- XIIINeoprof expérimenté
Véronique Decker est directrice de l'école Marie Curie à Bobigny. Son livre « Trop classe » retrace son parcours à travers le département de Seine-Saint-Denis qu'elle a sillonné contre vents et marées durant 30 années avant de jeter l'encre pour une longue escale, au pied de la cité Karl Marx, rue Emile Zola, 93000 Bobigny.
....Déclassement
Dans le même temps, l'État et ses fonctionnaires devraient avoir les moyens suffisants « pour faire gagner du terrain à tous et surtout ne perdre personne en chemin ». Or, elle ne fait que constater jour après jour que « le progrès social s'est mis à reculer ». Dans son livre, Véronique Decker est très critique vis à vis des politiques mises en œuvre depuis des années au sein de l'éducation nationale en général, prioritaire en particulier. Elle considère les promesses de donner plus à ceux qui ont moins comme « fallacieuses ». "On a acheté la paix sociale", seuls les enseignants ont obtenu une augmentation de leur prime dit-elle (voir ici), les enfants eux, n'ont pas vu la couleur des belles annonces ministérielles. A l'appui de ses dires, elle pose un constat simple : 10 ans en arrière son école bénéficiait:
D'un poste de rased (enseignant spécialisé pour le suivi des élèves en difficultés)
D'une psychologue scolaire à mi temps,
Un demi-poste d'enseignant G ( réeducation plutôt psychologique)
Un poste et demi d'enseignant E (rééducation plutôt pédagogique)
Aujourd'hui, il ne reste plus qu'un enseignant E à tiers temps et une psychologue scolaire à quart temps pour épauler l'équipe enseignante. Certes, grâce à la réforme de l'éducation prioritaire, l'école devrait bénéficier d'un enseignant supplémentaire l'année prochaine mais celui-ci, qui interviendra dans le cadre du plan "plus de maitres que de classes", sera un enseignant sans formation spécifique et surtout ne comblera pas à lui seul les coupes drastiques des années Sarkozy.
Véronique Decker a fait le choix de ne pas parler de religion dans son livre. Elle est « fatiguée que celle-ci soit systématiquement présentée comme le problème numéro 1 des banlieues ». « Le vrai problème, c'est dans les ghettos de riches » et l'entre-soi bourgeois qu'elle le situe. Souhaité, défendu et entretenu bec et ongles par les plus privilégiés. Elle cite, pour preuve, le récent « combat » des riverains du bois de Boulogne contre la construction d'un centre d'hébergement d'urgence. Elle y voit le symbole du déséquilibre de notre société et la cause véritable de l'hyper concentration des difficultés dans les quartiers du bord opposé. Elle rappelle qu'au Raincy, petit-Neuilly de Seine-Saint-Denis, un ancien maire avait fait son beurre électoral sur la promesse tacite de désobéir à la loi SRU, qui oblige les communes à construire au moins 25% de logements sociaux. Elle n'accepte pas qu'on se contente de faire payer des amendes aux communes et préconise de rendre inéligibles les élus qui s'adonnent à cette pratique.
...........
Véronique Decker, dans son livre, fait finalement le choix de ne pas surjouer la colère, elle dépose juste sous nos yeux le constat d’une situation qui se dégrade, irrémédiablement. Elle avoue que lorsqu’elle écrit « [s]a production gagne sans doute en lisibilité ce qu’elle perd parfois en colère ». Mais elle garde malgré tout le sourire et se réjouit du succès rencontré par son livre, elle qui le destinait essentiellement à ses proches et aux collègues du 93. Et si dans les jours qui viennent vous passez "la Nuit Debout" à République, vous trouvez son livre en bonne place.
http://www.editionslibertalia.com/catalogue/nautre-ecole/nautre-ecole-6
....Déclassement
Dans le même temps, l'État et ses fonctionnaires devraient avoir les moyens suffisants « pour faire gagner du terrain à tous et surtout ne perdre personne en chemin ». Or, elle ne fait que constater jour après jour que « le progrès social s'est mis à reculer ». Dans son livre, Véronique Decker est très critique vis à vis des politiques mises en œuvre depuis des années au sein de l'éducation nationale en général, prioritaire en particulier. Elle considère les promesses de donner plus à ceux qui ont moins comme « fallacieuses ». "On a acheté la paix sociale", seuls les enseignants ont obtenu une augmentation de leur prime dit-elle (voir ici), les enfants eux, n'ont pas vu la couleur des belles annonces ministérielles. A l'appui de ses dires, elle pose un constat simple : 10 ans en arrière son école bénéficiait:
D'un poste de rased (enseignant spécialisé pour le suivi des élèves en difficultés)
D'une psychologue scolaire à mi temps,
Un demi-poste d'enseignant G ( réeducation plutôt psychologique)
Un poste et demi d'enseignant E (rééducation plutôt pédagogique)
Aujourd'hui, il ne reste plus qu'un enseignant E à tiers temps et une psychologue scolaire à quart temps pour épauler l'équipe enseignante. Certes, grâce à la réforme de l'éducation prioritaire, l'école devrait bénéficier d'un enseignant supplémentaire l'année prochaine mais celui-ci, qui interviendra dans le cadre du plan "plus de maitres que de classes", sera un enseignant sans formation spécifique et surtout ne comblera pas à lui seul les coupes drastiques des années Sarkozy.
Véronique Decker a fait le choix de ne pas parler de religion dans son livre. Elle est « fatiguée que celle-ci soit systématiquement présentée comme le problème numéro 1 des banlieues ». « Le vrai problème, c'est dans les ghettos de riches » et l'entre-soi bourgeois qu'elle le situe. Souhaité, défendu et entretenu bec et ongles par les plus privilégiés. Elle cite, pour preuve, le récent « combat » des riverains du bois de Boulogne contre la construction d'un centre d'hébergement d'urgence. Elle y voit le symbole du déséquilibre de notre société et la cause véritable de l'hyper concentration des difficultés dans les quartiers du bord opposé. Elle rappelle qu'au Raincy, petit-Neuilly de Seine-Saint-Denis, un ancien maire avait fait son beurre électoral sur la promesse tacite de désobéir à la loi SRU, qui oblige les communes à construire au moins 25% de logements sociaux. Elle n'accepte pas qu'on se contente de faire payer des amendes aux communes et préconise de rendre inéligibles les élus qui s'adonnent à cette pratique.
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Véronique Decker, dans son livre, fait finalement le choix de ne pas surjouer la colère, elle dépose juste sous nos yeux le constat d’une situation qui se dégrade, irrémédiablement. Elle avoue que lorsqu’elle écrit « [s]a production gagne sans doute en lisibilité ce qu’elle perd parfois en colère ». Mais elle garde malgré tout le sourire et se réjouit du succès rencontré par son livre, elle qui le destinait essentiellement à ses proches et aux collègues du 93. Et si dans les jours qui viennent vous passez "la Nuit Debout" à République, vous trouvez son livre en bonne place.
http://www.editionslibertalia.com/catalogue/nautre-ecole/nautre-ecole-6
- arguinNiveau 8
Voici une video avec Véronique Decker
École obligatoire : scolarisation des enfants Roms, école élémentaire Marie Curie de Bobigny
École obligatoire : scolarisation des enfants Roms, école élémentaire Marie Curie de Bobigny
- OlympiasProphète
Même elle en a ras-le-bol. C'est dire ...
- EuphémiaNiveau 10
« Le vrai problème, c'est dans les ghettos de riches » et l'entre-soi bourgeois qu'elle le situe.
Elle a bien raison : faudrait penser à les rééduquer ces salauds de riches.
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L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
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