- CincinnataHabitué du forum
egomet a écrit:
Hypothèse: l'augmentation des divorces et des enfants uniques aggrave le phénomène. En l'absence de père, la mère a plus de mal à lâcher son petit. Et il y a de moins en moins de parents de famille nombreuse, donc assez expérimentés pour donner le ton à ceux qui amènent leur premier enfant à l'école.
Ce n'est pas le seul facteur évidemment, mais il est certainement important.
Je suis d'accord avec ce que tu écris depuis le début Egomet y compris pour l'argument des divorces qui affaiblissent les familles, mais "la mère a plus de mal à lâcher son petit" là je ne vois pas. Il me semble qu'il est tout simplement plus difficile d'élever un enfant quand on est tout seul. Ce serait pareil pour les pères seuls. A fortiori je ne vois pas bien pourquoi une famille nombreuse serait mieux élevée en fait...
- maikreeeesseGrand sage
Dans les nouvelles fiches de renseignements, il est demandé la CSP. Il est bien distingué "professeur et profession scientifique d'une part" et "professeur des écoles et assimilé instituteurs" d'autre part. J'ai pourtant bien un bac + 5 et pas en sciences de l'éducation... Donc en tant que PE, ou,i je suis considéré par mes proches chercheurs par exemple ou par la banque comme plutôt profession intermédiaire . On ne compare pas au nombre d'années d'études mais on considère les gens par rapport à leur revenu.
- wanaxFidèle du forum
Leur smartphone ?egomet a écrit:
Il faut garder à l'esprit que les parents nous confient ce qu'ils ont de plus précieux.
- egometDoyen
Cincinnata a écrit:egomet a écrit:
Hypothèse: l'augmentation des divorces et des enfants uniques aggrave le phénomène. En l'absence de père, la mère a plus de mal à lâcher son petit. Et il y a de moins en moins de parents de famille nombreuse, donc assez expérimentés pour donner le ton à ceux qui amènent leur premier enfant à l'école.
Ce n'est pas le seul facteur évidemment, mais il est certainement important.
Je suis d'accord avec ce que tu écris depuis le début Egomet y compris pour l'argument des divorces qui affaiblissent les familles, mais "la mère a plus de mal à lâcher son petit" là je ne vois pas. Il me semble qu'il est tout simplement plus difficile d'élever un enfant quand on est tout seul. Ce serait pareil pour les pères seuls. A fortiori je ne vois pas bien pourquoi une famille nombreuse serait mieux élevée en fait...
Une famille nombreuse peut être mal élevée, c'est évident. Cependant au quatrième ou au cinquième enfant, les parents commencent à avoir de l'expérience. À défaut d'autre chose, ils savent comment fonctionne l'école. À moins d'être complètement borné, ce qui arrive, ils ont eu le temps de s'adapter, de comprendre le règlement, de repérer les personnes à qui s'adresser et parfois même de connaître et d'apprécier certains membres de l'équipe éducative. Ces gens-là peuvent servir de médiateurs avec les nouveaux venus, comme dans toute communauté en fait. A vous de voir si vous voulez vous en faire des alliés ou des ennemis.
Quant aux mères et aux pères, ils n'ont pas le même rapport vis-à-vis de leurs enfants. Bien sûr, on parle de tendances, les pratiques peuvent varier. Mais globalement, les femmes sont beaucoup plus susceptibles que les hommes d'avoir une relation très affective et protectrice envers les tout petits. Les mères ont une intimité physique avec leurs bébés que les hommes ont très rarement. Il peut être difficile de renoncer à cette intimité, en particulier si l'enfant a connu des problèmes de santé tout petit, et pourtant c'est absolument nécessaire. Les hommes aussi peuvent être excessivement protecteurs, mais sur un autre mode, moins de câlins et plus de contrôle social. Moins à réclamer de l'affection, et plus à contrôler les sorties.
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- maikreeeesseGrand sage
¨Pour les familles nombreuses ce n'est pas ce que je constate. Souvent les parents lâchent l'affaire au troisième et les derniers sont élevées plus ou moins bien par les grands. Je n'arrive plus à contacter les parents quand on arrive au troisième parce que "il en verra d'autres", "c'est pas bien grave", "il le fera plus tard...". Tout est relativisé et lointain. Certains grands frères et sœurs jouent correctement le jeu, d'autres et c'est aussi normal ne s'occupent pas des plus jeunes et vivent leur vie.
- LaraDeL'estNiveau 2
Iphigénie a écrit:la seule réponse c'est:
"heureusement, vous ne voudriez pas de profs incapables d'élever leurs propres enfants, non?"
les enfants de musiciens aussi réussissent souvent mieux dans la musique, et les charcutiers sont fiers d'écrire "de père en fils" sur leur devanture: est-ce pour cela que la charcuterie va mal?
Par contre: à force d'entendre dire des kh *onneries, ça oui.
Bien vu ! J'adhère totalement !
- RendashBon génie
maikreeeesse a écrit:¨Pour les familles nombreuses ce n'est pas ce que je constate. Souvent les parents lâchent l'affaire au troisième et les derniers sont élevées plus ou moins bien par les grands. Je n'arrive plus à contacter les parents quand on arrive au troisième parce que "il en verra d'autres", "c'est pas bien grave", "il le fera plus tard...". Tout est relativisé et lointain. Certains grands frères et sœurs jouent correctement le jeu, d'autres et c'est aussi normal ne s'occupent pas des plus jeunes et vivent leur vie.
Je suis assez d'accord avec ça.
- UpstartNiveau 5
Les enseignants sont une des rares professions à avoir des horaires compatibles avec ceux de leur progéniture: entre l'école et la maison: encadrement optimal. A ajouter à cela des congés mat plus avantageux que dans d'autres secteurs.
De plus, même si ça se fait rare, ils marchent souvent par deux... L'un en service partiel pour l'encadrement des enfants, l'autre en heures sup pour préserver le niveau de vie (et l'on voit dans ces couples que les clichés sexistes ont la vie dure). Dans mon bahut, le mercredi après midi, seuls les hommes et les femmes célibataires travaillent. Simple hasard?
Ensuite, dans ces familles les enfants ont sous les yeux des parents et souvent aussi des oncles et tantes + un cercle amical d'adultes qui ont fait des études (le post bac est un terrain connu) et ont pu couronner leurs ambitions par l'accès à des professions intéressantes et peuvent en parler. Dans les familles de prolétaires le post bac c'est le grand inconnu, ce ne sont pas les CIO qui y changeront grand chose.
Enfin, dans la majorité des cas, une famille d'enseignants c'est aussi une certaine rigueur morale (gestion financière, alcool, cigarette, portable, télévision, fréquentations, sorties, attitudes transgressives...).
Les enseignants ne sont pas financièrement des privilégiés, certains ont même des enfants boursiers. Mais ils ne connaissent pas le téléphone coupé pour facture impayée, ou la visite des huissiers, ou le parent au chômage et les humiliations qui vont avec. C'est leur avantage sur les familles de prolétaires. C'est la richesse intellectuelle et morale de l'entourage dont il est question, c'est leur avantage sur les familles bourgeoises.
Je généralise, je sais, il y a des exceptions à ces portraits brossés, j'en ai conscience.
La nation a beau montrer du doigt le système, elle compte sur les enseignants pour produire son élite à bon marché.
De plus, même si ça se fait rare, ils marchent souvent par deux... L'un en service partiel pour l'encadrement des enfants, l'autre en heures sup pour préserver le niveau de vie (et l'on voit dans ces couples que les clichés sexistes ont la vie dure). Dans mon bahut, le mercredi après midi, seuls les hommes et les femmes célibataires travaillent. Simple hasard?
Ensuite, dans ces familles les enfants ont sous les yeux des parents et souvent aussi des oncles et tantes + un cercle amical d'adultes qui ont fait des études (le post bac est un terrain connu) et ont pu couronner leurs ambitions par l'accès à des professions intéressantes et peuvent en parler. Dans les familles de prolétaires le post bac c'est le grand inconnu, ce ne sont pas les CIO qui y changeront grand chose.
Enfin, dans la majorité des cas, une famille d'enseignants c'est aussi une certaine rigueur morale (gestion financière, alcool, cigarette, portable, télévision, fréquentations, sorties, attitudes transgressives...).
Les enseignants ne sont pas financièrement des privilégiés, certains ont même des enfants boursiers. Mais ils ne connaissent pas le téléphone coupé pour facture impayée, ou la visite des huissiers, ou le parent au chômage et les humiliations qui vont avec. C'est leur avantage sur les familles de prolétaires. C'est la richesse intellectuelle et morale de l'entourage dont il est question, c'est leur avantage sur les familles bourgeoises.
Je généralise, je sais, il y a des exceptions à ces portraits brossés, j'en ai conscience.
La nation a beau montrer du doigt le système, elle compte sur les enseignants pour produire son élite à bon marché.
- egometDoyen
C'est pas incompatible avec ce que j'ai dit.maikreeeesse a écrit:¨Pour les familles nombreuses ce n'est pas ce que je constate. Souvent les parents lâchent l'affaire au troisième et les derniers sont élevées plus ou moins bien par les grands. Je n'arrive plus à contacter les parents quand on arrive au troisième parce que "il en verra d'autres", "c'est pas bien grave", "il le fera plus tard...". Tout est relativisé et lointain. Certains grands frères et sœurs jouent correctement le jeu, d'autres et c'est aussi normal ne s'occupent pas des plus jeunes et vivent leur vie.
Il faudrait savoir ce qu'on veut du côté des parents. On parlait de ceux qui viennent nous casser les pieds parce qu'ils ne connaissent pas bien le fonctionnement de l'école. Effectivement, avec l'expérience, il peut arriver qu'ils s'impliquent moins.
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- egometDoyen
Upstart a écrit:Les enseignants sont une des rares professions à avoir des horaires compatibles avec ceux de leur progéniture: entre l'école et la maison: encadrement optimal. A ajouter à cela des congés mat plus avantageux que dans d'autres secteurs.
De plus, même si ça se fait rare, ils marchent souvent par deux... L'un en service partiel pour l'encadrement des enfants, l'autre en heures sup pour préserver le niveau de vie (et l'on voit dans ces couples que les clichés sexistes ont la vie dure).
Clichés sexistes ou considérations pratiques?
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- UpstartNiveau 5
egomet a écrit:
Clichés sexistes ou considérations pratiques?
Les considérations pratiques sont le cache sexe... du sexisme.
- egometDoyen
Ou peut-être que certains préjugés ont une raison d'être.Upstart a écrit:egomet a écrit:
Clichés sexistes ou considérations pratiques?
Les considérations pratiques sont le cache sexe... du sexisme.
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- mathmaxExpert spécialisé
Upstart a écrit:Les enseignants sont une des rares professions à avoir des horaires compatibles avec ceux de leur progéniture: entre l'école et la maison: encadrement optimal. A ajouter à cela des congés mat plus avantageux que dans d'autres secteurs.
:fifi2: ???? De quels secteurs parles-tu ? Pas des salariées en tout cas !
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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- UpstartNiveau 5
egomet a écrit:
Ou peut-être que certains préjugés ont une raison d'être.
... qui est la tolérance que nous avons envers eux.
- VolubilysGrand sage
Sachant que le congé mat pour une prof est très exactement celui donné à toutes les femmes d'après la loi en France, pas un jour de plus, pas un sous de plus...mathmax a écrit:Upstart a écrit:Les enseignants sont une des rares professions à avoir des horaires compatibles avec ceux de leur progéniture: entre l'école et la maison: encadrement optimal. A ajouter à cela des congés mat plus avantageux que dans d'autres secteurs.
:fifi2: ???? De quels secteurs parles-tu ? Pas des salariées en tout cas !
Déjà les profs ne se mettent pas uniquement en couple entre fonctionnaires, donc le chômage, je ne vois pas comment ils y échapperaient plus que les autres à la maison.Upstart a écrit:
Les enseignants ne sont pas financièrement des privilégiés, certains ont même des enfants boursiers. Mais ils ne connaissent pas le téléphone coupé pour facture impayée, ou la visite des huissiers, ou le parent au chômage et les humiliations qui vont avec. C'est leur avantage sur les familles de prolétaires.
Ensuite les factures, les huissiers, le téléphone coupé... euh, déjà c'est surtout une question de gestion de budget (beaucoup de gens se retrouvent dans des situations précaires malgré des revenus correctes et beaucoup de gens gagnants peu n'auront jamais ce genre de soucis...) et puis vous avez vraiment vu le salaire d'un prof de près? surtout en début de carrière... et les bourses sont attribués au quotient familiale, ce qui est la preuve qu'on ne gagne pas tant que ça justement.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- LizdarcyFidèle du forum
mathmax a écrit:Upstart a écrit:Les enseignants sont une des rares professions à avoir des horaires compatibles avec ceux de leur progéniture: entre l'école et la maison: encadrement optimal. A ajouter à cela des congés mat plus avantageux que dans d'autres secteurs.
:fifi2: ???? De quels secteurs parles-tu ? Pas des salariées en tout cas !
et d'une!
ET de deux, je pose mon petit à l'ouverture de L'ALAE le matin presque tous les matins et il fait deux jours de garderie du soir. Ils sont scolarisés le mercredi matin...bref. J'ai un peu de route et un emploi du temps un peu gruyère. Mes enfants ne sont pas mieux lotis que nombre de leurs camarades. En plus de cela, enfants de fonctionnaire, ils ont le "privilège" de vivre loin de leur famille... donc bon, les horaires compatibles...ça doit dépendre des endroits peut-être?
Pour le mercredi,( de nombreuses mamans le plus souvent), prennent un 80% pour avoir le mercredi libre. Avez-vous remarqué la quantité de mamans dans les magasins le mercredi? Ou pour les mener aux différentes activités péri-scolaire?
Bref, tout ça pour dire que cette histoire d'horaires compatibles me semble une explication assez fumeuse.
- UpstartNiveau 5
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Déjà les profs ne se mettent pas uniquement en couple entre fonctionnaires, donc le chômage, je ne vois pas comment ils y échapperaient plus que les autres à la maison.
Ensuite les factures, les huissiers, le téléphone coupé... euh, déjà c'est surtout une question de gestion de budget (beaucoup de gens se retrouvent dans des situations précaires malgré des revenus correctes et beaucoup de gens gagnants peu n'auront jamais ce genre de soucis...) et puis vous avez vraiment vu le salaire d'un prof de près? surtout en début de carrière... et les bourses sont attribués au quotient familiale, ce qui est la preuve qu'on ne gagne pas tant que ça justement.[/quote]
Relis moi bien, j'ai bien dit qu'ils ne se mettent effectivement pas uniquement en couple entre fonctionnaire, mais statistiquement le nombre de couples d'enseignants dans un bahut dépasse le simple hasard cupidonnien. Et rien qu'un fonctionnaire dans le couple réduit de 50% la perspective chômage (il suffit de voir le barême des banquiers en terme d'emprunt immobilier pour s'en convaincre). Et j'ai aussi expliqué pourquoi avec des salaires assez faibles ils étaient plus à l'abri de la précarité que des gens qui n'ont pas la même éducation financière (et éducation tout court). Et quand je compare les horaires et aménagements d'emploi du temps possibles pour les femmes dans notre métier avec ceux de ma compagne (employée du secteur privé) et de ses collègues de travail, sérieusement, il faut redescendre sur terre.
Dans certaines entreprises, il y a des garderies, mais dans l'éduc nat (professionnels de l'éducation!), pas moyen d'organiser la même chose?
Quand aux courses et à la logistique familiale, un homme, malgré un handicap génétique qui reste à prouver, peut le gérer aussi, mais non, il préfère faire des heures au taf.
Déjà les profs ne se mettent pas uniquement en couple entre fonctionnaires, donc le chômage, je ne vois pas comment ils y échapperaient plus que les autres à la maison.
Ensuite les factures, les huissiers, le téléphone coupé... euh, déjà c'est surtout une question de gestion de budget (beaucoup de gens se retrouvent dans des situations précaires malgré des revenus correctes et beaucoup de gens gagnants peu n'auront jamais ce genre de soucis...) et puis vous avez vraiment vu le salaire d'un prof de près? surtout en début de carrière... et les bourses sont attribués au quotient familiale, ce qui est la preuve qu'on ne gagne pas tant que ça justement.[/quote]
Relis moi bien, j'ai bien dit qu'ils ne se mettent effectivement pas uniquement en couple entre fonctionnaire, mais statistiquement le nombre de couples d'enseignants dans un bahut dépasse le simple hasard cupidonnien. Et rien qu'un fonctionnaire dans le couple réduit de 50% la perspective chômage (il suffit de voir le barême des banquiers en terme d'emprunt immobilier pour s'en convaincre). Et j'ai aussi expliqué pourquoi avec des salaires assez faibles ils étaient plus à l'abri de la précarité que des gens qui n'ont pas la même éducation financière (et éducation tout court). Et quand je compare les horaires et aménagements d'emploi du temps possibles pour les femmes dans notre métier avec ceux de ma compagne (employée du secteur privé) et de ses collègues de travail, sérieusement, il faut redescendre sur terre.
Dans certaines entreprises, il y a des garderies, mais dans l'éduc nat (professionnels de l'éducation!), pas moyen d'organiser la même chose?
Quand aux courses et à la logistique familiale, un homme, malgré un handicap génétique qui reste à prouver, peut le gérer aussi, mais non, il préfère faire des heures au taf.
- dandelionVénérable
J'ai souvent entendu dire que les fonctionnaires étaient plus facilement surendettés car ils obtenaient plus facilement des prêts. Il n'est donc pas certain qu'ils sachent mieux gérer leur budget que les autres.
- egometDoyen
Upstart a écrit:egomet a écrit:
Ou peut-être que certains préjugés ont une raison d'être.
... qui est la tolérance que nous avons envers eux.
Non, une vraie raison d'être: la sélection opérée par des siècles de tradition. Même si cette sélection a des motifs obscurs, même si parfois elle est critiquables du point de vue de la justice, elle s'est faite en vertu d'une certaine efficacité.
Si une pratique est quasiment universelle à travers les âges, ce n'est certainement pas à cause de simples opinions. Je trouve qu'on est bien prompt à qualifier de préjugés ou de discriminations les effets dont on ignore tout simplement les causes. On est bien prompt à juger les choix des autres parce qu'on se réfère à un idéal abstrait, qui nous empêche d'admettre des difficultés matérielles.
Pour prendre un exemple pas trop difficile à expliquer, le fait de réserver les activités guerrières aux hommes n'est certainement pas le seul fruit d'une opinion maladroite. Il y a d'excellentes raisons à cela.
La première à laquelle on pense est la masse corporelle, et la résistance physique. Mais la différence est trop faible pour expliquer l'énorme disproportion à travers l'histoire entre les guerriers et les guerrières.
Une autre raison est la promiscuité des camps. Quand vous êtes en campagne en territoire ennemi, une combattante qui tomberait enceinte serait une catastrophe. Non seulement elle ne serait plus en mesure de combattre, mais il faudrait encore risquer la vie de ses camarades pour la protéger.
La plus déterminante est l'asymétrie dans la procréation. Pour la survie à long terme d'une société, on peut se permettre de perdre des jeunes hommes, on ne peut pas se permettre de perdre des jeunes femmes. Avec une poignée de mâles survivants, on rétablit la population en 20 ans. Il faut beaucoup plus de temps si l'on a un déficit de femmes. Nos amis américains diraient que les hommes sont expendable. Il y a très peu de configurations où un peuple à intérêt à tout risquer, même les femmes. Aujourd'hui je n'en vois guère qu'un seul: Israël.
Ces raisons peuvent ne pas être totalement conscientes. Des millénaires de lutte pour la survie ont sélectionné cette configuration. Les sociétés qui n'avaient pas cette répartition des rôles, s'il y en a eu, ont probablement disparu, désavantagées qu'elles étaient par rapport aux autres.
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- VerduretteModérateur
Beaucoup d'interventions intéressantes sur ce fil, trop pour citer. Et je réagis sur des points divers.
Egomet : pour tes propos dans leur ensemble.
Volubilys : je ne peux que confirmer, hélas, la véracité du constat de l'animosité de certaines familles dans les petites classes. Et oui, les coups et les insultes font partie du quotidien des PE des "petites classes" qui voient les parents au quotidien (ce qui n'est pas le cas des professeurs du secondaire). Mais j'aimerais insister sur le "certaines", la seule chose qui me dérange dans le constat de Volubilys, c'est d'avoir l'impression que toutes les familles défavorisées se limitent au cocktail télé-malbouffe. Etant dans un quartier défavorisé, j'observe aussi des familles qui ont du bon sens à défaut de diplômes, qui élèvent bien leurs enfants et donnent de la valeur à leurs apprentissages. Et j'ai vu aussi ce que ma mère appelait des "parvenus", qui ont du fric mais ni manières ni culture, et qui peuvent être fort délétères avec les profs.
Le clivage entre enfant unique et famille nombreuse ne me parait pas pertinent. Il y a des enfants-rois centre du monde insupportables et des enfants uniques certes choyés mais à qui on donne des limites et apprend beaucoup de choses, la famille nombreuse de Marielle Blanchier (cf le livre "Et ils eurent beaucoup d'enfants") ou la famille Groseille ... franchement, il y a de tout.
Ayant eu une première vie professionnelle, j'ai bien vu le changement de regard sur mes deux professions ... or je suis et demeure bac+8, on ne m'a pas lobotomisée à mon entrée à l'EN... Cela dit, lorsqu'on me pose la question , j'utilise le terme général "enseignante" ce qui me vaut une seconde question dans 95% des cas :
- Ah bon, en quelle matière ?
- J'enseigne en élémentaire , je suis instit' quoi.
- Aaaah (ton déçu, voire un peu dégoûté ... PE de maternelle, je n'en parle même pas, le coup ministériel des couches, aussi débile soit-il, nous a encore décrédibilisés... en maternelle on fait joujou, on fait de la peinture et on mouche les gamins ... c'est pas important, la maternelle ... (pas taper, Volubilys, je sais que ce n'est pas vrai !! mais c'est l'opinion hélas partagée par beaucoup de gens qui ignorent à quel point les acquisitions qu'on y fait en langage et en relations à autrui sont capitales).
Mon propre ex-mari parlait de mon statut de fonctionnaire avec une moue dégoûtée voire méprisante, d'après lui aucun besoin de se défoncer on a toujours le même salaire à la fin du mois, bref nous sommes tous des feignants. (mais ce n'est pas lui qui aurait sacrifié son haut poste et ses voyages pour donner du temps à l'éducation de ses enfants, et la rééducation de l'aînée m'a demandé beaucoup, beaucoup de temps ... bref ce mépris m'a pesé, j'ai parfois regretté ce que j'aurais pu faire si j'avais continué dans ma première voie, mais jamais mon choix au vu des résultats obtenus .)
J'ai souvent lu qu'on reprochait presque aux enfants de profs de bénéficier de la bonne connaissance de leur parents pour les "stratégies", en d'autres termes pour choisir les options, les filières ... ce n'est pas faux, mais si on a vraiment envie de savoir, on peut aussi se documenter. Il me semble que lorsque nous avons dans nos classes des enfants issus de milieux modestes, moins bien informés, qui en veulent et qui réussissent bien, nous avons précisément à cœur de donner les clefs aux parents ... alors que nous ne le ferons pas pour Brandon à qui tout devrait être dû sans qu'il fasse d'efforts, surtout si ses parents nous agressent ...
Ben oui c'est humain. Et logique, aussi, au demeurant ... j'assume.
Une courte digression (par rapport au sujet) en réponse à ceci :
Egomet : pour tes propos dans leur ensemble.
Volubilys : je ne peux que confirmer, hélas, la véracité du constat de l'animosité de certaines familles dans les petites classes. Et oui, les coups et les insultes font partie du quotidien des PE des "petites classes" qui voient les parents au quotidien (ce qui n'est pas le cas des professeurs du secondaire). Mais j'aimerais insister sur le "certaines", la seule chose qui me dérange dans le constat de Volubilys, c'est d'avoir l'impression que toutes les familles défavorisées se limitent au cocktail télé-malbouffe. Etant dans un quartier défavorisé, j'observe aussi des familles qui ont du bon sens à défaut de diplômes, qui élèvent bien leurs enfants et donnent de la valeur à leurs apprentissages. Et j'ai vu aussi ce que ma mère appelait des "parvenus", qui ont du fric mais ni manières ni culture, et qui peuvent être fort délétères avec les profs.
Le clivage entre enfant unique et famille nombreuse ne me parait pas pertinent. Il y a des enfants-rois centre du monde insupportables et des enfants uniques certes choyés mais à qui on donne des limites et apprend beaucoup de choses, la famille nombreuse de Marielle Blanchier (cf le livre "Et ils eurent beaucoup d'enfants") ou la famille Groseille ... franchement, il y a de tout.
Ayant eu une première vie professionnelle, j'ai bien vu le changement de regard sur mes deux professions ... or je suis et demeure bac+8, on ne m'a pas lobotomisée à mon entrée à l'EN... Cela dit, lorsqu'on me pose la question , j'utilise le terme général "enseignante" ce qui me vaut une seconde question dans 95% des cas :
- Ah bon, en quelle matière ?
- J'enseigne en élémentaire , je suis instit' quoi.
- Aaaah (ton déçu, voire un peu dégoûté ... PE de maternelle, je n'en parle même pas, le coup ministériel des couches, aussi débile soit-il, nous a encore décrédibilisés... en maternelle on fait joujou, on fait de la peinture et on mouche les gamins ... c'est pas important, la maternelle ... (pas taper, Volubilys, je sais que ce n'est pas vrai !! mais c'est l'opinion hélas partagée par beaucoup de gens qui ignorent à quel point les acquisitions qu'on y fait en langage et en relations à autrui sont capitales).
Mon propre ex-mari parlait de mon statut de fonctionnaire avec une moue dégoûtée voire méprisante, d'après lui aucun besoin de se défoncer on a toujours le même salaire à la fin du mois, bref nous sommes tous des feignants. (mais ce n'est pas lui qui aurait sacrifié son haut poste et ses voyages pour donner du temps à l'éducation de ses enfants, et la rééducation de l'aînée m'a demandé beaucoup, beaucoup de temps ... bref ce mépris m'a pesé, j'ai parfois regretté ce que j'aurais pu faire si j'avais continué dans ma première voie, mais jamais mon choix au vu des résultats obtenus .)
J'ai souvent lu qu'on reprochait presque aux enfants de profs de bénéficier de la bonne connaissance de leur parents pour les "stratégies", en d'autres termes pour choisir les options, les filières ... ce n'est pas faux, mais si on a vraiment envie de savoir, on peut aussi se documenter. Il me semble que lorsque nous avons dans nos classes des enfants issus de milieux modestes, moins bien informés, qui en veulent et qui réussissent bien, nous avons précisément à cœur de donner les clefs aux parents ... alors que nous ne le ferons pas pour Brandon à qui tout devrait être dû sans qu'il fasse d'efforts, surtout si ses parents nous agressent ...
Ben oui c'est humain. Et logique, aussi, au demeurant ... j'assume.
Une courte digression (par rapport au sujet) en réponse à ceci :
J'imagine que cela fait allusion au fait que Tsahal enrôle tout le monde, y compris les femmes. Cela date du moment où Israël, petit pays tout neuf et menacé de toutes parts, -c'est historique, aucune polémique dans ce propos- avait besoin, littéralement, de tout le monde pour se défendre. Encore aujourd'hui, tout le monde fait son service militaire, filles et garçons, personnes en situation de handicap ... en fonction de ses possibilités. Mais les femmes n'avaient pas d'armes, du moins dans les débuts, car on disait qu'elles donnaient la vie et ne pouvaient pas, en conséquence, la retirer. Elles assumaient donc des fonctions "à l'arrière" qui libéraient les hommes pour aller sur le front. Mais je parle des années 50/80, très honnêtement, je ne sais pas où on en est sur ce plan aujourd'hui.Egomet a écrit:Il y a très peu de configurations où un peuple à intérêt à tout risquer, même les femmes. Aujourd'hui je n'en vois guère qu'un seul: Israël.
- egometDoyen
Verdurette a écrit:
Une courte digression (par rapport au sujet) en réponse à ceci :Egomet a écrit:Il y a très peu de configurations où un peuple à intérêt à tout risquer, même les femmes. Aujourd'hui je n'en vois guère qu'un seul: Israël.
J'imagine que cela fait allusion au fait que Tsahal enrôle tout le monde, y compris les femmes. Cela date du moment où Israël, petit pays tout neuf et menacé de toutes parts, -c'est historique, aucune polémique dans ce propos- avait besoin, littéralement, de tout le monde pour se défendre. Encore aujourd'hui, tout le monde fait son service militaire, filles et garçons, personnes en situation de handicap ... en fonction de ses possibilités. Mais les femmes n'avaient pas d'armes, du moins dans les débuts, car on disait qu'elles donnaient la vie et ne pouvaient pas, en conséquence, la retirer. Elles assumaient donc des fonctions "à l'arrière" qui libéraient les hommes pour aller sur le front. Mais je parle des années 50/80, très honnêtement, je ne sais pas où on en est sur ce plan aujourd'hui.
Cette précision illustre parfaitement ce que je voulais dire. Israël était et est encore sous la menace d'une destruction totale, non seulement une destruction politique, mais une destruction physique de sa population juive. Régulièrement l'un ou l'autre de ses ennemis fait une déclaration très claire à ce sujet. L'utilisation des femmes au combat reste une éventualité, peu souhaitable, mais à laquelle Tsahal se prépare. La situation stratégique n'a pas beaucoup changé. Les ennemis d'Israël sont seulement en position de faiblesse, pour l'instant. Pour combien de temps?
Beaucoup d'armées ont accepté des femmes en leur sein, notamment pour des raisons politiques, mais toutes imposent diverses restrictions. Et partout elles restent très minoritaires. Même aux USA, la perte d'une femme au combat est beaucoup plus douloureusement ressentie que celle d'un homme. Les Russes sont également allés assez loin pendant la 2GM, mais en parlent avec un mélange d'admiration pour l'héroïsme des combattantes, et de tristesse pour l'absurdité de leur mort.
Là où cette digression est utile à notre propos, c'est qu'elle illustre bien le fait que les inégalités qu'on constate statistiquement ne sont ni forcément absurdes, ni forcément injustes. Elle montre aussi la persistance de certaines différences, même là où l'on a sérieusement tenté de les gommer.
Pour en revenir au sujet, il y a des raisons très logiques à ce que les enfants de professeurs réussissent mieux à l'école que les autres, et ces raisons n'ont rien à voir avec un quelconque favoritisme: les professeurs sont plus savants et plus intelligents que la moyenne, ils ont plus d'expérience avec les enfants, au moins dans les situations scolaires. Et si ce n'était pas le cas, ce serait inquiétant pour tout le monde. Il faudrait considérer les professeurs comme des incapables. On voit mal comment on pourrait encore leur confier ses enfants. Ceux qui s'offusquent de ce constat ont perdu le contact avec la réalité.
C'est un mal commun chez les bureaucrates qui pensent avec des statistiques. Même lorsque leurs chiffres sont exacts, ils ont beaucoup de mal à comprendre les réalités qu'ils mesurent. J'irai même jusqu'à dire que la statistique permet essentiellement de chiffrer ce qu'on ne comprend pas. Elle sert à observer une boîte noire.
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- IphigénieProphète
wanax a écrit:Leur smartphone ?egomet a écrit:
Il faut garder à l'esprit que les parents nous confient ce qu'ils ont de plus précieux.
Sinon j'émets une autre hypothèse: on en veut peut-être aux enfants de profs, parce que les profs savent ce que signifient les notes, les sigles alac.n, la valeur réelle des orientations etc.
En un mot: parce que l'école ne paraît plus fiable. Il me semble qu'il y a quarante ans, le problème de la différence de réussite entre enfants de profs et les autres ne se posait pas.
- mathmaxExpert spécialisé
Sauf que les salariées du privé peuvent prendre leur congés payés à la suite du congé maternité, et avoir ainsi 14 ou 15 semaines après l'accouchement; une enseignante, à moins d'avoir la chance que la naissance ait lieu à une date propice, va reprendre le travail lorsque son bébé a exactement 10 semaines, situation que je n'ai jamais rencontré dans le privé.Volubilys a écrit:Sachant que le congé mat pour une prof est très exactement celui donné à toutes les femmes d'après la loi en France, pas un jour de plus, pas un sous de plus..mathmax a écrit:Upstart a écrit:Les enseignants sont une des rares professions à avoir des horaires compatibles avec ceux de leur progéniture: entre l'école et la maison: encadrement optimal. A ajouter à cela des congés mat plus avantageux que dans d'autres secteurs.
:fifi2: ???? De quels secteurs parles-tu ? Pas des salariées en tout cas !
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« Les machines un jour pourront résoudre tous les problèmes, mais jamais aucune d'entre elles ne pourra en poser un ! »
Albert Einstein
- PointàlaligneExpert
Pointer la réussite supposée des enfants d'une partie de la population et en faire un argument à charge, c'est tout de même curieux. Ce qu'il y a, en filigrane, c'est un reproche : nous nous occuperions mieux de nos enfants que de ceux des autres...
La réussite serait donc plus affaire de l'éducation à la maison que de l'instruction à l'école ? On voit où l'effort devrait porter...
- VolubilysGrand sage
J'ajouterais même que quand le congé mat commence/finit pendant les vacances, on perd totalement ce temps de congé, on ne peut pas le décaler ni le reporter... (aucun salarié du privé ne poserait des congés simultanément au congé mat, ce serait complètement idiot.)mathmax a écrit:Sauf que les salariées du privé peuvent prendre leur congés payés à la suite du congé maternité, et avoir ainsi 14 ou 15 semaines après l'accouchement; une enseignante, à moins d'avoir la chance que la naissance ait lieu à une date propice, va reprendre le travail lorsque son bébé a exactement 10 semaines, situation que je n'ai jamais rencontré dans le privé.Volubilys a écrit:Sachant que le congé mat pour une prof est très exactement celui donné à toutes les femmes d'après la loi en France, pas un jour de plus, pas un sous de plus..mathmax a écrit:Upstart a écrit:Les enseignants sont une des rares professions à avoir des horaires compatibles avec ceux de leur progéniture: entre l'école et la maison: encadrement optimal. A ajouter à cela des congés mat plus avantageux que dans d'autres secteurs.
:fifi2: ???? De quels secteurs parles-tu ? Pas des salariées en tout cas !
Ce qui contredit totalement Upstart, nos conditions sont en fait moins avantageuses que celles du salarié lambda.
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Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
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