Projet de loi de la transformation de la fonction publique

Parallèlement, les mobilités seront facilitées et encouragées, et les agents dont les services sont transformés bénéficieront d’un accompagnement amélioré. Ainsi :
   les mutations ne sont plus soumises à l’examen des commissions administratives paritaires ;
   de nouvelles garanties sont également apportées aux agents publics, telle que la portabilité du compte personnel de formation en cas de mobilité entre secteurs public et privé ou la portabilité du contrat à durée indéterminée entre versants de la fonction publique ;
   un dispositif de rupture conventionnelle sur la base d’un commun accord entre l’agent et son employeur, et ouvrant droit à une indemnité de rupture ainsi qu’au bénéfice de l’assurance chômage, est instauré.

J'adore les deux, peut-être avec une préférence pour le 1er. Les commissions paritaires pour les mutations, c'est surfait.

Afin de mieux accompagner les agents en cas de transformation de leurs services, le projet de loi crée de nouveaux outils :
   en cas de restructuration, les agents pourront bénéficier d’un reclassement au niveau local avec une priorité d’affectation, d’un congé de transition professionnelle pris en charge par l’État ou d’un accompagnement spécifique vers le secteur privé dans le cadre de plans de départs volontaires ;

   
En cas de mutation en province de l'administration où on bosse  afin de vendre les locaux parisiens une petite fortune ?

en cas d’externalisation de missions, les agents qui seront détachés d’office auprès du cocontractant de l’administration bénéficieront du maintien des garanties découlant de leur statut et d’un droit d’option au renouvellement de la concession.

Ah oui, ça c'est pour les quelques hauts fonctionnaires qui vont bosser dans le privé ? Faudrait pas qu'ils ne se retrouvent qu'avec des parachutes dorés. Ils se sentiraient nus.

mrl a écrit:

Parallèlement, les mobilités seront facilitées et encouragées, et les agents dont les services sont transformés bénéficieront d’un accompagnement amélioré. Ainsi :
   les mutations ne sont plus soumises à l’examen des commissions administratives paritaires ;
   de nouvelles garanties sont également apportées aux agents publics, telle que la portabilité du compte personnel de formation en cas de mobilité entre secteurs public et privé ou la portabilité du contrat à durée indéterminée entre versants de la fonction publique ;
   un dispositif de rupture conventionnelle sur la base d’un commun accord entre l’agent et son employeur, et ouvrant droit à une indemnité de rupture ainsi qu’au bénéfice de l’assurance chômage, est instauré.

J'adore les deux, peut-être avec une préférence pour le 1er. Les commissions paritaires pour les mutations, c'est surfait.

Une chose est sûre, si ce dispositif est acté, la totalité des collègues de matière professionnelle de mon lycée demandera à en bénéficier dans la seconde de sa parution. Cependant la partie "d'un commun accord" risque de bloquer.

A terme, les syndicats ne siègeront donc plus dans les CAPA. Tout se fera dans une opacité complète !

Ce n'est pas la modernisation de la fonction publique. C'est la mise au pas du corps professoral (plus le droit de critiquer l'institution), avant sa désintégration puisque les profs ne seront plus que des vacataires.

Bref, encore une réforme qui va passer comme une lettre à la poste car nous avons perdu notre capacité à l'indignation, à la révolte, à la lutte (syndicale s'entend)...et à l'unité. Quelques actions sporadiques par-ci par-là est d'une inefficacité pathétique !

Et l'air de rien, chaque fonctionnaire devient l'agent d'un Etat de plus en plus autocratique. Vous vous croyez encore en France ? Nous sommes en Chine...

Regardez comme nos collègues ont été dégagés du Rectorat de Toulouse la semaine dernière. La rectrice a fait intervenir la police qui a gazé à bout portant les manifestants sans ménagement, traités comme les derniers des voyous.

A quand la garde à vue pour avoir osé contredire la Grande Maison?

mrl a écrit:

Afin de mieux accompagner les agents en cas de transformation de leurs services, le projet de loi crée de nouveaux outils :
   en cas de restructuration, les agents pourront bénéficier d’un reclassement au niveau local avec une priorité d’affectation, d’un congé de transition professionnelle pris en charge par l’État ou d’un accompagnement spécifique vers le secteur privé dans le cadre de plans de départs volontaires ;

   
En cas de mutation en province de l'administration où on bosse  afin de vendre les locaux parisiens une petite fortune ?

Mais en dessous tout de même des prix du marché: il ne faut pas oublier d'engraisser les copains.

Prof75 a écrit:A terme, les syndicats ne siègeront donc plus dans les CAPA. Tout se fera dans une opacité complète !

Ce n'est pas la modernisation de la fonction publique. C'est la mise au pas du corps professoral (plus le droit de critiquer l'institution), avant sa désintégration puisque les profs ne seront plus que des vacataires.

Bref, encore une réforme qui va passer comme une lettre à la poste car nous avons perdu notre capacité à l'indignation, à la révolte, à la lutte (syndicale s'entend)...et à l'unité. Quelques actions sporadiques par-ci par-là est d'une inefficacité pathétique !

Et l'air de rien, chaque fonctionnaire devient l'agent d'un Etat de plus en plus autocratique. Vous vous croyez encore en France ? Nous sommes en Chine...

Regardez comme nos collègues ont été dégagés du Rectorat de Toulouse la semaine dernière. La rectrice a fait intervenir la police qui a gazé à bout portant les manifestants sans ménagement, traités comme les derniers des voyous.

A quand la garde à vue pour avoir osé contredire la Grande Maison?

J'ai oublié ceci : je ne retrouve pas les images prises par les collègues lors de l'évacuation du Rectorat par les forces de l'ordre. Si quelqu'un les retrouve, qu'il les mette en ligne ! Merci !

Prof de lycée pro, je suis triste d'admettre que je vais étudier les conditions de cette rupture conventionnelle...l'idée de devoir rester encore 20 ans prof en lycée pro m'effraie !!!

Les " milieux de carrière comme moi " sont complètement perdus : on est diplômés, on a passé et réussi des concours externes il y a 20 ans...tout ça pour avoir un salaire minable, aucune perspective d'évolution, aucune reconnaissance.

Mon quotidien de prof est beaucoup de la pseudo formation pro, de la garderie bruyante, des réunions inutiles, de la correction de copies incompréhensibles avec l'obligation d'être bienvaillant...alors avec la réforme de la voie pro qui doit s'appliquer à la rentrée de septembre, ce n'est plus possible.

Parallèlement, les mobilités seront facilitées et encouragées, et les agents dont les services sont transformés bénéficieront d’un accompagnement amélioré. Ainsi :
   les mutations ne sont plus soumises à l’examen des commissions administratives paritaires ;

La logique m'échappe, en quoi la suppression des commissions administratives paritaires va-t-elle permettre un accompagnement amélioré ???

Une passante a écrit:

Parallèlement, les mobilités seront facilitées et encouragées, et les agents dont les services sont transformés bénéficieront d’un accompagnement amélioré. Ainsi :
   les mutations ne sont plus soumises à l’examen des commissions administratives paritaires ;

La logique m'échappe, en quoi la suppression des commissions administratives paritaires va-t-elle permettre un accompagnement amélioré ???

Piston.

La loi du plus fort. La jungle, quoi.
Que de pas en avant fait-on dans le nouveau monde !!!

Celadon a écrit:La loi du plus fort. La jungle, quoi.
Que  de pas en avant fait-on dans le nouveau monde !!!

A la limite, la loi du plus fort est une loi. Quand on est faible, on doit s'attendre à se faire bouffer par plus fort. C'est une logique cruelle, mais il y a une logique. Et au fond, les mutations fonctionnent selon le principe du plus fort...barème.

Là avec la suppression des commissions paritaires, ce n'est même pas la loi du plus fort, c'est l'absence totale de toute règle: l'administration pourra faire ce qu'elle veut sans rendre aucun compte à personne et en s'asseyant allègrement sur ses propres règles, puisqu'il n'y aura plus personne pour en contrôler l'application. Le fait qu'il subsiste une possibilité d'attaquer une décision administrative au TA est une blague, s'agissant (par exemple) des mutations. Vu les délais, et comme il sera difficile d'invoquer "l'urgence" en référé si un jeune collègue pistonné récupère le poste en or dont vous rêviez depuis longtemps…

Le Nouveau Monde est forgé par nombre d'arrivistes, catégorie s'il en est qui souffre terriblement de l'application de règles communes. Cette suppression des règles est donc logique. Pour eux.

Lagomorphe a écrit:

Celadon a écrit:La loi du plus fort. La jungle, quoi.
Que  de pas en avant fait-on dans le nouveau monde !!!

A la limite, la loi du plus fort est une loi. Quand on est faible, on doit s'attendre à se faire bouffer par plus fort. C'est une logique cruelle, mais il y a une logique. Et au fond, les mutations fonctionnent selon le principe du plus fort...barème.

Là avec la suppression des commissions paritaires, ce n'est même pas la loi du plus fort, c'est l'absence totale de toute règle: l'administration pourra faire ce qu'elle veut sans rendre aucun compte à personne et en s'asseyant allègrement sur ses propres règles, puisqu'il n'y aura plus personne pour en contrôler l'application. Le fait qu'il subsiste une possibilité d'attaquer une décision administrative au TA est une blague, s'agissant (par exemple) des mutations. Vu les délais, et comme il sera difficile d'invoquer "l'urgence" en référé si un jeune collègue pistonné récupère le poste en or dont vous rêviez depuis longtemps…

De toute manière, le contentieux en général ne fonctionne que par rapport  à la légalité. Quand il n'y a plus de légalité, plus de barèmes, il n'y a plus d'entorse. Par rapport à quoi recourir ? A quelles normes nationales ? A quelles situations-types  ? Ce qui était déjà très compliqué va devenir impossible. Exactement comme la contestation des avis du PPCR.
PPCR, Code du Travail, réforme des statuts... Tout cela procède de la même idéologie : briser les garanties collectives pour isoler le salarié, du public comme du privé,  individualiser les rapports avec l'employeur en même temps que le statut, le poste de travail, la rémunération.

Au passage, le gouvernement affaiblit durement les syndicats, dont la raison d'être est notamment  la défense des droits collectifs. Ca ne va pas être pour déplaire dans l'EN, milieu finalement très indifférent quand ce n'est pas hostile, mais le prix à payer va être lourd, très lourd.

Pour certains, le menu du conseil des ministres est aussi alléchant que celui du Fouquet's.

Courage ! On en est revenus aux années 1900. Encore une effort et on atteindra 1791 et la loi Le Chapelier...

Delia a écrit:Courage ! On en est revenus aux années 1900. Encore une effort et on atteindra   1791 et la loi Le Chapelier...

On aura le droit d'aller en vacances si on a été "gentil".

Le prix à payer va être lourd, mais pas pour tout le monde. Dans cette jungle du tous contre tous, certains sont plus "armés", plus rompus aux exercices de souplesse d'échine et de léchage de bottes que d'autres. Ca promet, le nouveau monde.

... un nouveau monde rigoureusement semblable à l'ancien... Le remède est connu :

Devant toi, misère sauvage,
Devant toi, pesant esclavage,
L’insurgé se dresse
Le fusil chargé.

macassa a écrit:Prof de lycée pro, je suis triste d'admettre que je vais étudier les conditions de cette rupture conventionnelle...l'idée de devoir rester encore 20 ans prof en lycée pro m'effraie !!!

Les " milieux de carrière comme moi " sont complètement perdus : on est diplômés, on a passé et réussi des concours externes il y a 20 ans...tout ça pour avoir un salaire minable, aucune perspective d'évolution, aucune reconnaissance.

Mon quotidien de prof est beaucoup de la pseudo formation pro, de la garderie bruyante, des réunions inutiles, de la correction de copies incompréhensibles avec l'obligation d'être bienvaillant...alors avec la réforme de la voie pro qui doit s'appliquer à la rentrée de septembre, ce n'est plus possible.

Mes 12 ans, minimum, m'effraient aussi. Par contre cela fait un bon bout de temps que je me suis mis en mode service minimum. J'enseigne pour le peu qui le veut bien encore. Par contre plus de réunion, plus de formation, pas de notation bienveillante, plus de projet, etc.

Et en effet, j'attends avec impatience la possibilité de quitter ce métier de m***e avec un peu de pépettes compensant ma perte de salaire, ma perte de statut, ma future perte de pension…

Je crois que l'Educnat va regretter la mise en place de la rupture conventionnelle, elle va perdre des gens indispensables à son fonctionnement.
J'attends avec impatience le premier bilan catastrophé qui sera fait de cette réforme dans un ou deux ans

Celadon a écrit:La loi du plus fort. La jungle, quoi.
Que  de pas en avant fait-on dans le nouveau monde !!!

La loi du plus malin, de celui qui aura le meilleur réseau.... Dans les marchés publics, c'est la même logique qui a conduit à la promulgation d'un décret le 24 décembre dernier qui en dessous d'un certain montant ne rend plus obligatoire les appels d'offre (à titre expérimental...)

Vive la France des copains , des réseaux, de la cooptation.... Le mérite républicain ne sera plus qu'un lointain souvenir. Désormais les (grands) bourgeois ont décidé de trancher dans le lard pour sauvegarder leurs intérêts

La gazette.fr a écrit:
   
En vertu du décret  n° 2018-1225 du 24 décembre 2018, à titre expérimental et pour une période de trois ans, les acheteurs peuvent passer un marché public, y compris un marché public de défense ou de sécurité, négocié sans publicité ni mise en concurrence préalables portant sur des travaux, fournitures ou services innovants, et répondant à un besoin dont la valeur estimée est inférieure à 100 000 euros hors taxes.

https://www.lagazettedescommunes.com/598995/commande-publique-un-cadeau-de-noel-pour-les-entreprises-innovantes/

Bref tout se tient. La politique de Macron est d'une très grande cohérence idéologique. Et il reste encore plus de 3 ans .....

Gouvernement voyou, favorable à la suppression des règles justes parce qu'il s'en exonère personnellement, et qui te matraque si tu réponds !

Ilona a écrit:Je crois que l'Educnat va regretter la mise en place de la rupture conventionnelle, elle va perdre des gens indispensables à son fonctionnement.
J'attends avec impatience le premier bilan catastrophé qui sera fait de cette réforme dans un ou deux ans

Fermeture de la 2nde professionnelle; pour faire fonctionner le LEP avec ceux qui restent.... Ne restera plus que la 1ère et la Terminale pro... et après on va obliger ,avec une dégradation du statut, les professeurs du lycée général à aller prêter main forte aux collègues du LEP.....

Puis transformation des LEP en GCA "grand centres d'apprentissage" . Avec réduction des heures d'enseignement général (et professionnel ). Tiens je devrais convoiter un poste au MEN moi , ça me ferait une belle reconversion . Désormais les co*******  de l'EN, je ne les subirai plus , je les ferai. Et ça, ça change tout

Aiôn a écrit:Gouvernement voyou, favorable à la suppression des règles justes parce qu'il s'en exonère personnellement, et qui te matraque si tu réponds !

Oui dans Le Monde d'aujourd'hui il y a un article très intéressant sur les conseillers de Macron, qui témoigne de l'individu qu'il est au quotidien et qui avouent que le président lui-même ne supporte pas les règlements, les contraintes....

gauvain31 a écrit:

Ilona a écrit:Je crois que l'Educnat va regretter la mise en place de la rupture conventionnelle, elle va perdre des gens indispensables à son fonctionnement.
J'attends avec impatience le premier bilan catastrophé qui sera fait de cette réforme dans un ou deux ans

Fermeture de la 2nde professionnelle; pour faire fonctionner le LEP avec ceux qui restent.... Ne restera plus que la 1ère et la Terminale pro... et après on va obliger ,avec une dégradation du statut, les professeurs du lycée général à aller prêter main forte aux collègues du LEP.....

Puis transformation des LEP en GCA "grand centres d'apprentissage" . Avec réduction des heures d'enseignement général (et professionnel ). Tiens je devrais convoiter un poste au MEN moi , ça me ferait une belle reconversion . Désormais les co*******  de l'EN, je ne les subirai plus , je les ferai. Et ça, ça change tout

Désolé pour toi, mais beaucoup ont eu cette idée depuis très longtemps, à commencer par les IPR, les places sont devenues chères....

Delia a écrit:... un nouveau monde rigoureusement semblable à l'ancien... Le remède est connu :

Devant toi, misère sauvage,
Devant toi, pesant esclavage,
L’insurgé se dresse
Le fusil chargé.

On est trop politiquement corrects pour ça, on condamnerait celui qui tient le fusil! Rien qu'à voir les commentaires sur les gilets jaunes....