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carolette
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par carolette Dim 23 Oct 2016 - 21:10
Saska a écrit:
gnafron2004 a écrit:Je comprends plutôt "les parents m'obligent à maltraiter leur enfant". Ce qu'exprime Volubilis, c'est l'impasse dans laquelle le PE est jeté dans ce genre de situation...

(mais je peux me tromper)
L'impasse ? Au lien donné par XIII, j'ajouterais : y a pas d'enseignant référent sur le secteur ? Ni d'infirmière ni de médecin scolaire ? ni de CMP et autres structures spécialisées ? Ni de possibilités de signaler le problème à la MDPH ?
Il faut une sacrée lassitude vis à vis de son métier pour se dire "je n'ai pas de solution" sans en chercher - et c'est sans doute qui m'interroge le plus dans les propos de Volubylis...

Dans la réalité, on est souvent dans l'impasse : j'ai en mémoire le cas d'un élève dont les parents sont alertés depuis la crèche. L'enfant est actuellement en CE1 après avoir été maintenu en CP, après que les parents aient refusé un maintien en GS, et il ne parle pas, ne dénombre pas, ne communique pas, ne joue pas,... ne progresse que très très peu, au point de ne pas avoir le niveau d'un enfant de MS. Il bénéficie de l'aide d'une AVS.

Il y a donc depuis 6 ans des équipes éducatives qui se réunissent avec les parents plusieurs fois par an, un signalement a même été fait (pour lui et son petit frère, dont les difficultés sont encore bien plus grandes), une CLIS a été proposée. Le médecin scolaire, le psy scolaire, les innombrables psys qui l'ont suivi, ses orthophonistes, ses enseignants... tout le monde sait qu'il y a un souci dans cette famille, mais personne ne peut rien faire : les parents ont le dernier mot malgré toutes les préconisations unanimes au fil des années (les enseignants référents pensent qu'il n'a pas, pour le moment en tout cas, les capacités pour suivre une CLIS, ce qui est confirmé par les psys divers et variés qui proposent plutôt un hôpital de jour). Et la MDPH qui autorise le recours à une AVS depuis plusieurs années, tout en mettant sur la feuille de suivi annuel qu'un bilan au CRA (Centre de recherche sur l'autisme) devrait être fait, est au courant, forcément. Mais rien n'oblige les parents à faire faire ce bilan...
Et la Maison de la Solidarité (qui a assuré le suivi après la procédure de signalement) estime que pousser les parents dans leurs retranchements reviendrait à risquer une déscolarisation, et donc à une absence de "vue" sur le devenir de l'enfant.
Le signalement a obligé les parents à maintenir et/ou mettre en place des soins, mais ils restent dans le déni complet en expliquant qu'à la maison il sait tout faire, qu'il commence à lire, et que tout va bien (ce qu'ils disent d'ailleurs aux soignants qu'ils rencontrent et qui n'ont toujours qu'une vue partielle de la situation, et qui sont toujours très étonnés quand ils découvrent le panorama complet... Ce qui montre donc que parfois il n'y a AUCUN suivi des dossiers par les CMP et autres CAMPS.).

Le gamin est toujours là et le sera sans doute jusqu'en CM2, et cela fait mal au ventre à tous ses enseignants de l'avoir en classe sans pouvoir lui apporter une quelconque aide (on ne sait même pas ce qu'il a, ce dont il souffre...) si ce n'est une "socialisation". Et le petit frère a été maintenu en GS, il mord, crie, s'échappe, n'entre pas dans les apprentissages, et entrera sans doute en CP l'an prochain...

Les parents sont en souffrance, c'est certain. L'enfant aussi, mais personne n'a pu encore évaluer ce qu'il comprend réellement.
Les équipes éducatives ont essuyé tous les recours, au point de faire un signalement. Elles sont également en souffrance : celle de ne pas assister un enfant comme il pourrait y prétendre. Quel va être son devenir ? Quelle autonomie va-t-il pouvoir développer ? Que deviendra-t-il quand ses parents ne seront plus là ?

Merci de ne pas citer ce message, je le supprimerai d'ici quelques heures.

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anndreina
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par anndreina Dim 23 Oct 2016 - 21:39



Il y a une multitude de situations différentes, un cas n'est pas un autre. La situation de l'élève dont tu parles est vraiment difficile, et effectivement l'enseignant ne peut rien faire dans ce cas, seul dans sa classe (à part garderie, et encore).
C'est vraiment compliqué, parce que dans mon cas, j'ai un dilemme:
en tant que PE, je me dis qu'on devrait pouvoir imposer un bilan psy... mais en tant que parent, je me dis que c'est ma responsabilité.

Mais en réfléchissant, est-ce à l'institution d'imposer ce genre de décision? Si elle peut le faire, peut-elle également nous imposer d'autres décisions personnelles? Je m'égare sans doute (la soirée a été difficile), mais je ne pense pas que ça soit si évident.
De plus, Lornet (?) l'a dit avant, l'institution ne propose qu'une solution: c'est ça ,ou rien. Ne pourrait-elle pas être plus souple dans ses propositions? Mais une fois encore, cela dépend du cas particulier, chaque situation est différente. Je ne sais pas si j'ai été claire? Embarassed  Embarassed


Dernière édition par anndreina le Dim 23 Oct 2016 - 21:55, édité 1 fois
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par carolette Dim 23 Oct 2016 - 21:44
Oui, c'est un dilemme complexe...
Mais quand l'absence de soins, ou le manque de cohésion (changer de suivi tous les 6 mois ne mène à rien, et l'on peut se demander ce qui motive les parents d'agir ainsi) fait que la situation de l'enfant ne s'améliore pas, quand les enseignants n'en peuvent plus au point de faire un signalement, où commence la non assistance à personne en danger ?


Dernière édition par carolette le Dim 23 Oct 2016 - 21:57, édité 1 fois
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par Invité Dim 23 Oct 2016 - 21:54
On mélange plusieurs aspects, et surtout l'aspect médical / l'aspect scolaire.

Le "On", ce n'est pas vous. C'est l'Etat, ou je ne sais qui. C'est un peu comme dans l'affaire Marina Sabatier. Les seules à avoir fait le signalement étaient les PE, d'ailleurs traumatisées (elles en faisaient des cauchemars longtemps après). Au niveau du médecin scolaire, des services sociaux, du corps médical, ça avait été un grand vide.

Mais ce n'est pas aux PE de porter sur leurs épaules ce fardeau. Il y a quelque chose de kafkaïen dans le fait que les parents puissent sans problème changer de suivi tous les six mois alors que les recommandations du personnel de la crèche ou des enseignants restent lettre morte. On paie des gens, on crée des commissions, mais rien n'avance, et c'est pareil dans le secondaire.

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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par anndreina Dim 23 Oct 2016 - 21:55
C'est fait Carolette.
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par carolette Dim 23 Oct 2016 - 21:57
anndreina a écrit:C'est fait Carolette.

Merci Wink
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par Invité Dim 23 Oct 2016 - 21:59
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Marina_Sabatier

Le manque de coordination et de suivi des dossiers entre les différentes institutions, et la superficialité de l'enquête pénale ont notamment été reprochés. Seule l'institution scolaire a paru échapper aux critiques, du fait de la transmission des informations entre les multiples écoles où Marina a été scolarisée, et la promptitude du corps enseignant à signaler ses soupçons.

Rien n'a changé depuis.

Promptitude versus immobilisme.
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par carolette Dim 23 Oct 2016 - 22:03
Lornet a écrit:On mélange plusieurs aspects, et surtout l'aspect médical / l'aspect scolaire.

Le "On", ce n'est pas vous. C'est l'Etat, ou je ne sais qui. C'est un peu comme dans l'affaire Marina Sabatier. Les seules à avoir fait le signalement étaient les PE, d'ailleurs traumatisées (elles en faisaient des cauchemars longtemps après). Au niveau du médecin scolaire, des services sociaux, du corps médical, ça avait été un grand vide.

Mais ce n'est pas aux PE de porter sur leurs épaules ce fardeau. Il y a quelque chose de kafkaïen dans le fait que les parents puissent sans problème changer de suivi tous les six mois alors que les recommandations du personnel de la crèche ou des enseignants restent lettre morte. On paie des gens, on crée des commissions, mais rien n'avance, et c'est pareil dans le secondaire.


Ce "on", en fait, et dans certains cas seulement, c'est personne. Parce que personne ne veut prendre de responsabilités, et tout le monde attend un autre suivi, une prise en charge, un IRM qui n'est jamais fait (ou qui serait fait mais que personne n'a jamais vu...)...
L'assistante sociale, la psy de la maison de la solidarité, nous ont dit que l'autre enseignante (celle du petit frère) et moi-même perturbions le suivi... On a mis le doigt sur un nombre très élevé d'incohérences dans le comportement et les déclarations des parents, dans le suivi de ces enfants. On nous a culpabilisé d'avoir signalé ces enfants, on nous a dit quoi voulait simplement "s'en débarrasser"...
Mais on a la conscience tranquille : on a fait ce qu'on a pu...
N'empêche que les voir toujours là me révolte.
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par anndreina Dim 23 Oct 2016 - 22:04
Lornet a écrit:On mélange plusieurs aspects, et surtout l'aspect médical / l'aspect scolaire.

Le "On", ce n'est pas vous. C'est l'Etat, ou je ne sais qui. C'est un peu comme dans l'affaire Marina Sabatier. Les seules à avoir fait le signalement étaient les PE, d'ailleurs traumatisées (elles en faisaient des cauchemars longtemps après). Au niveau du médecin scolaire, des services sociaux, du corps médical, ça avait été un grand vide.

Mais ce n'est pas aux PE de porter sur leurs épaules ce fardeau. Il y a quelque chose de kafkaïen dans le fait que les parents puissent sans problème changer de suivi tous les six mois alors que les recommandations du personnel de la crèche ou des enseignants restent lettre morte. On paie des gens, on crée des commissions, mais rien n'avance, et c'est pareil dans le secondaire.

Tu as raison, mais c'est bien pourquoi je parlais de dilemme.
Mais est-ce qu'un parent qui refuse une orientation peut-être comparé à un parent maltraitant? Dans les cas de maltraitance, des signalements sont faits et c'est bien évidemment normal, mais dans le cas d'une orientation refusée, un signalement devrait-il pouvoir être fait? Il s'agit pour le coup de situations vraiment différentes en ce qui me concerne.
Si l'institution nous fournissait plus de moyens pour permettre de réaliser ces inclusions dans de meilleures conditions, cela serait possible (effectifs moins chargés, un enseignant supplémentaire dans la classe...)
Suis-je complètement à côté de la plaque? heu
carolette
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par carolette Dim 23 Oct 2016 - 22:07
anndreina a écrit:
Lornet a écrit:On mélange plusieurs aspects, et surtout l'aspect médical / l'aspect scolaire.

Le "On", ce n'est pas vous. C'est l'Etat, ou je ne sais qui. C'est un peu comme dans l'affaire Marina Sabatier. Les seules à avoir fait le signalement étaient les PE, d'ailleurs traumatisées (elles en faisaient des cauchemars longtemps après). Au niveau du médecin scolaire, des services sociaux, du corps médical, ça avait été un grand vide.

Mais ce n'est pas aux PE de porter sur leurs épaules ce fardeau. Il y a quelque chose de kafkaïen dans le fait que les parents puissent sans problème changer de suivi tous les six mois alors que les recommandations du personnel de la crèche ou des enseignants restent lettre morte. On paie des gens, on crée des commissions, mais rien n'avance, et c'est pareil dans le secondaire.

Tu as raison, mais c'est bien pourquoi je parlais de dilemme.
Mais est-ce qu'un parent qui refuse une orientation peut-être comparé à un parent maltraitant? Dans les cas de maltraitance, des signalements sont faits et c'est bien évidemment normal, mais dans le cas d'une orientation refusée, un signalement devrait-il pouvoir être fait? Il s'agit pour le coup de situations vraiment différentes en ce qui me concerne.
Si l'institution nous fournissait plus de moyens pour permettre de réaliser ces inclusions dans de meilleures conditions, cela serait possible (effectifs moins chargés, un enseignant supplémentaire dans la classe...)
Suis-je complètement à côté de la plaque? heu

Non, on en est là dans le cas qui a démarré ce fil parce qu'il n'y a pas suffisamment de prises en charge adaptées aux différents types de handicaps en France, et que la loi de 2005 fait croire aux parents que l'inclusion est la solution. Or cette inclusion se fait sans aucun moyen, et c'est absolument honteux.
Olympias
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par Olympias Dim 23 Oct 2016 - 22:09
jacoblazlo a écrit:
Verdurette a écrit:Je me suis absentée, et je ne pensais pas provoquer un tel débat.
Il est clair que ma collègue, telle qu je la connais, ne laissera pas cette enfant en souffrance.
Mais elle s'en occupera dans la mesure de ses moyens, de ses possibilités, juqu'au 29 novembre.
Il me semble en effet qu'il aurait été plus judicieux de garder l'AVS jusqu'à la fin novembre. Est-ce en effet un moyen de pression pour faire prendre conscience aux parents que l'école ne convient pas, sans AVS, à leur fille ? Je ne sais pas. Ce qui est embêtant, c'est que les premiers à faire les frais de cette décision seront l'enfant et ma collègue.

Le déni d handicap lord, en effet, ça me parait difficile. Dans ce cas précis, qui n'est pas isolé, il importe de savoir quel est le bénéfice réel de cette  scolarisation :  l'enfant va t-elle réellement progresser, ou est-ce pour donner une illusion de normalité aux parents ? Là, je crains les désillusions ...

Je suis très consciente de la difficulté que représente pour les parents la découverte et la "gestion" du handicap d'un enfant, du deuil de l'enfant en bonne santé que tout le monde rêve d'avoir, mais il faudrait une "vraie" école inclusive.

Ce concept  existe en Suède, où on regroupe sur un même lieu des classes "normales", pardonnez-moi le mot, et des classes spécialisées, les enfants se mélangeant en fonction des activités. Même pour des handicaps légers, des "dys", les thérapeutes sont dans les locaux scolaires, et interviennent au sein de l'école. Cela contribue très certainement à l'efficacité de la remédiation et  au regard extrêmement naturel que posent les Suédois sur les personnes handicapées.

Rassures toi. Il n'y a rien dans ce que tu a pu écrire qui soit choquant. D'ailleurs tes interrogations sont tout à fait légitimes. Et ce ne sont pas tes propos qui ont provoqué les réactions sur ce fil. La question est bien de prendre en considération les attentes des parents mais aussi les possibilités des enseignants et de ne pas perdre de vue (aussi lorsque l'on est parent d'enfant handicapé) l'intérêt de l'enfant. EN réalité chaque cas est particulier et la généralisation risque d'être forcément abusive et simpliste. Je reste convaincu cependant qu'un dialogue constructif ne peut se faire que si l'on respecte la position des uns et des autres ce qui nécessite de dépasser le points de vue impressionnistes.
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par neomath Dim 23 Oct 2016 - 22:10
anndreina a écrit:
C'est vraiment compliqué, parce que dans mon cas, j'ai un dilemme:
en tant que PE, je me dis qu'on devrait pouvoir imposer un bilan psy... mais en tant que parent, je me dis que c'est ma responsabilité.

Mais en réfléchissant, est-ce à l'institution d'imposer ce genre de décision? Si elle peut le faire, peut-elle également nous imposer d'autres décisions personnelles?


Les parents d'enfants handicapé ne peuvent pas à la fois se réclamer de la solidarité nationale et refuser tout droit de regard de la collectivité.
Sinon on arrive à la situation que j'ai vécu dans un de mes anciens établissement : un gamin non suivi, car ses parents étaient dans le déni ET exigeaient une scolarisation, qui a envoyé à l’hôpital sa petite voisine de table.
La "décision personnelle" des parents de cette gamine ne méritait pas elle aussi le respect ?

_________________
"la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l'abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral"
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par Invité Dim 23 Oct 2016 - 22:13
Dans le cas évoqué plus haut, je ne sais pas s'il y a simplement refus d'orientation ou soucis familiaux avérés.

J'ai d'ailleurs un peu de mal à le voir comme "refus d'orientation".
Les élèves de 3e commencent à réfléchir à leur orientation, mais concernant des enfants qui entrent en CP, tellement de paramètres entrent en ligne de compte. Je ne suis pas certaine que ce soit compris en ces termes, par les parents en tout cas. Par l'institution, sans doute.

De toute façon, en tant que parent, on est mis face à de nouvelles données difficiles à comprendre, beaucoup de sigles, de paperasses, peu de réponses aux questions posées, surtout celles concernant la vie de tous les jours (concrètement, on fait quoi ? Garderie ? Qu'est-ce que le CAMPS ? Je n'ai reçu aucune plaquette d'information...etc.) Alors on va sur le net, on téléphone, etc. Mais pour des parents n'ayant pas fait d'études, je vois bien à quel point ils peuvent être dépassés. Il suffit de voir le nombre de parents qui vont demander conseil sur Doctissimo où aussitôt on leur répond tout et son contraire ("Les enseignants veulent mettre ton fils en IME pour s'en débarrasser." "Non, Machin dit n'importe quoi." ... avec les fautes d'orthographe en plus). Alors qu'il y ait des revirements : "On voulait bien qu'il aille en IME mais finalement, non.", ça n'a rien d'étonnant.
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par Olympias Dim 23 Oct 2016 - 22:15
carolette a écrit:
Lornet a écrit:On mélange plusieurs aspects, et surtout l'aspect médical / l'aspect scolaire.

Le "On", ce n'est pas vous. C'est l'Etat, ou je ne sais qui. C'est un peu comme dans l'affaire Marina Sabatier. Les seules à avoir fait le signalement étaient les PE, d'ailleurs traumatisées (elles en faisaient des cauchemars longtemps après). Au niveau du médecin scolaire, des services sociaux, du corps médical, ça avait été un grand vide.

Mais ce n'est pas aux PE de porter sur leurs épaules ce fardeau. Il y a quelque chose de kafkaïen dans le fait que les parents puissent sans problème changer de suivi tous les six mois alors que les recommandations du personnel de la crèche ou des enseignants restent lettre morte. On paie des gens, on crée des commissions, mais rien n'avance, et c'est pareil dans le secondaire.


Ce "on", en fait, et dans certains cas seulement, c'est personne. Parce que personne ne veut prendre de responsabilités, et tout le monde attend un autre suivi, une prise en charge, un IRM qui n'est jamais fait (ou qui serait fait mais que personne n'a jamais vu...)...
L'assistante sociale, la psy de la maison de la solidarité, nous ont dit que l'autre enseignante (celle du petit frère) et moi-même perturbions le suivi... On a mis le doigt sur un nombre très élevé d'incohérences dans le comportement et les déclarations des parents, dans le suivi de ces enfants. On nous a culpabilisé d'avoir signalé ces enfants, on nous a dit quoi voulait simplement "s'en débarrasser"...
Mais on a la conscience tranquille : on a fait ce qu'on a pu...
N'empêche que les voir toujours là me révolte.
carolette, quand on voit ce que l'assistante sociale et la psy de la maison de la solidarité vous répondent, à ta collègue et à toi, on est dans la quatrième dimension. L'irresponsabilité à tous les étages de la fusée, sauf celui des PE qui ont les petits en classe.
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par anndreina Dim 23 Oct 2016 - 22:25
neomath a écrit:
anndreina a écrit:
C'est vraiment compliqué, parce que dans mon cas, j'ai un dilemme:
en tant que PE, je me dis qu'on devrait pouvoir imposer un bilan psy... mais en tant que parent, je me dis que c'est ma responsabilité.

Mais en réfléchissant, est-ce à l'institution d'imposer ce genre de décision? Si elle peut le faire, peut-elle également nous imposer d'autres décisions personnelles?


Les parents d'enfants handicapé ne peuvent pas à la fois se réclamer de la solidarité nationale et refuser tout droit de regard de la collectivité.
Sinon on arrive à la situation que j'ai vécu dans un de mes anciens établissement : un gamin non suivi, car ses parents étaient dans le déni ET exigeaient une scolarisation, qui a envoyé à l’hôpital sa petite voisine de table.
La "décision personnelle" des parents de cette gamine ne méritait pas elle aussi le respect ?

Bien évidemment que chaque élève de la classe doit pouvoir travailler dans de bonnes conditions et être en sécurité. Du coup, n'est-ce pas encore une fois la question des moyens qui est posée?
Mais entre un élève qui a un handicap "léger" qui demande des aménagements en classe, et un élève qui est dangereux pour les autres, il y a un monde, non? Et effectivement, le cas cité pose un vrai problème pour l'enseignante et les élèves concernés. Une solution doit être trouvée.

Après, il y a également tout un tas d'élèves qui ne sont pas handicapés et qui sont pourtant dangereux pour les autres, qui les empêchent de travailler. Leurs parents bénéficient pourtant de la solidarité nationale eux aussi.

Mais accepter le regard de la collectivité, est-ce avoir le droit d'imposer une orientation?  Bénéficier de la solidarité nationale implique-t-il qu'on nous impose des choix concernant la scolarité de nos enfants?

Je pose ces questions parce que je n'ai pas de réponse, je suis en pleine réflexion. Je ne sais pas ce qu'il faudrait faire (d'où le dilemme).

edit: mais c'est vrai que ce sujet traite particulièrement de l'orientation en IME, je me rends compte que j'ai trop généralisé.
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par Olympias Dim 23 Oct 2016 - 22:31
Justement, et c'est aussi le cœur du débat : ceux qui tireront bénéfice d'une scolarisation et d'autres pour lesquels une structure médicalisée est prioritaire.
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par Invité Dim 23 Oct 2016 - 22:33
Tous les élèves handicapés ne sont pas dangereux et inversement, certains élèves dangereux ne sont pas handicapés.

Cette année, j'ai un élève qui a des soucis psychologiques. Il en est conscient. En 6e, il lui arrivait de se taper la tête contre le mur ou sur sa table. Il a demandé un suivi psychologique mais sa mère ne veut pas. Elle nous a répondu qu'il a des absences épileptiques. Je ne comprends pas le rapport avec l'épilepsie et elle n'a aucun document médical attestant qu'il soit épileptique.
En attendant, l'élève n'y peut rien, nous non plus. Aucun psychologue ou psychiatre ne suit cet élève.

La collectivité regarde ce qu'elle veut regarder.
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par Olympias Dim 23 Oct 2016 - 22:36
Lornet a écrit:Tous les élèves handicapés ne sont pas dangereux et inversement, certains élèves dangereux ne sont pas handicapés.

Cette année, j'ai un élève qui a des soucis psychologiques. Il en est conscient. En 6e, il lui arrivait de se taper la tête contre le mur ou sur sa table. Il a demandé un suivi psychologique mais sa mère ne veut pas. Elle nous a répondu qu'il a des absences épileptiques. Je ne comprends pas le rapport avec l'épilepsie et elle n'a aucun document médical attestant qu'il soit épileptique.
En attendant, l'élève n'y peut rien, nous non plus. Aucun psychologue ou psychiatre ne suit cet élève.

La collectivité regarde ce qu'elle veut regarder.
Et l'infirmière ? Elle ramasse les fraises ? Elle peut peut-être avertir le médecin scolaire ...enfin, tant qu'il y en a encore.
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par Invité Dim 23 Oct 2016 - 22:36
anndreina a écrit:
Mais accepter le regard de la collectivité, est-ce avoir le droit d'imposer une orientation?  Bénéficier de la solidarité nationale implique-t-il qu'on nous impose des choix concernant la scolarité de nos enfants?

Pour ma fille, je dispose de la solidarité nationale au niveau de ses soins médicaux. Quel rapport avec sa future scolarité ? On va la lui imposer parce que ses hospitalisations nous sont remboursées ?
Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 3795679266
Là encore, confusion santé / éducation nationale.
En même temps, je me souviens avoir vu la ministre de l'EN se féliciter que les enfants handicapés soient scolarisés, mais quid de la ministre de la santé ?
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par anndreina Dim 23 Oct 2016 - 22:39
Lornet, je répondais à néomath.


Dernière édition par anndreina le Dim 23 Oct 2016 - 22:40, édité 1 fois
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par Invité Dim 23 Oct 2016 - 22:40
Olympias a écrit:
Lornet a écrit:Tous les élèves handicapés ne sont pas dangereux et inversement, certains élèves dangereux ne sont pas handicapés.

Cette année, j'ai un élève qui a des soucis psychologiques. Il en est conscient. En 6e, il lui arrivait de se taper la tête contre le mur ou sur sa table. Il a demandé un suivi psychologique mais sa mère ne veut pas. Elle nous a répondu qu'il a des absences épileptiques. Je ne comprends pas le rapport avec l'épilepsie et elle n'a aucun document médical attestant qu'il soit épileptique.
En attendant, l'élève n'y peut rien, nous non plus. Aucun psychologue ou psychiatre ne suit cet élève.

La collectivité regarde ce qu'elle veut regarder.
Et l'infirmière ? Elle ramasse les fraises ? Elle peut peut-être avertir le médecin scolaire ...enfin, tant qu'il y en a encore.

Je n'ai pas vu l'infirmière. On a les informations entre enseignants.
Quant au médecin scolaire, jamais vu.
Mais sur Pronote, j'ai lu le message nous informant qu'il a des absences épileptiques qui expliqueraient son attitude. Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 3795679266 J'ai cru à une mauvaise plaisanterie. Savent-ils à quoi ressemble une crise d'épilepsie ? Ce jour-là, il s'était découpé des bandages qu'il avait enroulés autour de sa tête en me disant qu'il voulait devenir infirmière parce que c'est trop girly. Je veux bien. Mais quel rapport avec des absences épileptiques ? Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 3795679266 M'enfin. Je ne suis pas médecin. Mais si maintenant, les élèves sont excusés par des maladies ou des handicaps imaginaires, sans certificat médical, parce que leurs parents le disent, on n'a pas fini.
Olympias
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par Olympias Dim 23 Oct 2016 - 22:41
Lornet a écrit:
anndreina a écrit:
Mais accepter le regard de la collectivité, est-ce avoir le droit d'imposer une orientation?  Bénéficier de la solidarité nationale implique-t-il qu'on nous impose des choix concernant la scolarité de nos enfants?

Pour ma fille, je dispose de la solidarité nationale au niveau de ses soins médicaux. Quel rapport avec sa future scolarité ? On va la lui imposer parce que ses hospitalisations nous sont remboursées ?
Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 3795679266
Là encore, confusion santé / éducation nationale.
En même temps, je me souviens avoir vu la ministre de l'EN se féliciter que les enfants handicapés soient scolarisés, mais quid de la ministre de la santé ?
Je crois qu'elle s'en tamponne. De nos gosses et de leurs problèmes.
neomath
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par neomath Lun 24 Oct 2016 - 9:04
anndreina a écrit:Bénéficier de la solidarité nationale implique-t-il qu'on nous impose des choix concernant la scolarité de nos enfants?

Pour moi, cela devrait être le cas. Et pas que pour les enfants handicapés.
D'ailleurs je vous signale que la possibilité pour l'institution scolaire de choisir l'orientation des enfants, y compris contre l'avis des parents, était la norme jusqu'à il y a très peu de temps. Et entre nous, depuis que ce n'est plus la mode et que l'on est passé à "l'orientation choisie", vous trouvez que les choses vont mieux ? Y compris pour les principaux intéressés, les enfants ?

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"la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l'abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral"
A. Césaire
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par Invité Lun 24 Oct 2016 - 9:09
Je connais des personnes qui souffrent encore qu'on leur ait imposé, il y a vingt ou trente ans, une orientation dans une voie qui ne leur correspondait pas, donc je ne sais pas si les choses vont mieux, mais ça n'allait pas non plus.
Sardou ne pourrait plus chanter :

Vous passiez un bac G,
Un bac à bon marché,
Dans un lycée poubelle,
L'ouverture habituelle
Des horizons bouchés.
Votre question était, "Faut-il désespérer ?"

Bon, actuellement, ce sont tous les bacs qui sont à bon marché.
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jacoblazlo
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Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?  - Page 6 Empty Re: Comment gérer un élève relevant de l'IME en classe ?

par jacoblazlo Lun 24 Oct 2016 - 9:21
neomath a écrit:
anndreina a écrit:Bénéficier de la solidarité nationale implique-t-il qu'on nous impose des choix concernant la scolarité de nos enfants?

Pour moi, cela devrait être le cas. Et pas que pour les enfants handicapés.
D'ailleurs je vous signale que la possibilité pour l'institution scolaire de choisir l'orientation des enfants, y compris contre l'avis des parents, était la norme jusqu'à il y a très peu de temps. Et entre nous, depuis que ce n'est plus la mode et que l'on est passé à "l'orientation choisie", vous trouvez que les choses vont mieux ? Y compris pour les principaux intéressés, les enfants ?


Attention tu es mur pour la dictature....
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par Invité Lun 24 Oct 2016 - 9:23
On va dans le mur.

Sérieusement, il y a tellement de cas de figure. Je connais tout un tas de gens qui ont repris des études plus tard, au CNAM ou ailleurs, parce qu'à la base, on les avait orientés dans des voies de garage.
Je me souviens d'une anesthésiste toute fière parce que, quand elle était enfant, on avait dit à ses parents qu'elle ne ferait rien dans la vie.
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