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JPhMM
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par JPhMM Lun 30 Avr - 12:38
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Isis39
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par Isis39 Lun 30 Avr - 13:44
egomet a écrit:
Philomène87 a écrit:Après, un programme, ça s'interprète.
Un cours sur la Révolution, n'aura pas le même ton s'il est fait par un professeur républicain ou par un professeur royaliste.
Et pourtant, le programme aura été respecté ("savoir situer les événements suivants", "décrire et expliquer etc etc").

Hum... oui et non. Les programmes sont encombrés de considérations diverses sur les objectifs de formation du citoyen. Il y a un risque non négligeable d'être désavoué. Ce n'est pas la même chose d'avoir une liberté de parole reconnue et de prendre sa liberté en interprétant les textes. Pour te donner un exemple frappant, c'est en Chine que j'ai eu la plus grande liberté dans mon enseignement... parce que le commissaire politique ne parlait pas dut tout français et que le doyen de la faculté ne donnait pas vraiment de consignes (seulement l'intitulé du cours).

Pour moi, un programme d'histoire bien écrit c'est un titre, une périodisation et un espace géographique. Et c'est tout.
Les guerres napoléoniennes. 1796-1815. Europe.
La Révolution. 1789-1804. France.
Ensuite, tu n'as plus qu'à préciser le type d'épreuve à l'examen: dissertation 4 heures. Et vogue la galère. Les professeurs sont assez grands pour "donner du sens" aux événements.

Pareil pour les autres matières. Les programmes devraient être factuels et tenir en une page ou deux, de manière à rester des instruments de travail. Pourquoi les professeurs ne lisent-ils pas les programmes? Parce que ceux-ci sont rédigés par des bureaucrates qui n'ont rien d'autre à faire que de lire et rédiger des rapports. C'est si difficile de faire simple!  Des programmes scolaires indépendants des politiques - Page 2 1665347707    

Il faut des précisions en histoire. La Révolution c'est des tonnes de thèmes possibles. Tu peux y passer une année. Juste un titre c'est impossible.

Et laisser les parlementaires les écrire ?! En histoire ce serait juste catastrophique.
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pailleauquebec
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par pailleauquebec Lun 30 Avr - 13:59
En mathématiques aussi des programmes en une page seraient à mon avis l'idéal.

En l'état, les programmes détaillent surtout l'ambition qu'il ne faut pas avoir : il y a des pages pour limiter, restreindre, dire ce qu'il ne faut pas faire, jusqu'où ne pas aller,...

A mon avis des titres de chapitres suivis d'une liste de notions à aborder seraient suffisants :

Par exemple :
Fractions : représentations, fractions égales, simplification, inverse, +, -, ×,  ÷, problèmes.

Nul besoin de tout le blabla qui n'est pas lu et empêche chaque enseignant de contextualiser et s'approprier le programme.
New Zealand
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par New Zealand Lun 30 Avr - 14:06
En langues (en anglais, en tout cas), les programmes sont inutilement compliqués. Une liste des thèmes, des points de grammaire et du vocabulaire/phrases à acquérir en fin de chaque cycle (voire d'année) seraient suffisant. A l'heure actuelle, la grammaire, le vocabulaire et l'approche culturelle (les thèmes, en fait) sont répétés pour les 5 activités langagières dans un tableau. Et on trouve les thèmes clairement énoncés sur une autre page. On se doute bien qu'il faut leur faire travailler les 5 activités langagières ! Bref, c'est inutilement compliqué. J'ai du créer mon propre tableau pour avoir une vue d'ensemble !
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archeboc
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par archeboc Lun 30 Avr - 21:35
egomet a écrit:C'est le problème archi-classique des prérequis, qui devrait être la base des politiques publiques. C'est un peu comme la question des standards dans l'industrie. Il en faut pour permettre le passage d'une marque à une autre, et ainsi fluidifier le marché. Pour autant, il ne faut pas que ces standards interdisent l'innovation et la liberté d'entreprendre. Même si l'on mettait les écoles en concurrence, il faudrait des programmes nationaux pour que les familles ne soient pas prisonnières de leur premier choix, et que la concurrence ne soit pas une comédie.

Ce qui est intéressant, c'est que les anglo-saxons appellent justement "standard" une forme ultra précise des pré-requis : bien plus détaillés que les programmes, sous la forme de compétences directement illustrées par des exercices types, voire avec des temps minimaux de résolution.

La forme la plus proche que nous ayons, ce sont les tests de compétence en lecture.
Mathador
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par Mathador Lun 30 Avr - 21:48
pailleauquebec a écrit:En mathématiques aussi des programmes en une page seraient à mon avis l'idéal.

En l'état, les programmes détaillent surtout l'ambition qu'il ne faut pas avoir : il y a des pages pour limiter, restreindre, dire ce qu'il ne faut pas faire, jusqu'où ne pas aller,...

A mon avis des titres de chapitres suivis d'une liste de notions à aborder seraient suffisants :

Par exemple :
Fractions : représentations, fractions égales, simplification, inverse, +, -, ×,  ÷, problèmes.

Nul besoin de tout le blabla qui n'est pas lu et empêche chaque enseignant de contextualiser et s'approprier le programme.

J'aurais tendance cependant à détailler un peu plus: par exemple, pour la résolution d'équations, spécifier si on la fait par analyse-synthèse ou par équivalences; pour la résolution de systèmes linéaires, spécifier si on la fait par combinaisons linéaires ou par substitutions, et par analyse-synthèse ou par équivalences.
Je pense également qu'il peut être intéressant de spécifier les méthodes opératoires en primaire (pour les soustractions et divisions), mais je laisserai les collègues spécialistes donner un avis mieux informé.
Au-delà du niveau de détail, pour améliorer les programmes il faudrait aussi combler les trous qui entravent leur progressivité: je citerai ici le plus béant d'entre eux, qui est celui séparant les encadrements et les divisions à quotient décimal en cycle 3 des nombres dérivés en 1ère. D'autres types de trous se présentent sous la forme d'éléments du programme que l'on doit dépasser si l'on veut correctement les expliquer, ce qui pose des problème lorsqu'on combine ça à la légende comme quoi les programmes seraient une borne supérieure des contenus à traiter: par exemple, il me semble presque impossible, avec l'expertise technique d'un lycéen moyen, d'introduire de manière satisfaisante la notion d'équation d'une courbe représentative si l'on passe pas par des équations implicites, ou du moins ayant une forme plus générale.

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pailleauquebec
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par pailleauquebec Mar 1 Mai - 8:18
Le fait de rester général permet justement de ne pas prescrire de méthode qui pourrait s'avérer dans les faits inutilisable.
Vous êtes enseignant, c'est à vous de trouver comment enseigner les systèmes d'équations par la méthode qui fonctionne dans votre cours.

De même en restant très général on permet aussi à l'enseignant de combler les manques dans les pré-requis.

Bref, il nous faut des programmes qui ne donnent pas la solution, qui donnent simplement le but à atteindre.
En faisant cela on donne la chance à l'enseignant de grandir.

En détaillant de plus en plus on a dit beaucoup de bêtises par le passé.
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par egomet Mar 1 Mai - 9:06
Isis39 a écrit:
Il faut des précisions en histoire. La Révolution c'est des tonnes de thèmes possibles. Tu peux y passer une année. Juste un titre c'est impossible.


Et alors? Les professeurs sont assez grands pour faire des choix. A part une poignée de repères chronologiques, il n'y a pas grand-chose en histoire qui constitute des prérequis incontournables, contrairement aux mathématiques. A la rigueur, tu peux ajouter quelques consignes pour que le cursus ne se bloque pas sur l'histoire bataille et la politique. Mais je pense que l'histoire, comme la littérature, est une des rares disciplines où l'on puisse accorder une large part à la curiosité des élèves et des enseignants, sans que cela se traduise par des lacunes irrécupérables. En fait, plus encore que la musique. Si tu veux vraiment apprendre la musique, tu auras besoin d'un cursus cadré à base de solfège et de musicologie. Rien de tel en histoire ou en littérature. Nous avons bien quelques outils d'analyse, mais on peut les mettre en place sur à peu près n'importe quel texte. En recherchant la variété, j'arriverai toujours à placer mes figures de style, un peu de focalisation et les règles de versification. En grammaire en revanche, c'est une autre affaire. Là, j'ai vraiment besoin d'un programme structuré (que je n'ai pas pour le coup).



Et laisser les parlementaires les écrire ?! En histoire ce serait juste catastrophique.

Vraie difficulté. C'est une catastrophe aussi si l'on confie ça à des bureaucrates déresponsabilisés. Cependant le parlement présente quelques avantages:
- les députés agissent en public, pas dans l'obscurité d'une administration anonyme,
- on pourra toujours les virer dans 5 ans,
- ils ne sont pas d'accord entre eux.


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par Invité Mar 1 Mai - 9:15
D'accord avec Isis39, en histoire il est nécessaire de préciser au moins les thèmes à l'intérieur d'une période. Les comparaisons avec les Lettres n'ont pas grand sens (il faudrait abandonner l'idée que l'histoire que l'on pratique au XXIe siècle est encore fille de la littérature). D'autre part sur une période on n'est pas censé enseigner ce que l'on veut du fait de notre idéologie mais accomplir une transposition de l'état des connaissances scientifiques du moment.
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par Elyas Mar 1 Mai - 9:15
egomet a écrit:
Isis39 a écrit:
Il faut des précisions en histoire. La Révolution c'est des tonnes de thèmes possibles. Tu peux y passer une année. Juste un titre c'est impossible.


Et alors? Les professeurs sont assez grands pour faire des choix. A part une poignée de repères chronologiques, il n'y a pas grand-chose en histoire qui constitute des prérequis incontournables, contrairement aux mathématiques. A la rigueur, tu peux ajouter quelques consignes pour que le cursus ne se bloque pas sur l'histoire bataille et la politique. Mais je pense que l'histoire, comme la littérature, est une des rares disciplines où l'on puisse accorder une large part à la curiosité des élèves et des enseignants, sans que cela se traduise par des lacunes irrécupérables. En fait, plus encore que la musique. Si tu veux vraiment apprendre la musique, tu auras besoin d'un cursus cadré à base de solfège et de musicologie. Rien de tel en histoire ou en littérature. Nous avons bien quelques outils d'analyse, mais on peut les mettre en place sur à peu près n'importe quel texte. En recherchant la variété, j'arriverai toujours à placer mes figures de style, un peu de focalisation et les règles de versification. En grammaire en revanche, c'est une autre affaire. Là, j'ai vraiment besoin d'un programme structuré (que je n'ai pas pour le coup).

Si chaque professeur enseigne la Révolution avec une approche différente, tu n'auras aucun élément pour bâtir des sujets communs ou nationaux pour vérifier les acquis des élèves. Les approches sont très nombreuses et ne traitent pas nécessairement les mêmes bornes chronologiques. Après, si tu veux te contenter des grandes dates, c'est faire un enseignement de l'histoire au rabais.

Edit : Tamerlan écrivait pendant que j'écrivais aussi. Je partage son point de vue.


Dernière édition par Elyas le Mar 1 Mai - 9:25, édité 1 fois
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par Isis39 Mar 1 Mai - 9:21
D'autant plus que l'on dispose d'un temps très restreint pour enseigner tout ce que l'on doit. Alors il faut bien des choix. Et si chaque prof fait ses choix, ce n'est pas possible. Tu ne pourras compter sur aucune base puisque chaque élève aura des bases différentes.

Et je ne trouve pas que le parlement présente des avantages pour l'écriture des programmes d'histoire. Il n'est qu'à voir ce qu'en disent les hommes politiques...
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par Invité Mar 1 Mai - 9:26
pailleauquebec a écrit:

En l'état, les programmes détaillent surtout l'ambition qu'il ne faut pas avoir : il y a des pages pour limiter, restreindre, dire ce qu'il ne faut pas faire, jusqu'où ne pas aller,...

Il faut des bornes à un programme, sinon tu te retrouves avec un truc comme ce qui a été faut en physique en 2010-2012 où, à chaque ligne tu te demandes où tu dois t'arrêter !
Et comme tu ne veux pas risquer de ne pas traiter un truc qui te semble important, tu en fais trop et tu cours après le temps et tes élèves rament car ça va trop vite.
Et quand t'es l'heureux désigné pour faire un sujet de bac, tu perds un temps fou à te demander si telle ou telle question rst bien incluse ou pas dans ces programmes non bornés...

Il faut des programmes clairs avec des limites claires du minimum et du maximum qu'un élève doit savoir.
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par Invité Mar 1 Mai - 9:31
Ceci dit l'adoption des programmes ne peut qu'être sous l'autorité du politique au sens large. Validée in fine par celui-ci. Le garde-fou réside dans un système d'écriture complexe qui met en jeu tout un tas d'influences diverses où les experts ont un rôle. Une écriture directe par les députés serait bien sûr une abomination.
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par Isis39 Mar 1 Mai - 9:36
Tamerlan a écrit:Ceci dit l'adoption des programmes ne peut qu'être sous l'autorité du politique au sens large. Validée in fine par celui-ci. Le garde-fou réside dans un système d'écriture complexe qui met en jeu tout un tas d'influences diverses où les experts ont un rôle. Une écriture directe par les députés serait bien sûr une abomination.

J'essayais d'imaginer ce que donnerait les programmes écrits par les députés. Des programmes scolaires indépendants des politiques - Page 2 999940070 affraid
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par egomet Mar 1 Mai - 9:38
Isis39 a écrit:D'autant plus que l'on dispose d'un temps très restreint pour enseigner tout ce que l'on doit. Alors il faut bien des choix. Et si chaque prof fait ses choix, ce n'est pas possible. Tu ne pourras compter sur aucune base puisque chaque élève aura des bases différentes.

Et je ne trouve pas que le parlement présente des avantages pour l'écriture des programmes d'histoire. Il n'est qu'à voir ce qu'en disent les hommes politiques...

Il y a le problème des examens, c'est vrai. Peut-être faut-il être un peu plus précis pour certaines classes. Mais peu de gens seront en difficulté pour avoir manqué un point spécifique du programme d'histoire. Pour les classes sans examen national, il n'y a pas de dommage à lâcher la bride.

Le souci avec la politique, c'est qu'on n'en sort jamais vraiment. Les commissions, les conseils supérieurs, c'est encore de la politique, mais de la politique de l'ombre. A la rigueur, ce que tu peux faire, c'est accorder le moins de pouvoir possible à l'autorité centrale et disperser le pouvoir au maximum. En l'occurrence, le maximum de dispersion possible, ce serait de laisser les professeur choisir.

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par egomet Mar 1 Mai - 9:48
Will.T a écrit:
pailleauquebec a écrit:

En l'état, les programmes détaillent surtout l'ambition qu'il ne faut pas avoir : il y a des pages pour limiter, restreindre, dire ce qu'il ne faut pas faire, jusqu'où ne pas aller,...

Il faut des bornes à un programme, sinon tu te retrouves avec un truc comme ce qui a été faut en physique en 2010-2012 où, à chaque ligne tu te demandes où tu dois t'arrêter !
Et comme tu ne veux pas risquer de ne pas traiter un truc qui te semble important, tu en fais trop et tu cours après le temps et tes élèves rament car ça va trop vite.
Et quand t'es l'heureux désigné pour faire un sujet de bac, tu perds un temps fou à te demander si telle ou telle question rst bien incluse ou pas dans ces programmes non bornés...

Il faut des programmes clairs avec des limites claires du minimum et du maximum qu'un élève doit savoir.
Je pense en effet qu'il faut distinguer dans les programmes ce qui est optionnel et ce qui est absolument obligatoire. Quand tu n'exprimes que l'obligatoire, le minimum tend à devenir un objectif inatteignable.
Cela dit, je n'aime pas les formules qui interdisent la recherche de la virtuosité. Et je n'aime pas ces tournures qui donnent l'impression qu'une curiosité hors programme est répréhensible. Je n'aime pas cette façon de réprimer les bonnes volontés, qu'on trouve un peu partout dans les programmes actuels. Peut-être que c'est une mauvaise interprétation de ma part, mais je crois que cette interprétation n'est pas si rare que ça, et s'il y a un malentendu, il serait important de le lever.

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par Invité Mar 1 Mai - 9:52
egomet a écrit:A la rigueur, ce que tu peux faire, c'est accorder le moins de pouvoir possible à l'autorité centrale et disperser le pouvoir au maximum. En l'occurrence, le maximum de dispersion possible, ce serait de laisser les professeur choisir.

Ce qu'il y a de bien avec les vrais idéologues libéraux, comme avec les purs Jacobins d'ailleurs, c'est que l'esprit de système ne déçoit jamais. Ne peut-on penser qu'entre un pouvoir qui dicte et un émiettement absolu il doit y avoir des solutions médianes, certes parfois confuses et discutables, mais qui au final aboutissent à des compromis plus satisfaisants que l'un ou l'autre?
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par pailleauquebec Mar 1 Mai - 10:19
On a des programmes de plus en plus détaillés et 10 cm de documents d'accompagnement.
Le juste milieu n'est pas d'être aussi précis.

Il peut être utile de retracer l'évolution des programmes de maths en 5e pour comprendre ce qui s'est passé.

Programmes 1957, 1982, 1985, 1997 :
http://micheldelord.info/pg-maths-5eme.pdf

programmes 2008 : (p19 à 26)
http://media.education.gouv.fr/file/special_6/52/5/Programme_math_33525.pdf

Les programmes actuels (2015) : p367 à 381
http://cache.media.education.gouv.fr/file/MEN_SPE_11/35/1/BO_SPE_11_26-11-2015_504351.pdf
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par Elyas Mar 1 Mai - 10:31
pailleauquebec a écrit:On a des programmes de plus en plus détaillés et 10 cm de documents d'accompagnement.
Le juste milieu n'est pas d'être aussi précis.

Il peut être utile de retracer l'évolution des programmes de maths en 5e pour comprendre ce qui s'est passé.

Programmes 1957, 1982, 1985, 1997 :
http://micheldelord.info/pg-maths-5eme.pdf

programmes 2008 : (p19 à 26)
http://media.education.gouv.fr/file/special_6/52/5/Programme_math_33525.pdf

Les programmes actuels (2015) : p367 à 381
http://cache.media.education.gouv.fr/file/MEN_SPE_11/35/1/BO_SPE_11_26-11-2015_504351.pdf

Compter en page est assez inopérant. Il vaut mieux compter en signes espaces comprises.
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pailleauquebec
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par pailleauquebec Mar 1 Mai - 10:44
Je ne comptais pas les pages, c'était juste pour vous permettre de ne pas perdre de temps à trouver le passage utile.

Chacun se fera son opinion.
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par egomet Mar 1 Mai - 11:09
Tamerlan a écrit:
egomet a écrit:A la rigueur, ce que tu peux faire, c'est accorder le moins de pouvoir possible à l'autorité centrale et disperser le pouvoir au maximum. En l'occurrence, le maximum de dispersion possible, ce serait de laisser les professeur choisir.

Ce qu'il y a de bien avec les vrais idéologues libéraux, comme avec les purs Jacobins d'ailleurs, c'est que l'esprit de système ne déçoit jamais. Ne peut-on penser qu'entre un pouvoir qui dicte et un émiettement absolu il doit y avoir des solutions médianes, certes parfois confuses et discutables, mais qui au final aboutissent à des compromis plus satisfaisants que l'un ou l'autre?

Oui, je me rends compte que la formule était excessive. Il faut plutôt y voir un principe par défaut qu'une règle absolue. Je crois sérieusement que c'est la contrainte qu'il faut justifier, pas la liberté. C'est un peu comme la présomption d'innocence: elle n'empêche pas de rechercher et de condamner les coupables. Mais la charge de la preuve est à l'accusation. En politique, la charge de la preuve doit être sur celui qui veut imposer une norme ou exercer un pouvoir. C'est une posture dangereuse que de dire a priori qu'il faut une norme, ou qu'il faut combler tous les "vides juridiques".
Le maximum de dispersion raisonnable n'est pas toujours de descendre jusqu'au professeur, j'en conviens. Ca dépend des matières, des niveaux, de pas mal de choses. On admettra aisément que les professeurs peuvent choisir les oeuvres en littérature, mais qu'on a besoin d'une solide coordination partout où les lacunes peuvent empêcher les apprentissages. L'échelon national est alors le plus adapté.
Il est bon, par ailleurs, d'adapter les cursus aux vœux des élèves et à leurs capacités réelles.

Il y a un certain nombre de choses que seuls les enseignants peuvent décider parce qu'ils sont les seuls à disposer des informations pertinentes. Ce n'est pas un ministre qui peut savoir si mes élèves ont besoin de redoubler une année, ou s'ils peuvent aller à l'université. Ce n'est pas un DASEN qui peut savoir combien d'élèves méritent de passer en conseil de discipline.
Pour bien me faire comprendre, c'est un peu la différence dans les armées entre le commandement par ordres et le commandement par objectifs. Avec du personnel suffisamment entraîné, il est plus efficace de donner des objectifs et de laisser les officiers sur le terrain choisir les moyens les plus adaptés aux circonstances. Quand les règles d'engagement sont trop contraignantes, de peur de dérapages qui pourraient être politiquement dangereux, ce qui se passe est le contraire de ce que l'on espère: il y a plus de bavures. L'expérience yougoslave a été très claire à cet égard. Parfois, pour bien commander, il faut apprendre à faire confiance à ses subordonnés. Cela n'empêche pas de coordonner de très vastes armées et ça ne supprime pas l'autorité. Au contraire, elle sera plus respectable si elle ne donne que des ordres nécessaires.
Dans l'enseignement, des programmes trop tatillons produisent des cours idiots et incohérents. L'absence totale de programmes produit également de l'incohérence, que ne compensent pas quelques éclairs de talent. C'est sûr que j'ai besoin de situer mon action par rapport à celle de mes collègues. J'ai besoin de savoir ce que les élèves ont appris les années précédentes et ce dont mes successeurs auront besoin pour faire leurs cours. J'ai aussi besoin de pouvoir m'adapter si les résultats que je constate ne sont pas conformes à ce qui était attendu.
Les programmes actuels réussissent le tour de force de ne pas me renseigner efficacement sur les connaissances que je suis en droit d'attendre et d'être en même temps extrêmement tatillons sur les méthodes. Je préfèrerais l'inverse.


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Ingeborg B.
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par Ingeborg B. Mar 1 Mai - 11:19
Isis39 a écrit:D'autant plus que l'on dispose d'un temps très restreint pour enseigner tout ce que l'on doit. Alors il faut bien des choix. Et si chaque prof fait ses choix, ce n'est pas possible. Tu ne pourras compter sur aucune base puisque chaque élève aura des bases différentes.

Et je ne trouve pas que le parlement présente des avantages pour l'écriture des programmes d'histoire. Il n'est qu'à voir ce qu'en disent les hommes politiques...
Il peut y avoir un juste milieu entre des programmes hyper-prescriptifs (il n'y a qu'à voir les programmes de terminale actuelles avec des indications horaires précises et des exemples imposés) et un programme qui donne confiance aux professeurs. Quand j'ai commencé, on avait tout de même une plus grande liberté dans le traitement des questions, justement parce que les programmes n'étaient pas aussi précis, ne serait-ce que pour le choix d'exemples à étudier ou pour les études de cas. Je ne parle même pas de la quasi sanctification des fiches eduscol. S'il n'y a pas de document d'accompagnement, c'est désormais panique à bord. Cela en dit long aussi sur l'évolution de la conception de notre métier.
Olympias
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par Olympias Mar 1 Mai - 11:21
La première question posée par un stagiaire : Maiiiiis, vous n'imprimez pas la fiche Eduscol ???
Et non.
Anaxagore
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par Anaxagore Mar 1 Mai - 11:22
Ingeborg B. a écrit:
Isis39 a écrit:D'autant plus que l'on dispose d'un temps très restreint pour enseigner tout ce que l'on doit. Alors il faut bien des choix. Et si chaque prof fait ses choix, ce n'est pas possible. Tu ne pourras compter sur aucune base puisque chaque élève aura des bases différentes.

Et je ne trouve pas que le parlement présente des avantages pour l'écriture des programmes d'histoire. Il n'est qu'à voir ce qu'en disent les hommes politiques...
Il peut y avoir un juste milieu entre des programmes hyper-prescriptifs (il n'y a qu'à voir les programmes de terminale actuelles avec des indications horaires précises et des exemples imposés) et un programme qui donne confiance aux professeurs. Quand j'ai commencé, on avait tout de même une plus grande liberté dans le traitement des questions, justement parce que les programmes n'étaient pas aussi précis, ne serait-ce que pour le choix d'exemples à étudier ou pour les études de cas. Je ne parle même pas de la quasi sanctification des fiches eduscol. S'il n'y a pas de document d'accompagnement, c'est désormais panique à bord. Cela en dit long aussi sur l'évolution de la conception de notre métier.

Absolument.

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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne

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par Ingeborg B. Mar 1 Mai - 11:29
Olympias a écrit:La première question posée par un stagiaire : Maiiiiis, vous n'imprimez pas la fiche Eduscol ???
Et non.
Quand tu vois l'indigence de certaines de ces fiches avec une bibliographie qui ignore 20 ans de recherche ou se transforment en un résumé à la hache et caricatural de la recherche. Je pense à celles sur les deux guerres mondiales (avec une interprétation du concept de guerre totale qui fait hurler les historiens les plus sérieux) et celle sur les régimes totalitaires.
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par Isis39 Mar 1 Mai - 11:30
Ingeborg B. a écrit:
Isis39 a écrit:D'autant plus que l'on dispose d'un temps très restreint pour enseigner tout ce que l'on doit. Alors il faut bien des choix. Et si chaque prof fait ses choix, ce n'est pas possible. Tu ne pourras compter sur aucune base puisque chaque élève aura des bases différentes.

Et je ne trouve pas que le parlement présente des avantages pour l'écriture des programmes d'histoire. Il n'est qu'à voir ce qu'en disent les hommes politiques...
Il peut y avoir un juste milieu entre des programmes hyper-prescriptifs (il n'y a qu'à voir les programmes de terminale actuelles avec des indications horaires précises et des exemples imposés) et un programme qui donne confiance aux professeurs. Quand j'ai commencé, on avait tout de même une plus grande liberté dans le traitement des questions, justement parce que les programmes n'étaient pas aussi précis, ne serait-ce que pour le choix d'exemples à étudier ou pour les études de cas. Je ne parle même pas de la quasi sanctification des fiches eduscol. S'il n'y a pas de document d'accompagnement, c'est désormais panique à bord. Cela en dit long aussi sur l'évolution de la conception de notre métier.

Les nouveaux programmes du collège nous laissent désormais le choix. Parce que effectivement c'était très pénible.
Les fiches eduscol ne devraient pas exister. Les jeunes collègues s'y réfèrent comme le Saint Graal.
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