- CarmenLRNeoprof expérimenté
Je comprends ce que dit Lefteris et je comprends aussi ce que dit Sylvain.
Je pense que la perspective de pouvoir partager (un peu) sa découverte avec les élèves ou les collègues permet de porter une envie, de justifier en quelque sorte la passion par laquelle on est animé. Peut-être qu'un certain nombre d'enseignants fonctionnent comme ça en se disant qu'il vont en faire un petit quelque chose ?
Il faut pouvoir accepter de ne pas partager ses intérêts ou sa passion ou de les partager et de leur donner du sens autrement ? Mais comment ?
Je pense que la perspective de pouvoir partager (un peu) sa découverte avec les élèves ou les collègues permet de porter une envie, de justifier en quelque sorte la passion par laquelle on est animé. Peut-être qu'un certain nombre d'enseignants fonctionnent comme ça en se disant qu'il vont en faire un petit quelque chose ?
Il faut pouvoir accepter de ne pas partager ses intérêts ou sa passion ou de les partager et de leur donner du sens autrement ? Mais comment ?
- LefterisEsprit sacré
Disons que j'aimais lire pour ce que ça m'apportait au quotidien, dans la vie de tous les jours paradoxalement, ces choses que je découvrais, un peu comme en tirant le fil d'une pelote. J'aime bien partager aussi, et le fais d'ailleurs d'une autre manière, à mon rythme (association entre autre) mais en fin de compte dans l'EN je m'aperçois qu'on ne partage pas grand-chose, puisque dans nos disciplines, c'est quasiment terminé, l'utilitarisme est ambiant même au sein de l'institution, et que de toute manière, le "public", hein... Le sens de mon métier, je n'en suis pas persuadé, et de moins en moins avec les réformes, même si je suis convaincu de la valeur des contenus que je peux (encore) enseigner. Si l'on me donnait, en me laissant ma paie, le travail de factotum, ça me conviendrait assez bien comme j'ai dit à ma principale quand la "réforme" est venue nous laminer (enfin, passer la seconde couche après Châtel).CarmenLR a écrit:Je comprends ce que dit Lefteris et je comprends aussi ce que dit Sylvain.
Je pense que la perspective de pouvoir partager (un peu) sa découverte avec les élèves ou les collègues permet de porter une envie, de justifier en quelque sorte la passion par laquelle on est animé. Peut-être qu'un certain nombre d'enseignants fonctionnent comme ça en se disant qu'il vont en faire un petit quelque chose ?
Il faut pouvoir accepter de ne pas partager ses intérêts ou sa passion ou de les partager et de leur donner du sens autrement ? Mais comment ?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- frederic.moreauNiveau 1
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'ai l'intuition que dans mon cas ce serait bien plus difficile. En arrêt une bonne partie de l'année dernière, j'ai eu une période où je me croyais sûr de vouloir me reconvertir dans la programmation. Je passais mes journées à apprendre, et le soir je reprenais mes livres.
J'ai ouvert un autre fil de discussion concernant les POEI, qui pourra te donner quelques pistes.
Si tu t'es déjà formé à la programmation, tu as fait la moitié du trajet, reste le côté administratif de postuler à un POEI, puis à sauter le pas.
- frederic.moreauNiveau 1
Je vous remercie pour ces messages. J'ai pas mal de travail entre mes révisions pour le CAPES et les cours que je suis durant la journée. Je n'ai plus le temps de me connecter au forum. A bientôt, je vous tiendrai au courant.
- zigmag17Empereur
...Mais comment quelqu'un qui porte le nom du héros de l'"Education sentimentale" peut-il vouloir quitter le monde de l'éducation (pas sentimentale)?
Oups je sors...
Oups je sors...
- LucasJe viens de m'inscrire !
Étant actuellement enseignant de physique chimie (stagiaire) j'ai du mal à comprendre cette dévalorisation du métier que certains collègues font !
Je ne penses pas qu'il faut à tous prix fuir comme beaucoup l'ont dit !
Nous avons un métier qui permet de s'épanouir,d'être créatif et où de temps temps les élèves nous montrent qu'ils sont contents de nos séances.
De plus nous avons certains avantages par rapport au privé qui existent toujours. Je pense que c'est un choix de vie que de devenir enseignant. Personnellement j'adore parler transmettre et créer des choses. Je veux du temps de libre et une liberté d'organisation et je pense que ce métier est approprié à mes envies. Alors oui on sera moins bien payé qu'un cadre en entreprise mais je pense qu'il ne faut pas oublier tous ces bac+5 en psycho,droit, marketing qui se retrouvent au SMIC ... Nous ne sommes pas les plus à plaindre
Je ne penses pas qu'il faut à tous prix fuir comme beaucoup l'ont dit !
Nous avons un métier qui permet de s'épanouir,d'être créatif et où de temps temps les élèves nous montrent qu'ils sont contents de nos séances.
De plus nous avons certains avantages par rapport au privé qui existent toujours. Je pense que c'est un choix de vie que de devenir enseignant. Personnellement j'adore parler transmettre et créer des choses. Je veux du temps de libre et une liberté d'organisation et je pense que ce métier est approprié à mes envies. Alors oui on sera moins bien payé qu'un cadre en entreprise mais je pense qu'il ne faut pas oublier tous ces bac+5 en psycho,droit, marketing qui se retrouvent au SMIC ... Nous ne sommes pas les plus à plaindre
- zigmag17Empereur
Si l'on trouve du sens à son métier, pas de problème. Heureusement que nous avons des satisfactions chaque jour, sinon ce serait l'enfer.
Le hic, c'est que dans certains établissements et/ou avec certaines classes, C'EST l'enfer. Et là, l'argument du temps libre et du "ne nous plaignons pas on n'est pas les plus malheureux on est pas mal payés quand même" ne tient pas. Etre face à des groupes infernaux toute la journée et devoir "assurer" devant eux en permanence demande un bon mental et une forme physique quasi olympique.
Je connais des collègues venus du privé, reconvertis. Le mythe des vacances s'est écroulé dès les ...vacances d'octobre la première année, avec des "j'en ai besoin!jamais été aussi fatigué! etc"; le mythe du temps libre s'est écroulé idem, avec des "jamais autant bossé! dans le privé quand tu rentres chez toi c'est fini, là c'est jamais fini, il faut préparer des cours et corriger des copies! etc"; le mythe de la gestion du temps s'est écroulé avec des "je ne me rendais pas compte, dans un bureau tu peux faire des pauses, tu peux boire ton café quand tu veux, là c'est pas possible! etc; le mythe de la vie sympa tout ça s'est écroulé avec le premier salaire avec des "mais je gagne deux fois moins qu'avant comment je vais faire??" etc; le mythe du choix de vie s'est écroulé après les résultats de la première mutation, "je suis trop loin, je voulais rester ici, pourtant j'ai bien bossé cette année!" (oui).
J'en oublie (découverte des vacances avec billets payés plein pot, RTT pas possible donc éventuellement obligation dans son edt de travailler le vendredi, vie de famille dézinguée parce que réunions le soir jusqu'à pas d'heure...)
Les cas que je connais ont abouti à une démission au bout de trois ans pour l'un, et à une re-reconversion rapide pour l'autre.
Donc: quand on a bien fait le tour de la question, on a intérêt aujourd'hui à être très motivé par cette profession, qui, parce qu'elle est présentée comme un sacerdoce voire une profession de foi (!), pourrait s'accommoder de beaucoup de désagréments sans que l'on ait jamais rien à y redire.
Ces aspects je pense ne peuvent pas être occultés, sinon c'est le burn-out direct.
Mais il n'existe pas UN métier d'enseignant: on ne fait pas le même métier selon sa matière, son lycée, les classes que l'on a et même son edt...
Bref: bien réfléchir. Et si envie profonde de partager, de transmettre contre vents et marées, foncer!
Le hic, c'est que dans certains établissements et/ou avec certaines classes, C'EST l'enfer. Et là, l'argument du temps libre et du "ne nous plaignons pas on n'est pas les plus malheureux on est pas mal payés quand même" ne tient pas. Etre face à des groupes infernaux toute la journée et devoir "assurer" devant eux en permanence demande un bon mental et une forme physique quasi olympique.
Je connais des collègues venus du privé, reconvertis. Le mythe des vacances s'est écroulé dès les ...vacances d'octobre la première année, avec des "j'en ai besoin!jamais été aussi fatigué! etc"; le mythe du temps libre s'est écroulé idem, avec des "jamais autant bossé! dans le privé quand tu rentres chez toi c'est fini, là c'est jamais fini, il faut préparer des cours et corriger des copies! etc"; le mythe de la gestion du temps s'est écroulé avec des "je ne me rendais pas compte, dans un bureau tu peux faire des pauses, tu peux boire ton café quand tu veux, là c'est pas possible! etc; le mythe de la vie sympa tout ça s'est écroulé avec le premier salaire avec des "mais je gagne deux fois moins qu'avant comment je vais faire??" etc; le mythe du choix de vie s'est écroulé après les résultats de la première mutation, "je suis trop loin, je voulais rester ici, pourtant j'ai bien bossé cette année!" (oui).
J'en oublie (découverte des vacances avec billets payés plein pot, RTT pas possible donc éventuellement obligation dans son edt de travailler le vendredi, vie de famille dézinguée parce que réunions le soir jusqu'à pas d'heure...)
Les cas que je connais ont abouti à une démission au bout de trois ans pour l'un, et à une re-reconversion rapide pour l'autre.
Donc: quand on a bien fait le tour de la question, on a intérêt aujourd'hui à être très motivé par cette profession, qui, parce qu'elle est présentée comme un sacerdoce voire une profession de foi (!), pourrait s'accommoder de beaucoup de désagréments sans que l'on ait jamais rien à y redire.
Ces aspects je pense ne peuvent pas être occultés, sinon c'est le burn-out direct.
Mais il n'existe pas UN métier d'enseignant: on ne fait pas le même métier selon sa matière, son lycée, les classes que l'on a et même son edt...
Bref: bien réfléchir. Et si envie profonde de partager, de transmettre contre vents et marées, foncer!
- KimberliteExpert
Je ne sais pas comment tu fais, mais le temps libre, les premières années (en plus, j'ai eu droit à la réforme des collèges juste après être titularisée, ce qui fait que je n'ai encore pas terminé de reprendre mes cours...), je n'en ai pas trop vu la couleur. Quand je rentrais de mon boulot dans le privé, j'avais terminé, totalement terminé le travail! Maintenant, j'ai les copies, les préparations de cours, sans parler des réunions qui se multiplient. Et je rajoute à ça l'usure mentale, qu je ressens particulièrement cette année, avec une classe dont je suis professeur principal qui cumule problèmes sociaux, mal-entente entre élèves, et élèves emmerdeurs qui empêchent les autres de travailler. J'adore le contact avec les élèves, beaucoup sont attachants, intéressants... mais c'est d'autant plus usant qu'on s'y implique émotionnellement.Lucas a écrit:De plus nous avons certains avantages par rapport au privé qui existent toujours. Je pense que c'est un choix de vie que de devenir enseignant. Personnellement j'adore parler transmettre et créer des choses. Je veux du temps de libre et une liberté d'organisation et je pense que ce métier est approprié à mes envies. Alors oui on sera moins bien payé qu'un cadre en entreprise mais je pense qu'il ne faut pas oublier tous ces bac+5 en psycho,droit, marketing qui se retrouvent au SMIC ... Nous ne sommes pas les plus à plaindre
Pour moi, le seul avantage est que je peux voir mon fils plus que je ne l'aurais pu dans mon ancien job, mais je bosse ensuite parfois de 9h à 1h du matin pour compenser (je ne regrette pour l'instant pas mon choix sur ce plan ; c'est d'ailleurs ces avantages quand on a des enfants qui m'ont décidée (quand mon fils sera plus grand, je pense que je serai d'autant plus motivée à rechanger de boulot).
Les vacances aussi, c'est bien, mais adieu les RTT, les vacances en dehors des vacances scolaires...
Adieu le comité d'entreprise, adieu les tickets resto, adieu la mutuelle d'entreprise.
Et la retraite... ben vu comment ça tourne, c'est raté, on va être en désavantage par rapport au privé.
Le bilan me semble du coup mitigé, surtout qu'on voit aussi au quotidien les dérives managériales qui commencent et ne sont pas près de s'arrêter...
_________________
- Spoiler:
- BoubouleDoyen
Tu réponds à quelqu'un qui ne dit pas où il est, quelle classe il a, quelles contraintes familiales il a, etc... Quand on est encore étudiant dans sa tête, l'EdNat, ça va.
- User26836Niveau 9
Je suis bien d'accord avec vous @Kimberlite et @zigmag17.
- CisilHabitué du forum
Lucas a écrit:Étant actuellement enseignant de physique chimie (stagiaire) j'ai du mal à comprendre cette dévalorisation du métier que certains collègues font !
Je ne penses pas qu'il faut à tous prix fuir comme beaucoup l'ont dit !
Nous avons un métier qui permet de s'épanouir,d'être créatif et où de temps temps les élèves nous montrent qu'ils sont contents de nos séances.
De plus nous avons certains avantages par rapport au privé qui existent toujours. Je pense que c'est un choix de vie que de devenir enseignant. Personnellement j'adore parler transmettre et créer des choses. Je veux du temps de libre et une liberté d'organisation et je pense que ce métier est approprié à mes envies. Alors oui on sera moins bien payé qu'un cadre en entreprise mais je pense qu'il ne faut pas oublier tous ces bac+5 en psycho,droit, marketing qui se retrouvent au SMIC ... Nous ne sommes pas les plus à plaindre
Soit vous êtes un troll, soit vous êtes naïf...
Quant à la phrase graissée, en effet, on peut toujours niveler par le bas, c'est ce que doivent se dire les élèves ayant de mauvais résultats, "il y a pire que moi, donc ça va". Ne pourrait-on pas avoir un peu plus d'ambition (pour nous et pour nos élèves) ?
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"Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul." Montaigne.
"When I went to school, they asked me what I wanted to be when I grew up. I wrote down ‘happy’. They told me I didn’t understand the assignment, and I told them they didn’t understand life.” John Lennon
- User17095Érudit
Cisil a écrit:Soit vous êtes un troll, soit vous êtes naïf...
Je penche pour la naïveté : @Lucas ignore encore que sur ce forum, il est malvenu de se dire plutôt satisfait de son métier.
- zigmag17Empereur
Lucas ignore encore que ce métier peut aussi ne pas toujours apporter de satisfactions.
- LucasJe viens de m'inscrire !
Alors attention je n'ai pas dit que ce métier apporte toujours de la satisfaction ! J'ai juste dit qu'il pouvait en apporter. Je ne dis juste mon point de vue la dessus et il est vrai que je ne connais peut être pas les codes de ce forum
- AurevillyHabitué du forum
Oui, oui, tout va bien, bien sûr ! La preuve : le nombre d'inscrits aux concours en baisse de façon spectaculaire dans certaines matières. Des ignorants qui ne savent pas à quel point le métier est gratifiant.pogonophile a écrit:Cisil a écrit:Soit vous êtes un troll, soit vous êtes naïf...
Je penche pour la naïveté : @Lucas ignore encore que sur ce forum, il est malvenu de se dire plutôt satisfait de son métier.
- zigmag17Empereur
Lucas: il ne s'agit pas de "codes" du forum, il s'agit de présenter la réalité des faits telle qu'on la connaît, le métier tel qu'il se pratique. Après, à chacun de se faire une opinion...
- LucasJe viens de m'inscrire !
Non tout ne va pas bien mais je pense que si on accepte de faire un métier c'est aussi pour en voir les côtes positifs et pas pour aller toujours se plaindre de celui ci . Pourquoi ne pas changer si c'est si terrible que ça ? Personnellement je prends du plaisir à faire ce métier , je n'ai pas le droit d'apporter un témoignage dans ce sens ?
- LucasJe viens de m'inscrire !
J'ai des collègues qui sont contents de faire ce métier j'ai un frère qui est content de faire ce métier et je pense que c'est aussi important de montrer ces profs qui sont heureux de faire cela même si oui toutes les conditions ne sont pas forcément positives
- CisilHabitué du forum
pogonophile a écrit:Cisil a écrit:Soit vous êtes un troll, soit vous êtes naïf...
Je penche pour la naïveté : @Lucas ignore encore que sur ce forum, il est malvenu de se dire plutôt satisfait de son métier.
Je suis en fin de carrière, et (globalement) satisfaite de mon métier. Mais quand je lis ce que vivent beaucoup de collègues, et pas seulement les stagiaires ou les TZR, je me sens extrêmement privilégiée dans mon petit collège de province : un collège qui tourne normalement, avec un CDE humain, des collègues sympas, des élèves "normaux" : des bons, des brillants, des mauvais, des chiants, des mal élevés, des multi-dys, des élèves ordinaires quoi.
Bref, ce que je vois comme un privilège devrait être la norme, pas l'exception !
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"Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul." Montaigne.
"When I went to school, they asked me what I wanted to be when I grew up. I wrote down ‘happy’. They told me I didn’t understand the assignment, and I told them they didn’t understand life.” John Lennon
- Ajonc35Sage
Moi aussi j'ai été très heureuse pendant bien des années. Je suis dans le même etb depuis longtemps mais depuis environ 10 ans et donc pour moi la mise en place des bac pro en 3 ans, le socle de compétences pour mes 4-3 et pour tous les collégiens cela s'est degrade considerablement. Nous avons aussi dépensé beaucoup d'énergie pour la mise en place de l'épreuve d'histoire des arts qui n'existe plus en tant que telle et si cela a été énergivore, cette épreuve était aussi stimulante pour nous comme les élèves. Dans l'agri nous avons de pluridisciplinarité depuis 30 ans et avec les4-3 nous mettions en place des projets fédérateurs pour toutes les disciplines. Depuis 2 ou 3 ans avec les épi, nous sommes au service des professionnels et c'est moins satisfaisant pour les matières générales. Et avec tout ça il faut faire des projets, fonction des 'lubies" de notre cde, qui ne sont forcément fédérateurs surtout pour nos collégiens et qui prennent beaucoup de temps imputant les horaires/matières. Compliqué avec des élèves qui pour une grande partie en bac pro ont d'énormes difficultés de toute nature. J'avais beaucoup de plaisir avec mes BEP puis mes bac pro qui, sur deux ans, puis encore deux autres pouvaient progresser et des parents qui à 100% nous faisaient confiance. Tout ce qui a été mis en place depuis 10 ans a dégradé mon travail sans aider les élèves.Cisil a écrit:pogonophile a écrit:Cisil a écrit:Soit vous êtes un troll, soit vous êtes naïf...
Je penche pour la naïveté : @Lucas ignore encore que sur ce forum, il est malvenu de se dire plutôt satisfait de son métier.
Je suis en fin de carrière, et (globalement) satisfaite de mon métier. Mais quand je lis ce que vivent beaucoup de collègues, et pas seulement les stagiaires ou les TZR, je me sens extrêmement privilégiée dans mon petit collège de province : un collège qui tourne normalement, avec un CDE humain, des collègues sympas, des élèves "normaux" : des bons, des brillants, des mauvais, des chiants, des mal élevés, des multi-dys, des élèves ordinaires quoi.
Bref, ce que je vois comme un privilège devrait être la norme, pas l'exception !
De plus jusque récemment j'avais un cde adjoint qui savait recadrer les familles mais aussi discuter avec nous, les élèves. Le nouveau passe beaucoup de temps dans son bureau, ne connaît pas les eleves et dit amen aux familles.
Si pendant 30 ans ce métier ne m'avait pas apporté des bonheurs, si je n'avais pas pu aider les élèves à progresser, je n'y serai sans doute pas restée, mais il reste si peu à faire donc je fais le dos rond. Je reste aussi car globalement j'ai des élèves sympa et encore de vrais collegues
Sur ce forum on peut dire ce qu'on veut dans le respect des autres et si ce métier vous plait, vous apporte des satisfactions, vous pouvez le dire. Cependant quand je suis entrée dans le métier il y avait foule au portillon, maintenant on ne se bouscule plus. Ce ne sont pas des grincheux qui l'ecrivent.
- LefterisEsprit sacré
Bonne analyse argumentée, qu'on peut compléter par d'autres éléments :zigmag17 a écrit:Si l'on trouve du sens à son métier, pas de problème. Heureusement que nous avons des satisfactions chaque jour, sinon ce serait l'enfer.
Le hic, c'est que dans certains établissements et/ou avec certaines classes, C'EST l'enfer. Et là, l'argument du temps libre et du "ne nous plaignons pas on n'est pas les plus malheureux on est pas mal payés quand même" ne tient pas. Etre face à des groupes infernaux toute la journée et devoir "assurer" devant eux en permanence demande un bon mental et une forme physique quasi olympique.
Je connais des collègues venus du privé, reconvertis. Le mythe des vacances s'est écroulé dès les ...vacances d'octobre la première année, avec des "j'en ai besoin!jamais été aussi fatigué! etc"; le mythe du temps libre s'est écroulé idem, avec des "jamais autant bossé! dans le privé quand tu rentres chez toi c'est fini, là c'est jamais fini, il faut préparer des cours et corriger des copies! etc"; le mythe de la gestion du temps s'est écroulé avec des "je ne me rendais pas compte, dans un bureau tu peux faire des pauses, tu peux boire ton café quand tu veux, là c'est pas possible! etc; le mythe de la vie sympa tout ça s'est écroulé avec le premier salaire avec des "mais je gagne deux fois moins qu'avant comment je vais faire??" etc; le mythe du choix de vie s'est écroulé après les résultats de la première mutation, "je suis trop loin, je voulais rester ici, pourtant j'ai bien bossé cette année!" (oui).
J'en oublie (découverte des vacances avec billets payés plein pot, RTT pas possible donc éventuellement obligation dans son edt de travailler le vendredi, vie de famille dézinguée parce que réunions le soir jusqu'à pas d'heure...)
Les cas que je connais ont abouti à une démission au bout de trois ans pour l'un, et à une re-reconversion rapide pour l'autre.
Donc: quand on a bien fait le tour de la question, on a intérêt aujourd'hui à être très motivé par cette profession, qui, parce qu'elle est présentée comme un sacerdoce voire une profession de foi (!), pourrait s'accommoder de beaucoup de désagréments sans que l'on ait jamais rien à y redire.
Ces aspects je pense ne peuvent pas être occultés, sinon c'est le burn-out direct.
Mais il n'existe pas UN métier d'enseignant: on ne fait pas le même métier selon sa matière, son lycée, les classes que l'on a et même son edt...
Bref: bien réfléchir. Et si envie profonde de partager, de transmettre contre vents et marées, foncer!
- les disciplines où il n'existe plus de satisfaction, puisqu'elles ont été délibérément détruites. C'est le cas en LP, c'est de quelques autres dans l'enseignement général (dont la mienne). Donc, la transmission, on peut déjà la rayer des motivations. Quand j'ai dégringolé de cadre A à certifié, catégorie A purement fictive, je me consolais en partie avec ma discipline, comme je l'ai dit plus haut.
-ce qui amène à un autre constat que Lucas ne peut pas cerner parce qu'il débute, c'est la dégradation à venir, prévisible ou non. Et parfois, ça intervient trop tard pour pouvoir rebondir. Il met en avant le temps disponible par exemple, ce qui est une des premières cibles des gestionnaires et des pédagogistes, qui une fois de plus ont le même credo : rendre les enseignants prisonniers de leur établissement, dont ils seraient en quelque sorte des employés. Des hypothèses farfelues ? Tout est déjà en place et commence à converger : autonomie, baisse des horaires mais demande en extension permanente d'activités extra scolaires, "éducations à...", projets, formation obligatoire hors temps scolaire (et évidemment extra-disciplinaire).
- on peut aussi se satisfaire d'éléments extérieurs : habiter à proximité, être dans un établissement avec des élèves supportables etc. même si le métier en soi n'a guère d'attraits. Les enseignants sont parfois trop exigeants avec leur métier. C'est compréhensible, on n'étudie pas une discipline à un certain niveau sans avoir une certaine idée de celle-ci. Mais on peut aussi se dire que sa qualification a été un moyen de gagner sa vie, comme dans des tas d'autres métiers, et savoir mettre un joint étanche entre les satisfactions qu'elle apporte et les impératifs peu reluisants du travail quotidien.
Dernière remarque : le nombre d'enseignants qui veulent partir doit être effarant, au même titre que la désertion des concours. Le ministère refuse de communiquer les chiffres, mais par un pur hasard, j'ai eu vent du nombre de dossiers de reconversions via CMC dans une académie de province pas spécialement dense. Plus de quatre cents dossiers, ce qui ne comprend pas les "chiffre noir" de gens qui se débrouillent seuls, ou ceux qui ont l'idée sans la concrétiser. A multiplier par le nombre des académies en pondérant en fonction de la densité.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LaMaisonQuiRendFouFidèle du forum
pogonophile a écrit:Cisil a écrit:Soit vous êtes un troll, soit vous êtes naïf...
Je penche pour la naïveté : @Lucas ignore encore que sur ce forum, il est malvenu de se dire plutôt satisfait de son métier.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
frederic.moreau a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'ai l'intuition que dans mon cas ce serait bien plus difficile. En arrêt une bonne partie de l'année dernière, j'ai eu une période où je me croyais sûr de vouloir me reconvertir dans la programmation. Je passais mes journées à apprendre, et le soir je reprenais mes livres.
J'ai ouvert un autre fil de discussion concernant les POEI, qui pourra te donner quelques pistes.
Si tu t'es déjà formé à la programmation, tu as fait la moitié du trajet, reste le côté administratif de postuler à un POEI, puis à sauter le pas.
Merci de me le signaler, j'irai voir Mais j'ai abandonné cette piste.
pogonophile a écrit:Cisil a écrit:Soit vous êtes un troll, soit vous êtes naïf...
Je penche pour la naïveté : @Lucas ignore encore que sur ce forum, il est malvenu de se dire plutôt satisfait de son métier.
J'ai l'impression que les gens ne sont pas tant insatisfaits de leur métier que de leurs conditions de travail. Ils aimeraient ce qu'ils font s'ils n'étaient pas contraints de mal le faire (parce que c'est le bazar dans l'établissement, parce que leurs élèves ont des lacunes qu'ils n'ont pas les moyens de combler, etc..). Certes il y a sans doute des gens qui réalisent que l'enseignement n'est absolument pas leur truc, mais ils me semblent très minoritaires.
- vincent MPCINiveau 1
Quelle tristesse de lire ce post. Vous généralisez des situations catastrophiques à une armée de profs qui connaissent des situations tellement variées ...
Pour ma part je pense que tu n'es pas fait pour le métier de prof en lycée général ou collège. Tu peux enseigner ailleurs (si vraiment tu aimes ça):
- IUT, BTS,
- Ecole d'ingés, Fac
- Prépas privées
Il vaut mieux pour toi et pour les élèves que tu ne passes pas ce concours. Au passage, se demander si on va à l'oral pour démissionner est une connerie ! Les jurys coutent chers, ils sont payés avec nos impôts. Donc soit tu es sûr d'accepter le concours, ou tu penses l'accepter et tu y vas, soit tu sais que tu vas refuser et tu n'y vas pas. Ca ne devrait pas être trop compliquer à comprendre.
Le privé est loin d'être le rêve, très peu de vacances (et pas forcément quand tu veux, si tu n'as pas d'enfant...), des paies pas forcément élevées ramenées au taux horaire (tu es prof de maths ou quoi ?), un patron qui EXIGE des résultats, des collègues venus ici pour Evoluer (des mecs aux dents acérées quoi) et un risque de se faire dégager assez existant. Après il faut faire son choix.
Et pour aller à l'encontre des "on-dit", je suis (jeune - 6 ans d'ancienneté) prof de Maths Sciences (en LP), je m'éclate avec mes élèves, certains sont un peu chiants parfois mais ils restent jeunes. J'aime leur transmettre l'idée que les maths ça sert tous les jours, que ce n'est pas parce qu'ils avaient 4 de moyenne au collège qu'ils sont nuls, qu'ils peuvent comprendre des problèmes de la vie de tous les jours en utilisant les maths, les préparer à leur réussite dans le supérieur. Je viens de terminer la correction de mes 80 CCF de Bac et je suis satisfait de leur travail, certains savent mieux dériver que des élèves de 1° S ou Tale S que j'avais il y a quelques années en cours particuliers !
J'essaie de faire des cours adaptés à ce qu'ils vivent, sur des chanteurs à la mode, des sportifs, des stars de la télé-réalité... Ca peut faire sourire, mais s'ils arrivent à s'engager dans le sujet et calculer une médiane comme ça, bah c'est gagné !
En fait, apprendre les maths comme on le fait en France, c'est terriblement chiant. C'est pour cela que les gens décrochent, les profs parlent une langue que les élèves ne comprennent pas, il faut évoluer !
Aujourd'hui il faut proposer des nouveaux contenus, modernes, pour enseigner, je n'ai pas de livre, des cours que je fais moi-même, des vidéos, des questionnaires sur tablette, des parcours sur plate-formes moodle, une approche concrète des maths, bien loin des sempiternels "Définition, propriété, théorème, démonstration" vs. "Exercices". Lorsque j'étais élève ça ne m'intéressait pas cette façon de faire, c'était ennuyeux, le prof y croyait à moitié et les élèves étaient largués (et pourtant je n'étais pas en ZEP, certains sont devenus polytechniciens...).
J'ai une règle en moi : "Un élève qui s'ennuie est un élève qui bavarde (ou dort)". Les élèves sentent quand un prof a préparé son cours, quand il n'a rien fait, souvent ça part en sucette. J'ai bossé dans un lycée hyper-dur en stage, LP 92 REP, bah le premier cours que j'ai vu avec ma tutrice a été énorme, une petite femme, des gros caïds (dont un qui finira l'année en prison) et pas un n'a bronché. Elle était claire, bien préparée, précise et respectueuse. Là je me suis dit "ah ouai, elle est impressionnante !". Le seul cours où c'est parti en brouette, c'était avec un prof qui ne préparait jamais rien et qui parlait mal aux élèves...
Je pense que l'on a un rôle social à jouer dans notre travail ! Alors au lieu de cracher sur les élèves à problèmes, on ferait mieux de se poser la question du décrochage, des élèves peu motivés, des élèves fatigués. On se rendrait compte très vite, que nous, profs, vivons dans un monde de bisounours, quand nos élèves vivent souvent dans une réalité bien plus dure... Il suffit de prendre contact avec les parents pour commencer à comprendre un enfant. Quand une gamine fait des crises et on découvre qu'elle ne voit plus ses parents depuis une semaine parce que son père frappe sa mère, on peut comprendre que le lycée passe plus de temps à s'occuper d'elle que des élèves "simples".
Dire que les élèves sont de pire en pire ne sert à rien. Il y a des situations très difficiles, c'est vrai, mais il y a beaucoup d'élèves, la majorité (même en lycée pro) qui n'ont qu'un but : avoir leur bac. Mais il est évident qu'arriver en classe en râlant, disant que c'était mieux avant et que ce métier ne vaut plus rien, ça n'apporte que du mauvais...
Le chef d'établissement joue aussi un rôle très important ! A ne pas négliger, c'est même primordial ! J'ai fait quelques lycées, si le chef ne tient pas la route, c'est dur de gérer ses classes, sinon, on peut vraiment s'éclater !
Alors arrêtez de cracher sur l'éducation nationale "bêtement", que tout le monde se remette un peu en question serait bien, j'ai eu des profs nuls, mais vraiment nuls, fachos, intégristes, d'autres débordés. J'en ai eu des géniaux, des impliqués, des cools, et tous les jours, quand je prépare mes cours, je me demande si tel ou tel prof aurait fait comme ça...
Bien sûr le ministère n'est pas à la hauteur, mais dans les rectorats, il y a des formateurs, chargés d'inspections ou inspecteurs qui se donnent du mal pour que cela tourne ! Et rien que pour ces gens là (qui vont aussi aux oraux), si tu ne veux pas faire ce métier, ne vas pas au concours !
Et j'ai lu quelqu'un qui comparait les profs aux catégories B, niveau salaire, on reste bien au-dessus... Il faut juste lire les chiffres nationaux et arrêter la désinformation... Un prof en Maths/sciences avec 4 h sup c'est environ 2250 eu net (après impôts)/mois et au bout de 7 ans d'activité. Ce n'est pas si mal ...
Voilà, c'était mon avis, si vous êtes jeunes, motivés par ce métier et que vous aimez les jeunes, ce métier reste génial, même en 2019. {Il faudra aussi être motivé par "apprendre vous même", vous former, développer des projets, comme dans tous les jobs !}. En revanche si vous n'aimez pas trop les jeunes, ou les problèmes sociaux, que vous voulez être "bien" payés, passez votre chemin, les élèves vous remercieront, il y a trop de profs qui sont là uniquement pour les vacances...
Pour ma part je pense que tu n'es pas fait pour le métier de prof en lycée général ou collège. Tu peux enseigner ailleurs (si vraiment tu aimes ça):
- IUT, BTS,
- Ecole d'ingés, Fac
- Prépas privées
Il vaut mieux pour toi et pour les élèves que tu ne passes pas ce concours. Au passage, se demander si on va à l'oral pour démissionner est une connerie ! Les jurys coutent chers, ils sont payés avec nos impôts. Donc soit tu es sûr d'accepter le concours, ou tu penses l'accepter et tu y vas, soit tu sais que tu vas refuser et tu n'y vas pas. Ca ne devrait pas être trop compliquer à comprendre.
Le privé est loin d'être le rêve, très peu de vacances (et pas forcément quand tu veux, si tu n'as pas d'enfant...), des paies pas forcément élevées ramenées au taux horaire (tu es prof de maths ou quoi ?), un patron qui EXIGE des résultats, des collègues venus ici pour Evoluer (des mecs aux dents acérées quoi) et un risque de se faire dégager assez existant. Après il faut faire son choix.
Et pour aller à l'encontre des "on-dit", je suis (jeune - 6 ans d'ancienneté) prof de Maths Sciences (en LP), je m'éclate avec mes élèves, certains sont un peu chiants parfois mais ils restent jeunes. J'aime leur transmettre l'idée que les maths ça sert tous les jours, que ce n'est pas parce qu'ils avaient 4 de moyenne au collège qu'ils sont nuls, qu'ils peuvent comprendre des problèmes de la vie de tous les jours en utilisant les maths, les préparer à leur réussite dans le supérieur. Je viens de terminer la correction de mes 80 CCF de Bac et je suis satisfait de leur travail, certains savent mieux dériver que des élèves de 1° S ou Tale S que j'avais il y a quelques années en cours particuliers !
J'essaie de faire des cours adaptés à ce qu'ils vivent, sur des chanteurs à la mode, des sportifs, des stars de la télé-réalité... Ca peut faire sourire, mais s'ils arrivent à s'engager dans le sujet et calculer une médiane comme ça, bah c'est gagné !
En fait, apprendre les maths comme on le fait en France, c'est terriblement chiant. C'est pour cela que les gens décrochent, les profs parlent une langue que les élèves ne comprennent pas, il faut évoluer !
Aujourd'hui il faut proposer des nouveaux contenus, modernes, pour enseigner, je n'ai pas de livre, des cours que je fais moi-même, des vidéos, des questionnaires sur tablette, des parcours sur plate-formes moodle, une approche concrète des maths, bien loin des sempiternels "Définition, propriété, théorème, démonstration" vs. "Exercices". Lorsque j'étais élève ça ne m'intéressait pas cette façon de faire, c'était ennuyeux, le prof y croyait à moitié et les élèves étaient largués (et pourtant je n'étais pas en ZEP, certains sont devenus polytechniciens...).
J'ai une règle en moi : "Un élève qui s'ennuie est un élève qui bavarde (ou dort)". Les élèves sentent quand un prof a préparé son cours, quand il n'a rien fait, souvent ça part en sucette. J'ai bossé dans un lycée hyper-dur en stage, LP 92 REP, bah le premier cours que j'ai vu avec ma tutrice a été énorme, une petite femme, des gros caïds (dont un qui finira l'année en prison) et pas un n'a bronché. Elle était claire, bien préparée, précise et respectueuse. Là je me suis dit "ah ouai, elle est impressionnante !". Le seul cours où c'est parti en brouette, c'était avec un prof qui ne préparait jamais rien et qui parlait mal aux élèves...
Je pense que l'on a un rôle social à jouer dans notre travail ! Alors au lieu de cracher sur les élèves à problèmes, on ferait mieux de se poser la question du décrochage, des élèves peu motivés, des élèves fatigués. On se rendrait compte très vite, que nous, profs, vivons dans un monde de bisounours, quand nos élèves vivent souvent dans une réalité bien plus dure... Il suffit de prendre contact avec les parents pour commencer à comprendre un enfant. Quand une gamine fait des crises et on découvre qu'elle ne voit plus ses parents depuis une semaine parce que son père frappe sa mère, on peut comprendre que le lycée passe plus de temps à s'occuper d'elle que des élèves "simples".
Dire que les élèves sont de pire en pire ne sert à rien. Il y a des situations très difficiles, c'est vrai, mais il y a beaucoup d'élèves, la majorité (même en lycée pro) qui n'ont qu'un but : avoir leur bac. Mais il est évident qu'arriver en classe en râlant, disant que c'était mieux avant et que ce métier ne vaut plus rien, ça n'apporte que du mauvais...
Le chef d'établissement joue aussi un rôle très important ! A ne pas négliger, c'est même primordial ! J'ai fait quelques lycées, si le chef ne tient pas la route, c'est dur de gérer ses classes, sinon, on peut vraiment s'éclater !
Alors arrêtez de cracher sur l'éducation nationale "bêtement", que tout le monde se remette un peu en question serait bien, j'ai eu des profs nuls, mais vraiment nuls, fachos, intégristes, d'autres débordés. J'en ai eu des géniaux, des impliqués, des cools, et tous les jours, quand je prépare mes cours, je me demande si tel ou tel prof aurait fait comme ça...
Bien sûr le ministère n'est pas à la hauteur, mais dans les rectorats, il y a des formateurs, chargés d'inspections ou inspecteurs qui se donnent du mal pour que cela tourne ! Et rien que pour ces gens là (qui vont aussi aux oraux), si tu ne veux pas faire ce métier, ne vas pas au concours !
Et j'ai lu quelqu'un qui comparait les profs aux catégories B, niveau salaire, on reste bien au-dessus... Il faut juste lire les chiffres nationaux et arrêter la désinformation... Un prof en Maths/sciences avec 4 h sup c'est environ 2250 eu net (après impôts)/mois et au bout de 7 ans d'activité. Ce n'est pas si mal ...
Voilà, c'était mon avis, si vous êtes jeunes, motivés par ce métier et que vous aimez les jeunes, ce métier reste génial, même en 2019. {Il faudra aussi être motivé par "apprendre vous même", vous former, développer des projets, comme dans tous les jobs !}. En revanche si vous n'aimez pas trop les jeunes, ou les problèmes sociaux, que vous voulez être "bien" payés, passez votre chemin, les élèves vous remercieront, il y a trop de profs qui sont là uniquement pour les vacances...
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