- ZagaraGuide spirituel
T'as pas honte de leur bourrer le crâne avec des horreurs abstraites qui ne leur serviront même pas à accéder à ce qu'expose Hanouna, le philosophe moderne ?
- trompettemarineMonarque
Elyas a écrit:Celadon a écrit:Tu comptes faire de ton enfant un inadapté, Elyas ?
Bah... Il est un peu frustré en ce moment. Il est entré en CP et je suis catastrophé devant la lenteur d'apprentissage qu'on lui impose. Pourtant, c'est l'école qui m'envoie les meilleurs élèves de mon collège. Bon, il faut aussi dire que je me suis fritté avec la CPC du secteur dont l'école de mon fils dépend lors d'un conseil école-collège parce que j'expliquais que tous les 6e étaient capables d'écrire des textes cohérents et disciplinaires (mais truffés d'erreurs de langue) en histoire de 30 lignes sans aucun souci. Elle m'a dit que j'étais idiot. J'ai sorti 180 récits de 6e et balancé que bizarrement son IG que j'avais rencontré la veille pensait comme moi. Cela a jeté un froid polaire.
Cette CPC est extrêmement appréciée par de nombreux jeunes PE de mon secteur. Cela m'effraie un peu. Pour exemple de lenteur d'apprentissage : mon fils a eu une fiche de son, le A. C'est tout (et ça me laisse perplexe). Il a une poésie de 12 lignes. Cela va prendre 3 semaines pour qu'elle soit intégralement apprise si on suit les devoirs donnés (mon fils la connaît déjà). Comme je me doutais de la situation, mon fils est déjà bien stimulé tant sur la lecture que des mathématiques. Je continuerai tranquillement. Mais c'est injuste pour les autres et pour mon fils qui est capable d'apprendre bien plus vite tout comme l'immense majorité de ses camarades. De la même façon, je suis dubitatif sur le fait de coller une petite feuille dans l'agenda de mon fils pour signaler les devoirs à faire. Comment font les parents qui travaillent tard et dont les enfants sont en garderie jusqu'à 19h. Bref. Tout cela me laisse perplexe.
Il y a donc réellement une sous-estimation des capacités normales des enfants. Après, il y a comme justification le fait qu'une partie de nos élèves ne comprennent pas les codes de l'école ce qui est effectivement le vrai problème de l'école française depuis toujours. Or, l'idée de la simplification/réduction/ludification n'est pas la solution viable vu que les écarts se creusent encore plus.
Le risque est que jamais on ne trouve l'équilibre.
Tu vois bien, Elyas, que sur le fond, quand il s'agit de nos enfants, nous finissons par être d'accord. Tu as toujours pensé ton enseignement pour le bien de tes élèves, même si je ne partage pas souvent tes opinions ; tu sais que le problème ne se situe pas essentiellement dans les méthodes mais dans les exigences attendues et que ce sont les enfants qui en pâtissent : tu le sais, mais les autres parents ?
J'espère sincèrement que la situation s'arrangera pour ton fils. Un moyen est d'apprendre avec lui une autre discipline car ainsi tu ne contraries pas les méthodes de la maîtresse et tu partages de bons moments avec lui : je fais du latin et du grec avec ma fille et fais ainsi la grammaire qui ne lui est pas apprise à cause des programmes notamment (je corrige aussi mine de rien des erreurs ou des confusions (nature/fonction).
J'en profite pour remercier les PE qu'a eues ma fille jusqu'ici et qui ont fait un travail remarquable dans la toute petite ville où j'habite (notamment une PE de maternelle : MERCI !)
C'est seulement depuis deux ans que je dois veiller au grain : faut dire cette année : classe à double niveau (depuis toujours) et... trois maîtresses !
- pseudo-intelloSage
trompettemarine a écrit: J'espère sincèrement que la situation s'arrangera pour ton fils. Un moyen est d'apprendre avec lui une autre discipline car ainsi tu ne contraries pas les méthodes de la maîtresse et tu partages de bons moments avec lui : je fais du latin et du grec avec ma fille et fais ainsi la grammaire qui ne lui est pas apprise à cause des programmes notamment (je corrige aussi mine de rien des erreurs ou des confusions (nature/fonction).
Elle a quel âge ?
- ZagaraGuide spirituel
C'est la roulette russe le primaire.
Et pour toutes les familles qui ne peuvent pas compenser si la balle sort du canon ? Fin de partie.
Puis le secondaire se résume à essayer de combler les lacunes pendant 7 ans, avec une grosse baffe en L1 et des minijobs ou le chômage au bout.
Et pour toutes les familles qui ne peuvent pas compenser si la balle sort du canon ? Fin de partie.
Puis le secondaire se résume à essayer de combler les lacunes pendant 7 ans, avec une grosse baffe en L1 et des minijobs ou le chômage au bout.
- EuthyphronNiveau 6
Je l'entends bien ainsi. Aussi aurais-je dû dire "chaque syndicat" plutôt que les syndicats. J'ai mal écouté la leçon sur les adjectifs indéfinis quand j'étais au CM1. Mille excuses!pseudo-intello a écrit:Euthyphron a écrit:Au moins cela pourra aider à voir au final dans quel camp se situent les syndicats. .
IL n'y a pas de "les" syndicats. Tous n'ont pas la même position, loin de là.
- Guermantes729Neoprof expérimenté
Zagara a écrit:T'as pas honte de leur bourrer le crâne avec des horreurs abstraites qui ne leur serviront même pas à accéder à ce qu'expose Hanouna, le philosophe moderne ?
Si, t'as raison, honte sur moi :fouet2: :mdr3:
- User17706Bon génie
Alors je veux bien une explication, parce que je n'y crois pas un seul instant. Sans doute ce qui vient d'être dit est-il assez différent de ce qu'on voulait vraiment dire, parce que tel quel, ça ne me paraît pas soutenable de manière sérieuse. Et Krulh sait pourtant que je n'ignore pas à quel point le résultat obtenu s'approche de ce qui a été décrit.Euthyphron a écrit:C'est tout à fait cela. Je plussoie tant que tu veux.Delia a écrit:Que c'est naïf, la jeunesse !Elyas a écrit:Il y a donc réellement une sous-estimation des capacités normales des enfants. Après, il y a comme justification le fait qu'une partie de nos élèves ne comprennent pas les codes de l'école ce qui est effectivement le vrai problème de l'école française depuis toujours. Or, l'idée de la simplification/réduction/ludification n'est pas la solution viable vu que les écarts se creusent encore plus.
Le risque est que jamais on ne trouve l'équilibre.Tu n'étais pas encore né que l'on m'a dévoilé le grand secret, lors d'un stage de formation on ne peut plus sérieux et officiel : c'est voulu, ce décalage ! L'objectif de l'école, c'est la reproduction des élites, par élimination des moins performants. Comme il faut bien un bout de fromage pur attirer les souris dans le piège, on raconte que l'école est un moyen de promotion sociale et que que l'on cherche le biendézélève... En fait, on ne veut que produire un sous-prolétariat docile, d'autant plus docile qu'il est moins éclairé.Si tu me demandes pourquoi j'ai passé plus de quarante ans à être un rouage de cette broyeuse, je te répondrai que je l'ai fait par passion pour mes matières et dans l'espoir d'être un grain de sable qui enraye la machine.
- ElyasEsprit sacré
trompettemarine a écrit:Elyas a écrit:Celadon a écrit:Tu comptes faire de ton enfant un inadapté, Elyas ?
Bah... Il est un peu frustré en ce moment. Il est entré en CP et je suis catastrophé devant la lenteur d'apprentissage qu'on lui impose. Pourtant, c'est l'école qui m'envoie les meilleurs élèves de mon collège. Bon, il faut aussi dire que je me suis fritté avec la CPC du secteur dont l'école de mon fils dépend lors d'un conseil école-collège parce que j'expliquais que tous les 6e étaient capables d'écrire des textes cohérents et disciplinaires (mais truffés d'erreurs de langue) en histoire de 30 lignes sans aucun souci. Elle m'a dit que j'étais idiot. J'ai sorti 180 récits de 6e et balancé que bizarrement son IG que j'avais rencontré la veille pensait comme moi. Cela a jeté un froid polaire.
Cette CPC est extrêmement appréciée par de nombreux jeunes PE de mon secteur. Cela m'effraie un peu. Pour exemple de lenteur d'apprentissage : mon fils a eu une fiche de son, le A. C'est tout (et ça me laisse perplexe). Il a une poésie de 12 lignes. Cela va prendre 3 semaines pour qu'elle soit intégralement apprise si on suit les devoirs donnés (mon fils la connaît déjà). Comme je me doutais de la situation, mon fils est déjà bien stimulé tant sur la lecture que des mathématiques. Je continuerai tranquillement. Mais c'est injuste pour les autres et pour mon fils qui est capable d'apprendre bien plus vite tout comme l'immense majorité de ses camarades. De la même façon, je suis dubitatif sur le fait de coller une petite feuille dans l'agenda de mon fils pour signaler les devoirs à faire. Comment font les parents qui travaillent tard et dont les enfants sont en garderie jusqu'à 19h. Bref. Tout cela me laisse perplexe.
Il y a donc réellement une sous-estimation des capacités normales des enfants. Après, il y a comme justification le fait qu'une partie de nos élèves ne comprennent pas les codes de l'école ce qui est effectivement le vrai problème de l'école française depuis toujours. Or, l'idée de la simplification/réduction/ludification n'est pas la solution viable vu que les écarts se creusent encore plus.
Le risque est que jamais on ne trouve l'équilibre.
Tu vois bien, Elyas, que sur le fond, quand il s'agit de nos enfants, nous finissons par être d'accord. Tu as toujours pensé ton enseignement pour le bien de tes élèves, même si je ne partage pas souvent tes opinions ; tu sais que le problème ne se situe pas essentiellement dans les méthodes mais dans les exigences attendues et que ce sont les enfants qui en pâtissent : tu le sais, mais les autres parents ?
J'espère sincèrement que la situation s'arrangera pour ton fils. Un moyen est d'apprendre avec lui une autre discipline car ainsi tu ne contraries pas les méthodes de la maîtresse et tu partages de bons moments avec lui : je fais du latin et du grec avec ma fille et fais ainsi la grammaire qui ne lui est pas apprise à cause des programmes notamment (je corrige aussi mine de rien des erreurs ou des confusions (nature/fonction).
J'en profite pour remercier les PE qu'a eues ma fille jusqu'ici et qui ont fait un travail remarquable dans la toute petite ville où j'habite (notamment une PE de maternelle : MERCI !)
C'est seulement depuis deux ans que je dois veiller au grain : faut dire cette année : classe à double niveau (depuis toujours) et... trois maîtresses !
Cela fait longtemps que je sais que nous sommes d'accord sur le fond. Sur la question des exigences, il y a deux problèmes qui détruisent tout le débat en fait : soit on en a pas assez, soit on les impose sans chercher le moyen de les faire s'approprier par les élèves. Nous sommes d'accord sur la question du manque d'exigence mais pas sur comment surmonter le deuxième problème, en fait.
Pour moi, ce sera l'HG qui posera de gros soucis au primaire. Déjà, je sais dans quel état lamentable est cet enseignement au primaire et, ensuite, je sais ce que font les PE de l'école de mon fils (comme on est dans le même conseil école-collège, je sais ce qui se fait et la conception de la géographie par les PE de mon coin, je pleure). J'ai vu les cours que mes frères ont eus en HG au primaire et là aussi, je pleure.
Pour moi, ce sont les maîtresses de Petite Section et de Moyenne Section que je remercie. La PE de MS a juste enseigné l'addition et la soustraction à toute la classe de mon fils avec une méthode matoumagique ou un truc du genre. En Grande Section, j'ai un peu pleuré (et on a appris à la maison à lire les syllabes simples et les multiplications avec les kaplas). Là, j'attends de voir mais la fiche sur le son A ne me dit rien qui vaille.
- trompettemarineMonarque
pseudo-intello a écrit:trompettemarine a écrit: J'espère sincèrement que la situation s'arrangera pour ton fils. Un moyen est d'apprendre avec lui une autre discipline car ainsi tu ne contraries pas les méthodes de la maîtresse et tu partages de bons moments avec lui : je fais du latin et du grec avec ma fille et fais ainsi la grammaire qui ne lui est pas apprise à cause des programmes notamment (je corrige aussi mine de rien des erreurs ou des confusions (nature/fonction).
Elle a quel âge ?
9 ans
- ZagaraGuide spirituel
Si on suit Bourdieu, dans les grandes lignes :
1/ le processus scolaire de création ou de reproduction d'inégalités est inconscient : les acteurs croient tous bien faire, agir pour le bien du plus grand nombre, etc.
2/ il existe de vraies opportunités de mérite pour les gens des classes inférieures, la promotion sociale par l'école existe (c'est d'ailleurs la dernière qui existe aujourd'hui), même si la majeure partie de la population est dans un état de reproduction sociale.
3/ l'école n'est pas le seul moteur de reproduction sociale, et son potentiel de promotion sociale est entravé, ou annulé, par des moteurs d'inégalités très puissants extérieurs à elle (notamment le fait que l'environnement familial est par définition incontrôlable et inégalitaire).
1/ le processus scolaire de création ou de reproduction d'inégalités est inconscient : les acteurs croient tous bien faire, agir pour le bien du plus grand nombre, etc.
2/ il existe de vraies opportunités de mérite pour les gens des classes inférieures, la promotion sociale par l'école existe (c'est d'ailleurs la dernière qui existe aujourd'hui), même si la majeure partie de la population est dans un état de reproduction sociale.
3/ l'école n'est pas le seul moteur de reproduction sociale, et son potentiel de promotion sociale est entravé, ou annulé, par des moteurs d'inégalités très puissants extérieurs à elle (notamment le fait que l'environnement familial est par définition incontrôlable et inégalitaire).
- User17706Bon génie
C'est notamment pour ces raisons que j'ai bien du mal à acquiescer à ce qui a été dit plus haut.Zagara a écrit:Si on suit Bourdieu, dans les grandes lignes :
1/ le processus scolaire de création ou de reproduction d'inégalités est inconscient : les acteurs croient tous bien faire, agir pour le bien du plus grand nombre, etc.
2/ il existe de vraies opportunités de mérite pour les gens des classes inférieures, la promotion sociale par l'école existe (c'est d'ailleurs la dernière qui existe aujourd'hui), même si la majeure partie de la population est dans un état de reproduction sociale.
3/ l'école n'est pas le seul moteur de reproduction sociale, et son principe de promotion est entravé, ou annulé, par des moteurs d'inégalités très fortes (notamment le fait que l'environnement familial est par définition incontrôlable et inégalitaire).
- trompettemarineMonarque
Elyas a écrit:trompettemarine a écrit:Elyas a écrit:Celadon a écrit:Tu comptes faire de ton enfant un inadapté, Elyas ?
Bah... Il est un peu frustré en ce moment. Il est entré en CP et je suis catastrophé devant la lenteur d'apprentissage qu'on lui impose. Pourtant, c'est l'école qui m'envoie les meilleurs élèves de mon collège. Bon, il faut aussi dire que je me suis fritté avec la CPC du secteur dont l'école de mon fils dépend lors d'un conseil école-collège parce que j'expliquais que tous les 6e étaient capables d'écrire des textes cohérents et disciplinaires (mais truffés d'erreurs de langue) en histoire de 30 lignes sans aucun souci. Elle m'a dit que j'étais idiot. J'ai sorti 180 récits de 6e et balancé que bizarrement son IG que j'avais rencontré la veille pensait comme moi. Cela a jeté un froid polaire.
Cette CPC est extrêmement appréciée par de nombreux jeunes PE de mon secteur. Cela m'effraie un peu. Pour exemple de lenteur d'apprentissage : mon fils a eu une fiche de son, le A. C'est tout (et ça me laisse perplexe). Il a une poésie de 12 lignes. Cela va prendre 3 semaines pour qu'elle soit intégralement apprise si on suit les devoirs donnés (mon fils la connaît déjà). Comme je me doutais de la situation, mon fils est déjà bien stimulé tant sur la lecture que des mathématiques. Je continuerai tranquillement. Mais c'est injuste pour les autres et pour mon fils qui est capable d'apprendre bien plus vite tout comme l'immense majorité de ses camarades. De la même façon, je suis dubitatif sur le fait de coller une petite feuille dans l'agenda de mon fils pour signaler les devoirs à faire. Comment font les parents qui travaillent tard et dont les enfants sont en garderie jusqu'à 19h. Bref. Tout cela me laisse perplexe.
Il y a donc réellement une sous-estimation des capacités normales des enfants. Après, il y a comme justification le fait qu'une partie de nos élèves ne comprennent pas les codes de l'école ce qui est effectivement le vrai problème de l'école française depuis toujours. Or, l'idée de la simplification/réduction/ludification n'est pas la solution viable vu que les écarts se creusent encore plus.
Le risque est que jamais on ne trouve l'équilibre.
Tu vois bien, Elyas, que sur le fond, quand il s'agit de nos enfants, nous finissons par être d'accord. Tu as toujours pensé ton enseignement pour le bien de tes élèves, même si je ne partage pas souvent tes opinions ; tu sais que le problème ne se situe pas essentiellement dans les méthodes mais dans les exigences attendues et que ce sont les enfants qui en pâtissent : tu le sais, mais les autres parents ?
J'espère sincèrement que la situation s'arrangera pour ton fils. Un moyen est d'apprendre avec lui une autre discipline car ainsi tu ne contraries pas les méthodes de la maîtresse et tu partages de bons moments avec lui : je fais du latin et du grec avec ma fille et fais ainsi la grammaire qui ne lui est pas apprise à cause des programmes notamment (je corrige aussi mine de rien des erreurs ou des confusions (nature/fonction).
J'en profite pour remercier les PE qu'a eues ma fille jusqu'ici et qui ont fait un travail remarquable dans la toute petite ville où j'habite (notamment une PE de maternelle : MERCI !)
C'est seulement depuis deux ans que je dois veiller au grain : faut dire cette année : classe à double niveau (depuis toujours) et... trois maîtresses !
Cela fait longtemps que je sais que nous sommes d'accord sur le fond. Sur la question des exigences, il y a deux problèmes qui détruisent tout le débat en fait : soit on en a pas assez, soit on les impose sans chercher le moyen de les faire s'approprier par les élèves. Nous sommes d'accord sur la question du manque d'exigence mais pas sur comment surmonter le deuxième problème, en fait.
Pour moi, ce sera l'HG qui posera de gros soucis au primaire. Déjà, je sais dans quel état lamentable est cet enseignement au primaire et, ensuite, je sais ce que font les PE de l'école de mon fils (comme on est dans le même conseil école-collège, je sais ce qui se fait et la conception de la géographie par les PE de mon coin, je pleure). J'ai vu les cours que mes frères ont eus en HG au primaire et là aussi, je pleure.
Pour moi, ce sont les maîtresses de Petite Section et de Moyenne Section que je remercie. La PE de MS a juste enseigné l'addition et la soustraction à toute la classe de mon fils avec une méthode matoumagique ou un truc du genre. En Grande Section, j'ai un peu pleuré (et on a appris à la maison à lire les syllabes simples et les multiplications avec les kaplas). Là, j'attends de voir mais la fiche sur le son A ne me dit rien qui vaille.
Ne dis rien à ton fils. Il est plus fort que tu ne le penses, et s'adaptera parce que tu seras là (et ton épouse aussi : laisse-la s'occuper des leçons d'histoire de ton fils de temps en temps).
J'ai vu ma fille venir avec un grand sourire ironique et complice me dire : "Regarde, maman, j'ai appris le prédicat, aujourd'hui" ! Et nous avons ri, sans pour autant critiquer la maîtresse (mais la ministre en a pris pour son grade).
Ne panique pas, sois patient, n'en fais pas une montagne, car tu es là pour ton fils.
Les autres élèves auront un jour d'autres professeurs qui sauront rectifier.
Il est très difficile pour les professeurs que nous sommes, de devenir de simples parents.
Aie toute confiance en l'intelligence de ton fils, et sans angoisse ni conflit, fais ce qui te semble le mieux pour lui.
Les collègues qui travaillent au GRIP proposent des solutions efficaces et prodiguent d'excellents conseils. Je les ai suivis.
Bon, plus tard, quand j'aurai du temps (mais ce sera difficile cette année), cela ne m'empêchera pas de disputer...
- chmarmottineGuide spirituel
Ma fille est en cp.
Depuis la rentrée, sa classe a appris le a et le i. La méthode semble à départ global. Elle est revenue un soir avec des devoirs : il fallait lire les jours de la semaine. Ils étaient écrits dans l'ordre. Ma fille m'a regardé au lieu de regarder son livre et m'a récité les jours l'air de dire "c'est quoi ces devoirs".
Hier, elle avait une phrase à lire. Même chose. Elle m'a regardé droit dans les yeux et a récité "il était une fois les trois petits cochons". Bref ...
La mienne sait déjà lire. Tant mieux pour elle. Les autres finiront sûrement par y arriver, puisque la maîtresse enseigne de la même manière depuis des années, mais ces petits de 6 ans ne méritent-ils pas mieux. Je pense que tous sont capables en 2 semaines d'apprendre plus que le i et le a.
En maths, ils colorient (coloriage magique où il faut mettre toutes les cases où il y a deux ronds de la même couleur ...). Il va falloir que je prenne les choses en moins ...
Depuis la rentrée, sa classe a appris le a et le i. La méthode semble à départ global. Elle est revenue un soir avec des devoirs : il fallait lire les jours de la semaine. Ils étaient écrits dans l'ordre. Ma fille m'a regardé au lieu de regarder son livre et m'a récité les jours l'air de dire "c'est quoi ces devoirs".
Hier, elle avait une phrase à lire. Même chose. Elle m'a regardé droit dans les yeux et a récité "il était une fois les trois petits cochons". Bref ...
La mienne sait déjà lire. Tant mieux pour elle. Les autres finiront sûrement par y arriver, puisque la maîtresse enseigne de la même manière depuis des années, mais ces petits de 6 ans ne méritent-ils pas mieux. Je pense que tous sont capables en 2 semaines d'apprendre plus que le i et le a.
En maths, ils colorient (coloriage magique où il faut mettre toutes les cases où il y a deux ronds de la même couleur ...). Il va falloir que je prenne les choses en moins ...
- EuthyphronNiveau 6
Le problème c'est le deuxième point. Les choses se sont bien dégradées depuis Bourdieu.Zagara a écrit:Si on suit Bourdieu, dans les grandes lignes :
1/ le processus scolaire de création ou de reproduction d'inégalités est inconscient : les acteurs croient tous bien faire, agir pour le bien du plus grand nombre, etc.
2/ il existe de vraies opportunités de mérite pour les gens des classes inférieures, la promotion sociale par l'école existe (c'est d'ailleurs la dernière qui existe aujourd'hui), même si la majeure partie de la population est dans un état de reproduction sociale.
3/ l'école n'est pas le seul moteur de reproduction sociale, et son potentiel de promotion sociale est entravé, ou annulé, par des moteurs d'inégalités très puissants extérieurs à elle (notamment le fait que l'environnement familial est par définition incontrôlable et inégalitaire).
Pauvre Yorick, peux-tu préciser tes objections? Pour ma part, j'ajouterai afin d'éviter tout malentendu qu'aucune théorie du complot ne me paraît nécessaire pour expliquer la situation. Il suffit de noter que les objectifs de promotion sociale par l'école et de formation des intelligences ne sont pas ceux des politiques éducatives depuis vingt ans. En revanche, tout ce qui a une efficacité policière quelconque (y compris au bon sens du terme) est valorisé : intégration, morale citoyenne, spots en faveur de l'enseignement professionnel, lutte contre la violence, etc.
- trompettemarineMonarque
celinesud a écrit:Ma fille est en cp.
Depuis la rentrée, sa classe a appris le a et le i. La méthode semble à départ global. Elle est revenue un soir avec des devoirs : il fallait lire les jours de la semaine. Ils étaient écrits dans l'ordre. Ma fille m'a regardé au lieu de regarder son livre et m'a récité les jours l'air de dire "c'est quoi ces devoirs".
Hier, elle avait une phrase à lire. Même chose. Elle m'a regardé droit dans les yeux et a récité "il était une fois les trois petits cochons". Bref ...
La mienne sait déjà lire. Tant mieux pour elle. Les autres finiront sûrement par y arriver, puisque la maîtresse enseigne de la même manière depuis des années, mais ces petits de 6 ans ne méritent-ils pas mieux. Je pense que tous sont capables en 2 semaines d'apprendre plus que le i et le a.
En maths, ils colorient (coloriage magique où il faut mettre toutes les cases où il y a deux ronds de la même couleur ...). Il va falloir que je prenne les choses en moins ...
... en plus...
- ElyasEsprit sacré
Euthyphron a écrit:Le problème c'est le deuxième point. Les choses se sont bien dégradées depuis Bourdieu.Zagara a écrit:Si on suit Bourdieu, dans les grandes lignes :
1/ le processus scolaire de création ou de reproduction d'inégalités est inconscient : les acteurs croient tous bien faire, agir pour le bien du plus grand nombre, etc.
2/ il existe de vraies opportunités de mérite pour les gens des classes inférieures, la promotion sociale par l'école existe (c'est d'ailleurs la dernière qui existe aujourd'hui), même si la majeure partie de la population est dans un état de reproduction sociale.
3/ l'école n'est pas le seul moteur de reproduction sociale, et son potentiel de promotion sociale est entravé, ou annulé, par des moteurs d'inégalités très puissants extérieurs à elle (notamment le fait que l'environnement familial est par définition incontrôlable et inégalitaire).
Pauvre Yorick, peux-tu préciser tes objections? Pour ma part, j'ajouterai afin d'éviter tout malentendu qu'aucune théorie du complot ne me paraît nécessaire pour expliquer la situation. Il suffit de noter que les objectifs de promotion sociale par l'école et de formation des intelligences ne sont pas ceux des politiques éducatives depuis vingt ans. En revanche, tout ce qui a une efficacité policière quelconque (y compris au bon sens du terme) est valorisé : intégration, morale citoyenne, spots en faveur de l'enseignement professionnel, lutte contre la violence, etc.
Le problème est qu'on met en avant les "pauvres" qui réussissent en disant qu'ils sont méritants pour continuer à justifier la construction des parcours sociologiques (échec scolaire et reproduction sociale) de l'immense masse des autres "pauvres". Construire une politique scolaire sur le mérite serait revenir/rester à un état insatisfaisant de la société française du point de vue de l'école, de l'apprentissage et de l'enseignement.
La révolution scolaire qu'il faudrait devrait être double : revoir les programmes et donner les moyens à l'école pour que tous les enfants s'approprient les enseignements scolaires et non pas perpétuer les parcours sociologiques de réussite et d'échec.
On a tout actuellement pour réussir cette double-révolution. Le problème est qu'entre notre ministre actuel (qui ne voit qu'un morceau de la révolution) et ses opposants dits pédagos, on n'est pas prêt d'avoir ces deux moteurs essentiels lancés en même temps. Ensuite, cela demande un travail précis et de haute qualité de la part des professeurs que rien dans les conditions salariales et professionnelles n'encouragent à donner.
- chmarmottineGuide spirituel
euh oups ... "en mains"
- ZagaraGuide spirituel
Pourquoi tu mets pauvre entre guillemets ? Vivre avec 1000 euros par mois est une réalité sociale qui n'appelle pas de guillemets. Il existe des pauvre et il existe des riches.
- ycombeMonarque
archeboc a écrit:"Je ne suis pas spécialiste de la méthode de singapour" pour une spécialiste de didactique des mathématiques, c'est ballot.
Évacuer la méthode de Singapour en tentant d'expliquer son succès par un « la numération en Asie du Sud-Est, c'est quand même plus simple, par exemple les chinois disent huit-dix pour dire quatre-vingt » me semble tout de même un bon exemple de mauvaise foi. À Singapour, la scolarité se fait en anglais, raison pour laquelle ces manuels sont utilisés tels quels dans certaines écoles américaines. Et la méthode a été utilisée dans certaines écoles des USA, du Canada, d'Israël et du Royaumes-Unis, pays de l'Asie du sud-est comme chacun sait.
Pour rappel la méthode de Singapour présente quelques particularités à mon avis très peu compatible avec les didacticiens français des mathématiques: c'est une pédagogie explicite basée sur l'étude d'exemples résolus et les problèmes arithmétiques y sont modélisés avec une méthode unique (bar model), enseignée progressivement dès le CP.
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ElyasEsprit sacré
Zagara a écrit:Pourquoi tu mets pauvre entre guillemets ? Vivre avec 1000 euros par mois est une réalité sociale qui n'appelle pas de guillemets. Il existe des pauvre et il existe des riches.
Je me suis déjà fait traité d'idiot sur ce forum en ne mettant pas de guillemets à ce mot. A un moment, je ne sais plus comment il faut dire les choses sur ce forum
- William FosterExpert
Oh l'aut', hé ! Elle met "pauvre" au singulier pour minimiser leur nombre... Bouh !Zagara a écrit:Pourquoi tu mets pauvre entre guillemets ? Vivre avec 1000 euros par mois est une réalité sociale qui n'appelle pas de guillemets. Il existe des pauvre et il existe des riches.
:plusla:
_________________
Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- ZagaraGuide spirituel
xD oups
- User17706Bon génie
Je ne pense pas que ce soit de la mauvaise foi, c'est de l'ignorance : ne sachant pas quoi dire de pertinent, on se rabat sur l'unique chose qu'on connaisse sur le sujet plus vaste « Asie et numération ».ycombe a écrit:archeboc a écrit:"Je ne suis pas spécialiste de la méthode de singapour" pour une spécialiste de didactique des mathématiques, c'est ballot.
Évacuer la méthode de Singapour en tentant d'expliquer son succès par un « la numération en Asie du Sud-Est, c'est quand même plus simple, par exemple les chinois disent huit-dix pour dire quatre-vingt » me semble tout de même un bon exemple de mauvaise foi.
Ce qui est intéressant, c'est que les journalistes non plus n'aient pas su — enfin je le suppose, puisqu'ils ne l'ont pas dit — que la scolarité à Singapour se fait en anglais et que la méthode est utilisée par nombre d'enfants en Amérique du nord, etc., dont la langue maternelle est l'anglais (eleven, twelve...).
Ça montre comment se fabrique l'info.
PS. C'est difficile de répondre simplement qu'on ne connaît pas assez un sujet pour en dire quelque chose de pertinent, mais ça s'apprend. Je suis certain qu'on pourrait organiser des formations éclair pour donner aux gens ce courage-là
- EuthyphronNiveau 6
Je ne veux pas polémiquer et ne met pas en doute tes bonnes intentions, mais si je te suis bien tu ne veux pas de promotion sociale par l'école pour les pauvres aux capacités intellectuelles supérieures. Cela te paraît aller contre l'égalité. C'est bien ça?Elyas a écrit:
Le problème est qu'on met en avant les "pauvres" qui réussissent en disant qu'ils sont méritants pour continuer à justifier la construction des parcours sociologiques (échec scolaire et reproduction sociale) de l'immense masse des autres "pauvres". Construire une politique scolaire sur le mérite serait revenir/rester à un état insatisfaisant de la société française du point de vue de l'école, de l'apprentissage et de l'enseignement.
La révolution scolaire qu'il faudrait devrait être double : revoir les programmes et donner les moyens à l'école pour que tous les enfants s'approprient les enseignements scolaires et non pas perpétuer les parcours sociologiques de réussite et d'échec.
Je trouve qu'il y a là matière à réflexion. Il se trouve que je pense exactement le contraire, et je crois que ce clivage est essentiel.
- ZagaraGuide spirituel
L'égalité ne consiste pas à empêcher tout le monde de se distinguer, mais à, au contraire, garantir que les bons éléments des classes inférieures arriveront à passer devant les mauvais éléments des classes supérieures.
L'égalité réelle pourrait se construire à partir d'un mélange d'effort individuel et d'institutions créant toutes les opportunités quelle que soit la classe sociale. C'est d'abord une égalité des possibles (ou "des chances", mais je n'aime pas ce terme), qui, à force de fonctionner, renforcera l'égalité réelle, puisque certains inférieurs deviendront un peu plus supérieurs et certains supérieurs deviendront un peu plus inférieurs, au fil des générations.
Au contraire, si on essaye d'aplanir tout mérite et toute réussite en les vidant de leur substance, on renforce les inégalités réelles, car les parents aisés auront les moyens de compenser tandis que les parents pauvres n'y pourront rien. C'est la voie qu'on trace aujourd'hui.
L'égalité réelle pourrait se construire à partir d'un mélange d'effort individuel et d'institutions créant toutes les opportunités quelle que soit la classe sociale. C'est d'abord une égalité des possibles (ou "des chances", mais je n'aime pas ce terme), qui, à force de fonctionner, renforcera l'égalité réelle, puisque certains inférieurs deviendront un peu plus supérieurs et certains supérieurs deviendront un peu plus inférieurs, au fil des générations.
Au contraire, si on essaye d'aplanir tout mérite et toute réussite en les vidant de leur substance, on renforce les inégalités réelles, car les parents aisés auront les moyens de compenser tandis que les parents pauvres n'y pourront rien. C'est la voie qu'on trace aujourd'hui.
- User17706Bon génie
Ah mais je suis d'accord avec l'ensemble de ces derniers constats : des objectifs « éducatifs » ont mordu et mordent encore (le Supérieur s'y met ! ) sur les objectifs légitimes de l'institution scolaire en général, de sorte qu'il donne bien davantage l'impression de vouloir former des gens sympa et cool que de vouloir instruire (ce qui devrait être son but principal et intouchable, sinon l'unique).Euthyphron a écrit:Le problème c'est le deuxième point. Les choses se sont bien dégradées depuis Bourdieu.Zagara a écrit:Si on suit Bourdieu, dans les grandes lignes :
1/ le processus scolaire de création ou de reproduction d'inégalités est inconscient : les acteurs croient tous bien faire, agir pour le bien du plus grand nombre, etc.
2/ il existe de vraies opportunités de mérite pour les gens des classes inférieures, la promotion sociale par l'école existe (c'est d'ailleurs la dernière qui existe aujourd'hui), même si la majeure partie de la population est dans un état de reproduction sociale.
3/ l'école n'est pas le seul moteur de reproduction sociale, et son potentiel de promotion sociale est entravé, ou annulé, par des moteurs d'inégalités très puissants extérieurs à elle (notamment le fait que l'environnement familial est par définition incontrôlable et inégalitaire).
Pauvre Yorick, peux-tu préciser tes objections? Pour ma part, j'ajouterai afin d'éviter tout malentendu qu'aucune théorie du complot ne me paraît nécessaire pour expliquer la situation. Il suffit de noter que les objectifs de promotion sociale par l'école et de formation des intelligences ne sont pas ceux des politiques éducatives depuis vingt ans. En revanche, tout ce qui a une efficacité policière quelconque (y compris au bon sens du terme) est valorisé : intégration, morale citoyenne, spots en faveur de l'enseignement professionnel, lutte contre la violence, etc.
Il y a une grande différence entre faire ces constats et approuver le discours de Delia, qui fait de la de création d'un sous-prolétariat docile par élimination des moins performants et préservation des écarts entre héritiers et non-héritiers non pas un effet de reproduction bourdieusien, mais l'objectif intentionnellement recherché, si ce n'est par l'ensemble de l'institution, du moins par ceux qui la pilotent. (Peut-être est-ce ce que tu appelles « théorie du complot ».)
L'écart est même si grand, entre ces deux discours, qu'il est comparable, je pense qu'une seconde de réflexion suffit à le voir, à celui qui existe entre darwinisme et créationnisme. (C'est pourquoi j'ai demandé si la lettre du propos correspondait bien à l'intention de signification.)
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