Gestion de la crise du Coronavirus dans l'Education Nationale

Enaeco a écrit:
La veille de l'arrêt des cours, élèves comme collègues se souciaient peu des recommandations de l'époque... Les bises allaient bon train.

Ca dépend de la région, je pense. J'enseigne dans un établissement où il y a eu pas mal de cas (et dès février, on est restés ouverts jusqu'au confinement). On était déjà très attentifs au moins chez les adultes : pas de bise, ni de poignée de mains, distances respectées... Les élèves, c'était très variable entre certains élèves très angoissés et lavant leurs mains 4 fois par heure et ceux qui crachaient et toussaient sur leurs voisins pour les faire paniquer.

A Crépy-en-Valois, il y a eu un décès d'enseignant. Je pense que les gestes barrières ont été mis en place tôt.

Pour la question du déjeuner dans la même salle bouillon de culture que 15 élèves, même pas en rêve en ce qui me concerne. Il faut croire que mes lycéens se préparent déjà à de grands moments déjeunatoires conviviaux, par chez moi : ce soir, je suis tombée sur un groupe d'une douzaine de lycéens en train de pique-niquer dans le champ au-dessus de chez moi, nappe en tissu et couverts, avec bien sûr toute la distanciation sociale que les hormones exigent à cet âge-là.
J'aurais peut-être dû les prendre en photo et les envoyer à Pujadas : oui, bien sûr, même les ados collégiens et lycéens sont responsables et respecteront à la lettre les gestes barrière.

On aura jamais la réponse mais je suppose que quand le décès est survenu et/ou que s'est faite la vraie prise de conscience, on avait déjà bien attaqué les 40% de personnels contaminés.

Provence a écrit:

lucB a écrit:Je n'arrive pas à trouver l'interview de Jean Rémi Girard, quelqu'un aurait le lien ? J'ai passé les pages du topic, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus.

Merci !

Moi, ce qui me pose question : un retour en classe, pour faire quoi ? L'année est déjà presque finie, on ne pourra rien rattraper ou presque : sparadrap sur une jambe de bois.

Je suis bien évidemment ravie de reprendre le travail mais certainement pas dans ces conditions déplorables qui s'avèreront totalement improductives et qui ne permettront même pas de sauver les meubles.
J'ignore ce qu'on peut faire avec des élèves en les ayant une semaine sur deux pour rattraper deux mois "perdus" ? Pas grand chose d'utile, prendre autant de risques pour si peu de résultats, ce n'est pas raisonnable. On ne pourra rien terminer et on avancera à un rythme incroyablement lent.

Puis la simple perspective de retrouver des élèves qui n'auront rien fait pendant cette semaine de pause avec lesquels il faudra tout recommencer est tout simplement déprimante. Si l'on voulait mettre le bazar qu'on ne s'y prendrait pas autrement...

Laotzi a écrit:

Leclochard a écrit:

Clecle78 a écrit:-1000 pour ma part . On veut juste des garanties et le 11 mai ça sera compliqué . En septembre on a un peu plus le temps de voir venir . Personnellement, étant à risque, je tiens à la vie ne vous en déplaise .

Justement personne ne peut te garantir à 100% que tu ne choperas pas le virus en sortant de chez toi, en particulier si tu prends les transports en commun et que tu travailles dans un gros établissement situé dans une zone très contaminée.
On ne travaille pas dans un labo classé P4 et on n'ira pas en combinaison au bahut.

Ruthven a raison: la parole du ministre est démonétisée. Je n'ai également aucune confiance et je ne me fais aucune illusion sur les moyens engagés.

Mais encore une fois, personne ne prétend obtenir des garanties à 100 %.
"On" veut simplement que des mesures sanitaires indispensables puissent être prises permettant de limiter au mieux les risques, comme en ont le droit tous les autres salariés en France. Pour mai-juin, c'est impossible, le conseil scientifique en convenait lui-même, et la reprise n'aurait de tout façon guère d'intérêt pédagogique. Donnons-nous donc le temps d'essayer de faire au mieux pour septembre (y compris, comme le relevait je crois Moonchild, en adaptant les programmes ou le calendrier des examens, des horaires élèves s'il le faut, pour l'année scolaire prochaine pour tenir compte de la circulation du virus).

J'entends bien le raisonnement et je n'irai pas en cours l'esprit serein et joyeux. On ne sera pas suffisamment prêts dans la plupart des bahuts. J'en suis convaincu comme beaucoup d'entre nous.
Cependant, comprends bien que l'argument "ce sera mieux en septembre" est fallacieux, à moins que l'épidémie se soit éteinte -ce qui est possible. Car, alors on devra réintégrer tous les élèves et que la sécurité sanitaire ne sera pas meilleure (mettra-t-on en circulation deux fois plus de cars pour amener les élèves ? Auront-ils tous des masques deux fois par jour ? auront-ils un comportement adapté, en particulier, les petits ?...)
Je laisse de côté l'argument spécieux "pour six semaines, ça ne sert à rien", parce que si j'expliquais que mes garçons demandent à revoir leur maîtresse et qu'à mon avis, elles expliquent mieux que moi, on trouverait à redire.

Jenny a écrit:

Enaeco a écrit:
La veille de l'arrêt des cours, élèves comme collègues se souciaient peu des recommandations de l'époque... Les bises allaient bon train.

Ca dépend de la région, je pense. J'enseigne dans un établissement où il y a eu pas mal de cas (et dès février, on est restés ouverts jusqu'au confinement). On était déjà très attentifs au moins chez les adultes : pas de bise, ni de poignée de mains, distances respectées... Les élèves, c'était très variable entre certains élèves très angoissés et lavant leurs mains 4 fois par heure et ceux qui crachaient et toussaient sur leurs voisins pour les faire paniquer.

A Crépy-en-Valois, il y a eu un décès d'enseignant. Je pense que les gestes barrières ont été mis en place tôt.

Le décès a eu lieu pendant les vacances et il n'y a pas eu de cours à Crépy-en-Valois depuis le 14 février.

Le clochard, essaie de ne pas me citer et de me répondre sur des arguments que je n'ai pas utilisés tels que ceux ci:

Leclochard a écrit:Cependant, comprends bien que l'argument "ce sera mieux en septembre" est fallacieux, à moins que l'épidémie se soit éteinte -ce qui est possible. Car, alors on devra réintégrer tous les élèves et que la sécurité sanitaire ne sera pas meilleure (mettra-t-on en circulation deux fois plus de cars pour amener les élèves ? Auront-ils tous des masques deux fois par jour ? auront-ils un comportement adapté, en particulier, les petits ?...)
Je laisse de côté l'argument spécieux "pour six semaines, ça ne sert à rien", parce que si j'expliquais que mes garçons demandent à revoir leur maîtresse et qu'à mon avis, elles expliquent mieux que moi, on trouverait à redire.

Merci bien

Jenny a écrit:

Enaeco a écrit:
La veille de l'arrêt des cours, élèves comme collègues se souciaient peu des recommandations de l'époque... Les bises allaient bon train.

Ca dépend de la région, je pense. J'enseigne dans un établissement où il y a eu pas mal de cas (et dès février, on est restés ouverts jusqu'au confinement). On était déjà très attentifs au moins chez les adultes : pas de bise, ni de poignée de mains, distances respectées... Les élèves, c'était très variable entre certains élèves très angoissés et lavant leurs mains 4 fois par heure et ceux qui crachaient et toussaient sur leurs voisins pour les faire paniquer.

A Crépy-en-Valois, il y a eu un décès d'enseignant. Je pense que les gestes barrières ont été mis en place tôt.

+1 Chez moi personne ne se touchait plus en salle des profs depuis quinze jours (sauf la chef qui a continué pendant une bonne semaine à vouloir serrer la main de tout le monde mais bon...) On a eu un distributeur de gel hydroalcoolique installé en salle des profs le jeudi matin de la fermeture, c'est dire à quel point l'heure était grave Même les élèves s'inquiétaient et se mettaient du gel hydroalcoolique (dans un petit flacon qu'ils se faisaient circuler. Juste avant de tous piocher dans le même paquet de gâteaux. On ne peut pas demander à des ados, même inquiets, de penser à tout )

piesco a écrit:Merci, Provence.
Je découvre cette dame qui semble vouloir à tout prix que nous retournions en cours la fleur au fusil mais s'offusque quand on lui propose notre place. C'est beau à en pleurer, ce dévouement des autres.

Les Américains utilisent beaucoup en ce moment et pour le même contexte une certaine citation de Shrek :

Évoqué sur le fil France, mais cela a aussi sa place ici.

National Health Service (NHS), organisation qui régit le système de santé publique au Royaume-Uni, a donné l'alerte concernant l'admission dans des services de soins intensifs de plusieurs enfants présentant des symptômes proches du coronavirus.
(...) Selon les médecins du NHS, le syndrome est similaire à un choc toxique et se révèle également proche de la maladie de Kawasaki, qui attaque le cœur et le sang, laquelle se manifeste notamment par une inflammation de la langue. Des cas présentant d'importantes éruptions cutanées sur les mains ont aussi été recensés. 

Source
Des cas similaires rapportés en Espagne et Italie.
Article du Sun
Article plus complet en anglais.

D’après l’express : https://www.lexpress.fr/actualite/societe/en-direct-coronavirus-derniers-arbitrages-sur-le-deconfinement-boris-johnson-de-retour-a-downing-street_2124698.html

Le nombre de décès repart à la hausse...
conséquences d’un relâchement du confinement ou autres ? En tous cas, pas un signe en faveur de la re ouverture

JulieBioRhone a écrit:D’après l’express : https://www.lexpress.fr/actualite/societe/en-direct-coronavirus-derniers-arbitrages-sur-le-deconfinement-boris-johnson-de-retour-a-downing-street_2124698.html

Le nombre de décès repart à la hausse...
conséquences d’un relâchement du confinement ou autres ? En tous cas, pas un signe en faveur de la re ouverture

Je l'ai fait remarqué sur l'autre fil : il y a surtout plus de 3700 nouveaux cas avérés aujourd'hui. L'épidémie est active.

Je ne suis pas étonnée quand je vois le nombre de personnes dans la rue depuis quelques jours.

Le chiffre du lundi est souvent plus haut que celui du dimanche car, semble-t-il, tous les chiffres ne remontent pas le week-end. Attendons demain.

C'est comme ça tous les lundis à cause des chiffres des EHPAD qui ne sont pas remontés en totalité le week-end.

Bonsoir,

Je ne sais pas si les points suivants ont été abordés:
Il est question que ce soit les élèves qui se déplacent, pas les profs. Je ne vois pas comment ce sera possible au lycée, mais passons. En admettant que cela se fasse, il faudra donc en arrivant dans la salle ( où les ados seront restés sans surveillance plusieurs minutes ) commencer par désinfecter le bureau, le clavier de l'ordi, le tableau...C'est ça?

Ensuite, pourra-t-on distribuer des documents aux élèves? ....Pourront-ils nous remettre des copies?

Dernier point, pas le moindre:
Comment faire cours avec un masque? Cela me semble impossible...

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https://www.neoprofs.org/viewtopic.php?t=128623