Le vrai-faux "retrait" de l'âge pivot

micaschiste a écrit:

Celadon a écrit:C'est un article réservé aux abonnés. Le début fait effectivement peur, alors la suite...
https://www.mediapart.fr/journal/economie/130120/menaces-en-cascade-sur-les-petits-epargnants
L'article m'a été offert, quand je retourne dessus, il apparaît en clair, j'espère que je ne fais pas d'impair en citant le site...
Voici le début :

Selon nos informations, le taux du Livret A devrait baisser à 0,5 % le 1er février, taux sans précédent depuis 1818. Les banques veulent torpiller les plans d’épargne-logement (PEL) et font aussi pression sur le gouvernement pour que la fiscalité soit alourdie.

Maintenant il faut qu'on m'explique l'intérêt qu'il y a à paupériser ainsi la majeure partie de la population, déjà mal payée, qui aura bcp de mal à s'offrir un toit sur la tête pour sa retraite avec un endettement sur 30 ans et ne pourra pas enrichir les fonds de pension même si elle le veut, n'aura plus d'assurance vie digne de ce nom et devra se payer un loyer dont les termes augmentent chaque année ? Je veux comprendre. La cupidité de l'oligarchie n'explique pas à elle seule le désastre qui s'annonce.
Et surtout, surtout l'intérêt de certains syndicats à soutenir une politique aussi pourrie.
Ceci dit, on n'entend pas bcp récriminer outre-Rhin... ou bien leurs plaintes ne nous atteignent pas encore ?

Rendre complètement inintéressant des livrets A sans risques, disponibles à tout moment ( Même s'ils ne rapportent pas beaucoup ), qui sont le placement préféré des français peut être vu comme un encouragement vers des placements plus rentables même si risqués... Ne pas oublier Blackrock et consorts !

Bien sûr, mais si tous font comme moi...

Balthazaard a écrit:Déjà si on m'expliquait ce que le mot "richesse" qui est une banalité de tous les discours libéraux veut dire je serais content....

Ben ça, c'est facile: la richesse, c'est quand on a le pouvoir économique d'acheter des vies individuelles. Après, c'est comme au Monopoly: plus tu achètes ou peux acheter de vies, plus tu es riche.
À la fin, évidemment, il n'y a plus de vie du tout: on dit alors que la “partie est finie”. En général, on nettoie tout (avec une bonne guerre ou une grosse crise économique) et on recommence tellement c'est amusant.

Les taux bas du livret A, ça s'explique essentiellement par les taux extrêmement bas (voire, négatifs) pratiqués par les banques centrales (notamment, européenne). Forcément, ça se répercute sur l'obligataire et donc sur les placements sans risque (fonds en euros de l'assurance vie, livret A...).

Dans un contexte de taux bas, il faudrait expliquer qu'on ne peut pas se féliciter d'emprunter à 1,5% sur vingt ans et vouloir placer à 3% à court terme sans aucun risque. Entre 0,5 et 0,75%, la différence est ridicule pour la plupart d'entre nous.

Il faudrait expliquer… ou plutôt cesser de baisser artificiellement ces taux en imprimant de l'argent à la BCE.
Imprimer de l'argent, pourquoi pas, mais au lieu de le refiler aux banques on pourrait l'utiliser directement pour des choses utiles comme entretenir les ponts, embaucher des infirmiers, etc.
Escrocs.

À vrai dire, les taux négatifs ne bénéficient pas aux banques. Au contraire, elles en sont pénalisées, car l'argent qu'on dépose chez elles leur coûte de l'argent (c'est la logique du taux de dépôt, si j'ai tout bien compris). Il suffit de voir la baisse des cours de bourse dès bancaires dès qu'une nouvelle baisse des taux est annoncée pour s'en convaincre.

C'est pour ça que certaines banques (en Allemagne et Suisse, je crois) ont commencé à appliquer des taux négatifs sur les depots en cash. Pout l'instant ca ne concerne que les très gros clients. Parallement les taux bas réduisent leurs marges sur leur métier principal: le crédit. C'est aussi pour ça que les banques européennes sont en relative difficulté (en particulier les banques allemandes et italiennes). Et, c'est aussi pour ça que les banques européennes ne cessent de perdre du terrain face aux banques américaines, qui se portent mieux.

En fait, les taux bas sont en place surtout dans l'espoir de relancer l'inflation (et surtout, éviter le pire du pire en économie: la déflation).

À noter surtout que si les taux remontaient vraiment, actuellement, de nombreux États européens (dont la France) seraient en grosses difficultés, étant donné leur déficit (financé via des émissions obligataire, autrement dit par de la dette).

Voilà pourquoi la réduction de la dépense publique demeure un vrai sujet. Il fait sens qu'un État s'endette pour investir, il fait sens qu'un État s'endette en période de crise afin d'amortir les chocs. Il ne fait pas sens qu'un État soit structurellement déficitaire (Comme c'est le cas de la France).

kero a écrit:En fait, les taux bas sont en place surtout dans l'espoir de relancer l'inflation (et surtout, éviter le pire du pire en économie: la deflation).

La BCE devrait finir par comprendre qu'elle fait cela en vain:

Einstein a écrit:La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s'attendre à un résultat différent.

à moins qu'en réalité elle fasse cela pour d'autres raisons moins avouables.
Il y aurait pourtant des moyens directs d'injecter de l'argent dans l'économie, par exemple en l'utilisant pour abonder la masse salariale de l'État et de ses hôpitaux, ce qu'on pourrait sans problème faire de manière utile.

kero a écrit:À noter surtout que si les taux remontaient vraiment, actuellement, de nombreux États européens (dont la France) seraient en grosses difficultés, étant donné leur déficit (financé via des émissions obligataire, autrement dit par de la dette).

Sauf si la BCE rachète cette dette.

kero a écrit:Il ne fait pas sens qu'un État soit structurellement déficitaire (Comme c'est le cas de la France).

Dans un système où la dette est le seul moyen d'abonder la masse monétaire, si.

Une nouvelle vidéo de Clément Viktorovitch qui nous décrypte la stratégie du gouvernement: https://www.facebook.com/1046598868757059/posts/2617483128335284/