- Spinoza1670Esprit éclairé
C'est assez maladroit comme expression. En anglais, on parle d'evidence-based education, éducation basée sur les données probantes, les résultats d'expérimentation, un truc comme ça. Je préfère donner des exemples plutôt que de rentrer dans un débat long et complexe sur la définition.capucine42 a écrit:Spinoza1670, qu'entends-tu par "l'éducation fondée sur les preuves expérimentales" ?
Un bon exemple est fourni par le livre Make It Stick ! sur l'apprentissage et la mémoire. Un sujet lui est consacré sur neo. Le livre est traduit en français : Mets-toi ça dans la tête !
Je te recommande aussi Pourquoi les enfants n'aiment pas l'école de Daniel T. Willingham, essai également disponible en français.
On trouve des textes de Franck Ramus sur le café pédagogique. Ce chercheur en psychologie cognitive a aussi un blog.
On peut lire des articles et des liens sur le site Formapex (formation en pédagogie explicite) de Bernard et Françoise Appy.
Plus près de nous (car sur le forum), ycombe poste souvent des messages riches en information sur ce sujet.
https://www.neoprofs.org/spa/ycombe
- OlympiasProphète
Sensibilise les à la musique, emmène les dans les musées, partage des jeux avec eux.archeboc a écrit:Verdurette a écrit: et en regardant mon dossier elle m'a dit "Avec les diplômes que vous avez, je ne resterais pas dans une école.". (J'ai le diplôme d'études supérieures de l'Ecole du Louvre, muséologie + thèse).
Hallucinant. Mon choix de reconversion a une motivation familiale, il ne regarde que moi.
Autant sa précédente remarque est déplacée, autant pour ce qui est de l'adéquation de ton emploi à de ton niveau de diplôme, elle est parfaitement dans son rôle. Dérapage, en revanche, de le dire de manière aussi catégorique et égo-centrée.GCZ a écrit: je me dis mais que puis-je faire pour mes enfants afin d'éviter qu'ils ne ressemblent à la plupart de ces collégiens fainéants pour la plupart??? Alors faire l'école à la maison, outre tous les points de débat soulevés ici, pourrait être intéressant mais comment je fais pour payer la maison??? C'est quand même hallucinant en tant que parent et en plus prof donc faisant partie du système de se sentir à ce point pris en otage par le système complètement contre-productif et limite malsain de l'EN.... Dépitée... Je devais corriger des copies, et ben j'ai plus le courage. "Si j'avais su , j'aurais pas venue"!!! Merci en tout cas pour ce débat enrichissant.
Fais la lecture tous les soir à tes lardons. Apprends leur à lire avant le CP. Détruis immédiatement la télévision et les autres écrans qui polluent leur vie.
Avec cela, tu auras déjà fait beaucoup.
- the educatorFidèle du forum
PauvreYorick a écrit:N'est-ce pas parce que c'est précisément la raison principale pour laquelle les profs déscolarisent leurs enfants?the educator a écrit:Ce qui est assez amusant, c'est que cette discussion sur la déscolarisation finit par tourner autour d'enjeux strictement scolaires.
Bien sûr, mais je trouve amusant l'aller retour entre le collectivisme d'imposer aux enfants des autres son modèle d'éducation (disons a minima d'instruction), tout en se tournant vers une conception libérale dès que le service public ne correspond plus aux attentes du client. Parce qu'au final, on est strictement dans un "marché" de l'enseignement, et rien d'autre, ce même marché que l'on refuse à grands cris dès lors qu'il s'approche un peu de nos statuts.
Également je retrouve beaucoup le culte du laborieux, par opposition au fainéant. Les enfants doivent travailler plus. Pour gagner plus?
- LuzNiveau 6
Je pense que laisser les enfants dans cette acceptation du travail passable, c'est contribuer au culte de la médiocrité. Mon but pour mon fils n'est pas de gagner plus, mais de faire mieux, moins mais mieux sans doute. Encore que "moins", ce n'est pas sûr...
Nous formons les élèves à faire plein de trucs mais mal. Dans notre boulot c'est de plus en plus cela, et ce dans plein de boulots. On fait tellement de choses que l'on ne peut que les bâcler.
Je fais exprès des généralités.
Comment faire correctement tout ce que l'on nous impose correctement dans un temps de travail décent ? C'est pareil pour beaucoup de métiers, qualifiés ou pas.
Nous formons les élèves à faire plein de trucs mais mal. Dans notre boulot c'est de plus en plus cela, et ce dans plein de boulots. On fait tellement de choses que l'on ne peut que les bâcler.
Je fais exprès des généralités.
Comment faire correctement tout ce que l'on nous impose correctement dans un temps de travail décent ? C'est pareil pour beaucoup de métiers, qualifiés ou pas.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Je ne trouve pas ça amusant moi, la destruction organisée de l'école française depuis les années 60.the educator a écrit:Bien sûr, mais je trouve amusant l'aller retour entre le collectivisme d'imposer aux enfants des autres son modèle d'éducation (disons a minima d'instruction), tout en se tournant vers une conception libérale dès que le service public ne correspond plus aux attentes du client. Parce qu'au final, on est strictement dans un "marché" de l'enseignement, et rien d'autre, ce même marché que l'on refuse à grands cris dès lors qu'il s'approche un peu de nos statuts.
Avant, l'école était une institution ; aujourd'hui, c'est un service public.
Et un service public, c'est fait pour être privatisé, selon le culte de la libre concurrence.
Il n'y a donc pas de contradiction si l'on se place au niveau du système tel qu'il a été mis en place progressivement, et non au niveau des acteurs du système.
On gagne des niveaux à son jeu vidéo à force de s'exercer.the educator a écrit:Également je retrouve beaucoup le culte du laborieux, par opposition au fainéant. Les enfants doivent travailler plus. Pour gagner plus?
Mais ce n'est pas en restant assis sur son canapé à jouer à la console qu'on peut gagner des niveaux en maths, en grammaire ou en histoire.
Ensuite, si ta remarque porte exclusivement sur le quantitatif du travail d'apprentissage par rapport au qualitatif, il y a effectivement de nombreuses illusions ou préjugés concernant les meilleures façons d'apprendre. Voir le livre Make it stick !
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- cunégondeNiveau 10
Certains lycées parisiens accueillent de très bons élèves de collèges ZEP de Paris ou de banlieue. Savez-vous si ces élèves réussissent à s'adapter ? Croyez-vous que cette « transplantation » leur soit bénéfique à long terme ?
- GCZNiveau 1
Je ne répond pas au dernier message mais à la réponse qui m'a été faite, pardon. En tout état de cause certaines personnes ne doivent aps savoir ce que c'est d'élever 3 enfants en bas âge (je ne parle même pas d'éducation scolaire!, mais de tout le reste)... Comment leur faire "la lecture" tous les soirs alors qu'ils sont 3, pas en demande des mêmes choses d'ailleurs( ce serait trop facile d'avoir des jumeaux qui demandent le même investissement...), qu'il faut les laver, faire la bouffe, le ménage, accessoirement préparer mes cours, etc... mais aussi s'occuper d'eux sans être prof mais maman (parfois ça peut se combiner, mais pas toujours) .. Ce que je veux dire c'est qu'on reproche souvent aux parents de nos élèves de devoir faire leur boulot (de parents) à leur place; et que parfois nous avons le sentiment de devoir, nous prof, faire le boulot des enseignants de nos enfants à leur place (je précise que je ne le fais pas, mais que je comprend ceux qui ont cette tentation)... Bref, c'est un peu compliqué tout ça mais il est certain que le système marche sur la tête et qu'à force on a tous à y perdre, et que ça me fait vraiment ch**r d'envisager de passer mes soirées avec mes enfants à les faire "bosser"( même si ça peut être intéressant) car l'EN ne prend pas ses responsabilités!
- LeclochardEmpereur
cunégonde a écrit:Certains lycées parisiens accueillent de très bons élèves de collèges ZEP de Paris ou de banlieue. Savez-vous si ces élèves réussissent à s'adapter ? Croyez-vous que cette « transplantation » leur soit bénéfique à long terme ?
Oui à ta première question. Plusieurs élèves de mon collège du 92 sont partis dans des établissements parisiens prestigieux avec des moyennes entre 18 et 20 dans toutes les disciplines.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- SapotilleEmpereur
GCZ a écrit:Je ne répond pas au dernier message mais à la réponse qui m'a été faite, pardon. En tout état de cause certaines personnes ne doivent aps savoir ce que c'est d'élever 3 enfants en bas âge (je ne parle même pas d'éducation scolaire!, mais de tout le reste)... Comment leur faire "la lecture" tous les soirs alors qu'ils sont 3, pas en demande des mêmes choses d'ailleurs( ce serait trop facile d'avoir des jumeaux qui demandent le même investissement...), qu'il faut les laver, faire la bouffe, le ménage, accessoirement préparer mes cours, etc... mais aussi s'occuper d'eux sans être prof mais maman (parfois ça peut se combiner, mais pas toujours) .. Ce que je veux dire c'est qu'on reproche souvent aux parents de nos élèves de devoir faire leur boulot (de parents) à leur place; et que parfois nous avons le sentiment de devoir, nous prof, faire le boulot des enseignants de nos enfants à leur place (je précise que je ne le fais pas, mais que je comprend ceux qui ont cette tentation)... Bref, c'est un peu compliqué tout ça mais il est certain que le système marche sur la tête et qu'à force on a tous à y perdre, et que ça me fait vraiment ch**r d'envisager de passer mes soirées avec mes enfants à les faire "bosser"( même si ça peut être intéressant) car l'EN ne prend pas ses responsabilités!
Ne te fâche pas, mais note que je réponds et je prends prennent un "s".
- GCZNiveau 1
Je ne me fâche pas et plaide coupable... La fatigue du vendredi soir...
- SapotilleEmpereur
GCZ a écrit:Je ne me fâche pas et plaide coupable... La fatigue du vendredi soir...
j'ai juste enseigné ceci à mes deux petites élèves ukrainiennes, mercredi matin !
C'est tout frais ! :blague:
- Hirondelle78Niveau 8
Chère GCZ,
Courage ! C'est le coup de gueule lié à la fatigue.
Si tu envisages l'IEF ou l'EAD et que ce sont les aspects pratiques et surtout financiers qui t'amènent à t'interroger, je peux t'apporter modestement mon témoignage. Il vaut ce qu'il vaut, mais il est sincère et c'est du vécu. Ce n'est pas évident tous les jours, mais dans mon cas c'est gérable.
Bonne soirée.
Courage ! C'est le coup de gueule lié à la fatigue.
Si tu envisages l'IEF ou l'EAD et que ce sont les aspects pratiques et surtout financiers qui t'amènent à t'interroger, je peux t'apporter modestement mon témoignage. Il vaut ce qu'il vaut, mais il est sincère et c'est du vécu. Ce n'est pas évident tous les jours, mais dans mon cas c'est gérable.
Bonne soirée.
- cunégondeNiveau 10
@ le clochard
Tu veux dire qu'ils avaient entre 18 et 20 dans ton collège ou qu'ils ont réussi à avoir ces notes dans leur lycée parisien ?
Tu veux dire qu'ils avaient entre 18 et 20 dans ton collège ou qu'ils ont réussi à avoir ces notes dans leur lycée parisien ?
- capucine42Érudit
Merci beaucoup.Spinoza1670 a écrit:C'est assez maladroit comme expression. En anglais, on parle d'evidence-based education, éducation basée sur les données probantes, les résultats d'expérimentation, un truc comme ça. Je préfère donner des exemples plutôt que de rentrer dans un débat long et complexe sur la définition.capucine42 a écrit:Spinoza1670, qu'entends-tu par "l'éducation fondée sur les preuves expérimentales" ?
Un bon exemple est fourni par le livre Make It Stick ! sur l'apprentissage et la mémoire. Un sujet lui est consacré sur neo. Le livre est traduit en français : Mets-toi ça dans la tête !
Je te recommande aussi Pourquoi les enfants n'aiment pas l'école de Daniel T. Willingham, essai également disponible en français.
On trouve des textes de Franck Ramus sur le café pédagogique. Ce chercheur en psychologie cognitive a aussi un blog.
On peut lire des articles et des liens sur le site Formapex (formation en pédagogie explicite) de Bernard et Françoise Appy.
Plus près de nous (car sur le forum), ycombe poste souvent des messages riches en information sur ce sujet.
https://www.neoprofs.org/spa/ycombe
- lene75Prophète
archeboc a écrit:Peut-être est-il temps que tu expliques à ta fille ce que tu penses de l'état de l'enseignement en France ?
Peut-être peux-tu maintenant prendre un bouquin un peu plus musclé et lui faire la lecture, en lui demandant de lire une phrase de temps en temps ?
(Je conseille : "la fameuse invasion de la Sicile par les ours")
Au fait, j'ai oublié de te répondre. Merci pour la référence, j'en prends note. Elle s'amuse à lire tout ce qu'elle trouve, donc je ne suis pas trop inquiète, en revanche je préfère éviter de lui dire ce que je pense de l'enseignement. Je trouve qu'elle est trop jeune pour faire la part des choses et n'ai pas envie d'entamer son enthousiasme d'aller à l'école.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- GCZNiveau 1
Merci Hirondelle78 pour ta réponse. Ton témoignage serait sans doute utile pour moi qui me pose mille questions...je veux (comme tous ) le meilleur pour mes enfants. Mais le problème qui est d'ailleurs mentionné + haut, c'est aussi la pression sociale folle liée à la déscolarisation, et je doute de la réaction du papa, qui refusera sans aucun doute cette possibilité (outre les problèmes d'argent, d'ailleurs...) Bref, je dois avancer mes pions avec tactique et douceur si je veux convaincre, mais c'est aussi moi que je dois convaincre (abandonner son travail pour éduquer ses enfants, ok à la limite, mais après, quand ils seront "grands", je dois repartir de zéro???... Je dois avouer que tout recommencer (notamment repasser un concours) ne m'enchante guère... ) Il va me falloir réfélchir à tout cela. Merci à tous et toutes pour vos éclairages, et sur ce, je vais aller rejoindre Morphée...
- LeclochardEmpereur
cunégonde a écrit:@ le clochard
Tu veux dire qu'ils avaient entre 18 et 20 dans ton collège ou qu'ils ont réussi à avoir ces notes dans leur lycée parisien ?
Ils avaient ces notes et ont réussi à obtenir une place dans ces établissements de référence.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- cunégondeNiveau 10
Oui, mais que leur arrive-t-il dans ces établissements ? Est-ce que cela leur profite à long terme ? Est-il utile de les soumettre brutalement à un rythme de travail auquel ils ne sont pas habitués, sans compter la fatigue engendrée par les trajets qu'ils doivent accomplir.
Ne sont-ils pas victimes d'une sorte de com de ces lycées « prestigieux » ?
Ne sont-ils pas victimes d'une sorte de com de ces lycées « prestigieux » ?
- SapotilleEmpereur
GCZ a écrit:Merci Hirondelle78 pour ta réponse. Ton témoignage serait sans doute utile pour moi qui me pose mille questions...je veux (comme tous ) le meilleur pour mes enfants. Mais le problème qui est d'ailleurs mentionné + haut, c'est aussi la pression sociale folle liée à la déscolarisation, et je doute de la réaction du papa, qui refusera sans aucun doute cette possibilité (outre les problèmes d'argent, d'ailleurs...) Bref, je dois avancer mes pions avec tactique et douceur si je veux convaincre, mais c'est aussi moi que je dois convaincre (abandonner son travail pour éduquer ses enfants, ok à la limite, mais après, quand ils seront "grands", je dois repartir de zéro???... Je dois avouer que tout recommencer (notamment repasser un concours) ne m'enchante guère... ) Il va me falloir réfélchir à tout cela. Merci à tous et toutes pour vos éclairages, et sur ce, je vais aller rejoindre Morphée...
Commence petit, petit : si tu peux leur apprendre à lire et à écrire à tes heures perdues (!!!) tu pourras les envoyer plus sereinement à l'école !!!
- LeclochardEmpereur
cunégonde a écrit:Oui, mais que leur arrive-t-il dans ces établissements ? Est-ce que cela leur profite à long terme ? Est-il utile de les soumettre brutalement à un rythme de travail auquel ils ne sont pas habitués, sans compter la fatigue engendrée par les trajets qu'ils doivent accomplir.
Ne sont-ils pas victimes d'une sorte de com de ces lycées « prestigieux » ?
Je vais te dire une chose que tu n'as peut-être pas remarquée: au collège, beaucoup d'élèves qui ont de telles moyennes ne travaillent pas autant qu'on pourrait le croire. Ils comprennent vite, retiennent facilement ce qu'on dit (d'autant que la somme de connaissances n'est pas si phénoménale que cela). Ils ont une marge qui justement leur permet de réussir dans des conditions plus difficiles.
Je ne peux répondre au reste des questions car il n'y a que des cas particuliers: le temps de trajet pour Paris me semble raisonnable (10 minutes en train) mais il faut ajouter le métro; quant au reste qui peut répondre ?
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- MiniloupiotteNiveau 7
Avez-vous lu ... Et je ne suis jamais allé à l'école d'André Stern (Actes Sud, Domaine du possible) ? C'est intéressant car l'auteur (fils d'Arno Stern et d'une maman ex-institutrice) présente simplement son histoire comme un récit d'expérience, et dit bien qu'il n'a rien à vendre ou à défendre. Je vous conseille cette lecture par rapport à cette problématique.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Merci. Il y a aussi Arthur, Mon école buissonnière (1991).
Sinon, je suis tombé tout à l'heure sur l'interview de Terrail pour présenter son livre Pour une école de l’exigence intellectuelle - Changer de paradigme pédagogique (2016).
http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article220
Cela éclaire ce que plusieurs d'entre nous soulignaient.
Des liens et textes concernant cette rénovation : https://www.neoprofs.org/t107695-les-reformes-de-1960-1970
Sinon, je suis tombé tout à l'heure sur l'interview de Terrail pour présenter son livre Pour une école de l’exigence intellectuelle - Changer de paradigme pédagogique (2016).
http://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?article220
Cela éclaire ce que plusieurs d'entre nous soulignaient.
Jean-Pierre Terrail a écrit:J’avais mal mesuré cependant ce qui m’est apparu très clairement dès lors que je suis revenu plus précisément sur le tournant des années 1960/70, à l’examen de textes des acteurs majeurs de l’époque ou des observations d’historiens, telles celles d’Antoine Prost. Il s’avère en effet que le présupposé de l’insuffisance des ressources mentales, intellectuelles et culturelles des élèves des classes populaires face aux exigences d’une entrée normale dans la culture écrite n’est pas seulement le fait des enseignants, ou d’une majorité d’entre eux : il est au cœur même de la rénovation pédagogique, au principe de son motif, de sa conception, jusqu’aux modalités pratiques de sa mise en œuvre. En ce sens il me paraît légitime de parler de paradigme « déficitariste » s’agissant de qualifier l’horizon de pensée de la rénovation pédagogique.
Des liens et textes concernant cette rénovation : https://www.neoprofs.org/t107695-les-reformes-de-1960-1970
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Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- archebocEsprit éclairé
GCZ a écrit:Je ne répond pas au dernier message mais à la réponse qui m'a été faite, pardon. En tout état de cause certaines personnes ne doivent aps savoir ce que c'est d'élever 3 enfants en bas âge (je ne parle même pas d'éducation scolaire!, mais de tout le reste)... Comment leur faire "la lecture" tous les soirs alors qu'ils sont 3, pas en demande des mêmes choses d'ailleurs( ce serait trop facile d'avoir des jumeaux qui demandent le même investissement...), qu'il faut les laver, faire la bouffe, le ménage, accessoirement préparer mes cours, etc... mais aussi s'occuper d'eux sans être prof mais maman (parfois ça peut se combiner, mais pas toujours) .. Ce que je veux dire c'est qu'on reproche souvent aux parents de nos élèves de devoir faire leur boulot (de parents) à leur place; et que parfois nous avons le sentiment de devoir, nous prof, faire le boulot des enseignants de nos enfants à leur place (je précise que je ne le fais pas, mais que je comprend ceux qui ont cette tentation)... Bref, c'est un peu compliqué tout ça mais il est certain que le système marche sur la tête et qu'à force on a tous à y perdre, et que ça me fait vraiment ch**r d'envisager de passer mes soirées avec mes enfants à les faire "bosser"( même si ça peut être intéressant) car l'EN ne prend pas ses responsabilités!
Bon, déjà, la destruction de tous les écrans ne pose pas trop de problème logistique. On va considérer que c'est un point acquis. Ensuite, la lecture, cela peut durer dix minutes, et être offert à un seul chaque soir, à tour de rôle, en veillant à la qualité des livres (vive les histoires avec du passé simple). Quand on les lave, on peut leur parler d'autre chose que de savon et de crasse, le repas peut être consacré à des extensions de ce qui a été fait à l'école. Chaque occasion d'apprendre peut être saisie. Ensuite, très clairement, ces moments sont pour moi un plaisir. Mes élèves sont beaucoup plus grands, apprendre des choses à mes enfants est donc assez différents de mon métier, et de toute façon, cela reste un temps réduit de la journée. Et puis nous sommes deux sur la brèche : si tu es parent célibataire, c'est carrément une autre paire de manches.
- the educatorFidèle du forum
D'autant que même s'ils n'ont pas le même âge et les mêmes attentes, ils peuvent écouter les mêmes histoires, à des degrés de compréhension différents, peu importe. C'est toi qui fait lecture, pas les enfants qui se font faire la lecture.Archeboc a écrit:Ensuite, la lecture, cela peut durer dix minutes, et être offert à un seul chaque soir, à tour de rôle, en veillant à la qualité des livres (vive les histoires avec du passé simple).
- the educatorFidèle du forum
Il ne s'agit pas de les faire bosser, mais d'assumer ta responsabilité de parent, en fait. Moi aussi des tas de fois j'aimerais juste avoir la paix en rentrant, mais bon, j'aurais du y penser avant. Ou faire en sorte que ma vie d'adulte me permette d'assumer ma responsabilité de parent.GCZ a écrit: Bref, c'est un peu compliqué tout ça mais il est certain que le système marche sur la tête et qu'à force on a tous à y perdre, et que ça me fait vraiment ch**r d'envisager de passer mes soirées avec mes enfants à les faire "bosser"( même si ça peut être intéressant) car l'EN ne prend pas ses responsabilités!
Et puis bosser, c'est un grand mot, des tas de choses s'apprennent sans travail, bien plus vite à la maison qu'à l'école.
- FeuchtwangerNiveau 9
GCZ a écrit:Bonjour, je suis nouvelle sur le forum et suis tombée par hasard sur ce fil...qui me fait bien peur!!! J'ai 3 jeunes enfants( 2 garçons de 5 ans en GS et une petite de 3 ans en PS) et franchement je m'interroge beaucoup!!! Pourtant je suis moi même tous les jours en train de ressasser la même chose: prof en collège (pourtant assez tranquille, à la campagne, pas de gros problèmes de discipline), je me dis mon dieu que le niveau est faible, et mon dieu que c'est dur de les faire bosser (j'ai souvent l'impression de faire cours seule, je fais tout et les élèves consomment, ou alors ne font même aucun effort d'absorption!!!). Et cette foutue réforme avec ces compétences à la noix !!!( je n'ose même pas faire de cours un peu magistraux ou de la grammaire et semble être une des rares "jeunes" profs à ne pas vouloir faire cours en îlots...) Bref... Je suis donc parfaitement consciente de tout cela, et à la fois je me dis mais que puis-je faire pour mes enfants afin d'éviter qu'ils ne ressemblent à la plupart de ces collégiens fainéants pour la plupart??? Alors faire l'école à la maison, outre tous les points de débat soulevés ici, pourrait être intéressant mais comment je fais pour payer la maison??? C'est quand même hallucinant en tant que parent et en plus prof donc faisant partie du système de se sentir à ce point pris en otage par le système complètement contre-productif et limite malsain de l'EN.... Dépitée... Je devais corriger des copies, et ben j'ai plus le courage. "Si j'avais su , j'aurais pas venue"!!! Merci en tout cas pour ce débat enrichissant.
Je pense qu'en tant que profs, nous avons tendance à voir l'apprentissage des enfants à la maison comme un travail pour eux et pour nous. C'est normal, nous avons de cette occupation notre source de revenus.
En réalité, apprendre à ses enfants est un loisir. C'est une manière "d'enchanter"notre vie comme la leur en partageant un maximum d'activités. Nous les habituons trop à être de simples consommateurs sans la moindre responsabilité. Du coup, comme cette situation est anormale d'un point de vue anthropologique (l'être humain est un animal qui a besoin d'activité) mais que le système nous y habitue, nous en sortons tous malheureux (et eux aussi, même si ce mal-être s'extériorise par une paresse ou un désintérêt pour tout qui ne correspond pas à l'état naturel de l'enfant ni même de l'adolescent). En fait, si la vie quotidienne est une expérience partagée, culturelle et enrichissante, les frontières entre travail, loisir, corvée doivent s'estomper progressivement.
Dès le plus jeune âge, faire participer les enfants aux travaux ménagers (par exemple la cuisine) est très formateur. Cela permet de leur apprendre beaucoup de choses (les poids, les mesures, les proportions) de manière ludique tout en leur transmettant un savoir (sur la qualité de la nourriture, les recettes familiales, etc... qui est bien plus fondamental dans la vie que beaucoup de choses apprises à l'école). J'avais lu il y a quelques temps un article qui insistait sur le fait que les trentenaires/quarantenaires étaient la première génération qui n'avait pas reçu ce savoir familial depuis des siècles.
En fait, c'est globalement le problème à mon avis des jeunes. Ils ont besoin d'un savoir pour s'enraciner dans un patrimoine historique, scientifique, littéraire et ceci leur est actuellement refusé par une Education Nationale constructiviste qui cherche à en faire des individus efficaces (le sociologue Zygmunt Baumann parle "d'individus liquides") car ce sont de tels individus qui fonctionnent le mieux dans notre société et notre économie.
Donc, sans aller jusqu'à les retirer de l'école (justement parce qu'ils me semblent que les enfants pour ne pas tomber des nues quand ils seront confrontés à la société et sa laideur doivent être mis en contact avec celle-ci), j'essaye systématiquement d'utiliser le cadre familial pour créer ce sens de la continuité de l'enracinement. Par exemple, j'aime beaucoup la poésie et mes enfants apprennent beaucoup de vers, on fait des soirées récitations, etc... Je redonne à lire les livres de ma jeunesse à mes enfants (livres dont vous êtes le héros, etc...) et on échange nos souvenirs dessus. Même avec les écrans, je restreins au maximum leur utilisation pour eux afin de les accompagner (cela me donne une excuse auprès de ma femme pour jouer à des jeux vidéo, gnerk, gnerk,...). En ce sens, je trouve que les jeux vidéo peuvent être très positifs si plutôt que de leur donner le premier jeu venu, on essaye de leur montrer l'histoire du média, etc...
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