, si certaines contraintes ne conviennent pas. Mais j'ai comme l'impression que c'est l'idée-même de contrat social que tu rejettes. Si tu ne veux accepter aucune contrainte, il va falloir apprendre à chasser pour survivre et se soigner sans médecin.

+1 Reine Margot
Voir le sujet précédentRevenir en hautVoir le sujet suivant
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum