- ElyasEsprit sacré
Bonjour,
Tout le monde parle de l'article 1 mais l'article 9 va changer en profondeur le métier et les établissements.
Voici le texte :
Selon moi, ces modalités vont profondément changer les fonctionnement des établissements (les contrats d'objectifs et les projets d'établissement vont devenir cruciaux) et, en toute logique, ce fonctionnement s'insère dans un nouveau paradigme institutionnel qui ira très bien avec une nouvelle vision du recrutement et des mutations des professeurs.
Tout le monde parle de l'article 1 mais l'article 9 va changer en profondeur le métier et les établissements.
Voici le texte :
Chapitre III
L’évaluation au service de la communauté éducative
Article 9
I. – Le chapitre Ier bis du titre IV du livre II du code de l’éducation est remplacé par les dispositions suivantes :
« Chapitre Ier bis
« Le conseil d’évaluation de l’école
« Art. L. 241-12. – Le conseil d’évaluation de l’école, placé auprès du ministre chargé de l’éducation nationale, est chargé d’évaluer en toute indépendance l’organisation et les résultats de l’enseignement scolaire. À ce titre :
« 1° Il veille à la cohérence des évaluations conduites par le ministère chargé de l’éducation nationale portant sur les acquis des élèves, les dispositifs éducatifs et les établissements d’enseignement scolaire. À ce titre, il établit une synthèse des différents travaux d’évaluation sur le système éducatif et a pour mission d’enrichir le débat public sur l’éducation ;
« 2° Il définit le cadre méthodologique et les outils des évaluations des établissements conduites par le ministère chargé de l’éducation nationale et analyse les résultats de ces évaluations ; il s’assure de la fréquence régulière de celles-ci et définit les modalités de leur publicité ;
« 3° Il donne un avis sur les méthodologies, sur les outils et sur les résultats des évaluations du système éducatif organisées au niveau national par les services du ministre chargé de l’éducation nationale ou dans le cadre de programmes de coopération européens ou internationaux.
« Il formule toute recommandation utile au regard des résultats des évaluations mentionnées au présent article.
« Il établit une proposition de programme de travail annuel, qu’il soumet pour avis au ministre chargé de l’éducation nationale dans des conditions prévues par arrêté du ministre chargé de l’éducation nationale.
« Art. L. 241-13. – Le conseil d’évaluation de l’école est composé de douze membres de nationalité française et étrangère. Il comprend, à parité de femmes et d’hommes pour chacun des collèges mentionnés aux 1° et 2° :
« 1° Quatre personnalités choisies par le ministre chargé de l’éducation nationale pour leur compétence en matière d’évaluation ou dans le domaine éducatif ;
« 2° Deux députés et deux sénateurs ;
« 3° Quatre représentants du ministre chargé de l’éducation nationale.
« Les membres mentionnés au 2° sont désignés pour la durée de leur mandat parlementaire. La durée et les modalités de renouvellement du mandat des membres mentionnés au 1° sont fixées par décret.
« Art. L. 241-14. – Le rapport, les avis et les recommandations du conseil d’évaluation de l’école sont rendus publics. »
II. – Au deuxième alinéa de l’article L. 231-14, les mots : « conseil national d’évaluation du système scolaire » sont remplacés par les mots : « conseil d’évaluation de l’école ».
Selon moi, ces modalités vont profondément changer les fonctionnement des établissements (les contrats d'objectifs et les projets d'établissement vont devenir cruciaux) et, en toute logique, ce fonctionnement s'insère dans un nouveau paradigme institutionnel qui ira très bien avec une nouvelle vision du recrutement et des mutations des professeurs.
- Christian-HG-TZR67Niveau 6
Bonjour Elyas,
Pourrais-tu expliciter ce que tu redoutes avec ce texte ? A part la création d'un énième comité Théodule qui émet proposition et avis, je ne comprends pas grand'chose et je n'arrive pas à mesurer les conséquences sur l'avenir de notre métier.
J'émets néanmoins l'hypothèse suivante : si je regarde sa composition, je ne vois aucun représentant des personnels ou aucun universitaire, mais un ensemble de sbires aux ordres. Il est donc probable que ce comité ne serve qu'à valider et étayer des diagnostics pré-établis, par là même à confirmer ou justifier toutes mesures allant dans le sens de notre ministre.
Pourrais-tu expliciter ce que tu redoutes avec ce texte ? A part la création d'un énième comité Théodule qui émet proposition et avis, je ne comprends pas grand'chose et je n'arrive pas à mesurer les conséquences sur l'avenir de notre métier.
J'émets néanmoins l'hypothèse suivante : si je regarde sa composition, je ne vois aucun représentant des personnels ou aucun universitaire, mais un ensemble de sbires aux ordres. Il est donc probable que ce comité ne serve qu'à valider et étayer des diagnostics pré-établis, par là même à confirmer ou justifier toutes mesures allant dans le sens de notre ministre.
- MalagaModérateur
J'avoue, en lisant cet article de loi, ne pas voir concrètement le danger (mais je suis bien certaine qu'il y en a un, je n'ai aucune confiance en Emmanuel Macron et Jean-Michel Blanquer pour faire que les choses aillent mieux dans l'éducation). Peux-tu être plus explicite ?
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- ElyasEsprit sacré
Ah bah c'est simple. Selon ce que j'ai lu et entendu pour le moment, ce CEE aura pour mission de donner des instructions d'évaluation à des centaines de groupes d'évaluateurs (IA-IPR, formateurs, perdir et société civile) pour aller tous les cinq ans dans chaque établissement afin de les évaluer.
Avant l'évaluation, l'établissement devra faire sa propre auto-évaluation.
Le groupe d'évaluateurs fera un rapport avec pistes d'améliorations et points saillants.
Dit comme ça, cela semble aller. Mais dans les faits, les collègues travaillant différemment seront vite sommés de se conformer à la culture de l'établissement, les pistes d'améliorations seront des enjeux majeurs auxquels seront sommés de se conformer les collègues et des préconisations liées aux recherches du CEE seront imposées.
Dans une culture ouverte et ouverte au dialogue, ce serait super. Dans une époque de défiance, de retour de l'autoritarisme, c'est moins glop. Enfin, sous un gouvernement de droite extrême ou d'extrême-droite...
Avant l'évaluation, l'établissement devra faire sa propre auto-évaluation.
Le groupe d'évaluateurs fera un rapport avec pistes d'améliorations et points saillants.
Dit comme ça, cela semble aller. Mais dans les faits, les collègues travaillant différemment seront vite sommés de se conformer à la culture de l'établissement, les pistes d'améliorations seront des enjeux majeurs auxquels seront sommés de se conformer les collègues et des préconisations liées aux recherches du CEE seront imposées.
Dans une culture ouverte et ouverte au dialogue, ce serait super. Dans une époque de défiance, de retour de l'autoritarisme, c'est moins glop. Enfin, sous un gouvernement de droite extrême ou d'extrême-droite...
- Christian-HG-TZR67Niveau 6
Je suis navré Elyas, mais je ne vois pas l'échelle locale dans le texte que tu as cité, ni le fait d'envoyer des groupes d'évaluateurs.
Et qu'on se comprenne bien, je ne suis pas un thuriféraire de notre (s)inistre, mais j'aime bien avoir des preuves irréfutables à apporter à mes collègues ou à mes contradicteurs quand je discute, or dans l'extrait que tu as cité, je ne vois pas tout ce que tu y trouves.
Et qu'on se comprenne bien, je ne suis pas un thuriféraire de notre (s)inistre, mais j'aime bien avoir des preuves irréfutables à apporter à mes collègues ou à mes contradicteurs quand je discute, or dans l'extrait que tu as cité, je ne vois pas tout ce que tu y trouves.
- ElyasEsprit sacré
Christian-HG-TZR67 a écrit:Je suis navré Elyas, mais je ne vois pas l'échelle locale dans le texte que tu as cité, ni le fait d'envoyer des groupes d'évaluateurs.
Et qu'on se comprenne bien, je ne suis pas un thuriféraire de notre (s)inistre, mais j'aime bien avoir des preuves irréfutables à apporter à mes collègues ou à mes contradicteurs quand je discute, or dans l'extrait que tu as cité, je ne vois pas tout ce que tu y trouves.
C'est le contenu projeté et diffusé pour les futurs décrets d'application. Au passage, on enterre le CNESCO. C'est le modèle anglais et, apparemment, le modèle de l'AERES/HCERES dans le supérieur.
- William FosterExpert
Elyas a écrit:Ah bah c'est simple. Selon ce que j'ai lu et entendu pour le moment, ce CEE aura pour mission de donner des instructions d'évaluation à des centaines de groupes d'évaluateurs (IA-IPR, formateurs, perdir et société civile) pour aller tous les cinq ans dans chaque établissement afin de les évaluer.
Avant l'évaluation, l'établissement devra faire sa propre auto-évaluation.
Le groupe d'évaluateurs fera un rapport avec pistes d'améliorations et points saillants.
Dit comme ça, cela semble aller. Mais dans les faits, les collègues travaillant différemment seront vite sommés de se conformer à la culture de l'établissement, les pistes d'améliorations seront des enjeux majeurs auxquels seront sommés de se conformer les collègues et des préconisations liées aux recherches du CEE seront imposées.
Dans une culture ouverte et ouverte au dialogue, ce serait super. Dans une époque de défiance, de retour de l'autoritarisme, c'est moins glop. Enfin, sous un gouvernement de droite extrême ou d'extrême-droite...
Mais n’est-ce pas déjà le cas, par exemple dans les bahuts avec évaluation par compétences pour les profs préférant celle par notes chiffrées (et vice-versa, sans discuter ici de si l’une ou l’autre est bien faite, efficace ou efficiente) ?
Ce serait la nature de la « sommation à la conformité locale » qui changerait selon toi ?
Non pas que je doute des capacités d’invention de nuisances de notre administration à des vues coercitives, mais en quoi deviendraient-elles plus efficaces avec ce nouveau bazar ?
_________________
Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- ElyasEsprit sacré
William Foster a écrit:Elyas a écrit:Ah bah c'est simple. Selon ce que j'ai lu et entendu pour le moment, ce CEE aura pour mission de donner des instructions d'évaluation à des centaines de groupes d'évaluateurs (IA-IPR, formateurs, perdir et société civile) pour aller tous les cinq ans dans chaque établissement afin de les évaluer.
Avant l'évaluation, l'établissement devra faire sa propre auto-évaluation.
Le groupe d'évaluateurs fera un rapport avec pistes d'améliorations et points saillants.
Dit comme ça, cela semble aller. Mais dans les faits, les collègues travaillant différemment seront vite sommés de se conformer à la culture de l'établissement, les pistes d'améliorations seront des enjeux majeurs auxquels seront sommés de se conformer les collègues et des préconisations liées aux recherches du CEE seront imposées.
Dans une culture ouverte et ouverte au dialogue, ce serait super. Dans une époque de défiance, de retour de l'autoritarisme, c'est moins glop. Enfin, sous un gouvernement de droite extrême ou d'extrême-droite...
Mais n’est-ce pas déjà le cas, par exemple dans les bahuts avec évaluation par compétences pour les profs préférant celle par notes chiffrées (et vice-versa, sans discuter ici de si l’une ou l’autre est bien faite, efficace ou efficiente) ?
Ce serait la nature de la « sommation à la conformité locale » qui changerait selon toi ?
Non pas que je doute des capacités d’invention de nuisances de notre administration à des vues coercitives, mais en quoi deviendraient-elles plus efficaces avec ce nouveau bazar ?
Oui, cela serait plus puissant. Il faut voir d'où vient ce projet. En 2003, il y avait déjà l'idée de le faire. Il y a eu des tests. Mais l'environnement législatif et statutaire ne le permettait pas. Le projet est un serpent de mer. Or, ce serpent de mer vit en troupeau. Depuis le même moment, il y a l'idée du recrutement local des enseignants, du changement de leur statut, de la fin des concours au profit de la masterisation (et donc contractualisation), incidemment aussi le fait de pouvoir se séparer d'un enseignant qui ne correspond pas au projet etc.
Si tu mets en lien l'article 1 avec l'article 9 et que tu commences à mettre en relation avec tous les autres projets de Blanquer (qui soutenait les idées dont je parle supra), tu commences à te dire qu'on vit les derniers jours du statut d'enseignant fonctionnaire d'Etat régi par les textes écrits depuis la Libération.
Lefteris a bien montré sur ce forum ce qu'il en est du point de vue statutaire. Personnellement, je vois ce qu'il en est du point de vue pédagogique. J'ai plusieurs exemples de collègues travaillant différemment (et avec succès) qui sont sommés de changer leurs pratiques pour être dans la norme du bahut. L'évaluation serait un outil puissant de management interne.
Bon, après, il y a tout un autre tas de choses qui se passent (par exemple les territoires apprenants) mais les collègues pensent que ce sont des marottes loin de leur quotidien. C'est totalement inexact. On a toute une stratégie de soumission du corps enseignant qui se met en place. Pour la première fois de ma vie, je réfléchis à faire autre chose qu'enseignant. J'ai même établi un calendrier pour passer un autre concours au cas où.
- Ajonc35Sage
Dans l'évaluation, les aspects matériels seront-ils mis en avant? Je lis sur néo et je vis aussi des situations où nous ne souhaitons pas/plus innover car nous manquons:
-de places dans les classes ( 25 eleves, moins ou plus, peu importe dans une classe très petite) donc faire des travaux de groupes. Allons courage!
-de matériel : en panne, non remplacé, déplacé ailleurs, etc.. Et même parfois de chaises ou tables.
- de rideaux ( plus pratiques si on veux videoprojeter )
- de formations ( la dernière c'était travaux de groupes, pseudo-intervention, travaux de groupes et bilan) dignes de ce nom avec des retours d'expérience.
...
Personnellement j'ai renoncé très rapidement aux tice: salles trop petites ( pour circuler d'un groupe à l'autre il fallait que je passe par le couloir, il faut être mince comme une feuille de papier pour passer entre deux groupes), configuration qui permet aux élèves faire autre chose, réseau très lent, voire pas de réseau, .... j'ai passé beaucoup de temps à ces innovations, pour pas grand chose, puisque ça dort dans mon ordi.
Et tout le reste.
Misères. J'ai connu des périodes plus radieuses où on nous demandait de changer mais l'institution nous accompagnait.
-de places dans les classes ( 25 eleves, moins ou plus, peu importe dans une classe très petite) donc faire des travaux de groupes. Allons courage!
-de matériel : en panne, non remplacé, déplacé ailleurs, etc.. Et même parfois de chaises ou tables.
- de rideaux ( plus pratiques si on veux videoprojeter )
- de formations ( la dernière c'était travaux de groupes, pseudo-intervention, travaux de groupes et bilan) dignes de ce nom avec des retours d'expérience.
...
Personnellement j'ai renoncé très rapidement aux tice: salles trop petites ( pour circuler d'un groupe à l'autre il fallait que je passe par le couloir, il faut être mince comme une feuille de papier pour passer entre deux groupes), configuration qui permet aux élèves faire autre chose, réseau très lent, voire pas de réseau, .... j'ai passé beaucoup de temps à ces innovations, pour pas grand chose, puisque ça dort dans mon ordi.
Et tout le reste.
Misères. J'ai connu des périodes plus radieuses où on nous demandait de changer mais l'institution nous accompagnait.
- VanGogh59Expert spécialisé
Elyas a écrit:[
Si tu mets en lien l'article 1 avec l'article 9 et que tu commences à mettre en relation avec tous les autres projets de Blanquer (qui soutenait les idées dont je parle supra), tu commences à te dire qu'on vit les derniers jours du statut d'enseignant fonctionnaire d'Etat régi par les textes écrits depuis la Libération.
Cela nécessiterait un passage devant le Parlement car ce que tu décris ici n'est, ni plus, ni moins, la fin du statut de fonctionnaire. D'un côté, j'ai du mal à y croire car cela ferait l'effet d'une bombe dans notre pays. Mais d'un autre côté, j'ai peur que cela ne se produise tant les discours des dirigeants actuels sont une atteinte constante à tous les progrès sociaux accomplis depuis plus d'un siècle. Et puis, j'ai en tête la fameuse réplique signée Audiard dans les tontons flingueurs sur les c...
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- ProvenceEnchanteur
Les pressions insidieuses existent déjà.Elyas a écrit: Mais dans les faits, les collègues travaillant différemment seront vite sommés de se conformer à la culture de l'établissement
Oui, enfin, la réforme du collège et son rouleau-compresseur idéologique, c'est sous un gouvernement de gauche que ça s'est produit.Dans une culture ouverte et ouverte au dialogue, ce serait super. Dans une époque de défiance, de retour de l'autoritarisme, c'est moins glop. Enfin, sous un gouvernement de droite extrême ou d'extrême-droite...
Cela fait quelques années que j'observe cette volonté de soumission du corps enseignant. Et parce que je pense qu'un jour prochain, je n'aurai plus la possibilité de bien exercer mon métier dans des conditions dignes, j'envisage la fuite.Elyas a écrit:
On a toute une stratégie de soumission du corps enseignant qui se met en place. Pour la première fois de ma vie, je réfléchis à faire autre chose qu'enseignant.
- InvitéInvité
Donc selon toi Elyas, les collègues qui veulent évaluer par compétences, travaillent en îlot, utilisent les TICE seront empêchés de le faire? Tu penses que le CEE va obliger les professeurs à abandonner tout ce que j'ai cité, au profit de méthodes plus traditionnelles? Je n'y crois pas un instant. Et effectivement, la réforme du collège était d'une telle violence, comme la réforme du lycée, qu'on ne peut être sélectif dans son indignation.
- ElyasEsprit sacré
corailc a écrit:Donc selon tok Elyas, les collègues qui veulent évaluer par compétences, travaillent en îlot, utilisent les TICE seront empêchés de le faire? Tu penses que le CEE va obliger les professeurs à abandonner tout ce que j'ai cité, au profit de méthodes plus traditionnelles? Je n'y crois pas un instant. Et effectivement, la réforme du collège était d'une telle violence, comme la réforme du lycée, qu'on ne peut être sélectif dans son indignation.
Ah non, ce n'est pas ce que j'ai dit. Ce sera bien plus foutraque et en fonction des rapports de force dans chaque bahut.
- VanGogh59Expert spécialisé
corailc a écrit:Donc selon toi Elyas, les collègues qui veulent évaluer par compétences, travaillent en îlot, utilisent les TICE seront empêchés de le faire? Tu penses que le CEE va obliger les professeurs à abandonner tout ce que j'ai cité, au profit de méthodes plus traditionnelles? Je n'y crois pas un instant. Et effectivement, la réforme du collège était d'une telle violence, comme la réforme du lycée, qu'on ne peut être sélectif dans son indignation.
Dans la politique actuelle, je pense que ce sera l'inverse : obliger les collègues à travailler en TICE, à évaluer en compétences peut être et même certainement de faire quelques heures en école pour les profs du secondaire et l'inverse pour les collègues du primaire (la liaison école-collège revenant de façon obsédante dans les discours de Blanquer)...
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- InvitéInvité
Alors sera généralisé ce qu'on connaît déjà, les gouvernements passent, les objectifs restent les mêmes. Et les méthodes aussi. Le rapport de force n'existe pas dans les établissements, ou très peu, au point où en est la profession.
- ElyasEsprit sacré
corailc a écrit:Alors sera généralisé ce qu'on connaît déjà, les gouvernements passent, les objectifs restent les mêmes. Et les méthodes aussi. Le rapport de force n'existe pas dans les établissements, ou très peu, au point où en est la profession.
Pour passer dans de nombreux collèges, les rapports de force existent, avec des situations de harcèlement de plus en plus nombreuses entre collègues, des disputes et des rancœurs profondes liées aux répartitions. Pour les lycées, ça va venir avec la réforme. Sauf que ce sera pire pour l'évaluation, le bac et parcoursup deviendront l'alpha et l'oméga des établissements.
- InvitéInvité
Oui, tout à fait, mais j'avoue être toujours un peu dubitative quand je te lis, car ce qui se passe est aussi la conséquence d'un discours, de méthodes, d'une idéologie qui est le prolongement de la réforme du collège, que tu appelais de tes vœux. L'un ne va pas sans l'autre.
- SchéhérazadeNiveau 10
Elyas, je te remercie des informations que tu nous donnes. Quelles que soient nos pratiques pédagogiques respectives, tout ce qui menace notre liberté pédagogique est inadmissible. Nous faisons tous au mieux pour instruire nos élèves et devrions pouvoir le faire le plus sereinement possible. Le CEE me semble tout sauf à même de garantir cette sérénité, d'après les éléments dont nous disposons pour l'instant.
- lisette83Érudit
Exactement, je ne pense pas faire long feu...Provence a écrit:Les pressions insidieuses existent déjà.Elyas a écrit: Mais dans les faits, les collègues travaillant différemment seront vite sommés de se conformer à la culture de l'établissement
Oui, enfin, la réforme du collège et son rouleau-compresseur idéologique, c'est sous un gouvernement de gauche que ça s'est produit.Dans une culture ouverte et ouverte au dialogue, ce serait super. Dans une époque de défiance, de retour de l'autoritarisme, c'est moins glop. Enfin, sous un gouvernement de droite extrême ou d'extrême-droite...Cela fait quelques années que j'observe cette volonté de soumission du corps enseignant. Et parce que je pense qu'un jour prochain, je n'aurai plus la possibilité de bien exercer mon métier dans des conditions dignes, j'envisage la fuite.Elyas a écrit:
On a toute une stratégie de soumission du corps enseignant qui se met en place. Pour la première fois de ma vie, je réfléchis à faire autre chose qu'enseignant.
- CeladonDemi-dieu
L'école de la confiance chez Taddeï hier sur RT.
https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/59246-interdit-interdire-reforme-ecole-jean-michel-blanquer-le-debat
https://francais.rt.com/magazines/interdit-d-interdire/59246-interdit-interdire-reforme-ecole-jean-michel-blanquer-le-debat
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