[Privé] Appel à témoignages : quelles sont vos conditions de travail dans l'enseignement privé ?

Je suis plutôt d'accord avec Hans : il est difficile de généraliser à l'enseignement privé sous contrat ce que l'on a observé dans un établissement.

J'ai connu une super cheffe d'établissement, très rigoureuse, en qui j'avais énormément confiance et avec qui j'aurais pu travailler pendant des années (mais qui a changé d'académie) qui a été remplacé par une autre cheffe d'établissement qui gérait le collège comme on gère une multinationale...

Par ailleurs, un établissement qui me convient, ne conviendra peut-être pas à tout autre collègue.

lialia7374 a écrit:Bonjour à tous,

Tout d'abord meilleurs voeux pour 2025 !  

Je relance le sujet. Vos conditions de travail dans l'enseignement privé vous ont-elles fait douter parfois ? L'idée de quitter l'enseignement privé vous a-t-elle déjà effleuré l'esprit ?  

Chez nous, les collègues détachés du publics et enseignants dans mon établissement catholique sous contrat sont les plus enthousiastes: ce sont les premiers à dire à a quel point "on ne connait pas notre chance" quand on se met à râler sur le niveau des élèves / la direction / les parents.

Czar a écrit:

lialia7374 a écrit:Bonjour à tous,

Tout d'abord meilleurs voeux pour 2025 !  

Je relance le sujet. Vos conditions de travail dans l'enseignement privé vous ont-elles fait douter parfois ? L'idée de quitter l'enseignement privé vous a-t-elle déjà effleuré l'esprit ?  

Chez nous, les collègues détachés du publics et enseignants dans mon établissement catholique sous contrat sont les plus enthousiastes: ce sont les premiers à dire à a quel point "on ne connait pas notre chance" quand on se met à râler sur le niveau des élèves / la direction / les parents.

Pareil chez moi ! Mais je suis plutôt gâtée niveau direction et conditions de travail.

Czar a écrit:

lialia7374 a écrit:Bonjour à tous,

Tout d'abord meilleurs voeux pour 2025 !  

Je relance le sujet. Vos conditions de travail dans l'enseignement privé vous ont-elles fait douter parfois ? L'idée de quitter l'enseignement privé vous a-t-elle déjà effleuré l'esprit ?  

Chez nous, les collègues détachés du publics et enseignants dans mon établissement catholique sous contrat sont les plus enthousiastes: ce sont les premiers à dire à a quel point "on ne connait pas notre chance" quand on se met à râler sur le niveau des élèves / la direction / les parents.

Ce n'est pas représentatif de ce qui se passe sur le terrain, un blog l'explique très bien : Stop souffrance enseignement catholique

C'est subjectif, c'est vrai.  

J'ai justement fait plusieurs établissements privés dans ma carrière et je ne m'y retrouve plus. Le fonctionnement, l'état d'esprit et le manque de valeurs parfois...       Et pourtant, j'adore enseigner !  

Estelle60 a écrit:

Czar a écrit:

lialia7374 a écrit:Bonjour à tous,

Tout d'abord meilleurs voeux pour 2025 !  

Je relance le sujet. Vos conditions de travail dans l'enseignement privé vous ont-elles fait douter parfois ? L'idée de quitter l'enseignement privé vous a-t-elle déjà effleuré l'esprit ?  

Chez nous, les collègues détachés du publics et enseignants dans mon établissement catholique sous contrat sont les plus enthousiastes: ce sont les premiers à dire à a quel point "on ne connait pas notre chance" quand on se met à râler sur le niveau des élèves / la direction / les parents.

Ce n'est pas représentatif de ce qui se passe sur le terrain, un blog l'explique très bien : Stop souffrance enseignement catholique

J'ai travaillé dans deux établissements mentionnés dans ce blog.

Estelle60 a écrit:

Czar a écrit:

lialia7374 a écrit:Bonjour à tous,

Tout d'abord meilleurs voeux pour 2025 !  

Je relance le sujet. Vos conditions de travail dans l'enseignement privé vous ont-elles fait douter parfois ? L'idée de quitter l'enseignement privé vous a-t-elle déjà effleuré l'esprit ?  

Chez nous, les collègues détachés du publics et enseignants dans mon établissement catholique sous contrat sont les plus enthousiastes: ce sont les premiers à dire à a quel point "on ne connait pas notre chance" quand on se met à râler sur le niveau des élèves / la direction / les parents.

Ce n'est pas représentatif de ce qui se passe sur le terrain, un blog l'explique très bien : Stop souffrance enseignement catholique

On avait parlé sur le forum de ce blog il y a quelque temps. Je ne suis pas certaine qu'il soit totalement "représentatif" non plus.

lialia7374 a écrit:C'est subjectif, c'est vrai.  

J'ai justement fait plusieurs établissements privés dans ma carrière et je ne m'y retrouve plus. Le fonctionnement, l'état d'esprit et le manque de valeurs parfois...       Et pourtant, j'adore enseigner !  

Dans plusieurs villes, il y a toujours un établissement un peu plus populaire avec des publics moins favorisés, ou alors, en zone rurale où le public n'est pas le même qu'en centre ville.

Si vraiment cela ne te plaît plus, avant de démissionner, demande une dispo pour aller voir ailleurs, dans le privé, elles sont quasiment toujours accepté.

J'aurais pu poster dans j'hallucine mais c'est quand même assez typique du privé, donc je mets ça ici. Une collègue (fin de carrière, continuant à travailler malgré une pathologie lourde, pour laquelle elle a un temps partiel thérapeutique) vient de recevoir un mail totalement hallucinant de son chef. En gros (j'ai eu lecture du mail au téléphone), il a bien compris qu'elle a une maladie grave mais elle ne lui facilite pas la tâche avec son temps partiel et, souhaitant privilégier les élèves, il la menace de lui remettre les 3e (matière au DNB) alors qu'elle est en 6e 5e, de ne pas respecter les préconisations du médecin (travail sur trois jours), qu'elle doit préparer des supports et travailler avec le suppléant qui prendra peut-être le complément, etc. en gros, il dit de façon explicite qu'elle ne lui facilite pas la vie et qu'il n'a pas à être bienveillant (en utilisant des phrases type "comme la loi m'y autorise"). La collègue n'en a pas dormi de la nuit dernière. On lui a conseillé de se faire arrêter (son médecin la supplie de le faire très régulièrement et c'est elle qui insiste pour continuer au moins à TP). Il ne s'agit pas d'un gros établissement, où, en effet, il peut être compliqué d'organiser plusieurs EDT à temps partiel avec des contraintes de jours, là, une classe par niveau. seulement Le souci principal étant que c'est un collège de zone un peu difficile (bassin minier désindustrialisé), un peu excentré, n'attirant pas les remplaçants (qui voudra faire 4 fois 2h de route pour un mi-temps à peine au-dessus du smic) et donc que la collègue paye ça, avec un CDE débutant du type manager (les parents clients et les profs qui doivent se plier aux injonctions). On est vraiment loin de Stan, pour le profil des élèves, mais pas si loin pour le management! Charité chrétienne et prendre soin des plus faibles qu'il disait l'autre

je ne pense pas que le CDE se soit mis en faute, son mail est factuel et probablement inattaquable légalement, par contre, humainement (et au plan de l'intelligence et de la sensibilité), il y a de la marge... S'il n'a pas compris qu'avoir une prof malade qui risque d'être absente régulièrement si on ne lui aménage pas son poste sera plus pénalisant pour les élèves...

EdithW a écrit:J'aurais pu poster dans j'hallucine mais c'est quand même assez typique du privé, donc je mets ça ici. Une collègue (fin de carrière, continuant à travailler malgré une pathologie lourde, pour laquelle elle a un temps partiel thérapeutique) vient de recevoir un mail totalement hallucinant de son chef. En gros (j'ai eu lecture du mail au téléphone), il a bien compris qu'elle a une maladie grave mais elle ne lui facilite pas la tâche avec son temps partiel et, souhaitant privilégier les élèves, il la menace de lui remettre les 3e (matière au DNB) alors qu'elle est en 6e 5e, de ne pas respecter les préconisations du médecin (travail sur trois jours), qu'elle doit préparer des supports et travailler avec le suppléant qui prendra peut-être le complément, etc. en gros, il dit de façon explicite qu'elle ne lui facilite pas la vie et qu'il n'a pas à être bienveillant (en utilisant des phrases type "comme la loi m'y autorise"). La collègue n'en a pas dormi de la nuit dernière. On lui a conseillé de se faire arrêter (son médecin la supplie de le faire très régulièrement et c'est elle qui insiste pour continuer au moins à TP). Il ne s'agit pas d'un gros établissement, où, en effet, il peut être compliqué d'organiser plusieurs EDT à temps partiel avec des contraintes de jours, là, une classe par niveau. seulement Le souci principal étant que c'est un collège de zone un peu difficile (bassin minier désindustrialisé), un peu excentré, n'attirant pas les remplaçants (qui voudra faire 4 fois 2h de route pour un mi-temps à peine au-dessus du smic) et donc que la collègue paye ça, avec un CDE débutant du type manager (les parents clients et les profs qui doivent se plier aux injonctions). On est vraiment loin de Stan, pour le profil des élèves, mais pas si loin pour le management! Charité chrétienne et prendre soin des plus faibles qu'il disait l'autre

je ne pense pas que le CDE se soit mis en faute, son mail est factuel et probablement inattaquable légalement, par contre, humainement (et au plan de l'intelligence et de la sensibilité), il y a de la marge... S'il n'a pas compris qu'avoir une prof malade qui risque d'être absente régulièrement si on ne lui aménage pas son poste sera plus pénalisant pour les élèves...

POURQUOI CONTINUE-T-ELLE A TRAVAILLER ?

Je trouve très dur ton message, M le Maudit, d'autant plus en majuscules.

Il est tout à fait compréhensible que la collègue, bien que subissant une pathologie lourde, ait besoin de poursuivre sa relation avec le métier, les élèves et les collègues, plutôt que de rester seule, à se morfondre chez elle, par exemple.

GigiNeo a écrit:Je trouve très dur ton message, M le Maudit, d'autant plus en majuscules.

Il est tout à fait compréhensible que la collègue, bien que subissant une pathologie lourde, ait besoin de poursuivre sa relation avec le métier, les élèves et les collègues, plutôt que de rester seule, à se morfondre chez elle, par exemple.

Vu le traitement dont est victime cette personne je m'interroge... Mais sur le fond je suis tout à fait d'accord avec toi.

GigiNeo a écrit:Je trouve très dur ton message, M le Maudit, d'autant plus en majuscules.

Il est tout à fait compréhensible que la collègue, bien que subissant une pathologie lourde, ait besoin de poursuivre sa relation avec le métier, les élèves et les collègues, plutôt que de rester seule, à se morfondre chez elle, par exemple.

Bien d'accord. Le travail peut-etre une thérapie non pas contre la maladie mais pour le moral. Être au contact des élèves, des collègues est sans doute un plus pour elle. La direction veut sans doute la faire craquer.....

Si le but est de faire craquer, cela peut s’apparenter à du harcèlement moral…

C'est attaquable car c'est écrit.
Un cde "pro" ne l'aurait jamais écrit. Uniquement à l'oral. Cela relève du harcèlement morale.

Et tu as raison, il faut mieux gérer des EDT temps partiel et partagé que de devoir gérer des arrêts maladies ponctuels courts et fréquents. Ça paraît tellement logique.

GigiNeo a écrit:Je trouve très dur ton message, M le Maudit, d'autant plus en majuscules.

Il est tout à fait compréhensible que la collègue, bien que subissant une pathologie lourde, ait besoin de poursuivre sa relation avec le métier, les élèves et les collègues, plutôt que de rester seule, à se morfondre chez elle, par exemple.

C'est exactement ça. Elle est bien et elle assure sans souci deux classes, avec son mi-temps. Lui faire sentir qu'elle est un boulet et qu'elle fait des caprices en demandant à grouper ses heures sur trois jours et à ne pas avoir les 3e (elle a des scrupules car, sachant le risque d'arrêt, elle préfère ne pas les pénaliser justement en leur assurant un prof "valide" même remplaçant, sur la durée, ce qui me semble pertinent et cohérent). C'est une "ancienne", avec de l'expérience et qui a encore la niaque malgré ses soucis de santé.

Selon les profils, on ne peut jamais simplifier et décréter "elle peut s'arrêter". Je conseille des collègues dans ce genre de cas et je passe des heures au téléphone avec eux avant de réussir à comprendre ce qu'ils veulent exactement. Si ils en ont ras la casquette et cherchent à s'arrêter vraiment, souvent d'ailleurs, ils continuent un peu car la perspective d'arrêter et de devoir reprendre, contraints et forcés, leur est totalement insuportable (on ne peut pas leur assurer que le rectorat ne va pas les renvoyer devant une classe à 6 mois de la retraite, c'est très peu probable mais pas impossible). J'ai entendu des "si vous ne me garantissez pas que je ne reverrai jamais un élève, je préfère continuer, quitte à craquer plus tard", s'ils veulent continuer "raisonnablement" en accord avec leur médecin, pour un équilibre psychologique indispensable, ou s'ils continuent  "pour ne pas pénaliser les élèves" au risque de s'abîmer la santé encore plus  (ceux-là, malheureusement, je ne peux rien pour eux, il faut attendre que ça mûrisse, ce qui se fait lentement mais sûrement et ils me rappellent en général un peu plus tard). Je ne parle que de personnes avec RQTH, graves soucis de santé, bien entendu, pas du ras le bol et du besoin de souffler qui nous atteint tous à un moment ou un autre. Là, ce sont des personnes que leur médecin supplie souvent de s'arrêter et qui refusent.

Nombre de collègues, notamment dans le 1D

Spoiler:

signeraient tout de suite pour un allègement progressif de leur EDT à partir d'un certain âge, mais finiront en invalidité tellement elles ont tiré sur la corde sans spossibilité d'aménagement autre que la retraite progressive à 62 ans.

EdithW a écrit:je ne pense pas que le CDE se soit mis en faute, son mail est factuel et probablement inattaquable légalement, par contre, humainement (et au plan de l'intelligence et de la sensibilité), il y a de la marge... S'il n'a pas compris qu'avoir une prof malade qui risque d'être absente régulièrement si on ne lui aménage pas son poste sera plus pénalisant pour les élèves...

Très limite humainement parlant et pas du tout intelligent du point de vue management et RH.