Communiqué du Snalc : baisse des revenus des fonctionnaires

L'ennui c'est qu'une augmentation absolue d'un pourcentage n'a pas de sens. Un taxe qui passe de 0% à 1%, une autre qui passe de 50% à 51% et une dernière qui passe de 99% à 100% a dans chaque cas "augmenté de 1 point" et pourtant ça n'a rien à voir. C'est le simple, le double ou l'infinituple (j'invente des mots si je veux!)

Les pourcentages sont un concept multiplicatif, parler d'une augmentation absolue de pourcentages ne veut rien dire.

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Finrod a écrit:...

Je veux bien qu'il existe un vocabulaire pédagogique spécifique pour enseigner des pourcentages à des personnes qui ne font pas d'études de maths, mais il n'est pas universel - dans les cursus où ces notions sont considérées comme élémentaires, on ne cherche pas à pointer la distinction puisqu'elle est claire pour tout le monde.

De plus "points" est une abréviation de "points de pourcentage" qui masque artificiellement la vraie distinction : augmentation absolue ou relative.  Dans les deux cas, ce n'est pas cela qui aiderait beaucoup à la compréhension du français lambda.

Pour ce qui est de l'exemple de la C.S.G. , cela touche directement à nos salaires, je persiste donc à dire que je n'ai aucun doute sur le fait que tout le monde aura fait le bon calcul, à savoir qu'elle augmente de 1,7% du salaire. Quand il faut payer, on a tous une sorte de don pour les maths.  

Non, il ne s'agit pas d'un vocabulaire pédagogique mais d'un problème de rigueur et qui n'est pas réservé aux matheux. On l'enseigne en primaire.

maikreeeesse a écrit:Non, il ne s'agit pas d'un vocabulaire pédagogique mais d'un problème de rigueur et qui n'est pas réservé aux matheux. On l'enseigne en primaire.

Je dis la même chose, nécessaire à un enseignement structuré aux non matheux, ce qui inclut de fait le primaire, le collège et sans doute le lycée.

Les étudiants en mathématiques n'ont plus besoin de ce vocabulaire là - ceux de mon époque en tout cas (Cela revient un peu au milieu aquatique profond standardisé, qui est effectivement précis et rigoureux) - le contexte indique si l'augmentation est absolue ou relative.

J'aurais sans doute dû avoir des souvenirs de mes années collège à ce sujet mais j'étais mauvais élève à l'époque (J'ai découvert Thales en 1-ère S, j'étais très vexé d'avoir été bloqué sur un exercice).
D'ailleurs, quand j'ai enseigné les pourcentages en collège ou lycée, jamais aucun des livres que j'ai utilisés n'ont mentionné ce vocabulaire, qui peut pourtant être pertinent.  Sans doute car les questions posées ne comportaient pas cette ambiguïté - c'était beaucoup plus basique.

Finrod a écrit:Les étudiants en mathématiques n'ont plus besoin de ce vocabulaire là - ceux de mon époque en tout cas

Ah bon. Il y a eu une époque, ultérieure à Augustin Cauchy, où les étudiants en maths n'avaient pas besoin de faire preuve de rigueur ?

J’adoucis un peu mon propos: c'est un exercice type de primaire sur les pourcentages comme le fait de calculer une augmentation de x% suivie d'une diminution de x% pour observer que l'on ne retrouve pas le même nombre. Disons que l'on s’escrime à leur faire employer le bon vocabulaire (comme nombre/ chiffres).

Notre salaire diminue ? Alors diminuons de nous même notre charge de travail : moins d'évaluations, moins de corrections, pas de sorties, fin des voyages... Bref rendons coup pour coût...

C'est au programme de 1 ère ES et d'expérience, quasiment aucun 1ES ne sait répondre à la question que tu poses là avant qu'on l'aborde. Je demande à un élève de lycée combien fait une augmentation de 10% suivie d'une diminution de 10%, ils me répondent 0% sans hésiter.

Il y a quelques jours j'ai posé cette exacte question aux oraux du bac de TS et on m'a dit 0%. Le caractère multiplicatif des pourcentages n'est pas aussi évident que ceux qui le savent ont tendance à croire.

Dr Raynal a écrit:Notre salaire diminue ? Alors diminuons de nous même notre charge de travail : moins d'évaluations, moins de corrections, pas de sorties, fin des voyages... Bref rendons coup pour coût...

C'est exactement ce que je me suis promis de faire...
Hier, j'ai gratté 1h30 de présence au collège, j'ai pas été le seul, la chef est partie à 16h15

Djorgal a écrit:C'est au programme de 1 ère ES et d'expérience, quasiment aucun 1ES ne sait répondre à la question que tu poses là avant qu'on l'aborde. Je demande à un élève de lycée combien fait une augmentation de 10% suivie d'une diminution de 10%, ils me répondent 0% sans hésiter.

Il y a quelques jours j'ai posé cette exacte question aux oraux du bac de TS et on m'a dit 0%. Le caractère multiplicatif des pourcentages n'est pas aussi évident que ceux qui le savent ont tendance à croire.

C'est aussi celui des CM2, enfin avant programme 2015, à la différence qu'on ne leur demande pas de le prédire, mais de le constater...

Dr Raynal a écrit:Notre salaire diminue ? Alors diminuons de nous même notre charge de travail : moins d'évaluations, moins de corrections, pas de sorties, fin des voyages... Bref rendons coup pour coût...

C'est sûr que c'est la meilleure chose à faire, notamment sur tous les trucs annexes comme les voyages, les projets, les sorties... Mais il est très difficile d'être unis sur ce genre de chose même au sein d'un seul établissement, car il y en a toujours qui ne veulent pas arrêter leur petit projet qu'ils font bénévolement depuis plusieurs années.

Je confirme !
J'ai décidé de ne plus organiser de voyages ni de sorties scolaires (à buts pédagogiques...) l'an prochain.
De plus, je ne donnerai plus aucun "Devoir Maison" pour toutes mes classes (ce qui n'est pas très grave car tout le monde trichait sur tout le monde ou sur Internet !...)

Je me contenterai de faire mon travail de "Prof" pour lequel on me rémunère (Préparation des Cours, Préparations & corrections des DS & évaluations, Conseils de classe & Réunions Parents-Profs)

Maintenant, cela suffit !!! Il faut donner à la mesure de ce que l'on perçoit !...
Si ce "mouvement" peut être suivi, cela sera plus efficace que de "simples" journées de grèves ponctuelles...

C'est aux syndicats de proposer cette mesure et de la soutenir. Qu'ils se réveillent enfin ! (enfin, la plupart.)

Celadon a écrit:C'est aux syndicats de proposer cette mesure et de la soutenir. Qu'ils se réveillent enfin ! (enfin, la plupart.)

C'est tout à fait exact, cependant je ne vais pas attendre que les syndicats se réveillent...
Je commence à appliquer ce "minima" de Prof dès le 04/09/2017.

Mais tout seul dans ton coin tu vas en voir et en entendre de toutes les couleurs. Cette attitude logique relève du collectif.

Celadon a écrit:Mais tout seul dans ton coin tu vas en voir et en entendre de toutes les couleurs. Cette attitude logique relève du collectif.

Alors espérons que cela "bouge" vite !....

D'après des infographies du JDD sur la CSG relayées par Alerte News sur Twitter (qui valent ce qu'elles valent tant les situations sont disparates) :

- Salariés du privé : salaire de  1500 euros/mois, gain de 264 euros par an
                             salaire de  4000 euros/mois, gain de 708 euros par an

- Fonctionnaires : 1500e/mois : perte de 300 euros par an
                          4000e/mois : perte de 804 e/an
(ces dernières à coupler avec le gel du point d'indice, le jour de carence, les menaces pesant sur l'avancement de carrière)

- Retraités : pension de 1100 e/mois : 0 de gain
                  pension de 2500 e/mois : perte de 516 e/an

Je vous invite aussi à bien regarder les conditions qui seront offertes aux traders pour venir se baser en France, ça donne une idée des priorités de ce gouvernement (fin de la taxe sur les hauts salaires de la finance dans les tuyaux!).
https://www.marianne.net/economie/avec-macron-payer-moins-les-fonctionnaires-pour-payer-plus-les-traders

Je viens de lire ça. :diablecontent:

Ce gouvernement osera TOUT.

Alegato. a écrit:

Dr Raynal a écrit:Notre salaire diminue ? Alors diminuons de nous même notre charge de travail : moins d'évaluations, moins de corrections, pas de sorties, fin des voyages... Bref rendons coup pour coût...

C'est sûr que c'est la meilleure chose à faire, notamment sur tous les trucs annexes comme les voyages, les projets, les sorties... Mais il est très difficile d'être unis sur ce genre de chose même au sein d'un seul établissement, car il y en a toujours qui ne veulent pas arrêter leur petit projet qu'ils font bénévolement depuis plusieurs années.

Evidemment, il faut arrêter tout l'extra-pro et se préserver, surtout que tout ça ne sert qu'à d'autres our se faire mousser (qui croit que cette agitation permanente soit l'intérédezélèves ?). Pour ma part, on m'a flingué ma matière, c'est pas pour faire de l'animation dans autre chose...

Celadon a écrit:C'est aux syndicats de proposer cette mesure et de la soutenir. Qu'ils se réveillent enfin ! (enfin, la plupart.)

Il ne faut pas négliger la passivité du milieu, qui râle certes, est majoritairement mécontent, mais refuse de s'informer (on voir ça nettement quand on tourne dans les établissements, qu'on fait de l'info syndicale), de se syndiquer, voire critique "les syndicats" et qui va même une fois de plus s'humilier en 2018 en votant à 40% dont une partie pour les syndicats qui collaborent aux réformes nocives. J'en suis à me dire que je lutte par principe, rien que pour ne pas être comme eux, mais que c'est très mal barré.

Dr Raynal a écrit:Notre salaire diminue ? Alors diminuons de nous même notre charge de travail : moins d'évaluations, moins de corrections, pas de sorties, fin des voyages... Bref rendons coup pour coût...

Notre salaire diminue... je ne sais plus sur quel blog ou site j'ai pu voir une analyse en termes de perte de pouvoir d'achat des enseignants, ça m'intéresserait de retomber dessus.
Je suis quelqu'un qui n'achète vraiment presque rien, mais j'ai l'impression d'avoir de plus en plus de mal à financer ce presque rien... Après plus de dix ans de travail, je n'avais pas imaginé cela. Et je vois des camarades/amis du même âge qui n'ont pas ces soucis sans être cadres, dans le privé : au moins leur salaire suit correctement l'inflation, et en avançant en carrière, ils s'en sortent globalement mieux qu'à leurs débuts. Je fais peut-être n'importe quoi y compris en choix de métier mais j'ai l'impression très nette, que j'aimerais "objectiver", que pour moi c'est le contraire.

Et c'est pas fini, le JDD aujourd'hui( info ou intox à suivre) indique que le gouvernement réfléchirait à une taxe sur le livret A et à revenir sur sa "fiscalité avantageuse"(mdr), il faut dire qu'il faut bien financer le tapis rouge qu'on veut déployer devant les traders post-brexit( on a annoncé cette semaine l'annulation de l'idée de taxer les transactions , une baisse d'impôt sur les revenus tirés de la finance et l'ouverture), il est beau le nouveau monde!!

Vu les rendements dérisoires servis, cela entraînerait une décollecte massive.
22950 euros (le plafond actuel du livret A) placés à 0,75 % par an - le taux actuel - rapportent 172,12 euros...

Le démenti de Bercy ici : http://www.ledauphine.com/france-monde/2017/07/09/le-livret-a-sera-t-il-bientot-taxe

Bercy a démenti ce dimanche les informations du JDD selon lesquelles le gouvernement Philippe réfléchirait à une possibilité de taxer les épargnants au livret, placement le plus utilisé en France

Djorgal a écrit:Ah bon. Il y a eu une époque, ultérieure à Augustin Cauchy, où les étudiants en maths n'avaient pas besoin de faire preuve de rigueur ?

De rigueur mathématique, certainement. Dans la rédaction de démonstrations mathématiques.

Les rigueurs pédagogique et mathématiques s'opposent parfois. J'enseigne cette année des notions en leur donnant une définition que je sais être fausse, car les concepts mis en jeux par la véritable définition ne sont pas assez accessibles aux élèves.

Tout à fait !!!
Je continue à "simplifier" les définitions mathématiques pour qu'elles soient accessibles aux élèves (même aux Terminale S...)

Mais cette parenthèse est légèrement décalée par rapport au post...
Pour ma part, je persévère et je signe ! Je ne ferai que le strict minimum au niveau des voyages, sorties, devoirs supplémentaires, soutien, aide scolaire, ... etc

Pourquoi une discussion portant sur les conditions salariales de nos professions dévie-t-elle vers un débat sur le sexe des anges, pardon, la différence entre point de base et % ? ça rassure, de se retrouver en territoire connu ?