Besoin de me défouler : ma 4ème est insupportable!!

jésus a écrit:

gauvain31 a écrit:Il reste alors un long travail sur l'orientation: quel métier tu veux faire mon chéri? Boucher? il en manque. Dans l'artisanat? Maçon? Ah, tu veux être coiffeuse? hmmmm très peu de poste...." Il faut leur mettre la pression non plus sur les notes , mais sur leur avenir
Puisqu'ils ne font rien, c'est qu'ils n'en ont plus rien à faire de l'école. Donc il va falloir les forcer à travailler sur leur orientation.

Oui, si les gamins ont des projets d'orientation, les mettre en face de leurs résultats, attitudes et leur dire qu'ils se tirent une balle dans le pied...
Après, déjà qu'avec des terminales ce discours ne passent pas, alors avec des collégiens :lol: :lol:

Ben il faut être plus trash encore : tu vas faire quoi quand papa et maman seront morts? Tu sais n'est-ce pas que tes parents ne sont pas immortels et qu'il va falloir voler de tes propres ailes... mais peut être que tu veux finir mendiant?

Généralement avec ce type de discours ça commence à les faire réagir

Herrelis a écrit:Je crois qu'en fait tu ne réalises pas du tout le contexte du bahut où je suis (ce n'est pas un reproche ne t'en fais pas) : quand je dis que ça ne sert à rien, c'est que j'ai testé avant. Nombre de parents ne comprennent même pas ce que je leur dis au téléphone, quand je ne tombe pas sur un répondeur. ^^ Ça n'a vraiment aucun effet. On nous a même demandé de ne plus les coller pour travail non fait ou punition non faite tellement c'était inutile. Quand je dis que c'est particulier ici, je n'exagère pas du tout!

Les parents qui comprennent rien, je connais. Ceux qui ne répondent jamais, aussi. Sans parler de ceux qui défendent leur gosse et refusent qu'ils fassent les colles/punitions.

Les heures de colle, j'ai appris à ne pas en mettre car de toute manière, dans les bahuts où j'étais, c'était à moi de les surveiller (pratiquement comme ça dans tous les REP du 93, maintenant). C'est pour ça que j'ai dû trouver d'autres moyens de fonctionner.

Alors bon, l'ambiance est peut-être encore plus chaude dans le coin où t'es mais crois-moi, je sais à quoi ressemble un bahut qui part en sucette violent.

Après, je ne dis pas que c'est facile. Évidemment. Je dis juste que même dans un contexte tel, on peut mettre en place une politique punitive qui t'en calme un max. Mais il est clair que ça ne s'improvise pas. Ça m'a demandé pas mal de taf pour parvenir à un dispositif vraiment efficace.

kero a écrit:

Herrelis a écrit:Je crois qu'en fait tu ne réalises pas du tout le contexte du bahut où je suis (ce n'est pas un reproche ne t'en fais pas) : quand je dis que ça ne sert à rien, c'est que j'ai testé avant. Nombre de parents ne comprennent même pas ce que je leur dis au téléphone, quand je ne tombe pas sur un répondeur. ^^ Ça n'a vraiment aucun effet. On nous a même demandé de ne plus les coller pour travail non fait ou punition non faite tellement c'était inutile. Quand je dis que c'est particulier ici, je n'exagère pas du tout!

Les parents qui comprennent rien, je connais. Ceux qui ne répondent jamais, aussi. Sans parler de ceux qui défendent leur gosse et refusent qu'ils fassent les colles/punitions.

Les heures de colle, j'ai appris à ne pas en mettre car de toute manière, dans les bahuts où j'étais, c'était à moi de les surveiller (pratiquement comme ça dans tous les REP du 93, maintenant). C'est pour ça que j'ai dû trouver d'autres moyens de fonctionner.

Alors bon, l'ambiance est peut-être encore plus chaude dans le coin où t'es mais crois-moi, je sais à quoi ressemble un bahut qui part en sucette violent.

Après, je ne dis pas que c'est facile. Évidemment. Je dis juste que même dans un contexte tel, on peut mettre en place une politique punitive qui t'en calme un max. Mais il est clair que ça ne s'improvise pas. Ça m'a demandé pas mal de taf pour parvenir à un dispositif vraiment efficace.

Dans ce cas, comment arrives-tu à rendre la sanction efficace, comment les forces-tu à rendre une punition (et non baclée), si les parents s'en moquent?

zazouyle a écrit:

kero a écrit:

Herrelis a écrit:Je crois qu'en fait tu ne réalises pas du tout le contexte du bahut où je suis (ce n'est pas un reproche ne t'en fais pas) : quand je dis que ça ne sert à rien, c'est que j'ai testé avant. Nombre de parents ne comprennent même pas ce que je leur dis au téléphone, quand je ne tombe pas sur un répondeur. ^^ Ça n'a vraiment aucun effet. On nous a même demandé de ne plus les coller pour travail non fait ou punition non faite tellement c'était inutile. Quand je dis que c'est particulier ici, je n'exagère pas du tout!

Les parents qui comprennent rien, je connais. Ceux qui ne répondent jamais, aussi. Sans parler de ceux qui défendent leur gosse et refusent qu'ils fassent les colles/punitions.

Les heures de colle, j'ai appris à ne pas en mettre car de toute manière, dans les bahuts où j'étais, c'était à moi de les surveiller (pratiquement comme ça dans tous les REP du 93, maintenant). C'est pour ça que j'ai dû trouver d'autres moyens de fonctionner.

Alors bon, l'ambiance est peut-être encore plus chaude dans le coin où t'es mais crois-moi, je sais à quoi ressemble un bahut qui part en sucette violent.

Après, je ne dis pas que c'est facile. Évidemment. Je dis juste que même dans un contexte tel, on peut mettre en place une politique punitive qui t'en calme un max. Mais il est clair que ça ne s'improvise pas. Ça m'a demandé pas mal de taf pour parvenir à un dispositif vraiment efficace.

Dans ce cas, comment arrives-tu à rendre la sanction efficace, comment les forces-tu à rendre une punition (et non baclée), si les parents s'en moquent?

Même dans les cités les plus craignos où j'ai été, les parents qui ne réagissent pas du tout sont quand même une minorité. Lorsque l'appel aux parents ne fonctionne pas, c'est plus souvent parce qu'ils sont dépassés que parce qu'ils sont de mauvaise volonté. À noter que la mauvaise volonté des parents n'est pas plus fréquente en contexte difficile qu'en contexte favorisé. Je vois plus de parents qui prennent de haut les profs en zone Vincennes/Montreuil que dans les ZEP du nord parisien.

Sur la question de savoir comment je les gère: en fait, je ne donne jamais de colles, sauf dans un cas justement: celui où je ne peux pas compter sur les parents pour mettre la pression aux gosses.

Après bon. Toute ma méthode de gestion ne repose pas QUE sur les punitions. C'est juste un aspect important. Mais il y a de nombreux autres leviers.

J'ai rencontré plus de parents de mauvaise volonté (refus des punitions, des remarques, contestations etc...) dans un bahut de centre ville calme que dans la REP+ où je suis.

Quand ça se prolonge, que ça reste lettre morte, ici, on monte d'un cran, on convoque les parents, on trouve un traducteur, ça va secouer le gamin quelques semaines, mais l'adolescence étant ce qu'elle est des fois.. .

Je n'ai pas baissé les bras, loin de là. Je constate juste, et ça me fait peur (après, leur seul tord c'est d'être bavards et paresseux, ils ne me retournent pas le cours hein ^^).

J'ai un peu de mal à comprendre le système de Kéro: comment tu fais pour ne jamais mettre de colles si tu dis que tu en mets quand les élèves ne te rendent pas leur punition après appel aux parents?

Je crois que " punition non faite " est le motif de retenue que j'utilise le plus souvent et de loin.

Par contre, on est bien d'accord que les punitions faites sont en général assez utiles ( même si c'est pour un laps de temps assez court parfois ); surtout depuis que j'oblige les élèves à les faire signer aux parents. Une idée qui m'est venue un jour en réunion parents-profs quand un parent n'était absolument pas au courant des punitions données à sa fille et ne comprenait pas pourquoi je menaçais d'une sanction plus importante.

BritLéty a écrit:J'ai un peu de mal à comprendre le système de Kéro: comment tu fais pour ne jamais mettre de colles si tu dis que tu en mets quand les élèves ne te rendent pas leur punition après appel aux parents?

Parce que les élèves qui ne me rendent pas leurs punitions après appel aux parents sont relativement rares.

Cette année, étant dans un contexte un peu plus tranquille que l'an dernier (un collège normal, quoi, avec ses élèves corrects et son quota de casses-couilles), ce n'est pas encore arrivé une seule fois.

Après, bon. Sans doute que ma manière de faire a évolué avec les années, d'une manière telle que je fais de moins en moins face à des élèves qui jouent à "de toute manière, je la ferai pas". Ça arrivait beaucoup plus avant, maintenant c'est plus rare. Au fil du temps, j'ai tendance à fonctionner de plus en plus sur le modèle du "frapper vite et fort". L'idée est que plus vite tu donnes le ton, moins ils te chercheront. Il peut m'arriver de punir un gamin car il est mal rangé dans le couloir et ne se range pas rapidement. Ou il peut m'arriver de punir d'entrée de jeu en classe, car un élève ne se tait pas immédiatement alors que je viens de demander le silence. Parfois, je prends pas la peine de demander, ils sont censés être silencieux depuis le moment où ils sont en classe. Quand les autres voient ça, par la suite ils n'osent pas le quart du tiers de ce que certains osaient face à moi lors de mes toutes premières années.

C'est pas que je tienne à être tyrannique, mais j'observe que moins on hésite à y aller franchement et durement, plus on a de calme en classe au final. Je punis beaucoup plus rapidement, mais dans l'ensemble je punis moins qu'avant. Car en punissant rapidement, je ne laisse pas la situation se dégrader.

Après, il n'y a pas que ça, hein. On peut la jouer disciplinaire, mais pour que ce soit vraiment efficace, faut que ça s'incrive dans une relation pédagogique efficace. Travailler la qualité des cours (condition sine qua non pour avoir des élèves qui suivent), s'efforcer de construire un rapport de confiance, particulièrement avec les élèves décrocheurs (qui, pour peu qu'ils aient de réelles difficultés, sont dans une situation de souffrance).

Un truc tout con, par exemple. Chose que je fais maintenant, dont j'ai découvert l'intérêt tout récemment. Une fois que j'ai puni un élève, je m'efforce de le faire participer au cours aussitôt après. Ça permet de lui faire comprendre qu'il n'est pas ma bête noire (car ils ont tendance à croire qu'on aime pas ceux qu'on punit), de le valoriser et le faire entrer dnas une dynamique positive. J'en ai un comme ça. Depuis qu'après une punition, je l'ai lancé sur une lecture à voix haute, il n'arrête pas d'en redemander.

Après, rien n'est jamais certain, hein. Je ne peux pas exclure qu'une classe me glisse des mains en cours d'année. Je croise les doigts. M'enfin, si ça arrive, je trouverai des stratégies pour reprendre le contrôle. In fine, j'ai toujours réussi à le faire. Au prix d'un gros boulot de réflexion sur mes méthodes. Ma fiche "gestion de classe", construite au fil des années sur la base de tentatives, réflexions personnelles, trucs glânés ici et là, fait environ 30 pages.

Tu te doutes de la question qui va suivre... On peut la voir ? : )

lyanna a écrit:Tu te doutes de la question qui va suivre... On peut la voir ? : )

J'aimerais bien mais il faudrait que je la mette en forme.

Il y a plein de remarques perso, de trucs intimes, de références à des collègues ou à des élèves réels. Ce serait délicat. Et comme elle est longue, ça ne se ferait pas en 2 minutes.

Mais promis, si je trouve le temps de la toiletter, je mettrai à disposition !

Petite question :
Que donnez-vous comme punition des exercices à faire?

mimielaclasse a écrit:Petite question :
Que donnez-vous comme punition des exercices à faire?

Certainement pas.

Une punition doit être vue comme une punition. On veut pas qu'un exercice soit considéré comme une punition.

Une page de cours du manuel d'histoire-géo à recopier. La même, X fois. La même pour chaque élève puni. Choisie à chaque fois pour qu'elle corresponde au cours du moment.

Herrelis a écrit:J'ai rencontré plus de parents de mauvaise volonté (refus des punitions, des remarques, contestations etc...) dans un bahut de centre ville calme que dans la REP+ où je suis.

Quand ça se prolonge, que ça reste lettre morte, ici, on monte d'un cran, on convoque les parents, on trouve un traducteur, ça va secouer le gamin quelques semaines, mais l'adolescence étant ce qu'elle est des fois.. .

Je n'ai pas baissé les bras, loin de là. Je constate juste, et ça me fait peur (après, leur seul tord c'est d'être bavards et paresseux, ils ne me retournent pas le cours hein ^^).

Bah pour ma part, je trouve que les élèves bavards, inattentifs, ça plombe le cours.

kero a écrit:

mimielaclasse a écrit:Petite question :
Que donnez-vous comme punition des exercices à faire?

Certainement pas.

Une punition doit être vue comme une punition. On veut pas qu'un exercice soit considéré comme une punition.

Une page de cours du manuel d'histoire-géo à recopier. La même, X fois. La même pour chaque élève puni. Choisie à chaque fois pour qu'elle corresponde au cours du moment.

Tout pareil

( les parents de mes cinquièmes ont été trop contents de faire faire la punition de conjugaison de leur enfant, l'ont-ils dit à la réunion parents-profs , faut que je trouve autre chose)

Bon je surfe sur ce topic, ça y est enfin, j'en ai raz le bol de les quatriemes, ils m'agacent,me fatiguent j'ai besoin de vacances .