- ErgoDevin
La meurtrière de Fabienne Terral-Calmès est déclarée pénalement irresponsable.
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/pas-de-proces-pour-la-meurtriere-de-l-institutrice-d-albi-declaree-irresponsable-1521114326
Pour rappel, et pour ceux qui n'étaient pas encore dans l'EN, quelques fils sur neo:
https://www.neoprofs.org/t77928-albi-une-enseignante-poignardee-a-mort-par-la-mere-d-un-eleve?highlight=albi
https://www.neoprofs.org/t78021-lettre-ouverte-d-une-enseignante-en-hommage-a-l-institutrice-fabienne-calmes-poignardee-a-albi?highlight=albi
https://www.neoprofs.org/t77949-rendre-hommage-a-la-collegue-d-albi-pour-participer-petition-a-signer-p-1?highlight=albi
https://www.neoprofs.org/t91762-un-an-apres-une-pensee-pour-fabienne-terral-calmes-et-sa-famille?highlight=fabienne+terral+calm%E8s
Suite à cette décision de la Cour d'appel de Toulouse, elle va sortir de prison pour être internée en hôpital psychiatrique avec obligation de soins. Ce ne sera pas dans le Tarn, car les juges lui interdisent pour 20 ans de séjourner dans le département. Elle ne peut pas non plus détenir une arme, ni s'approcher de la famille de la victime.
Une série de dysfonctionnements
Mais tout n'est pas terminé. En effet, la famille de la victime a porté plainte contre X l'été dernier, pour dénoncer, notamment, l'inaction des services sociaux.
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/pas-de-proces-pour-la-meurtriere-de-l-institutrice-d-albi-declaree-irresponsable-1521114326
Pour rappel, et pour ceux qui n'étaient pas encore dans l'EN, quelques fils sur neo:
Une enseignante de 34 ans a été poignardée à mort par la mère d'un élève, vendredi 4 juillet [2014], à Albi. Une agression qui suscite une forte émotion jusqu'au sommet de l'Etat.
Les faits se sont déroulés vers 9 heures, à l'ouverture des classes dans l'école publique Edouard-Herriot, sise dans le quartier Lapanouse, une zone urbaine sensible près du stade municipal. Une mère d'élève a poignardé une institutrice devant ses élèves de grande section de maternelle.
https://www.neoprofs.org/t77928-albi-une-enseignante-poignardee-a-mort-par-la-mere-d-un-eleve?highlight=albi
https://www.neoprofs.org/t78021-lettre-ouverte-d-une-enseignante-en-hommage-a-l-institutrice-fabienne-calmes-poignardee-a-albi?highlight=albi
https://www.neoprofs.org/t78718-marches-blanches-aujourd-hui-en-hommage-a-l-institutrice-fabienne-calmes-dans-plusieurs-villes-15-07?highlight=fabienne+terral+calm%E8sLyon, Lille, Chartres, Cergy et bien d’autres villes de France rendront hommage ce mardi soir [15 juillet 2014] à l’institutrice albigeoise assassinée le 4 juillet par une mère d’élève de 47 ans mise en examen depuis pour «assassinat». La semaine dernière, près de 4.500 personnes avaient déjà participé à une marche blanche dans la ville où Fabienne Terral-Calmes a été assassinée, dans sa classe de l’école Herriot d’Albi, devant ses élèves.
https://www.neoprofs.org/t77949-rendre-hommage-a-la-collegue-d-albi-pour-participer-petition-a-signer-p-1?highlight=albi
https://www.neoprofs.org/t78205-les-filles-de-fabienne-calmes-seront-pupilles-de-la-nation?highlight=fabienne+terral+calm%E8sBenoît Hamon, ministre de l'Education nationale, a annoncé que Fabienne Terral-Calmès, l'enseignante tuée vendredi dernier à Albi, sera considérée comme "morte au service de la Nation". Ce qui "permettra, de ce fait, à ses deux filles de disposer du statut de pupille de la Nation, impliquant une prise en charge financière et éducative" a ajouté le ministre.
https://www.neoprofs.org/t91762-un-an-apres-une-pensee-pour-fabienne-terral-calmes-et-sa-famille?highlight=fabienne+terral+calm%E8s
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- JPhMMDemi-dieu
Merci Ergo.
Il vaut mieux que je taise ce que je ressens, la colère n'est pas bonne conseillère.
Il vaut mieux que je taise ce que je ressens, la colère n'est pas bonne conseillère.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- abricotedapiExpert spécialisé
Beaucoup d'émotion et de chagrin reviennent en repensant à ce meurtre
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- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
2022-2023 (TZR) AFA : 1 classe de 5e, 2 classes de 4e, 1 classe de 3e (PP 5e)
2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
- OonnayHabitué du forum
La pensée qui m'était venue à l'esprit ce jour là est que si nous avions simplement été en vacances le 30 juin, deux petites filles auraient encore leur maman. Et la criminelle qui ne sera pas jugée... sans commentaire non plus.
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- Si tout va bien... :
- Je vous quitte dans :
- VerduretteModérateur
Raisonnement contestable, cette femme aurait pu tout aussi bien commettre son acte le 15 juin ou le 3 avril, et si elle est pénalement irresponsable, c'est normal qu'elle ne soit pas jugée.
Ce qui n'est pas normal, en revanche, c'est qu'on laisse des enfants de six ans sous la responsabilité de parents dans un tel état de déséquilibre; Et ça, au moment des faits, on le savait. Si on avait retiré l'enfant à sa mère, s'il existait une loi pour obliger les gens potentiellement dangereux à se soigner, cette dernière n'aurait pas été à l'école et n'aurait donc pas tué l'enseignante, c'est aussi simple que ça. Il serait temps que la France lève son tabou sur la maladie mentale et n'attende pas qu'un drame survienne pour protéger les enfants. Ce qui de facto, aurait protégé la maîtresse.
Ce qui n'est pas normal, en revanche, c'est qu'on laisse des enfants de six ans sous la responsabilité de parents dans un tel état de déséquilibre; Et ça, au moment des faits, on le savait. Si on avait retiré l'enfant à sa mère, s'il existait une loi pour obliger les gens potentiellement dangereux à se soigner, cette dernière n'aurait pas été à l'école et n'aurait donc pas tué l'enseignante, c'est aussi simple que ça. Il serait temps que la France lève son tabou sur la maladie mentale et n'attende pas qu'un drame survienne pour protéger les enfants. Ce qui de facto, aurait protégé la maîtresse.
- abricotedapiExpert spécialisé
Tout à fait d'accord.Verdurette a écrit:si elle est pénalement irresponsable, c'est normal qu'elle ne soit pas jugée.
Ce qui n'est pas normal, en revanche, c'est qu'on laisse des enfants de six ans sous la responsabilité de parents dans un tel état de déséquilibre
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- ErgoDevin
Oui, ce sera le rôle de la plainte contre X.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/tarn/albi/albi-famille-fabienne-terral-calmes-n-pas-dit-son-dernier-mot-1441237.htmlA sa sortie, les médecins lui avaient imposé une obligation de soin.
Mais au fil des rendez-vous ils s'aperçoivent que la patiente ne prend pas son traitement. Pire encore, elle finit par ne plus se présenter aux rendez-vous prévus dans son suivi médical.
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- PabloPEExpert
Tout pareil.....JPhMM a écrit:Merci Ergo.
Il vaut mieux que je taise ce que je ressens, la colère n'est pas bonne conseillère.
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"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
- VerduretteModérateur
France-Info en février 2015 a écrit:
"Si cela continue il va y avoir un deuxième meurtre dans cette école" a dit un parent d'élève à la directrice de l'école Edouard Herriot d'Albi en février 2015. L'homme reprochait à la directrice un signalement de violences intra-familiales.
L'homme a été condamné à un an de prison dont six mois fermes.
L'avocat du prévenu a indiqué à l'issue de l'audience que la peine était disproportionnée et a décidé de faire appel du jugement.
Vola comment il devient dangereux de signaler des violences et "normal" d'assassiner les personnes qui font leur boulot.
- Thalia de GMédiateur
Comme je l'ai dit auparavant dans un autre topic consacré à Fabienne Terral-Calmès, il me semble que c'était hier.
Peut-être loi portant obligation de soins serait un début, je n'ai pas de réponse.
Je crois justement que ce n'est pas si simple d'obliger les personnes atteintes de troubles psychiatriques de se soigner. Surtout quand on sait que ce secteur de la psychiatrie en France est dans un triste état. résultat d'une recherche rapide clicVerdurette a écrit:Raisonnement contestable, cette femme aurait pu tout aussi bien commettre son acte le 15 juin ou le 3 avril, et si elle est pénalement irresponsable, c'est normal qu'elle ne soit pas jugée.
Ce qui n'est pas normal, en revanche, c'est qu'on laisse des enfants de six ans sous la responsabilité de parents dans un tel état de déséquilibre; Et ça, au moment des faits, on le savait. Si on avait retiré l'enfant à sa mère, s'il existait une loi pour obliger les gens potentiellement dangereux à se soigner, cette dernière n'aurait pas été à l'école et n'aurait donc pas tué l'enseignante, c'est aussi simple que ça. Il serait temps que la France lève son tabou sur la maladie mentale et n'attende pas qu'un drame survienne pour protéger les enfants. Ce qui de facto, aurait protégé la maîtresse.
Peut-être loi portant obligation de soins serait un début, je n'ai pas de réponse.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- User17095Érudit
C'est effectivement très difficile, obligation de soins comme placement, on ne peut pas faire grand chose sans l'accord des individus.
Entre le constat d'une carence éducative ou d'un trouble important et inquiétant, le signalement, les rencontres avec les personnels médico-sociaux (qui sont débordés et saturent), les propositions de soins ou de mesure éducative, les refus, les signalements au juge (avec un système judiciaire débordé et qui sature), les audiences... il peut s'écouter une éternité et demie.
Par ailleurs, il faut un certain courage pour décider "cette personne doit être soignée sans son consentement" ou "cet enfant doit être arraché de force à sa famille". Tout le monde ne l'a pas.
Pour qu'une décision forte soit prise rapidement, il faut un danger vraiment grave et flagrant, et le temps entre le constat et le drame est parfois très court. Un simple dysfonctionnement dans la chaîne fait tout capoter et le drame survient.
On se place aussi dans un contexte où pendant longtemps on a enfermé à tout va, les "asociaux" et autres, après quoi le pendule a fait un mouvement inverse... peut-être excessif. Il est difficile d'imaginer un équilibre qui garantisse à la fois les libertés individuelles et la sécurité de chacun.
Entre le constat d'une carence éducative ou d'un trouble important et inquiétant, le signalement, les rencontres avec les personnels médico-sociaux (qui sont débordés et saturent), les propositions de soins ou de mesure éducative, les refus, les signalements au juge (avec un système judiciaire débordé et qui sature), les audiences... il peut s'écouter une éternité et demie.
Par ailleurs, il faut un certain courage pour décider "cette personne doit être soignée sans son consentement" ou "cet enfant doit être arraché de force à sa famille". Tout le monde ne l'a pas.
Pour qu'une décision forte soit prise rapidement, il faut un danger vraiment grave et flagrant, et le temps entre le constat et le drame est parfois très court. Un simple dysfonctionnement dans la chaîne fait tout capoter et le drame survient.
On se place aussi dans un contexte où pendant longtemps on a enfermé à tout va, les "asociaux" et autres, après quoi le pendule a fait un mouvement inverse... peut-être excessif. Il est difficile d'imaginer un équilibre qui garantisse à la fois les libertés individuelles et la sécurité de chacun.
- VerduretteModérateur
J'entends bien que nous ne sommes plus au temps de la Salpêtrière, j'entends bien aussi la difficulté, voire la violence qu'il y aurait à vouloir soigner ou interner "de force", mais c'est tout le problème de la maladie mentale : la limite qui sépare le moment où une personne est encore capable de décider de ce qui est "bon" pour elle, et celui où elle n'en est réellement plus capable. C'est d'autant plus compliqué que beaucoup de maladies fonctionnent par crises ou "bouffées", que beaucoup de gens qui iraient relativement bien avec le traitement adapté basculent parce qu'ils ne le prennent plus, parce que c'est lourd avec beaucoup d'effets secondaires, bref, c'est tout sauf simple, et pas soluble avec des "yaka faucon".
D'ailleurs je ne vais même pas aborder ce sujet, sur lequel je ne suis pas compétente. Je vais en rester à la question -que je connais mieux, hélas, pour la voir quotidiennement- des innombrables gamins qu'on laisse en connaissance de cause sous la responsabilité de parents irresponsables (au sens juridique du terme), toxiques ou violents. Pour lesquels on entasse des montagnes de paperasse sans effets ni suite, souvent initiées par les enseignants, et majoritairement dans le premier degré. Pas parce que nous sommes plus dévoués, mais parce que nous voyons moins d'enfants que vous, plus longtemps, six heures et plus par jour, parce qu'on les voit parfois en petite tenue à la piscine ou à la sieste en maternelle, parce qu'ils sont moins capables que les adolescents de cacher ce qui semble hors norme et inavouable dans leur situation.
Je le répète, ce qui me choque dans cette affaire, ce n'est pas tant qu'on n'ait pas interné cette femme de force, je ne réclame pas qu'on l'attache sur une chaise pour lui faire prendre ses médicaments avec un entonnoir, ce que je conteste c'est qu'on ait laissé une enfant de grande section aux mains d'une femme qu'on SAVAIT dangereuse. Ce que je voulais souligner en citant l'incident -moins grave quant aux conséquences, mais tout aussi grave sur le plan des enjeux, si on y réfléchit- qui s'est passé dans la même école , c'est que le fait qu'il s'écoule autant de temps entre un signalement et les premières actions met les enfants en danger ... et aussi les personnels responsables du signalement. Je comprends bien qu'il faille vérifier, il n'est pas question de séparer des familles manu militari sur la base d'un simple soupçon, mais là, c'est vraiment vraiment trop long. Dans tous les sens d'ailleurs, je pense à un cas récent où une famille a amené un bébé à l'hôpital avec des fractures, on les a soupçonnés de maltraitances, on leur a retiré le bébé -ce qui peut se concevoir- on a finalement mis en évidence un syndrome d'Ehler-Danlos qui expliquait les fractures, mais il a fallu encore beaucoup de temps pour qu'ils récupèrent leur bébé. Pendant que d'autres enfants réellement maltraités sont rendus à leurs parents après une hospitalisation bâclée (c'est une des meilleurs "armes" qu'on ait pour faire avancer les choses plus rapidement : appeler le 15 parce que l'enfant a des douleurs et "profiter" du départ de l'enfant à l'hôpital pour espérer qu'on verra quelque chose. Mais en même temps on n'a pas le droit de faire partir un enfant avec le SAMU sans prévenir les parents, on s'arrange pour les prévenir sans leur donner le temps d'arriver avant le départ du fourgon, mais pour peu que ça dure des plombes aux urgences, le parent arrive, signe une décharge et repart avec le gamin sans qu'il ait été vu. Et parfois aussi, les médecins passent à côté ... ce qui est encore plus grave que le dossier qui reste en souffrance. C'est une des raisons de la fin tragique de la petite Marina elle eu droit à tout : les sévices parentaux, le dysfonctionnement administratif ET le médecin qui la laisse repartir.
Donc trois vœux dans le désordre :
- qu'on donne plus de moyens aux services sociaux et à la PJJ
- qu'on arrive à vaincre le terrible tabou de la maladie mentale dans notre pays, le refus a priori de cette option en disant "je ne suis, il n'est pas fou". Surtout que "fou" ne veut rien dire, mais a une place terrible dans l'imaginaire collectif.
- que la psychiatrie cesse d'être une parente pauvre de la médecine ( la pédopsychiatrie étant la parente pauvre de la psychiatrie des adultes...)
D'ailleurs je ne vais même pas aborder ce sujet, sur lequel je ne suis pas compétente. Je vais en rester à la question -que je connais mieux, hélas, pour la voir quotidiennement- des innombrables gamins qu'on laisse en connaissance de cause sous la responsabilité de parents irresponsables (au sens juridique du terme), toxiques ou violents. Pour lesquels on entasse des montagnes de paperasse sans effets ni suite, souvent initiées par les enseignants, et majoritairement dans le premier degré. Pas parce que nous sommes plus dévoués, mais parce que nous voyons moins d'enfants que vous, plus longtemps, six heures et plus par jour, parce qu'on les voit parfois en petite tenue à la piscine ou à la sieste en maternelle, parce qu'ils sont moins capables que les adolescents de cacher ce qui semble hors norme et inavouable dans leur situation.
Je le répète, ce qui me choque dans cette affaire, ce n'est pas tant qu'on n'ait pas interné cette femme de force, je ne réclame pas qu'on l'attache sur une chaise pour lui faire prendre ses médicaments avec un entonnoir, ce que je conteste c'est qu'on ait laissé une enfant de grande section aux mains d'une femme qu'on SAVAIT dangereuse. Ce que je voulais souligner en citant l'incident -moins grave quant aux conséquences, mais tout aussi grave sur le plan des enjeux, si on y réfléchit- qui s'est passé dans la même école , c'est que le fait qu'il s'écoule autant de temps entre un signalement et les premières actions met les enfants en danger ... et aussi les personnels responsables du signalement. Je comprends bien qu'il faille vérifier, il n'est pas question de séparer des familles manu militari sur la base d'un simple soupçon, mais là, c'est vraiment vraiment trop long. Dans tous les sens d'ailleurs, je pense à un cas récent où une famille a amené un bébé à l'hôpital avec des fractures, on les a soupçonnés de maltraitances, on leur a retiré le bébé -ce qui peut se concevoir- on a finalement mis en évidence un syndrome d'Ehler-Danlos qui expliquait les fractures, mais il a fallu encore beaucoup de temps pour qu'ils récupèrent leur bébé. Pendant que d'autres enfants réellement maltraités sont rendus à leurs parents après une hospitalisation bâclée (c'est une des meilleurs "armes" qu'on ait pour faire avancer les choses plus rapidement : appeler le 15 parce que l'enfant a des douleurs et "profiter" du départ de l'enfant à l'hôpital pour espérer qu'on verra quelque chose. Mais en même temps on n'a pas le droit de faire partir un enfant avec le SAMU sans prévenir les parents, on s'arrange pour les prévenir sans leur donner le temps d'arriver avant le départ du fourgon, mais pour peu que ça dure des plombes aux urgences, le parent arrive, signe une décharge et repart avec le gamin sans qu'il ait été vu. Et parfois aussi, les médecins passent à côté ... ce qui est encore plus grave que le dossier qui reste en souffrance. C'est une des raisons de la fin tragique de la petite Marina elle eu droit à tout : les sévices parentaux, le dysfonctionnement administratif ET le médecin qui la laisse repartir.
Donc trois vœux dans le désordre :
- qu'on donne plus de moyens aux services sociaux et à la PJJ
- qu'on arrive à vaincre le terrible tabou de la maladie mentale dans notre pays, le refus a priori de cette option en disant "je ne suis, il n'est pas fou". Surtout que "fou" ne veut rien dire, mais a une place terrible dans l'imaginaire collectif.
- que la psychiatrie cesse d'être une parente pauvre de la médecine ( la pédopsychiatrie étant la parente pauvre de la psychiatrie des adultes...)
- DeliaEsprit éclairé
J'ai dû mal comprendre, mais il me semble que c'est précisément parce que son enfant allait lui être retiré que la mère s'en est pris à l'institutrice qu'elle pensait responsable du signalement.
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- Lettre ouverte d'une enseignante en hommage à l'institutrice Fabienne Calmes, poignardée à Albi.
- Albi : Najat Vallaud-Belkacem rend hommage à Fabienne Terral-Calmès.
- Les filles de Fabienne Calmès seront pupilles de la Nation.
- Est-ce qu'un hommage à Fabienne Terral-Calmès est prévu à la rentrée?
- Un an après, une pensée pour Fabienne Terral Calmès et sa famille
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