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- e-WandererGrand sage
Oui, bien sûr, je suis complètement d'accord avec toi. Je sais pertinemment que si je n'avais pas eu de poste à l'université, j'aurais démissionné et choisi une voie complètement différente. J'admire très sincèrement les collègues qui endurent ce qu'on leur fait subir : une de mes anciennes étudiantes vient de démissionner, après 10 ans comme TZR dans des établissements pourris… Les beaux discours ministériels ne trompent personne, tout le monde sait parfaitement que la crise de recrutement est gravissime et durable. À telle enseigne que nous avons de plus en plus de mal à obtenir le détachement sur les postes d'ATER ou pour des contrats doctoraux des collègues en poste dans le secondaire : les rectorats engagent un bras de fer indigne, sans aucun souci de la formation continue ou des évolutions de carrière des collègues. Les universités tapent dans leurs réserves, c'est tout ce qu'ils voient. C'est absolument scandaleux.
- sifiÉrudit
Monsieur Dubet est professeur d'université en sociologie. Il faut m'expliquer ce qu'il connaît du collège. A-t-il déjà eu une classe de Rep+ à gérer pendant, allez, soyons fous, une année scolaire?
Ce type et ses copains me font vomir. Et le pire, c'est que ce sont eux qu'on écoute...
Ce type et ses copains me font vomir. Et le pire, c'est que ce sont eux qu'on écoute...
- Luigi_BGrand Maître
e-Wanderer a écrit:C'est assez étonnant de voir quelqu'un hurler contre les inégalités et se déclarer dans le même temps favorable à l'autonomie des établissements.
L'entretien est pour François Dubet l'occasion d'un coming-out.
Changer la place des chefs d’établissement est bien inscrit à l'agenda politique. La droite ne n'en fait pas mystère en lien avec l'idée d'encourager l'autonomie des établissements. Vous pensez qu'il faut le faire ?
J’y suis favorable personnellement.
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/08/22082016Article636074452168027884.aspx
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Pierre-HenriHabitué du forum
e-Wanderer a écrit:À telle enseigne que nous avons de plus en plus de mal à obtenir le détachement sur les postes d'ATER ou pour des contrats doctoraux des collègues en poste dans le secondaire : les rectorats engagent un bras de fer indigne, sans aucun souci de la formation continue ou des évolutions de carrière des collègues. Les universités tapent dans leurs réserves, c'est tout ce qu'ils voient. C'est absolument scandaleux.
Une autre remarque, justement, au sujet de la concurrence entre secondaire et supérieur. En France, le cursus honorum est conçu comme une sorte de grande échelle : les professeurs de collège sont en bas, ils passent au lycée quand ils ont assez de "points", puis certains obtiennent le Saint Graal d'un poste dans le supérieur, qui signe leur réussite professionnelle (je n'ose écrire "leur échappatoire").
Ailleurs, cela ne fonctionne pas ainsi. En Suisse, en Angleterre, aux USA, il est possible d'avoir des carrières resplendissantes, prestigieuses, tout en restant au collège. Un professeur du secondaire à Eton, pour prendre le cas le plus connu, bénéficie d'une situation aussi enviable qu'un universitaire.
Pour revenir à mon exemple, que j'ai déjà exposé : j'ai choisi le secondaire, et même le collège, alors qu'une carrière universitaire aurait été à ma portée. Ce n'est pas par esprit de sacrifice, même si le travail au collège correspond mieux à mes goûts et à ma conception de la littérature. Il y a une part de stratégie de carrière. Comme disent les Américains : "big fish in a small pond". Mieux vaut être un professeur de collège reconnu, réputé, dans un bon établissement, que le trente-six-millième docteur à se cogner aux portes de l'université, à se faire exploiter comme PRAG, à corriger par centaines des copies de néo-bacheliers. Une belle rédaction de sixième me plait davantage.
Comme dit, je suis aujourd'hui dans l'un des meilleurs établissements de l'académie. Belle réussite... mais j'ai touché le plafond. A partir de ma situation, les promotions de carrière, en France, soit sont administratives (chef d'établissement, inspecteur), soit reviennent à monter plus haut dans l'échelle (lycée, prépa, grande école). Si je veux progresser encore tout en restant au collège, je n'ai pas d'autre choix que l'expatriation.
- e-WandererGrand sage
Bien sûr, je suis convaincu que si c'est ce que l'on aime, on peut préférer enseigner dans le secondaire plutôt qu'à l'université. Et les carrières peuvent y être très intéressantes quand on a un bon établissement, sans même parler du prestigieux réseau des lycées français à l'étranger.
Mais bon, on dérive un peu du sujet initial (par ma faute).
Mais bon, on dérive un peu du sujet initial (par ma faute).
- ysabelDevin
Je propose qu'on réforme Dubet et Merle...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- IphigénieProphète
Voui, depuis que l'âge les transforme sans qu'ils se réforment....ysabel a écrit:Je propose qu'on réforme Dubet et Merle...
- sifiÉrudit
ysabel a écrit:Je propose qu'on réforme Dubet et Merle...
[édité]
- Pierre-HenriHabitué du forum
ysabel a écrit:Je propose qu'on réforme Dubet et Merle...
Je ne sais pas vous mais, en ce qui me concerne, j'ai quelquefois l'impression que mon travail consiste désormais à fournir un alibi professionnel à une légion innombrable de sociologues, de psychologues, de gestionnaires, de statisticiens, de philosophes, de journalistes, de pédagogues, de didacticiens... qui gagnent leur croûte grâce au collège, mais en y mettant les pieds le moins possible -- et surtout pas pour y enseigner.
De temps en temps, le rectorat me convoque, sous menace, pour que je leur serve de public captif. C'est presque une œuvre de charité. Nous leur fournissons leur boulot, à ces gens, pour éviter qu'ils ne pointent au chômage. Il faudrait une campagne de sensibilisation, du genre "adoptez un sociologue". Répondre à une enquête, pour nous, c'est un petit geste, mais pour eux, ça leur sauve leur salaire. Nous devrions y penser plus souvent.
- ysabelDevin
sifi a écrit:ysabel a écrit:Je propose qu'on réforme Dubet et Merle...
[édité]
:lol: J'utilisais le verbe dans son sens agricole...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- sifiÉrudit
ysabel a écrit:sifi a écrit:ysabel a écrit:Je propose qu'on réforme Dubet et Merle...
[édité]
:lol: J'utilisais le verbe dans son sens agricole...
Là on est d'accord!!
- BalthamosDoyen
Luigi_B a écrit:
Il revient à François Dubet d'expliquer pourquoi la réforme est difficile. Pour lui cela tient en partie au corporatisme enseignant. Mais une raison plus fondamentale c'est que les bénéficiaires du système se satisfont des inégalités et entretiennent un débat constant contre toute réforme.
Sans vouloir faire de l'antifa à outrance et sans raison, je trouve que cet argument est proche des accusations du FN en général (une élite qui dirige la France et qui défend ses avantages même si c'est contradictoire avec ceux de la France).
- ylmExpert spécialisé
Pierre Merle n'est pas totalement à côté de ses pompes:
"Certains EPI risquent de poser problème avec des élèves de faible niveau. Les EPI pourront être profitables dans certains collèges et avoir des résultats négatifs dans d'autres."
"Tous [les programmes] changent en même temps ! C'est un travail énorme, notamment pour les enseignants qui doivent refaire leurs cours sur tous les niveaux. La personne qui a proposé cela n'a jamais enseigné en collège !"
http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0211233369603-la-reforme-du-college-un-bazar-qui-gene-lexecutif-2023260.php
"Certains EPI risquent de poser problème avec des élèves de faible niveau. Les EPI pourront être profitables dans certains collèges et avoir des résultats négatifs dans d'autres."
"Tous [les programmes] changent en même temps ! C'est un travail énorme, notamment pour les enseignants qui doivent refaire leurs cours sur tous les niveaux. La personne qui a proposé cela n'a jamais enseigné en collège !"
http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0211233369603-la-reforme-du-college-un-bazar-qui-gene-lexecutif-2023260.php
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The life of man, solitary, poor, nasty, brutish and short.
Thomas Hobbes
- LefterisEsprit sacré
Hélas oui, car les lubies pédagogistes séduisent autant dans la droite socialiste que dans la droite pseudo-républicaine. Ceux qui ont un peu de mémoire se souviennent du parti que le marchand de shampoing de théories comme "ce ne sont pas les heures de cours qui comptent, mais les méthodes", mantras de la fine fleur du pédagogisme et de ses relais dans les ESPEFM ou IUESPE. Ca permet de réduire les heures de cours , donc le personnel, tout en lui renvoyant l'échec du merdrier qu'on a organisé.Daphné a écrit:Il y a des gens qui écoutent ses élucubrations ??
Ces sociologues officiels des pouvoirs ont reçu de ces derniers des fromages, des rentes de situation , ils ne vont pas mordre la main nourricière et aller à l'encontre des dogmes officiels et utilitaristes, déguisés hypocritement en "progressisme".
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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