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- Patoche2024Niveau 1
Bonjour,
Tout nouveau sur ce site que je lis depuis des mois, car j'y trouve de bonnes infos sur le métier d'enseignant.
Oui, les reconversions sont possibles et de plus en plus en réalité.
Le monde dans lequel j'évolue accueille des anciens enseignants et nous comprenons bien d'où ils viennent.
Tout nouveau sur ce site que je lis depuis des mois, car j'y trouve de bonnes infos sur le métier d'enseignant.
Oui, les reconversions sont possibles et de plus en plus en réalité.
Le monde dans lequel j'évolue accueille des anciens enseignants et nous comprenons bien d'où ils viennent.
- AcamilleNiveau 4
Le secteur culturel et la fonction publique territoriale payent mal je trouve. C'est du boulot de A mais qu'on ne veut pas rémunérer. Si tu veux bien Jenny, j'aurais quelques questions en MP.
- AcamilleNiveau 4
Eh bien me voilà convoquée pour un poste d'attaché territorial dans un service culturel pour la métropole de chez moi. Et un autre entretien pour un poste de coordinateur culturel. Je suis contente mais je ne sais pas trop par quel bout préparer les entretiens qui auront lieu dans moins de 10 jours. Boulot de dingue à la médiathèque, ou vais-je trouver le temps ? Enfin les choses avancent, c'est bien...
- JennyMédiateur
Bravo ! Deux entretiens, c’est déjà bon signe.
Je croise les doigts pour toi.
Je croise les doigts pour toi.
- ChoubidouhNiveau 8
Petite stat encourageante. 45% des détachés dans l’inspection du travail viennent de l’EN (je n’ai vu que des enseignants venant de ce ministère). Selon les années, cela fait entre 5 et 25 postes récupérés par des enseignants.
Bon, un bon nombre (autour de 30%) repartent ailleurs quand ils voient les conditions de travail, mais bon …
Bon, un bon nombre (autour de 30%) repartent ailleurs quand ils voient les conditions de travail, mais bon …
- AcamilleNiveau 4
Pfiou, entretien passé et assez calamiteux je dois dire. Je ne connaissais que le fonctionnement pour la culture de la métropole et on m'a cuisiné sur le reste. Et le poste concerne les 92 communes du territoire, je connais bien les 6 communes du mien mais peu les autres. Bref, c'était hors de portée, je pense que le poste est calibré pour un agent en interne pur administratif. Je table sur des entretiens en B pour la suite, peut-être plus accessible mais il y en a peu...
- luna lovegoodNiveau 3
Bonjour,
Je me suis reconvertie en tant qu'inspectrice du travail après une carrière de 11 ans comme enseignante de lettres classiques, dont quelques années en tant que contractuelle. J’étais échelon 6 sur la grille des certifiés et je n'avais aucune connaissance préalable en droit. Pour accéder à ce poste, j’ai postulé à un détachement, une procédure qui comprend une sélection sur dossier (CV et lettre de motivation) suivie d’un entretien oral (au mois d'avril pour une intégration à la fin du mois de septembre).
Une fois le détachement obtenu, j’ai intégré l’INTEFP (Institut National du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle). Contrairement aux inspecteurs stagiaires issus des concours externes ou internes, qui suivent une formation de 18 mois, les inspecteurs du travail détachés (ITD) bénéficient d’une formation de 9 mois en alternance entre l’école et leur futur poste. De plus, contrairement aux inspecteurs stagiaires, les ITD choisissent eux-mêmes le poste pour lequel ils postulent.
La formation se déroule dans plusieurs CIF (Centres Interrégionaux de Formation), et chaque stagiaire postule en fonction de sa localisation. Elle commence le lundi après-midi et se termine le vendredi à 12h, afin de permettre aux stagiaires de prendre en compte le temps de trajet. Les cours commencent à 9h et finissent à 16h30. Ils sont accès sur le droit du travail, sur la rédaction administrative etc. Les stagiaires sont logés dans des hôtels trois étoiles, offrant des chambres avec cuisine, ce qui permet à ceux qui préfèrent ne pas manger au restaurant tous les soirs de préparer leurs repas. La cantine administrative est également disponible pour les repas de midi. En tant que stagiaire, nous avons la possibilité de réserver nos billets de transport (train ou avion) via une application, sans avoir à avancer les frais, contrairement aux corrections des examens du bac ou du brevet où il faut patienter plusieurs mois pour être remboursé.
Après la formation, j’ai pris mes fonctions d'inspectrice du travail. J’ai choisi cette voie car je souhaitais exercer un métier où je pourrais être utile aux salariés. Je voulais aussi avoir des missions diverses pour ne pas m'ennuyer.
Le soutien et la médiation sont des éléments fondamentaux de mon travail. Je recherchais également un poste qui me permettrait de conserver une certaine indépendance tout en impliquant beaucoup de rédaction notamment dans les domaines juridiques et financiers.
En termes de conditions de travail, je bénéficie désormais de plusieurs avantages. Mon ancienneté a été intégralement prise en compte, ce qui me place à l’échelon 4 de l'inspection du travail (indice 513), pour un salaire net de 2 750 euros par mois après impôts (je touchais environ 2000euros en tant qu'enseignante avec l'isoe), sans supplément familial, car je n’ai pas d’enfants. Il existe aussi des primes annuelles, telles que le CIA (Complément Individuel Annuel).
Je bénéficie aussi de deux jours de télétravail par semaine, d'un ordinateur et d'un téléphone professionnels, ainsi que d’un parc de voitures de service pour mes déplacements professionnels. Les repas lors de ces déplacements sont désormais remboursés sur la base de 20 euros par jour, indépendamment de ce que je consomme.
Concernant l'organisation de mes journées, je consacre généralement deux jours sur le terrain à contrôler les entreprises (selon mes envies), rencontrer les salariés ou me rendre au tribunal pour témoigner au sujet des procès-verbaux que j’ai rédigés. Je passe également deux jours chez moi pour la rédaction, notamment les suites des contrôles effectués, et une journée au bureau pour me coordonner avec ma secrétaire concernant le courrier, les auditions pénales et les échéances à venir.
Pour ce qui est des vacances : j’ai droit à 25 jours de congés annuels et 20 jours de RTT que je peux prendre quand je le veux (notamment en dehors des vacances scolaires, ce qui me permet de bénéficier de tarifs plus avantageux). Les vacances sont également moins nécessaires car je me sens beaucoup moins fatiguée à la fin de chaque période de travail. Il existe aussi des repos récupérateurs selon le nombre d'heures effectuées.
Cependant, il y a quelques aspects négatifs dans ce métier. Tout d’abord, mon chef, le RUC (Responsable d’Unité de Contrôle), ne peut pas me dire comment accomplir mon travail, ni quelle entreprise contrôler, ni quelle suite donner à mes contrôles (amendes, PV), mais c'est lui qui valide mon niveau de prime. Cette relation demande donc de la diplomatie.
Un autre point difficile à gérer : l’inspecteur du travail est systématiquement appelé en cas d’accident du travail grave ou mortel, ce qui peut être extrêmement difficile psychologiquement à vivre.
Certains contrôles peuvent s'effectuer de nuit ou le week-end (c'est très rare). Cela donne droit à une bonification du temps de travail et donc à des congés récupérateurs.
Un inspecteur du travail a beaucoup de responsabilités et prend des décisions juridiques qui influent grandement dans la vie des gens (notamment pour les décisions de licenciement de salariés protégés). Il faut en avoir conscience avant de s'engager dans cette voie.
Concernant les perspectives de carrière, il est possible de devenir directeur adjoint du travail après au moins cinq ans d'ancienneté et l’obtention de l’échelon 5. De plus, les passerelles vers d’autres ministères sont beaucoup plus fluides. J’ai d’ailleurs un collègue qui vient de partir au ministère du Logement. Cela ouvre de nombreuses possibilités de mobilité.
Il existe aussi des spécialités à l'inspection du travail : agriculture, transport (aérien, ferroviaire etc.), Uracti (travail dissimulé, traite des êtres humains). Actuellement, je suis sur un poste "généraliste" donc je ne m'occupe pas des entreprises qui entrent dans le champ de compétence de ces spécialités.
En ce qui concerne les mutations, il n'y a pas de système de points. Chaque inspecteur postule où il a envie d'aller et il est ensuite reçu pour un entretien. Avec les nombreux départs en retraite de ces dernières années, il y a des postes à peu près partout. Je viens d'ailleurs de demander un poste dans ma région d'origine (côtes atlantiques). Il m'aurait été impossible, en restant enseignante, de rentrer chez moi.
Pour conclure ce long message un peu décousu : je ne pense pas revenir à l'éducation nationale. Certes, parfois, les élèves me manquent, mais j’ai choisi ma sérénité et mon confort. Je ne sais pas si le détachement sera à nouveau proposé cette année mais, si c'est le cas, la procédure sera en ligne vers la fin du mois de février sur le site du ministère du travail.
Je me suis reconvertie en tant qu'inspectrice du travail après une carrière de 11 ans comme enseignante de lettres classiques, dont quelques années en tant que contractuelle. J’étais échelon 6 sur la grille des certifiés et je n'avais aucune connaissance préalable en droit. Pour accéder à ce poste, j’ai postulé à un détachement, une procédure qui comprend une sélection sur dossier (CV et lettre de motivation) suivie d’un entretien oral (au mois d'avril pour une intégration à la fin du mois de septembre).
Une fois le détachement obtenu, j’ai intégré l’INTEFP (Institut National du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle). Contrairement aux inspecteurs stagiaires issus des concours externes ou internes, qui suivent une formation de 18 mois, les inspecteurs du travail détachés (ITD) bénéficient d’une formation de 9 mois en alternance entre l’école et leur futur poste. De plus, contrairement aux inspecteurs stagiaires, les ITD choisissent eux-mêmes le poste pour lequel ils postulent.
La formation se déroule dans plusieurs CIF (Centres Interrégionaux de Formation), et chaque stagiaire postule en fonction de sa localisation. Elle commence le lundi après-midi et se termine le vendredi à 12h, afin de permettre aux stagiaires de prendre en compte le temps de trajet. Les cours commencent à 9h et finissent à 16h30. Ils sont accès sur le droit du travail, sur la rédaction administrative etc. Les stagiaires sont logés dans des hôtels trois étoiles, offrant des chambres avec cuisine, ce qui permet à ceux qui préfèrent ne pas manger au restaurant tous les soirs de préparer leurs repas. La cantine administrative est également disponible pour les repas de midi. En tant que stagiaire, nous avons la possibilité de réserver nos billets de transport (train ou avion) via une application, sans avoir à avancer les frais, contrairement aux corrections des examens du bac ou du brevet où il faut patienter plusieurs mois pour être remboursé.
Après la formation, j’ai pris mes fonctions d'inspectrice du travail. J’ai choisi cette voie car je souhaitais exercer un métier où je pourrais être utile aux salariés. Je voulais aussi avoir des missions diverses pour ne pas m'ennuyer.
Le soutien et la médiation sont des éléments fondamentaux de mon travail. Je recherchais également un poste qui me permettrait de conserver une certaine indépendance tout en impliquant beaucoup de rédaction notamment dans les domaines juridiques et financiers.
En termes de conditions de travail, je bénéficie désormais de plusieurs avantages. Mon ancienneté a été intégralement prise en compte, ce qui me place à l’échelon 4 de l'inspection du travail (indice 513), pour un salaire net de 2 750 euros par mois après impôts (je touchais environ 2000euros en tant qu'enseignante avec l'isoe), sans supplément familial, car je n’ai pas d’enfants. Il existe aussi des primes annuelles, telles que le CIA (Complément Individuel Annuel).
Je bénéficie aussi de deux jours de télétravail par semaine, d'un ordinateur et d'un téléphone professionnels, ainsi que d’un parc de voitures de service pour mes déplacements professionnels. Les repas lors de ces déplacements sont désormais remboursés sur la base de 20 euros par jour, indépendamment de ce que je consomme.
Concernant l'organisation de mes journées, je consacre généralement deux jours sur le terrain à contrôler les entreprises (selon mes envies), rencontrer les salariés ou me rendre au tribunal pour témoigner au sujet des procès-verbaux que j’ai rédigés. Je passe également deux jours chez moi pour la rédaction, notamment les suites des contrôles effectués, et une journée au bureau pour me coordonner avec ma secrétaire concernant le courrier, les auditions pénales et les échéances à venir.
Pour ce qui est des vacances : j’ai droit à 25 jours de congés annuels et 20 jours de RTT que je peux prendre quand je le veux (notamment en dehors des vacances scolaires, ce qui me permet de bénéficier de tarifs plus avantageux). Les vacances sont également moins nécessaires car je me sens beaucoup moins fatiguée à la fin de chaque période de travail. Il existe aussi des repos récupérateurs selon le nombre d'heures effectuées.
Cependant, il y a quelques aspects négatifs dans ce métier. Tout d’abord, mon chef, le RUC (Responsable d’Unité de Contrôle), ne peut pas me dire comment accomplir mon travail, ni quelle entreprise contrôler, ni quelle suite donner à mes contrôles (amendes, PV), mais c'est lui qui valide mon niveau de prime. Cette relation demande donc de la diplomatie.
Un autre point difficile à gérer : l’inspecteur du travail est systématiquement appelé en cas d’accident du travail grave ou mortel, ce qui peut être extrêmement difficile psychologiquement à vivre.
Certains contrôles peuvent s'effectuer de nuit ou le week-end (c'est très rare). Cela donne droit à une bonification du temps de travail et donc à des congés récupérateurs.
Un inspecteur du travail a beaucoup de responsabilités et prend des décisions juridiques qui influent grandement dans la vie des gens (notamment pour les décisions de licenciement de salariés protégés). Il faut en avoir conscience avant de s'engager dans cette voie.
Concernant les perspectives de carrière, il est possible de devenir directeur adjoint du travail après au moins cinq ans d'ancienneté et l’obtention de l’échelon 5. De plus, les passerelles vers d’autres ministères sont beaucoup plus fluides. J’ai d’ailleurs un collègue qui vient de partir au ministère du Logement. Cela ouvre de nombreuses possibilités de mobilité.
Il existe aussi des spécialités à l'inspection du travail : agriculture, transport (aérien, ferroviaire etc.), Uracti (travail dissimulé, traite des êtres humains). Actuellement, je suis sur un poste "généraliste" donc je ne m'occupe pas des entreprises qui entrent dans le champ de compétence de ces spécialités.
En ce qui concerne les mutations, il n'y a pas de système de points. Chaque inspecteur postule où il a envie d'aller et il est ensuite reçu pour un entretien. Avec les nombreux départs en retraite de ces dernières années, il y a des postes à peu près partout. Je viens d'ailleurs de demander un poste dans ma région d'origine (côtes atlantiques). Il m'aurait été impossible, en restant enseignante, de rentrer chez moi.
Pour conclure ce long message un peu décousu : je ne pense pas revenir à l'éducation nationale. Certes, parfois, les élèves me manquent, mais j’ai choisi ma sérénité et mon confort. Je ne sais pas si le détachement sera à nouveau proposé cette année mais, si c'est le cas, la procédure sera en ligne vers la fin du mois de février sur le site du ministère du travail.
- LemmyKFidèle du forum
Témoignage très intéressant!luna lovegood a écrit:Bonjour,
Je me suis reconvertie en tant qu'inspectrice du travail après une carrière de 11 ans comme enseignante de lettres classiques, dont quelques années en tant que contractuelle. J’étais échelon 6 sur la grille des certifiés et je n'avais aucune connaissance préalable en droit. Pour accéder à ce poste, j’ai postulé à un détachement, une procédure qui comprend une sélection sur dossier (CV et lettre de motivation) suivie d’un entretien oral (au mois d'avril pour une intégration à la fin du mois de septembre).
Une fois le détachement obtenu, j’ai intégré l’INTEFP (Institut National du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle). Contrairement aux inspecteurs stagiaires issus des concours externes ou internes, qui suivent une formation de 18 mois, les inspecteurs du travail détachés (ITD) bénéficient d’une formation de 9 mois en alternance entre l’école et leur futur poste. De plus, contrairement aux inspecteurs stagiaires, les ITD choisissent eux-mêmes le poste pour lequel ils postulent.
La formation se déroule dans plusieurs CIF (Centres Interrégionaux de Formation), et chaque stagiaire postule en fonction de sa localisation. Elle commence le lundi après-midi et se termine le vendredi à 12h, afin de permettre aux stagiaires de prendre en compte le temps de trajet. Les cours commencent à 9h et finissent à 16h30. Ils sont accès sur le droit du travail, sur la rédaction administrative etc. Les stagiaires sont logés dans des hôtels trois étoiles, offrant des chambres avec cuisine, ce qui permet à ceux qui préfèrent ne pas manger au restaurant tous les soirs de préparer leurs repas. La cantine administrative est également disponible pour les repas de midi. En tant que stagiaire, nous avons la possibilité de réserver nos billets de transport (train ou avion) via une application, sans avoir à avancer les frais, contrairement aux corrections des examens du bac ou du brevet où il faut patienter plusieurs mois pour être remboursé.
Après la formation, j’ai pris mes fonctions d'inspectrice du travail. J’ai choisi cette voie car je souhaitais exercer un métier où je pourrais être utile aux salariés. Je voulais aussi avoir des missions diverses pour ne pas m'ennuyer.
Le soutien et la médiation sont des éléments fondamentaux de mon travail. Je recherchais également un poste qui me permettrait de conserver une certaine indépendance tout en impliquant beaucoup de rédaction notamment dans les domaines juridiques et financiers.
En termes de conditions de travail, je bénéficie désormais de plusieurs avantages. Mon ancienneté a été intégralement prise en compte, ce qui me place à l’échelon 4 de l'inspection du travail (indice 513), pour un salaire net de 2 750 euros par mois après impôts (je touchais environ 2000euros en tant qu'enseignante avec l'isoe), sans supplément familial, car je n’ai pas d’enfants. Il existe aussi des primes annuelles, telles que le CIA (Complément Individuel Annuel).
Je bénéficie aussi de deux jours de télétravail par semaine, d'un ordinateur et d'un téléphone professionnels, ainsi que d’un parc de voitures de service pour mes déplacements professionnels. Les repas lors de ces déplacements sont désormais remboursés sur la base de 20 euros par jour, indépendamment de ce que je consomme.
Concernant l'organisation de mes journées, je consacre généralement deux jours sur le terrain à contrôler les entreprises (selon mes envies), rencontrer les salariés ou me rendre au tribunal pour témoigner au sujet des procès-verbaux que j’ai rédigés. Je passe également deux jours chez moi pour la rédaction, notamment les suites des contrôles effectués, et une journée au bureau pour me coordonner avec ma secrétaire concernant le courrier, les auditions pénales et les échéances à venir.
Pour ce qui est des vacances : j’ai droit à 25 jours de congés annuels et 20 jours de RTT que je peux prendre quand je le veux (notamment en dehors des vacances scolaires, ce qui me permet de bénéficier de tarifs plus avantageux). Les vacances sont également moins nécessaires car je me sens beaucoup moins fatiguée à la fin de chaque période de travail. Il existe aussi des repos récupérateurs selon le nombre d'heures effectuées.
Cependant, il y a quelques aspects négatifs dans ce métier. Tout d’abord, mon chef, le RUC (Responsable d’Unité de Contrôle), ne peut pas me dire comment accomplir mon travail, ni quelle entreprise contrôler, ni quelle suite donner à mes contrôles (amendes, PV), mais c'est lui qui valide mon niveau de prime. Cette relation demande donc de la diplomatie.
Un autre point difficile à gérer : l’inspecteur du travail est systématiquement appelé en cas d’accident du travail grave ou mortel, ce qui peut être extrêmement difficile psychologiquement à vivre.
Certains contrôles peuvent s'effectuer de nuit ou le week-end (c'est très rare). Cela donne droit à une bonification du temps de travail et donc à des congés récupérateurs.
Un inspecteur du travail a beaucoup de responsabilités et prend des décisions juridiques qui influent grandement dans la vie des gens (notamment pour les décisions de licenciement de salariés protégés). Il faut en avoir conscience avant de s'engager dans cette voie.
Concernant les perspectives de carrière, il est possible de devenir directeur adjoint du travail après au moins cinq ans d'ancienneté et l’obtention de l’échelon 5. De plus, les passerelles vers d’autres ministères sont beaucoup plus fluides. J’ai d’ailleurs un collègue qui vient de partir au ministère du Logement. Cela ouvre de nombreuses possibilités de mobilité.
Il existe aussi des spécialités à l'inspection du travail : agriculture, transport (aérien, ferroviaire etc.), Uracti (travail dissimulé, traite des êtres humains). Actuellement, je suis sur un poste "généraliste" donc je ne m'occupe pas des entreprises qui entrent dans le champ de compétence de ces spécialités.
En ce qui concerne les mutations, il n'y a pas de système de points. Chaque inspecteur postule où il a envie d'aller et il est ensuite reçu pour un entretien. Avec les nombreux départs en retraite de ces dernières années, il y a des postes à peu près partout. Je viens d'ailleurs de demander un poste dans ma région d'origine (côtes atlantiques). Il m'aurait été impossible, en restant enseignante, de rentrer chez moi.
Pour conclure ce long message un peu décousu : je ne pense pas revenir à l'éducation nationale. Certes, parfois, les élèves me manquent, mais j’ai choisi ma sérénité et mon confort. Je ne sais pas si le détachement sera à nouveau proposé cette année mais, si c'est le cas, la procédure sera en ligne vers la fin du mois de février sur le site du ministère du travail.
- M le MauditNiveau 9
Mon ancienneté a été intégralement prise en compte, ce qui me place à l’échelon 4 de l'inspection du travail (indice 513), pour un salaire net de 2 750 euros par mois après impôts
Indice 513 avec 2750 euros après impôt ? Comment c'est possible ? En gros c'est échelon 5 ou 6 hors-classe d'un certifié indice 800...
Indice 513 avec 2750 euros après impôt ? Comment c'est possible ? En gros c'est échelon 5 ou 6 hors-classe d'un certifié indice 800...
- RandoschtroumfNiveau 10
M le Maudit a écrit: Mon ancienneté a été intégralement prise en compte, ce qui me place à l’échelon 4 de l'inspection du travail (indice 513), pour un salaire net de 2 750 euros par mois après impôts
Indice 513 avec 2750 euros après impôt ? Comment c'est possible ? En gros c'est échelon 5 ou 6 hors-classe d'un certifié indice 800...
Certainement des primes!
- M le MauditNiveau 9
Randoschtroumf a écrit:M le Maudit a écrit: Mon ancienneté a été intégralement prise en compte, ce qui me place à l’échelon 4 de l'inspection du travail (indice 513), pour un salaire net de 2 750 euros par mois après impôts
Indice 513 avec 2750 euros après impôt ? Comment c'est possible ? En gros c'est échelon 5 ou 6 hors-classe d'un certifié indice 800...
Certainement des primes!
En effet a priori 6000 euros de primes par an, comme dans notre cher ministère...
- MatteoNiveau 10
L'IFSE des inspecteurs du travail commence à 12 000 euros par an en IDF, il faut ensuite ajouter un petit complément indemnitaire annuel
- luna lovegoodNiveau 3
Je suis encore un peu novice dans ce ministère, mais il existe trois groupes d'IFSE. Lorsque tu arrives en tant qu'inspecteur en détachement, tu es automatiquement placé dans le groupe le plus bas (sauf pour ceux qui arrivent d'un ministère où ils avaient déjà un IFSE).
Ensuite, après chaque entretien annuel, tu peux assez facilement négocier ton passage dans un groupe supérieur.
Ce qui est intéressant, c'est qu'en cas de mutation vers un autre ministère, tu conserves ton IFSE. Actuellement, je touche environ 900 € net de primes mensuelles après impôts. À cela s'ajoutent une prime annuelle, comme le CIA, qui peut varier entre 200 € et 1 500 € net après impots (si je ne me trompe pas). Dans mon service, le CIA est versé en décembre, mais cela peut dépendre des départements.
Il y a également une prime liée au lieu de résidence : en région parisienne, par exemple, le montant est un peu plus élevé. Pour les personnes ayant des enfants, il existe aussi un supplément familial, mais celui-ci est commun à tous les ministères.
Les inspecteurs, pour la plupart, contrôlent des entreprises au moins deux jours par semaine, ce qui signifie qu'ils mangent généralement sur leur secteur de contrôle. À ce titre, on bénéficie d'un dédommagement pour les repas, qui est d'environ 40 € net par semaine (20€ net par repas). Parfois, on va au restaurant entre collègues (surtout quand nous faisons un contrôle commun) mais la plupart du temps, comme nous contrôlons seule, et pour des questions de temps, nous allons prendre un sandwich en boulangerie. Donc, il faut rajouter environ 120 net par mois à mon salaire.
Enfin, la grille des inspecteurs est un peu plus avantageuse que celle des certifiés. Personnellement, j'étais échelon 6 et j'ai été reclassée à l'échelon 4. La grille des agrégés est plus intéressantes que celle des inspecteurs de classe normale, ce n'est plus cas, une fois qu'un agent passe directeur du travail adjoint.
Je ne pense pas être une personne vénale et, bien évidemment, je n'ai pas choisi ce nouveau métier pour l'argent. Cependant, je dois reconnaître que cela a profondément transformé de nombreux aspects de ma vie.
J'aurais aimé connaître tous ces détails avant de me lancer, car les gens sont souvent discrets lorsqu'il s'agit de parler de rémunération. C'est pourquoi mon message s'attarde autant sur ces aspects pratiques.
Un dernier détail : je dois effectuer 7h40 de travail par jour. Au départ, je pensais que cela serait épuisant, car je comparais cela à 7h de cours devant des élèves. Mais en réalité, cela n’a rien à voir. Déjà, deux jours sur cinq se passent chez moi en télétravail, et deux autres sur le terrain.
De plus, les enseignants ont souvent un rapport au temps très particulier : un cours commence à 8h pile, pas à 8h10. Aujourd’hui, j’apprécie de pouvoir gérer mon temps comme je le souhaite. Par exemple, il m’arrive de ne travailler que 6h certains jours et de rattraper le reste sur d’autres semaines. Si un matin je souhaite commencer à 9h30 parce que j’ai un rendez-vous médical ou simplement parce que je n’ai pas entendu mon réveil, c’est tout à fait possible.
À noter que nous badgeons uniquement les jours de bureau ou les jours de sortie sur le terrain, mais pas en télétravail, ce qui ajoute encore plus de flexibilité. Cette organisation me convient vraiment bien.
Enfin, la partie que je préférais lorsque j’étais enseignante, c’était la préparation des cours. Je retrouve vraiment cette émulation intellectuelle dans mon nouveau métier. Il m’arrive parfois de passer des heures à faire des recherches juridiques ou à échanger avec mes collègues sur des cas inédits ou particulièrement complexes. Ces moments de réflexion et de collaboration sont parmi ceux que j’apprécie le plus.
Ensuite, après chaque entretien annuel, tu peux assez facilement négocier ton passage dans un groupe supérieur.
Ce qui est intéressant, c'est qu'en cas de mutation vers un autre ministère, tu conserves ton IFSE. Actuellement, je touche environ 900 € net de primes mensuelles après impôts. À cela s'ajoutent une prime annuelle, comme le CIA, qui peut varier entre 200 € et 1 500 € net après impots (si je ne me trompe pas). Dans mon service, le CIA est versé en décembre, mais cela peut dépendre des départements.
Il y a également une prime liée au lieu de résidence : en région parisienne, par exemple, le montant est un peu plus élevé. Pour les personnes ayant des enfants, il existe aussi un supplément familial, mais celui-ci est commun à tous les ministères.
Les inspecteurs, pour la plupart, contrôlent des entreprises au moins deux jours par semaine, ce qui signifie qu'ils mangent généralement sur leur secteur de contrôle. À ce titre, on bénéficie d'un dédommagement pour les repas, qui est d'environ 40 € net par semaine (20€ net par repas). Parfois, on va au restaurant entre collègues (surtout quand nous faisons un contrôle commun) mais la plupart du temps, comme nous contrôlons seule, et pour des questions de temps, nous allons prendre un sandwich en boulangerie. Donc, il faut rajouter environ 120 net par mois à mon salaire.
Enfin, la grille des inspecteurs est un peu plus avantageuse que celle des certifiés. Personnellement, j'étais échelon 6 et j'ai été reclassée à l'échelon 4. La grille des agrégés est plus intéressantes que celle des inspecteurs de classe normale, ce n'est plus cas, une fois qu'un agent passe directeur du travail adjoint.
Je ne pense pas être une personne vénale et, bien évidemment, je n'ai pas choisi ce nouveau métier pour l'argent. Cependant, je dois reconnaître que cela a profondément transformé de nombreux aspects de ma vie.
J'aurais aimé connaître tous ces détails avant de me lancer, car les gens sont souvent discrets lorsqu'il s'agit de parler de rémunération. C'est pourquoi mon message s'attarde autant sur ces aspects pratiques.
Un dernier détail : je dois effectuer 7h40 de travail par jour. Au départ, je pensais que cela serait épuisant, car je comparais cela à 7h de cours devant des élèves. Mais en réalité, cela n’a rien à voir. Déjà, deux jours sur cinq se passent chez moi en télétravail, et deux autres sur le terrain.
De plus, les enseignants ont souvent un rapport au temps très particulier : un cours commence à 8h pile, pas à 8h10. Aujourd’hui, j’apprécie de pouvoir gérer mon temps comme je le souhaite. Par exemple, il m’arrive de ne travailler que 6h certains jours et de rattraper le reste sur d’autres semaines. Si un matin je souhaite commencer à 9h30 parce que j’ai un rendez-vous médical ou simplement parce que je n’ai pas entendu mon réveil, c’est tout à fait possible.
À noter que nous badgeons uniquement les jours de bureau ou les jours de sortie sur le terrain, mais pas en télétravail, ce qui ajoute encore plus de flexibilité. Cette organisation me convient vraiment bien.
Enfin, la partie que je préférais lorsque j’étais enseignante, c’était la préparation des cours. Je retrouve vraiment cette émulation intellectuelle dans mon nouveau métier. Il m’arrive parfois de passer des heures à faire des recherches juridiques ou à échanger avec mes collègues sur des cas inédits ou particulièrement complexes. Ces moments de réflexion et de collaboration sont parmi ceux que j’apprécie le plus.
- PrezboGrand Maître
Merci pour ton témoignage très détaillé. Une question toutefois : est-ce que les rapports avec les entreprises que tu contrôles de peuvent pas être parfois difficiles ?
- LefterisEsprit sacré
Bravo pour ta reconversion, et tes explications pour les partants en puissance. Je constate que c'est une fois de plus une LC - discipline martyr- qui part, mais tu as hélas raison. Tu confirmes ce que j'ai souvent expliqué quand je fréquentais plus le forum, moi qui ai fait bêtement le chemin inverse (certes un peu avant les plus gros coups de massue), que la différence de traitement se situe autour de 30% entre les "vrais" catégorie A et les certifiés, entre les indemnités , les grilles indiciaires plus rapides, et les débouchés sur des grades plus intéressants.luna lovegood a écrit:Je suis encore un peu novice dans ce ministère, mais il existe trois groupes d'IFSE. Lorsque tu arrives en tant qu'inspecteur en détachement, tu es automatiquement placé dans le groupe le plus bas (sauf pour ceux qui arrivent d'un ministère où ils avaient déjà un IFSE).
Ensuite, après chaque entretien annuel, tu peux assez facilement négocier ton passage dans un groupe supérieur.
Ce qui est intéressant, c'est qu'en cas de mutation vers un autre ministère, tu conserves ton IFSE. Actuellement, je touche environ 900 € net de primes mensuelles après impôts. À cela s'ajoutent une prime annuelle, comme le CIA, qui peut varier entre 200 € et 1 500 € net après impots (si je ne me trompe pas). Dans mon service, le CIA est versé en décembre, mais cela peut dépendre des départements.
Il y a également une prime liée au lieu de résidence : en région parisienne, par exemple, le montant est un peu plus élevé. Pour les personnes ayant des enfants, il existe aussi un supplément familial, mais celui-ci est commun à tous les ministères.
Les inspecteurs, pour la plupart, contrôlent des entreprises au moins deux jours par semaine, ce qui signifie qu'ils mangent généralement sur leur secteur de contrôle. À ce titre, on bénéficie d'un dédommagement pour les repas, qui est d'environ 40 € net par semaine (20€ net par repas). Parfois, on va au restaurant entre collègues (surtout quand nous faisons un contrôle commun) mais la plupart du temps, comme nous contrôlons seule, et pour des questions de temps, nous allons prendre un sandwich en boulangerie. Donc, il faut rajouter environ 120 net par mois à mon salaire.
Enfin, la grille des inspecteurs est un peu plus avantageuse que celle des certifiés. Personnellement, j'étais échelon 6 et j'ai été reclassée à l'échelon 4. La grille des agrégés est plus intéressantes que celle des inspecteurs de classe normale, ce n'est plus cas, une fois qu'un agent passe directeur du travail adjoint.
Je ne pense pas être une personne vénale et, bien évidemment, je n'ai pas choisi ce nouveau métier pour l'argent. Cependant, je dois reconnaître que cela a profondément transformé de nombreux aspects de ma vie.
J'aurais aimé connaître tous ces détails avant de me lancer, car les gens sont souvent discrets lorsqu'il s'agit de parler de rémunération. C'est pourquoi mon message s'attarde autant sur ces aspects pratiques.
Un dernier détail : je dois effectuer 7h40 de travail par jour. Au départ, je pensais que cela serait épuisant, car je comparais cela à 7h de cours devant des élèves. Mais en réalité, cela n’a rien à voir. Déjà, deux jours sur cinq se passent chez moi en télétravail, et deux autres sur le terrain.
De plus, les enseignants ont souvent un rapport au temps très particulier : un cours commence à 8h pile, pas à 8h10. Aujourd’hui, j’apprécie de pouvoir gérer mon temps comme je le souhaite. Par exemple, il m’arrive de ne travailler que 6h certains jours et de rattraper le reste sur d’autres semaines. Si un matin je souhaite commencer à 9h30 parce que j’ai un rendez-vous médical ou simplement parce que je n’ai pas entendu mon réveil, c’est tout à fait possible.
À noter que nous badgeons uniquement les jours de bureau ou les jours de sortie sur le terrain, mais pas en télétravail, ce qui ajoute encore plus de flexibilité. Cette organisation me convient vraiment bien.
Enfin, la partie que je préférais lorsque j’étais enseignante, c’était la préparation des cours. Je retrouve vraiment cette émulation intellectuelle dans mon nouveau métier. Il m’arrive parfois de passer des heures à faire des recherches juridiques ou à échanger avec mes collègues sur des cas inédits ou particulièrement complexes. Ces moments de réflexion et de collaboration sont parmi ceux que j’apprécie le plus.
Ce n'est pas être vénal que de vouloir se loger décemment, ne pas payer ses factures avec de la "vocation", et être reconnu pour sa force de travail, dont la qualification fait partie, même pour les marxistes les plus rigoristes. D'ailleurs, j'avais un ami devenu inspecteur du travail, perdu de vue, et ce n'était pas le métier le plus avantageux, ni le plus confortable sur certains aspects. Mais comme tu l'expliques, il y a aussi le moyen de faire dans la réalité plusieurs métiers, on est moins enfermé qu'enseignant.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- luna lovegoodNiveau 3
Lefteris a écrit:
Bravo pour ta reconversion, et tes explications pour les partants en puissance. Je constate que c'est une fois de plus une LC - discipline martyr- qui part, mais tu as hélas raison. Tu confirmes ce que j'ai souvent expliqué quand je fréquentais plus le forum, moi qui ai fait bêtement le chemin inverse (certes un peu avant les plus gros coups de massue), que la différence de traitement se situe autour de 30% entre les "vrais" catégorie A et les certifiés, entre les indemnités , les grilles indiciaires plus rapides, et les débouchés sur des grades plus intéressants.
Ce n'est pas être vénal que de vouloir se loger décemment, ne pas payer ses factures avec de la "vocation", et être reconnu pour sa force de travail, dont la qualification fait partie, même pour les marxistes les plus rigoristes. D'ailleurs, j'avais un ami devenu inspecteur du travail, perdu de vue, et ce n'était pas le métier le plus avantageux, ni le plus confortable sur certains aspects. Mais comme tu l'expliques, il y a aussi le moyen de faire dans la réalité plusieurs métiers, on est moins enfermé qu'enseignant.
Merci pour ton message et tes encouragements !
Je confirme tout à fait ce que tu décris concernant les différences de traitement entre les corps de métier de la fonction publique. En tant que certifiés, nous sommes clairement les "oubliés" des avancées salariales et des perspectives de carrière, malgré des charges de travail souvent supérieures à celles des autres catégories A.
La reconversion n'est pas un reniement de ma vocation, mais un choix pragmatique : comme tu le dis, on ne paie pas ses factures avec des valeurs, et il est légitime d’aspirer à une reconnaissance à la hauteur de son investissement.
En tant qu'enseignante de lettres classiques, j’ai rencontré de nombreuses difficultés, notamment sur les mutations. C’est une discipline si peu représentée que je suis restée toute ma carrière loin de mes attaches familiales, avec, bien évidemment, aucune possibilité de retour avant la retraite. Cette précarité géographique, combinée à l’incertitude constante sur l’avenir de la discipline, rend le métier particulièrement éprouvant.
Pour autant, je garde une véritable passion pour la littérature, le latin et le grec ancien, que je cultive désormais en dehors de mon activité professionnelle. Enseigner ces matières était devenu difficile et frustrant, dans un contexte où elles sont marginalisées et souvent considérées comme de simples "variables d’ajustement".
Ce que j’apprécie dans l’inspection du travail, c’est que même au sein d’une section généraliste, il est possible de se créer sa propre spécialité. J’ai des collègues qui orientent leurs contrôles sur des thématiques précises comme les risques chimiques, d’autres sur l’amiante ou encore, pour ceux qui ont un profil plus mathématiques, sur le temps de travail et la rémunération. Les missions sont suffisamment variées pour que chacun y trouve son compte et développe une expertise personnelle.
Après, bien sûr, l’herbe est parfois encore plus verte ailleurs mais, pour ma part, j’ai l’impression d’avoir trouvé un bon équilibre.
J’admire ton choix de devenir enseignant, surtout au vu de tous les avantages que tu as dû abandonner ! Pour ma part, je ne regrette pas ma reconversion, même si je passe encore de temps en temps ici. Elle m’a permis de retrouver un équilibre et une reconnaissance professionnelle que je ne trouvais plus à l'Éducation nationale.
Edit : Moi qui devais batailler pour obtenir des recharges pour les feutres de mon tableau et voir mon quota ridicule de photocopies augmenter, j'ai été agréablement surprise à mon arrivée lorsque l'on m'a montré la réserve avec tous les équipements de travail de l'inspecteur (bottes de chantier, manteau, casque, chaussettes, etc.). Nous pouvons faire des commandes deux fois par an.
Ma secrétaire dispose également d'un placard avec des fournitures neuves pour nos besoins (crayons, cahiers, règles, ciseaux, agrafeuse, etc.). Ce sont de petites attentions, mais cela me rappelle amèrement le mauvais traitement que subissent les enseignants.
- luna lovegoodNiveau 3
Prezbo a écrit:Merci pour ton témoignage très détaillé. Une question toutefois : est-ce que les rapports avec les entreprises que tu contrôles de peuvent pas être parfois difficiles ?
Il existe différents types de contrôles effectués par l’inspection du travail, que l’on peut regrouper en deux grandes catégories : ceux que tu choisis de réaliser spontanément (environ 90 % des contrôles annuels) et ceux qui te sont imposés. Ces derniers se divisent en trois sous-groupes principaux :
1) Les contrôles suite à un accident du travail grave ou mortel :
Lorsqu’un accident grave ou mortel survient, tu dois te rendre sur place dans les plus brefs délais pour effectuer des constatations et débuter une enquête. L’objectif est de déterminer si l’accident résulte d’une faute de l’employeur.
2) Les contrôles à la demande d’un salarié :
Un salarié peut solliciter l’inspection de manière anonyme ou non. Ces signalements concernent souvent des conditions de travail indignes, du harcèlement ou des infractions graves. Si tu anticipes des tensions, tu peux demander à plusieurs collègues de t’accompagner, ce qui est une pratique courante.
3) Les contrôles dans le cadre de campagnes nationales :
Environ deux fois par an, la Direction Générale du Travail (DGT) lance des campagnes nationales ciblant un secteur particulier. Par exemple, dans une campagne BTP, on va te demander de réaliser deux contrôles de chantier sur une période d'un mois.
Un cas particulier concerne les contrôles menés dans le cadre des CODAF (Comités opérationnels départementaux anti-fraude). Ces opérations rassemblent plusieurs administrations comme l’inspection du travail, l’URSSAF et les forces de l’ordre (police ou gendarmerie). Avant chaque contrôle, une réunion est organisée pour définir les objectifs et le champ d’action de chaque service. Tu participes à des CODAF sur la base du volontariat.
Un point important : l’inspection du travail dans le cadre de ces contrôles, ne s’intéresse qu’aux l’employeurs, c’est-à-dire aux personnes qui exploitent des travailleurs.
Contrairement à la Police qui peut, dans le cadre de ses missions, arrêter les personnes sans-papiers. Cette distinction est essentielle et est toujours rappelée en amont. Généralement, l'inspection ne participe pas si cette ligne n'est pas acceptée par les forces de l'ordre. Or, l'inspection du travail a un droit d'entrée plus étendu que la police (nous pouvons accéder à toutes les entreprises de jour comme de nuit sans l'aval du procureur). Donc généralement un consensus est vite trouvé.
Enfin, depuis un incident tragique survenu au début des années 2000, où un inspecteur du travail et un agent de la MSA ont été tués en Dordogne, les mesures de sécurité ont été renforcées :
En formation, nous apprenons à adopter une posture professionnelle visant à désamorcer les tensions.
Si l’employeur devient agressif ou refuse l’accès à l'entreprise, nous ne forçons pas l’entrée. Nous pouvons appeler les forces de l’ordre pour nous accompagner, ce qui garantit la sécurité de l’intervention (et généralement ils arrivent dans les 10min).
Nous avons également la possibilité de rappeler à l’employeur qu’un outrage à agent peut entraîner une lourde amende de plusieurs milliers d’euros et une peine de prison.
Je tiens à partager une anecdote récente. Une collègue d’une autre UC (unité de contrôle) de mon département a été insultée lors d’un contrôle. Elle a immédiatement rédigé un rapport d’incident pour prévenir sa direction, qui a réagi très rapidement. En moins de 20 minutes, tous les agents du département avaient reçu un mail de leur RUC les informant de la situation.
Moins d’une heure après, le directeur départemental avait pris contact avec l’ensemble des agents pour annoncer la mise en place d’une cellule psychologique et informer qu’un procès-verbal avait été établi contre l’employeur. La collègue a également bénéficié de jours de repos supplémentaires pour se remettre.
En toute honnêteté, ayant enseigné pratiquement toute ma carrière en REP et REP+, où les insultes et menaces étaient fréquentes, j’ai été un peu surprise par cette réaction, que j’ai trouvée presque disproportionnée. Cela dit, c’est rassurant de constater que la sécurité des agents est prise au sérieux.
Pour ma part, je n’ai jamais été confrontée à un incident grave malgré les centaines de contrôles effectués jusqu’à présent. La plupart du temps, les employeurs sont très respectueux et même un peu nerveux.
- LefterisEsprit sacré
Ton message est intéressant , mais là, tu fais état d'un "ressenti" ( et tu n'as pas de "chiffres" à l'appui). Ca pourrait laisser croire qu'il y a des problèmes en REP, des élèves mal élevés, toussa. Imagine un candidat au concours qui lirait ça, hein, il se ferait des idées...luna lovegood a écrit:
En toute honnêteté, ayant enseigné pratiquement toute ma carrière en REP et REP+, où les insultes et menaces étaient fréquentes... .
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- luna lovegoodNiveau 3
Tu as raison ! Les quelques candidats restants aux concours n’ont certainement pas besoin de mes ressentis pour alimenter leurs doutes. Je vais donc m’abstenir de tout commentaire et maintenir l’illusion qu’enseigner, c’est toujours un véritable conte de fées, sans aucun risque pour l’intégrité physique de quiconque...
- LefterisEsprit sacré
Et les étoiles dans les yeux des apprenants avides de savoir, alors ! Pas la soupe à la grimace, comme les patrons maltraitants...luna lovegood a écrit:Tu as raison ! Les quelques candidats restants aux concours n’ont certainement pas besoin de mes ressentis pour alimenter leurs doutes. Je vais donc m’abstenir de tout commentaire et maintenir l’illusion qu’enseigner, c’est toujours un véritable conte de fées, sans aucun risque pour l’intégrité physique de quiconque...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- tifannyNiveau 3
luna lovegood a écrit:Tu as raison ! Les quelques candidats restants aux concours n’ont certainement pas besoin de mes ressentis pour alimenter leurs doutes. Je vais donc m’abstenir de tout commentaire et maintenir l’illusion qu’enseigner, c’est toujours un véritable conte de fées, sans aucun risque pour l’intégrité physique de quiconque...
Au contraire, j'ai beaucoup aimé ton témoignage. Moi aussi, après 10 ans d'enseignement, je quitte enfin le navire.
J'ai réussi en Octobre les IRA et j'espère, comme toi, apprécier cette nouvelle orientation professionnelle.
Je souhaite beaucoup de courage aux nouveaux professeurs. J'étais, pourtant, emplie de bonne volonté après l'obtention du concours en 2014. Mais, les conditions difficiles ont malheureusement eu raison de moi.
- zigmag17Empereur
Merci pour ton témoignage lunalovegood. Il est éclairant et instructif. Il est certain que si j'avais su en début de carrière que l'EN tournerait de cette façon je n'aurais jamais suivi cette voie. Désormais assez proche de la retraite, j'ai laissé tomber les idées de reconversion que plus jeune je n'ai pas eu le cran de concrétiser, non sans dommage parfois pour ma santé mentale ( conditions de travail pas toujours très fun) , en espérant que cette fameuse retraite me trouvera encore dans une forme physique et psychique suffisantes pour profiter de la liberté retrouvée. Être maître de soi et de son temps est un luxe et plus je pratique ce métier plus je trouve difficile le fait de devoir sans arrêt voir son temps grignoté par ce travail de l'ombre que nous faisons constamment chez nous ( les corrections me paraissent de plus en plus insurmontables chaque année, quant aux préparations de cours parfois c'est lourd). Sans compter que si l'on y réfléchit bien, enseigner revient à faire plusieurs conférences par jour devant un public qui parfois n'a pas envie d'être là et ça demande une énergie considérable et usante à la longue . Il m'arrive d' être enthousiaste de temps en temps dans ce que je fais mais plus le temps passe et moins c'est satisfaisant globalement ( management , contraintes et perception erronée par les gens de l'extérieur de ce qu'est notre métier, assortis d'un mépris sans précédent).
Ta reconversion prouve que quand c'est bien pensé c'est faisable et gratifiant, et matériellement sans commune mesure avec ce que l'on subit. C'est encourageant je trouve. Super!!!
Ta reconversion prouve que quand c'est bien pensé c'est faisable et gratifiant, et matériellement sans commune mesure avec ce que l'on subit. C'est encourageant je trouve. Super!!!
- luna lovegoodNiveau 3
tifanny a écrit:
Au contraire, j'ai beaucoup aimé ton témoignage. Moi aussi, après 10 ans d'enseignement, je quitte enfin le navire.
J'ai réussi en Octobre les IRA et j'espère, comme toi, apprécier cette nouvelle orientation professionnelle.
Je souhaite beaucoup de courage aux nouveaux professeurs. J'étais, pourtant, emplie de bonne volonté après l'obtention du concours en 2014. Mais, les conditions difficiles ont malheureusement eu raison de moi.
Bravo pour ta réussite aux IRA, c’est une superbe opportunité ! Je te souhaite de tout cœur de t’épanouir dans cette nouvelle carrière. Les premiers temps seront peut-être déroutants, mais je suis convaincue que tu retrouveras un équilibre et un plaisir à travailler dans des conditions plus sereines.
Ton témoignage résonne avec ce que j’ai vécu. On commence souvent avec enthousiasme et un vrai désir de bien faire, mais le contexte difficile finit par épuiser même les plus motivés.
- luna lovegoodNiveau 3
zigmag17 a écrit:Merci pour ton témoignage lunalovegood. Il est éclairant et instructif. Il est certain que si j'avais su en début de carrière que l'EN tournerait de cette façon je n'aurais jamais suivi cette voie. Désormais assez proche de la retraite, j'ai laissé tomber les idées de reconversion que plus jeune je n'ai pas eu le cran de concrétiser, non sans dommage parfois pour ma santé mentale ( conditions de travail pas toujours très fun) , en espérant que cette fameuse retraite me trouvera encore dans une forme physique et psychique suffisantes pour profiter de la liberté retrouvée. Être maître de soi et de son temps est un luxe et plus je pratique ce métier plus je trouve difficile le fait de devoir sans arrêt voir son temps grignoté par ce travail de l'ombre que nous faisons constamment chez nous ( les corrections me paraissent de plus en plus insurmontables chaque année, quant aux préparations de cours parfois c'est lourd). Sans compter que si l'on y réfléchit bien, enseigner revient à faire plusieurs conférences par jour devant un public qui parfois n'a pas envie d'être là et ça demande une énergie considérable et usante à la longue . Il m'arrive d' être enthousiaste de temps en temps dans ce que je fais mais plus le temps passe et moins c'est satisfaisant globalement ( management , contraintes et perception erronée par les gens de l'extérieur de ce qu'est notre métier, assortis d'un mépris sans précédent).
Ta reconversion prouve que quand c'est bien pensé c'est faisable et gratifiant, et matériellement sans commune mesure avec ce que l'on subit. C'est encourageant je trouve. Super!!!
Merci beaucoup pour ton message, il est très poignant et reflète si bien le ressenti de nombreux enseignants. Je comprends tellement cette lassitude face à des conditions de travail qui grignotent notre temps et notre énergie. Comme tu le dis, l’investissement demandé est énorme, et le manque de reconnaissance, aussi bien de l’institution que de l’extérieur, rend la charge encore plus lourde.
Je trouve que tu as une vraie lucidité sur le métier et ses enjeux, et c’est tellement dommage que le système ne valorise pas davantage les enseignants qui donnent tant d’eux-mêmes. J’espère de tout cœur que cette retraite tant méritée te permettra de souffler et de retrouver cette liberté de temps et d’esprit !
Sache que ton parcours est inspirant, car, même si tu n’as pas sauté le pas de la reconversion, ta persévérance force le respect.
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