- Anonyme0Niveau 2
Bonjour,
Voilà, je dois passer le CAPES de LM cette année, je suis en M1 MEEF et actuellement en stage d'observation et de pratique accompagnée.
J'ai donné ce matin un premier cours, c'était la première fois pour moi et je me suis vite sentie très paniquée : le stress de la première fois, la sensation d'être "évaluée" par mon tuteur, la peur d'avoir des connaissances fragiles ou insuffisantes qui ne me permettraient pas de faire face aux éventuelles questions d'élèves...
Je pense que les élèves ont senti mon malaise, et au bout d'une quinzaine de minutes, j'ai commencé à perdre l'attention de certains. Ils notaient, mais ça bavardait d'un côté, et lorsque j'essayais de les recadrer, ils s'arrêtaient 5 secondes et reprenaient leur discussion. J'ai eu beaucoup de mal à gérer à la fois la classe et mon cours.
Je précise que je suis d'un naturel plutôt timide, mais j'ai effectué un énorme travail sur moi ces dernières années. J'ai décidé d'avoir une expérience en tant qu'AED l'année dernière pour commencer à me faire les armes comme on dit, et j'ai tiré un bilan plutôt positif ; le premier jour, j'ai eu à surveiller une étude, et je me suis fait bordéliser (pas méchamment, mais les élèves bavardaient, criaient, se levaient sans autorisation). J'ai vécu cette situation comme un véritable échec et je me suis immédiatement remise en question. Je me suis interdit de laisser arriver à nouveau une telle situation, et j'ai changé des choses dans mon attitude dès le lendemain. J'ai eu à surveiller une classe de 35 élèves pendant une heure, j'ai réussi à obtenir un silence complet et à tenir bon, mais intérieurement j'étais tout de même morte de trouille, j'avais les mains moites, le coeur qui battait vite... mais cette réussite m'a donné confiance et j'ai réussi à améliorer mon autorité de jour en jour. J'ai quand même eu affaire à des élèves plus difficiles qui ont réussi à percevoir mon manque de confiance, mais il ne m'est rien arrivé de fâcheux.
J'ai fini l'année avec un sentiment global de satisfaction, j'avais l'impression d'avoir gagné en assurance, j'avais un excellent relationnel avec les élèves et la plupart m'appréciaient.
Je ne sais pas trop ce qui s'est passé ce matin, mais je me suis sentie un peu démunie en voyant que je perdais l'attention de certains élèves, et j'ai donc vécu cette première expérience comme un échec. J'ai vraiment envie de m'améliorer et de réussir à l'avenir à tenir mes classes. Ça me semble essentiel, et je suis prête à beaucoup pour y arriver.
Tous les conseils sont les bienvenus, surtout si vous êtes déjà passés par là et que vous avez réussi, avec l'expérience, à gagner de l'autorité ! Tous les témoignages allant dans ce sens pourraient m'être utiles.
Merci d'avance et bonne soirée à vous tous.
Voilà, je dois passer le CAPES de LM cette année, je suis en M1 MEEF et actuellement en stage d'observation et de pratique accompagnée.
J'ai donné ce matin un premier cours, c'était la première fois pour moi et je me suis vite sentie très paniquée : le stress de la première fois, la sensation d'être "évaluée" par mon tuteur, la peur d'avoir des connaissances fragiles ou insuffisantes qui ne me permettraient pas de faire face aux éventuelles questions d'élèves...
Je pense que les élèves ont senti mon malaise, et au bout d'une quinzaine de minutes, j'ai commencé à perdre l'attention de certains. Ils notaient, mais ça bavardait d'un côté, et lorsque j'essayais de les recadrer, ils s'arrêtaient 5 secondes et reprenaient leur discussion. J'ai eu beaucoup de mal à gérer à la fois la classe et mon cours.
Je précise que je suis d'un naturel plutôt timide, mais j'ai effectué un énorme travail sur moi ces dernières années. J'ai décidé d'avoir une expérience en tant qu'AED l'année dernière pour commencer à me faire les armes comme on dit, et j'ai tiré un bilan plutôt positif ; le premier jour, j'ai eu à surveiller une étude, et je me suis fait bordéliser (pas méchamment, mais les élèves bavardaient, criaient, se levaient sans autorisation). J'ai vécu cette situation comme un véritable échec et je me suis immédiatement remise en question. Je me suis interdit de laisser arriver à nouveau une telle situation, et j'ai changé des choses dans mon attitude dès le lendemain. J'ai eu à surveiller une classe de 35 élèves pendant une heure, j'ai réussi à obtenir un silence complet et à tenir bon, mais intérieurement j'étais tout de même morte de trouille, j'avais les mains moites, le coeur qui battait vite... mais cette réussite m'a donné confiance et j'ai réussi à améliorer mon autorité de jour en jour. J'ai quand même eu affaire à des élèves plus difficiles qui ont réussi à percevoir mon manque de confiance, mais il ne m'est rien arrivé de fâcheux.
J'ai fini l'année avec un sentiment global de satisfaction, j'avais l'impression d'avoir gagné en assurance, j'avais un excellent relationnel avec les élèves et la plupart m'appréciaient.
Je ne sais pas trop ce qui s'est passé ce matin, mais je me suis sentie un peu démunie en voyant que je perdais l'attention de certains élèves, et j'ai donc vécu cette première expérience comme un échec. J'ai vraiment envie de m'améliorer et de réussir à l'avenir à tenir mes classes. Ça me semble essentiel, et je suis prête à beaucoup pour y arriver.
Tous les conseils sont les bienvenus, surtout si vous êtes déjà passés par là et que vous avez réussi, avec l'expérience, à gagner de l'autorité ! Tous les témoignages allant dans ce sens pourraient m'être utiles.
Merci d'avance et bonne soirée à vous tous.
- FatrasNiveau 9
Il m'a bien fallu 3 ans de métiers pour comprendre comment imposer mon autorité. Lors de ma deuxième année, certains collègues me sous-entendaient qu'il vallait mieux que je change de métier car je n'avais pas "l'autorité naturelle".J'ai entamé un master 2 à cette époque.
Lors de ma 3eme année tout s'est pourtant mis en place correctement, j'avais compris quelque chose dans la relation à mettre en place.
Mais difficile de donner des recettes... Ce qui m'a aidé : analyser les situation de pouvoir et d'autorité...lire l'art de la guerre (si ..si je vous promets)...ne pas trop faire d'activité de groupe (je n'arrive pas bien à les gérer)...Arriver à avoir une grande assurance, même quand je doute...gérer un mélange de fermeté et de douceur.
Il y a 3,4 ans, un de mes stagiaire m'a dit "c'est facile pour toi, en classe tu as l'autorité naturelle"... Comme quoi...
Lors de ma 3eme année tout s'est pourtant mis en place correctement, j'avais compris quelque chose dans la relation à mettre en place.
Mais difficile de donner des recettes... Ce qui m'a aidé : analyser les situation de pouvoir et d'autorité...lire l'art de la guerre (si ..si je vous promets)...ne pas trop faire d'activité de groupe (je n'arrive pas bien à les gérer)...Arriver à avoir une grande assurance, même quand je doute...gérer un mélange de fermeté et de douceur.
Il y a 3,4 ans, un de mes stagiaire m'a dit "c'est facile pour toi, en classe tu as l'autorité naturelle"... Comme quoi...
- IllianeExpert
C'est normal de ne pas être la reine des profs dès le premier cours, ne t'en fais pas ! Et pour ce que tu en dis, cela n'avait pas l'air d'être la catastrophe non plus : des élèves qui ne suivent pas le cours, ça arrive même aux plus chevronnés. Qu'est-ce que ton tuteur en a pensé, lui ? Sinon, première chose déjà pour ton autorité : maîtrise parfaitement ton cours. Si tu es à l'aise dans ce que tu enseignes, tu gagneras en assurance et pourras te concentrer sur la gestion de classe. Les conseils de Fatras sont également pleins de bon sens. Courage !
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Essayer d'être juste, reconnaître ses erreurs (qui n'en fait jamais !)
J'enseigne depuis 21 ans dans le même collège, j'ai eu beaucoup de mal à me positionner vis-a-vis des élèves en début de carrière.
Être sympa, mais pas trop, être ferme, mais pas trop : un équilibre fragile.
Enseigner est une science expérimentale : on se trompe, on corrige du mieux possible.
Pas de recette selon moi, contrairement aux conseils donnés par certains formateurs qui n'enseignant plus depuis des lustres.
Ayant eu : les frères et sœurs, cousins et cousines, oncle et tantes et bientôt les enfants d'anciens élèves (ça va faire tout drôle) je n'ai plus besoin de faire de discipline (ou très rarement !)
Les conseils de Fatras sont excellents.
J'enseigne depuis 21 ans dans le même collège, j'ai eu beaucoup de mal à me positionner vis-a-vis des élèves en début de carrière.
Être sympa, mais pas trop, être ferme, mais pas trop : un équilibre fragile.
Enseigner est une science expérimentale : on se trompe, on corrige du mieux possible.
Pas de recette selon moi, contrairement aux conseils donnés par certains formateurs qui n'enseignant plus depuis des lustres.
Ayant eu : les frères et sœurs, cousins et cousines, oncle et tantes et bientôt les enfants d'anciens élèves (ça va faire tout drôle) je n'ai plus besoin de faire de discipline (ou très rarement !)
Les conseils de Fatras sont excellents.
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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
Ce que je fais, je le comprends !
Tchuang Tseu
- ernyaFidèle du forum
Je ne pense pas que perdre l'attention d'élèves ait quoi que ce soit à voir avec l'autorité. Décrocher, ça nous arrive aussi dans une formation, une conférence ou autre.
Je continue pour ma part de construire mon autorité. En fonction des jours et des classes, j'ai parfois l'impression de régresser. Du coup, je vais suivre attentivement les conseils.
Je continue pour ma part de construire mon autorité. En fonction des jours et des classes, j'ai parfois l'impression de régresser. Du coup, je vais suivre attentivement les conseils.
- Monsieur_TeslaNiveau 10
Perdre l'attention de certains élèves est normal, ils ont parfois 7 heures de cours dans les pattes ...
Parfois (rarement) un élève s’endort pendant le cours, je dis aux autres de faire moins de bruit (ce n'est pas une blague)
Je ne punis pas l'élève et cela créé une connivence avec la classe ...
certains jouent en ligne jusqu'à pas d'heure ... ce sont les parents qu'il faudrait punir, pas l’élève.
Parfois (rarement) un élève s’endort pendant le cours, je dis aux autres de faire moins de bruit (ce n'est pas une blague)
Je ne punis pas l'élève et cela créé une connivence avec la classe ...
certains jouent en ligne jusqu'à pas d'heure ... ce sont les parents qu'il faudrait punir, pas l’élève.
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Tchuang Tseu
- neomathÉrudit
N'oubliez pas que vous étiez dans une situation particulièrement difficile : vous aviez sur le front une énorme étiquette marquée "stagiaire". Rien de tel pour que les élèves aient tendance à ne pas vous prendre au sérieux. Lorsque vous prendrez une classe dès le jour de la rentrée cela sera beaucoup plus facile.
- Anonyme0Niveau 2
Merci à tous pour vos conseils et vos témoignages ! Je peux donc légitimement penser qu'avec le temps et l'expérience, mon autorité se durcira ?
Mon tuteur ne m'a pas parlé de mon manque d'autorité mais plutôt de ma difficulté à gérer la panique. Selon lui, les élèves n'y ont vu que du feu mais lui qui a de l'expérience m'a dit que j'étais beaucoup trop peu sûre de moi mais c'est parce que je n'avais pas préparé correctement cette séance et nous étions tous les deux d'accord pour dire que la confiance en soi est beaucoup plus naturelle quand on connaît très bien notre sujet. J'espère que ça se passera mieux la prochaine fois, je me préparerai mieux...
Mon tuteur ne m'a pas parlé de mon manque d'autorité mais plutôt de ma difficulté à gérer la panique. Selon lui, les élèves n'y ont vu que du feu mais lui qui a de l'expérience m'a dit que j'étais beaucoup trop peu sûre de moi mais c'est parce que je n'avais pas préparé correctement cette séance et nous étions tous les deux d'accord pour dire que la confiance en soi est beaucoup plus naturelle quand on connaît très bien notre sujet. J'espère que ça se passera mieux la prochaine fois, je me préparerai mieux...
- Pat BÉrudit
Il y a un autre facteur à avoir à l'esprit : la surcharge cognitive.
Tu dois à la fois gérer ton cours (que tu fais pour la première fois donc que tu connais mal) et la classe. C'est super dur au début !
Gérer ton cours, c'est te souvenir de ce que tu as prévu exactement de faire, savoir où tu en es, ne rien oublier, avoir un oeil sur la montre, l'autre sur le tableau, le troisième sur ta fiche de préparation, et bien sûr le quatrième sur les élèves... comment ça on n'a pas 4 yeux ? Et savoir rebondir si tu finis plus vite que prévu ou savoir comment gérer si tu manques de temps pour finir.
Gérer la classe, en même temps, c'est voir qui lève le doigt, qui bavarde, retrouver leur nom éventuellement pour les interpeller, se souvenir que pour un-tel, tu lui as déjà dit tout à l'heure de se taire et que cette fois il faut prendre le carnet, qu'un autre te devait une punition, qu'un autre était absent la veille et que c'est donc normal qu'il n'ait pas fait son travail. (certes, tu n'avais pas tout ça cette fois, mais un peu!)
Avec l'expérience, tout ce qui est cours est mieux maîtrisé, tu sais exactement ce que tu as à faire, à dire, tu sais instinctivement le temps que ça va prendre, bref toute la première partie est au point, et tu peux mieux te concentrer à la gestion de classe...
Tu dois à la fois gérer ton cours (que tu fais pour la première fois donc que tu connais mal) et la classe. C'est super dur au début !
Gérer ton cours, c'est te souvenir de ce que tu as prévu exactement de faire, savoir où tu en es, ne rien oublier, avoir un oeil sur la montre, l'autre sur le tableau, le troisième sur ta fiche de préparation, et bien sûr le quatrième sur les élèves... comment ça on n'a pas 4 yeux ? Et savoir rebondir si tu finis plus vite que prévu ou savoir comment gérer si tu manques de temps pour finir.
Gérer la classe, en même temps, c'est voir qui lève le doigt, qui bavarde, retrouver leur nom éventuellement pour les interpeller, se souvenir que pour un-tel, tu lui as déjà dit tout à l'heure de se taire et que cette fois il faut prendre le carnet, qu'un autre te devait une punition, qu'un autre était absent la veille et que c'est donc normal qu'il n'ait pas fait son travail. (certes, tu n'avais pas tout ça cette fois, mais un peu!)
Avec l'expérience, tout ce qui est cours est mieux maîtrisé, tu sais exactement ce que tu as à faire, à dire, tu sais instinctivement le temps que ça va prendre, bref toute la première partie est au point, et tu peux mieux te concentrer à la gestion de classe...
- Tallulah23Niveau 7
L'autorité se construit.
Essaye d'analyser rétrospectivement les cours qui se passent mal. Tu finiras par repérer le point de rupture, le moment où le cours a basculé vers le n'importe quoi. Après quelques mois/années, tu finiras par repérer ces moments non pas a posteriori mais au moment où ils se déroulent, ce qui te permettra de mettre un stop avant que la classe ne bascule.
Pour ma part, c'est loiiin d'être parfait (je suis T2) mais j'essaye de maîtriser parfaitement mon cours, ce qui me permet d'être à l'aise et de vraiment regarder la classe pendant que je parle et pas mes notes. Je sais qu'il faut que je m'arrête de parler dès qu'il y a un bavardage, un seul, si je continue le bavardage se transforme en bavardages et le niveau sonore monte. C'est beaucoup plus facile d'arrêter un ou deux élèves que d'arrêter toute une classe. Du coup j'essaye de faire en sorte de plus arriver à ce moment où on se sent transparent, où tout le monde parle mais pas trop et où on a du mal à isoler les fautifs. Comme je suis TZR, je n'ai jamais passé plus d'un an dans un établissement mais il paraît qu'être en poste fixe aide, les élèves finissent par nous connaître et la réputation se forme.
Essaye d'analyser rétrospectivement les cours qui se passent mal. Tu finiras par repérer le point de rupture, le moment où le cours a basculé vers le n'importe quoi. Après quelques mois/années, tu finiras par repérer ces moments non pas a posteriori mais au moment où ils se déroulent, ce qui te permettra de mettre un stop avant que la classe ne bascule.
Pour ma part, c'est loiiin d'être parfait (je suis T2) mais j'essaye de maîtriser parfaitement mon cours, ce qui me permet d'être à l'aise et de vraiment regarder la classe pendant que je parle et pas mes notes. Je sais qu'il faut que je m'arrête de parler dès qu'il y a un bavardage, un seul, si je continue le bavardage se transforme en bavardages et le niveau sonore monte. C'est beaucoup plus facile d'arrêter un ou deux élèves que d'arrêter toute une classe. Du coup j'essaye de faire en sorte de plus arriver à ce moment où on se sent transparent, où tout le monde parle mais pas trop et où on a du mal à isoler les fautifs. Comme je suis TZR, je n'ai jamais passé plus d'un an dans un établissement mais il paraît qu'être en poste fixe aide, les élèves finissent par nous connaître et la réputation se forme.
- lene75Prophète
neomath a écrit:N'oubliez pas que vous étiez dans une situation particulièrement difficile : vous aviez sur le front une énorme étiquette marquée "stagiaire". Rien de tel pour que les élèves aient tendance à ne pas vous prendre au sérieux. Lorsque vous prendrez une classe dès le jour de la rentrée cela sera beaucoup plus facile.
Il me semble également que c'est en partie l'autorité du tuteur qui est en jeu dans ce genre de situation.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- AscagneGrand sage
La réputation ne joue pas forcément toujours en faveur du professeur, cependant. Elle peut être négative, et ce malgré soi et les efforts... Je suis TZR, mais on m'a remis dans le même établissement que l'an dernier et je suis perçu comme un professeur "nul" par des parents d'élèves et des élèves.les élèves finissent par nous connaître et la réputation se forme.
On peut hélas aussi très bien connaître son sujet et ne pas paraître assez confiant devant les élèves... Il y a plusieurs plans en jeu : la connaissance purement disciplinaire pour ainsi dire, la transformation et l'actualisation pédagogique, le rapport aux élèves, la gestion de classe. Bien connaître le sujet correspond au premier plan, voire aux deux premiers, n'est-ce pas ?la confiance en soi est beaucoup plus naturelle quand on connaît très bien notre sujet
Je me brise pour ma part sur les deux derniers points. Par rapport à l'an dernier (première année, après quatre ans d'enseignement en fac), je vois un tout petit peu mieux comment procéder pour la pédagogie, mais je ne crois pas avoir la patience nécessaire pour les deux derniers points.
Une petite question au passage : comment fait-on avec les classes "impossibles" ? Tous les collègues, et moi-même, avons un mal fou avec une classe de première technique ; nous en sommes à la quatrième (voire plus) exclusion temporaire d'un élève de l'établissement. Est-il vraiment envisageable d'espérer installer la moindre forme d'autorité dans ce contexte ?
- RendashBon génie
Anonyme0 a écrit:Merci à tous pour vos conseils et vos témoignages ! Je peux donc légitimement penser qu'avec le temps et l'expérience, mon autorité se durcira ?
Mon tuteur ne m'a pas parlé de mon manque d'autorité mais plutôt de ma difficulté à gérer la panique. Selon lui, les élèves n'y ont vu que du feu mais lui qui a de l'expérience m'a dit que j'étais beaucoup trop peu sûre de moi mais c'est parce que je n'avais pas préparé correctement cette séance et nous étions tous les deux d'accord pour dire que la confiance en soi est beaucoup plus naturelle quand on connaît très bien notre sujet. J'espère que ça se passera mieux la prochaine fois, je me préparerai mieux...
Sans aucun doute, oui. Plutôt qu'une "autorité", dans le cas présent, c'est une question d'assurance, qui dépend de deux choses qui se mettront en place d'elles-mêmes avec le temps :
- l'assurance due à l'expérience : tu sauras réagir à chaque situation pour l'avoir déjà vécue, et tu sauras en anticiper la plupart ;
- l'assurance due à la solidité du cours que tu donnes (anticiper les difficultés et les questions des élèves, par exemple).
Lorsque ton cours sera bien carré et que tu en maîtriseras parfaitement le déroulement, tu auras moins à te concentrer là-dessus, et donc davantage d'énergie à concentrer sur la classe.
Si tu as passé ton permis, rappelle-toi la galère au début, pour gérer à la fois le volant, les pédales, la boîte de vitesse, les rétros, les cons autour ... Et puis, à la longue, ça devient automatique
Ascagne a écrit:Une petite question au passage : comment fait-on avec les classes "impossibles" ? Tous les collègues, et moi-même, avons un mal fou avec une classe de première technique ; nous en sommes à la quatrième (voire plus) exclusion temporaire d'un élève de l'établissement. Est-il vraiment envisageable d'espérer installer la moindre forme d'autorité dans ce contexte ?
C'est précisément là qu'elle doit être installée
Mais ça se fait collectivement, à ce niveau de n'importe quoi, incluant l'ensemble de l'équipe, les CPE, et la direction. Dans ce cas, l'autorité, ça veut dire faire comprendre aux élèves que s'ils font n'importe quoi, ils se prendront un mur ... ce qui ne les empêchera pas forcément de faire n'importe quoi, mais évitera peut-être à d'autres classes de partir en sucette. Si les exclusions temporaires sont inefficaces, il faut trouver autre chose : les coincer dans le bahut sur une grande amplitude horaire peut fonctionner, par exemple. Mais il n'y a pas de recette miracle. Et puis, parfois, le temps de réaction fait qu'on ne voit les effets que l'année suivante : une classe de 4e terrible l'année dernière nous a demandé beaucoup de temps et d'énergie, mais cette année les anciens élèves de cette classe font globalement le job et ne posent pas forcément de problèmes.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- Alphonse50Niveau 1
C'est tout de même terrible, ce métier où il y a tellement de techniques à maîtriser, et où on se retrouve si facilement culpabilisé.
Déjà, si on est devant des élèves, c'est que l'autorité compétente en a décidé ainsi. Peu importe qui on est, ce qu'on a fait. On est là, donc on est la/le prof.
Ensuite, pour construire sa relation, j'ai trouvé le site "fairecours.com", qui propose une approche assez progressive, parce que comme beaucoup l'ont écrit tout ne se maîtrise pas en un jour.
Donc je suis pour que les jeunes collègues se déculpabilisent. Nous faisons comme nous le pouvons à nos débuts, la responsable, c'est l'administration qui nous a placés là avec ce niveau de formation et d'entraînement.
Déjà, si on est devant des élèves, c'est que l'autorité compétente en a décidé ainsi. Peu importe qui on est, ce qu'on a fait. On est là, donc on est la/le prof.
Ensuite, pour construire sa relation, j'ai trouvé le site "fairecours.com", qui propose une approche assez progressive, parce que comme beaucoup l'ont écrit tout ne se maîtrise pas en un jour.
Donc je suis pour que les jeunes collègues se déculpabilisent. Nous faisons comme nous le pouvons à nos débuts, la responsable, c'est l'administration qui nous a placés là avec ce niveau de formation et d'entraînement.
- InvitéInvité
Alphonse, notre nouvel ami, je crois que Danska vous a posé une question dans l'autre topic. Il serait prudent d'y répondre.
- User20159Esprit éclairé
Ascagne a écrit:Une petite question au passage : comment fait-on avec les classes "impossibles" ? Tous les collègues, et moi-même, avons un mal fou avec une classe de première technique ; nous en sommes à la quatrième (voire plus) exclusion temporaire d'un élève de l'établissement. Est-il vraiment envisageable d'espérer installer la moindre forme d'autorité dans ce contexte ?
Il y aura toujours des classes plus ou moins ingérables. Mais d'expérience beaucoup d'ingérables s'éclaircissent (sèchent les cours, s'auto-excluent, etc....) quand ils sont confrontés à un mur.
Seulement 4 exclusions temporaires d'un élève ? Dans la classe dont je suis le PP, 6 élèves ont déjà 3 exclusions temporaires ou plus, et ce n'est pas une classe "ingérable".
Rendash a écrit:Sans aucun doute, oui. Plutôt qu'une "autorité", dans le cas présent, c'est une question d'assurance, qui dépend de deux choses qui se mettront en place d'elles-mêmes avec le temps :
- l'assurance due à l'expérience : tu sauras réagir à chaque situation pour l'avoir déjà vécue, et tu sauras en anticiper la plupart ;
- l'assurance due à la solidité du cours que tu donnes (anticiper les difficultés et les questions des élèves, par exemple).
Lorsque ton cours sera bien carré et que tu en maîtriseras parfaitement le déroulement, tu auras moins à te concentrer là-dessus, et donc davantage d'énergie à concentrer sur la classe.
Je plussoie le renne.
Ne pas oublier aussi qu'enseigner est un métier de la scène : en fait on est on stage, 15h à 18h par semaine.
Et vu plus haut, oui oui, lire l'Art de la guerre et Le Prince aussi....
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