Agressions sur les personnels de l'EN, un fil pour leur recensement.

De plus en plus fréquent, dans toutes les régions, dans toutes circonstances : c'est angoissant en vérité. Pensées au collègue.

Tontondubled a écrit:Un professeur agressé en arrivant au lycée Vaucanson à Grenoble (Isère).

Alors qu’il arrivait à proximité du lycée polyvalent Vaucanson où il enseigne, rue Anatole-France à Grenoble, un professeur a été violemment frappé au visage par un inconnu qui a ensuite pris la fuite à bord de la voiture d’où il était descendu, ce jeudi 21 novembre vers 8 heures.

Dauphiné Libéré : https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2024/11/21/un-professeur-agresse-en-arrivant-au-lycee-vaucanson

Les collègues du lycée Vaucanson se sont mis en grève dès jeudi matin et la poursuive ce vendredi.

France Bleu : https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/le-personnel-du-lycee-vaucanson-de-grenoble-en-greve-apres-l-agression-d-un-professeur-1738850

Charles-Maurice a écrit:De plus en plus fréquent, dans toutes les régions, dans toutes circonstances : c'est angoissant en vérité. Pensées au collègue.

Tu as des données sur cette frequence croissante ?

C'est clair, il faudrait une étude randomisée en double aveugle, sinon gare, on risque l'inexactitude

DesolationRow a écrit:C'est clair, il faudrait une étude randomisée en double aveugle, sinon gare, on risque l'inexactitude

Je pense qu'on peut se dispenser d'ironiser sur ces sujets graves, autant que de généralisations abusives.

Ganbatte a écrit:

Charles-Maurice a écrit:De plus en plus fréquent, dans toutes les régions, dans toutes circonstances : c'est angoissant en vérité. Pensées au collègue.

Tu as des données sur cette frequence croissante ?

Lecture de la presse, veille d'information syndicale, de ce fil, alimenté de plus en plus fréquemment, non ? 
Mais, en cherchant bien, on trouvera des rapports parlementaires.

Charles-Maurice a écrit:

Ganbatte a écrit:

Charles-Maurice a écrit:De plus en plus fréquent, dans toutes les régions, dans toutes circonstances : c'est angoissant en vérité. Pensées au collègue.

Tu as des données sur cette frequence croissante ?

Lecture de la presse, veille d'information syndicale, de ce fil, alimenté de plus en plus fréquemment, non ? 
Mais, en cherchant bien, on trouvera des rapports parlementaires.

Ce ne sont pas des données chiffrées, impossible de dire à partir de là si ces actes sont effectivement plus ou moins fréquents.

En effet, le "ressenti" doit toujours être comparé aux chiffres. Le "ressenti" dit bien quelque chose, mais ne peut pas remplacer les chiffres.

Ce forum est un lieu d'échange, à ce que j'en lis, tous les propos n'y sont pas pas étayés par des statistiques.
Il est très réconfortant de voir à quel point les agressions que subissent les collègues dérangent. 
Ce n'est pas pas en dissimulant ce qui devient trop visible qu'on va régler le problème.

Charles-Maurice a écrit:Ce forum est un lieu d'échange, à ce que j'en lis, tous les propos n'y sont pas pas étayés par des statistiques.
Il est très réconfortant de voir à quel point les agressions que subissent les collègues dérangent. 
Ce n'est pas pas en dissimulant ce qui devient trop visible qu'on va régler le problème.

Et ce n'est pas en confondant ressenti et réalités qu'on y parviendra davantage, pas plus qu'avec des accusations voilées. Tu as dit quelque chose d'erroné, tant pis, mais ne rajoute pas un problème au problème.

Plutôt qu'un ressenti, je dirais un sentiment d'insécurité, pas du tout fondé. Quand j'ai commencer l'enseignement, il y a trèeees longtemps, un certain nombre de professeurs craignaient déjà pour leur vie!

https://www.lefigaro.fr/marseille/a-marseille-un-professeur-de-lycee-menace-de-mort-sur-snapchat-20241126

INFO LE FIGARO - Une plainte a été déposée par l’enseignant, qui a découvert via une capture d’écran qu’on proposait de «l’abattre» avec son fils. L’affaire a été rapidement signalée au procureur de la République.

Courage à notre collègue et à son fils...

Un sentiment d'insécurité, on vous dit...

Des agressions qui ne sont peut-être pas recensées comme telles, ce sont les faux-accidents, qui passent comme tels. Je l'ai vu plusieurs fois, dont au moins deux fois avec de vraies blessures. Une bousculade organisée, avec course dans les couloirs, et percussion violente - volontaire- au niveau de l'épaule d'une collègue arrivant en face, qui a chuté, : des lésions , avec arrêt, rééducation, séquelles. De mémoire aussi, un porte extrêmement violemment ouverte dans un pseudo-chahut, sachant que l'enseignante était derrière, et serait coincée contre le mur. Là aussi, blessures importantes dues au choc (tête, bras...). Il m'étonnerait beaucoup que ça ne soit pas arrivé ailleurs, et pas qu'une fois.

Charles-Maurice a écrit:Un sentiment d'insécurité, on vous dit...

Pardon, je n'étais pas revenu sur ce fil et c'est en lisant ton allusion au "ressenti" dans l'autre fil que j'ai tilté.
Ma remarque était générale, et sur deux points :
Le ressenti n'est pas disqualifié par rapport aux faits, il dit quelque chose d'intéressant, et cela qu'il soit validé ou invalidé par les faits. Simplement, à m'ent donné, il est intéressant aussi de les confronter aux faits.
Ensuite tu donnais comme élément objectif ce fil qui recense les agressions. Or cet inventaire n'est pas objectif, la mise en liste fait sens même si les faits peuvent relever de plusieurs catégories et ne font en général pas l'objet d'un suivi. Ce n'est évidemment pas le cas ici, mais Le Figaro dresse la liste de toutes les "affaires" dans lesquelles un immigré est impliqué, créant un effet de liste, un ressenti artificiel, chaque nouvelle "affaire" alourdissant le dossier qui devient preuve.
En ce qui nous concerne, nous n'avons pas besoin d'être manipulé pour que  nous doutions de ce que nous ressentons, une dégradation des relations entre l'école et son public. Les faits permettent alors d'en avoir une vision plus objective.
Voici un autre ressenti, dont la liste serait plus difficile à établir et n'intéresserait personne : si les conflits s'aggravent considérablement pour certaines familles, il me semble que le nombre de familles qui nous soutiennent augmente.
Un autre ressenti : les conflits que j'ai à gérer maintenant sont de plus en plus liés à une insrumentalisation par les familles des éléments liés à l'inclusion. Dans une école plus sélective, les aménagements sont surinvestis et fétichisés. Il s'agit d'un Droit, d'où le dégainage d'avocat.
Il ne s'agissait donc pas de contester ton "ressenti" mais de le préciser.

Lefteris a écrit:Des agressions qui ne sont peut-être pas recensées comme telles, ce sont les  faux-accidents, qui passent comme tels. Je l'ai vu plusieurs fois, dont au moins deux fois avec de vraies blessures. Une bousculade organisée, avec course dans les couloirs, et percussion violente - volontaire-  au niveau de l'épaule d'une collègue arrivant en face, qui a chuté, :  des lésions , avec arrêt, rééducation, séquelles. De mémoire aussi, un porte extrêmement violemment ouverte dans un pseudo-chahut, sachant que l'enseignante était derrière, et serait coincée contre le mur. Là aussi, blessures importantes dues au choc (tête, bras...). Il m'étonnerait beaucoup que ça ne soit pas arrivé ailleurs, et pas qu'une fois.

Exemple de ressenti érigé en fait probable puis certain. Ca n'ajoute rien aux faits que tu rapportes, et que je prends comme vrais, mais ta dernière phrase les dévalue au lieu de les renforcer, comme c'était sans doute ton intention.

Baldred a écrit:

Lefteris a écrit:Des agressions qui ne sont peut-être pas recensées comme telles, ce sont les  faux-accidents, qui passent comme tels. Je l'ai vu plusieurs fois, dont au moins deux fois avec de vraies blessures. Une bousculade organisée, avec course dans les couloirs, et percussion violente - volontaire-  au niveau de l'épaule d'une collègue arrivant en face, qui a chuté, :  des lésions , avec arrêt, rééducation, séquelles. De mémoire aussi, un porte extrêmement violemment ouverte dans un pseudo-chahut, sachant que l'enseignante était derrière, et serait coincée contre le mur. Là aussi, blessures importantes dues au choc (tête, bras...). Il m'étonnerait beaucoup que ça ne soit pas arrivé ailleurs, et pas qu'une fois.

Exemple de ressenti érigé en fait probable puis certain. Ca n'ajoute rien aux faits que tu rapportes, et que je prends comme vrais, mais ta dernière phrase les dévalue au lieu de les renforcer, comme c'était sans doute ton intention.

N'étant pas sur un île flottant dans l'espace, au milieu d'êtres n'ayant aucune similitude avec les Terriens, je ne peux en en effet que raisonner par probabilité. De toute manière, cela ne peut constituer qu'un chiffre noir, par définition.

Ganbatte a écrit:

Charles-Maurice a écrit:De plus en plus fréquent, dans toutes les régions, dans toutes circonstances : c'est angoissant en vérité. Pensées au collègue.

Tu as des données sur cette frequence croissante ?

Les violences contre les profs. Une réalité croissante ? Ou bien un simple "sentiment" voire un fantasme entretenu par certains collègues qui se montent le bourrichon sur Néoprofs ?

Ce qui est sûr, c'est que le nombre de demandes de protection fonctionnelle a fortement augmenté ces dernières années : augmentation de 30% en 2023 !

Bilan officiel complet pour l'année 2023 : https://www.education.gouv.fr/la-lettre-d-information-juridique-hors-serie-bilan-de-la-protection-fonctionnelle-annee-2023-414980

Extrait :


Selon l'UNSA-Education, cette hausse est "très préoccupante". Lien : https://www.unsa-education.com/article-/les-demandes-de-protection-fonctionnelle-des-agents-au-plus-haut/

Ces demandes de protection fonctionnelle ont littéralement explosé depuis la mort de notre collègue Samuel Paty :  +123% depuis 2020 !

Source France Info : https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/terrorisme/enseignant-decapite-dans-les-yvelines/enseignants-agresses-ou-menaces-depuis-l-assassinat-de-samuel-paty-une-envolee-des-demandes-de-protection-fonctionnelle_6835445.html

Certes, +123% d'augmentation depuis 2020 ne signifie pas que les violences ont augmenté de 123% en 4 ans. Mais très clairement, les profs n'en peuvent plus des agressions et n'hésitent plus désormais à déposer des demandes de protection.

A noter cette déclaration de Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU : "On n'a pas l'impression que l'institution ait envie que cette protection fonctionnelle se déploie largement, notamment car elle est aussi le thermomètre de quelque chose qui ne va pas."

Le désarroi des enseignants face aux agressions dans les écoles primaires sur l'île de la Réunion.

Vendredi 22 novembre, un enseignant de CE2 de l'école Daniel-Honoré de Bras-Fusil à Saint-Benoît s'est fait jeter une ardoise au visage par un écolier de huit ans.

Mardi 26 novembre, c'est un élève de CE1 de l'école Centrale de Saint-Denis qui a blessé son professeur avec une paire de ciseaux dans un accès de colère.

Source France Info : https://la1ere.francetvinfo.fr/reunion/violence-a-l-ecole-le-desarroi-des-enseignants-apres-de-nouvelles-agressions-1540372.html

Ce vendredi 29 novembre, au lycée Doisneau de Vaulx-en-Velin (Rhône), tous les cours ont été annulés après qu’un professeur a été touché par un jet de pétard. Usage de gaz lacrymogène, jet de chaise et de toutes sortes de projectiles, les professeurs dénoncent un manque de moyens pour faire face à la violence.

Source Le Progrès de Lyon : https://www.leprogres.fr/education/2024/11/29/un-professeur-touche-par-un-petard-face-a-la-violence-tous-les-cours-sont-annules-au-lycee-doisneau

En novembre 2022, les collègues de ce même établissement avaient déjà exercé leur droit de retrait pour des faits de violences :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/rhone/temoignage-notre-securite-n-est-plus-assuree-les-profs-du-lycee-doisneau-a-vaulx-en-velin-pres-de-lyon-font-valoir-leur-droit-de-retrait-2661272.html

Plusieurs croix gammées et le nom d’une professeur tagués sur un lycée près de Bordeaux.
Le parking et le mur du lycée des Graves à Gradignan ont été dégradés par des inscriptions antisémites, jeudi. Un patronyme, qui correspond à celui d’un élève et d’une professeur, figurait au milieu de croix gammées :
https://www.lefigaro.fr/bordeaux/plusieurs-croix-gammees-et-le-nom-d-une-professeur-tagues-sur-un-lycee-pres-de-bordeaux-20241129

Et donc des chiffres :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/30/contre-les-enseignants-des-conflits-et-des-agressions-en-hausse-selon-l-autonome-de-solidarite-laique_6422104_3224.html

L’ambiance continue de se dégrader dans les établissements scolaires. C’est, en tout cas, la conclusion qui s’impose à la lecture du baromètre annuel de l’Autonome de solidarité laïque (ASL), une association qui œuvre pour le conseil et la protection juridique du personnel de l’éducation nationale. Forte de plus de 470 000 adhérents, l’ASL publie chaque année un panorama des contentieux sur lesquels elle épaule les fonctionnaires qui la sollicitent. L’ASL a ouvert 10 865 dossiers en 2023-2024, contre 10 149 l’année précédente, soit une augmentation de 7 %.

Il existe 2 types de dossiers :

Les dossiers de « renseignement juridique personnalisé », qui forment un peu plus de la moitié du total, ont augmenté de 10 % en un an, et concernent en majorité des conflits (22,44 % des dossiers). « Le nombre de cas de conflit s’est stabilisé après trois années de forte hausse depuis 2020 », écrivent les rapporteurs, « témoignant d’une situation générale extrêmement tendue qui s’est perpétuée au cours de la dernière année scolaire ».

Les cas de diffamation (13 %), d’agressions verbales (12 %) et d’agressions physiques (0,93 %) sont en légère hausse.

Comme je l'avais suggéré une bonne part de ces conflits sont liés à l'école inclusive :

En filigrane, les dossiers ouverts par l’ASL pour des demandes de conseils juridiques montrent aussi les difficultés de l’école, dénoncées par de nombreux enseignants et familles, à tenir les promesses de l’école inclusive : « Nous notons à nouveau cette année que la question de l’inclusion et des élèves ayant des comportements incompatibles avec les attendus de l’école reste centrale dans 32 % de nos dossiers dits de “conflits” », peut-on lire dans le rapport.

En première ligne les directeurs d'école :

ce sont les directeurs d’école qui sont les plus exposés au risque de conflits. Ces derniers « sollicitent deux fois plus l’ASL au regard de leur nombre que les chefs d’établissement, qui eux-mêmes sont à l’origine de deux fois plus de sollicitations que les enseignants ». Confirmant, là encore, une tendance classique des enquêtes de victimation à l’école, l’ASL assure que les représentants légaux des élèves sont « prédominants dans les cas répertoriés (40,54 %), devant les élèves eux-mêmes (17,75 %) ».

Et-ce une impression ? Les cas répertoriés sur ce fil montrent plutôt des conflits élèves/enseignants

Le deuxième type de dossier est plus grave :

Les dossiers de « protection juridique » (qui sont en légère hausse, de 3 %), plus graves, concernent eux en grande majorité des situations d’agression ou de sentiment d’agression. Dans le détail, il s’agit surtout de diffamation (35 %, en hausse), d’agressions verbales (29 %) ou de harcèlement (9 %). Les agressions physiques, si elles restent très minoritaires – en cohérence avec les enquêtes de victimation au sein de l’éducation nationale – sont en hausse : elles représentaient 0,35 % des dossiers l’année dernière contre 1,58 % cette année.

Parmi ces situations graves traitées par l’ASL, 509 ont par ailleurs fait l’objet d’un dépôt de plainte. Soit une hausse de 27 %, jugée « alarmante » par l’association, « qui s’explique par, d’un côté, une meilleure sensibilisation et une plus grande réactivité des professionnels, mais aussi par la gravité des situations rencontrées (menaces de mort, diffamations, agressions) ».

N.B. Pour ce que j'en sais :
- les conflits, dans le premier degré, concernent plus fréquemment les rapports parents/enseignants, et plus parents/directrices (-teurs) d'école, parce que les parents rentrent dans l'école très souvent et que les seuls personnels dans les écoles sont les PE — et les Atsem en maternelle — et que les contacts sont directs et souvent quotidiens ;
- dans le second degré, les conflits semblent se déplacer, ou, plus précisément : ce sont plutôt les CDE, CPE et Biatss (à l'accueil par ex.) qui sont en contact direct avec les parents ; les enseignants ont des contacts plus filtrés avec eux (la plupart du temps), mais évidemment plus directs avec les élèves, d'où une fréquence différente de conflits avec eux (qui dépend aussi de l'âge des élèves).

Voltigeur a écrit:

Plusieurs croix gammées et le nom d’une professeur tagués sur un lycée près de Bordeaux.
Le parking et le mur du lycée des Graves à Gradignan ont été dégradés par des inscriptions antisémites, jeudi. Un patronyme, qui correspond à celui d’un élève et d’une professeur, figurait au milieu de croix gammées :
https://www.lefigaro.fr/bordeaux/plusieurs-croix-gammees-et-le-nom-d-une-professeur-tagues-sur-un-lycee-pres-de-bordeaux-20241129

Même aux Graves... C'est bien triste.

sand a écrit:

Voltigeur a écrit:

Plusieurs croix gammées et le nom d’une professeur tagués sur un lycée près de Bordeaux.
Le parking et le mur du lycée des Graves à Gradignan ont été dégradés par des inscriptions antisémites, jeudi. Un patronyme, qui correspond à celui d’un élève et d’une professeur, figurait au milieu de croix gammées :
https://www.lefigaro.fr/bordeaux/plusieurs-croix-gammees-et-le-nom-d-une-professeur-tagues-sur-un-lycee-pres-de-bordeaux-20241129

Même aux Graves... C'est bien triste.

Pareil à Magendie il y a 2 ou 3 ans.