Comment stigmatiser les élèves en leur interdisant de «tchiper»

On peut comprendre l'agacement des professeurs face à cette pratique, mais est-il nécessaire de la cibler aussi ouvertement?

http://www.slate.fr/story/102477/interdire-tchip

Pfff... Parler de ça, c'est amener des profs qui ne savent pas ce que c'est à le découvrir, donc à lui donner une existence, donc à le renforcer. Moi, j'ignore tout de ce machin, et si ça fonctionne comme mon fréquent tss tss, ben grand bien leur fasse. De toute façon, ils sont en train de perdre le langage articulé, alors un peu plus vite un peu moins vite, hein

Ah ouais, malheur, il a tchipé, les portes de l'entreprise lui sont à jamais fermées. Bon, j'espère qu'ils ont autre chose à faire quand même dans ce bahut.

A regarder le petit reportage d'Arte, je me demande si je ne tchipe pas fréquemment (et en-dehors de tout cadre), bien que je ne sois absolument pas "de culture noire" (je déteste cette expression).

Moi, je connais tchipper le renard.

Article à dormir debout... code noir, code blanc, comme si ça importait. Oui, ils "tchipent" tout le temps, oui c'est une insolence, non ce ne sont pas uniquement les noirs . Et on les punit de temps à autre, comme pour les autres insolences.

"L’interdiction du tchip, même si elle est très isolée, et surtout sa médiatisation, clôt ainsi le triptyque «foulard/jupe longue/tchip» qui servirait pour certains à exclure les minorités."

Ce que ces belles âmes feignent de ne pas bien comprendre, c'est qu'il ne s'agit pas d'exclure les minorités, mais bien au contraire ce qui les isole. Ce genre de débat est d'une telle bêtise crasse qu'il ne mérite même pas qu'on s'y attarde.

Le pire c'est que ceux qui défendent le tchip à corps et à cris ne prendraient pas qu'on vienne le leur dire...
C'est impoli et bien qu'ayant tendance à le pratiquer quand je suis vraiment exaspérée, il ne me serait jamais venu à l'idée de le dire à un adulte, quand j'étais enfant.
Bref une fausse polémique.

C'est pas faux a écrit:"L’interdiction du tchip, même si elle est très isolée, et surtout sa médiatisation, clôt ainsi le triptyque «foulard/jupe longue/tchip» qui servirait pour certains à exclure les minorités."

Ce que ces belles âmes feignent de ne pas bien comprendre, c'est qu'il ne s'agit pas d'exclure les minorités, mais bien au contraire ce qui les isole. Ce genre de débat est d'une telle bêtise crasse qu'il ne mérite même pas qu'on s'y attarde.

+1000

Saphyr a écrit:C'est impoli

Voilà.
Une bonne remarque à l'élève concerné et on passe à autre chose.
Pas de quoi en faire un flanc.

linkus a écrit:Moi, je connais tchipper le renard.

Tchipper arrête de tchipper.
Ca marche avec les élèves, ils connaissent.

linkus a écrit:Moi, je connais tchipper le renard.

moi aussi mais je ne connaissais pas  le verbe "tchiper"

C'est pas faux a écrit: Ce que ces belles âmes feignent de ne pas bien comprendre, c'est qu'il ne s'agit pas d'exclure les minorités, mais bien au contraire ce qui les isole.

Ah ben du coup la lutte contre le tchip acquiert une noblesse et une importance que je ne lui soupçonnais pas.

Fesseur Pro a écrit:

Saphyr a écrit:C'est impoli

Voilà.
Une bonne remarque à l'élève concerné et on passe à autre chose.
Pas de quoi en faire un flanc.

.
Tout à fait.

Fesseur Pro a écrit:

Saphyr a écrit:C'est impoli

Voilà.
Une bonne remarque à l'élève concerné et on passe à autre chose.
Pas de quoi en faire un flanc.

Bilan tiré.

J'ai des copines jamaïcaines qui le font à Londres, so what ? Je le fais aussi quand je corrige des copies.

Le tchip n'est pas l'expression de telle ou telle culture, c'est une marque de mépris et une insulte. Ca n'a donc pas sa place dans une classe, mais fallait-il une "interdiction légale" pour ça?
Il existe déjà quantité de choses dans les réglements intérieurs qui permettent de le sanctionner, non?

C'est pas faux a écrit:Ce que ces belles âmes feignent de ne pas bien comprendre, c'est qu'il ne s'agit pas d'exclure les minorités, mais bien au contraire ce qui les isole. Ce genre de débat est d'une telle bêtise crasse qu'il ne mérite même pas qu'on s'y attarde.

Il aurait suffit de dire que c’est un bruit parasite, que c’est impoli et que ça n’a pas sa place à l’école, au lieu d’essentialiser ça en machin africain, sous-entendu de barbares.

Dire : « 80% des élèves, dans certaines classes, sont noirs. Il faut qu'ils se débarrassent de certains codes culturels qui sont inappropriés au monde scolaire et au monde de l'entreprise », ça n’a rien à voir avec dire que c’est impoli, et je trouve que c’est un discours un peu choquant. On bascule du comportement scolaire à des considérations culturelles déplacées, je trouve. Car ça sous-entend non pas que le comportement est impoli comme pourrait l’être n’importe quel comportement de ce type, mais qu’il est issu d’une autre culture − par ailleurs dominée et minoritaire − qui ferait bien de se la fermer, de s’oublier et de se soumettre à la belle et bonne culture blanche occidentale, qui elle, sait se comporter comme il faut.

Autrement dit, quand un élève marseillais balance un « putaing » par phrase, on lui dit que c’est impoli, pas qu’il doit se débarrasser de certains codes culturels.

Mais franchement ça a une importance que ça ait telle ou telle origine? Je croyais que le problème c'était que c'était une marque de mépris...

Non, ça n’a pas d’importance, c’est pour ça que je trouve le discours cité choquant, et c’est précisément ce que je lui reproche (et je suppose que c’est ça qui a fait polémique).

Oui, cet article racialise tout et c'est stupide.

Il me semble que ce n’est pas l’article qui racialise, mais le proviseur-adjoint dont la citation est à l’origine de l’article, non ?

(« Pourquoi cibler ce type d’expression en particulier et médiatiser une telle interdiction quand on sait que les élèves ont dans leur trousse toute une myriade de façon d’exprimer leur mécontentement ou leur insolence vis-à-vis d’un professeur? Des mots comme «***», «fais chier» ou des expressions physiques comme le haussement de sourcil ou le soufflement exaspéré sont autant de manières de faire face à l’autorité au sein d’un lycée. Des signes de rébellion par ailleurs théoriquement sanctionnables, mais qui, dans les faits, ne sont pas pointés du doigt comme l'est aujourd'hui le «tchip». »)

L’article dénonce cette racialisation (« l’interdire en le nommant spécifiquement et dans ces termes, c’est une fois de plus vouloir rendre invisibles des codes culturels non-blancs »).

Oui, je me suis mal exprimée, c'est le proviseur.

Reine Margot a écrit:Le tchip n'est pas l'expression de telle ou telle culture, c'est une marque de mépris et une insulte. Ca n'a donc pas sa place dans une classe, mais fallait-il une "interdiction légale" pour ça?
Il existe déjà quantité de choses  dans les règlements intérieurs qui permettent de le sanctionner, non?

Le Tchip n'est pas tout le temps méprisant mais il est certes ambigüe car il a plusieurs sens http://www.theguardian.com/uk-news/2013/nov/10/explained-art-of-kissing-your-teeth, il ne doit pas être utilisé par un enfant vis à vis d'un adulte mais les adultes l'utilisent quand leur enfant fait une bêtise (il n'est alors pas méprisant et insultant, il exprime l'impatience ou le ) par exemple.
En revanche, il est l'expression d'une culture : http://privatewww.essex.ac.uk/~patrickp/papers/KSTpapwww.pdf, http://www.johnrickford.com/portals/45/documents/papers/Rickford-1976b-Cut-Eye-and-Suck-Teeth.pdf

Ce que je n'avais pas compris, c'est que des élèves tchipaient leurs enseignants - j'ai cru qu'ils se tchipaient entre eux. Tss (tchip).