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- lene75Prophète
Cleroli a écrit:Quant à la recherche de l'entre soi (à tort ou à raison, l'entre soi n'étant pas garanti), c'est à mon avis une raison non négligeable de l'essor du privé.
Pour connaître beaucoup de gens qui ont au moins l'un de leurs enfants dans le privé, je n'ai jamais entendu cet argument. Enfin tout dépend ce qu'on appelle "entre-soi" : si refuser que son enfant soit dans une classe où on ne peut pas travailler tellement c'est la bazar, dans une cour où il risque de devoir faire face à la violence, c'est refuser la "mixité sociale", alors oui, les gens recherchent l'entre-soi, mais si par entre-soi on veut dire se retrouver dans des classes sociales homogènes, alors non, pas du tout, les gens se contrefichent bien de savoir si la mère du voisin est ingénieure, caissière, femme de ménage ou au chômage, ce qu'ils veulent, c'est être entre gens qui respectent l'école et qui cherchent à ce que leurs enfants puissent travailler dans de bonnes conditions. C'est une forme d'entre-soi, certes, mais pas au sens où on l'entend habituellement.
C'est drôle d'ailleurs, ma CDE s'étonne que nous ayions autant de garçons et le privé d'à-côté autant de filles. Elle ne doit pas beaucoup discuter avec les parents pour ne pas comprendre ça.
- CleroliDoyen
Je dois alors connaître les mauvaises personnes car les discours que j'entends sont plus cash et dès qu'on gratte le vernis du "éviter les classes bruyantes" ou "la violence de certains élèves", c'est plutôt "être avec des enfants de familles d'un certain niveau social" qui s'exprime mais c'est vrai que mes voisins ne sont pas représentatifs de tous les parents qui choisissent le privé, du moins je l'espère. Pour être franche, je dois dire que le choix du privé, dans mon voisinage, résulte aussi de convictions religieuses, ce que je comprends pleinement.
Je ne voudrais pas donner l'impression que je suis contre le privé, loin de là ! Je parle régulièrement d'y scolariser ma petite dernière car je trouve que les rythmes scolaires, en maternelle au moins, sont une hérésie.
Je ne voudrais pas donner l'impression que je suis contre le privé, loin de là ! Je parle régulièrement d'y scolariser ma petite dernière car je trouve que les rythmes scolaires, en maternelle au moins, sont une hérésie.
- HonchampDoyen
lene75 a écrit:Cleroli a écrit:Quant à la recherche de l'entre soi (à tort ou à raison, l'entre soi n'étant pas garanti), c'est à mon avis une raison non négligeable de l'essor du privé.
Pour connaître beaucoup de gens qui ont au moins l'un de leurs enfants dans le privé, je n'ai jamais entendu cet argument. Enfin tout dépend ce qu'on appelle "entre-soi" : si refuser que son enfant soit dans une classe où on ne peut pas travailler tellement c'est la bazar, dans une cour où il risque de devoir faire face à la violence, c'est refuser la "mixité sociale", alors oui, les gens recherchent l'entre-soi, mais si par entre-soi on veut dire se retrouver dans des classes sociales homogènes, alors non, pas du tout, les gens se contrefichent bien de savoir si la mère du voisin est ingénieure, caissière, femme de ménage ou au chômage, ce qu'ils veulent, c'est être entre gens qui respectent l'école et qui cherchent à ce que leurs enfants puissent travailler dans de bonnes conditions. C'est une forme d'entre-soi, certes, mais pas au sens où on l'entend habituellement.
C'est drôle d'ailleurs, ma CDE s'étonne que nous ayions autant de garçons et le privé d'à-côté autant de filles. Elle ne doit pas beaucoup discuter avec les parents pour ne pas comprendre ça.
Si, si, il y a un privé "d'entre-soi". Plutôt dans les grandes villes.
Même si le collège public, ou le lycée, d'à côté est bon, voire très bon, on met chérubin ou chérubine dans le privé.
- Parce qu'on a soit même été dans le privé, et qu'il y a une sorte de fidélité ou d'atavisme familial.
- Parce qu'on appartient à certaines catégories sociales dont cela fait partie du standing, ou je répète, par volonté que chérubin ou chérubine ne fréquente que des gens de la même société, les enfants des gens qu'on côtoie soi-même. Il n'y a d'ailleurs pas forcément de dénigrement du public dans le discours de ces parents-là.
Mais mettre les enfants dans le public, on n'y pense même pas.
J'ai x exemples dans mon entourage "élargi".
Il arrive d'ailleurs que ça dérape, même dans le privé chic. Histoires de canabis, de deal, ou de harcèlement...
Entre soi, donc, mais pas à l'abri des pb liés aux ados.
En revanche, dans les petits villes, le privé n'est pas forcément d'un niveau élevé. La bourgeoisie locale a le choix entre l'internat dans le privé haut de gamme dans une autre ville, ou le collège ou lycée public sur place, qui a globalement un meilleur niveau, ou assure l'essentiel.
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"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- FiatLuxFidèle du forum
Je ne suis pas parent mais je me dis que quand je le serai, j'espère que mon enfant ne traînera pas avec de mauvaises fréquentations (je ne parle pas du niveau de vie, évidemment). Alors bien sûr qu'il ne faut pas stigmatiser les établissements mais comment en vouloir aux parents qui font ce choix sectaire ? J'ai du mal à les condamner, même si sur papier ça n'engendre rien de bon.
- lene75Prophète
Ah oui chez nous il reste quelques fervents catholiques qui mettent leurs enfants dans le privé par conviction religieuse, mais c'est souvent dans du mauvais privé, les plus gros bahuts ayant mis pas mal d'eau dans leur vin sur le côté religieux de la chose vu que la majorité de leur public se contrefiche de la religion ou professe une religion autre que catholique (beaucoup de musulmans, en particulier)... Je les avais oubliés, ceux-là !
Edit : m'enfin je pense qu'ils sont plutôt moins nombreux qu'autrefois. La "guerre scolaire" n'est plus trop sur le terrain du "école de Dieu" vs "école du diable".
Edit : m'enfin je pense qu'ils sont plutôt moins nombreux qu'autrefois. La "guerre scolaire" n'est plus trop sur le terrain du "école de Dieu" vs "école du diable".
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- AscagneGrand sage
Je trouve qu'il y a beaucoup de schématisation en ce qui concerne ce sujet. Dans ma fratrie, nous sommes tous passés par le public et par le privé. Les parents ont préféré que nous passions tous notre collège dans le même établissement privé (catholique très ouvert) de centre-ville. Ensuite, cela a dépendu des choix et des besoins de chaque enfant. Mon grand-frère est allé dans l'un des deux grands lycées publics de la ville, ma seconde petite sœur a marché sur ses traces puisqu'elle ne se sentait pas dans son cadre dans le petit établissement privé où j'ai passé mes années lycée, en profitant d'une situation peu commune (en grec ancien, c'étaient presque des cours particuliers) même si j'y ai pâti de l'absence de mes amis de collège et, en seconde, d'une trop grande distance avec les autres élèves (en terme de notes et d'intérêt pour les matières, entre autres). Quant à mon autre sœur, dyspraxique, le contact avec l'administration et les professeurs du lycée privé (etc.) lui ont été d'une aide dont elle n'aurait sans doute pas pu profiter dans l'un des grands lycées publics de la ville. Pour revenir à mon cas je note aussi que, dans la grande section puis au CP de l'école de la commune périurbaine où j'étais à l'époque, j'étais victime de brimades (au moins, je crois que mon cerveau a préféré occulter ces souvenirs) auxquelles j'ai pu échapper en rejoignant un établissement privé de la ville.
Bref, il y a vraiment beaucoup de situations différentes et rien n'empêche de voir des choix variables pour les enfants d'une même famille. Je vois mal en quoi il s'agirait d'un choix "sectaire", en ce qui concerne du moins les établissements sous contrat "normaux". Mes parents ne sont pas moins préoccupés par l'état actuel de l'enseignement public que les parents qui y ont fait passer tous leurs enfants, et pour ma part je considère normal et logique pour moi d'enseigner dans le public (pour l'instant à la fac) ; je suis assez préoccupé par l'idée que les conditions actuelles font que je ne suis pas du tout assuré, si je dois rejoindre le secondaire, de pouvoir assurer des cours en français/latin/grec qui correspondent au niveau dont j'ai pu bénéficier lorsque j'étais élève.
Bref, il y a vraiment beaucoup de situations différentes et rien n'empêche de voir des choix variables pour les enfants d'une même famille. Je vois mal en quoi il s'agirait d'un choix "sectaire", en ce qui concerne du moins les établissements sous contrat "normaux". Mes parents ne sont pas moins préoccupés par l'état actuel de l'enseignement public que les parents qui y ont fait passer tous leurs enfants, et pour ma part je considère normal et logique pour moi d'enseigner dans le public (pour l'instant à la fac) ; je suis assez préoccupé par l'idée que les conditions actuelles font que je ne suis pas du tout assuré, si je dois rejoindre le secondaire, de pouvoir assurer des cours en français/latin/grec qui correspondent au niveau dont j'ai pu bénéficier lorsque j'étais élève.
Oui, avec cette réserve que toutes les situations sont possibles par rapport à une comparaison des "niveaux" entre le privé et le public et qu'il y a d'autres éléments, sans doute, à prendre en compte.Honchamp a écrit:En revanche, dans les petits villes, le privé n'est pas forcément d'un niveau élevé. La bourgeoisie locale a le choix entre l'internat dans le privé haut de gamme dans une autre ville, ou le collège ou lycée public sur place, qui a globalement un meilleur niveau, ou assure l'essentiel.
- DhaiphiGrand sage
Je n'ai pas lu beaucoup d'interventions qui allaient dans ce sens bien au contraire.FiatLux a écrit: Alors bien sûr qu'il ne faut pas stigmatiser les établissements mais comment en vouloir aux parents qui font ce choix sectaire ? J'ai du mal à les condamner, même si sur papier ça n'engendre rien de bon.
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- InvitéInvité
J'espère pouvoir mettre ma fille dans le public mais si elle doit se retrouver dans des classes où il est quasiment impossible d'apprendre quoi que ce soit et où la direction ferme sur les yeux sur tous les disfonctionnements, à l'instar de plusieurs d'entre vous, je n'hésiterai pas et la mettrai dans le privée. J'ai effectué l'an dernier un remplacement dans un lycée Cour des Miracles/Loi de la jungle. Les conseils de discipline étaient prohibés et les exclusions rarissimes. J'ai vu des tas d'élèves malheureux de ne pouvoir travailler dans de bonnes conditions. C'est là que je me suis dit qu'il était hors de question que ma fille vive cela. Ce n'est pas une scolarité normale .
- Marc S.Niveau 4
Pas tout lu, mais je pense, comme d'autres, qu'opposer LE privé AU public est pour le moins schématique, en tout cas à l'échelle des élèves. Deux de mes enfants passent par le public, une partiellement par le privé (collège seulement, pas spécialement "select"), et ce que j'en retiens, c'est:
- des cours complètement comparables (contenus d'enseignement, méthodes)
- la même proportion de profs consciencieux, dévoués etc. et de profs pas très consciencieux etc.
- classe moins bruyante dans le privé (et encore), mais des phénomènes de harcèlements dans les deux types d'établissement
- plus de travail dans le privé (en 6°, c'était même excessif - et on sentait que c'était avant tout pour satisfaire des attentes de parents)
- moins de "trous" dans le privé (des profs remplacés au pied levé par des collègues d'autres matières)
- privé catholique, mais peu religieux (une messe dans toute l'année, à la toute fin), zéro prosélytisme.
Au final, aucun regret pour aucun de mes enfants. Etablissements quasi interchangeables.
- des cours complètement comparables (contenus d'enseignement, méthodes)
- la même proportion de profs consciencieux, dévoués etc. et de profs pas très consciencieux etc.
- classe moins bruyante dans le privé (et encore), mais des phénomènes de harcèlements dans les deux types d'établissement
- plus de travail dans le privé (en 6°, c'était même excessif - et on sentait que c'était avant tout pour satisfaire des attentes de parents)
- moins de "trous" dans le privé (des profs remplacés au pied levé par des collègues d'autres matières)
- privé catholique, mais peu religieux (une messe dans toute l'année, à la toute fin), zéro prosélytisme.
Au final, aucun regret pour aucun de mes enfants. Etablissements quasi interchangeables.
- kioupsPBTHabitué du forum
D'accord avec Marc, j'ai exactement la même vision. Ma femme (dans le privé) et moi (dans le public) avons bossé dans un commune très éloignée des lieux culturels, on avait le même public. On est maintenant dans une commune rurale mais proche de la préfecture, on a le même public. Et, d'après ce que j'entends, les établissements de centre-ville, privés comme publics, ont les mêmes avantages et les établissements de banlieue ont les mêmes soucis...
M'enfin, quand j'entends mes collègues en salle des profs, les préjugés ont la vie dure !
M'enfin, quand j'entends mes collègues en salle des profs, les préjugés ont la vie dure !
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- Spoiler:
- 2004-2005 : stagiaire en lycée (seconde)
2005-2006 : stagiaire (again !) en collège (4ème)
2006-2008 : TZR en collège à l'année (5-4-3 PP 5ème puis 6-5)
2008-2011 : collège 1 (6-5-3, PP 6ème puis 5ème)
2011-2012 : collèges 2 et 3 (6-4, PP 6ème)
2012-2017 : collège 2 (un peu de tout, PP 6ème)
2017 : agreg interne
2017-2018 : lycée 1 (1S, 1STI2D, seconde)
2018-2019 : lycée 1 (1S, TS, TSTI2D, PP 1S et TS)
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