Covid-19, confinement et université

Rosanette a écrit:

Florine98 a écrit:@Proton : Il y a le principe de la télésurveillance par webcam, m'a t-on expliqué. Par contre j'ignore combien d'élèves est censé surveiller un surveillant.

On rêve, un étudiant n'a pas à accepter de se faire filmer chez lui.

Je n'en disconviens pas ! Le souci étant que certaines universités s'adonnent à ce genre de pratiques (notamment celles qui proposent des formations à distance).

Florine98 a écrit:

Rosanette a écrit:

Florine98 a écrit:@Proton : Il y a le principe de la télésurveillance par webcam, m'a t-on expliqué. Par contre j'ignore combien d'élèves est censé surveiller un surveillant.

On rêve, un étudiant n'a pas à accepter de se faire filmer chez lui.

Je n'en disconviens pas ! Le souci étant que certaines universités s'adonnent à ce genre de pratiques (notamment celles qui proposent des formations à distance).

Ca me choquerait beaucoup que des partiels puissent se tenir ainsi et des étudiants validés/recalés sur ce mode.
Et je lis plus haut que certains ont la bonté de penser aux étudiants en zone blanche, et que le rendu du boulot sera aménagé

Pas le rendu, il s'agit d'une tolérance/bienveillance sur l'heure prévue pour le retour du travail.

Cisil a écrit:Pas le rendu, il s'agit d'une tolérance/bienveillance sur l'heure prévue pour le retour du travail.

Ca reste du sacré bricolage sur l'inégalité entre étudiants.

Est-ce que les casques anti-bruit sont fournis pour ceux qui vivent dans espaces bruyants ? Quid des bureaux Ikea à venir chercher pour avoir un espace de travail correct ?

Rosanette a écrit:

Florine98 a écrit:

Rosanette a écrit:

Florine98 a écrit:@Proton : Il y a le principe de la télésurveillance par webcam, m'a t-on expliqué. Par contre j'ignore combien d'élèves est censé surveiller un surveillant.

On rêve, un étudiant n'a pas à accepter de se faire filmer chez lui.

Je n'en disconviens pas ! Le souci étant que certaines universités s'adonnent à ce genre de pratiques (notamment celles qui proposent des formations à distance).

Ca me choquerait beaucoup que des partiels puissent se tenir ainsi et des étudiants validés/recalés sur ce mode.
Et je lis plus haut que certains ont la bonté de penser aux étudiants en zone blanche, et que le rendu du boulot sera aménagé

Et pourtant c'est le cas. Cela a déjà commencé : épreuve à rédiger (pas un QCM !), en temps limité, à scanner ou photographier et à renvoyer à l'heure fatidique. Avec demande d'étudiants pour que le prof (un seul pour "surveiller" une trentaine d'étudiants, dont plusieurs sans webcam) coupe son micro car ils entendaient les bruits des nombreuses feuilles imprimées (des contrôles d'autres "classes").
Mais je pense que la bienveillance sera de mise, dans la correction des épreuves et la validation des diplômes.

Rosanette a écrit:

Florine98 a écrit:

Rosanette a écrit:

Florine98 a écrit:@Proton : Il y a le principe de la télésurveillance par webcam, m'a t-on expliqué. Par contre j'ignore combien d'élèves est censé surveiller un surveillant.

On rêve, un étudiant n'a pas à accepter de se faire filmer chez lui.

Je n'en disconviens pas ! Le souci étant que certaines universités s'adonnent à ce genre de pratiques (notamment celles qui proposent des formations à distance).

Ca me choquerait beaucoup que des partiels puissent se tenir ainsi et des étudiants validés/recalés sur ce mode.
Et je lis plus haut que certains ont la bonté de penser aux étudiants en zone blanche, et que le rendu du boulot sera aménagé

Mais hors période de confinement, les partiels se tiennent déjà de cette manière pour certaines formations à distance. Ce qui, on est d'accord, est tout à fait questionnable d'un point de vue éthique, mais c'est la triste réalité des choses...

Cath a écrit:Et la ministre, elle ne pourrait pas dire quelque chose ?

Ça n'est que mon opinion particulière: je préfèrerais qu'elle continue à ne rien dire!……

N.B. là où je suis, le contrôle continu via ENT ne prévoit pas de durée ou de contrôle de présence…

Dans le cadre des formations à distance, j'imagine que les formations font accepter aux étudiants les modalités de validation de leur année, avec ce que ça suppose de logistique.

Mais les étudiants dont on parle se sont inscrits pour valider leur année en présentiel.

Mouaih…… Pour tout dire, je ne suis pas certain qu'il soit réellement bien prudent d'organiser de vastes attroupements dans les 3 ou 4 mois qui viennent au moins…

Bon, j'espère que RogerMartin, DesolationRow, Epekeina tès ousias, ElleAime, e-Wanderer etc. ont sorti leur machine à coudre pour concurrencer l'université de Nice :

https://twitter.com/Univ_Nice/status/1248635894447423489

Faire du masque une opération de promo au moment d'une crise majeure, pas une entreprise à ma connaissance n'a osé le faire (on aurait pu avoir les masques siglés Carrefour, Auchan, Darty etc.) mais l'université ne renonce devant rien ...

La classe...

A quand le cercueil aux couleurs de l'université ?

Le confinement n'en finit pas de nous rendre....

Pour une fois que le service communication aurait produit quelque chose d'utile... Heureusement, nous n'en sommes pas réduits à ça !

heureusement que le ridicule ne tue pas — quoique……

Bon, 2 des facs que je suis viennent d'annoncer que tous les examens seraient à distance.
Une autre attend la réouverture pour décider. Oui oui.
La dernière, pas de nouvelles.

Ruthven a écrit:Bon, j'espère que RogerMartin, DesolationRow, Epekeina tès ousias, ElleAime, e-Wanderer etc. ont sorti leur machine à coudre pour concurrencer l'université de Nice :

https://twitter.com/Univ_Nice/status/1248635894447423489

Faire du masque une opération de promo au moment d'une crise majeure, pas une entreprise à ma connaissance n'a osé le faire (on aurait pu avoir les masques siglés Carrefour, Auchan, Darty etc.) mais l'université ne renonce devant rien ...

L'Université dans laquelle j'enseigne a déjà donné dans le même ordre "d'idées". Il s'agirait de ne pas oublier la concurrence entre établissements

C'est d'ailleurs pour permettre une concurrence à mort que l'autonomie a été instaurée, et interdit aujourd'hui qu'on prenne une décision au niveau national. Les examens à distance, géniale idée
Dans ces deux universités qui ont annoncé des examens à distance, donc, personnels et étudiants sont tous 1. équipés en ordi par la fac 2. dotés d'un abonnement internet payé par la fac 3. ont accès à des havres de tranquillité pour pouvoir télétravailler, aux frais de la fac. Des modèles dont il faut s'inspirer.

Si c'est à moi que tu réponds... Je ne sais pas pour une des deux, mais l'autre a envoyé un sms aux étudiants : lien vers une enquête pour savoir si difficultés d'accès à un ordi et/ou à internet.
Je ne sais pas ce qu'ils feront ensuite.

Ils sont très gentils avec leur enquête, mais il aurait suffi qu'ils demandent à leurs enseignants, qui tentent la continuité pédagogique par imposition de clavier depuis 3 semaines au moins : on a complètement perdu au moins 50% des troupes, le constat est partagé avec tous les autres universitaires que je lis. Parmi lesdits 50%, il y a évidemment des inscrits qui ne sont là que pour profiter du statut, mais pas que. Nous avons déjà des étudiants qui ont perdu un parent. Leur suggérer des examens à distance, ou des devoirs à la maison, alors qu'on en est à essayer avec les assistantes sociales de leur débloquer des fonds en urgences pour aider pour les obsèques, comment dire... Si certains veulent s'y coller, je les laisse y aller, mais ce sera sans moi, et de toutes mes forces. Certains ont oublié le sens du mot université.

Moi, à l'évidence, j'ai perdu plus de 50% en L1. En L2 et en L3 c'est un peu mieux. Je ne vois pas comment je vais pouvoir faire quoi que ce soit de sérieux et d'humain pour évaluer tout ça. Ça me dépasse.

RogerMartin a écrit:Ils sont très gentils avec leur enquête, mais il aurait suffi qu'ils demandent à leurs enseignants, qui tentent la continuité pédagogique par imposition de clavier depuis 3 semaines au moins : on a complètement perdu au moins 50% des troupes, le constat est partagé avec tous les autres universitaires que je lis. Parmi lesdits 50%, il y a évidemment des inscrits qui ne sont là que pour profiter du statut, mais pas que. Nous avons déjà des étudiants qui ont perdu un parent. Leur suggérer des examens à distance, ou des devoirs à la maison, alors qu'on en est à essayer avec les assistantes sociales de leur débloquer des fonds en urgences pour aider pour les obsèques, comment dire... Si certains veulent s'y coller, je les laisse y aller, mais ce sera sans moi, et de toutes mes forces. Certains ont oublié le sens du mot université.

Mais du coup, comment faire ?

Cath : des pistes dans la fin de mon message ? Sinon je suis (et aussi le reste de la direction de mon UFR) en faveur de : validation plate des UE de tronc commun pour les étudiants qui étaient en TD avant le confinement, qu'ils aient eu ou non des notes, validation automatique des UE prises en dehors de l'UFR, notation éventuellement dans les options au sein de l'UFR, avec en complément validation automatique pour ceux qui étaient en cours avant le confinement et n'ont pas eu de notes et ne peuvent pas se connecter ces jours-ci. Oraux simplifiés à distance pour ceux qui étaient dispensés d'assiduité et donc inscrits en contrôle terminal (14 ou 15 étudiants max par promo de 300), en vue de validations plates. Et on passe à autre chose.


DR : Oui, le décrochage est encore plus sensible en L1, alors que toutes nos promos L1 L2 L3 M avaient toutes répondu de manière rigoureusement identique au sondage qu'on avait fait au tout début de la première semaine de confinement. 50% de réponses environ dans toutes les années, 80% des participants avaient ordi/connexion, etc. Quid des 50% qui n'ont pas répondu ?
On a eu aussi de bons retours sur ce qu'on faisait, mais avec des remontées inquiétantes sur le moral et les capacités de concentration. On n'avait pas osé de questions là-dessus, mais ça transparaissait dans les plages de retours "libres".

Ce sont là deux sondages qui ont été envoyés aux étudiants de notre UFR, sur des adresses courriel à la fois extraites d'Apogée et consolidées par tous les enseignants. Il nous a fallu une dizaine de jours de travail avant la fermeture pour réunir ces données afin de pouvoir contacter nos étudiants. Aucune autre UFR n'a fait ce travail dans la Fac des Lettres, qui n'a donné aucune consigne alors que la présidence avait prévenu le décanat qu'on allait devoir fermer les bâtiments. Une enquête envoyée récemment par le décanat a eu très peu de réponses : leurs adresses courriel institutionnelles ne sont pas celles que les étudiants consultent.

Mais dans les faits, effectivement les L1 ont disparu des radars pour beaucoup d'entre nous, surtout les collègues qui ont échangé desc courriels avec leurs groupes. Presque rien comme retours en L1. Je les ai encouragés à persévérer en envoyant des nouvelles, etc. mais je comprends les collègues, l'impression de parler dans le vide c'est très stressant.

On envoie depuis le vendredi d'avant la fermeture deux puis un courriels hebdo à toutes les promos d'anglais. On a mis en place une page de ressources partagées pour la durée des vacances pour que tout le monde puisse faire une pause. Mais là je ne sais plus quoi faire. On voudrait pouvoir changer de format, et proposer des cours/contenus/séances mutualisées, pour préparer l'an prochain. Une collègue est en train de faire des petites formations au numérique pratique en temps de mode dégradé. Je suis en train de toiletter mes séances sur la rédaction de textes universitaires (academic writing), et aussi de réfléchir à des séances tous niveaux sur du médiéval qui pourrait leur être utile pour les autres périodes, en litté et civi. Il faut d'urgence qu'on règle la question de la validation du semestre, pour pouvoir proposer autre chose, pas par plaisir de tout casser, mais parce que nos cours ne peuvent pas se tenir, c'est tout.

Je me perds un peu dans les validations plates (qu'est-ce que ça peut bien être ?), mais si je comprends, tu suggères une validation pour tous de leur année, sauf pour les dispensés d'assiduité qui passeraient des oraux à distance, c'est ça ?

Petite question semi-intéressée ... Pour les modalités des procédures de recrutement des MCF et des PU, chaque université va-t-elle le faire à sa sauce ou va-t-il y avoir une procédure nationale (sur le distanciel ou son refus par exemple) ?

Pour les recrutements, tout est discuté dans les universités et avec les recteurs - chanceliers des universités, le cabinet de la ministre…
Un souci qui pourrait se poser, une fois qu'une doctrine nationale aura été fixée par le ministère, est le décalage des périodes d'entretien d'une université à l'autre. J'ai entendu dans un de "mes" établissements qu'une université prévoyait des oraux (à distance) la semaine du 20 avril.
Et la sécurité juridique des nouvelles procédures d'audition.
Les présidences d'université reçoivent les informations directement du ministère (et je suppose que la CPU est dans la boucle).

Ruthven a écrit:Petite question semi-intéressée ... Pour les modalités des procédures de recrutement des MCF et des PU, chaque université va-t-elle le faire à sa sauce ou va-t-il y avoir une procédure nationale (sur le distanciel ou son refus par exemple) ?

Pour l'instant on n'a aucune info du MESR pour les postes au mouvement selon le calendrier Galaxie. Je l'ai déjà posté mais je le remets en bas, Sorbonne-Université, qui recrute au fil de l'eau a voté un calendrier, sur la base de prises de fonctions au 1er novembre. Nous sommes plusieurs à soupçonner que ce calendrier est probablement un des scénarios envisagés pour le calendrier national, le président de SU est en général bien informé. Mais je n'ai aucune info sur ce point.
La seule certitude est que la visio-conférence, qui a toujours été autorisée pour la phase de recrutement (candidat à la mutation en poste à l'étranger, membre du comité empêché de voyager), peut désormais se pratiquer selon des modalités assouplies : il n'est plus exigé que 4 membres des comités de sélection soient présents effectivement dans les murs de l'Université. Je n'ai pas le texte sous la mains mais j'ai vu passer les consignes pour nos présidents de comités de sélection.

C'est le grand bazar et on en est malades. Dès que j'ai de l'info je poste.

Cath a écrit:Je me perds un peu dans les validations plates (qu'est-ce que ça peut bien être ?), mais si je comprends, tu suggères une validation pour tous de leur année, sauf pour les dispensés d'assiduité qui passeraient des oraux à distance, c'est  ça ?

Validation plate = sans note.
Mais pas pour tous ni pour toutes les matières. Pour ceux qui ont effectivement fréquenté les cours avant le confinement. Et avec des notes quand c'est possible pour l'ensemble du groupe, par ex. dans les options de spécialisation.
Ce n'est pas ma suggestion, c'est ce que mes collègues pensent le plus raisonnable, au vu de la situation qui ne l'est plus depuis quelques temps.