- kyralinaNiveau 8
@ Jacq. Seulement, dans le cas merah et Toulouse (dont les enfants ont été oubliés par NVB), il ne s'agit pas de petits Chinois tués au nom de la cause tibétaine (ce qui serait tout aussi inadmissible). Bien sûr qu'on a le droit de critiquer la politique d'Israël comme j'ai le droit de critiquer ce qui se passe en Russie, au Maroc, au Brésil, au Soudan, en Australie. Je contesterai TOUJOURS l'amalgame fait entre personnes de confession juive et Israélien. Le judaïsme est une religion et non pas une nationalité. Donc justifier les actes antisémites au nom de la contestation de la politique israélienne est un antisémitisme.!
Je reconnais ma naïveté : j'ai cru bêtement (voyez comme j'insiste en usant de la redondance!) que l'antisémitisme était mort avec la connaissance de la SHOAH et que les professeurs étaient des intellectuels moins facilement racistes, homophobes, islamophobes, etc. Surtout lorsqu'il s'agissait d'enfants dans une école, en France.
Je me pose une question lancinante depuis le 13 novembre : Quelle sera la justification si une école laïque était attaquée?
Comment la société va-t-elle réagir? Pour une école privée, de confession juive, l'oubli, y compris de la ministre de l’Éducation Nationale.
Je reconnais ma naïveté : j'ai cru bêtement (voyez comme j'insiste en usant de la redondance!) que l'antisémitisme était mort avec la connaissance de la SHOAH et que les professeurs étaient des intellectuels moins facilement racistes, homophobes, islamophobes, etc. Surtout lorsqu'il s'agissait d'enfants dans une école, en France.
Je me pose une question lancinante depuis le 13 novembre : Quelle sera la justification si une école laïque était attaquée?
Comment la société va-t-elle réagir? Pour une école privée, de confession juive, l'oubli, y compris de la ministre de l’Éducation Nationale.
- JacqGuide spirituel
lenidji a écrit:Jacq a écrit:
Pardonnez-moi, mais à part la conquête et la colonisation par la force, et le temps passé dans cet état de fait depuis, je ne vois pas ce qui peut justifier l'existence de l'Etat d’Israël.
Le fait, peut-être, que ces "européens de confession juive" comme vous dites ont été pourchassés, persécutés, exterminés en masse et que cela ne s'est pas passé que dans un pays, à une seule époque. Le fait que l'antisémitisme est une peste qui resurgit à chaque fois qu'il y a une crise et qu'avoir un Etat est une sécurité, un refuge.
Entre autres arguments possibles.
Qu'il y ait des causes séculaires, mais surtout, désolé, l'abomination d'une période (période de paroxysme de la 2GM) donne des explications à une exaction, mais ne justifie pas l'exaction en elle-même sur une population lointaine, qui n'a rien demandé non plus. L'antisémitisme ne ressurgit pas pour la création d'un Etat, mais est une pensée politique construite en Europe (pas seulement un racisme "comme les autres" mais un racisme formalisé et pensé de façon structurelle et politique au XIXe et en Europe, je ne parle pas de l’anti-judaïsme que l'on trouve dès l'empire romain et qui se développe avec le christianisme) et tardivement dans les sociétés occidentales (même si issue d'un long l’anti-judaïsme). La peste de l'antisémitisme ressurgit de nos jours, largement hors de nos frontières. Le conflit israélo-palestinien est le facteur de la croissance de son retour.
Ce qui me frappe c'est que cet antisémitisme, le vrai, se cantonnait à l'extrême droite en France, puis en raison l'antisionisme et du conflit israélo-palestinien s'est développé progressivement dans une partie de notre population qui soutenait la cause palestinienne au nom de la fraternité avec les frères musulmans, sans pour autant encore devenir antisémite, puis qui le devient tout simplement en dépassant le cadre dudit conflit pour reprendre tout l'argumentaire de l'extrême droite classique européenne (là on est dans l'antisémitisme pur, même s'ils s'en défendent, en prétendant même être "eux" les sémites, arguant du coup que le terme même d'antisémite serait confisqué aux arabes par les juifs, beau tour de passe-passe sur fond de complot), et maintenant se développe avec les mêmes arguments purement antisémites chez des populations, pardonnez-moi, "blanc de blanc catho" qui reprennent les mêmes arguments purement antisémites sans savoir pourquoi et sans plus avoir comme élément déclencheur le conflit israélo-palestinien. Du discours politique nous sommes revenus à un racisme et un antisémitisme qui reprend les mêmes caractéristiques (argent, influence, média, banques, complots, bientôt nous allons entendre qu'ils sont ennemis du genre humain...) y compris chez des populations qui ne savent même plus pourquoi.
Et Valls, en a ajouté une couche en déclarant qu'être antisioniste cela revient à être antisémite, ce qui est totalement faux. Si des antisionistes sombrent dans l'antisémitisme et répandent cette pensée nauséeuse même chez ceux qui ne sont pas antisionistes, confondre les deux revient à tirer une balle dans le pied de toutes les personnes de confession juive et les identifier systématiquement à des personnes qui soutiennent Israël. C'est renvoyer ces personnes à Israël, y compris celle qui n'en ont rien à faire, et s'est identifier tous les juifs à la politique d'Israël. C'est exactement ce qu'a fait Mohamed Merah, à savoir considérer que toute personne juive où qu'elle soit dans le monde était coupable de ce qu'il reprochait à Israël, y compris cette gamine qu'il a chopé par la queue de cheval pour lui tirer dans la tête.
Amalgamer les deux c'est très dangereux et particulièrement à double tranchant. Identifier les populations d'Israël et toute la communauté juive mondiale en identifiant antisionisme et antisémitisme est très dangereux, et cela sert finalement la propagande de ceux qui cumulent l'antisionisme et l'antisémitisme, qui souhaitent que l'un et l'autre ce soit la même chose.
- InvitéSnNiveau 6
kyralina a écrit:
Je me pose une question lancinante depuis le 13 novembre : Quelle sera la justification si une école laïque était attaquée?
Comment la société va-t-elle réagir? Pour une école privée, de confession juive, l'oubli, y compris de la ministre de l’Éducation Nationale.
L'EI semble appeler à la violence d'abord contre l'école publique, au sens où "ceux qui enseignent la laïcité" (ou une autre expression équivalente) ce sont évidemment d'abord les enseignants des établissements non confessionnels (même s'il y a du privé non confessionnel, ce qu'ignore certainement l'image d'Epinal dans laquelle se meut le discours des terroristes).
- kamasolouHabitué du forum
Je suis opposée au principe d'un état fondé sur la religion, qu'elle soit juive, chrétienne, musulmane... Mais l'affirmer, c'est clairement s'en prendre plein la tronche de tous les côtés. Pourtant je ne suis ni antisémite, ni arabophobe, ni raciste...
De la même façon, on peut constater les ravages énormes créés par les religions de tous temps, sans être forcément anti-religion. Difficile à comprendre (ou à admettre?) à une époque où les débats sont réduits à une binarité désolante.
Pour en revenir au cas de la collègue mise en cause, c'est effectivement effrayant tous ces gens "érudits" qui osent tout et n'importe quoi avec une légèreté et un sentiment d'impunité sidérants. Son cas me semble relever davantage du pénal, avec les conséquences que cela implique sur le droit à exercer la métier de professeur, que de la procédure disciplinaire propre à l'EN.
De la même façon, on peut constater les ravages énormes créés par les religions de tous temps, sans être forcément anti-religion. Difficile à comprendre (ou à admettre?) à une époque où les débats sont réduits à une binarité désolante.
Pour en revenir au cas de la collègue mise en cause, c'est effectivement effrayant tous ces gens "érudits" qui osent tout et n'importe quoi avec une légèreté et un sentiment d'impunité sidérants. Son cas me semble relever davantage du pénal, avec les conséquences que cela implique sur le droit à exercer la métier de professeur, que de la procédure disciplinaire propre à l'EN.
- Riri51Niveau 6
Tamerlan a écrit: Mais une fois de plus, de quel temps disposons-nous pour cela par rapport au temps passé sur les sites en question? Je ne crois pas qu'il y est une régression en fait, mais plutôt une incapacité pour la société et l'école à répondre aux nouveaux enjeux posés par Internet.
Comme je l'ai écrit à Moonchild plus haut, il me semble que lier la diffusion massive de l'antisémitisme et des théories du complot au développement de l'internet est erroné. Dans les années 1930, la presse, les tracts, et les discussions de cafés du commerce étaient des médias aussi efficaces pour diffuser les théories cherchant à montrer des complots ou susciter la haine.
Les raisons de cette diffusion sont multiples. Vous en avez pointé quelques unes, comme le milieu familial et social, mais il ne faut pas rejeter les raisons extérieures au milieu de l'individu. Par exemple, le mille-feuille des lois antiracistes, dont certaines particulièrement orientées, et l'instrumentalisation politique de l'antiracisme et l'antisémitisme ont décrédibilisé la lutte officielle contre le racisme par l'état. Cela fait même peser une suspicion sur chacun de ses actes. Cette suspicion étant la porte ouverte ouverte à tous les fantasmes.
L'enseignant, fonctionnaire de l'état, perd ainsi indirectement de son pouvoir de conviction face aux élèves, dès qu'il aborde les thématiques correspondantes.
- JacqGuide spirituel
kyralina a écrit:@ Jacq. Seulement, dans le cas merah et Toulouse (dont les enfants ont été oubliés par NVB), il ne s'agit pas de petits Chinois tués au nom de la cause tibétaine (ce qui serait tout aussi inadmissible). Bien sûr qu'on a le droit de critiquer la politique d'Israël comme j'ai le droit de critiquer ce qui se passe en Russie, au Maroc, au Brésil, au Soudan, en Australie. Je contesterai TOUJOURS l'amalgame fait entre personnes de confession juive et Israélien. Le judaïsme est une religion et non pas une nationalité. Donc justifier les actes antisémites au nom de la contestation de la politique israélienne est un antisémitisme.!
Je reconnais ma naïveté : j'ai cru bêtement (voyez comme j'insiste en usant de la redondance!) que l'antisémitisme était mort avec la connaissance de la SHOAH et que les professeurs étaient des intellectuels moins facilement racistes, homophobes, islamophobes, etc. Surtout lorsqu'il s'agissait d'enfants dans une école, en France.
Je me pose une question lancinante depuis le 13 novembre : Quelle sera la justification si une école laïque était attaquée?
Comment la société va-t-elle réagir? Pour une école privée, de confession juive, l'oubli, y compris de la ministre de l’Éducation Nationale.
Edité en même temps. Voir justement ce que j'ai indiqué sur Merah (et tous ses avatars, on peut penser l'Hyper Cacher et les multiplier) dans ma réponse. Oui, justifier des actes contre les juifs au nom de la politique israélienne est antisémite, on sombre dans un antisémitisme et qui par les réseaux sociaux dépasse maintenant largement la population antisioniste.
Et oui, les professeur sont moins racistes, moins homophobes, moins islamophobes qu'une large partie de la population, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en a pas. Par contre, comme nous sommes obligés (parfois, selon nos matières) d'aborder des thèmes politiques, nous sommes les plus souvent qualifiés de tous les mots possibles. Lorsque nous enseignons l'histoire de la colonisation ou de la décolonisation les uns vont nous taxer d'affreux gauchistes anti français contre la première et pour la seconde (sauf exception). Une élève m'indiquait dernièrement, ferme sur ses deux petites pattes, que De Gaulle était un traître (je n'ai pas su pourquoi, en raison l'Algérie, en raison de son opposition à Vichy ? comme elle-même ne savait pas pourquoi je n'ai pas pu savoir). Même si là j'exprime une opinion suite à vos messages, en cours je passe très certainement aux yeux d'un pro israélien pour un antisioniste ou même un antisémite, et pour des pro palestinien pour un adepte d'Israël et du grand complot mondial tenu par les juifs (et les Illuminatii, ce qui montre le fondement très intellectuel de leur pensée).
"Pour une école privée, de confession juive, l'oubli, y compris de la ministre de l’Éducation Nationale." Mais qu'est-ce cela veut dire cela ? Pour Merah j'ai quasiment pleuré devant mes élèves, pourtant pas tous convaincu de la culpabilité de Merah. La description que j'ai fait (je suis passé par la description et le sentiment) du meurtre de cette petite fille avait achevé tout le monde dans un silence de tombe.
Tu sous entend que nous n'aurions pas la même attitude pour une école juive. Je ne partage pas ton propos. La seule chose que j'aurais à dire c'est qu'il ne devrait pas y avoir d'école juive, chrétienne ou musulmane en France et que nous devrions tous pouvoir aller dans les mêmes écoles (mais nous connaissons les pressions exercées dans certaines écoles publiques contre les populations juives qui se réfugient ailleurs, j'en ai honte). Que l'école soit juive, chrétienne, musulmane, ou pas, je m'en fiche totalement. C'est l'horreur qui l'emporte. La question est plutôt, comme pour Merah, comment expliquer à des élèves qui sans même le savoir sont devenus racistes et antisémites sans même sans rendre compte parfois (certains le revendiquent ouvertement) que l'horreur dépasse le cadre de la nationalité, de la confession, ou de tout ce que l'on veut. Le problème, effectivement, c'est que si l'on réagit "trop" pour école juive, les tenants du complot vont dire qu'on l'on réagit "trop" pour parce que c'est une école juive.
- JacqGuide spirituel
kamasolou a écrit:Je suis opposée au principe d'un état fondé sur la religion, qu'elle soit juive, chrétienne, musulmane... Mais l'affirmer, c'est clairement s'en prendre plein la tronche de tous les côtés. Pourtant je ne suis ni antisémite, ni arabophobe, ni raciste...
De la même façon, on peut constater les ravages énormes créés par les religions de tous temps, sans être forcément anti-religion. Difficile à comprendre (ou à admettre?) à une époque où les débats sont réduits à une binarité désolante.
Pour en revenir au cas de la collègue mise en cause, c'est effectivement effrayant tous ces gens "érudits" qui osent tout et n'importe quoi avec une légèreté et un sentiment d'impunité sidérants. Son cas me semble relever davantage du pénal, avec les conséquences que cela implique sur le droit à exercer la métier de professeur, que de la procédure disciplinaire propre à l'EN.
Chez elle nous ne sommes même plus dans l'opinion politique qui implique le débat que l'on tenter de mener de façon raisonnable et que nous n'avons déjà pas à exprimer, mais dans le délire total. Et son délire est public et engage sa personne en tant qu'enseignante.
- lenidjiNiveau 8
kamasolou a écrit:Je suis opposée au principe d'un état fondé sur la religion, qu'elle soit juive, chrétienne, musulmane... Mais l'affirmer, c'est clairement s'en prendre plein la tronche de tous les côtés. Pourtant je ne suis ni antisémite, ni arabophobe, ni raciste...
Je ne suis pas d'accord pour affirmer que l'état hébreu serait fondé uniquement sur la religion. Il y a des tas de personnes issues de famille de confession juive certes, mais pas religieuses du tout, qui sont allées s'installer en Israël. Je n'ai pas eu l'impression d'être à Tel Aviv dans une ville où la religion aurait une place prédominante (d'ailleurs on y croise aussi des Chrétiens, des Musulmans, des Druzes...). L'état d'Israël dépasse la seule religion, il y a le sentiment d'une histoire commune, le travail mené (et réussi) pour élaborer une langue commune, en somme c'est un état nation, comme la plupart des autres états dans le monde.
- Riri51Niveau 6
lenidji a écrit:kamasolou a écrit:Je suis opposée au principe d'un état fondé sur la religion, qu'elle soit juive, chrétienne, musulmane... Mais l'affirmer, c'est clairement s'en prendre plein la tronche de tous les côtés. Pourtant je ne suis ni antisémite, ni arabophobe, ni raciste...
Je ne suis pas d'accord pour affirmer que l'état hébreu serait fondé uniquement sur la religion. Il y a des tas de personnes issues de famille de confession juive certes, mais pas religieuses du tout, qui sont allées s'installer en Israël. Je n'ai pas eu l'impression d'être à Tel Aviv dans une ville où la religion aurait une place prédominante (d'ailleurs on y croise aussi des Chrétiens, des Musulmans, des Druzes...). L'état d'Israël dépasse la seule religion, il y a le sentiment d'une histoire commune, le travail mené (et réussi) pour élaborer une langue commune, en somme c'est un état nation, comme la plupart des autres états dans le monde.
Se promener une semaine dans les coins touristiques de Tel Aviv ne permet pas de saisir la sociologie d'un état qui se qualifie lui même de juif et qui est régulièrement brocardé par les ONG des droits de l'homme pour ses discriminations ethniques.
Pour la comparaison de cet état aux autres états, on peut faire remarquer que tous les états de la planète, pour pouvoir exister, n'emprisonnent pas des millions d'individus sans citoyenneté et droits fondamentaux tout en les colonisant. J'anticipe : je rappelle que les Tibétains sous contrôle chinois ont la citoyenneté chinoise.
- InvitéInvité
Riri51 a écrit:Tamerlan a écrit: Mais une fois de plus, de quel temps disposons-nous pour cela par rapport au temps passé sur les sites en question? Je ne crois pas qu'il y est une régression en fait, mais plutôt une incapacité pour la société et l'école à répondre aux nouveaux enjeux posés par Internet.
Comme je l'ai écrit à Moonchild plus haut, il me semble que lier la diffusion massive de l'antisémitisme et des théories du complot au développement de l'internet est erroné. Dans les années 1930, la presse, les tracts, et les discussions de cafés du commerce étaient des médias aussi efficaces pour diffuser les théories cherchant à montrer des complots ou susciter la haine.
Oui bien sûr, je n'ai jamais dit qu'Internet était le seul moyen, simplement que c'était le moyen massif aujourd'hui à une époque où les journaux classiques ne véhiculent plus ces thèmes, loi oblige, et où de toute manière les jeunes s'informent sur les réseaux.
Riri51 a écrit:Les raisons de cette diffusion sont multiples. Vous en avez pointé quelques unes, comme le milieu familial et social, mais il ne faut pas rejeter les raisons extérieures au milieu de l'individu. Par exemple, le mille-feuille des lois antiracistes, dont certaines particulièrement orientées, et l'instrumentalisation politique de l'antiracisme et l'antisémitisme ont décrédibilisé la lutte officielle contre le racisme par l'état. Cela fait même peser une suspicion sur chacun de ses actes. Cette suspicion étant la porte ouverte ouverte à tous les fantasmes.
L'enseignant, fonctionnaire de l'état, perd ainsi indirectement de son pouvoir de conviction face aux élèves, dès qu'il aborde les thématiques correspondantes.
Franchement, aucun de mes élèves et pourtant je suis en lycée, n'est capable de tenir un raisonnement aussi élaboré.
- kyralinaNiveau 8
Réagir "trop" ! Mais qu'est-cela signifie? Cela nourrit l'antisémitisme de réagir ou de ne pas réagir! Un professeur d'une école juive a été attaqué : on a d'abord vu le "juif" et non le professeur. Une des solutions préconisées : retirer la kippa. Lorsqu'un professeur, tout court sera attaqué dans la rue, en allant travailler, on interdira les Eastpack ou les cartables marron!
Une bonne fois pour toute : je me fiche de ce qui se passe en Israël. En ai-je le droit? Les Israéliens votent et sont libres de mener la politique qu'ils veulent dans leur pays. En revanche, tout ce qui concerne la France me regarde car je suis une citoyenne française et donc une pro-française, pire une pro-républicaine laïque!
Je ne pleure pas quand survient à un tel événement, j'explique, j'argumente, je démonte tous les arguments possibles et imaginables avec mes élèves et surtout je ne mélange pas tout. J'essaye de faire comprendre comment un individu peut en arriver à tuer des gosses à l'aide de textes (j'ai eu une formation au PAF).
Si on entre dans un débat sur les écoles confessionnelles, voici mon avis. Je suis profondément, viscéralement attachée à l'école, laïque, républicaine. J'ai fait toute ma scolarité dans les écoles républicaines et j'y enseignerai toute ma carrière.
Aujourd'hui, force est de constater qu'il faut des écoles privées musulmanes sous contrat comme il en existe pour les personnes de confession juive, catholique, protestante, athée, que sais-je? Mais je veux une contrepartie : que les établissements laïcs soient des lieux entièrement laïcs : les parents comme les élèves doivent s'y conformer. L'école privée doit rester un choix comme l'école laïque.
En discutant avec mes élèves de Seine-Saint-Denis, nous nous en sommes arrivés à la même conclusion.
Certains diront que cela alimente le communautarisme, mais cette situation intenable finit par provoquer trop de rancœur contre l'école républicaine.
Quand aux théories du complot, je conseille les excellentes émissions d'été du site @rret sur images et l'article de Laure Murat sur le lien entre folie et histoire dans Médiapart.
Une bonne fois pour toute : je me fiche de ce qui se passe en Israël. En ai-je le droit? Les Israéliens votent et sont libres de mener la politique qu'ils veulent dans leur pays. En revanche, tout ce qui concerne la France me regarde car je suis une citoyenne française et donc une pro-française, pire une pro-républicaine laïque!
Je ne pleure pas quand survient à un tel événement, j'explique, j'argumente, je démonte tous les arguments possibles et imaginables avec mes élèves et surtout je ne mélange pas tout. J'essaye de faire comprendre comment un individu peut en arriver à tuer des gosses à l'aide de textes (j'ai eu une formation au PAF).
Si on entre dans un débat sur les écoles confessionnelles, voici mon avis. Je suis profondément, viscéralement attachée à l'école, laïque, républicaine. J'ai fait toute ma scolarité dans les écoles républicaines et j'y enseignerai toute ma carrière.
Aujourd'hui, force est de constater qu'il faut des écoles privées musulmanes sous contrat comme il en existe pour les personnes de confession juive, catholique, protestante, athée, que sais-je? Mais je veux une contrepartie : que les établissements laïcs soient des lieux entièrement laïcs : les parents comme les élèves doivent s'y conformer. L'école privée doit rester un choix comme l'école laïque.
En discutant avec mes élèves de Seine-Saint-Denis, nous nous en sommes arrivés à la même conclusion.
Certains diront que cela alimente le communautarisme, mais cette situation intenable finit par provoquer trop de rancœur contre l'école républicaine.
Quand aux théories du complot, je conseille les excellentes émissions d'été du site @rret sur images et l'article de Laure Murat sur le lien entre folie et histoire dans Médiapart.
- klaus2Habitué du forum
A quoi faites-vous allusion au juste ?riri51 : "Par exemple, le mille-feuille des lois antiracistes, dont certaines particulièrement orientées, et l'instrumentalisation politique de l'antiracisme et l'antisémitisme ont décrédibilisé la lutte officielle contre le racisme par l'état"
_________________
Eine andere Sprache zu können, ist wie eine zweite Seele zu besitzen.“ – Karl der Große. "Parler une autre langue, c'est comme posséder une seconde âme" (Charlemagne)
- fifi51Fidèle du forum
C'est un peu oublier l'antisémitisme qui est bien présent dans les médias arabophones (Al Jazeera cf: https://en.wikipedia.org/wiki/Al_Jazeera_controversies_and_criticism ) et qui est relayé sous une forme atténuée par une partie de l'extrême-gauche.Riri51 a écrit:
Les raisons de cette diffusion sont multiples. Vous en avez pointé quelques unes, comme le milieu familial et social, mais il ne faut pas rejeter les raisons extérieures au milieu de l'individu. Par exemple, le mille-feuille des lois antiracistes, dont certaines particulièrement orientées, et l'instrumentalisation politique de l'antiracisme et l'antisémitisme ont décrédibilisé la lutte officielle contre le racisme par l'état. Cela fait même peser une suspicion sur chacun de ses actes. Cette suspicion étant la porte ouverte ouverte à tous les fantasmes.
- JacqGuide spirituel
klaus2 a écrit:A quoi faites-vous allusion au juste ?riri51 : "Par exemple, le mille-feuille des lois antiracistes, dont certaines particulièrement orientées, et l'instrumentalisation politique de l'antiracisme et l'antisémitisme ont décrédibilisé la lutte officielle contre le racisme par l'état"
A la condamnation du négationnisme et de l'antisémitisme nominativement sans doute...
- JacqGuide spirituel
kyralina a écrit:Réagir "trop" ! Mais qu'est-cela signifie? Cela nourrit l'antisémitisme de réagir ou de ne pas réagir! Un professeur d'une école juive a été attaqué : on a d'abord vu le "juif" et non le professeur. Une des solutions préconisées : retirer la kippa. Lorsqu'un professeur, tout court sera attaqué dans la rue, en allant travailler, on interdira les Eastpack ou les cartables marron!
[....]
Je ne savais trop comment l'écrire, d'où les guillemets. De toute façon il y aura accusation. Traité pas assez pour certains, traité "trop" pour d'autres. Les uns accusent de minimiser l'aspect antisémite et dans le même temps d'autres vont accuser de mettre en avant antisémite. Je suis maladroit dans ma formulation une nouvelle fois.
- lenidjiNiveau 8
Riri51 a écrit:
Se promener une semaine dans les coins touristiques de Tel Aviv ne permet pas de saisir la sociologie d'un état qui se qualifie lui même de juif et qui est régulièrement brocardé par les ONG des droits de l'homme pour ses discriminations ethniques.
Vous caricaturez, je me suis promenée un peu plus que ça, mais vous avez raison, je n'ai pas vécu en Israël ni en Palestine (vous non plus d'ailleurs, si?) et je ne prétends aucunement m'ériger en spécialiste de la sociologie de ces bleds.
Que vous le vouliez ou non, Israël n'est pas une théocratie, mais une démocratie.
Toute nation est basée soit sur la filiation ethnoculturelle, soit sur l'adhésion, soit sur un mélange des deux. Dans tous les cas, une nation (n'importe laquelle) est une construction abstraite qui repose sur le fait que les gens ont le sentiment d'avoir une identité commune ou de partager les mêmes valeurs. A partir de là, on peut difficilement nier qu'Israël soit un état nation.
Je ne vais pas polémiquer sur le conflit israélo-palestinien. Il y a eu des tentatives pour la paix, ça n'a pas marché (on ne va pas non plus refaire tout l'historique) et il y a aujourd'hui encore des artisans de paix. En tout cas, on ne va pas trouver la solution par magie sur néo, là, d'un coup.
- Riri51Niveau 6
Jacq a écrit:klaus2 a écrit:A quoi faites-vous allusion au juste ?riri51 : "Par exemple, le mille-feuille des lois antiracistes, dont certaines particulièrement orientées, et l'instrumentalisation politique de l'antiracisme et l'antisémitisme ont décrédibilisé la lutte officielle contre le racisme par l'état"
A la condamnation du négationnisme et de l'antisémitisme nominativement sans doute...
Pas seulement, je faisais plus généralement référence aux lois mémorielles, aux modifications régulières de la loi de la presse de 1881, aux différentes loi antiracistes votées depuis 1972 ; et bien sûr aux décrets, aux circulaires des politiques au pouvoir pour mettre en oeuvre ces lois. Tous ces textes paraissaient en fonction de l'actualité politique et de l'influence des groupes de pression.
- Riri51Niveau 6
Tamerlan a écrit:Riri51 a écrit:Les raisons de cette diffusion sont multiples. Vous en avez pointé quelques unes, comme le milieu familial et social, mais il ne faut pas rejeter les raisons extérieures au milieu de l'individu. Par exemple, le mille-feuille des lois antiracistes, dont certaines particulièrement orientées, et l'instrumentalisation politique de l'antiracisme et l'antisémitisme ont décrédibilisé la lutte officielle contre le racisme par l'état. Cela fait même peser une suspicion sur chacun de ses actes. Cette suspicion étant la porte ouverte ouverte à tous les fantasmes.
L'enseignant, fonctionnaire de l'état, perd ainsi indirectement de son pouvoir de conviction face aux élèves, dès qu'il aborde les thématiques correspondantes.
Franchement, aucun de mes élèves et pourtant je suis en lycée, n'est capable de tenir un raisonnement aussi élaboré.
Je ne suis pas un de vos élèves. Heureusement que je suis capable d'élaborer des raisonnements plus poussés que les lycéens.
J'expliquais juste les comportements et réactions de certains lycéens, imperméables à certains discours antiracistes et perméables aux théories du complot. Par exemple, on ne vous a jamais posé la question du pourquoi on ne pouvait pas boycotter les produits israéliens depuis 2010 alors qu'on pouvait boycotter ceux de l'Afrique du Sud dans les années 1980 sans être sanctionné par la justice, en vous faisant comprendre plus ou moins lourdement que "les juifs ont le bras long" ?
- JacqGuide spirituel
lenidji a écrit:Riri51 a écrit:
Se promener une semaine dans les coins touristiques de Tel Aviv ne permet pas de saisir la sociologie d'un état qui se qualifie lui même de juif et qui est régulièrement brocardé par les ONG des droits de l'homme pour ses discriminations ethniques.
Vous caricaturez, je me suis promenée un peu plus que ça, mais vous avez raison, je n'ai pas vécu en Israël ni en Palestine (vous non plus d'ailleurs, si?) et je ne prétends aucunement m'ériger en spécialiste de la sociologie de ces bleds.
Que vous le vouliez ou non, Israël n'est pas une théocratie, mais une démocratie.
Toute nation est basée soit sur la filiation ethnoculturelle, soit sur l'adhésion, soit sur un mélange des deux. Dans tous les cas, une nation (n'importe laquelle) est une construction abstraite qui repose sur le fait que les gens ont le sentiment d'avoir une identité commune ou de partager les mêmes valeurs. A partir de là, on peut difficilement nier qu'Israël soit un état nation.
Je ne vais pas polémiquer sur le conflit israélo-palestinien. Il y a eu des tentatives pour la paix, ça n'a pas marché (on ne va pas non plus refaire tout l'historique) et il y a aujourd'hui encore des artisans de paix. En tout cas, on ne va pas trouver la solution par magie sur néo, là, d'un coup.
Oui, et malheureusement non (pour la dernière partie, si nous le pouvions.....).
- InvitéInvité
Ah non justement, ils ne sont pas assez calés pour cela... Mais si cela devait arriver un peu de géopolitique comparée ferait l'affaire comme réponse.
- Riri51Niveau 6
fifi51 a écrit:C'est un peu oublier l'antisémitisme qui est bien présent dans les médias arabophones (Al Jazeera cf: https://en.wikipedia.org/wiki/Al_Jazeera_controversies_and_criticism ) et qui est relayé sous une forme atténuée par une partie de l'extrême-gauche.Riri51 a écrit:
Les raisons de cette diffusion sont multiples. Vous en avez pointé quelques unes, comme le milieu familial et social, mais il ne faut pas rejeter les raisons extérieures au milieu de l'individu. Par exemple, le mille-feuille des lois antiracistes, dont certaines particulièrement orientées, et l'instrumentalisation politique de l'antiracisme et l'antisémitisme ont décrédibilisé la lutte officielle contre le racisme par l'état. Cela fait même peser une suspicion sur chacun de ses actes. Cette suspicion étant la porte ouverte ouverte à tous les fantasmes.
Des élèves français ou des islamogochiss regardant Al Jazeera en arabe, il ne doit pas y en avoir beaucoup mon loulou.
- CeladonDemi-dieu
AJ émet en français, non ? Et sur le web ?
- Riri51Niveau 6
Tamerlan a écrit:Ah non justement, ils ne sont pas assez calés pour cela... Mais si cela devait arriver un peu de géopolitique comparée ferait l'affaire comme réponse.
:shock: Effectivement, si les débats s'arrêtent à des phrases comme "les juifs sont mauvais, parce que c'est comme ça". La misère intellectuelle doit être particulièrement prononcée dans votre secteur. Je vous plains.
- Riri51Niveau 6
Celadon a écrit:AJ émet en français, non ? Et sur le web ?
Non, en anglais et en arabe. Idem sur le web.
Lisant régulièrement l'édition anglaise, je n'ai jamais constaté d'antisémitisme dans cette langue.
Après pendant les périodes sanglantes des intifadas ou des guerres israéliennes, je veux bien croire qu'il y ait eu des débordements dans l'édition arabe.
- JacqGuide spirituel
Riri51 a écrit:Tamerlan a écrit:Ah non justement, ils ne sont pas assez calés pour cela... Mais si cela devait arriver un peu de géopolitique comparée ferait l'affaire comme réponse.
:shock: Effectivement, si les débats s'arrêtent à des phrases comme "les juifs sont mauvais, parce que c'est comme ça". La misère intellectuelle doit être particulièrement prononcée dans votre secteur. Je vous plains.
Oui, la misère intellectuelle est assez grande, toutes les populations confondues.
- fifi51Fidèle du forum
Riri51 a écrit:fifi51 a écrit:C'est un peu oublier l'antisémitisme qui est bien présent dans les médias arabophones (Al Jazeera cf: https://en.wikipedia.org/wiki/Al_Jazeera_controversies_and_criticism ) et qui est relayé sous une forme atténuée par une partie de l'extrême-gauche.Riri51 a écrit:
Les raisons de cette diffusion sont multiples. Vous en avez pointé quelques unes, comme le milieu familial et social, mais il ne faut pas rejeter les raisons extérieures au milieu de l'individu. Par exemple, le mille-feuille des lois antiracistes, dont certaines particulièrement orientées, et l'instrumentalisation politique de l'antiracisme et l'antisémitisme ont décrédibilisé la lutte officielle contre le racisme par l'état. Cela fait même peser une suspicion sur chacun de ses actes. Cette suspicion étant la porte ouverte ouverte à tous les fantasmes.
Des élèves français ou des islamogochiss regardant Al Jazeera en arabe, il ne doit pas y en avoir beaucoup mon loulou.
A voir:
http://www.tsa-algerie.com/20160406/france-al-jazeera-perte-de-vitesse-chez-maghrebins-canal-algerie-tete/
http://www.lepoint.fr/chroniques/le-match-france-24-al-jazeera-12-04-2012-1450707_2.php
A quoi servent les paraboles; si ce n'est à capter des chaines étrangères ?
Sinon; je trouve étrange en me promenant sur le site de la LCR que le seul boycott qui trouve grâce à leurs yeux soit celui d'Israël.
http://www.revolutionpermanente.fr/
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