Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
- Reine MargotDemi-dieu
Sullien a écrit:C'est de Zupdeco qu'on parle, pas d'Acadomia. Oui, il y a une histoire de branche sur laquelle on est assis : Zupdeco aspire à sa propre disparition, qui consacrera la fin d'un problème qu'en attendant, elle s'efforce, comme tant d'autres, de traiter. Comme toute association solidaire.Reine Margot a écrit:Stéphane60150 a écrit:J'vais peut-être dire une bêtise, mais si une association qui s'occupe de l'aide aux devoirs, demande la suppression de ces même devoirs, n'y aurait-il pas une histoire de branche sur laquelle on est assis, et de scie ? Ou de balle qu'on se tirerait dans le pied ?
Non, en fait l'idée est que l'école ne donne plus rien le soir afin que ces officines puissent officier sur ce temps-là avec les élèves (enfin ceux qui ont les moyens).
D'ailleurs il faudrait éditer le premier message : il s'agit de tutorat de manière générale; d'autre part, ils interviennent au sein des établissements scolaires.
Alors je ne vois pas comment une association solidaire peut ignorer l'importance du travail à la maison notamment pour les plus défavorisés.
- User14996Niveau 10
Le problème n'est pas le travail à la maison, mais le fait que la maison n'est pas toujours un lieu propice au travail (et je ne parle pas du tout de distraction, entendons-nous) : l'idée, c'est qu'un temps d'étude au sein du collège soit consacré à ce travail personnel, à la fin des cours.Reine Margot a écrit:Sullien a écrit:C'est de Zupdeco qu'on parle, pas d'Acadomia. Oui, il y a une histoire de branche sur laquelle on est assis : Zupdeco aspire à sa propre disparition, qui consacrera la fin d'un problème qu'en attendant, elle s'efforce, comme tant d'autres, de traiter. Comme toute association solidaire.Reine Margot a écrit:Stéphane60150 a écrit:J'vais peut-être dire une bêtise, mais si une association qui s'occupe de l'aide aux devoirs, demande la suppression de ces même devoirs, n'y aurait-il pas une histoire de branche sur laquelle on est assis, et de scie ? Ou de balle qu'on se tirerait dans le pied ?
Non, en fait l'idée est que l'école ne donne plus rien le soir afin que ces officines puissent officier sur ce temps-là avec les élèves (enfin ceux qui ont les moyens).
D'ailleurs il faudrait éditer le premier message : il s'agit de tutorat de manière générale; d'autre part, ils interviennent au sein des établissements scolaires.
Alors je ne vois pas comment une association solidaire peut ignorer l'importance du travail à la maison notamment pour les plus défavorisés.
- Ali DevineNiveau 8
neomath a écrit:Moi aussi je me souviens de l'étude du soir. Mais c'était il y a longtemps.. J'aimerai aussi savoir quand et comment elle a disparu.Honchamp a écrit:V.Marchais a écrit:Je ne parle pas de supprimer les devoirs, juste de prévoir une structure pour permettre aux enfants qui en ont besoin de les faire avec un véritable étayage, comme celui que les enfants de milieux favorisés trouvent chez eux le plus souvent.
Naïvement, j'avais pensé que ce serait cela la réforme des rythmes du primaire : faire les devoirs dans une heure dédiée le soir.
Quand j'étais gamine, cela s'appelait "l'étude". "Aller à l'étude". Presque tout le monde y restait. C'était l'instit qui faisait "l'étude", mais c'était clairement dissocié de la journée de classe. Récréation entre les 2.
Je ne sais pas quand cela a disparu....
Je me suis un peu penché sur la question naguère et voilà ce que disent mes notes pour le cours élémentaire.
-Réforme Billères de 1956 : dans les 30 heures du temps scolaire hebdomadaire, les textes prévoient explicitement cinq heures d’étude. Dans ces conditions, l’interdiction des devoirs à la maison se comprend fort bien.
-Réforme Faure-Guichard de 1969 : la durée de l’étude n’est plus précisée mais celle-ci doit être faite sur les heures dédiées au français et au calcul, soit 15 heures hebdomadaires (la semaine de classe étant elle-même passée à 27 heures). Il y a donc nettement moins de temps pour les devoirs en classe, mais l’enseignant qui s’organise bien peut encore en faire faire à ses élèves.
-Réforme Haby de 1978, puis réforme Chevènement de 1985 : il n’est pour ce que j’ai pu lire plus question de l’étude ou des devoirs en classe dans les textes officiels. Français, maths, sciences et histoire-géo (les matières pouvant fournir des exercices écrits) comptent pour 19 heures par semaine en CE2, et même moins puisque le temps des récréations doit en être défalqué. La relative faiblesse de cette dotation rend sans aucun doute difficile l’organisation d’un véritable temps d’étude. Mais les devoirs écrits à la maison restent interdits, comme le confirment des circulaires de 86 et 90.
-Réforme Bayrou de 1995 : retour de l’étude surveillée à raison de deux heures par semaine.
-Réforme Lang de 2002 : les devoirs en classe ne figurent plus dans les emplois du temps. L’étude n’est pas proscrite pour autant : dans le BO, on invite les enseignants à en faire en tant que nécessaire, à s’adapter à la réalité de leur classe. Mais dans le même temps, on constate qu’une nouvelle matière obligatoire (l’indispensable « langue étrangère ou régionale ») fait son apparition, avec une dotation horaire proche de celle qui était auparavant réservée à l’étude –au moins une heure par semaine, au plus deux. On n’est pas vraiment surpris par ce tour de passe-passe car les instructions officielles ne jurent que par l’autonomie, la transversalité des enseignements et l’interdisciplinaire. Les élèves font de l’anglais, de l’informatique, et même des débats citoyens dans une matière qui ne s’appelle plus l’éducation civique mais le « vivre ensemble ». Les devoirs écrits à la maison restent en revanche interdits (même si les textes reconnaissent de mauvaise grâce qu’on peut demander aux élèves d’apprendre leurs leçons). C’est moderne de chez moderne.
-Réforme Darcos de 2008 : la semaine de travail scolaire passe à 24 heures, l’ensemble français – maths – sciences – histoire-géo n’occupant que 17 heures (dont, rappelons-le, il faut déduire le temps des récréations). Peut-être conscient que l’étude devient dans ces conditions quasi-impossible à mettre en œuvre, le ministre cherche à relancer l’accompagnement éducatif ; mais il s’agit là de temps parascolaire voire post-scolaire. Un rapport équilibré de l’IGEN constate en 2008 que les devoirs à la maison, théoriquement interdits, constituent une pratique généralisée, et admet qu’ils peuvent être utiles à certaines conditions. Mais le décret de 56 n’est pas levé pour autant, peut-être en partie pour éviter d’avoir à affronter l’hostilité de la FCPE, pour qui la question des devoirs est un grand cheval de bataille.
En résumé l’interdiction des devoirs à la maison se justifie si on a dégagé le temps nécessaire pour les faire en classe, sous la direction de l’enseignant. A l’heure actuelle ce n’est plus le cas. La question se pose quasiment dans les mêmes termes au collège, à plus forte raison à un moment où les dispositifs du type « aide aux devoirs » disparaissent du fait de la réforme Vallaud-Belkacem.
_________________
Mon site
- gnafron2004Grand sage
Merci pour ce retour historique, c'est très intéressant!
- Reine MargotDemi-dieu
Sullien a écrit:Le problème n'est pas le travail à la maison, mais le fait que la maison n'est pas toujours un lieu propice au travail (et je ne parle pas du tout de distraction, entendons-nous) : l'idée, c'est qu'un temps d'étude au sein du collège soit consacré à ce travail personnel, à la fin des cours.Reine Margot a écrit:Sullien a écrit:C'est de Zupdeco qu'on parle, pas d'Acadomia. Oui, il y a une histoire de branche sur laquelle on est assis : Zupdeco aspire à sa propre disparition, qui consacrera la fin d'un problème qu'en attendant, elle s'efforce, comme tant d'autres, de traiter. Comme toute association solidaire.Reine Margot a écrit:
Non, en fait l'idée est que l'école ne donne plus rien le soir afin que ces officines puissent officier sur ce temps-là avec les élèves (enfin ceux qui ont les moyens).
D'ailleurs il faudrait éditer le premier message : il s'agit de tutorat de manière générale; d'autre part, ils interviennent au sein des établissements scolaires.
Alors je ne vois pas comment une association solidaire peut ignorer l'importance du travail à la maison notamment pour les plus défavorisés.
Oui, mais il faut aussi donner des exercices d'application pour ancrer les connaissances. Je suis d'accord, l'environnement à la maison est un facteur crucial, et l'école devrait offrir cet environnement de travail à ceux qui n'en ont pas.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- pistorNiveau 5
Ali Devine a écrit:neomath a écrit:Moi aussi je me souviens de l'étude du soir. Mais c'était il y a longtemps.. J'aimerai aussi savoir quand et comment elle a disparu.Honchamp a écrit:V.Marchais a écrit:Je ne parle pas de supprimer les devoirs, juste de prévoir une structure pour permettre aux enfants qui en ont besoin de les faire avec un véritable étayage, comme celui que les enfants de milieux favorisés trouvent chez eux le plus souvent.
Naïvement, j'avais pensé que ce serait cela la réforme des rythmes du primaire : faire les devoirs dans une heure dédiée le soir.
Quand j'étais gamine, cela s'appelait "l'étude". "Aller à l'étude". Presque tout le monde y restait. C'était l'instit qui faisait "l'étude", mais c'était clairement dissocié de la journée de classe. Récréation entre les 2.
Je ne sais pas quand cela a disparu....
Je me suis un peu penché sur la question naguère et voilà ce que disent mes notes pour le cours élémentaire.
-Réforme Billères de 1956 : dans les 30 heures du temps scolaire hebdomadaire, les textes prévoient explicitement cinq heures d’étude. Dans ces conditions, l’interdiction des devoirs à la maison se comprend fort bien.
-Réforme Faure-Guichard de 1969 : la durée de l’étude n’est plus précisée mais celle-ci doit être faite sur les heures dédiées au français et au calcul, soit 15 heures hebdomadaires (la semaine de classe étant elle-même passée à 27 heures). Il y a donc nettement moins de temps pour les devoirs en classe, mais l’enseignant qui s’organise bien peut encore en faire faire à ses élèves.
-Réforme Haby de 1978, puis réforme Chevènement de 1985 : il n’est pour ce que j’ai pu lire plus question de l’étude ou des devoirs en classe dans les textes officiels. Français, maths, sciences et histoire-géo (les matières pouvant fournir des exercices écrits) comptent pour 19 heures par semaine en CE2, et même moins puisque le temps des récréations doit en être défalqué. La relative faiblesse de cette dotation rend sans aucun doute difficile l’organisation d’un véritable temps d’étude. Mais les devoirs écrits à la maison restent interdits, comme le confirment des circulaires de 86 et 90.
-Réforme Bayrou de 1995 : retour de l’étude surveillée à raison de deux heures par semaine.
-Réforme Lang de 2002 : les devoirs en classe ne figurent plus dans les emplois du temps. L’étude n’est pas proscrite pour autant : dans le BO, on invite les enseignants à en faire en tant que nécessaire, à s’adapter à la réalité de leur classe. Mais dans le même temps, on constate qu’une nouvelle matière obligatoire (l’indispensable « langue étrangère ou régionale ») fait son apparition, avec une dotation horaire proche de celle qui était auparavant réservée à l’étude –au moins une heure par semaine, au plus deux. On n’est pas vraiment surpris par ce tour de passe-passe car les instructions officielles ne jurent que par l’autonomie, la transversalité des enseignements et l’interdisciplinaire. Les élèves font de l’anglais, de l’informatique, et même des débats citoyens dans une matière qui ne s’appelle plus l’éducation civique mais le « vivre ensemble ». Les devoirs écrits à la maison restent en revanche interdits (même si les textes reconnaissent de mauvaise grâce qu’on peut demander aux élèves d’apprendre leurs leçons). C’est moderne de chez moderne.
-Réforme Darcos de 2008 : la semaine de travail scolaire passe à 24 heures, l’ensemble français – maths – sciences – histoire-géo n’occupant que 17 heures (dont, rappelons-le, il faut déduire le temps des récréations). Peut-être conscient que l’étude devient dans ces conditions quasi-impossible à mettre en œuvre, le ministre cherche à relancer l’accompagnement éducatif ; mais il s’agit là de temps parascolaire voire post-scolaire. Un rapport équilibré de l’IGEN constate en 2008 que les devoirs à la maison, théoriquement interdits, constituent une pratique généralisée, et admet qu’ils peuvent être utiles à certaines conditions. Mais le décret de 56 n’est pas levé pour autant, peut-être en partie pour éviter d’avoir à affronter l’hostilité de la FCPE, pour qui la question des devoirs est un grand cheval de bataille.
En résumé l’interdiction des devoirs à la maison se justifie si on a dégagé le temps nécessaire pour les faire en classe, sous la direction de l’enseignant. A l’heure actuelle ce n’est plus le cas. La question se pose quasiment dans les mêmes termes au collège, à plus forte raison à un moment où les dispositifs du type « aide aux devoirs » disparaissent du fait de la réforme Vallaud-Belkacem.
Très éclairant,merci. Cela fait penser à ce qu'écrirait un journaliste ayant travaillé.
- MaissaHabitué du forum
"En résumé l’interdiction des devoirs à la maison se justifie si on a dégagé le temps nécessaire pour les faire en classe, sous la direction de l’enseignant. A l’heure actuelle ce n’est plus le cas. La question se pose quasiment dans les mêmes termes au collège, à plus forte raison à un moment où les dispositifs du type « aide aux devoirs » disparaissent du fait de la réforme Vallaud-Belkacem."
Pour Claire Krepper, secrétaire nationale du SE-Unsa, l'AP en 6e doit permettre aux élèves de faire leurs devoirs !
http://www.20minutes.fr/societe/1935275-20161003-education-faut-vraiment-supprimer-devoirs-maison-collegiens
Pour Claire Krepper, secrétaire nationale du SE-Unsa, l'AP en 6e doit permettre aux élèves de faire leurs devoirs !
http://www.20minutes.fr/societe/1935275-20161003-education-faut-vraiment-supprimer-devoirs-maison-collegiens
- XIIINeoprof expérimenté
Le Se unsa est aussi peu crédible que Zupdeco. Ferait mieux de se taire.
Quant aux médias, zupdeco and cie ils confondent volontairement "devoirs" et "leçons"! Les leçons n'ont jamais été interdites, et il ne faut pas un doctorat en neuroscience pour connaitre le processus de mémorisation!
Quant aux médias, zupdeco and cie ils confondent volontairement "devoirs" et "leçons"! Les leçons n'ont jamais été interdites, et il ne faut pas un doctorat en neuroscience pour connaitre le processus de mémorisation!
Page 3 sur 3 • 1, 2, 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum