Inspection qui se passe mal. Que dire ou faire après ?

Bonjour à tous,

Cette semaine, j'ai eu droit à mon inspection de titularisation. J'avais prévenu les élèves, au cours précédent, en leur disant que je comptais sur eux pour bien travailler. Ils avaient semblé comprendre. Ma séance était fin prête, bouclée.
Seulement, le jour J, les élèves, calmes au début (disons les 10 premières minutes) commencent à s'agiter et à bavarder selon leur habitude. J'ai tenté tant bien que mal de faire cours malgré tout, sans succès. La plupart n'écoutait pas. Je n'avais qu'une seule envie: tout arrêter.
Forcément, l'entretien qui a suivi s'est mal passé dans le sens où l'inspecteur m'a reproché ma gestion de classe et m'a notamment dit que si les élèves bavardaient c'est que mon cours n'était pas suffisamment intéressant, mal préparé (alors que j'avais passé beaucoup de temps à préparer la séance).

Bref, je revois les élèves lundi, et forcément j'ai bien l'intention de parler de ce qui s'est passé. A votre avis, que pourrais-je leur dire afin de leur faire comprendre leur attitude?

Merci.

Je compatis, Becca.
Tu sais, par "mal préparé", l'inspecteur ne voulait pas mettre en doute ta capacité de travail et de sérieux. Il pensait plutôt que tu aurais sans doute dû mettre la classe au travail différemment, par exemple en organisant des travaux de groupes.
Le prof principal a à mon avis un mot à dire lui aussi aux élèves. Il faut leur faire comprendre qu'il est franchement décevant qu'on ne puisse pas compter sur eux.

Ce que j'aimerais bien savoir, c'est ce que (si) l'inspecteur a proposé pour faire mieux ... car la critique est aisée, mais l'art est difficile.

Becca, ne te mets pas trop martel en tête : n'oublie pas le credo de l'EN :
- si les élèves bavardent, c'est TOUJOURS la faute du prof
- si les élèves ne travaillent pas, c'est TOUJOURS le prof qui n'a pas su les intéresser
- si les élèves progressent, c'est SURTOUT grâce à leurs propres capacités (là, bizarrement, on parle moins du prof).

Tout ça pour dire que bien sûr, il pouvait peut-être y avoir une autre façon de monter ta séance, mais qu'en même temps, face à des élèves qui ne veulent pas, parfois, rien ne marchera.
Au final, demande-toi s'ils en savaient un peu plus à la fin de ta séance qu'avant, c'est un assez bon indicateur de l'efficacité de ton travail, je crois.

Et même question que Verdurette : Que l'IPR t'a-t-il conseillé de faire ?

Après, concernant les élèves lundi, je pense que je serais très froide et factuelle, que je leur dirais que je ne les félicite pas pour leur attitude, que leur bavardages sont inadmissibles et que l'inspecteur lui-même avait été choqué de leur inattention, ou quelque chose de ce genre.
Question : cette classe est-elle tout le temps bavarde, ou seulement à certaines heures/dans certains cours ?

En tout cas, là, c'est le week-end. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais essaie de prendre du recul et de mettre ça de côté. D'après mon expérience, un entretien qui se passe mal peut très bien se terminer par un bon rapport d'inspection et une bonne note, aussi surprenant que cela puisse paraître.

Comme Henriette. Passe-leur un savon deux minutes lundi et enchaîne. Ce qui est fait est fait.
En attendant, va boire un mojito, détends-toi.

Je plussoie le mojito. Et l'ensemble des messages ci-dessus. Je sais que c'est dur de relativiser, mais n'y pense pas trop, et profite de ton weekend.

Je vous remercie à tous pour vos messages. Etant en renouvellement, je ne me fais pas trop d'illusions quant à la suite...
J'avais préparé une séance tournant autour d'une lecture analytique. Les élèves devaient, dans la seconde partie de la séance, travailler individuellement afin de parvenir à trouver des éléments, les grandes parties notamment. L'inspecteur m'a reproché le fait que le travail individuel durait trop longtemps (20 minutes) et qu'il aurait fallu abréger.

Et pour faire quoi ? Franchement
Mon inspection de T1 fut une séance d'une heure où les élèves était en autonomie. Je passais dans les groupes et n'intervenais que pour répondre aux quesions des élèves et les guider un peu. C'est tout. Cela n'a posé aucun pb, bien au contraire...
Ton exo était un travail de "recherche" et de "réflexion" donc 20 min vu ce que tu leur demandais ce n'est pas trop.  Quand  on veut faire c***
Bref, aère-toi l'esprit. Les dés sont jetés et te torturer est inutile.

Mojitooooo!!! bon diabolo grenadine pour moi

Becca a écrit:Je vous remercie à tous pour vos messages. Etant en renouvellement, je ne me fais pas trop d'illusions quant à la suite...
J'avais préparé une séance tournant autour d'une lecture analytique. Les élèves devaient, dans la seconde partie de la séance, travailler individuellement afin de parvenir à trouver des éléments, les grandes parties notamment. L'inspecteur m'a reproché le fait que le travail individuel durait trop longtemps (20 minutes) et qu'il aurait fallu abréger.

Les inspecteurs ne sont jamais contents
Si t'en avais eu un autre, il aurait sûrement dit "quoi, vous avez fait 5 mn de cours dialogué, c'est énoooooorme, les élèves doivent construire leur savoir pendant toute l'heure !"
Je n'exagère qu'à peine.
Quand j'étais stagiaire, mon ipr m'avait aussi reproché des trucs. Quand j'ai raconté ça à mon tuteur, agrégé, très compétent sur tous les plans, un peu réac' il est vrai pour un inspecteur actuel, il m'avait dit avec des yeux ronds "ah bon et il aurait fait comment lui alors ???"
La pédagogie n'est pas une science exacte. Il y aura toujours des gens, même légitimes, pour te dire que ce que tu fais n'est pas bien. Et d'autres qui diront le contraire.
Après, c'est ton inspection de titu et il est normal que ça t'inquiète. Maintenant, comme l'ont dit les autres, alea jacta est

Philomène87 a écrit:
La pédagogie n'est pas une science exacte.

On pourrait même aller jusqu'à dire que ce n'est pas une science du tout…

Oui Ce que je voulais dire, surtout, c'est que certains croient détenir LA vérité en terme de pédagogie. Mais il y a autant de vérités qu'il y a d'enseignants.

Becca a écrit:
Forcément, l'entretien qui a suivi s'est mal passé dans le sens où l'inspecteur m'a reproché ma gestion de classe et m'a notamment dit que si les élèves bavardaient c'est que mon cours n'était pas suffisamment intéressant, mal préparé (alors que j'avais passé beaucoup de temps à préparer la séance).

... c'est moi où l'intégralité des témoignages de stagiaires / enseignant qui vivent cette même situation donnent lieu à ce même témoignage.

Comme si cette formule incantatoire était maintenant devenue la référence universelle du commentaire de l'IPR en mal d'inspiration et incapable de penser et d'analyser une séquence pédagogique...

ça commence à être crispant. Il n'y a pas plus vide de sens que ce commentaire qu'il t'as fait.

henriette a écrit:Becca, ne te mets pas trop martel en tête : n'oublie pas le credo de l'EN :
- si les élèves bavardent, c'est TOUJOURS la faute du prof
- si les élèves ne travaillent pas, c'est TOUJOURS le prof qui n'a pas su les intéresser
- si les élèves progressent, c'est SURTOUT grâce à leurs propres capacités (là, bizarrement, on parle moins du prof).

PetiteBernique a écrit:Je plussoie le mojito. Et l'ensemble des messages ci-dessus. Je sais que c'est dur de relativiser, mais n'y pense pas trop, et profite de ton weekend.

Il y a un moment, il ne faut pas non plus que l'on laisse s’installer dans notre imaginaire l'image qu'être prof est être une sorte de Rambo pédagogique insensible aux blessures, quand bien même ce ne serait qu'une vague idée implicite et quand même il est vrai qu'il faut être moralement solide face à ces situations si fréquentes flirtant avec la violence psychologique (et plus, même si pas affinité).

On a tous besoin de la reconnaissance par autrui de notre travail, de notre investissement. De s'entendre remercié lorsque l'on a passé du temps et lorsque l'on s'est investi sur le plan personnel dans un travail.

Le retour des élèves est souvent imprévisible, celui de la hiérarchie l'est moins.

Alors la seule chose que je peux ajouter est que je suis certain que tu es une bonne enseignante,  que tu as préparé tes cours, que tu y as investi du temps et de l'énergie, que tu mérites que cela soit reconnu et que cette réalité ne fait aucun doute pour nous, collègues !

Ne laisse pas une bande de gamins et un type qui ne t'as vu qu'une heure et n'a pas pu voir plus loin que le bout de son nez te faire perdre une once de confiance dans ton travail.

Becca a écrit:Bonjour à tous,

Cette semaine, j'ai eu droit à mon inspection de titularisation. J'avais prévenu les élèves, au cours précédent, en leur disant que je comptais sur eux pour bien travailler. Ils avaient semblé comprendre. Ma séance était fin prête, bouclée.
Seulement, le jour J, les élèves, calmes au début (disons les 10 premières minutes) commencent à s'agiter et à bavarder selon leur habitude. J'ai tenté tant bien que mal de faire cours malgré tout, sans succès. La plupart n'écoutait pas. Je n'avais qu'une seule envie: tout arrêter.
Forcément, l'entretien qui a suivi s'est mal passé dans le sens où l'inspecteur m'a reproché ma gestion de classe et m'a notamment dit que si les élèves bavardaient c'est que mon cours n'était pas suffisamment intéressant, mal préparé (alors que j'avais passé beaucoup de temps à préparer la séance).

Bref, je revois les élèves lundi, et forcément j'ai bien l'intention de parler de ce qui s'est passé. A votre avis, que pourrais-je leur dire afin de leur faire comprendre leur attitude?

Merci.

Désolée Becca de ta situation...

Ils n'ont même pas été assez intelligents pour comprendre que c'était important pour toi, à quoi bon leur passer un savon après coup, ils s'en foutent et n'ont pas de cœur !
Si tu penses que cela peut te faire du bien de leur dire ce que tu penses de leur comportement, vas-y. Mais si cela doit te faire du mal de ressasser, ne t’embarrasse pas pour des petits imbéciles.

olive-in-oil a écrit:
Si tu penses que cela peut te faire du bien de leur dire ce que tu penses de leur comportement, vas-y. Mais si cela doit te faire du mal de ressasser, ne t’embarrasse pas pour des petits imbéciles.

Tout à fait d'accord. Ne montre pas trop que tu as été "touchée" : certains s'en réjouiraient. Et essaie d'oublier, même si ce n'est pas facile. Le temps fera son oeuvre et tu te rendras compte qu'avec le temps, tout finit par reprendre de justes proportions.
Enfin, pour ta fierté personnelle, ne te laisse pas troubler par des petits imbéciles !

Si je puis me permettre, les engueuler lundi servira à quoi ? Les braquer encore davantage ? Quand je lis " les élèves, calmes au début (disons les 10 premières minutes) commencent à s'agiter et à bavarder selon leur habitude", je lis qu'ils ont fait un effort. Pas suffisant, on est d'accord, mais un effort quand même.
Si tu les pourris lundi, alors qu'ils ont la sensation d'avoir fait de leur mieux, je te souhaite bonne chance pour la fin de l'année.

Fait de leur mieux ? Faudrait quand même pas exagérer !

Hélips a écrit:Si je puis me permettre, les engueuler lundi servira à quoi ? Les braquer encore davantage ? Quand je lis " les élèves, calmes au début (disons les 10 premières minutes) commencent à s'agiter et à bavarder selon leur habitude", je lis qu'ils ont fait un effort. Pas suffisant, on est d'accord, mais un effort quand même.
Si tu les pourris lundi, alors qu'ils ont la sensation d'avoir fait de leur mieux, je te souhaite bonne chance pour la fin de l'année.

Pauvres petits choux...
Franchement ce n'est pas pour cette raison qu'il ne faut pas les engueuler. Dans ce cas-là, on ne punit plus du tout, de peur de "les braquer".
Je dirais plutôt, comme d'autres, que si tu les engueules tu vas leur montrer que tu as ressassé ça tout le week-end et certains vont vraiment s'en réjouir.

Oh moi, ce qu'en j'en disais, c'est pour le confort de Becca sur la fin de l'année, vous savez. Si vous pensez tous qu'elle s'en fiche d'avoir des élèves qui lui feront payé cette engueulade à chaque heure d'ici la fin des cours, je m'incline, je ne suis pas dans la classe.

Hélips a écrit:Oh moi, ce qu'en j'en disais, c'est pour le confort de Becca sur la fin de l'année, vous savez. Si vous pensez tous qu'elle s'en fiche d'avoir des élèves qui lui feront payé cette engueulade à chaque heure d'ici la fin des cours, je m'incline, je ne suis pas dans la classe.

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Je vous remercie pour toutes vos réponses et vos marques de soutien, en tout cas.

Tu sais, l'an dernier, j'ai eu une inspection dans laquelle les élèves se sont montrés odieux, affreux, horribles.
Résultat: 3 points de plus pour ma capacité à tenir la classe. L'inspecteur avait bien compris que la classe était très difficile et n'a pas remis en cause mon autorité.

Donc, une inspection difficile peut amener à une bonne note.

Comment as-tu réussi à faire cours, Yazilikaya ?

En ce qui me concerne, j'ai de gros doutes quant à mon éventuelle titularisation.

Moitié cours, moitié discipline mais avec cours tout pourri du coup. Plus un gamin qui vomit en plein milieu de la classe. J'ai tenu ce jour là car en fait, après avoir tant préparé cette journée, j'étais complètement résignée. Si l'inspecteur m'avait dézinguée, je crois que j'aurais posé ma démission.

Mais ne désespère pas, une inspection difficile ne signifie pas une non titularisation.

Pour ma part, engueulades et insultes entre élèves, une élève qui renverse ses affaires de rage et quatre élèves qui acceptent de faire l'exercice. Très bon rapport à la fin, mais l'entretien était très positif.

Becca : Tu sais si les autres rapports sont positifs ?